Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 30 septembre 2016

Triskalia : le drame des salariés intoxiqués aux pesticides



Le drame des salariés de Triskalia intoxiqués aux pesticides


21 septembre 2016 / Julie Lallouët-Geffroy, Inès Léraud et Vincent Feuray (Reporterre)



Six anciens salariés de Triskalia accusent le géant de l’agroalimentaire breton de les avoir exposés sciemment aux pesticides. Tous sont malades. Jeudi 22 septembre, le tribunal des affaires sociales de Saint-Brieuc rendra sa décision sur l’indemnisation de deux d’entre eux, qui réclament chacun 365.000 euros. Cette affaire révèle les coulisses de l’usage des pesticides dans l’agro-industrie.

Mise à jour le 22 septembre 2016
 
Le montant de l’indemnisation des deux anciens salariés de Triskalia a été révélé jeudi 22 septembre : Laurent Guillou va toucher 114 000 euros, et son ancien collègue Stéphane Rouxel 105 000 euros. Ils ne feront pas appel de la décision. 



- Glomel, Plouisy (Côte-d’Armor), reportage

Dans le paysage breton, impossible d’éviter Triskalia, première coopérative agricole, issue de nombreuses fusions et rachats et devenue un géant : 18.000 agriculteurs adhérents, 4.800 salariés, et 300 sites. On retrouve le groupe sous les enseignes Point vert et Gamm vert, les marques Paysan breton, ou Mamie Nova. Triskalia est incontournable. Mais depuis quelques années, elle a aussi été impliquée dans plusieurs affaires d’intoxication de salariés. La première et la plus emblématique a éclaté à Plouisy, en 2011.
 
C’est dans ce bourg situé près de Guingamp que siège Nutréa, la filiale de Triskalia dédiée à l’alimentation animale. Dans ses immenses silos sont stockées une centaine de milliers de tonnes de céréales destinées à nourrir les élevages industriels de la région. À partir de 2009, les salariés de Nutréa ressentent d’étranges symptômes. « J’ai commencé à avoir mal à la tête et aux yeux. Je prenais jusqu’à 5 Nurofen 400 par jour pour conduire malgré tout. Puis j’ai eu des flashs : une coupure, un blanc, une reprise, et je ne savais pas ce qu’il s’était passé », raconte Claude Le Guyader, ancien chauffeur.

« Des charançons, des silvains, des vers de farine, ça grouillait de partout » 


« Le soir, quand je prenais mon fils sur les genoux, il développait des plaques rouges sur le visage. Un jour, en rentrant du boulot, j’ai oublié mon bleu de travail chez moi, près du bassin à poissons. Le lendemain matin, les poissons étaient tous morts », se souvient de son côté Laurent Guillou, ancien manutentionnaire.

28 salariés en tout consultent la médecine du travail et quatre d’entre eux découvrent petit à petit qu’ils sont gravement contaminés par des insecticides, dont l’un, le Nuvan Total, est interdit d’usage pour sa dangerosité [1].
JPEG - 357.3 ko
Nutréa, la filiale de Triskalia dédiée à l’alimentation animale, à Plouisy.
Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut remonter à 2008. Cette année-là, la direction décide de réduire la ventilation des silos pour faire des économies d’électricité. Bientôt, 100.000 tonnes de céréales sont infestées par des insectes : « Des charançons, des silvains, des vers de farine, ça grouillait de partout », se souvient Laurent Guillou. La direction décide alors de traiter ces céréales avec des insecticides, en surdosage et jusqu’à 30 fois les doses prescrites, dont le fameux Nuvan Total.

JPEG - 223.4 ko
Les silos de l’entreprise Nutréa, à Plouisy.




Non informés, les salariés travaillent sur les vastes tas de céréales imbibées de produits, sans masque ni gants. Ils enchaînent les arrêts maladie sans comprendre la cause de leurs maux, et envoient des fax d’alerte à leur direction, située à 150 km de l’usine. Pas de réaction.

Dans le film Les Sentinelles, de Pierre Pézerat, Laurent Guillou montre au réalisateur les bassins de rétention des eaux usées à l’arrière de la coopérative. « J’étais venu faire une promenade un soir avec le chien. Il est allé boire un peu d’eau dans ces lagunes. Le lendemain matin, le chenil était couvert de sang. Le chien avait fait une hémorragie. Il a eu les mêmes symptômes que nous : c’était des vomissements sanguins, des crachements sanguins, des diarrhées sanguines et des irritations des muqueuses. Mais le chien, malheureusement, lui n’a pas survécu. »

« Autour de l’usine, c’était Tchernobyl » 

 

En 2011, les deux manutentionnaires Laurent Guillou et Stéphane Rouxel sont jugés inaptes par la médecine du travail puis licenciés par l’entreprise. Il en sera de même pour Claude Le Guyader, chauffeur, et Pascal Brigant, adjoint aux transports. Tous les quatre jugent leur licenciement abusif. Ils attendent une audience aux prud’hommes.
JPEG - 572.6 ko
Laurent Guillou, ancien manutentionnaire de Nutréa.

