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jeudi 31 décembre 2015

Migrants et population solidaires

Migrants et population solidaires


Des migrants de Calais ont été envoyés à Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence, pour six mois, le temps que soit traitée leur demande d’asile. Ils ont été accueillis par de nombreux bénévoles, disponibles et créatifs.
« Sugar after », dit Sylvie avec un petit sourire, comme pour s’excuser de son anglais. Avec Ghislaine, elle distribue le café pendant qu’Alexandre dispose des brioches sur une assiette. Aux Restos du cœur de Sisteron, c’est un peu la panique. Tout le monde s’affaire avec beaucoup d’empressement et de gentillesse. C’est aujourd’hui le lancement de la campagne d’hiver, mais autre chose met la petite équipe en émoi. Pour la première fois de la saison, les bénévoles accueillent des demandeurs d’asile. Trente-quatre Soudanais, un Érythréen et un Éthiopien sont arrivés le 31 octobre, en provenance du camps de Calais.
Gisèle, bénévole aux Restos depuis quinze ans, arbore un magnifique tablier fuchsia. « Il fait froid », dit-elle en se frottant les mains. Elle s’adresse à Omar, qui lui sourit : « Oh ! Il est en tee-shirt ! » Dans la pièce voisine, la distribution de nourriture a commencé. « N’oublie pas qu’ils sont six par appartement. Avec un paquet de couscous, ils ne vont pas aller loin », lance Ghislaine à Sylvie. Elle propose des yaourts, mais ne sait pas trop si ça va leur plaire. Comment leur demander ? « C’est compliqué, ils n’ont pas nos habitudes alimentaires. » Quant à Gisèle, elle est bien déçue. Les Restos n’ont pas reçu d’œufs. Un débat s’engage devant le congélateur pour savoir s’il faut leur donner du beurre. « Mais qu’est-ce qu’ils vont mettre sur le pain ? » Derrière le comptoir, Sylvie part dans un grand éclat de rire, ravie de s’être fait comprendre, en distribuant les bouillons cube :
"You put it in ze woteur, ça donne du goût."
« Manger et avoir chaud »
Du haut de ses 44 ans, Hani fait figure de senior. La moyenne d’âge des demandeurs d’asile est plutôt de 25/30 ans. Tout sourire, il remercie chaleureusement et serre la main de chaque bénévole. Dans son cabas, il y a des pâtes, du café, de l’huile, des petits pois, des tomates, des steaks hachés, du camembert et des gaufrettes à la vanille. Chaque appartement reçoit l’équivalent de quatre sacs de course, de quoi faire deux repas par jour, pour six personnes, pendant six jours. Il faudra compléter par quelques achats. « On fait aussi la ramasse des invendus au marché de Sisteron », précise Catherine. Membre d’une autre association, le Sel (Système d’échange local) des Trois Rivières, elle accompagne les demandeurs d’asile pour faire les courses. « Je me suis mise sur du pratico-pratique. Manger et avoir chaud. La première chose que j’ai faite, c’est trier quatre mètres cube de vêtements qu’on nous a donnés. »
Pour les petits achats urgents, les demandeurs d’asile reçoivent un pécule de 4 euros par jour, pris sur les 23 euros que l’État – qui assure la totalité de leur prise en charge – verse par jour et par personne, pendant six mois. A Sisteron, ils sont logés par groupe de six à Beaulieu, un quartier HLM, dans six appartements qui étaient vacants avant leur arrivée. La contribution de l’État a permis de les équiper a minima en matelas, couchage et petit matériel de cuisine. Un septième appartement est réservé à l’administratif et au collectif (vestiaire, salle commune, machine à laver, réserve alimentaire). Sur cette dotation sont payés également les loyers, ainsi que les salaires d’Alex et Sylvie, deux intervenants sociaux d’Adoma, une association d’insertion par le logement.
« Ils ont vécu des choses terribles »
« On a une partie administrative très importante à faire », explique Sylvie. Avec Alex, elle monte les dossiers pour l’Ofpra (L’Office français de protection des réfugiés et apatrides), qui statuera sur la demande d’asile. Il comporte pour chaque personne un récit de vie qui fait l’objet d’un entretien de plusieurs heures, en présence d’un interprète arabophone. « Tout doit être acté : arrestations, tortures, emprisonnements. Ce qui ressort des entretiens, c’est la même trame : il n’ y en a pas un seul dont le parcours n’est pas lié à une notion d’urgence de vie. » La plupart des Soudanais accueillis à Beaulieu sont des étudiants qui ont fui le pays, pour échapper à la violente répression qui a suivi les manifestations contre le régime dictatorial d’Omar Al-Bachir, en automne 2013. « Ce sont en majorité de jeunes urbains diplômés. Adam, dont j’ai fait le récit de vie, a Bac +4. Certains ont des femmes et des enfants. Zacaria n’a vu son bébé qu’en photo. Ils ont vécu des choses terribles. » Une partie d’entre eux a transité par la Libye, où ils ont été placés en centre de rétention et réduits à l’esclavage. « Pour quitter le centre, ils devaient payer un droit de passage sous forme de points, qu’ils obtenaient en travaillant dans la construction, la plomberie, l’électricité… Ils étaient à peine nourris et traités sans aucun respect. »
