Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
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lundi 30 novembre 2015

Enquête d'utilité publique relative aux 3 forages et au captage du "Roc des Ermites" à Casteil :

Communiqué de l'Association Le Printemps de Casteil sur l'Enquête d'utilité publique relatives aux 3 Forages et au Captage du « Roc des Ermites » à Casteil :

Cette enquête publique a été commanditée par le SIVOM de la Vallée du Cady en charge de la gestion de gestion de l'eau potable des 3 communes : Casteil, Vernet les Bains et Corneilla du Conflent.

Elle a débuté le lundi 16 novembre 2015 à la mairie de Casteil (salle annexe) pour une durée de 33 jours et s'achèvera le vendredi 18 décembre prochain inclus. Les dossiers relatifs à cette enquête sont consultables dans la salle annexe de la mairie de Casteil les lundis, mardis, jeudis et vendredis, de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00. Les remarques peuvent être formulées sur place dans un registre ouvert à cet effet.

L'association « Le Printemps de Casteil » condamne le projet de forages, ainsi que la réhabilitation du captage (comme d'ailleurs l'avait fait le maire de Casteil lors de sa précédente mandature), au vu des considérations qui suivent :

1/ Réhabilitation du captage : Ces travaux ont été effectués fin 2009 pour un montant de 210 000 € malgré l'opposition de la commune à cette époque. La préfecture a laissé faire ces travaux en zone natura 2000, sans aucune enquête d'utilité publique préalable, se limitant à dire à la mairie de Casteil qu'une évaluation d'incidences avait été effectuée. Ainsi que le SIVOM le dit clairement, cette enquête d'utilité publique aujourd'hui n'a uniquement pour but que de régulariser des travaux déjà réalisés de manière abusive, à savoir : absence d'enquête d'utilité publique avant les travaux réalisés en 2009, absence de la passe à poisson préconisée par le document d'incidences Natura 2000, pas de mesure d'impact sur le canal d'arrosage d'Alt i Baix pourtant fortement impacté par ces travaux, ni sur les répercutions néfastes pour les irriguants du village et les zones humides générées par ce canal. C'est la politique du fait accompli !

2/ Les forages : En 2010 la préfecture a autorisé officiellement trois sondages de reconnaissance, précisant qu'une enquête d'utilité publique serait ensuite organisée si des forages devaient ensuite être réalisés. Or, selon le mémoire explicatif de l'enquête consultable en mairie, le constat est que ces forages ont déjà été réalisés en lieu et place des simples sondages annoncés par la préfecture ! L'enquête d'utilité publique se limite à une simple demande de raccordement et d'exploitation de forages déjà réalisés sans enquête préalable, masquant encore une fois la politique du fait accompli.

Les autres arguments contre ces forages sont les suivants :

- Aucune mesure du débit minimum biologique du Cady n'a été montrée, alors que c'est le seul moyen permettant de savoir si ce débit minimum était respecté ou non après le prélèvement superficiel au niveau du captage actuel du roc des Ermites (c'est pourtant l'argument majeur avancé parles autorités pour justifier des forages !).

-Aucune étude crédible sur les besoins futurs en eau n'a été produite, alors que la consommation en eau potable diminue globalement d'année en année sur l'ensemble de la vallée du Cady (ainsi que le déplore le SIVOM lui-même) et qu'il serait avant tout plus judicieux de réduire les pertes importantes et le gaspillage d'eau traitée pour réguler des débits.

- Aucun calcul de l'impact de ces forages sur un prix de l'eau déjà exorbitant (4,64 euros/m³) n'a été produit, alors que leur raccordement va nécessairement engendrer des coûts d'autant plus importants qu'une deuxième station de traitement est envisagée à l'entrée Casteil pour le forage n° 1 destiné à Vernet les Bains et Corneilla (forage qui en outre contient de l'arsenic selon les dossiers de l'enquête).

