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samedi 31 octobre 2020

La voiture électrique cause une énorme pollution minière

La voiture électrique cause 

une énorme pollution minière

 

2 septembre 2020 / Célia Izoard (Reporterre)  

 


 

 [VOLET 2/3] — Grosse émettrice de gaz à effet de serre, la construction des voitures électriques consomme aussi une très grande quantité de métaux. Lithium, aluminium, cuivre, cobalt… le boom annoncé de la production de « véhicules propres » réjouit le secteur minier, l’un des plus pollueurs au monde, et promet un enfer aux populations des régions riches de ces matières premières.

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Cet article est le deuxième d’une enquête en trois volets que nous consacrons à la voiture électrique. Le premier volet, sur les émissions de gaz à effet de serre : « Non, la voiture électrique n’est pas écologique ».

https://lemurparle.blogspot.com/2020/09/non-la-voiture-electrique-nest-pas.html

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« Comment justifier de détruire des territoires comme le bassin des Salinas Grandes et la lagune de Guayatayoc, occupés par quelque 7.000 habitants, 33 communautés autochtones et ethniques, et tout un mode de vie fondé sur la coresponsabilité et la démocratie directe, comment donc justifier cette destruction au nom de la lutte contre la pollution de l’air dans des villes, une contamination à laquelle ces communautés n’ont pris aucune part ? » Interrogé sur l’exploitation du lithium, telle est la question que nous renvoie Roger Moreau, ancien militant du Larzac, installé depuis quelques décennies dans la province de Jujuy, dans le nord de l’Argentine, à l’épicentre de la ruée sur le lithium provoquée par le déploiement programmé des véhicules électriques.

Ici, les communautés qollas vivent sobrement de l’élevage de lamas et de brebis, d’extraction artisanale de sel, d’artisanat et du tourisme. Sur ces hauts-plateaux des Andes, à plus de 3.000 mètres d’altitude, l’entreprise canadienne LCS s’apprête à exploiter près de 180.000 hectares de lagunes et de salars, ces lacs de sels asséchés dont on extrait le lithium contenu dans les batteries d’ordinateur, de téléphone et de voitures électriques. Une batterie de Renault Zoe peut contenir 8 kg de lithium, une Tesla 15 kg (contre 300 g pour un vélo électrique).

« Tous les moyens sont bons pour maintenir le mode de vie des États-Unis et de l’Europe, qui, s’ils étaient généralisés, nécessiteraient trois à cinq planètes » 

Bien qu’elles n’aient pas toutes de titre formel de propriété, les communautés locales sont en théories souveraines sur ces terres ancestrales collectives, et se prévalent des droits des peuples autochtones reconnus par l’Organisation internationale du travail (OIT) et par les Nations unies imposant le « consentement libre » des habitants avant tout projet. En 2019, après une série de pétitions, quelque trois cents personnes ont procédé à l’expulsion d’une équipe de forage venue commencer les travaux d’exploration. Les blocages routiers se sont succédé pour informer la population. « Au lieu de remettre en question un mode de développement responsable de nombreuses crises contemporaines et de désastres annoncés qui augmentent à vue d’œil », déclare l’Assemblée des communautés autochtones du peuple qolla de Salinas dans son prospectus sur le lithium, « tous les moyens sont bons pour maintenir le mode de vie des États-Unis et de l’Europe, qui, s’ils étaient généralisés, nécessiteraient trois à cinq planètes. L’extraction de lithium dans les salars est une catastrophe écologique, et non un simple désagrément qu’on pourrait compenser par des dons aux communautés ».

 

Chemetall Foote Lithium Operation, dans la Clayton Valley, à l’est de Silver Peak (Nevada), est l’unique mine de lithium des États-Unis d’Amérique.


Dans ces régions parmi les plus arides au monde, les mines de lithium évaporent à grande allure les rares ressources en eau. Sur le site d’Atacama, au Chili, les miniers prélèvent près de 200 millions de litres par jour. Le pompage de la saumure du sous-sol riche en lithium crée un vide qui fait migrer vers les profondeurs l’eau douce disponible. « Cette double perte d’eau abaisse le niveau de la nappe phréatique, assèche le sol et la végétation au détriment des animaux, des cultures et des gens », expliquent les Qollas. À quoi s’ajoutent les traitements au chlore et la dispersion dans les eaux des déchets de pompage mêlés à des solvants, qui détruisent des micro-organismes dont on ne sait pas grand-chose, sinon qu’ils sont les organismes vivants les plus anciens de la planète [1]. Or toutes les mines actuellement en production annoncent un doublement ou un triplement de leurs activités pour se positionner sur le marché du lithium, dont la demande pourrait croître de 18 % par an d’ici à 2025 [2].