Les quatre salariés ont développé une maladie invalidante et rare, connue chez les vétérans du Vietnam et de la guerre du Golfe : l’hypersensibilité aux produits chimiques. Laurent ne peut pas entrer dans un supermarché à cause des détergents, ne supporte plus le parfum, ne peut plus manger que du bio. Deux des salariés sont parvenus à faire condamner la coopérative en septembre 2014 pour « faute inexcusable de l’employeur ». C’est une première pour les victimes des pesticides. Leur avocat, François Lafforgue, demande 465.000 euros pour chacun. Le tribunal rendra sa décision jeudi 22 septembre.
JPEG - 296.1 ko
Le site de l’usine Nutréa.

Mais le scandale ne s’arrête pas aux seuls cas des salariés. « Il n’y avait plus un canard, plus un moineau, plus un pigeon, plus un rat. Autour de l’usine, c’était Tchernobyl. » Pire encore, la coopérative a vendu ses céréales imbibées de pesticides aux agriculteurs pour nourrir leurs bêtes. Dans le Finistère, un porcher industriel adhérent de Triskalia témoigne : « En juin 2009, en ouvrant un sac d’aliments reçu de ma coopérative, c’est comme si quelque chose me pétait à la gueule, j’ai ressenti des brûlures au visage, au cou et aux avant-bras. Quand je me suis regardé dans la glace, c’était atroce, j’étais tout gonflé. »

Les salariés chargés de la livraison de l’aliment attestent, eux, avoir vu à l’entrée des fermes « des tas d’animaux crevés ». Thierry Thomas, éleveur de porcs, habitant à deux pas de Nutréa, confie : « Les dirigeants de la coopérative ne nous ont jamais informés de ce problème sur l’aliment. C’est inadmissible. Mes cochons ont sans aucun doute été nourris avec ces céréales, puis sont partis à l’abattoir et sur les chaînes de consommation. Je suis éleveur et je n’ai pas envie d’empoisonner qui que ce soit avec mes animaux. » De son côté, le manutentionnaire Laurent Guillou a envoyé « des dizaines de fois des feuilles de non-conformité de l’aliment » aux services achat, production et qualité. « Tout le monde savait, personne n’a bougé. »

« Tous aujourd’hui sont morts ou atteints de cancer » 


Tout porte donc à croire que des pesticides interdits et en surdosage ont atterri dans nos assiettes. Et ni la direction générale de l’Alimentation ni celle de la Répression des fraudes ne semblent avoir mené d’enquête sur cette question, comme l’indiquait France Inter en 2015 [2].

Mais la réussite de l’affaire de Plouisy est due au solide réseau syndical et associatif qu’elle a engendré, constitué notamment de l’union syndicale Solidaires et du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest. Ce réseau a permis de recenser d’autres victimes de Triskalia partout sur le territoire breton. Et en particulier sur un site vital de la coopérative, situé à Glomel, en plein cœur de la Bretagne.

JPEG - 212.8 ko
Le site de Glomel (Côtes-d’Armor), près de Carhaix, la plaque tournante des produits chimiques vendus par Triskalia.

Le site de Glomel (Côtes-d’Armor), près de Carhaix, est en quelque sorte la plaque tournante des produits chimiques vendus par Triskalia. « C’est par là que transitent 90 % des pesticides commercialisés par la coopérative », explique Raymond Pouliquen [3], un ancien salarié parti pour invalidité. Il s’agit d’un site de 12 ha classé Seveso seuil haut, dans lequel sont stockées environ 65.000 tonnes de produits. Raymond Pouliquen et son fils Noël ont tous deux travaillé au stockage et au transport des produits.
JPEG - 143 ko
Noël Pouliquen, ancien salarié du site de Glomel.
Raymond a 69 ans, et cela fait 20 ans qu’il se bat contre une leucémie. Noël a 49 ans, on lui a détecté un lymphome en 2015. C’est parce qu’ils n’ont plus rien à perdre qu’ils ont osé briser le silence, lors d’une conférence de presse tenue à Rennes, le 9 septembre dernier, sur les conditions de travail dantesques dans lesquelles Coopagri, devenue Triskalia en 2010, les a plongés pendant près de 20 ans chacun.

