(Suite de la chronique des ZAD d'octobre du vendredi 19 octobre au lundi 29 octobre 2018)
Vendredi 19 octobre
Vendredi 19 octobre
►Amassada : OCCUPER L’AMASSADA !!!
Nous
qui occupons l’Amassada, nous qui luttons depuis 10 ans contre ce
nœud européen du transport de l’électricité qu’est le projet
de transformateur Sud Aveyron (2100 MW), maillon essentiel aux
branchements des mille éoliennes des trois département alentour,
appelons un maximum de gens à nous rejoindre ! Les expulsions
qui suivront le verdict de la juge des expropriations rendu
prochainement devraient se faire dans un délai de deux mois
(épuisement des recours). Nous ne maîtrisons pas ce délai, car il
dépend du respect de la loi par les forces de l’ordre…. C’est
pourquoi nous nous organisons dès maintenant pour qu’un maximum de
personnes nous rejoignent, ou se relaient sur le terrain. De semaine en
semaine, l’occupation trouve son rythme, invente un quotidien
passionnant, pense et construit son auto-défense.
DATES A VENIR
*
Jeudi 18 octobre : 18h00 des nouvelles des réseaux de
solidarité contre les frontières dans la vallée de la Roya.
*
Samedi 27 octobre 14h30 Assemblée d’occupation, ouverte à tous et
à toutes, car l’important c’est de coordonner celles et ceux qui
habitent là avec celles et ceux qui sont à l’extérieur.
!!!!!!
SOLIDARITE TOTALE AVEC LA PLAINE à MARSEILLE qui résiste en ce
moment à l’aménagement du quartier et sa gentrification plus
d’infos sur :
https://lundi.am/Le-vol-noir-des-corbeaux-sur-la-Plaine-Alessi-Dell-Umbria
Aussi non nous avons toujours besoin de [1]] : gazinières, planches, palettes, bois, visserie...
N’hésitez
pas à nous écrire et à nous envoyer ce que vous jugerez bon à la
Boîte aux lettres de l’Amassada : parcelle 15900, 12400 Saint
Victor et Melvieu
MERCI
et à très vite
PAS
RES NOS ARRESTA
douze.noblogs.org
amassada@riseup.net
Nous,
associations de lutte contre la poubelle nucléaire CIGEO, collectifs
et habitant-e-s, appelons à une signature large de cette tribune par
des organisations nationales et régionales, collectifs,
personnalités publiques, pour :
mettre
fin à la criminalisation de la lutte à Bure et des autres
mobilisations et espaces d’opposition en France
construire une résistance à cet effet
en finir avec la peur et le silence
Bure
est devenu un gigantesque laboratoire répressif. Asphyxier ce combat
légitime contre l’ordre nucléaire est un test pour mieux réprimer
les autres luttes à l’avenir. Nous sommes tous-tes concerné-e-s.
noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org
►La Plaine à Marseille/ Grosse mobilisation et appel à la tempête ce samedi suite au début du massacre de la place de la Plaine à Marseille.
Toutes les infos sur https://laplaine.noblogs.org/
Quelques vidéos :
https://www.youtube.com/watch?v=wm7SKPbu63I
https://vimeo.com/209358238
des articles :
https://lundi.am/Marseille-la-Plaine-Appel-a-la-tempete
https://lundi.am/Le-vol-noir-des-corbeaux-sur-la-Plaine-Alessi-Dell-Umbria
Lecture : News, lectures et autres infos des médias mainstream. Histoire de s’informer, de rire ou de pleurer, avec des flics de moins en mois blessés, Danone à la Transition Ecologique, des citoyen.ne.s qui offrent leur temps libre à la gendarmerie, des zones de luttes en émergence et des projets abandonnés,...
►Loire-Atlantique : Réservistes, ils consacrent leur temps libre à la gendarmerie. SECURITE Près de 500 habitants de Loire-Atlantique renforcent plusieurs fois par an les gendarmes professionnels en tant que réserviste… : https://www.20minutes.fr/nantes/2356319-20181018-loire-atlantique-reservistes-consacrent-temps-libre-gendarmerie
►A Romainville, tout le monde déteste les tronçonneuses : https://www.liberation.fr/france/2018/10/17/a-romainville-tout-le-monde-deteste-les-tronconneuses_1686031
►L’Etat abandonne le projet d’A45 entre Lyon et Saint-Etienne : https://www.lemoniteur.fr/article/l-etat-abandonne-le-projet-d-a45-entre-lyon-et-saint-etienne.1998389
►Quand le ministre PS Didier Guillaume souhaitait que "l’armée évacue la Zad" : https://www.presseocean.fr/actualite/nddl-quand-le-ministre-didier-guillaume-souhaitait-que-larmee-evacue-la-zad-17-10-2018-284504
►Carte des ZAD en France : qui succédera à Notre-Dame-des-Landes ? : https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/infographie-carte-des-zad-en-france-qui-succedera-a-notre-dame-des-landes-146451.html
►Le nombre de policiers et de gendarmes tués dans l’exercice de leurs fonctions a reculé en 2017 : https://www.20minutes.fr/societe/2354819-20181016-nombre-policiers-gendarmes-tues-exercice-fonctions-recule-2017
►La directrice de la com’ de Danone nommée secrétaire d’État à la Transition écologique : https://www.bfmtv.com/economie/la-directrice-de-la-com-de-danone-nommee-secretaire-d-etat-a-la-transition-ecologique-1545240.html
►La Plaine : une « zone à défendre » au coeur de Marseille résiste à la mairie et aux promoteurs immobiliers : https://www.bastamag.net/La-Plaine-une-zone-a-defendre-au-coeur-de-Marseille-resiste-a-la-mairie-et-aux
Samedi
20 octobre
À Marseille,
La Plaine s’embrase contre la coupe des arbres
Ce samedi 20 octobre, à Marseille, l’Assemblée de la Plaine, appelle à la manifestation pour une « ville vivante, verte et populaire ». Cette mobilisation se lève contre un projet urbain sur la place de la Plaine : depuis une semaine, CRS et habitants se confrontent. Des dizaines d’arbres ont déjà été coupés.
Marseille (Bouches-du-Rhône), reportage
Les
arbres sont tombés. Ils avaient le défaut de ne pas correspondre au
plan masse de la requalification de la Place Jean Jaurès, l’endroit
que tout le monde à Marseille appelle : La Plaine. Tout s’est
déroulé le mardi 16 octobre. En ce jour nuageux, l’équipe
d’élagueurs se déplaçait d’arbre en arbre, escortée des CRS
qui repoussaient les opposants au projet. Environ 150 personnes
entonnaient des chants des supporters de l’Olympique de Marseille :
« Aux arbres ! Aux arbres ! Nous sommes les
Marseillais et on va rien lâcher. Allez la Plaine euh ! Allez
la Plaineuh ! ». Pourtant malgré les hués qui
accompagnent le bruit des tronçonneuses, une quarantaine d’arbre
ont été abattus.
Dans
l’assistance, certaines personnes n’arrivaient pas à contenir
leurs larmes. « Couper des arbres en bonne santé, à
Marseille, c’est illogique, je ne comprends pas », disait
une militante ; « quand on réhabilite, on fait avec le
vivant, avec l’histoire. Je suis pour la réhabilitation de la
place mais pas sa destruction ». Plus loin, Marianne, 31
ans native et habitante du quartier, semblait méditer, émue devant
un tronc coupé : « C’est triste, ces arbres, ces
bancs, c’est le symbole de mon adolescence, on venait boire des
bières. J’ai peur qu’en refaisant le quartier tout beau, que ça
fasse comme dans le quartier de la Joliette, c’est pour les
touristes, mais le soir il n’y a plus rien. C’est bien que ce
soit joli, mais il faut que ça serve à quelque chose. »
L’enjeu ?
Un tract l’expliquait - c’est un des derniers en date, ils sont
distribués lors de l’Assemblée de la Plaine qui se tient tous les
jours - ; il est intitulé « Sauvons la Plaine »,
et l’on y lit que le projet prévoit « l’abattage de 87
arbres sains, de grande taille et qui ont plus de 20 ans, ce qui
n’est pas en cohérence avec les prescriptions de l’AVAP
(aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine en droit
de l’urbanisme ndlr), comme avec celles du code de
l’environnement ». Une militante, Christine, déplorait :
« Nous avons lancé une manifestation festive, pacifique, de
toute façon qu’est ce qu’on peut faire face à des robocops ?
La meilleure chose qu’on a à démontrer c’est la joie de vivre.
La violence ne vient pas de nous ».
Depuis
le 11 octobre et le début de l’encerclement de la place par
des buses de béton, deux compagnies de CRS, soit 120 policiers,
occupent les lieux du matin au soir. La contestation du projet a
conduit à 15 interpellations avec des remises en liberté plus ou
moins rapides. Un homme est toujours incarcéré à la prison des
Baumettes en attendant sa comparution le 12 novembre 2018 au TGI
de Marseille pour outrage à agents.
Du
côté de la Soleam (aménageur public de l’aire métropolitaine
marseillaise), on confirme que la quasi totalité des 46 arbres qui
devait être abattus l’ont été mardi 16 octobre, « à
part un ou deux spécimens ». 43 arbres à transplanter
vont être retirés dans les semaines à venir. « Je
comprends qu’émotionnellement parlant, c’est dur. Mais nous
refaisons un paysage, il y aura plus d’arbre après les travaux
qu’avant », dit à Reporterre Gérard Chenoz, le
président de la Soleam et adjoint au maire de Marseille (LR). « On
va passer de 950m² de surface plantée à 1.200m², je ne comprends
pas toute cette hystérie, c’est irrationnel, il faut que la raison
reprenne. La semaine prochaine, nous allons communiquer sur le prix
que coûtent ces agitateurs en argent public. Nous mobilisons deux
compagnies de CRS qui faut faire manger, etc. Il faut que ça cesse,
nous ne sommes pas à Notre-Dame-des-Landes ! »
Le chantier du GCO (Grand contournement ouest de Strasbourg) a été lancé par Vinci de manière précipitée et spectaculaire cette semaine du lundi 15 octobre. Les engins ont commencé à creuser la colline de Vendenheim pour y réaliser une tranchée couverte.
Une bataille contre la gentrification du centre-ville
Mais
au-delà de la requalification de la place, c’est un modèle de
société qui se joue. Depuis 2012 et l’apparition de la
vidéo-surveillance dans le quartier, l’Assemblée de la Plaine se
réunit, réfléchit aux changement de la ville et organise des
actions. La place, qu’elle juge abandonnée depuis des années, a
été réappropriée par habitants du quartier. Ils ont pris les
choses en main pour remplacer la mairie défaillante et construit des
tables en bois, des bancs pour le jardin d’enfant. Mais les
citoyens n’ont pas pu remplacer la force publique pour l’éclairage.