Transférer aux métaux la demande de puissance qui reposait, depuis le début de l’industrialisation, sur les énergies fossiles

Le cas du lithium est emblématique du principe de la transition écologique, telle que le décrit la Banque mondiale dans un rapport de 2017 [3]. Pour nous assurer un avenir « bas carbone », il n’est manifestement pas question de revoir à la baisse le mode de vie des pays riches : tout l’enjeu va consister à transférer aux métaux la demande de puissance qui reposait, depuis le début de l’industrialisation, sur les énergies fossiles (charbon et pétrole). Compte tenu des technologies déployées — photovoltaïque, éoliennes, numérique et réseaux, véhicules électriques —, certains métaux sont particulièrement cruciaux : cuivre, argent, aluminium, nickel, terres rares… Et tout le paradoxe de la voiture électrique, deux fois plus polluante à produire que la voiture thermique, est contenu dans cette synthèse : « Les technologies qui pourraient permettre le passage à une énergie propre s’avèrent en réalité PLUS intensives en matériaux dans leur composition que les systèmes actuels fondés sur les énergies fossiles. (…) Pour le dire simplement, un avenir fondé sur les technologies vertes exige beaucoup de matières premières qui, si elles ne sont pas correctement gérées, pourraient empêcher les pays producteurs d’atteindre leurs objectifs en matière de climat et de développement durable. » En d’autres termes, les technologies vertes ne sont pas vertes, en grande partie parce qu’elles reposent sur l’industrie minière, réputée la plus polluante au monde [4].

Par exemple, pour compenser le poids des batteries des véhicules électriques, qui, s’il n’était pas contrebalancé, les rendrait trop énergivores, les constructeurs ont augmenté la part d’aluminium dans les carrosseries, jantes, boîtes de vitesse. Mais alors qu’une voiture particulière, dans l’Union européenne, contient déjà aujourd’hui en moyenne 179 kg d’aluminium, l’Audi e-tron, un SUV électrique, en enferme 804 kg ! Or la production d’aluminium consomme trois fois plus d’énergie que celle de l’acier, et que cette production est très émettrice de gaz à effet de serre (CO2 et perfluorocarbonés) [5]

Et pas seulement. Aurore Stéphant, ingénieur géologue minier pour l’association Systext, qui vient de lancer un programme de recherche sur les conséquences environnementales des « métaux de la transition », explique : « Pour obtenir de l’aluminium, la première étape est de mettre la bauxite en solution avec de la soude. On chauffe ensuite le précipité à 1.200 °C. Ce traitement est à l’origine de gigantesques digues de résidus : ces barrages, qui retiennent les déchets miniers liquides au creux des vallées, stockent donc l’équivalent des bidons de soude qu’on utilise pour déboucher les toilettes, mais à des concentrations encore supérieures. C’est ce qu’on appelle les “boues rouges”. Comme les autres digues de résidus miniers, elles cèdent régulièrement, avec des conséquences inimaginables. » En octobre 2010, sur le site de production d’aluminium d’Ajka, près de Kolontar, un barrage a rompu, provoquant la plus grave catastrophe de l’histoire de la Hongrie : un raz-de-marée de plus d’un million de mètres cubes de résidus a déferlé sur sept villages, un millier d’hectares de sols et 10 millions de m³ d’eau ont été contaminés, dix personnes sont mortes et près de 300 ont été grièvement brûlées à la soude. Au cours des dix dernières années, dans le monde, pas moins de quatre accidents de ce type se sont produits dans des mines de bauxite [6].

Image satellite du trajet de la coulée de boue du 4 octobre 2010 après la rupture de la digue de l’usine d’aluminium d’Ajka, en Hongrie.