Ils décrivent le bâtiment surchargé de palettes de pesticides, et de semences enrobées. « Avec les engins, on devait slalomer entre les bidons et les sacs de pesticides, certains éventrés ou percés, qui s’écoulaient à même le sol. Les aérations, quant à elles, étaient bouchées par les palettes entreposées là. Nous n’avions ni masque ni gants. Les déchets et les pesticides invendus, interdits pour leur dangerosité, étaient jetés et brûlés sur le lopin de terre voisin. » Et Noël et Raymond de conclure : « Sur 14 salariés que nous étions dans les années 1990 au local phytosanitaires, tous aujourd’hui sont morts ou atteints de cancer. » Tout cela se passe, qui plus est, non loin de la réserve naturelle du Lan Bern, et d’une zone de captage d’eau potable.
JPEG - 248.5 ko
Raymond Pouliquen se bat depuis 20 ans contre une leucémie. Son fils, Noël, souffre d’un lymphome, détecté en 2015. Tous les deux travaillaient sur le site de Glomel.

Des agriculteurs qui pulvérisent des pesticides, des ouvriers qui en respirent, des cochons qui en mangent et des consommateurs qui mangent des cochons. L’affaire Triskalia jette une lumière crue sur les coulisses de l’usage des pesticides dans l’agriculture. Mais aussi sur les pratiques de certaines coopératives agricoles, issues de l’économie sociale et devenues des géants économiques. Pour l’historien Alain Chatriot, le fonctionnement de ces grosses coopératives agricoles, pourtant essentielles dans la production industrielle des aliments, est si peu connu et réglementé qu’elles constituent une des « zones grises » de notre époque.



Vous avez aimé cet article ? Soutenez Reporterre.

[1Écouter ou réécouter le documentaire « Le scandale des pesticides », d’Inès Léraud, diffusé sur France culture en décembre 2014.

[2Écouter ou réécouter le reportage « Bretagne : une histoire de grains pourris », d’Inès Léraud, diffusé sur France Inter en février 2015.

[3Écouter ou réécouter le documentaire « Collection particulière : Paysans et salariés de l’agroalimentaire breton », d’Inès Léraud et Anna Szmuc, diffusé sur France culture en février 2015.

Lire aussi : ENQUÊTE - 2 - Au coeur de l’agro-industrie française, les tentacules d’Avril Sofiproteol

Source : Julie Lallouët-Geffroy et Inès Léraud pour Reporterre
Photos : © Vincent Feuray/Reporterre
. chapô : le site de Glomel.

Source : https://reporterre.net/Le-drame-des-salaries-de-Triskalia-intoxiques-aux-pesticides 

jeudi 29 septembre 2016

Samedi 8 octobre - Syrie : exposition, lecture de poésies, repas syrien et projection de films - Prades Alchimie

L'Alchimie organise, en partenariat avec la Caravane culturelle syrienne, l'expo :
                                        SYRIE, LA VOIX DE L'ART

Samedi 8 Octobre à partir de 10h à la Salle Gelsen (Prades) - Vernissage à 17h.


La Caravane Culturelle Syrienne expose une sélection d'artistes contemporains opposants au régime Al-Assad,

suivie à partir de 18h30 d'une lecture de poésies, d'un repas syrien et d'une projection de films à l'association L'Alchimie, 3, rue de l'Hospice à Prades.

Contact et réservation repas : 06 19 01 93 86

caravaneculturellesyrienne.org


mercredi 28 septembre 2016

lundi 26 septembre 2016

L'Entonnoir - Programme de la semaine -

Cette semaine à l’Atelier de l’Entonnoir :


Collecte de vêtements chaud pour les réfugiés/Conférence Compteur Linky/ Poésie partage/ Spectacles Clowns/ Fermeture et TRAVAUX !!


Collecte de vêtements chauds pour les réfugiés du département
tous les jours d’ouverture de la semaine. Association ACAL.
Merci de venir avec des vêtements en bon état et propres.
Besoin prioritaire : vêtements/chaussures filles 3, 5 et 7 ans, garçon 16 ans, homme du S au XL et femme M

Mardi 27 Septembre 18h : Conférence sur le compteur Linky

Jeudi 29 Septembre 19h : Poésie partage
Lecture et partage de poésies…
​ ​
amenez des poèmes que vous aimez, que vous écrivez, que vous avez commencé !

Vendredi 30 Septembre 19h30 : Spectacles Clowns
Cache-Cash
"Bouleversé par tous ces évènements...", par la découverte du Docteur Fritz ou bien le discours d'un enfant en pleine rue,
un homme "un peu pareil que toi et moi..." se questionne, exprime son ressenti et son espoir à travers un jeu que tout le monde 
connaît depuis des décennies : le Cache-Cache !

"Un seul en scène où chacun peut se retrouver...Une ode à la liberté où l'amour prend sa place, en invitant chacun à trouver la sienne."

cache cash.jpg
 La Dame du Cirque
Avec la clowne Rustine
SPECTACLE DE CLOWNE-THEATRE POUR ADULTES SEULEMENT

 25 ans d'animation dans une école de cirque ça laisse des traces.... Rustine se fera un plaisir de vous raconter tout ça... à sa façon, bien sûr !