Depuis des années, la place est plongée dans l’obscurité la nuit
tombée. Selon les membres de l’Assemblée de la Plaine, c’est un
moyen pour la mairie de laisser pourrir la situation. Faux, répond
Gérard Chenoz : le manque d’éclairage serait dû à la
défaillance des réseaux électriques. Conclusion : « au
lieu de mettre des pansements nous avons voulu tout refaire ».
« Nous
ne sommes pas contre la réhabilitation », plaide Dan,
pendant qu’au second plan, sur la place, un CRS utilise un des
urinoirs mis en place par les habitants du quartier. « Faire
propre, mettre des toilettes, tout le monde est pour, mais pas pour
une requalification qui va changer les liens du quartier »,
« Marseille
est une exception avec son centre-ville populaire »,
explique Bruno Le Dantec, auteur de La
ville sans nom, Marseille dans la bouche de ceux qui l’assassinent
(Ed. Le chien rouge). « Les
bourgeois marseillais ne vivent pas dans le centre. Ces grands
travaux résultent d’un état d’esprit phobique, il y a une peur
du populaire. Ils pensent que les classes populaires qui font vivre
le centre-ville n’ont pas de légitimité sociale, ils fantasment,
ils pensent que si c’est populaire, c’est sale ».
Bruno Le Dantec en veut pour preuve « la
destruction de l’économie de bazar dans l’histoire de la
ville. »
Il prend l’exemple du bazar de Belsunce qui a été « éradiqué.
Parce que la ville et la Chambre de commerce considérait que ce
n’était pas une économie valorisable. Mais les élus auraient pu
considérer cette activité populaire comme une richesse
économique. »
Sur
La Plaine, jusqu’au 11 octobre dernier, le marché
quasi-quotidien était certainement le plus mélangé
sociologiquement. « Mais là encore, la volonté de monter
en gamme de la mairie va casser les dynamiques. Ils sont en train de
casser quelque chose qui fonctionne. Pour la mairie, un centre
populaire est un problème, alors que pour nous, c’est une
solution. Bien sûr il faut en prendre soin, il faut l’améliorer,
mais pas en avoir peur ». Derrière ces travaux, les
militants de l’Assemblée de la Plaine voient un accélérateur de
gentrification - c’est-à-dire un embourgeoisement du quartier.
« Ce
sont des fantasmes ! », répond Gérard Chenoz de la
Soleam. « Vous demandez aux forains de La Plaine si ils
veulent que ça ne sente pas la pisse le matin et que les trottoirs
ne soient pas défoncés, il vont vous dire oui. Ils veulent aussi
une montée en gamme ». Mais les forains pourront-ils
revenir après les travaux ? « Il n’y aura pas de hausse
des loyers spécifique à la Place Jean-Jaurès pour les kiosques à
nourriture », répond M. Chenoz.
Les
travaux vont-ils générer une augmentation des prix de l’immobilier
et une gentrification du quartier ? « Mais non, on
aimerait que les prix augmentent avec tous les efforts que nous
faisons pour enrichir la ville, mais nous n’avons pas réalisé ces
travaux pour je ne sais quel opérateur puisse faire une plus-value.
D’ailleurs ce sont les propriétaires actuels qui vont en
profiter », se défend Gérard Chenoz. Selon lui, les
travaux de la Plaine ont été motivé par l’opération d’urbanisme
Grand centre-ville. L’idée ? Créer une promenade « apaisée »
depuis le Vieux-Port en passant par Noailles et le Cours Julien
jusqu’à La Plaine.
« Mais
Marseille doit rester populaire, ce côté mélangé, c’est ce qui
plaît aux visiteurs. Nous avons fait des enquêtes auprès
d’étrangers, ils nous ont dit qu’ils adoraient les petites
boutiques de Noailles (quartier cosmopolite où les produits
viennent du monde entier). Donc, on ne veut pas que ça
disparaisse », souhaite rassurer Gérard Chenoz. « Après
on ne pourra pas empêcher la population qui veut foutre le bordel de
le faire. Mais là c’est ce que je leur ai dit pendant la
concertation qui tournait au pugilat : la vision du monde de
ceux qui veulent l’abolition de la propriété privé en fumant des
joints, ce n’est pas la nôtre. Ce genre de problèmes, ça se
règle dans les urnes ».
L’élu
de la ville donne rendez-vous dans trois ans, quand à la fin des
travaux des arbres de plus de 20 ans vont être replantés et
apporter de nouveau l’ombre sur la place. Mais pour l’heure, dans
le parc à enfants amputé de ses arbres, entouré de CRS et emmené
à disparaître pendant les travaux. Un enfant demande à sa maman :
« Pourquoi ils ont coupé les arbres ? ».
Samedi,
la manifestation répondra aux aménageurs.
Au mépris du climat et du rapport du GIEC,
Vinci a lancé les travaux de l’autoroute GCO
Le chantier du GCO (Grand contournement ouest de Strasbourg) a été lancé par Vinci de manière précipitée et spectaculaire cette semaine du lundi 15 octobre. Les engins ont commencé à creuser la colline de Vendenheim pour y réaliser une tranchée couverte.
Une
noria d’engins de chantier (scrapers, bulldozers, niveleuses)
creusent à grande vitesse la colline du Matterberg, là où
passerait la future autoroute A355.
D’autres
travaux sont prévus à Ittenheim. Ailleurs, le concessionnaire Arcos
(groupe Vinci) va d’abord réaliser des pistes d’accès
latérales, pour faciliter les accès au chantier, des ouvrages
temporaires aussi sur la Bruche et sur le canal de la Marne-au-Rhin.
D’autres
travaux parsèment déjà les 24 kilomètres du tracé de la future
A355. Il s’agit de la réalisation des bases travaux secondaires et
tertiaires, étant entendu que le quartier général, la base vie,
est à Duttlenheim. Le chantier comptera environ 400 ouvriers au
printemps prochain et doit durer 36 mois. Il a pris un an de retard
en raison de la mobilisation contre l’autoroute qui s’est
traduite par de nombreuses manifestations, occupations de site et
guérilla juridique. D’ailleurs, plusieurs affaires sont encore en
attente au tribunal administratif de Strasbourg.
Arcos
vise une mise en service de cette autoroute au cours du second
semestre 2021.
Une grève de la faim à partir du lundi 22 octobre
De
son côté, le collectif GCO Non merci a écrit au président
Emmanuel Macron pour lui demander un moratoire le temps de remettre à
plat le dossier de ce projet, qui est aussi en attente de jugements.
« Au moment où le GIEC appelle à des ’transformations
sans précédent’ pour limiter le réchauffement climatique, que
dans son nouveau rapport, il souligne à plusieurs reprises la
nécessité de réduire drastiquement la demande en énergie des
bâtiments, de l’industrie et des transports, est-il encore
pensable de poursuivre la construction d’une infrastructure
relevant d’une conception des déplacements routiers datant du
siècle dernier ? (...) L’absolue urgence climatique justifie
cette demande de moratoire car le projet de GCO va absolument à
contre sens par rapport aux transformations radicales demandées par
les scientifiques. »
En
l’absence de réponse de M. Macron, le collectif annonce le
lancement d’une grève de la faim lundi 22 octobre.
Sources :
-
DNA
-
GCO
Non merci sur
Reporterre
Samedi 20 octobre, des habitants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes ont apporté à la Plaine, le quartier en lutte de Marseille, la cabane « le Gourbi 8 », en signe de solidarité avec le mouvement citoyen local.
Plus de 3.000 manifestants d’après les organisateurs ont défilé samedi après-midi dans les rues de Marseille, avant de converger vers la Plaine.
Source : collectif Primitivi sur Reporterre
►Bure
: Projection à prix libre vendredi 26 octobre à la Maison de Résistance
: LA MAISON NE SE LAISSE PAS ABATTRE ET VOUS INVITE À UN MOMENT
APÉRO-PROJECTION-DISCUSSION.
Plus d’une trentaine de lieux visités, six film d’environ une heure sur la lutte, les luttes et celleux qui les vivent et les font vivre, un questionnement constructif, un regard vrai. On boit un coup, on mange un morceau, on visionne et on en discute.
Le choix du ou des films projetés sera fait entre nous, en présence d’un des réalisateurs. Plus de détails ici : https://manif-est.info/Apero-projection-discussion-HEDERA-a-Bure-769.html
Rendez-vous VENDREDI 26 OCTOBRE 2018 À PARTIR DE 18H30 à la Maison de Résistance à la poubelle nucléaire (2 rue de l’église à Bure).
Proj et apéro en prix libre, vous pouvez ramener le dessert !
Envie de venir la veille et/ou de passer la journée avec nous, appelez au 03 29 45 41 77 ou par texto sur le 07 55 06 39 72, n’hésitez pas !
HÉDÉRA
_"Pour réaliser ces six films, nous avons défini de manière arbitraire un panel non exhaustif de collectifs portant différentes luttes et modes d’actions, en gardant un contexte francophone proche._
_Après avoir identifié ces collectifs nous avons tenté de favoriser la parole des individuEs qui les composent et de mettre en lumière leurs propres questionnements, tout en essayant de ne pas faire un catalogue et donc d’éviter de localiser les discours._
_L’ensemble du film amène une multitude de sujets et, de ce fait, la majorité d’entre eux sont plutôt abordés que développés, l’idée étant de faire apparaître des problématiques, de les mettre en perspective, tout en gardant la question du lien et de la non hiérarchisation entre toutes ces dynamiques."_
Les auteur-euses
Nous appelons à une réaction massive face à la criminalisation de la lutte contre la poubelle nucléaire à Bure !
https://zad.nadir.org/spip.php?article6177
►Bure : Nous appelons à une réaction massive face à la criminalisation de la lutte contre la poubelle nucléaire à Bure !
https://zad.nadir.org/spip.php?article6177
►Mexique : Solidarité internationale avec nos camarades en lutte contre l’aéroport à Atenco : en
soutien à la campagne internationale “# Yo Prefiero el Lago”, dites Non
à la construction du Nouvel Aéroport International de Mexico
►Marseille : la résistance continue à La Plaine. Une vidéo du Gourbi 8, ramené par des camarades de la zad et monté sur place. La cabane a malheureusement été détruite mardi matin mais Gourbi 9 est déjà en préparation. Il y a toujours besoin de monde sur place !!
https://vimeo.com/296300098
« Art.265 - Toute association formée, quelle que soit la durée ou le nombre de ses membres, toute entente établie dans le but de préparer ou commettre des crimes contre les personnes ou les propriétés, constitue un crime contre la paix publique. »
En septembre et octobre 2018, deux autres personnes, l’une interpellée chez elle et l’autre convoquée, sont également mises en examen au terme d’une journée de garde-à-vue et libérées sous contrôle judiciaire.