- Les trois sondages, situés dans le lit du Cady, auraient pour effet d'aggraver l'étiage de la rivière, voire de l'assécher avec un impact non négligeable pour la vallée de la Têt et de la nappe phréatique de la plaine du Roussillon. En effet les prélèvements de ces forages dans la nappe d'accompagnement du Cady affecteraient le rôle de régulation de cette nappe (en période de crue, une partie de l'eau s'infiltre pour recharger la nappe d'accompagnement, tandis qu'au contraire en cas de sécheresse, le débit du cours d'eau est augmenté par l'écoulement de la nappe qu'il draine).

- Ces forages constitueraient une atteinte au site classé de l'abbaye de St Martin du Canigô, de ses abords et de son périmètre protégé, et défigureraient en plus le magnifique site sauvage des Gorges du Cady.

- En plus de deux expropriations, l'environnement naturel de la commune serait gravement affecté, notamment par des périmètres de protection entravant les chemins de randonnées vers les Gorges du Cady et l'Abbaye de St Martin du Canigô et, par conséquence immédiate, une incidence néfaste à l'activité économique de l'ensemble de la vallée du Cady essentiellement basée sur le tourisme vert.

- Les amoureux de la varappe, du canyoning, de la pêche ou de la chasse seraient, eux aussi, victimes de ces forages, les premiers n'ayant plus accès aux parois d'escalade à l'entrée des gorges, les autres étant entravés par des périmètres de protection.

 D'ici, ou d'ailleurs, nous sommes tous concernés par ce projet de saccage environnemental du Canigó. 

Il est donc important que chacun d'entre nous se rende à la Mairie de Casteil pour écrire dans le registre d'enquête son désaccord avec ces forages.

Qu'on se le dise !


Pour ceux qui souhaitent en savoir plus : 
voir dossier LPDC "Histoire d'eaux du Cadi"


samedi 28 novembre 2015

Appel à ne pas céder à la terreur d'Etat et à marcher pour le climat ! / Mobilisation samedi 28 à Perpignan

[Pour votre sécurité, 


vous n’aurez plus de libertés…] 


Appel à ne pas céder à la terreur d’Etat 


et à marcher pour le climat !



Nous vivons une époque historique mais à quel égard…
Le Front National n’aurait pas rêvé mieux et n’aurait peut-être jamais osé, mais le PS l’a fait !
Les atteintes graves à nos droits et notre liberté s’amplifient de jour en jour et la guerre contre le peuple revendicatif, et non contre DAESH, est déclarée ouvertement !
Si nous cédons aujourd’hui à la peur dont l’Etat profite, et dont DAESH doit se régaler, nous risquons de connaitre un futur plus que sombre où le simple fait d’exprimer une opinion différente ou d’agir de manière alternative sera déclaré dangereux et/ou illégal !
Que risquons-nous aujourd’hui à descendre dans la rue manifester pour le climat (et du fait aujourd’hui pour nos libertés) ?
Des perquisitions, des gardes à vue, des assignations à résidences et autres mesures dignes d’une dictature naissante, ce qui en soi est très grave, mais demain ? Si nous ne faisons rien et cédons à la peur d’être exposés à ces mesures?
Ne leur laissons plus le luxe de choisir à notre place, d’abattre nos rêves et de nous enfermer dans des prisons de peur, de ressentiment et de haine !
Demain sera notre cauchemar si aujourd’hui nous ne nous battons pas pour défendre nos rêves de paix, de liberté, de justice et du respect du vivant !
Alors marchons, descendons massivement dans les rues, reprenons en main nos existences et notre environnement commun !
Samedi 28 et Dimanche 29 Novembre, et par la suite, rassemblons-nous dans la rage et la joie, dans la peur et le désir de vie, dans la tristesse et l’utopie !
Ils ne peuvent nous abattre si nous ne leur en laissons pas le choix !
La marche de samedi sur Nantes :
Le recensé des autres marches en France sur ce site :
Un recensé des dernières mesures de l’Etat de non-droit faite par Nantes Révoltée vendredi 27/11/15 au soir :
On vous avait dit que la situation était grave. En fait on était largement en dessous de la réalité. Tour d’horizon :
– Ceux qui luttent pour la planète, enfermés dehors
Des perquisitions et assignations à résidence – en dehors de tout cadre juridique – dans les milieux écologistes et proches de la ZAD :