ChaperonRoux.jpgRustinePicolette.jpg

Prix libre mais nécessaire
Repas entre les deux spectacles

Fermeture de l’Atelier de l’Entonnoir à partir du samedi 1 octobre
fermé pour cause de travaux : amélioration du bar, du jardin, de la cuisine…
Dons de matériels bienvenus (bois, visserie,  …) ainsi que prêt de machines. Besoin important de coup de main.
Entrée libre et gratuite pour les adhérents qui veulent venir donner la main.
Contact Jo : 06 32 22 80 87
Venez nombreux pour embellir l’Atelier de l’Entonnoir !
Réouverture le vendredi 14 octobre


Et comme toujours
chaque semaine :

Lundi
Instruction en famille
Contact : 07 88 82 96 25

Mardi
Résonances, "le Conflent à nos oreilles" Permanence de 9h à 12h,sans rendez-vous avec Ariane
Plus d'infos au 07 68 09 03 41 et contact@resonances.xyz
Site internet à découvrir avec les oreilles http://resonances.xyz

L’incroyable cantine Populaire de l’Entonnoir de 12h30 à 15h, réservation par téléphone à partir de 11h le mardi matin

Mercredi
Atelier Jonglage : initiation et pratique avec Fabien et Lili, amenez votre matériel pour jongler si vous en avez ! A partir de 18h
L’Amap du Conflent distribue ces paniers de 18h30 à 20h
La Grainothéque propose un échange de graines de 19h à 20h




L’info sur

Bonne semaine à tous !


Atelier de l’entonnoir
1 rue des Marchands
66500 Prades




Triskalia: indemnisation historique de deux salariés victimes de pesticides

Triskalia : 

indemnisation historique 

de deux salariés victimes de pesticides


PAR JADE LINDGAARD

ARTICLE PUBLIE LE JEUDI 22 SEPTEMBRE 2016

Deux anciens salariés du groupe d’agroalimentaire breton obtiennent la première reconnaissance du syndrome d’hypersensibilité aux produits chimiques par un tribunal et reçoivent plus de 110 000 euros chacun d’indemnités.

C’est le couronnement d’une procédure judiciaire pionnière dans la reconnaissance des maladies professionnelles et des souffrances liées aux pesticides. Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc a accordé 110 000 euros d’indemnités à deux anciens salariés du groupe d’agroalimentaire Nutréa-Triskalia. Laurent Guillou et Stéphane Rouxel, employés jusqu’en 2011 à la réception des matières premières pour NNA, la filiale nutrition animale de Triskalia, ont été chacun victimes de deux accidents du travail ayant entraîné de graves problèmes physiques et psychologiques.

En 2014, ils sont les premiers salariés du monde agricole, non paysans, à faire reconnaître la faute inexcusable de leur employeur dans l’exposition aux pesticides. Le 22 septembre 2016, ils obtiennent la première reconnaissance du syndrome d’hypersensibilité multiple aux produits chimiques (MCS) par un tribunal. « Cette décision est une nouvelle victoire pour Stéphane et Laurent qui mènent maintenant depuis près de sept ans un combat sans relâche pour faire reconnaître leur maladie, exiger réparation et dénoncer le scandale sanitaire et environnemental que représente aujourd’hui l’utilisation massive et irresponsable des pesticides dans l’industrie agroalimentaire », se réjouit dans un communiqué le syndicat Solidaires, qui soutient les deux hommes. Ces deux décisions de justice braquent la lumière sur le sort des travailleurs de la conservation et de la transformation des produits agroalimentaires, victimes souvent oubliées de l’exposition aux substances chimiques.

Conférence de presse d'anciens salariés de Triskalia, à Rennes, le 9 septembre 2016 (JL).

Pourquoi ces deux hommes, conducteur installation et conducteur machine polyvalent, ont-ils été en contact avec des produits dangereux ? Ils travaillaient pour l’usine de Plouisy (Côtes-d’Armor) où ils devaient réceptionner des céréales préalablement traitées aux pesticides. Le 8 avril 2009, Laurent Guillou est victime d’un premier accident du travail lors du déchargement de produits traités par la société Eolys (une des trois coopératives ayant fondé le groupe Triskalia en 2010).

Un an plus tard, il essuie un deuxième accident alors qu’il décharge des céréales. Les cargaisons avaient reçu une telle quantité de pesticides qu’elles sont devenues toxiques. Dans le premier cas, le fournisseur avait utilisé un produit interdit (le Nuvan Total). L’employé dit ressentir des brûlures au visage et au cuir chevelu ainsi que des problèmes de respiration. Il en subit toujours les conséquences aujourd’hui, et souffre d’un syndrome d’hypersensibilité multiple aux produits chimiques (MCS). Il se manifeste par des céphalées, nausées, brûlures cutanées, toux, douleurs abdominales et musculaires dès qu’il est en contact avec des produits chimiques, même anodins, comme des produits ménagers.