Dans le même temps, d’autres perquisitions toucheront la Maison associative de Résistance à Bure, un local associatif à Commercy (dans le cadre d’une enquête annexe), l’ancien hébergeur d’un site internet relié à la lutte contre Cigéo, deux anciennes co-présidentes de l’association collégiale Bure Zone Libre en charge de la gérance administrative de la Maison de Résistance à Bure. Plusieurs ancien·ne·s et actuel·le·s membres de l’association collégiale Bure Zone Libre seront par ailleurs auditionné·e·s « librement ».
Les réquisitions judiciaires du procureur sont renouvelées automatiquement toutes les 24h et permettent aux gendarmes de contrôler les véhicules et les piétons à tout va, à toute heure du jour et de la nuit, et parfois jusqu’à 4 fois dans une même journée, dans un rayon de 10km autour du laboratoire de l’Andra.
Le coupable pourra en outre, être frappé, pour la vie, ou à temps de l’interdiction de séjour établie par l’article 19 de la loi du 27 mai 1993 ».
Loi sur les Associations de Malfaiteurs du 18 décembre 1893
Nourrir, accueillir, loger, mettre à disposition des moyens de communication (téléphone, internet, photocopieur, etc.) dans un lieu privé ou collectif relève directement de l’Association de Malfaiteurs, si les personnes accueillies prennent part, ailleurs, à des manifestations où sont commis des actes délictueux.
Le
CA du 10 novembre 2011 est, en revanche, un moment clé du processus
(voir document ci-dessous). Ce jour-là, « le
Président [Christian Namy] propose au conseil d’administration »
que les fameuses communes exclues « soient
bénéficiaires d’une fraction de la taxe d’accompagnement à
hauteur de 485,73 euros par habitant ».
Proposition approuvée « par
six voix pour, une contre, 1 abstention ».
S’ensuivront deux délibérations, les 23 mars 2012 et 28 juin
2013, qui avalisent le « versement
d’une fraction de la taxe d’accompagnement [...] aux communes
membres des Communautés de communes du Val d’Ornois et de
Haute-Saulx ».
Sans mentionner le fait que ces communes n’entrent pas dans le
périmètre des 10 km [2].
Depuis une dizaine de jours, à Marseille, des habitants de la Plaine bloquent le chantier de réhabilitation de la place voulue par la municipalité. Favorables à une rénovation, ils refusent que change le visage populaire du quartier.
Marseille (Bouches-du-Rhône), correspondance
Hambach (Allemagne), reportage
Infos du 22 au 28 octobre
Lundi
22
octobre
Une cabane de Notre-Dame-des-Landes installée à La Plaine
Samedi 20 octobre, des habitants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes ont apporté à la Plaine, le quartier en lutte de Marseille, la cabane « le Gourbi 8 », en signe de solidarité avec le mouvement citoyen local.
Plus de 3.000 manifestants d’après les organisateurs ont défilé samedi après-midi dans les rues de Marseille, avant de converger vers la Plaine.
Source : collectif Primitivi sur Reporterre
Plus d’une trentaine de lieux visités, six film d’environ une heure sur la lutte, les luttes et celleux qui les vivent et les font vivre, un questionnement constructif, un regard vrai. On boit un coup, on mange un morceau, on visionne et on en discute.
Le choix du ou des films projetés sera fait entre nous, en présence d’un des réalisateurs. Plus de détails ici : https://manif-est.info/Apero-projection-discussion-HEDERA-a-Bure-769.html
Rendez-vous VENDREDI 26 OCTOBRE 2018 À PARTIR DE 18H30 à la Maison de Résistance à la poubelle nucléaire (2 rue de l’église à Bure).
Proj et apéro en prix libre, vous pouvez ramener le dessert !
Envie de venir la veille et/ou de passer la journée avec nous, appelez au 03 29 45 41 77 ou par texto sur le 07 55 06 39 72, n’hésitez pas !
HÉDÉRA
_"Pour réaliser ces six films, nous avons défini de manière arbitraire un panel non exhaustif de collectifs portant différentes luttes et modes d’actions, en gardant un contexte francophone proche._
_Après avoir identifié ces collectifs nous avons tenté de favoriser la parole des individuEs qui les composent et de mettre en lumière leurs propres questionnements, tout en essayant de ne pas faire un catalogue et donc d’éviter de localiser les discours._
_L’ensemble du film amène une multitude de sujets et, de ce fait, la majorité d’entre eux sont plutôt abordés que développés, l’idée étant de faire apparaître des problématiques, de les mettre en perspective, tout en gardant la question du lien et de la non hiérarchisation entre toutes ces dynamiques."_
Les auteur-euses
Nous appelons à une réaction massive face à la criminalisation de la lutte contre la poubelle nucléaire à Bure !
https://zad.nadir.org/spip.php?article6177
►Bure : Nous appelons à une réaction massive face à la criminalisation de la lutte contre la poubelle nucléaire à Bure !
https://zad.nadir.org/spip.php?article6177
►Antiracisme politique : Cases Rebelles - Dire à Lamine. Un film documentaire long-métrage réalisé par le collectif Cases Rebelles, en association avec le collectif Vies Volées (collectif de familles de victimes de crimes policiers). Le tournage a débuté en 2016, quelques semaines avant la 9e commémoration de la mort de Lamine Dieng, étouffé par des policiers le 17 juin 2007 à Paris.
Pourtant
DIRE À LAMINE n’est pas un film sur les violences policières.
C’est un film qui parle de Lamine, qui parle de 10 ans d’absence,
10 années de vie volées.
Comment
vit-on avec l’injustice ? Avec la double blessure du crime et
de l’absence de procès ? Comment continue-t-on d’exister,
de lutter, de résister ? Que faire face à l’impossibilité
d’obtenir justice ? Autour d’interviews, d’images
d’archives, des membres de la famille et des soutiens racontent.
Souvenirs, méditation politique, mises en perspective, analyses
historiques se succèdent.
Mais
il s’agit aussi de s’adresser à Lamine. C’est le cœur du
film. Pourquoi ? Pour conjurer le sort de cette mort dans une
solitude absolue. Parce que nous portons, nous vivant.e.s, le devoir
d’obtenir réparation, de créer du sens et de la force politique
de cette mort inacceptable.
Le
film raconte aussi le valeureux combat de femmes noires, de sœurs,
de proches dans une quête de vérité et de justice non négociables.
[Tiré
du site de Cases Rebelles :
https://www.cases-rebelles.org/drie-a-lamine/]
https://zad.nadir.org/spip.php?article6179
Mardi
23 octobre
Près de Strasbourg,
des opposants au GCO en grève de la faim
Lundi
22 octobre, une dizaine de militants anti-GCO ont commencé une
grève de la faim. Ils se sont installés dans une petite église
protestante, l’église Saint-Michel, à Bischeim, au nord de
Strasbourg.
Lundi
22 octobre, une dizaine de militants anti-GCO ont commencé une
grève de la faim. Ils se sont installés dans une petite église
protestante, l’église Saint-Michel, à Bischeim, au nord de
Strasbourg.
Ils
réclament l’arrêt des travaux et la remise à plat du projet de
contournement autoroutier de Strasbourg et se disent déterminés à
mener leur grève de la faim jusqu’à ce qu’un moratoire soit
annoncé pour geler le projet.
Mardi
23 octobre, ils ont reçu la visite et le soutien des
eurodéputés Karima Delli et José Bové.
Source
:
France
Bleu Alsace.
Photo :
Alsace Nature sur
Reporterre
►Mexique : Solidarité internationale avec nos camarades en lutte contre l’aéroport à Atenco : en
soutien à la campagne internationale “# Yo Prefiero el Lago”, dites Non
à la construction du Nouvel Aéroport International de Mexico
APPEL D’URGENCE En soutien à la campagne internationale “# Yo Prefiero
el Lago”, dites Non à la construction du Nouvel Aéroport International
de Mexico La proposition est de prendre une photo de trainées d’avions
dans le ciel et d’écrire “ ton prénom ou ton organisation ” et “ PAS
D’AÉROPORT, JE PRÉFÈRE LE CLIMAT ”ou “ YO PREFIERO EL LAGO, NO MAS
AEROPUERTOS ” et de l’envoyer à la campagne : # YO PREFIERO EL LAGO
pendant le referendum du 25 au 28 Octobre Résumé de la situation
actuelle dans la Vallée de (...)
Lire
la suite de En
soutien à la campagne internationale “# Yo Prefiero el Lago”,
dites Non à la construction du Nouvel Aéroport International
de Mexico
Jeudi
25 octobre
►Marseille : la résistance continue à La Plaine. Une vidéo du Gourbi 8, ramené par des camarades de la zad et monté sur place. La cabane a malheureusement été détruite mardi matin mais Gourbi 9 est déjà en préparation. Il y a toujours besoin de monde sur place !!
https://vimeo.com/296300098
Bure est un laboratoire répressif
Retour
sur l'association de malfaiteurs qui criminalise les opposant.e.s à
la poubelle nucléaire. "Une Association de Malfaiteurs est une
sorte de tique qui cherche un point au hasard où se fixer et qui
pompe alors tout ce qu’elle trouve jusqu’à satiété".
« Art.265 - Toute association formée, quelle que soit la durée ou le nombre de ses membres, toute entente établie dans le but de préparer ou commettre des crimes contre les personnes ou les propriétés, constitue un crime contre la paix publique. »
Loi
sur les Associations de Malfaiteurs, 18 décembre 1893
Le
20 juin 2018, 14 perquisitions sont menées sous commission rogatoire
du juge d’instruction Kevin Le Fur pour les motifs suivants :
« Association
de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs délits
punis de peine de dix ans d’emprisonnement ; dégradations
volontaires d’un bien appartenant à autrui par un moyen
incendiaire ; groupement formé en vue de la préparation de
violences volontaires contre les personnes ou de destruction ou de
dégradation de biens ; destructions ou dégradations de biens
destinés à l’utilité publique ; violences aggravées par
trois circonstances ; participation à un attroupement avec
arme ; participation à un attroupement ; organisation
d’une manifestation sans déclaration préalable ;
participation à un groupement en vue de la préparation d’un ou
plusieurs délits punis de 5 ans d’emprisonnement ; détention
de substances ou produits explosifs ou engins incendiaires ou
éléments, substances destinés à entrer dans la composition de
produits ou engins incendiaires ou explosifs. Recel de bien provenant
d’un vol aggravé par trois circonstances ».
Huit
personnes sont alors placées en garde-à-vue, dont l’une est
extraite d’une cellule de Fleury-Merogis et amenée pour 60h à
Bar-le-Duc, avant d’être mise en examen et reconduite à
Fleury-Merogis ; une autre, un avocat, est perquisitionnée et
interpellée à son domicile à Paris, sur accord du bâtonnier, puis
conduite également en Meuse pour y être interrogée et détenue 48h
avant d’être placée sous le statut de témoin assisté ; une
troisième personne est libérée sans poursuites au terme de 48h
d’interrogatoires et de détention ; une quatrième est
libérée au terme de 48h sous statut de témoin assisté ; les
quatre dernières sont mises en examen au terme de 60h
d’interrogatoire et de détention puis libérées sous contrôle
judiciaire.