http://delinquance.blog.lemonde.fr/…/etat-durgence-perquis…/


https://www.mediapart.fr/…/des-militants-du-climat-perquisi…

– Le PS suspend officiellement les Droits de l’Homme

La France annonce publiquement, internationalement, que les Droits de l’Homme sont suspendus :

http://www.europe1.fr/…/cest-officiel-la-france-envisage-de…

– Supermarchés ouverts, université fermé

L’université Paris Diderot fermé (Paris 7) fermée par crainte d’actions en lien avec la COP 21.

http://www.leparisien.fr/…/cop21-l-universite-paris-diderot…

– Vers un Etat d’urgence permanent

Cazeneuve « n’exclut pas » de prolonger l’état d’urgence plus de 3 mois. Un fait unique en pays « démocratique » occidental.

http://www.metronews.fr/…/attentats-caz…/mokA!x3Jakh3SkNfb2/

– ZAD

Et bien sur, le plateau de Saclay, à côte de Paris, militarisé pour empêcher le convoi de cyclistes et de tracteurs venus de la ZAD d’entrer en Ile de France :

http://essonneinfo.fr/…/verrouillage-du-plateau-de-saclay-…/

Le gouvernement Hollande a tout digéré depuis 2012 : il a assassiné un manifestant dans une relative indifférence, saccagé les droits sociaux dans le silence syndical, lancé des guerres dans le monde entier sans susciter de réelle opposition.

La COP 21 devait être le seul moment réel de mobilisation popualire et de conflit du quinquennat Hollande. Les attentats vont à nouveau permettre au gouvernement de surmonter tranquillement cet obstacle, en anéantissant toute résistance, en vertu de l’État d’Urgence.

La situation s’aggrave à une vitesse vertigineuse, et la gauche applique aujourd’hui le programme dont la droite extrême n’avait jamais osé rêvé.

Demain ne peut qu’être pire encore si nous n’entrons pas en conflit ouvert avec le pouvoir.
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Manifestation du 29 à Montpellier 

ANNULÉE


Mobilisons-nous le 28 à Perpignan





Suite aux événements, la manifestation de dimanche à Montpellier vient d'être interdite. Le voyage en bus au départ de Perpignan est donc, bien sûr, annulé. 

Nous avons pensé qu'il ne fallait pas renoncer et décidé de nous mobiliser quand même à Perpignan.

Évidemment pas sous la forme d'une manifestation, tout rassemblement (sur le climat !!) étant interdit. Voilà ce que nous vous proposons : nous retrouver ce samedi 28, à 14 heures, à la Cyberbodega*. 

Nous irons ensuite dans le centre pour des actions individuelles, en plusieurs endroits, tout en restant proches les uns des autres.

Il y aura, notamment, des hommes et femmes « sandwichs », une distribution de craies pour faire la marque de nos pas sur le sol, des interventions verbales... 

Et les autres actions, toujours individuelles, auxquelles vous pouvez penser d'ici à samedi ; exemple : pancartes, parapluies décorés de slogans, etc.

À samedi pour le climat !

* Quartier de l'ancienne gare ; prendre l'avenue du Gal de Gaulle, au milieu sur la gauche descendre la rue de l'Avenir presque jusqu'en bas ; la Cyberbodega est au 26, tout près du quai Nobel, le long de la Basse, en face du lycée Arago.


vendredi 27 novembre 2015

Lettre à ma génération : moi je n'irai pas qu'en terrasse


Lettre à ma génération : 


moi je n'irai pas qu'en terrasse

Une proposition pour aller au-delà du symbole de la résistance "Tous en terrasse !"


Salut,

On se connaît pas mais je voulais quand même t’écrire. Je suis française, je n’ai pas trente ans. Paris, c’est ma ville.

J’ai grandi au milieu de gens de beaucoup de nationalités, cultures et religions différentes. Je suis autant républicaine et transculturelle. J’ai « des origines » comme on dit maghrébines. Surtout, je suis pisteuse de paroles et d'histoires. J'essaye de raconter un petit bout du monde, de mettre en mots les puissances endormies que tant de gens portent en eux.