Il ne peut plus supporter aucune odeur, et évite de sortir, ce qui réduit beaucoup sa vie sociale. Il a dû abandonner la chasse et la pêche, ainsi que l’entraînement d’une équipe de football. La mutuelle sociale agricole (MSA) a reconnu le caractère professionnel de l’accident.

 Stéphane Rouxel, connaît les mêmes douleurs physiques que son compagnon d’infortune lorsqu’il est exposé à des produits chimiques. Il souffre lui aussi de MCS. Selon le médecin mandaté pour expertiser son état, « il est actuellement gêné par les produits de nettoyage domestique ». Il quitte peu son domicile et se renferme sur lui-même, « très anxieux et nerveux » selon son épouse. Il souffre de ne plus être capable de travailler et n’a pu terminer son stage de reconversion professionnelle pour des raisons de santé : il était en contact avec des produits détergents. La MSA a également reconnu le caractère professionnel de ses accidents.

Mais ces deux cas ne sont pas isolés. L’inspection du travail a relevé en 2009 plusieurs cas de salariés présentant des symptômes graves suite à la réception de blé traité chimiquement. Ces personnes intoxiquées n’avaient été ni informées des risques, ni formées au port des équipements de protection. Entre avril et mai 2009, des salariés sont victimes de graves symptômes à cinq reprises. En 2010, 11 intoxications de salariés sont rapportées entre février et mars. Pour François Lafforgue, avocat de plusieurs anciens salariés de Triskalia, « les conditions de travail étaient déplorables dans cette entreprise dans ces années- là. D’anciens employés ont été obligés de saisir la justice pour obtenir une indemnisation, ce qui n’est pas normal compte tenu du désastre ».

A ses yeux, la prise en charge des salariés intoxiqués devrait être plus simple. Deux autres anciens salariés de la même usine de Triskalia, Pascal Brigant et Claude Le Guyader, n’ont pas réussi à faire reconnaître le caractère professionnel de leur accident. Dans les dossiers de Guillou et Rouxel, le parquet a classé sans suite leur plainte au pénal. Ils se sont depuis constitués partie civile, et un juge d’instruction a été saisi. En mars 2014, un chauffeur-livreur de l’usine de Plouisy a mis fin à ses jours sur son lieu de travail. Chauffeur-livreur d’aliments pour bétail, il avait été victime d’un grave accident du travail deux mois plus tôt en déchargeant des sacs d’aliments médicamenteux destinés aux porcelets.

Le calvaire des personnels de Triskalia mérite d’autant plus l’attention que leur employeur est un géant du secteur agricole breton. Né en 2010 de la fusion de trois coopératives (Coopagri, Eolys et CAM 56), le groupe emploie 4 800 salariés et a réalisé 2,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Il possède 250 magasins (Point vert, Magasin vert) et est connu du grand public au travers de ses marques Paysan breton, Régilait, Mamie Nova, Prince de Bretagne, Ronsard, Planète positive.

Boite noire


J'ai appelé le groupe Triskalia jeudi après-midi pour recueillir leur réaction au jugement. En fin de journée, j'ai reçu deux messages du directeur des ressources humaines de Nutréa. Je n'ai malheureusement pas pu le rappeler car il ne m'a pas précisé à quel numéro le joindre (le standard de l'entreprise était fermé).

Source : https://www.mediapart.fr/journal/france/220916/triskalia-indemnisation-historique-de-deux-salaries-victimes-de-pesticides

dimanche 25 septembre 2016

Sur la télévision, Pierre Bourdieu

Sur la télévision, Pierre BOURDIEU, 1996, pages 14-15 :