Le potiron, une chose très bizarre
Au 36, l’appartement commun où se gèrent l’administratif et le collectif, Pauline, Anne, Marie-Christine et Basma se retrouvent pour réaliser un trombinoscope.
L’idée, c’est d’avoir un outil pratique et ludique, utile à tous pour savoir qui est qui, quels sont pour chacun les centres d’intérêt et les compétences particulières qu’on peut apporter aux autres.Pauline
Trente-six demandeurs d’asile et presque autant de bénévoles proposant des sorties, des cours de français, des jeux, du bricolage… Ça fait du monde, pour s’y retrouver.
Marie- Christine, écrivain public, est déjà épinglée au mur : à droite de sa photo, figurent un vélo et un stylo. Elle devra rajouter un autre pictogramme, car elle a l’intention de proposer un atelier cuisine, pour les aider « à faire des choses simples avec les aliments qu’on trouve ici ». En effet, les blettes ont séché au frigo, le potiron a été regardé comme une chose très bizarre et l’artichaut refusé catégoriquement. « On a aussi proposé un espace de création et d’expression, ajoute Anne. On veut identifier leurs désirs. La difficulté, c’est de ne pas être dans l’infantilisation. »
« Nettoyer les rues, ramasser les feuilles »
Hani se présente à l’atelier trombinoscope, en retard, mais on l’applaudit. Enfin un candidat pour la photo ! Il est rejoint par Mohamed, Ibrahim et Khaled. Basma, qui parle l’arabe littéraire, sert d’interprète. Mohamed et Ibrahim confient qu’ils n’avaient pas imaginé un tel accueil : « tout le monde fait le maximum pour nous comprendre, sans parler notre langue. » Ils disent aussi qu’ils en ont « marre de dormir, de rester à la maison. » Il est vrai que, malgré la mobilisation importante des bénévoles, il n’est pas encore possible d’occuper à ce jour 36 personnes à temps plein. Chaque appartement n’a que 8 heures de cours de français par semaine, et quelques heures d’ateliers. Ils veulent faire du sport, du foot pour beaucoup et de la boxe pour certains, mais ils veulent aussi « aider, construire, nettoyer les rues, ramasser les feuilles… gratuitement, explique Khalid. Parmi nous, il y a des mécaniciens, des architectes, des chauffeurs. On veut gagner en intégration. Si les gens nous connaissent, ils n’auront pas peur. » Mohamed abonde dans son sens. Il raconte qu’il a voulu aider une dame, en panne avec sa voiture. A cause de la langue, elle n’a pas compris. Elle a eu peur, et il a été obligé de partir.
« Il y a beaucoup de rumeurs »
A Beaulieu, les demandeurs d’asile ont été bien accueillis par les habitants du quartier, qui leur ont apporté, dès le premier jour, de la nourriture et des vêtements. Ailleurs, c’est plus mitigé. Soisik, qui, deux fois par semaine, anime un cours de français, est révoltée par la réaction de son village : « Les gens disent qu’ils devraient retourner chez eux, qu’on a assez de problèmes en France, que les logements, c’est pas pour eux. Une amie m’a même dit « tu devrais t’occuper des SDF, au lieu des migrants ». »
D’autres, comme Marie-Christine, ont eu une expérience plus heureuse :
Au [magasin] Lidel, on est tombé sur une caissière très sympa. On avait balancé 25 baguettes sur le tapis. C’était le bordel, mais ça a donné lieu à une situation rigolote.
Il y a aussi beaucoup de rumeurs, qui enflent, se dégonflent et renaissent, constate Sylvie.
Quand ils sont arrivés, un message a circulé sur Facebook, disant qu’ils étaient tous malades, et qu’ils allaient nous apporter la gale et la lèpre. Tout ça parce que, dès le premier jour, ils sont tous allés à l’hôpital, c’est la procédure. Ça s’est calmé et puis, suite aux attentats, c’est reparti. On les a qualifiés de terroristes. Il y a de la peur à partir du moment où il y a de la différence.
Nicole Gellot
Ce reportage est paru dans le numéro (l'Age de Faire) de janvier 2016 en vente à 2 euros sur notre kiosque en ligne.