En septembre et octobre 2018, deux autres personnes, l’une interpellée chez elle et l’autre convoquée, sont également mises en examen au terme d’une journée de garde-à-vue et libérées sous contrôle judiciaire.
Toutes
les personnes mises en examen et placées sous contrôle judiciaire,
ont interdiction d’entrer en contact et sont frappées
d’interdictions de séjour à périmètres variables, allant des
seules communes de Bure et de Saudron jusqu’à la totalité des
départements de Meuse et Haute-Marne. Jeu de chaises musicales
difficile lorsqu’être présent·e·s dans un même lieu clos peut
constituer une suspicion d’entrée en relation, alors que 5 de ces
personnes résident et/ou travaillent en Meuse, que deux d’entre
elles appartiennent parfois aux mêmes associations, que l’une
d’entre elle est co-présidente de la collégiale de la Maison de
Résistance et est interdite de Bure. Et que l’ensemble d’entre
elles entretiennent des liens de lutte et d’amitié, et sont
susceptibles de vouloir prendre part à des réunions ayant trait à
la lutte qui les a réunies au départ.
Dans le même temps, d’autres perquisitions toucheront la Maison associative de Résistance à Bure, un local associatif à Commercy (dans le cadre d’une enquête annexe), l’ancien hébergeur d’un site internet relié à la lutte contre Cigéo, deux anciennes co-présidentes de l’association collégiale Bure Zone Libre en charge de la gérance administrative de la Maison de Résistance à Bure. Plusieurs ancien·ne·s et actuel·le·s membres de l’association collégiale Bure Zone Libre seront par ailleurs auditionné·e·s « librement ».
Ces
dernières perquisitions interviennent après une première vague, le
20 septembre 2017, à la Maison de Résistance et dans trois
domiciles et un terrain privés, dans le cadre de la même
instruction pour Association de Malfaiteurs.
Initialement
ouverte pour la seule « tentative d’incendie » et les
dégradations commises le 21 juin 2017 dans l’enceinte de l’Hôtel
Restaurant du Bindeuil, adossé au laboratoire de l’Andra à Bure,
l’instruction s’est adjoint de nouvelles supplétives couvrant la
manifestation du 15 août 2017 sur les communes de Bure et de
Saudron, les manifestations du 14 au 18 février 2017 entre Bure et
le laboratoire de l’Andra et peut-être encore d’autres
manifestations plus récentes.
L’histoire
judiciaire dira que tout est parti de quelques bris de vitres, des
flammes dans un hôtel-restaurant ce matin de juin 2017. Que
l’atteinte aux biens et surtout aux personnes (en l’espèce les
clients encore assoupis de l’hôtel) était un fait trop grave pour
rester impuni, qu’une ligne rouge était franchie. Comme dira
l’Andra, hurlant avec les loups dans la presse des lendemains à
propos des opposant·e·s à Cigéo : « ils ne nous font
plus rire ». En vérité, l’Andra a toujours manqué
singulièrement d’humour et les opposant·e·s n’ont pas
l’exclusivité de l’usage de l’essence
ou de la violence
au cours des mois passés. Encore une part de l’histoire militante
qui ressortira des cartons judiciaires dans quelques décennies, avec
les dossiers de plaintes déposées par les opposant·e·s et
classées sans suite par le procureur
de la république Olivier Glady.
Mais
revenons à nos moutons noirs, si l’instruction prend son point de
départ au 21 juin 2017, ne nous leurrons pas que l’association de
malfaiteurs attendait déjà son heure pour creuser son trou à côté
de celui de l’Andra à Bure. L’été précédent, une
première information avait été demandée par le précédent
procureur, Rémi Coutin, en juillet 2016, en marge des mobilisations
entourant l’occupation, l’expulsion, puis la réoccupation du
Bois Lejuc, menacé de disparition par les défrichements de l’Andra.
Des tirs de fusée d’artifice avaient alors eu lieu en direction
d’un hélicoptère évoluant en altitude. Le procureur brandissait
déjà alors les dix ans d’emprisonnement qui fondent l’ouverture
d’instructions de bande organisée et d’association de
malfaiteurs. Par ailleurs, au cours du printemps de l’année 2017,
des agents de la « cellule Bure », notoirement rattachés
à la Section de Recherche de Nancy apparaissaient déjà aux côtés
des gendarmes locaux de la Brigade de Commercy. Ici et là,
goguenards, caméra au poing, ils s’amusaient à interpeller les
opposant·e·s par leurs noms et prénoms et à leur donner
rendez-vous « bientôt ».
De
là à déduire qu’une enquête de renseignement de fond sur la
lutte à Bure se déroulait déjà depuis quelques mois, il n’y a
qu’un pas qui n’est pas trop hasardeux à franchir. Au mois de
février 2017, on pressentait déjà le changement de dimension et de
ton lorsque le nouveau Ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux,
proclamait à la suite de la mobilisation du 14 au 18 février qu’il
n’y aurait pas de ZAD à Bure. Une rengaine remartelée
par Gérard Collomb un an plus tard, dans la foulée de
l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
Partout le bruit des bottes
Ce
qui est certain c’est qu’en terme de moyens policiers il y a bien
un avant et un après juin 2017. Ne serait-ce qu’avec
l’installation à plein temps d’un escadron de gendarmes mobiles
qui se relaient de toute la France (comme à Calais) tous les mois et
demi, à
la demande expresse des sénateurs Longuet et Namy de la Meuse.
(NDA :
Longuet
est un des fondateurs d’Occident, mouvement d’extrême droite
violent des années 1970 et pour Namy, voir l’article suivant :
du beau monde !)
Les réquisitions judiciaires du procureur sont renouvelées automatiquement toutes les 24h et permettent aux gendarmes de contrôler les véhicules et les piétons à tout va, à toute heure du jour et de la nuit, et parfois jusqu’à 4 fois dans une même journée, dans un rayon de 10km autour du laboratoire de l’Andra.
Dans
le paysage sud-meusien, apparaîtront aussi dorénavant plus
régulièrement l’hélicoptère, des jeeps, des voitures banalisées
surmontées d’antennes de 2m qui ralentissent devant les domiciles
des opposant·e·s à chaque passage. La Maison de Résistance ainsi
que plusieurs domiciles se verront durant plusieurs mois gratifiés
d’un fourgon en faction, filmant et notant les allées et venues.
Tel
Zeus qui se voit confier la foudre de la divine colère étatique,
juges, procureurs et substituts du Tribunal de Grande Instance de
Bar-le-Duc peuvent enfin « faire
régner la loi » à Bure, après une insoutenable période
de « non-droit » !
À partir des perquisitions de septembre 2017, les convocations
pour auditions, les interpellations pour tous prétextes, puis
les procès, s’enchaîneront ainsi tout au long du printemps 2018 à
un rythme effréné.
Un
assesseur, Arthur Schlomoff, l’avait annoncé, sourire aux lèvres,
à l’issue d’une audience à l’automne 2017 : « quant
aux opposants de Bure, nous nous retrouverons en 2018 ! ».
Il a tenu parole : une cinquantaine de procès, des dizaines de
mois de sursis, une vingtaine d’interdictions de territoire,
plusieurs mois d’emprisonnement ferme, des milliers d’euros
d’amende garnissent désormais le tableau de chasse de nos
magistrats. Et la série est loin d’être finie …
Tous
les 3 mois, dans une ambiance
houleuse, une audience-fleuve d’une journée permet au
procureur Olivier Glady d’écluser le nombre des opposant·e·s
luttant à Bure, à grands coups d’interdictions de territoire et
de peines de prison, tandis qu’en toile de fond, l’instruction en
Association de Malfaiteurs installe discrètement son nid douillet
dans les interstices laissés par une lutte ébranlée et fragmentée
par la répression, mais aussi ses maux internes.
Dans la rue des bons enfants
Des
centaines d’écoutes et réquisitions téléphoniques, plusieurs
tonnes de saisies de matériels, d‘ordinateurs, de téléphones, de
papiers manuscrits scrutés à la loupe, des expertises ADN et
signalétiques à tout-va nourrissent des milliers de pages
d’élucubrations sur une organisation des opposant·e·s perçue
comme « quasi-militaire » (dixit un officier de police
judiciaire en audition).
L’épouvantail
insurrectionnel n’est jamais bien loin. En 1894, les
lois scélérates prenaient comme prétexte une série
d’attentats anarchistes meurtriers pour museler l’anarchisme dans
toutes ses expressions, qu’il soit pour, contre, ou indifférent à
la propagande par le fait et qu’il y ait pris part ou non.
S’ensuivirent,
grâce à un fichage sans précédent, des milliers d’arrestations
et perquisitions, de déportations vers le bagne et d’interdictions
de séjour, des fermetures et interdictions d’éditions de presse
et associations libertaires. Les protestations
éminentes qui s’élevèrent de plusieurs côtés pour dénoncer
le cadre arbitraire et liberticide de ces lois ne suffirent pas à
empêcher la traque et la condamnation de nombreux individus dans le
cadre d’accusations pour Association de Malfaiteurs, fondée par la
loi du 18 décembre 1893. Au contraire, ces lois serviront
d’inspiration encore à de multiples reprises dans l’avenir, au
cours du 20e
siècle, notamment dans les théories contre-insurrectionnelles qui
émergent dans les années 50-60 et s’épanouissent dans les deux
décennies suivantes sur tous les continents, pour réprimer
principalement des cadres de contestation politique.
Le
prédicat de départ de l’Association de Malfaiteurs, d’une
entente d’un « groupement d’individus formé en vue de la
préparation d’un ou plusieurs crimes ou délits punis d’au moins
cinq ans d’emprisonnement », agit comme une prophétie
auto-réalisatrice : on présuppose le mobile d’atteinte à la
sûreté de l’état, il ne manque plus alors que la commission d’un
crime pour justifier du déploiement de l’artillerie lourde de la
criminalité organisée et trier le mauvais grain de l’ivraie.
Or,
lorsque le mobile est politique, le crime est difficile à
caractériser à travers le seul spectre des faits ; alors tout
ce qui ne concourt pas à l’établissement d’une sacro-sainte
véracité des faits, chère à la méthodologie d’investigation
policière, devient immédiatement suspect de duplicité, de
dissimulation et donc de complicité. L’équation crime = criminel
établit la liste des suspects à partir des personnes présentes sur
les lieux du crime avant, pendant et après. Mais, sur un lieu de
lutte, la liste des suspects est aussi longue que celle des
opposant·e·s et leurs soutiens.