« Prenons le plus facile : les faits divers, qui ont toujours été la pâture préférée de la presse à sensations ; le sang et le sexe, le drame et le crime ont toujours fait vendre et le règne de l’audimat devait faire remonter à la une, à l’ouverture des journaux télévisés, ces ingrédients que le souci de respectabilité imposé par le modèle de la presse écrite sérieuse avait jusque-là porté à écarter ou à reléguer.
Mais les faits divers, ce sont aussi des faits qui font diversion. Les prestidigitateurs ont un principe élémentaire qui consiste à attirer l’attention sur autre chose que ce qu’ils font.
Une part de l’action symbolique à la télévision, au niveau des informations par exemple, consiste à attirer l’attention sur des faits qui sont de nature à intéresser tout le monde, dont on peut dire qu’ils sont omnibus – c’est-à-dire pour tout le monde. Les faits omnibus sont des faits qui, comme on dit, ne doivent choquer personne, qui sont sans enjeu, qui ne divisent pas, qui font le consensus, qui intéressent tout le monde mais sur un mode tel qu’ils ne touchent à rien d’important.
Le fait divers, c’est cette sorte de denrée élémentaire, rudimentaire, de l’information qui est très importante parce qu’elle intéresse tout le monde sans tirer à conséquence et qu’elle prend du temps, du temps qui pourrait être employé pour dire autre chose. Or le temps est une denrée extrêmement rare à la télévision. Et si l’on emploie des minutes si précieuses pour dire des choses si futiles, c’est que ces choses si futiles sont en fait très importantes dans la mesure où elles cachent des choses précieuses. Si j’insiste sur ce point, c’est qu’on sait par ailleurs qu’il y a une proportion très importante de gens qui ne lisent aucun quotidien ; qui sont voués corps et âme à la télévision comme source unique d’informations.
La télévision a une sorte de monopole de fait sur la formation des cerveaux d’une partie très importante de la population. Or, en mettant l’accent sur les faits divers, en remplissant ce temps rare avec du vide, du rien ou du presque rien, on écarte les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques. Par ce biais, on s’oriente vers une division, en matière d’information, entre ceux qui peuvent lire les quotidiens dits sérieux, si tant est qu’ils resteront sérieux du fait de la concurrence de la télévision, ceux qui ont accès aux journaux internationaux, aux chaînes de radio en langue étrangère, et, de l’autre côté, ceux qui ont pour tout bagage politique l’information fournie par la télévision, c’est-à-dire à peu près rien (en dehors de l’information que procure la connaissance directe des hommes et des femmes en vue, de leur visage, de leurs expressions, autant de choses que les plus démunis culturellement savent déchiffrer, – ce qui ne contribue pas peu à les éloigner de nombre de responsables politiques). »

Sur la télévision, un livre de Pierre BOURDIEU (1996, éditions Liber-Raisons d’Agir)

Source : http://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2016-17/ma-vie-au-poste

samedi 24 septembre 2016

"Les Habitants" de Raymond Depardon - Mardi 27 septembre au Lido - Prades -

Mardi 27 septembre au Lido

les Ciné-rencontres vous proposent 

le film documentaire :

 ''Les habitants'' 

de Raymond DEPARDON.

SYNOPSIS

Raymond Depardon part à la rencontre des Français pour les écouter parler. De Charleville-Mézières à Nice, de Sète à Cherbourg, il invite des gens rencontrés dans la rue à poursuivre leur conversation devant nous, sans contraintes en toute liberté...

Positif par Ariane Allard 
 
Non seulement "Les Habitants" ressemble à un voyage alternatif, fourmillant d'"instants décisifs" si chers à Cartier-Bresson ; non seulement il abolit jugement et hauteur, privilégiant l'immersion ; mais il sonne et résonne, à bien des égards. 
 
Le Nouvel Observateur par Pascal Mérigeau 
 
C’est bien simple, le film dure une heure vingt-cinq et ce n’est pas assez, on en reprendrait bien encore quelques heures. 
 
Télérama par Bruno Icher 
 
Le film apporte le luxe suprême du doute à cet instantané d'un pays que tout le monde prétend comprendre, mais que peu de gens écoutent vraiment. Alors, pourquoi eux ? Sans doute parce que eux, c'est nous. 
 
Libération par Luc Chessel 

Le cœur de l’espace public, Depardon affirme déjà qu’il n’est pas là où on le scrute chaque jour, mais là où il palpite de ses battements irréguliers, dans les rues, sur les places, dans les conversations. 

Studio Ciné Live par Thomas Baurez 
 
"Les habitants" est un drôle de film, sidérant de simplicité, qui propose de manière inédite et intelligente de restituer une parole. 
 
Le Monde par Thomas Sotinel 
 
Ce pourrait être étouffant, et c’est sans doute pour cela que Raymond Depardon a ménagé de petits interludes qui montrent les routes de France, travellings champêtres portés par une musique d’Alexandre Desplat. Surtout, il a disposé quelques séquences qui permettent de reprendre son souffle, et – pour la dernière – espoir. 

 

vendredi 23 septembre 2016

A voir sur Arte : OGM mensonges et vérités mardi 11 octobre

On a reçu ça :

Objet : [Forel-ogm] 20.55 OGM, MENSONGES ET VÉRITÉS  MARDI 11 OCTOBRE 2016 ET SUR ARTE 

AU PROGRAMME :

20.55 OGM, MENSONGES ET VÉRITÉS
INÉDIT

22.35 DÉBAT

mercredi 21 septembre 2016

Victoire de la loi Biodiversité

Victoire de la Loi Biodiversité


Communiqué :

La Loi "Biodiversité" est une victoire pour la biodiversité des semences cultivées



Les variétés du domaine public enfin libérées du carcan du "catalogue officiel"


Hier soir, mercredi 20 juillet, l'Assemblée nationale a définitivement voté la loi "pour la reconquête de la biodiversité", après deux années de procédure législative et de nombreux revirements dans le contenu des dispositions législatives.