J’ai toujours adoré les terrasses. La dernière fois que j’étais à Paris j’y ai passé des heures, dans les cafés des 10e 11e et 18e arrondissements. À la terrasse, je m’offre le luxe d’aller nulle part. Je prends de mes nouvelles au cœur d’une ville qui ne sait pas que j’existe. Ni dehors ni dedans, je cultive l’attente au milieu du passage. Ni vraiment dans la rue, ni tout à fait quelque part, j’ai rendez-vous avec la ville entière. J'y ai écrit un livre qui s’appelle Chroniques de terrasse. Il est maintenant quelque part dans la pile de manuscrits de plusieurs maisons d’édition. Aujourd'hui j'aurais envie d'y ajouter quelques pages.

Pourtant aujourd’hui, ce n’est pas en terrasse que j’ai envie d’aller.

Depuis plusieurs jours, on m’explique que c’est la liberté, la mixité et la légèreté de cette jeunesse qui a été attaquée, et que pour résister, il faut tous aller se boire des bières en terrasse. Je ne suis pas sûre que si les attentats prévus à la Défense avaient eu lieu, on aurait lancé des groupes facebook « TOUS EN COSTAR AU PIED DES GRATTE-CIELS ! » ni qu'on aurait crié notre fierté d’être un peuple d’employés et de patrons fiers de participer au capitalisme mondial, pas toi ?

On nous raconte qu’on a été attaqués parce qu’on est le grand modèle de la liberté et de la tolérance. De quoi se gargariser et mettre un pansement avec des coeurs sur la blessure de notre crise identitaire. Sauf qu'il existe beaucoup d’autres pays et de villes où la jeunesse est mixte, libre et festive. Vas donc voir les terrasses des cafés de Berlin, d’Amsterdam, de Barcelone, de Toronto, de Shanghai, d’Istanbul, de New York !

À écouter et lire les nombreux spécialistes, il me semble qu'on a plutôt été attaqués parce que la France est une ancienne puissance coloniale du Moyen-Orient, parce que la France a bombardé certains pays en plongeant une main généreuse dans leurs ressources, parce que la France est accessible géographiquement, parce que la France est proche de la Belgique et qu’il est facile aux djihadistes belges et français de communiquer grâce à la langue, parce que la France est un terreau fertile pour recruter des djihadistes.

Oui je sais, la réalité est moins sexy que notre fantasme. Mais quand on y pense, c’est tant mieux, car si on a été attaqué pour ce qu’on est, alors on ne peut pas changer grand chose. Mais si on a été attaqué pour ce qu'on fait, alors on a des leviers d’action :

- S'engager dans la recherche pour trouver des énergies renouvelables, car quand le pétrole ne sera plus le baromètre de toute la géopolitique, le Moyen-Orient ne sera plus au centre de nos attentions. Et d'un coup le sort des Tibétains et des Congolais de RDC nous importera autant que celui des Palestiniens et des Syriens.

- S'engager pour trouver de nouveaux modèles politiques afin de ne plus déléguer les actions de nos pays à des hommes et des femmes formés en école d'administration qui décident que larguer des bombes (car parfois les bombes c'est bien il paraît), ou qu'on peut commercer avec un pays qui n'est finalement qu'un Daesh qui a réussi.

- Les journalistes ont montré que les attentats ont éveillé des vocations de policiers chez beaucoup de jeunes. Tant mieux. Mais où sont les vocations d’éducateurs, d’enseignants, d’intervenants sociaux, de ceux qui empêchent de planter la graine djihadiste dans le terreau fertile qu’est la France ? Si elles sont aussi nombreuses que les vocations policières, alors on peut se demander pourquoi les journalistes ont choisi de se focaliser dessus. Si les jeune se tournent plutôt vers les vocations policières qu'éducatrices, on peut se demander ce que cela traduit.