mercredi 30 décembre 2015

Manifeste pour la sauvegarde des terres agricoles et du climat

Le premier Manifeste pour la sauvegarde des terres agricoles et du climat !


vendredi 11 décembre 2015
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Terre de Liens est signataire du premier « Manifeste citoyen pour la sauvegarde des terres agricoles et du climat », initié par Filière Paysanne.
Si le constat est inquiétant en matière d’épuisement des sols, d’accaparement et de bétonnage des terres agricoles, il est encore possible d’agir pour sauvegarder ce bien commun crucial pour notre sécurité alimentaire, notre climat et notre avenir.

La préservation des terres agricoles est vitale pour :
  • Assurer notre sécurité alimentaire collective.
  • Préserver le climat grâce à la forte capacité des sols de stocker le carbone sous forme organique.
  • Absorber l’eau et limiter les inondations.
  • Tempérer l’air et réduire les canicules.
  • Combattre les accaparements de terres qui se développent à l’échelle planétaire et qui accentuent les tensions géopolitiques entre les territoires et entre les peuples.
Ce Manifeste propose des solutions concrètes assorties de trois mesures à prendre d’urgence pour sauvegarder ce bien commun essentiel : 

1. Mettre en place, dans chaque pays, des politiques de préservation foncière efficaces pouvant s’appuyer sur l’expérience positive du Québec.

2. Améliorer les pratiques agricoles dans le cadre de la transition agro-écologique en cours.

3. Bloquer les processus d’accaparement de terres au Sud comme au Nord.

Le Manifeste a été officiellement lancé le 5 décembre dernier à l’occasion de la COP21, de l’Année internationale des sols et de la journée mondiale des sols. Les signataires (à la date du 4 décembre) sont listés à la suite du texte du Manifeste.

Tous les acteurs individuels ou collectifs qui se sentent concernés sont invités à signer le Manifeste.


mardi 29 décembre 2015

Marinaleda, un village en utopie




Diffusé sur France 2 le samedi 23 mars 2013 à 13:15 - Durée : 39 min.

Ce deuxième volet de la série "Carnet d'utopies" nous emmène en Espagne, à Marinaleda, petit village d'Andalousie qui développe depuis des années un système social et politique à contre-courant du modèle prédominant.
Un document signé Michel Mompontet, Antoine Morel et Mathilde Rougeron.


Alors que l'Espagne bat des records de chômage et d'expulsions, à Marinaleda, le chômage est à moins de 5% et tous les habitants sont propriétaires de leur logement contre un remboursement de quinze euros par mois. A la tête de ce village d'irréductibles, un maire qui est en train de devenir un exemple de rébellion pour des milliers d'Espagnols.

Reportage : Marinaleda, un village en utopie

Il était une fois l’humble village de Marinaleda, à 30km de Séville en Espagne. Un beau matin de 1979, tout le village se mit en marche pour occuper le lac d’une riche famille locale. Face à cette famille qui possédait toutes les terres alentours, soit 12 000 hectares, les habitants ne possédaient rien. Pour demander le simple droit de puiser de l’eau dans le lac, ceux-ci ont occupé les lieux pendant 10 ans, face à un propriétaire tenace et aux forces policières. Pourtant après 10 ans de lutte, ce riche propriétaire finit par céder 10% de terre. Ces 10% ont changé le destin de 3000 personnes…
France 2 signe ici un nouvel épisode de « Carnets d’utopies » une série de reportages qui emmène un journaliste à la rencontre de populations, en France et en Europe, qui ont décidé d’agir face à la crise et aux inégalités, et de reprendre leur vie en main en créant leur propre utopie. (voici le premier épisode)
Alors que l’Espagne bat des records de chômage et d’expulsions, qu’y a t-il de spécial à Marinaleda ?
  • Un salaire identique pour tout le monde
  • Pas de propriété privée, pas de chef
  • Moins de 5% de chômage
  • Pas de dette
  • 100% des habitants avec un toit
  • Des maisons auto-construites par les habitants. Chacun est invité, avec ses compétences, à participer à la construction collaborative d’une maison pour de nouveaux arrivants.
  • Un loyer à 15€ pour 90m² avec petit jardin et garage
  • Une crèche pour les enfants à 12€ par mois, repas compris
  • Un accès Internet gratuit pour toute la ville
  • Une assemblée populaire réunie 70 fois par an, pendant laquelle tous les habitants, des enfants aux seniors, sont appelés à débattre et venir décider en temps réel du bien-fondé de toutes les dépenses publiques, au vote à main levée. Révolutionnaire ? Pas tant que ça pour des assemblées qui existaient déjà ici au 14ème siècle. Sans compter l’exemple démocratique de l’antique ville d’Athènes.
Et pour financer cette utopie, la ville a su exploiter un trésor local : l’huile d’olive. De la production à la distribution, les habitants maîtrisent toute la chaîne. 400 artisans de la terre pour l’oliveraie et 250 employés pour l’usine de fabrication; employés qui au même titre que le responsable analphabète de l’usine, participent tous aux décisions de manière égalitaire. Tout est auto-géré, sans propriétaire ni chef, si ce n’est l’ensemble des habitants.
Si vous souhaitez changer de point de vue sur la société et vous ouvrir aux potentiels du collectif humain, posez-vous 20 minutes et laissez-vous simplement guider par l’énergie de Juan Manuel Sánchez Gordillo, le maire de cette ville utopique, qui à la question  » Mais comment avez-vous fait pour être réélu maire 7 fois ? » répond ainsi : « Je crois que le secret c’est d’être le premier à l’heure des sacrifices et de la lutte, et le dernier à l’heure des bénéfices«.