En tout état de cause, la loi donne une véritable bouffée d'oxygène à la biodiversité cultivée, par le biais d'un article 4 quater qui a lui-même connu de nombreuses vicissitudes, et qui est finalement devenu l'article 11 de la loi :

Article 11



Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié :







1° L'article L. 661-8 est complété par un alinéa ainsi rédigé :







"La cession, la fourniture ou le transfert, réalisé à titre gratuit ou, s'il est réalisé par une association régie par la loi du 1er janvier 1901 relative au contrat d'association, à titre onéreux de semences ou de matériels de reproduction des végétaux d'espèces cultivées de variétés appartenant au domaine public à des utilisateurs finaux non professionnels ne visant pas une exploitation commerciale de la variété n'est pas soumis aux dispositions du présent article, à l'exception des règles sanitaires relatives à la sélection et à la production."


Cela signifie que toutes les associations Loi 1901 pourront désormais donner, échanger et vendre des semences de variétés du domaine public *, qu'elles soient inscrites ou non inscrites au "catalogue officiel", à des jardiniers amateurs. Seules les exigences sanitaires de la réglementation sur le commerce des semences resteront applicables.



De nombreuses associations vont pouvoir bénéficier de ces dispositions et les petites entreprises qui ne pourraient jouir de cette dérogation seront amenées à créer des associations pour distribuer des variétés "hors catalogue". 




Les jardiniers vont désormais avoir accès à une gamme très étendue de graines, aux goûts, aux formes et aux couleurs bien plus diversifiées qu'auparavant. Il faut espérer que cette biodiversité se répandra très vite dans tous les potagers de France et d'ailleurs.

Pour mémoire, ces dispositions nouvelles interviennent dans un contexte d'érosion galopante de la biodiversité agricole. En un siècle seulement, 90% des variétés traditionnellement utilisées par les paysans à l'échelle de la planète ont déjà disparu de nos champs et de nos assiettes, selon la FAO.

Pour cette avancée remarquable de notre droit, il faut rendre hommage au courage et à l'engagement de Mme Geneviève Gaillard, Mme Barbara Pompili, Mme Delphine Batho, Mme Laurence Abeille, M. Jérôme Bignon, Mme Evelyne Didier, Mme Marie-Christine Blandin, M. Joël Labbé, M. François Grosdidier, sans le soutien politique desquels rien n'aurait été possible à l'Assemblée nationale et au Sénat.


Certes, un travail reste à faire, à l'échelle européenne cette fois, pour que les agriculteurs puissent également avoir accès à une grande diversité de ressources génétiques - et nous y travaillons ardemment -, mais, avec la loi "biodiversité" française, c'est une première brèche qui vient de s'ouvrir dans la législation sur le commerce des semences, dont il convient résolument de se réjouir.
***---***
* Les variétés "appartenant au domaine public" sont toutes les variétés d'espèces cultivées qui ne sont pas protégées par un régime de propriété intellectuelle (certificat d'obtention végétale ou brevet).


---

Blanche Magarinos-Rey

Avocate

mardi 20 septembre 2016

La Commission européenne autorise de nouveau... des pesticides interdits

La Commission européenne autorise de nouveau... 

des pesticides interdits



16 septembre 2016 / Sarah Lefèvre (Reporterre)


 


Pendant l’été, la Commission européenne a préparé le terrain pour rendre caduque sa propre interdiction de certains produits phytosanitaires toxiques. Le « protocole » dérogatoire, élaboré au nom de « la santé des plantes » par l’Autorité européenne de sécurité des aliments, concerne les herbicides, mais fongicides et insecticides ne sont pas en reste.

 -----------------------------------------------------------
Glufosinate, flumioxazin... Ces herbicides, encore sur le marché, devaient être interdits en vertu du règlement de 2009 sur les pesticides. Devaient ! Car, à la demande de la Commission européenne, il semblerait que ces substances actives, reconnues toxiques par les mêmes instances, soient réhabilitées très prochainement en cas de « danger grave pour la santé des plantes ».

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), « qui ne ferme jamais ses bureaux pendant l’été », précise-t-elle à Reporterre, a publié un communiqué le 1er juillet. Ou plutôt un « protocole » qui vise à mettre en œuvre une dérogation pour ces herbicides sur le point d’être rayés de la carte. Autrement dit à les autoriser à nouveau.