Si la seule réponse de la jeunesse française à ce qui deviendra une menace permanente est d’aller se boire des verres en terrasse et d'aller écouter des concerts, je ne suis pas sûre qu’on soit à la hauteur du symbole qu’on prétend être. L'attention que le monde nous porte en ce moment mériterait qu'on aille bien plus loin.

Je ne suis pas en train de te dire qu'il ne faut pas y aller, en terrasse ! Bien sûr qu'il faut y aller, comme il faut aller à la boulangerie, à la bibliothèque, au cinéma. Il faut tout simplement vivre. Parce qu'on n'a pas le choix. C'est une résistance symbolique. Mais dans toute situation de "guerre" ou en tous cas, exceptionnelle, il faut faire des choix pour être le plus efficace possible. Et dans l'imaginaire médiatique, je n'ai pas vu de mouvement "parlons-nous !" ou "aidons-nous !". Si un jour nos enfants se penchent sur cet épisode, je ne me sentirais pas fière que le symbole de cette résistance ait été l'image de moi en train de boire un verre. J'aurais préféré une main tendue, surtout une oreille qui s'ouvre.

Alors c'est peut-être un peu tôt, mais il n'est jamais trop tôt pour s'interroger. Je me demande si on ne peut pas profiter de ce besoin d'être ensemble pour redéfinir l'image que les médias projettent de ce que nous sommes, nous les jeunes. Je ne me suis pas reconnue dans le symbole médiatique de mixité, de liberté et de fête qui a été affiché dans les médias de masse. Peut-être que toi aussi, d'ailleurs. Parce que je sais bien que tu as mille visages. Que certains agissent déjà, chaque jour au quotidien, en cherchant un autre modèle de société. Ceux-là souvent n'ont pas le temps de brandir des symboles. Je sais que d'autres voudraient bien agir mais ne savent pas comment faire. Et que d'autres ne se sont pas posés la question. Ce sont bien sûr à ces deux derniers que j'écris.
Ma mixité

Que l’on soit maghrébin, français, malien, chinois, kurde, musulman, juif, athée, bi homo ou hétéro, nous sommes tous les mêmes dès lors qu'on devient de bons petits soldats du néo-libéralisme et de la surconsommation. On continue à acheter le Nutella qui détruit des milliers d’hectares de forêt et décime les populations amazoniennes, on achète le dernier iphone et on grandit un peu plus les montagnes de déchets avec les carcasses de nos anciens téléphones, on préfère les fringues pas chères teintes par des enfants du Bengladesh et de Chine, on dépense des centaines d'euros par an en maquillage testé sur les animaux et détruisent ce qu'il reste de ressources naturelles.

Ma mixité, ce sera d’aller à la rencontre de gens vraiment différents de moi. Des gens qui vivent à huit dans un deux pièces, peu importe leur origine et leur religion. Des enfants dans les hôpitaux, des détenus dans les prisons. Des vieilles femmes qui vivent seules. De ce gamin de douze ans à l'écart d'un groupe d'amis, toujours rejeté parce qu'il joue mal au foot, qui se renferme déjà sur lui-même, et qui voudrait être admiré. Des ados dans les quartiers isolés qui ne sont jamais allés voir une pièce de théâtre. Ceux qui vivent dans des petits villages reculés où il n'y a plus aucun travail. Les petits caïds de carton pâte qui s'insultent et en viennent aux mains parce que l'un n'a pas payé son cornet de frites au McDo. D'habitude quand ça arrive, qu'est-ce que tu fais ? Tu tournes la tête, tu ris, tu te rassures avec un petit "Et ben ça chauffe !" et tu retournes à ta conversation. "“Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.” disait Albert Einstein. Si tous ceux qui ont répondu à l'appel Tous en terrasse ! décidaient de consacrer quelques heures par semaine à échanger avec ces autres... il me semble que ça irait déjà mieux.
Ma liberté

Je ne vois pas en quoi faire partie du troupeau qui se rend chaque semaine aux messes festives du weekend est une marque de liberté. Ma liberté sera de prendre un autre chemin que celui qui passe par l’hyperconsommation. D’avoir un autre horizon que celui de la maison, de la voiture, des grands écrans, des vacances au soleil et du shopping.