Source : http://www.lesjoyeux.org/cinema-vendr...

Et aussi sur France-inter une émission de Daniel Mermet en juin 2011 :
http://www.youtube.com/watch?v=r8Jcmh...
"Pas de chômeurs, pas de promoteurs. Collectivisation des terres et des moyens de production. Et la démocratie, la vraie, la directe ! C'est tout ce dont nous parlons depuis fort longtemps. C'est ce dont parlent également les Indignés espagnols. Il y a un endroit où cela fonctionne depuis 1978. C'est le village de Marinaleda."
Un reportage avec Antoine Chao - www.la-bas.org

"Marinaleda, un village en utopie", le film de Sophie Bolze
http://rebellyon.info/Projection-du-f...

Le site de Marinaleda. (En espagnol) :
http://www.marinaleda.com/inicio.htm/

La chaine Youtube de Marinaleda :
http://www.youtube.com/profile?user=M...

Marinaleda. El sueno de la tierra :
http://www.youtube.com/watch?v=ybzS5v...

Le site officiel de Marinaleda (espagnol) :
http://www.marinaleda.com

Marinaleda : A Terra de Todos - The Land of Utopia - english subtitles
http://www.youtube.com/watch?v=8rlqT4...

Source : https://www.youtube.com/watch?v=UkLbnLpHl-8

lundi 28 décembre 2015

Vive le Loup (et tous à Lyon le 16 janvier) !

Blog de Fabrice Nicolino




Vive le Loup 

(et tous à Lyon le 16 janvier) !



Chers amis, chers lecteurs, un vaste crime est en cours, dont tout le monde se contrefiche. Ce crime, c’est la chasse au Loup généralisée, qui a conduit déjà à la mort « légale » de 32 animaux depuis les arrêtés ministériels de juillet 2015, signés Le Foll et Royal. Ces textes scélérats autorisaient l’abattage de 36 loups entre juillet 2015 et juin 2016. Il ne fait donc guère de doute que le compte sera dépassé.


Mon engagement en faveur du Loup m’a valu quelques désagréments. Dont une rupture, silencieuse mais totale, avec quelqu’un(e) que je tenais pour un(e) ami(e). Rien n’aurait été pire que de se taire, car le Loup est une question cruciale, directement anthropologique. Ou nous tolérons des formes de vie qui nous gênent, ou non. Mais dans ce cas, regardons le tableau sans frémir : nous continuons à nous comporter comme les brutes à front bas que nous avons si longtemps été. Le Loup est un marqueur philosophique. Au passage, il sépare les « environnementalistes » des écologistes. Les uns considèrent ce qui « environne » les humains. Les autres regardent l’ensemble des relations que le vivant entretient avec lui-même. Dieu sait que ce n’est pas la même chose.

Le 16 janvier, je serai à Lyon avec beaucoup d’autres je l’espère (ici). Avec vous, je l’espère. Et vous trouverez ci-dessous une tribune publiée à l’automne 2014 par l’association Ferus, qui me l’avait demandée.
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La tribune publiée par Ferus dans La Gazette des grands prédateurs en 2014

Ce que nous n’avons pas su faire

Qui ne voit l’évidence ? Aucun politique de ce pays n’entend défendre la biodiversité, qui passe évidemment par la présence de grands prédateurs en France. C’est inouï, mais la messe est dite, et elle l’est d’ailleurs depuis de nombreuses années.

La situation s’aggrave à mesure que les animaux s’installent dans le paysage. Certains contemporains, très actifs dans nos montagnes, ne cessent de recuire leur vieille haine du sauvage et de la nature, et l’autorité publique, incapable même de faire respecter les lois, croit pouvoir les satisfaire en jetant par-dessus bord des principes que l’on croyait acquis. De ce point de vue, l’incroyable autorisation donnée aux chasseurs du Var et des Alpes-Maritimes de tuer des loups au cours de leurs battues ordinaires marque un tournant. On pourrait donc, désormais, les traiter comme du gibier. Comme du gibier de potence.

Un concurrent direct

La situation de l’ours, que les lecteurs de La Gazette connaissent bien, n’est pas meilleure, au point que Ferus a imaginé la création de sentinelles actives pour déjouer les infinies manœuvres des braconniers. On se doute que, malgré les efforts des bénévoles sur le terrain, cela ne suffira pas. La question que l’on peut, que l’on doit légitimement se poser, au stade atroce où nous sommes rendus, est bien de savoir ce que nous devons faire.
S’il est une évidence à mes yeux, c’est que l’opposition au Loup, à l’Ours, au Lynx repose sur la haine. Une haine d’autant plus inexpiable qu’elle paraît gravée dans la mémoire profonde d’une partie de l’espèce humaine. Il y a comme un vaste choc anthropologique, qui fait ressurgir des centaines de milliers d’années de cohabitation acrobatique entre nous et eux. Et surtout entre le Loup et nous. Car Canis lupus a été fort longtemps un concurrent direct dans l’appropriation des ressources alimentaires, avant de devenir, au fil de temps plus calmes, un formidable véhicule de tous les fantasmes.