 

200.000 creuseurs, dont des enfants privés de scolarité « payés un à deux dollars par jour » 

Pour électrifier les véhicules, il faut aussi du cuivre. Il y en a quatre fois plus dans une voiture électrique (environ 90 kg) que dans une voiture à essence, sans compter l’infrastructure de recharge — une prise pouvant alimenter 120 véhicules en contient près de 100 kg [7]. Le problème du cuivre, c’est qu’on le trouve naturellement associé à de nombreux métaux, dont une bonne partie sont très toxiques, comme l’arsenic, le plomb ou le cadmium. Exploiter du cuivre implique donc de disperser ces autres métaux dans la nature sous forme de vapeurs, d’émissions de particules ou par le ruissellement des résidus. À ce problème s’ajoute le fait que les teneurs en cuivre, c’est-à-dire la quantité présente dans la roche, ont énormément baissé du fait de la surexploitation des gisements : rien qu’entre 1990 et 2008, elles ont été divisées par deux. Il faut donc extraire et traiter chimiquement des volumes toujours plus importants de roche pour l’extraire. Ainsi, les mines de cuivre accumulent des volumes toujours plus gigantesques de déchets, ce qui augmente d’autant les pollutions et le risque de rupture de digues chargées de boues toxiques, etc. Pour avoir une idée de l’ampleur de la production existante et des problèmes qu’elle pose déjà, il faut penser qu’on produit aujourd’hui, avant le boom des véhicules électriques, trois cents fois plus de cuivre que dans les années 1960 [8].

Outre le lithium, les batteries contiennent des cathodes de cobalt, dont plus de la moitié provient du Congo-Kinshasa, où il est exploité conjointement avec le cuivre. Depuis plusieurs années, le fameux « métal bleu » a été placé sous le feu des projecteurs par les ONG : une partie du minerai est extrait par quelque 200.000 creuseurs, dont des enfants privés de scolarité « payés un à deux dollars par jour », et revendu à des firmes chinoises qui assurent la majorité de l’affinage [9]. Fin 2019, à la suite de la mort de quatorze enfants, l’International Rights Advocates, à Washington, déposait une plainte visant plusieurs entreprises dont Apple, Alphabet (Google) et Tesla. Face à cette situation connue depuis plus d’une dizaine d’années, mais aussi à la suite du relèvement de la taxe sur l’extraction par le gouvernement congolais (passée de 3,5 à 10 %), les constructeurs tentent de diminuer la quantité de cobalt dans les batteries.

Pour en utiliser moins, Renault a ainsi choisi une technologie NMC (lithium-nickel-manganèse-cobalt) contenant moins de cobalt, mais très dépendante du lithium, du nickel et du manganèse. Mais, là encore, le problème est moins résolu que déplacé. Les approvisionnements sont sécurisés par le fait que le nickel provient de Nouvelle-Calédonie, colonie française et le manganèse du Gabon, ancienne colonie française, où il est exploité par Eramet depuis les années 1960. En revanche, l’extraction du manganèse a provoqué dans la région du Haut-Ogooué, dans l’est du Gabon, une situation sanitaire catastrophique. Dans un mémoire en gestion durable des mines réalisé pour l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement, Grâce Mélina Mengue Edoh Afiyo nous la décrit : « Depuis le début de l’exploitation à Moanda en 1962, tous les déchets miniers de l’exploitation du manganèse ont été rejetés dans la rivière Moulili par le fait du ruissellement des eaux de pluie. Ces déchets représentent une quantité absolument colossale, des millions de tonnes accumulées année après année dans cette rivière. (…) L’envasement de la Moulili a engendré la disparition totale de toute vie aquatique dans ce milieu. En effet, les poissons qui selon les populations y étaient abondants ont laissé place à une vaste étendue d’eau boueuse et nauséabonde [10]. » Les eaux de surface seraient polluées à l’acide sulfurique, au cyanure, au mercure et à l’arsenic, mais une partie de la population n’a d’autre choix que de continuer à les utiliser pour le trempage du manioc. Si Eramet a commencé à contenir ses résidus miniers dans des digues à partir de 2006, les boues toxiques continuent à ruisseler lors des fortes pluies et s’infiltrent dans les sols, faute de membranes au fond de certains bassins. Du fait de la déforestation, « il faut aujourd’hui faire plus de dix kilomètres pour aller chasser », constate l’auteure, et les quantités d’eau pompées « arrivent même à assécher des puits et des sources ». Qu’en sera-t-il après le boom des véhicules électriques ?