Ma liberté sera celle de prendre le temps quand j'en ai envie, d'avoir un travail qui ne me permet pas de savoir à quoi ressemblera ma journée.

Ma liberté, c'est de savoir que lorsque je voyage dans un pays étranger je ne suis pas en train de le défigurer un peu plus. C'est vivre quelque part où le ciel a encore ses étoiles la nuit. C'est flâner dans ma ville au hasard des rues.

Ma liberté, ce sera de savoir jouir et d'être plein, tout le contraire des plaisirs de la consommation qui créent un manque et le besoin de toujours plus. Ma liberté, ce sera d'avoir essayé de m'occuper de la beauté du monde. "Pour que l'on puisse écrire à la fin de la fête que quelque chose a changé pendant que nous passions" (Claude Lemesle).

Ma fête
Ma fête ne se trouve pas dans l’industrie du spectacle. Ma fête c'est quand j'encourage les petites salles de concert, quand je mets un billet dans le chapeau du musicien qui joue pour rien, quand je vais dans les petits théâtres de campagne construits dans une grange et les associations culturelles. Passer une journée avec un vieux qui vit tout seul, c’est une fête. Offrir un samedi de babysitting gratuit à une mère qui galère toute seule avec ses enfants, c’est une fête. Organiser des rencontres entre familles des quartiers défavorisés et familles plus aisées, c'est une fête.

La fête c’est ce qui sort du quotidien. Et si mon quotidien est de la consommation bruyante et lumineuse, chaque fois que je cultiverai une parole sans écran et une activité dont le but n’est pas de consommer, je serai dans la fête.

Ne vas pas me dire que je fais le jeu des djihadistes qui disent que nous sommes des décadents capitalistes. Ils n’ont pas le monopole de la critique de l’hyper-consommation. D'ailleurs, ils boivent aux mêmes sources que les pays les plus capitalistes : le pétrole et le trafic d’armes.

Voilà. Je ne sais pas si on se croisera sur les mêmes terrasses ni dans les mêmes fêtes. Mais je voulais juste te dire que tu as le droit de te construire sur une autre image que celle que les médias te renvoient. Bien sûr qu'il faut continuer à aller en terrasse, mais qu'on ne prenne pas ce geste pour autre chose qu'une résistance symbolique qui n'aura que l'effet de nous rassurer, et sûrement pas d'impressionner les djihadistes (apparemment ils n'ont pas été très impressionnés par la marche du 11 janvier), et encore moins d'arrêter ceux qui sont en train de naître.

Ce qu’on est en train de vivre mérite que chacun se pose un instant à la terrasse de lui-même, et lève la tête pour regarder la société où il vit. Et qui sait... peut-être qu'un peu plus loin, dans un lambeau de ciel blanc accroché aux immeubles, il apercevra la société qu’il espère.

Sarah

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jeudi 26 novembre 2015

Prades : Réunion fédérative jeudi 26 novembre 20h30

On a reçu ça :

Objet : réunion fédérative

Après contact avec la mairie de Prades, il se confirme que nous aurons la possibilité de disposer du Foirail le mercredi 9 décembre de 16h à 22h ;
afin de préparer les activités de cette journée nous vous convions à nous retrouver ce jeudi 26 nov. (demain) à 20h30 salle de l’ancienne coop. « la paysanne », derrière la gare

Rappel
Au lendemain des terribles évènements de Paris et de St Denis, l’ ALEC et Couleur-Famille (café-débat clôturant deux semaines de débat sur la laïcité) réunis au local de Couleur-Famille pour expliquer et comprendre ce qu’est la laïcité, décident d’agir ensemble et de s’efforcer de regrouper un grand nombre d’associations de Prades dans le but de créer un regroupement associatif informel, solidaire et populaire, afin d' apporter une réponse positive et constructive face aux actes terroristes des intégristes de Daech.

Face à la menace la réponse n’est pas la peur, mais l’action solidaire.