Dans son genre, l’Ours a également de belles qualités à faire valoir. Ne l’appelle-t-on pas encore, dans certains foyers pyrénéens, Lo Moussou, le Monsieur ? Contes et légendes ne fourmillent-elles pas d’ours levés sur leurs pattes arrière, dans une saisissante imitation des… hommes ? Ne leur a-t-on prêté d’innombrables exploits sexuels et des mariages au fond des grottes avec de jolies femmes blondes ?

La fuite éperdue des paysans

Bref. L’arrière-fond psychologique de ce drame, car c’en est un, plonge ses racines au plus loin de nos imaginaires. Et la situation nouvelle en France – le retour de loups et d’ours – éveille au passage un autre sentiment, qui redouble les craintes les plus anciennes. Je veux parler de la fin des paysans. On n’y pense plus guère, mais la civilisation rurale, stable pendant environ mille ans, malgré les guerres et les épidémies, a été engloutie en quelques décennies. Le grand historien Fernand Braudel, dans son livre L’identité de la France, note ceci : « Le chambardement de la France paysanne est, à mes yeux, le spectacle qui l’emporte sur tous les autres, dans la France d’hier et, plus encore, d’aujourd’hui », ajoutant ces mots terribles : « La population a lâché pied, laissant tout en place, comme on évacue en temps de guerre une position que l’on ne peut plus tenir ».

Ce traumatisme a laissé de multiples traces, et je gage qu’il joue un rôle important dans la mobilisation en cours contre les grands prédateurs. Mon hypothèse – car c’en est une – est que la psyché d’un certain nombre d’éleveurs, de ruraux, et même d’urbains, est tenaillée par un fort sentiment de culpabilité. Sur le territoire de la France actuelle, l’Homme n’a jamais cessé d’avancer et de conquérir depuis le Néolithique au moins. La quasi-totalité de l’espace a été parcouru, modifié, brûlé, planté. Les vastes forêts du temps de l’invasion romaine, où l’Ours était un dieu – lisez, si ce n’est fait, L’ours, histoire d’un roi déchu, par Michel Pastoureau – ont été défrichées dans les siècles qui ont suivi, symbole désolant de la toute-puissance humaine.

La grande leçon des cartes postales

J’ai toujours aimé regarder les cartes postales anciennes. Celles que l’on trouve dans les villages de montagne montrent toutes la même chose : les plus hautes vallées, voici un siècle et plus, étaient occupées. Les troupeaux y paissaient, et dans la mesure du possible, on y plantait quelques grains. Le spectacle d’aujourd’hui est si différent que l’on a parfois du mal à se convaincre que l’on regarde le même paysage. La forêt est souvent au bord des premières maisons. L’Homme a bien, d’un certain point de vue, reculé. Après avoir constamment avancé d’un bon pas pendant des milliers d’années. Et c’est sur ce fond d’abandon des terres que les animaux les plus sauvages – dans nos contrées – font leur réapparition.

Le Loup et l’Ours reviennent au moment où les hommes se replient, et je crois que cette vision angoisse, désoriente, et culpabilise même nombre d’acteurs locaux, qui se reprochent sans peut-être s’en douter de ne pas avoir tenu bon. De ne pas avoir empêché le retour de la Bête. Ces gens-là peuvent éventuellement être de bonne foi, et à mon sens, il faut y penser et s’en souvenir, même si cela n’excuse ni n’excusera jamais la haine de la nature.

L’un des paradoxes de la situation, c’est que la France moderne des routes, autoroutes, et d’internet, est redevenue sans le dire un pays sauvage. Mais oui ! Qui se promène beaucoup n’ignore pas la révolution des paysages en cours. La déprise agricole a libéré des millions d’hectares, qui ont changé de destination en deux générations au plus. La forêt gagne, les terres ingrates, qui ne sont plus cultivées, s’embuissonnent, les hommes ne pénètrent pratiquement plus certains espaces. Le retour naturel du Loup, comme l’exceptionnelle adaptation des ours de Slovénie dans les Pyrénées s’expliquent en partie par l’existence de « nouveaux espaces », où l’Homme n’est plus que de passage.

Serons-nous un peu moins barbares ?