« Pour l’instant, le recyclage en boucle fermée des batteries lithium-ion en Europe n’existe pas » 

Faut-il s’inquiéter des effets de cette demande croissante en métaux, qui, selon la Banque mondiale pourrait augmenter de 1.000 % pour les batteries électriques [11] ? Aucunement, assure le ministère de la Transition écologique sur un petit schéma destiné à inciter le grand public à acheter une voiture électrique, car « 80 % des batteries sont recyclables ». Les mots sont importants, et cette formulation ne doit rien au hasard : recyclables ne signifie pas recyclées. La directive européenne de 2006, en cours de révision, impose le recyclage de 50 % de la masse de la batterie. « Nous allons jusqu’à 70 % », assure Alain Le Gougenc, porte-parole du groupe PSA. Mais, sur une batterie de 300 à 600 kg contenant une bonne quantité d’acier et de plastique, les métaux les plus polluants sont-ils recyclés ? En tout cas, pas le lithium, trop peu cher à l’achat : « Les compagnies minières ont une politique de surproduction qui fait baisser le coût des matières premières, explique Alma Dufour, des Amis de la Terre. L’État pourrait imposer le recyclage du lithium, pourquoi ne le fait-il pas ? » « Pour l’instant, le recyclage en boucle fermée des batteries lithium-ion en Europe n’existe pas, constate Olga Kergaravat, ingénieure spécialiste des batteries à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). D’autant plus que, du fait du contexte concurrentiel très tendu entre fabricants, elles sont toutes différentes. Ce serait déjà plus imaginable si elles étaient standardisées… »

Faute de modèle économique pour le recyclage des métaux, qui nécessite en outre des techniques intensives et polluantes comme l’hydrométallurgie et la pyrométallurgie, la Société nouvelle d’affinage des métaux (Snam), en Aveyron, s’oriente vers le réemploi des batteries pour stocker de l’énergie, par exemple pour lisser les apports intermittents des énergies renouvelables. À ce jour, le projet n’est que timidement engagé, et pourtant, depuis des années, les analyses quantifiant les effets globaux des véhicules électriques sont d’autant plus optimistes qu’elles comptabilisent ces économies d’énergie dans leurs bilans. « Les VE (véhicules électriques) et leurs bornes de recharge peuvent par exemple être un maillon dans l’introduction des énergies renouvelables, le stockage stationnaire de l’énergie ou permettre des expérimentations avec des bâtiments à énergie positive, voire à l’échelle de quartiers », anticipe l’Ademe [12]. La perspective de ce « cercle vertueux » entre smart grids, compteurs communiquants et électromobilité a grandement contribué à la réputation de viabilité écologique des voitures électriques, de même que la promesse d’une « mobilité du futur » dans laquelle elles entreraient en synergie avec les plateformes d’autopartage en ligne et les véhicules autonomes. Le véhicule électrique et ses promesses sont en réalité fondées sur un programme plus général de numérisation des réseaux et des transports, qui seraient optimisés, comme par une « main invisible », par l’intelligence artificielle et le big data. C’est un projet de société qui se dessine. Et il est polluant.

 

Retrouvez le troisième et dernier volet de notre enquête « Derrière la voiture électrique, l’empire des Gafam ».

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[1Impacto socio-ambiental de la extraccion de litio en las cuencas de las salares altoandinos del Cono Sur, Observatorio de Conflictos Mineros de América Latina, Ocmal, , août 2018, p. 28 et 45.

[2« En France, on n’a pas que des idées, on a aussi du lithium », L’Usine nouvelle 20/02/2019.

[3« The Growing Role of Metals and Minerals in a Low-Carbon Future », Banque mondiale et Extractives Global Programmatic Support, 2017, p. 58. Les majuscules sont dans le texte original.

[4Revue Z no 12, « Trésors et Conquêtes », 2018.

[5L. Castaignède, Airvore ou la face obscure des transports, p. 194 ; Rapport de l’AEE, p. 16.

[6« Chronology of major dam failures », Wise Uranium Project.

[7OFI Asset Management, février 2018.

[8La production de cuivre en 2015 était trois cents fois plus élevée que la production moyenne sur la période 1956-1965 (Bureau des ressources gépologiques et minières, BRGM).

[9« La face honteuse du “métal bleu” », Akram Belkaïd, Le Monde diplomatique, juillet 2020.

[10« Impacts de l’exploitation minière sur l’environnement et les collectivités locales dans la province du Haut-Ogooué : cas de la Comilog à Moanda (Gabon). » Mémoire de fin d’études pour l’obtention du master spécialisé, option : gestion durable des mines, 2010-2011.

[11Ibid., p. 58.