« Un artifice utilisé à mauvais escient » 


 Cette volte-face est rendue possible grâce à l’article 4.7 du règlement N°1107/2009 du Parlement et du Conseil européens sur les « critères d’approbation des substances actives ». Ce 7e paragraphe prévoit en effet des exceptions à l’utilisation de produits dangereux « lorsque, sur la base d’éléments de preuve documentés inclus dans la demande, une substance active est nécessaire pour contrôler un danger phytosanitaire grave qui ne peut être maîtrisé par d’autres moyens disponibles, y compris par des méthodes non chimiques ».
PNG - 233.3 ko
L’article 4.7 du règlement N°1107/2009 sur les critères d’approbation des substances actives.
 
 
Quel est donc ce « danger phytosanitaire grave » sur lequel s’appuierait ici l’Efsa ? « Un danger grave pour la santé des plantes », nous a répondu l’un de ses porte-parole, sans autre précision. Soit, mot pour mot, la formule utilisée dans le dit « protocole ».

« L’article 4.7 du règlement 1107/2009 précise que l’on peut déroger à cette interdiction s’il y a un danger grave pour la santé de la plante, observe François Veillerette, le directeur de Générations futures. Mais cela ne peut pas être valable pour les herbicides, puisqu’ils ne traitent pas les maladies des plantes… Ils servent à éradiquer les mauvaises plantes ! Ils font appel à un artifice utilisé à mauvais escient. »

Dans le cadre de sa surprise estivale, l’Efsa n’envisage pas de méthode non chimique tel que le désherbage mécanique. « On recule une fois de plus. Je ne sais pas comment il est possible de faire une chose pareille aussi bien en termes scientifiques que légaux, ajoute le porte-parole de Générations futures. Le travail a déjà été fait par les évaluateurs de risques de l’Europe. Personne aujourd’hui ne peut dire que ces produits ne sont pas dangereux ! »

Selon l’Efsa, « il est improbable que le glyphosate présente un danger cancérogène pour l’homme » 


L’association donne des exemples des risques associés à certains des herbicides concernés, comme le glufosinate (malformations congénitales) et le flumioxazin (toxique pour la reproduction et pour les organes endocriniens).

Le hic, c’est que l’Efsa n’a pas toujours fait preuve de rigueur scientifique selon six ONG européennes, qui ont porté plainte contre elle, contre Monsanto et contre l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR), en mars 2016, à propos de l’herbicide le plus vendu au monde sous le nom de Roundup. L’agence soutient mordicus « qu’il est improbable que le glyphosate présente un danger cancérogène pour l’homme ». Cette conclusion s’inspire de l’évaluation réalisée par le BfR. Selon les associations, parmi lesquelles Générations futures et Pesticide Action Network (PAN) Europe, cette analyse est erronée. L’OMS a quant à elle reconnu le glyphosate comme un « cancérigène probable ».

Selon Hans Muilerman, de PAN Europe, ce « protocole » des herbicides démontre une fois de plus que cette demande « n’est fondée ni sur des faits ni sur la science » : « Nous avons envoyé plusieurs lettres au commissaire
Andriukaitis
[chargé de la santé et de la sécurité alimentaire] sur le sujet et avons reçu des réponses sans contenu. Les Verts lui ont aussi posé des questions au début de l’année et il devient clair que c’était une décision politique d’inclure les herbicides dans la dérogation. » Reporterre a eu accès à ces deux documents, virtuoses de litanies en références réglementaires, qui ne cessent de renvoyer à la réponse précédente, ne nomment pas le problème et ne répondent jamais à la question.
PDF - 52.2 ko
Réponse de M. Andriukaitis , commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, à la lettre de Hans Muilerman, de PAN Europe.
 

Seule la Suède semble s’être opposée à cette idée de dérogation 

De son côté, dans sa réponse, l’Autorité européenne de sécurité des aliments nous a bien demandé de préciser que les herbicides ne sont pas les seuls à être concernés par cette demande de dérogation : « Notez que l’Efsa a publié un premier protocole sur les herbicides, mais doit en délivrer deux autres sur les insecticides et les fongicides. » Et d’ajouter : « Le protocole n’est pas un document légalement contraignant, mais plutôt un outil » à l’usage de la Commission européenne et des États membres.

Certes, ces derniers auront le dernier mot, mais ils s’appuieront sur l’avis rendu par l’Efsa. Pour le moment, seule la Suède semble s’être opposée à cette idée de dérogation. Les autres États sont restés silencieux. La réponse de la France se fait attendre.



Vous avez aimé cet article ? Soutenez Reporterre.

Lire aussi : Le glyphosate sauvé par le Brexit !
Source : Sarah Lefèvre pour Reporterre
Photos :
. chapô : pulvérisation de pesticide dans un champ de l’Essonne. © Laurent Mignaux/Terra


Documents disponibles

  Réponses de M. Andriukaitis , commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, aux questions des parlementaires.

    Réponse de M. Andriukaitis , commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, à la lettre de Hans Muilerman, de PAN Europe

Source : https://reporterre.net/La-Commission-europeenne-autorise-de-nouveau-des-pesticides-interdits