D’une façon plus générale l’objectif est de se rencontrer pour apprendre à vivre ensemble et tisser une réalité sociale plus solidaire et fraternelle 

Cela nous concerne tous : associations, citoyens de tous âges, habitants du Conflent.  

La journée du 9 décembre a été choisie pour sa portée symbolique : c’est en effet la Journée Nationale de la Laïcité ; une belle occasion pour partager un moment de solidarité et de fraternité, qui devrait constituer la pierre de voûte de nos actions communes à venir ; en perspective par exemple une journée de la Solidarité au mois de juin que nous aimerions rendre pérenne 

Apprendre à vivre ensemble c’est aussi agir ensemble pour échanger nos sensibilités, comprendre nos différences et les apprécier, entretenir les valeurs citoyennes telles que le civisme, le respect, la liberté de conscience, la fraternité.

Il est déjà prévu une action sur le marché de Prades et les parkings de Super-marchés le matin du 8 déc. : proposer aux passants une question en leur demandant d’apporter la réponse le lendemain au Foirail et de la suspendre sur un fil de liaison en partage aux yeux de tous ; la question la voici :

                "Bien vivre ensemble, pour vous, qu’est-ce que c’est? »

Voici les quelques associations à l’origine du projet qui appellent à les rejoindre pour cette journée à forte valeur symbolique:

Amis de la Laïcité En Conflent (ALEC), Couleur Famille, Mosaïque, Ciné-Rencontres, Ligue de l’ Enseignement, Casal del conflent, Secours Catholique, le CEntre de Formation Anti-Discrimination Et pour la Citoyenneté(CEFADEC), Atelier de l’Entonnoir, SEL du Conflent… 
                                                 La liste ne demande qu’à s’allonger …..

mercredi 25 novembre 2015

Mercredi 25 novembre : journée contre les violences faites aux femmes-Perpignan-18h happening féministe-19h projection-débat

Pour la 
Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

le 
Collectif Droits des Femmes 66 
organise 

Mercredi 25 novembre 2015


- à 18h, un happening féministe, place de la Victoire. Lors de ce rassemblement, nous lirons des poèmes et des textes sur les violences machistes autour du symbole de la lutte féministe.


- à 19h une projection-débat au cinéma Castillet du film "Que justice soit nôtre" d'Alix Bénézech. Le débat sera co-animé avec le Planning Familial avec la présence de Lise Jacquez docteure en sciences de l'information et de la communication.

Collectif Droits des Femmes 66 :

APEX, ASTI, ATTAC, CUP, CGT, EELV, FSU, LDH, MFPF, MRAP, NPA, PCF, PG, Solidaires

mardi 24 novembre 2015

[BROULLS] Dossier de concertation préalable – ZAC des Brulls (Source : Communauté de Communes du Conflent)

Vous pouvez toujours aller en mairie de Prades remplir le cahier de concertation pour dire que vous ne voulez pas que l'on bétonne de la terre où l'on pourrait faire pousser des légumes et des fruits en bio et fournir les cantines locales par exemple.

Communication du Collectif des Brulls Terres Agricoles (CBTA) :

Bonjour à toutes et à tous

Voici le lien vers les documents disponibles auprès de la Communauté de Communes du Conflent.

N'hésitez pas à proposer d'autres documents si vous en avez.



Dossier de concertation préalable – ZAC des Brulls











Pendant toute la durée de la concertation préalable, chacun pourra prendre connaissance du dossier et consigner éventuellement ses avis ou observations sur le registre de concertation ou les adresser par écrit au siège de la Communauté de Communes (Château Pams, Route de Ria, 66 500 Prades), qui les annexera au registre. 




http://www.cc-conflent.com/#!dossier-de-concertation-pralable--zac-/cqh4

lundi 23 novembre 2015

Réaction écrite à la relance de la construction de Notre-Dame Des Landes et proposition d'action pour les élections Régionales

On a reçu ça : 

Ici Jean Monestier.

Je vous envoie une réaction écrite à la relance de la construction de NDDL.

En prime, je suggère la reprise par qui voudra d'une sorte de post it, qui peut être tiré soit sur papier à étiquettes, à coller partout où vous l'oserez près du nom des partis visés, soit servir de bulletin de vote quand aucun parti opposé au projet ne présente de candidat.