[12« Les potentiels du véhicule électrique », Les avis de l’Ademe, avril 2016, p. 10.

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 Lire aussi : Non, la voiture électrique n’est pas écologique


Source : Célia Izoard pour Reporterre

Photos :
. chapô : Des creuseurs viennent séparer le cobalt de la roche et du sable dans un lac entre les villes congolaises de Lubumbashi et Kolwezi, en mai 2015 (© Federico Scoppa/AFP).
. lithium : Wikipedia (Doc Searls/CC BY 2.0)
. aluminium : Wikipedia (Jesse Allen — NASA Earth Observatory/CC0)



Documents disponibles

  « The Growing Role of Metals and Minerals in a Low-Carbon Future », Banque mondiale, juin 2017.

 

Source : https://reporterre.net/La-voiture-electrique-cause-une-enorme-pollution-miniere

 

vendredi 30 octobre 2020

Au procès des décrocheurs de portraits, on plaide le « désespoir » climatique

Au procès des décrocheurs 

de portraits, 

on plaide 

le « désespoir » climatique

 

23 octobre 2020 / Justine Guitton-Boussion et Tommy dessine (Reporterre)

 


  Jeudi 22 octobre, sept activistes écologistes étaient jugés, en appel, pour avoir décroché des portraits d’Emmanuel Macron de mairies parisiennes. « Vu que les moyens légaux n’avaient pas abouti pour alerter sur la crise climatique, j’ai considéré que je n’avais pas le choix », a assuré l’un d’eux.

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 C’était un procès symbolique. Jeudi 22 octobre, sept activistes écologistes étaient jugés à la cour d’appel de Paris. Ils avaient été condamnés l’année dernière à 500 euros d’amende chacun, pour des faits de « vols en réunion » [1] : ils avaient décroché puis emmené des portraits d’Emmanuel Macron, les 21 et 28 février 2019, dans les mairies du 3e, 4e et 5e arrondissements de Paris. Leur but était alors de laisser un mur vide, « aussi vide que la politique climatique » du président de la République [2]. La décision de ce procès en appel a été mise en délibéré au 10 décembre 2020.

 


 

Dans la grande salle d’audience, les prévenus ont défilé pour faire face à la présidente du tribunal. Un à un, ils ont tous reconnu les faits (comme lors de leur premier procès), et détaillé l’organisation de ces « décrochages ». Très rapidement, la question des vols de portraits présidentiels a laissé place à une problématique bien plus large : comment ces jeunes activistes en sont arrivés là.

« [Pour interpeller les dirigeants sur le dérèglement climatique], j’ai rencontré des élus locaux et nationaux, j’ai fait des communiqués de presse, j’ai organisé et participé à des conférences, a énuméré Étienne Coubard, un des prévenus. Voyant que la situation n’évoluait pas (les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont augmenté de 2,7 % en France en 2018), que tous les moyens légaux n’avaient pas abouti, j’ai considéré que je n’avais pas le choix. J’ai décroché ce portrait pour alerter sur la situation. »

 


« C’est vraiment par désespoir qu’on en arrive à faire ça », a approuvé Alma Dufour, une autre prévenue et chargée de campagne aux Amis de la Terre. Avec ce procès en appel, les militants souhaitaient faire reconnaître leur action, et toutes celles de désobéissance civile en général, comme un moyen d’expression pour interpeller les dirigeants, face à une menace importante.

« On aimerait que le Président respecte les propres lois de la France »

« On s’était engagés à restituer les portraits au moment où Emmanuel Macron tiendrait les engagements qu’il avait pris auprès des Français, au moment de son élection, quand il disait qu’il les protégerait du changement climatique », a précisé Étienne Coubard. Et la présidente du tribunal de lui lancer, d’un ton sarcastique : « Donc, vous ne comptez pas les restituer ? » « Il peut encore changer », a affirmé le prévenu.