L’Association
de Malfaiteurs fige les opposant·e·s dans un ensemble homogène
présumé coupable. Et il n’y a qu’à entendre le procureur
stigmatiser à chaque occasion qui lui est donnée l’archétype qui
serait celui des « gens de Bure » pour saisir à quel
point l’ignorance volontaire, indifférente ou inconsciente a
rempli les fosses communes de l’histoire des révoltes, fusillées
par les préjugés.
Juge,
procureur et policier, dissimulés derrière le cache-sexe de la
recherche d’un coupable de faits caractérisés et légalement
répréhensibles, ne manquent pas une occasion de proclamer derrière
leurs bureaux et leurs pupitres « vous comparaissez ici pour
des faits et non vos idées, gardez les pour dehors ! ».
Comme
si les faits, principalement des outrages, qui sont jugés ces
derniers mois sur les bancs du tribunal de Bar-le-Duc, ne découlaient
pas d’un contexte politique beaucoup plus global de vexations et
humiliations policières, d’un profond sentiment d’injustice
devant les deux poids, deux mesures, face à une entreprise, l’Andra,
qui défriche illégalement sans sanctions effectives et ses vigiles
qui molestent impunément, mais surtout d’une révolte profonde
contre un système qui remplit les prisons avec des pauvres,
exproprie d’autres pauvres pour leur mettre une poubelle nucléaire
au pas de la porte, et enfin mate la révolte des pauvres qui ne se
laissent pas faire en utilisant d’autres pauvres qui payent leur
pitance en matraquant leurs voisin·e·s et parent·e·s. Car en
Meuse, si tu ne trouves pas à t’employer à l’usine ou dans le
BTP, il ne te reste plus qu’à signer pour la gendarmerie ou
l’armée, si tu ne veux pas ronger ton frein au Pôle-emploi.
Et
derrière tous ces faits, « dégradations, outrages,
rebellions, violences sur agents dépositaires de la force publique
... » qui s’alignent au long de procès-verbaux policiers, et
qui ne rendront jamais assez compte de la réalité d’une situation
politique et humaine tellement plus complexe que « coupable »
ou « non-coupable », on agite le spectre d’une
Association de Malfaiteurs qui favoriserait et encouragerait la
commission de ces actes.
« Art.
267 : sera puni de la réclusion quiconque aura sciemment et
volontairement favorisé les auteurs des crimes prévus à l’article
263 en leur fournissant des instruments de crime, moyens de
correspondance, logement ou lieu de réunion.
Le coupable pourra en outre, être frappé, pour la vie, ou à temps de l’interdiction de séjour établie par l’article 19 de la loi du 27 mai 1993 ».
Loi sur les Associations de Malfaiteurs du 18 décembre 1893
Depuis
1893, ça n’a décidément pas beaucoup changé. Prêter sa
voiture, participer à l’achat de tissu avant une manifestation,
avoir ses empreintes sur une bouteille plastique, son ADN sur une
écharpe, être co-propriétaire ou co-gérant·e d’un lieu
collectif où sont trouvées des fusées d’artifice, etc. tout
devient présomption de culpabilité, de complicité, et donc de
participation à une Association de Malfaiteurs.
Nourrir, accueillir, loger, mettre à disposition des moyens de communication (téléphone, internet, photocopieur, etc.) dans un lieu privé ou collectif relève directement de l’Association de Malfaiteurs, si les personnes accueillies prennent part, ailleurs, à des manifestations où sont commis des actes délictueux.
Dans
des lieux et des cadres politiques qui se pensent et se construisent
sur le partage et l’échange des biens, sur une désappropriation
individuelle au profit du collectif, nous mêlons nos ADN,
additionnons nos empreintes, échangeons nos vêtements, nos
véhicules, nos outils, nos ordinateurs, nos téléphones. Tout le
monde devient suspect et personne ne l’est, mais nous sommes
assurément tou·te·s complices politiques dans un autre rapport
social au monde que celui auquel se réfèrent nos détracteurs. En
instillant la peur de l’accusation, l’Association de Malfaiteurs
tente de réassigner chacun·e à la responsabilité et à un
recentrement sur la propriété individuelle, d’imposer une
dissociation de corps entre nous, et de resserrer le champ sur l’ADN
coupable, en l’isolant des usages collectifs.
Art
266 - Les personnes qui se seront rendues coupables du crime
mentionné dans le présent article (association de malfaiteurs)
seront exemptes de peines si, avant toute poursuite, elles ont révélé
aux autorités constituées l’entente établie ou fait connaître
l’existence de l’association.
Loi sur les Associations de Malfaiteurs du 18 décembre 1893
Loi sur les Associations de Malfaiteurs du 18 décembre 1893
Ne
rien déclarer, ne pas se dissocier, garder le silence, participe
implicitement à l’entente qui sous-tend l’Association de
Malfaiteurs. Soit tu désignes le coupable des faits, soit tu es son
complice. Soit tu te disculpes, soit on t’inculpe. La charge de la
preuve d’innocence incombe à l’accusé·e et non à l’enquêteur,
puisque le simple fichage comme opposant·e à Cigéo suffit à
fonder une suspicion de culpabilité. Ainsi, être présent·e à la
Maison de Résistance ou dans un domicile privé appartenant à des
opposant·e·s suffit à justifier une saisie de son matériel
informatique et de son téléphone lors d’une perquisition. Et le
fait de refuser de fournir ses codes suggère déjà une volonté de
dissimulation. Face à la nécessité que vérité soit faite,
l’intimité ne compte pas, surtout pas dans un lieu de luttes
(fallait y penser avant de venir !).
Ils m’ont dit résigne-toi mais je n’ai pas pu
Une
Association de Malfaiteurs est une sorte de tique qui cherche un
point au hasard où se fixer et qui pompe alors tout ce qu’elle
trouve jusqu’à satiété. Invisible au départ, elle finit par
nous gratter et plus on l’asticote, plus on accroît les risques
qu’elle nous inocule son venin. Un venin qui se diffuse lentement,
durant des années, et finit par rendre malade l’organisme tout
entier.
Au
gré des pressions exercées lors d’auditions, de documents
extraits de mémoires numériques, de bribes téléphoniques, le
parasite prend consistance et donne chair au squelette qui
constituait son leitmotiv de départ : la présomption d’une
entente criminelle.
Seulement,
dans des lieux et cadres collectifs, avec des outils collectifs, des
réalités mouvantes, un turn-over important d’individus, le
partage des écuelles, des bouteilles, des véhicules, des vêtements,
des corps et des cœurs, l’entente n’est pas « caractérisée »
ni « manifeste », elle est amicale, viscérale,
politique, intellectuelle, affective, de nécessité, multipolaire et
en constante recomposition. L’entente d’un jour est la discorde
du lendemain et la réconciliation du surlendemain. Chaque individu
porte en lui une infinité d’associations en devenir ou en
puissance, et chacune de ces associations est un arrachement
momentané à un chaos qui se cultive, avec les nécessaires remises
en cause de nos identités individuelles et collectives.
« Antinucléaires mais pas que », la lutte est portée
aussi bien à l’intérieur de nous-mêmes que vers l’extérieur,
la violence qu’on nous accuse collectivement de porter vers
l’extérieur est une violence que nous nous infligeons aussi à
nous-mêmes, dans une atteinte à nos propres biens et à nos propres
personnes. Nos ententes ne sont que très éphémères et le fruit de
consensus laborieux et insatisfaisants, sinon, nous évoluons et nous
vivons au gré de nos affinités et de nos inimitiés, de nos
tolérances et de nos intolérances.
L’Association
de Malfaiteurs est un monstre grossier qui trace des lignes entre les
individus, en tentant de les assigner à des groupes, à des
fonctions et rôles définis, à des intentionnalités figées, à
des responsabilités dans des espaces géographiques et temporels
circonscrits. Dans son échiquier criminel, l’association de
malfaiteurs choisit ses pions qui tombent, ses fous qui parlent, ses
rois et ses reines qui dirigent. Et si les un·e·s et les autres s’y
laissent prendre, tout le monde fait échec et mat : se coucher
fait perdre, sacrifier des pièces pour en favoriser d’autres fait
perdre, ne plus avancer fait perdre, riposter aveuglément fait
perdre. La crainte de tomber, la crainte de la trahison, la crainte
des divergences, la crainte des autres tout simplement, est le venin
qui s’insinue et nous contamine invariablement, les un·e·s et les
autres, venant à bout de la seule entente profonde qui nous traverse
tou.t·e·s malgré nos différences d’opinion ou de
personnalités : la solidarité !
Il
n’y a pas de coupables ou d’innocent·e·s, il n’y a que des
ami·e·s, des amant·e·s, des camarades, des voisin·e·s, des gens
qui croient, qui luttent, qui pleurent, rient, souffrent et aiment,
qui ne sont pas venu·e·s à Bure pour commettre essentiellement des
faits délictueux, mais pour agir selon ce qui leur semble tantôt
juste, tantôt nécessaire, parfois seul·e·s, parfois à deux ou à
plusieurs.
Et
toutes ces personnes ne forment certainement pas une seule et vaste
entente criminelle, mais des communautés spontanées de cœur, de
biens, de vie, de pensées, d’action et de réaction qui se lient
chaque matin et se délient chaque soir. Et les moyens de vie et de
lutte dont ils se dotent ne sont pas les armes d’une organisation
quasi-militaire mais les outils collectifs dont une lutte a besoin
pour se faire l’écho des voix multiples qui s’y expriment, pour
prendre soin les un·e·s des autres, pour garantir une défense plus
équitable de ses droits face à la justice, pour nourrir, abriter et
vêtir confortablement tout le monde, d’où qu’il ou elle arrive.
Si
nous sommes malfaiteurs, alors soyons innombrables à l’être, à
nous fondre les un·e·s dans les autres, à faire des collectifs et
réseaux de collectifs, ici et partout ailleurs, en tenant
étroitement et affectivement le fil qui nous relie tout·e·s, celui
d’une indéfectible solidarité !
Blog
Sauvons la forêt - katyusha _ AT _ riseup.net sur Médiapart
Vendredi
26 octobre
Dans la Meuse,
l’affectation douteuse
de plusieurs millions d’euros
issus de la « cagnotte » nucléaire Cigéo
Depuis
la naissance du projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires
dans le sous-sol de Bure, l’argent public coule à flot aux confins de
la Meuse, finançant infrastructures et projets de « développement local »
en tous genres. Pour les communes situées dans un rayon de 10 km autour
du site, c’est le jackpot : l’argent abonde directement, chaque année,
le budget municipal au prorata du nombre d’habitants. Or, en 2012-2013,
un baron local, élu au Sénat, en a fait bénéficier des communes
extérieures à ce périmètre, pour plus de 3,6 millions d’euros. Un
clientélisme politique aux frontières de la légalité.