(ndlr : l'original a la taille d'un bulletin de vote)


Bien entendu, il s'agit donc de voter nul quand un tel aucun parti n'est pas présent dans votre circonscription, et chacun peut adapter le texte à ses goûts.

Amitiés.

Jean

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Jean Monestier Le Soler, le 01.11.2015

à DIVERS DESTINATAIRES

Objet : Têtes de mules.

Avoir une tête de mule peut être vital quand il s’agit d’aller dans la bonne direction, mais catastrophique si l’objectif poursuivi est mortifère. Comment peut-on prétendre faire de la COP 21 une étape décisive de la lutte contre notre réchauffement climatique et s’entêter à construire un nième aéroport régional à Notre Dame des Landes ? 

Nous sommes en train de franchir le pic pétrolier - même l’Agence Internationale de l’Energie le reconnaît - et les pétroles non conventionnels puis les énergies renouvelables ne feront qu’amortir le déclin, après la grande orgie énergétique permise par les énergies fossiles abondantes et faciles d’accès. Dans ce contexte, vouloir pousser le développement de l’aviation est une mauvaise décision, telle que définie à juste titre par les neurologues comme défavorable à la survie de celui qui la prend (réf 1). Malgré les économies revendiquées sur le fonctionnement de chaque réacteur, l’augmentation du nombre d’avions et des kilomètres parcourus fait que le transport aérien, qui bénéficie de carburant détaxé et de multiples subventions de toutes sortes, émet une pollution globale en augmentation de plusieurs pour cents d’une année sur l’autre. En outre, cette pollution est lâchée dans la haute atmosphère, ce qui multiplie les concentrations relatives des gaz et particules émis.

Dans le contexte climatique actuel, où l’on parle naïvement d’un réchauffement moyen de 3, voire 4 ou 5 degrés, cette obstination des « décideurs » est objectivement criminelle. Si nous perdons une biosphère habitable, nous perdons l’infini, c'est-à-dire tous nos revenus et tout notre patrimoine, et même la possibilité d’avoir des regrets, car les morts n’en ont pas. Face à des « décideurs » enfermés dans l’ornière mentale d’un projet qui date de plusieurs décennies, s’opposer à la construction de Notre Dame des Landes est incontestablement de la légitime défense, pour nous et les générations montantes.


Rapportée à l’infini, n’importe quel bachelier sait qu’aucune dépense, même la plus immense, ne représente davantage que zéro pour cent. Invoquer la loi, le monopole de la force détenu par l’Etat et tordre le sens du mot « terroriste » pour nous en affubler est dérisoire et infantile. Quand la biosphère sera devenue inhabitable à cause de ces « décideurs » sourds, aveugles, et bornés, il n’y aura plus ni loi humaine, ni Etat, ni soi-disant « terroristes », et ces « décideurs » enfermés dans leur folie seront morts aussi. Je ne veux pas me joindre à leur suicide. Placé personnellement dans l’incapacité physique de me rendre sur le terrain, je soutiendrai autant que je le pourrai la lutte qui y est menée pour notre survie. Je m’exprimerai, et j’enverrai encore de l’argent, comme je l’ai déjà fait, et je répondrai à ceux qui me traiteraient de « terroriste » :
« Ch’est ch’ti qui dit qui y est ».

Jean Monestier.

Artiste-Auteur-Militant
Etudiant en collapsogie
Défenseur d’une biosphère habitable.


Réf 1 : « L’erreur de Descartes », de Antonio Damasio, édité par Odile Jacob - 1995.

samedi 21 novembre 2015

Vous avez dit << Etat d'Urgence >> ?

On a reçu ça :

holà !

il y a des moments où personne ne semble capable d'exprimer ce que je pense ou ressens…
alors je m'y mets de mon côté, pour que ça ne me reste dans la gorge
l'état d'urgence actuel est un de ces moments de solitude qui me pousse à creuser mon sillon

à vous de me lire, ou pas, suivant votre humeur !

abrazos !