D’un ton mi-curieux, mi-agacé, l’avocat général (représentant du ministère public) a garanti aux prévenus qu’il avait bien compris qu’ils souhaitaient interpeller le chef de l’État français, mais qu’il voulait savoir « quels actes forts » concrets ils attendaient. « On aimerait le voir respecter les propres lois de la France, a répondu sobrement Cécile Marchand, chargée de campagne aux Amis de la Terre. La France ne respecte pas sa stratégie nationale bas-carbone, qui vise à atteindre une neutralité carbone d’ici 2050, et qui est un des moyens pour faire respecter les accords de Paris. Et encore, cette stratégie ne concerne que les émissions de GES émises sur notre territoire, et pas celles que nous importons, pour lesquelles nous n’avons même pas de stratégie. »

Après le temps des déclarations des prévenus, est venu le moment des témoignages. Les bras chargés de dossiers, Jean-Pascal van Ypersele, professeur de climatologie à l’université de Louvain et ancien vice-président du Giec, s’est avancé vers la présidente du tribunal. Il a exprimé être « très très inquiet » du dérèglement climatique, thème sur lequel il travaille depuis quarante ans, et qu’il voit évoluer dangereusement d’année en année.

 


Dans une longue et terrible énumération, il a cité ce qu’allait signifier une augmentation du climat de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, si aucune action forte n’était prise politiquement dès maintenant : davantage de vagues de chaleur (comme celles connues ces derniers étés), des périodes de précipitations intenses (à l’image de celle ayant frappé les Alpes-Maritimes début octobre), des incendies de forêts, des glaciers qui fondent... « On n’a absolument pas le sentiment d’urgence qu’on devrait avoir », a-t-il déploré. D’une voix enrouée par l’émotion, il a conclu : « Je comprends cette frustration de constater un décalage entre l’urgence et le manque d’actions. Ces jeunes, je leur dis merci. »

« Il y a la possibilité d’éviter une catastrophe. Il y a "juste" un manque de volonté politique »

Agnès Catoire, membre de la Convention citoyenne pour le climat (lancée par Emmanuel Macron en réponse au mouvement des Gilets jaunes) s’est ensuite avancée pour témoigner. « Nous avons travaillé pendant neuf mois pour transmettre 149 propositions, raconte-t-elle. Nous devions définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 dans un esprit de justice sociale. Emmanuel Macron avait promis de les transmettre sans filtre. »

Pourtant, nombre d’entre elles ont déjà été écartées. Récemment, le président de la République a par exemple balayé la demande d’un moratoire sur la 5G, avant son déploiement. Sans discussion, il a lancé les enchères d’attribution de fréquences au mois de septembre. « J’ai totalement perdu confiance, a confié Agnès Catoire. Alors ces décrochages, ces actes sont importants. Je remercie les décrocheurs, peut-être que sans eux la Convention citoyenne pour le climat n’aurait jamais eu lieu ».

Cécile Duflot, directrice générale de l’ONG Oxfam et ancienne ministre, a également pris la parole. « Nous avons les ressources cognitives, techniques et financières pour agir, a-t-elle garanti. Il y a la possibilité d’éviter une catastrophe. Il y a "juste" un manque de volonté politique. » Elle a salué ces actions de décrochages, qui selon elle, « touchent pile poil au point douloureux : le manque d’action de l’État. » « Quand le pouvoir exécutif est défaillant, le pouvoir judiciaire doit jouer son rôle », a-t-elle poursuivi.

 


 L’avocat général a requis les mêmes peines qu’au jugement en première instance, soit 500 euros d’amende par personne. « Nul ne conteste le danger climatique au ministère public, a-t-il assuré. Ce danger est actuel dans le sens où on peut mesurer dès à présent les changements climatiques. (...) Mais dans une société démocratique comme la nôtre, il existe d’autres moyens d’agir que la désobéissance civile. » Selon lui, les militants écologistes disposent déjà de suffisamment de moyens d’action via leurs représentants et la presse. « Les pouvoirs publics peuvent être entravés par les résistances de l’opinion publique », a-t-il même glissé, comme pour justifier le manque d’actions mises en œuvre jusqu’à présent.

 


« Ce procès est une affaire de symboles, tout le monde le sait, mais la justice ne se désintéresse pas des symboles », a plaidé Me Michaël Bendavid, l’avocat des sept prévenus. Prenant comme exemples des mobilisations d’Act Up — association militante de lutte contre le sida — dans les années 90 et le geste de Rosa Parks en 1955 — une femme noire qui a refusé de laisser sa place à un passager blanc dans un bus —, il a voulu démontrer que les actions de désobéissance civile pouvaient amener à des changements historiques (et bénéfiques). « Même dans une société démocratique, il y a des choses qui ne sont pas adaptées aux dangers ! », a-t-il répondu à l’avocat général.