Pendant
deux ans, un baron de la politique locale en région Lorraine
(aujourd’hui Grand-Est) a participé à un tour de passe-passe
budgétaire en attribuant plus de 3,5 millions d’euros de fonds
publics à des communes de son fief électoral, au delà du cadre
prévu par la loi pour les financements concernés. A l’origine de
cette opération, la cagnotte de 60 millions d’euros de subventions
déversées tous les ans pour « accompagner » le projet
Cigéo, un centre d’enfouissement géant que l’État, via
l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs
(Andra), cherche à creuser dans les sous-sols de Bure et de Saudron,
deux petites communes rurales en Meuse et en Haute-Marne.
Élu
local depuis 1985 sous diverses étiquettes centristes, Christian
Namy est au centre de cette affaire. Cet homme politique est devenu
président du Conseil départemental de la Meuse (Grand-Est) en 2004
et a ensuite été, de 2011 à septembre 2017, l’un des deux
sénateurs du département, avant de soutenir la candidature
d’emmanuel Macron à la présidentielle. Sous son autorité ont été
« réorientés », en deux ans, près de 3,7 millions
d’euros. Il n’est pas question ici de dessous-de-table en liquide
ou autres dissimulations. Sous l’autorité de l’élu, une partie
des « fonds d’accompagnement » du projet Cigéo
– destinés à favoriser son « acceptabilité »
par la population, notamment en finançant généreusement les
infrastructures locales – ont été réaffectés aux budgets
de petites communes qui n’y avaient, en principe, pas droit.
Il
se trouve, par ailleurs, que les élus locaux qui réclamaient cette
faveur étaient aussi des « grands électeurs » de
Christian Namy, seuls habilités à voter dans le cadre d’une
élection sénatoriale : les conseillers généraux, maires et
conseillers municipaux des communes rurales du département. Les
dernières tractations se sont même déroulées alors que Christian
Namy était en pleine campagne électorale, sur la période
2010-2011. Faut-il y voir un lien de cause à effet ?
1,8 million par an pour les communes dans un rayon de 10 km
Comme
une enquête de Basta !
l’a déjà montré, le projet Cigéo draine beaucoup d’argent
public depuis une vingtaine d’années. Dans chaque département
(Meuse et Haute-Marne), 30 millions d’euros par an sont versés en
guise d’« accompagnement économique » destiné à
préparer le terrain pour l’installation du centre d’enfouissement
des déchets nucléaires de Bure, via deux groupements d’intérêt
public (Gip). Selon les estimations de Basta !,
ce sont au total pas moins de 1,1 milliard d’euros qui auraient été
dépensés localement depuis 2000 (lire notre enquête : Un
milliard d’euros ont été dépensés pour rendre « socialement
acceptable » l’enfouissement de déchets nucléaires).
Resté dix ans à la tête du Conseil départemental de la Meuse
(2004-2015), Christian Namy a alors été désigné d’office
président du GIP « Objectif Meuse », chargé de répartir
ces abondants subsides dans ce petit coin de Lorraine.
La
loi du 28 juin 2006 sur la « gestion durable des matières et
déchets radioactifs » encadre la manière dont chaque Gip
distribue les subventions abondées par diverses « taxes
additionnelles sur les installations nucléaires ».
Le Gip instruit des dossiers proposés par des communes, communautés
de communes (Codecom), organismes publics ou parapublics (agences
HLM, centres de santé, maisons de retraite, etc.), associations, ou
encore par des entreprises privées, et décide lesquels seront
financés. La loi autorise également le versement de dotations
directes aux budgets des communes à condition que ces municipalités
soient distantes de moins de 10 kilomètres du site de l’Andra, et
cela « au
prorata de leur population » [1].
Pour ces communes, pas besoin de monter de dossiers : chaque
année, l’argent tombe dans leurs budgets.
Dans
ce périmètre, il n’y a que quinze villages en Meuse et dix-huit en
Haute-Marne. Ces communes touchent environ 490 euros par habitant et par
an. Cumulées en Meuse, ces dotations représentent 1,8 million d’euros
par an – soit 6 % de l’enveloppe annuelle du GIP – et 1,3 million en
Haute-Marne. Or dans la Meuse, le Gip a délibérément abondé le budget de
communes qui étaient pourtant exclues de ce périmètre défini par la
loi.
3,6 millions versés à des communes hors périmètre
L’attribution
de ces fonds apparaît dans les deux rapports d’activité (2012 et
2013) du Gip Objectif Meuse (voir tableaux ci-dessous). Un détail
attire d’abord l’attention : les tableaux ne mentionnent
aucune référence réglementaire, contrairement aux fonds versés
aux communes du périmètre des 10 km, qui font référence au décret
de 2010. Pendant ces deux exercices fiscaux, le Gip Meuse a donc voté
l’affectation d’une somme totale de 3 676 718 euros
à 18 communes extérieures au périmètre. Cela au même taux
(490 euros par tête) que les villages qui y sont inclus.
Il n’y a donc pas trace d’enrichissement personnel dans cette
affaire. En revanche, la recherche d’un bénéfice électoral ne
peut être exclue, puisque ces opérations pourraient avoir été
utiles à Christian Namy pour gagner du crédit aux yeux de ses
« grands électeurs ».
Interrogée par Basta !
sur les conditions légales du déblocage de ces fonds, la directrice
générale du Gip Objectif Meuse, Mélanie Varnusson (en poste depuis
2010), explique que l’opération remonte à la fin de l’année 2009. Des
maires de communes exclues des dotations directes sollicitent alors le
président du Gip, de manière informelle d’abord, puis en prenant
position publiquement. « J’ai retrouvé des courriers de novembre
2009, notamment une motion signée par quinze maires demandant de
recevoir la même chose que les communes comprises dans les dix
kilomètres », nous précise Mélanie Varnusson. Plus tard, les élus se structurent en association, baptisée « Les oubliés des fonds d’accompagnement ». La démarche recevra même le soutien des maires des quinze communes du périmètre des 10 km.
Enfin,
en 2011, en pleine campagne sénatoriale, les deux communautés de
communes votent à l’unanimité une délibération réclamant une
équité totale entre communes sur cette question des aides directes.
Arguments à l’appui ? Les projets situés sur des communes
extérieures aux 10 km ne peuvent être financés au delà de 80% de
leur coût total. La municipalité doit y mettre les 20 %
restant, ce que bon nombre de maires affirment ne pas pouvoir
assumer.
Selon
Mélanie Varnusson, ce déblocage de fonds avait alors été justifié
par le président du Gip « sur la base de l’article 13 de
la loi de 2006 ». Cet article de portée générale encadre
les missions des Gip et les conditions dans lesquelles ils perçoivent
et distribuent une partie des « taxes additionnelles »
sur les installations nucléaires, mais ne donne pas plus de
précisions sur la distribution des dotations directes au prorata du
nombre d’habitants. Seul l’article 21 évoque le versement de ces
dotations directes sur un périmètre établi, donc, à 10 km autour
de l’Andra, le laboratoire qui prépare et expérimente le futur
site d’enfouissement. Aucune exception n’y est mentionnée.
Des réserves formulées par les représentants de l’État
Nous
avons cherché à consulter des documents retraçant ces prises de
décisions. Rien de concluant dans les rapports annuels d’activité
qui sont rendus publics – ils dressent la liste détaillée des
fonds versés, au centime d’euro près, mais ne permettent pas d’en
savoir plus sur les modalités d’attribution. Aucun verbatim ou
compte-rendu n’est produit à l’issue des réunions des trois
« instances délibérantes » du Gip (comité exécutif,
conseil d’administration et assemblée générale). La directrice
d’Objectif Meuse ne nous a fourni que des « délibérations »
du conseil d’administration (CA) : de simples notifications de
décision de quelques pages, sans mention des motivations ou des
arbitrages effectués. En comparaison, le Gip Haute-Marne publie des
délibérations bien plus détaillées.
- Délibération du CA du Gip Objectif Meuse du 10 novembre 2011.
Lors du vote initial de
novembre 2011, des réserves sont pourtant formulées par les deux
représentants de l’État (réserves visibles également sur le
document ci-dessus). D’une part le commissaire du gouvernement –
représentant du Préfet de la Meuse – « souhaite que
l’encadrement juridique soit précisé si nécessaire lors du
prochain Conseil d’administration ». D’autre part
l’autorité chargée du contrôle économique et financier de
l’État – représentant de Bercy – émet un « avis
réservé » sur la question... Ces deux avis indiquent la
faiblesse du cadre juridique utilisé pour le déblocage des fonds.
Ce qui aurait pu conduire à ajourner le vote jusqu’au prochain CA.
Il n’en a rien été. Malgré nos demandes, il n’a pas été
possible de savoir si les « précisions » réclamées ont
été apportées. En tout état de cause, les versements ont eu lieu,
et personne ne s’y est opposé.
L’opération
comptable n’a pas été renouvelée en 2014, ni les années
suivantes. Le sénateur Namy a par contre déposé une proposition
de loi, enregistrée au Sénat le 28 octobre 2013, « visant
à modifier l’affectation de la taxe additionnelle à la taxe sur
les installations nucléaires de base, dite d’accompagnement »,
en élargissant son périmètre non seulement aux communes dont une
partie serait située dans les 10 km, mais cette fois aux communautés
de commune dans leur ensemble. Aucune suite n’y est donnée,
Christian Namy étant le seul à la signer. La proposition sonne
néanmoins comme un aveu cruel : s’activer à changer la loi
après coup, ne revient-il pas à reconnaître que la pratique était
irrégulière ?
Nous
avons sollicité la réaction de Christian Namy aux questions
soulevées par notre enquête, via les services du Gip Meuse d’une
part, et du Conseil départemental de la Meuse d’autre part –
instances dont il n’est plus membre mais qui lui ont fait suivre
nos questions. Aucune réponse ne nous a été apportée. Alors que
le palais de justice de Bar-le-Duc est plus souvent occupé à juger
des militants pour leurs actions supposées contre Cigéo, il serait
intéressant de connaître également la position de la Justice sur
ces petits arrangements entre élus locaux.
Jérôme
Thorel – Bastamag
Samedi
27 octobre
À Marseille,
la bataille de la Plaine
repose la question urbaine :
pour les riches ou pour tout le monde ?
Depuis une dizaine de jours, à Marseille, des habitants de la Plaine bloquent le chantier de réhabilitation de la place voulue par la municipalité. Favorables à une rénovation, ils refusent que change le visage populaire du quartier.
Marseille (Bouches-du-Rhône), correspondance
Peu
avant 19 h, dans le quartier de La Plaine, à Marseille, les
terrasses des cafés s’animent. Sur la grande place, les minots
jouent au football sur un terrain aménagé à la place d’un
parking, l’aire de jeux est remplie des cris des enfants et
quelques adultes jouent à la pétanque. En ce jeudi 25 octobre,
le fond de l’air est estival. S’il n’y avait pas d’énormes
plots en béton entourant toute la place, on en oublierait le déluge
de CRS des jours précédents, protégeant la
coupe d’une quarantaine d’arbres.