C’est une chance, une magnifique chance de montrer de quoi nous sommes capables. La biodiversité restera-t-elle un slogan vide du moindre contenu ? Permettra-t-elle enfin de mobiliser positivement ceux qui entendent la défendre ? Le fait indiscutable, c’est que la présence chez nous de grands prédateurs nous offre l’occasion historique de prouver que nous sommes (un peu) moins barbares que nos pères ancestraux. La question posée est de civilisation : serons-nous, une fois encore, des éradicateurs ? Tuerons-nous, de nouveau, ce que nous ne parvenons pas à contrôler et à soumettre ? Notre Terre appartient-elle, ou non, à tous ceux qui l’habitent, hommes, bêtes et végétaux ?
Le débat me semble mal engagé, et je suis désolé de l’écrire ici, dans le bulletin d’une association dont je pense du bien. Mon propos est au reste d’ordre général et concerne tous ceux qui défendent et défendront toujours le droit des ours, des loups et des lynx à vivre dans un pays qui est aussi le leur. Ce que je crois est simple : nous sommes perpétuellement sur la défensive. Et du même coup, fatalement, nous perdons du terrain. Certes, en bon ordre, et avec les honneurs, mais nous perdons pied, peu à peu. Un exemple me semble significatif, et soyez sûrs que je ne souhaite polémiquer avec personne. Je défends la grande valeur du travail de l’historien Jean-Marc Moriceau. Lequel, au cas où vous l’ignoreriez, a fortement documenté des attaques de loups contre les hommes, en France, entre les XVème et XIXème siècles.
Certains d’entre vous contestent ce travail, je le sais, mais allons plus loin. Pourquoi diable ne serait-on pas capable de défendre avec ardeur un animal qui, sous certaines conditions précises, peut tuer des humains ? Oui, pourquoi ? L’abeille ne tue-t-elle pas ? La vipère ? Et le chien ? Et l’homme lui-même, le plus grand massacreur de tous les temps ? Je crois bien que nous n’osons pas sortir notre drapeau en plein soleil de midi.

Déployer notre bannière

Or notre drapeau, je le dis au risque d’être moqué, est le plus beau. C’est celui de la vie, du partage de l’espace et des ressources, c’est celui de l’humanisme réel, qui étend ses principes à tous les êtres menacés par la puissance et la violence. Non seulement nous ne devons pas avoir honte, mais tout au contraire, nous devons relever la tête, être fiers, et ne plus jamais courber l’échine. D’autant plus que le pire nous attend. La dynamique naturelle des loups promet des installations de meutes bien au-delà des quelques massifs où elles sont aujourd’hui présentes. Que ferons-nous demain, quand le loup sera à Fontainebleau ou dans la grande banlieue de Lyon ?

En quelques mots, mon sentiment. Un, la défense de la biodiversité est un devoir, élémentaire, et ce devoir nous oblige tous. Donc, on ne lâche rien. Deux, il est sûr que la cohabitation avec les activités humaines pose de vrais problèmes, peut-être davantage sur le plan psychologique que matériel. Trois, une très forte majorité de l’opinion française souhaite la présence des grands prédateurs sur notre territoire. Quatre, la question ne saurait être discutée qu’au plan national, car le fond de l’affaire est national, et même planétaire.

Pour ma part, je suis pour un pacte qui permette enfin à la société elle-même de s’exprimer sur le sujet. Un pacte solennel conclu entre ruraux et urbains. Entre la ville et la campagne. Entre défenseurs et éradicateurs. C’est utopique ? Je le confirme, c’est utopique, pour le moment du moins. Mais je crois néanmoins que cette direction est la bonne. Après tout, si les trois quarts des Français veulent la coexistence, il n’est que temps de savoir ce qu’ils sont prêts à consentir. Cela passe par une sorte de paix des braves, assortie d’un plan concret de mesures susceptibles d’au moins isoler les quelques extrémistes locaux qui pourrissent toutes les initiatives.

Un grand pacte national



Oui, nous devons signer un pacte engageant les deux parties. Pas avec des promesses, avec des moyens et des actes. En échange d’un vaste effort collectif des éleveurs en faveur de la coexistence, la société française reconnaîtrait en somme, officiellement, la place et le rôle de nos derniers paysans et bergers.



Une dernière chose, qui n’est pas la moindre. Je ne trouve pas choquant que la France subventionne des activités agricoles. On sait que l’élevage ovin est devenue, mille fois hélas, une activité largement artificielle. Sans les aides multiples, tant françaises qu’européennes, combien resterait-il d’éleveurs, et où ? J’ai le plus grand respect pour ceux qui vivent de leurs troupeaux, même dans ces conditions si singulières. Mais je crois devoir écrire, et cela vaut pour nous tous, que les droits impliquent des devoirs. Ceux qui acceptent sans état d’âme les subventions d’un État qu’ils honnissent dès leur chèque encaissé, doivent redescendre sur terre. La société, et nous en sommes tous, les aide à vivre, et c’est à mon sens légitime. Mais en retour, les éleveurs doivent accepter des contraintes, même ceux qui les refusent obstinément. La loi, comme par exemple la Convention de Berne, n’est pas une option, mais une obligation.