« Nous vous invitons à prendre une décision courageuse », a-t-il ensuite demandé à la présidente du tribunal, en plaidant pour la relaxe des sept prévenus. La décision a été mise en délibéré au 10 décembre 2020. « Ce sera quasiment cinq ans après la COP21, a fait remarquer Félix Veve, un des militants, à la sortie de l’audience. Des engagements sur le climat avaient été décidés à cette date, et cinq après ils ne sont toujours pas respectés. »

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[1Huit décrocheurs de portraits avaient été jugés le 11 septembre puis condamnés le 16 octobre 2019, mais seulement sept d’entre eux ont fait appel. Un journaliste, soupçonné d’avoir participé à l’action, avait été relaxé. Ce 22 octobre, une des prévenues était absente : ils n’étaient donc que six dans la salle d’audience.

[2D’autres actions de « décrochages » ont également eu lieu dans différentes villes en France, de Strasbourg à Grenoble, en passant par Orléans et Nantes. Ces actions ont donné lieu à une centaine de gardes à vue, presque 90 perquisitions, et une trentaine de procès. Une autre audience de décrocheurs avait également lieu à Strasbourg ce 22 octobre.


Lire aussi : Au procès des décrocheurs de Macron, la désobéissance civile en débat

  • Source : Justine Guitton-Boussion pour Reporterre
  • Dessins : © Tommy Dessine/Reporterre

 

 

Source :  https://reporterre.net/Au-proces-des-decrocheurs-de-portraits-on-plaide-le-desespoir-climatique?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_quotidienne


jeudi 29 octobre 2020

Ouïghours : le Parlement canadien reconnaît un «génocide»

 

Ouïghours : 

le Parlement canadien 

reconnaît un «génocide»


Par Julien Lecot

Devant le Parlement canadien à Ottawa. Photo Geoff Robins. AFP

 

Des députés canadiens ont rendu un rapport parlant de « génocide » des Ouïghours, devenant le premier organisme gouvernemental à retenir ce terme.


Deux ans de travail, plusieurs témoins et activistes entendus, et une conclusion : les Ouïghours sont victimes d’un génocide, orchestré par le gouvernement chinois. Rien de bien nouveau pourrait-on penser, Libération sortait déjà en juillet une série d’articles documentant le virage génocidaire du Parti communiste dans l’est de la Chine. Mais jamais une commission parlementaire d’un pays démocratique n’avait retenu le terme de «génocide» pour qualifier ces faits, jusqu’au communiqué publié mercredi par le sous-comité en charge des droits internationaux de la personne pour la Chambre des communes du Canada.

Dans leurs conclusions, ce groupe d’élus de tous bords politiques dénonce la «variété de stratégies» employées par le régime chinois pour «persécuter les groupes musulmans qui vivent au Xinjiang». Ils relèvent notamment une «détention de masse et des traitements cruels», un recours au «travail forcé», une «surveillance d’Etat généralisée», et enfin des «moyens inhumains contre les femmes ouïghoures» pour «réduire le taux de natalité».

Stérilisation massive

C’est cette entrave aux naissances qui est retenue par le comité comme principal critère de génocide, comme inscrit dans la convention de l’ONU sur la prévention et la répression du crime de génocide. En effet, 80 % des stérilets posés en Chine le sont dans le Xinjiang, alors que la région représente moins de 2 % de la population chinoise. Et, évidemment, ces interventions chirurgicales ne se font pas avec le consentement des femmes ouïghoures.

À lire aussi Ouïghours : «On m’a fait m’allonger et écarter les jambes, et on m’a introduit un stérilet»

«Nous remercions le sous-comité canadien de reconnaître que les atrocités commises contre les Ouïghours constituent un génocide, et d’avoir proposé des actions significatives et concrètes au gouvernement canadien», a déclaré le président du World Uyghur Congress, une organisation internationale militant pour les droits des Ouïghours. Désormais, la balle est dans le camp du gouvernement social-libéral de Justin Trudeau, sommé de réagir par les députés.

Une réaction gouvernementale attendue

Comme le rapporte le quotidien canadien The Globe and Mail, seul le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, s’est exprimé suite à ce rapport en affirmant que le Canada prenait «très au sérieux les allégations de génocide». Il n’a en revanche pas annoncé de sanction, précisant seulement avoir été «profondément perturbé par ces violations de droits humains», et que le pays allait «continuer de travailler en collaboration avec [ses] alliés» ainsi que des «institutions indépendantes».