- Des minots jouant au foot sur un terrain aménagé par les opposants
- sur un ancien parking de la Plaine.
-
Comme
tous les soirs, l’Assemblée de la Plaine vient rappeler qu’ici
se mène une lutte contre un projet urbain porté par la majorité
municipale. À mesure que la nuit s’installe, ils sont de plus en
plus nombreux à rejoindre l’assemblée, qui débat à bâtons
rompus sur la suite à donner au mouvement. Depuis trois ans déjà,
elle s’inquiète de l’évolution de la place et du devenir de ce
quartier vivant et socialement mélangé. Avec l’Assemblée, une
myriade de collectifs, d’associations et de personnalités
rejettent un projet de réhabilitation de la place voulu par la
mairie (LR) de Marseille et confiée à la Soléam (Société locale
d’équipement et d’aménagement de l’aire métropolitaine).
Avec des travaux prévus pendant deux ans et demi et un budget d’un
peu plus de 13 millions d’euros, la Soléam entend donner à la
Plaine un nouveau visage. Les promoteurs du projet espèrent une
« montée en gamme » du quartier, ce qui fait
tiquer les opposants, qui crient à la gentrification. Autrement dit,
à l’éviction des pauvres vers des quartiers périphériques,
chassés par la hausse des prix de l’immobilier. Exception
française, Marseille est une ville où les classes populaires
occupent toujours son centre.
« Son histoire et son identité propre sont menacées »
La
Plaine porte le nom cadastral de cours Jean-Jaurès, mais comme
d’autres lieux de Marseille, elle a été rebaptisée. Et personne
ne l’appelle par le nom qui la désigne sur les plaques de rue.
« On
monte à La Plaine »,
puisqu’elle trône au sommet d’une colline du centre-ville.
Depuis les années 1990, son quartier, avec les petites rues qui
mènent jusqu’au cours Julien, est devenu un lieu incontournable de
la vie nocturne marseillaise. La scène musicale locale s’y est
épanouie, du Massilia Sound System à la
rappeuse Keny Arkana. La grande surface plane a eu plusieurs
vies : champ de Mars au Moyen Âge, lieu de foire et de loisir
aux XIXe et XXe siècle. Elle a même été le « ventre »
de Marseille, avec un marché de gros qui a fini par déménager aux
Arnavaux dans les années 1970. Pour Bruno Le Dantec, habitant du
quartier et auteur de La
ville sans nom, Marseille dans la bouche de ceux qui l’assassine,
« c’est
un quartier qui a su se réinventer et toujours dépasser ses
traumatismes. Mais c’est un quartier à l’alchimie fragile et
c’est son histoire et son identité propre qui sont menacées ».
Les
travaux s’annonçaient pour octobre. Au début du mois, les forains
du marché ont
bloqué une partie de la ville pour protester contre l’absence
de solution pour continuer à dresser leurs étals. La mairie a
finalement consenti à leur donner des places dans deux autres
marchés. L’opposition des forains calmée, les travaux devaient
commencer. Mais c’était sans compter la mobilisation d’habitants
qui ont empêché l’installation des barrières de chantier, sont
montés dans les arbres et ont contraint les bûcherons à venir
accompagnés de CRS. La morne Plaine a alors connu quelques jours de
forte présence policière avec jusqu’à plus de cent agents
casqués pour monter la garde. Le 16 octobre, les militants
perchés dans les arbres ont été ramenés au sol par une unité
spéciale qui a dû les déloger grâce à la grande échelle des
marins-pompiers.
« Marseillais, ne nous laissez pas seuls avec les bobos »
Après
la coupe des arbres, une grande manifestation était appelée le
samedi 20 octobre. De 2.000 à 6.000 personnes (selon les
sources) ont marché entre le Vieux-Port et la Plaine pour défendre
des « villes
vivantes et populaires ».
« La
Plaine, c’est un quartier qui accueille, les gens qui viennent
faire la fête comme les gens pauvres qui viennent pour le marché
populaire. Le projet de la mairie, c’est d’en faire un quartier
résidentiel avec des gens qui ont des moyens »,
disait une habitante rencontrée derrière une banderole
« Marseillais,
ne nous laissez pas seuls avec les bobos. »
Dans un esprit festif et bon enfant, le cortège a fini sa marche sur
la Plaine. « Nous
sommes venus de la Zad de Notre-Dame-des-Landes avec un cadeau »,
déclarait alors un zadiste à la foule. Le cadeau en question était
une cabane, « le
Gourbi 8 »,
qui
a été montée dans la soirée par des dizaines de mains.
|
Juste
à côté, Samia Ghali, sénatrice (PS) des quartiers nord de
Marseille et ancienne maire des 15e et 16e arrondissements (avant que
le non-cumul des mandats ne lui impose un choix) est venue manifester
son soutien. « La
Plaine, je l’ai connu avec ma mère. On y descendait des quartiers
au marché. C’est mon histoire et je dis simplement que c’est
notre patrimoine immatériel qu’il faut protéger »,
nous confiait celle qui est pressentie pour être tête de liste aux
municipales de 2020 pour le PS. Saïd Ahamada, Cathy Racon-Bouzon et
Alexandra Louis, trois députés LREM de Marseille sont en revanche
favorables aux travaux : « Mettre
en valeur la plus grande place de Marseille n’en dépossédera
personne »,
affirment-ils dans
un communiqué, tout en regrettant « un
manque de concertation ».
La majorité municipale semble vouloir passer en force : Gérard
Chenoz, président de la Soléam et adjoint du maire, Jean-Claude
Gaudin, envisage
que les travaux se tiennent derrière des barricades. Les
opposants eux-mêmes voudraient une rénovation de la place, qu’ils
jugent abandonnée à dessein depuis une dizaine d’années, mais en
respectant la vie qui s’y déploie et les usages actuels.
Des avis contrastés dans le quartier
Dimanche
21 octobre, nettoyage de la place, jardinage et projection en
plein air du match de l’Olympique de Marseille étaient au
programme. Sur une place censée être en travaux, dans les
interstices d’une situation bloquée, des habitants de toutes
origines sont venus réinvestir les lieux. Le « Gourbi 8 »
n’a pas tenu longtemps : le 23 octobre, vers 3 h 30
du matin, les forces de l’ordre ont délogé brutalement ses
quelques occupants et tronçonné la structure, comme ils l’avaient
fait des semaines auparavant des grandes tables érigées par des
habitants.
|
Sur
le projet de la mairie et la mobilisation en cours, les avis sont
partagés dans le quartier. Assis sur un banc de La Plaine pour se
détendre en sirotant une bière, Azzedine, Rinas et « la
Glace » souhaiteraient que la place soit « améliorée
et pas transformée ». « On aimerait que la police
soit plutôt là pour nous protéger et que soient installées des
toilettes et des poubelles », nous dit Rinas. Il est 19 h,
l’éclairage s’éteint subitement, comme c’est le cas depuis
trois ans. « À cette heure-ci, les lumières s’éteignent
toujours. On aimerait qu’ils nous remettent de l’éclairage »,
dit Azzedine. « Cette place est tranquille. J’aime y voir
les enfants jouer parce que j’ai laissé des enfants au bled »,
nous dit « La Glace », originaire de Kabylie. Nous
rencontrons ensuite Richard, le primeur installé du côté nord de
la place. « Ici, c’est crade, les forains du marché
laissent leurs déchets, toutes les nuits il y a des drogués et
quand une fanfare qui vient toute la nuit et qu’on appelle les
flics, dégun [“personne” en marseillais] ne vient. Il
faut que ça change. » Et quand on le questionne sur un
manque de concertation de la part de la mairie, il répond sans
sourciller, « c’est comme ça à Marseille, on ne nous
demande jamais notre avis sur rien ». Beaucoup de ses
clients présents ce jeudi soir affichent leur soutien au projet de
la mairie. À l’image de Dominique, une habitante d’une
cinquantaine d’année, qui « ne [s’était pas
rendue] compte que c’est la plus grande place de Marseille, à
cause des voitures qui y stationnaient et des grilles autour de
l’ilot central », qui ont été enlevées au début des
travaux. « Moi, je suis pour le projet s’ils font quelque
chose de joli et de plus propre », dit-elle.
|
Interpellés
alors qu’il traversent la place pour rentrer chez eux, Lydia et
Alain, un couple de quinquagénaires, se disent « partagés ».
Pas franchement sympathisants de l’Assemblée de La Plaine, ils
souhaiteraient que la place soit refaite. Mais, « je ne
comprends pas trop à qui ce projet s’adresse », dit
Lydia. « Les arbres coupés comme ça, c’est inadmissible
et dès qu’il y a un mouvement, on envoie des CRS, c’est
scandaleux », dit tristement Alain. « Une
rénovation, oui, mais pas une transformation », pense un
autre Richard, patron de l’institution du bar Le Petit Nice depuis
35 ans. « Il faut proposer des animations simples pour que
les gens se sentent bien ici. Vous refaites le sol, vous rénovez les
kiosques et vous mettez quelques manèges, comme [au parc]
Borély. Ça coûtera beaucoup moins cher, et les travaux ne
dureront que six mois », dit-il. Lui craint que les travaux
ne fassent mettre la clé sous la porte à beaucoup de commerçants.
« Depuis le début du mois, on est déjà à moins 30 %
de chiffre d’affaires », dit-il au sujet de son bar.
Plus d’une centaine d’intellectuels
s’engagent contre la mairie
Pour
réagir au rouleau compresseur de la mairie et de la Soléam,
l’association « Un centre-ville pour tous » a lancé un
appel intitulé « Remettons
l’aménagement de la ville dans les mains de citoyens ».
Comme l’Assemblée de la Plaine, elle demande que les travaux
soient publiquement suspendus par la Soléam. Un centre-ville pour
tous est une grande routière des combats contre les projets urbains
source de gentrification à Marseille, que ce soit dans les quartiers
de Belsunce, de Noailles ou encore dans la tristement célèbre rue
de la République, vidée de ses habitants par les rachats des fonds
de pensions. Des musiciens, des urbanistes, des paysagistes, des
architectes, des sociologues, des cinéaste, etc., 120 intellectuels
connus à Marseille ont signé
le texte proposé par l’association. « Avec
cette magnifique manifestation
[du samedi 20 octobre], joyeuse,
pacifique, nous espérions que la mairie aurait compris. Or, les élus
disent que les opposants sont une poignée, fichés par la police »,
dit Patrick Lacoste, membre d’Un centre-ville pour tous, lors d’une
conférence de presse tenue ce vendredi 26 octobre. « Bienvenue
au club des punks à chiens et des minorités malfaisantes »,
ironise, à l’adresse des signataires, Bruno Le Dantec, reprenant
les termes de Gérard Chenoz distillés dans la presse locale
quelques jours plus tôt. Hugo, membre de l’Assemblée de la
Plaine, propose de faire émerger un débat contradictoire dans le
quartier, une sorte de « conflictualité
fertile dans cet îlot de possibles ». « Ce n’est pas
possible de faire de la ville contre ses habitants »,
explique Patrick Lacoste. Et si la lutte de La Plaine à Marseille
donnait le coup d’envoi d’une nouvelle façon de concevoir la
ville, avec et pour ces habitants ? C’est ce que portent
l’association Un centre-ville pour tous et l’Assemblée de la
Plaine, qui doivent d’abord sortir d’un très gros bras de fer.