Pour ce qui me concerne, je ne supporte plus le ton déchaîné de ceux qui ont trouvé dans la nouvelle guerre au loup et à l’ours comme une manière de vivre, peut-être plus excitante qu’auparavant. Je suis évidemment pour la discussion, et même le compromis. Mais pour obtenir ce que nous voulons, au moins en partie, il faut être forts. Or nous sommes bien trop faibles, et les gueulards que nous connaissons tous le sentent. Il faut grandir. Il faut se compter. Il faut s’additionner. La mort ne vaut ni ne vaudra jamais la vie.

dimanche 27 décembre 2015

Notre-Dame-Des-Landes : Ecolos : Ennemis d'Etat




Spécial Investigation -
Ecolos : Ennemis D'Etat - Émission du 30 Novembre 2015

La COP 21 se déroulera du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris.

François Hollande veut faire de cette grand-messe contre le réchauffement climatique un temps fort de son quinquennat et la preuve de son engagement écologique.

Au même moment, en région, des militants se battent contre plusieurs grands projets, soutenus par le gouvernement, jugés polluants ou destructeurs d'environnement (barrage de Sivens dans le Tarn, nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, etc...).

A la demande des préfets, les CRS interviennent régulièrement pour déloger les « zadistes », installés sur les sites à construire. Depuis quelques mois, les confrontations ont fait plusieurs blessés graves et un mort (Rémi Fraisse).

Affrontements physiques, guerre médiatique, bras de fer judiciaire, la rupture est consommée entre l'Etat et les écolos radicaux. Dans la dernière loi sur la Sécurité, ils sont désormais soumis aux mêmes procédures... que les djihadistes islamistes.

samedi 26 décembre 2015

Monsanto : constitution d'un tribunal international pour crimes contre l'humanité




MONSANTO VA ÊTRE POURSUIVI POUR CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ À LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE


DE L’UNION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE NAÎT UN TRIBUNAL INTERNATIONAL CONTRE LE COLOSSE DES BIOTECHNOLOGIES.
Après les maintes controverses autour de ses OGM et de sa stratégie impérialiste, la firme américaine Monsanto est encore une fois sous le feu des projecteurs !
Elle est invitée du 12 au 16 octobre 2016 à La Haye (Pays-Bas) à venir se défendre devant un tribunal contre de multiples chefs d’accusation. En effet, un collectif international de juristes, d’ONG, de mouvements citoyens et de personnalités (constitué en un comité de 24 personnes et 21 associations) souhaite poursuivre en justice la multinationale, accusée

« de polluer l’eau, les sols ou l’air, d’accélérer l’extinction de la biodiversité et la progression de ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle l’« épidémie de maladies chroniques évitables » (cancers, maladies d’Alzheimer ou de Parkinson…) ou encore de menacer la souveraineté alimentaire des peuples, par le jeu des brevets sur les semences et de la privatisation du vivant » 

(Libération).
Voici ce qui a été annoncé lors d’une conférence de presse jeudi dernier, en pleine COP21. Mais est-ce possible en l’état actuel du droit ou ne s’agit-il que d’un énième coup médiatique ? En quoi ce tribunal est-il insolite et novateur ? Tour d’horizon des différents enjeux avec cette revue de presse de la Mission Agrobiosciences.
Rien n’a été laissé au hasard…
Le procès, tout d’abord.
Même s’il est vrai que ce tribunal n’aura pas de reconnaissance institutionnelle, il se différencie des précédentes actions menées en ce sens car il se composera de véritables juges et avocats internationaux, à l’image de Corinne Lepage (avocate et femme politique française engagée fortement en faveur de l’écologie et spécialiste du droit de l’environnement). Il s’agira aussi de vrais chefs d’inculpation, établis à l’aide du droit international en vigueur, notamment les « Principes directeurs sur les entreprises et les droits de l’homme » (approuvés en 2011 par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies) et les crimes de droit international tels que définis par la Cour Pénale Internationale (CPI).
Marie-Monique Robin, réalisatrice entre autres du documentaire « Le Monde selon Monsanto » et « marraine » du Tribunal Monsanto, l’affirme clairement dans Le Monde : «  une vraie procédure judiciaire, de vrais juges, de vrais avocats, de vrais témoins ». L’entreprise Monsanto est d’ailleurs invitée à se présenter munie de son aréopage d’avocats pour tenter de contrer les arguments de l’accusation.
Le choix du lieu.
La Haye, ville où siège le gouvernement des Pays-Bas mais aussi la CPI et la Cour internationale de justice, ainsi que de nombreuses autres institutions européennes et internationales, notamment l’Office européen des brevets… Le Monde nous rappelle que la Haye a été en outre le théâtre d’un autre tribunal (un vrai, celui-ci) qui a condamné en juin 2015 l’Etat néerlandais à réduire ses émissions de GES (gaz à effet de serre) de 25 % d’ici à 2020 par rapport à 1990. Cette décision donnait alors raison à l’ONG Urgenda qui estimait que :
« l’effort actuel était insuffisant au regard de la contribution des Pays-Bas au réchauffement planétaire, et qu’il était du devoir du gouvernement de protéger sa population contre les impacts attendus du dérèglement climatique ».
Des actions similaires ont depuis vu le jour en Belgique et en France, portées respectivement par les associations Klimaatzaak et « Notre affaire à tous ».
Un pavé dans la mare pendant la COP21 ?
Même si l’estimation du niveau d’émissions de GES provenant de l’ « agriculture industrielle » varient en fonction des sources (ONU, Inra, Greenpeace, etc.) et des variables prises en compte, tous semblent au moins s’accorder sur le fait qu’il s’agit d’un paramètre important ayant un impact non négligeable sur le changement climatique. C’est en fait :
« le symbole d’une agriculture industrielle et chimique qui pollue, accélère la perte de biodiversité, impacte la santé des peuples et contribue de manière massive au réchauffement climatique » explique Bio à la une, et ce, parce que les firmes comme Monsanto semblent courir uniquement après le profit. Elles menacent donc « la santé des humains et la sûreté de la planète »
Le cas Monsanto devrait servir d’exemple pour toutes les autres (sous-entendu, Syngenta, Bayer, BASF et compagnie) en situation oligopolistique sur les marchés des biotechnologies et des produits phytopharmaceutiques.

Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Les faits ne datent pas d’hier. Plusieurs actions isolées ont déjà été menées contre Monsanto aux quatre coins du monde. Mais Libération pointe du doigt la façon habile dont les firmes « très bien outillées » de ce type contrent tout recours en justice en provisionnant chaque année des sommes astronomiques dédiées à cet enjeu et en rendant le parcours des victimes difficile. Enfin, en cas de défaut avéré, elles préfèrent toujours :
« conclure un règlement amiable, de manière à éviter qu’émerge une jurisprudence défavorable. » En outre, « pour l’heure, aucun outil juridique ne permet de poursuivre au pénal une entreprise ni ses dirigeants qui sont responsables d’un crime contre la santé humaine ou l’intégrité de l’environnement » explique Marie-Monique Robin.
Ce tribunal se fait donc l’écho de toutes les victimes via une attaque, certes factice, mais groupée et d’ampleur inégalée.
Et maintenant ?
La mission est de taille. Le travail consiste désormais en l’établissement de « tous les faits reprochés au géant de l’industrie biochimique avant de le juger pour les dégâts directs et indirects causés par ses produits vendus dans le monde entier » (Bio à la une). Seront mis en exergue les exemples du glyphosate (molécule active du fameux herbicide de Monsanto, le Round up) et ses multiples conséquences potentielles ou avérées (autisme, cancer, intolérance au gluten et intoxication, selon Bio à la une), mais aussi les PCB (polychlorobiphényles, ou pyralènes, des polluants organiques persistants (Libération)) et la dioxine. Et la liste n’est pas exhaustive…
Un an ! C’est à peu près le temps qu’il reste pour rassembler ces chefs d’inculpation, les participants issus des cinq continents mais aussi et surtout les fonds nécessaires estimés à 1 million d’euros (rien que ça !)

« à travers la plus vaste plate-forme de crowdfunding international jamais réalisée à ce jour » (Libération). L’enjeu est de parvenir à faire évoluer un droit naissant, celui de l’environnement et d’impulser une dynamique de modification du droit international, notamment en amendant « le statut de Rome à l’origine de la Cour pénale internationale » (Le Monde) pour intégrer le crime d’ « écocide » (au sens général de destruction de l’écosystème, et donc de notre planète) dans les compétences de jugement de la CPI, au même titre que les « Les crimes :  de génocide, contre l’humanité,  de guerre et  d’agression ».
Est-ce enfin l’heure de vérité de Monsanto ?
Pas encore. La firme n’est plus à un scandale ou procès près. Dans l’immédiat, le message ne s’adresse de toute façon pas tant aux titans du secteur phytopharmaceutique qu’aux grandes instances juridiques et pénales qui auront sans doute les yeux rivés sur cet autre tribunal à la Haye en octobre prochain. S’il s’avère que ce projet rencontre bel et bien le succès attendu (en terme de modification du droit), il se pourrait alors que le géant Monsanto montre des premiers signes de faiblesse…

Revue de presse de la Mission Agrobiosciences, 8 décembre 2015.
Monsanto : pour que justice germe Coralie Schaub, Libération, 2 décembre 2015
Justice environnementale : « Pour nous citoyens, le droit est une arme » Angela Bolis, Le Monde, 4 décembre 2015
Des citoyens et des ONG s’unissent pour créer un tribunal international contre Monsanto Camille Anger, Bio à la une, 6 décembre 2015
Par Sandra Véringa
Source : Esprit Science et Métaphysiques
Le 10/12/15 by Francky
Pour le financement participatif c'est ici : http://www.monsanto-tribunalf.org
Sourcehttp://l1d.fr/monsanto-va-etre-poursuivi-pour-crimes-contre-lhumanite-a-la-cour-penale-internationale/