Que le gouvernement canadien reconnaisse ou non le terme de génocide, le rapport parlementaire ne devrait pas améliorer ses relations avec la Chine. Depuis 2018, et l’arrestation à la demande des Etats-Unis de Meng Wanzhou, la numéro 2 du géant des télécoms Huawei, Pékin et Ottawa sont en froid. La semaine dernière encore, l’ambassadeur de Chine au Canada menaçait ouvertement les exilés canadiens à Hongkong, pendant que Justin Trudeau laissait entendre que les Hongkongais prodémocratie étaient les bienvenus au Canada.

Julien Lecot 
 
 
Source : https://www.liberation.fr/planete/2020/10/22/ouighours-le-parlement-canadien-reconnait-un-genocide_1803195?utm_medium=Social&xtor=CS7-50-&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0J8AGeDFNSWoAOu8_-UrG_JfoHXJFJheGbBVLHdjqDmxkJxQBitk1_BDE#Echobox=1603388043
 
 

mercredi 28 octobre 2020

Monsanto définitivement condamné dans l’affaire de l’intoxication d’un agriculteur

 

Monsanto 

définitivement condamné 

dans l’affaire de l’intoxication 

d’un agriculteur

 

Cette décision ouvre la voie à un épilogue dans ce marathon judiciaire entamé en 2007 et au cours duquel Paul François, céréalier de Charente, a eu gain de cause à trois reprises en justice, dont la dernière fois en avril 2019 à Lyon. 

 

Le Monde avec AFP  

Publié le 21 octobre 2020

 

L’herbicide Lasso de Monsanto est interdit en France depuis novembre 2007, mais il avait été banni du Canada dès 1985, puis en Belgique et au Royaume-Uni en 1992. JOHN THYS / AFP

 

La Cour de cassation a rejeté, mercredi 21 octobre, le pourvoi formé par Monsanto, filiale du groupe allemand Bayer, ce qui rend définitive sa condamnation dans le dossier l’opposant à l’agriculteur Paul François, intoxiqué après avoir inhalé des vapeurs de l’herbicide Lasso. Cette décision ouvre la voie à un épilogue dans ce marathon judiciaire entamé en 2007 et au cours duquel Paul François, céréalier de Charente, a eu gain de cause à trois reprises en justice, dont la dernière fois en avril 2019 à Lyon.

Paul François a été intoxiqué en avril 2004 après avoir inhalé des vapeurs du produit commercialisé par Monsanto. Après plusieurs malaises, il a été longuement hospitalisé et frôlera même la mort. Il assure souffrir depuis de graves troubles neurologiques. Son mal reconnu comme maladie professionnelle, il s’est lancé dans un combat judiciaire pour faire reconnaître la responsabilité du groupe dans son intoxication, demandant plus d’un million d’euros d’indemnisation.

La justice a tranché en sa faveur en première instance en 2012, puis en appel en 2015, mais Monsanto s’est pourvu une première fois en cassation et l’affaire a été renvoyée devant la cour d’appel de Lyon.

L’herbicide Lasso interdit en France depuis 2007

En avril 2019, la société a de nouveau été reconnue responsable du dommage causé à Paul François, cette fois sur le fondement de « la responsabilité du fait de produits défectueux ». Bayer, qui a racheté Monsanto en 2018, a alors formé un deuxième pourvoi devant la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire.

La justice a conclu que le groupe aurait dû signaler le danger spécifique d’utiliser le produit en cas de travaux dans des cuves, mais elle ne s’est pas prononcée sur la toxicité même du Lasso.

L’herbicide est interdit en France depuis novembre 2007, mais il avait été banni du Canada dès 1985, puis en Belgique et au Royaume-Uni en 1992. Après le rejet du pourvoi, l’affaire va vers sa conclusion : dans une procédure distincte, la justice doit dorénavant statuer sur les dommages et intérêts réclamés par l’agriculteur.

Pour voir la vidéo cliquer sur ce lien :  

mardi 27 octobre 2020

Cette semaine à l'Atelier de l'Entonnoir

 


 

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MARDI


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EXCEPTIONNELLEMENT CE MARDI

INCROYABLE CANTINE ANNULEE

Parce que les temps qui courent nous prennent de court, on a besoin d’un temps court pour un bon retour…

En gros, on réfléchit pour accueillir tout le monde dans les meilleures conditions, et on revient très vite, plus hydro-alcoolisés que jamais !!

MERCREDI

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JEUDI


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