Infos du 29 au 31 octobre
Lundi
29 octobre
À Hambach,
des milliers d’activistes débordent la police
pour en finir avec le charbon
Hambach,
en Allemagne, près de Cologne, est devenue le symbole de la lutte
contre les énergies fossiles qui dévastent le climat. Ce week-end, une
grande manifestation de désobéissance civile a réussi à bloquer la mine.
Le but : en finir avec le charbon. Reportage photo.
Hambach (Allemagne), reportage
6.500
activistes écologistes venus de toute l’Europe — dont plus de
300 Français — se sont retrouvés ce week-end près de Cologne en
Allemagne. Le but : participer à la plus grande action de
désobéissance civile de masse organisée contre le charbon en
bloquant les infrastructures de la mine d’Hambach. Celle-ci est une
grande mine à ciel ouvert, exploitée par le géant allemand de
l’énergie RWE. Des écologistes y luttent depuis des années pour
préserver une magnifique forêt, peu à peu détruite par l’avancée
de la mine. Le mois dernier, un militant, Steffen M., y
est mort lors de l’opération d’évacuation menée par la
police.
L’action,
organisée par le collectif Ende
Gelände
(ce qui signifie « jusqu’ici
et pas plus loin »)
a été un succès. « C’est
la plus grande action de désobéissance pour la justice climatique
que l’on n’ait jamais vu en Europe »,
dit Karolina Drzewo, porte-parole d’Ende Gelände.
La
mobilisation a eu lieu seulement trois semaines après la publication
du rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat) sur les effets d’un réchauffement
climatique de + 1,5 °C. Selon ces experts, sortir des énergies
fossiles, responsables de 75 % des émissions de gaz à effet de
serre (charbon, gaz, pétrole) est une priorité absolue si l’on
veut espérer contenir le réchauffement climatique à + 1,5°C.
Le
camp climat organisé pour accueillir les militants et préparer
l’action qui était initialement prévue aux abords de la mine a
finalement été démantelé par la police 48 heures avant l’action,
car l’occupation du terrain n’était pas légale. Il en fallait
plus pour démotiver les organisateurs et les militants qui ont
remonté le camp en moins de 24 heures, cette fois-ci sur un terrain
légal quoique plus éloigné de la mine. Qu’à cela ne tienne,
nous marcherons donc 6 kilomètres de plus.
Toute
la journée du vendredi 26 octobre était prévue pour la
préparation de l’action et la constitution des groupes. Les
activistes étaient répartis en cinq ensembles représentant les
cinq doigts de la main. Chaque doigt était composé à son tour de
groupes affinitaires. Les groupes affinitaires, de 4 à 10 personnes,
sont le cœur de l’action. Chaque membre d’un même groupe
poursuit le même objectif lors de l’action et veille à la
sécurité des autres membres du groupe. Cette organisation permet la
sécurité, la responsabilité et l’autonomie de chacun des membres
et facilitent la communication du petit comme du grand groupe. C’est
aussi un mode d’action et un système qui privilégient le
consensus, le droit de veto et l’unanimité au sein du groupe.
Je
fais partie du groupe argenté, groupe majoritairement anglophone et
où se sont retrouvés la plupart des Français présents pour
l’action. Les autres sont les groupes rose, rouge, doré et orange.
Les stratégies de chaque doigt sont gardées le plus discrètes
possible et peuvent changer au dernier moment pour éviter qu’elles
soient identifiées par la police. Les informations qui circulent au
sein du camp climat la veille de l’action sont volontairement
confuses et contradictoires. À part quelques personnes, très peu de
militants savent réellement quel but poursuit leur groupe. Et c’est
là toute la difficulté de l’action car il faut à la fois
dissimuler les tactiques à la police qui a déployé un dispositif
très important et communiquer avec les militants pour qu’ils
sachent quoi faire le moment venu afin que l’action soit un succès.
Samedi.
C’est le jour J. Il est 6 heures du matin et le camp s’éveille
peu à peu. Chacun se prépare et s’active afin d’être à
l’heure pour le départ prévue à 8 h.
Certains
d’entre eux passeront la prochaine nuit dehors, à occuper la mine
ou bloquer les rails des trains approvisionnant la mine de charbon de
Hambach. Ils doivent donc s’équiper en conséquence pour manger et
rester au chaud car les températures nocturnes avoisinent zéro
degré, et l’organisation ne pourra peut-être pas assurer de
ravitaillement partout à cause du dispositif policier. Provisions,
eau, sac de couchage, tapis de sol, vêtements imperméables,
polaires et chaussures de marche sont donc de mise si l’on veut
pouvoir aller jusqu’au bout de l’action.
Il
est 9 h quand les groupes argenté, doré et rouge se mettent en
route, soit environ 4.000 activistes. Je ne sais pas quand ni dans
quelle direction sont partis les deux autres groupes.
« On
a l’impression de faire quelque chose qui a un impact direct et
concret. En bloquant la mine, on arrête son fonctionnement pendant
24 h, l’extraction de charbon, et l’émission de CO2
qui va avec. Et puis c’est une manière d’envoyer un message
fort, de dire qu’il y a de plus en plus de gens qui sont mobilisés
sur ces questions là et qui sont de plus en plus déterminés à
faire bouger les choses » me dit Yan, activiste belge qui
participe aux actions d’Ende Gelände depuis trois ans. Il
poursuit : « Ces actions sont très utiles car on n’a
jamais obtenu aucune victoire ni aucun acquis social sans
désobéissance civile. Nous sommes convaincus que c’est une
méthode d’action qui doit être massivement utilisée. On doit
pouvoir empêcher tous les criminels climatiques et les
multinationales d’émettre du C02, bloquer leur infrastructure,
perturber leurs activités pour leur faire perdre de l’argent. »
Après
environ trois heures de marche, nous sommes arrêtés par un barrage
de policiers, sans raison valable puisque nous sommes dans la
légalité et que nous n’avons (toujours pas) enfreint la loi.
Après une heure de négociations avec les forces de l’ordre, nous
repartons finalement avec un itinéraire modifié qui nous impose un
détour de six kilomètres pour arriver sur le site de la mine, notre
prétendu objectif.
Nous
reprenons sagement la route pendant 30 minutes, encadrés par le
dispositif policier quand soudain, sans que ni moi, ni la police, ni
une partie des militants ne comprennent ce qu’il se passe,
l’immense file de militants en blouse blanche quitte la route en
courant et se transforme en marée blanche en se déployant dans les
champs.
Je
n’ai jamais vu quelque chose de pareil. Après une course poursuite
effrénée, une partie des militants se fait nasser par la police
tandis que d’autres réussissent à atteindre une butte derrière
laquelle se trouve l’autoroute (fermée aux voitures pour la
journée).
Il
faut la traverser pour accéder non pas à la mine mais à la voie
ferroviaire qui permet d’évacuer le charbon de la mine.
Nous
découvrons notre objectif une fois… celui-ci atteint. Toute
l’après-midi, plus de 2.500 activistes ont occupé la voie de
chemin de fer reliant la mine de charbon d’Hambach et la centrale
thermique de RWE. Plus de 1.500 y ont passé la nuit, tandis que près
de 300, qui ont tenu le blocage au delà des 24 heures, ont subi une
évacuation violente de la part de la police allemande.
J’apprendrai
plus tard qu’un groupe d’une cinquantaine d’activistes a
également réussi à occuper une excavatrice directement dans la
mine.
Mais
la cible principale n’était pas la mine. Pourquoi ? Parce
que, comprend-on, bloquer les rails était tout aussi efficace. De
plus, il était important de varier les tactiques pour surprendre la
police, en lui faisant penser que c’est la mine qui était visée.
Enfin, le sol de celle-ci était tellement sec cette année qu’il y
avait un risque d’incendie, du fait de la présence de lignite dans
le sol.
Environ
350 militants ont été arrêtés et placés en garde à vue tout au
long de la journée. La majorité a depuis été libérée.
« C’est
beau de voir autant de monde se mobiliser pour la défense du climat.
Des actions comme celles-ci sont importantes car elles nous
permettent d’avoir l’attention médiatique nécessaire pour
amener ces sujets sur la table des politiciens. La mobilisation
d’aujourd’hui est d’autant plus essentielle qu’il y a
actuellement une commission en Allemagne qui réfléchit sur la
possibilité de sortir du charbon », conclut Paul, militant
et activiste suisse.
Nous appelons à une réaction massive face
à la criminalisation de la lutte
contre la poubelle nucléaire
à Bure !
[Texte
tiré du site Manif Est le 21 octobre 2018 :
https://manif-est.info/Nous-appelons-a-une-reaction-massive-face-a-la-criminalisation-de-la-lutte-782.html]
Nous, associations nationales et locales, collectifs, comités,
personnalités, dénonçons la politique de criminalisation et de
répression systémique qui s’abat sur les opposant-e-s à la
poubelle nucléaire CIGEO à Bure depuis plus d’un an et demi. Pour
détruire ce mouvement de résistance vieux de 25 ans, il y a déjà
eu plus d’une cinquantaine de (...)
Lire
la suite de Nous
appelons à une réaction massive face à la criminalisation de la
lutte contre la poubelle nucléaire à Bure !
Bure - 10 novembre :
Appel à organiser les premiers
"Bals des malfaiteurs" partout !
À
DIFFUSER PARTOUT ! Un appel à actions décentralisées samedi
10 novembre (lire ci-dessous), pour commencer à reprendre la main
et faire corps partout contre la répression délirante qui s’est
installée à Bure, quelques jours avant une audience en Cassation
autour des contrôles judiciaires de l’association de
malfaiteurs ! Retrouvons nous tous-tes le samedi 10 novembre
pour des premiers bals des malfaiteurs sur les places et/ou devant
les tribunaux ! À diffuser également : "Bure :
malfaiteurs ? (...)
Lire
la suite de Bure
- 10 novembre : Appel à organiser les premiers "Bals des
malfaiteurs" partout !
(A venir : suite et fin de la chronique avec la journée du mardi 30 octobre 2018)
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