Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

lundi 29 février 2016

Mardi 1er mars 21h 'Béliers' au cinéma Le Lido à Prades

On a reçu ça : 

Au Lido
​,​
 à Prades
les Ciné-Rencontres vous proposent
 de voir :


'
Béliers'
une comédie dramatique islandaise de 
Grimur Hakonarson
​.​





​Synopsis​ 
:

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En Islande, dans un petit village isolé, Gummi et Kiddi, deux frères éleveurs de moutons, vivent comme des voisins mais ne se parlent plus depuis une quarantaine d'années. Une vieille brouille sépare en effet les frères, qui remportent tous les prix de la région, grâce un élevage familial qu'ils se partagent depuis toujours. Mais tout est bouleversé quand une maladie frappe le troupeau de Kiddi et attire les autorités sanitaires. Pour éviter toute forme de contamination, tous les troupeaux de la région sont en effet menacés d'abattage...
​'​
 


Positif
​  
par Dominique Martinez

​'​
En toile de fond, les décors, majestueux et simplement constitués de montagnes enneigées et de ciel, sont sobrement filmés dans toutes leurs nuances de gris, de bleu.
​'​


Les Fiches du Cinéma
​ par Alexis Duval

​'​
Avec une certaine grâce, “Béliers” slalome entre chronique réaliste, comédie burlesque et tragédie antique.
​'​


Transfuge
​ p​
ar Frédéric Mercier

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Dans ce film aussi merveilleux que rare, l'étrangeté est émouvante car elle est la marque de la justesse.
​'​


Libération
​ ​
par Gilles Renault

​'​
A la fois hiératique et parcimonieux, l’exercice de survie s’attarde, sans la juger, sur une posture autarcique, réfractaire à la globalisation.
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Première
​ ​
par Gérard Delorme

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Il n’en faut pas plus au réalisateur islandais de ce premier film justement primé à Un certain regard pour poser les bases d’un drame puissant, qui commence comme une comédie grinçante, mais change de registre et ménage des surprises constamment sur un rythme posé mais inéluctable.
​'​


Le Monde
​ ​
par Noémie Luciani

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Un puissant poème rural islandais à la tonalité burlesque mélancolique.
​'​


Télérama
​ ​
par Frédéric Strauss

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Comme ses personnages, ce film a de la gueule. Tout en jouant la chronique villageoise et les querelles de clocher à l'ancienne, le jeune réalisateur, Islandais de souche, déploie une mise en scène actuelle et stylée.
​'​


samedi 27 février 2016

Samedi 5 mars 18h Femmes en lutte Alenya

On a reçu ça :




Objet : CDF66 : journée internationale de lutte des femmes pour leurs droits


Le Collectif Droits des Femmes 66

à l'occasion de 

la Journée internationale de lutte des femmes pour leurs droits

organise 

samedi 5 mars à Alenya (Cave Ecoiffier)



une soirée "Femmes en lutte" en deux temps


* à 18h Table ronde sur le thème "Femmes et migrations"
avec Lola Chevalier, responsable la commission femmes de la FASTI.
A ses côtés, une avocate sera présente pour les aspects juridiques ainsi qu'une militante qui s'occupe de l'accueil des femmes sans papiers.
(salle Danielle Mitterrand)


* à 20h Soirée concert avec Les Fées NoMens,
3 femmes, 3 voix, 3 énergies qui se mêlent en chœur dans un répertoire de musiques actuelles et de chants du monde, un voyage sonore entre douceurs vocales et rythmes chaloupés


Paola Escudero, chanteuse et compositrice

jeudi 25 février 2016

Le Village Des Possibles aura lieu les 4 et 5 juin à Mosset : on recherche des musicos !


Wanted Musicos

Hola, hello, salut, bon dia, buongiorno, kalimera, salam, kia ora !


Comme vous le savez tous (si ce n’est pas le cas ce sera fait !) le forum des possibles sera organisé cette année à Mosset les 4 et 5 juin dans une version revisitée à la Mossetane : « Le Village des Possibles ». L’évènement (organisé les années précédentes à Casteil, Moligt et Fillols) propose des ateliers de pratiques écologiques et sociales (débats – partages – expérimentations) dans l’idée d’apporter aux citoyens des outils et modèles de sociétés alternatifs dans l’espoir de construire un monde réellement démocratique et respectueux de l’environnement.

Dans ce cadre nous avons formés plusieurs groupes dont « nous » (Sophie, Michel et Morgane), le groupe musique, chargé d’animer le festival sur le plan musical. Pour ce faire nous lançons une campagne de recrutement non sélective de musiciens en tous genres (seul, en formation, chorale, expérimental...), motivés de partager avec les passants les plaisirs de la musique, le temps de quelques notes, d’une après-midi, d’une journée, d’une soirée ou même du week-end, youhou !

Dans l’idée, durant les journées du samedi et du dimanche plusieurs petits espaces musique vont être définis, où chacun pourra en fonction de ses disponibilités et de ses envies s’inscrire sur des créneaux horaires déterminés à l’avance. Parallèlement à ça, des groupes déambulation seront également formés. Enfin, le samedi soir, pour clôturer la journée on tape le bœuf (sur le toit !) au château dans une ambiance apéritivement conviviale de fin d’après-midi.

Affiche de présentation à faire tourner svp !!!

Merci pour votre aide et à tout bientôt !

Sophie, Michel et Morgane

mercredi 24 février 2016

Fillols : samedi 27 février Carnaval plus 'Cabaret du fil à retordre' plus dimanche 28 février Thé dansant (sans le thé) de 17h à 20h

Dernière nouvelle ! Dernière nouvelle ! Dernière nouvelle !
Dernière nouvelle ! Dernière nouvelle ! Dernière nouvelle !
Dernière nouvelle ! Dernière nouvelle ! Dernière nouvelle !
Dernière nouvelle ! Dernière nouvelle ! Dernière nouvelle !


Pour cause d'enterrement au village, le défilé du carnaval prévu ce samedi 27 février est repoussé au lendemain, dimanche, 16h00. Rendez-vous sur la place.

En cas de mauvais temps dimanche après-midi, nous reporterons l'affaire au samedi suivant (le 5 mars).

Merci de faire circuler l'information.
Et à très vite au village.

(les autres activités sont maintenues, que ce soir le cabaret du fil à retordre le samedi soir ou le thé dansant du dimanche en fin de journée)


On a reçu ça :  


Bonjour à tous,


LE FOYER LAIQUE DE FILLOLS VOUS PROPOSE


UN BIEN BEAU WEEK-END POUR EN FINIR AVEC LE MOIS DE FÉVRIER :

GRAND CARNAVAL, LE SAMEDI 27 FÉVRIER À 15H30 

Eh oui, l'incontournable carnaval de Fillols, c'est le samedi 27 février à partir de 15h30, rendez-vous sur la place. 

Ah notre légendaire carnaval...  avec son fameux DÉFILÉ, ses chars inimitables (ils seront au nombre de deux !), sa BATUCADA millimétrique, ses enfants tout sourire et son gros bonhomme qui prend le feu... toujours au bon moment. Sans oublier le GOÛTER de gastronomes (auquel vous pouvez contribuer en apportant gâteaux et pâtisseries), pour les petits et pour les grands. 

Alors, pour l'occasion, ne vous défilez pas... DÉGUISEZ-VOUS ! 

**********************************************

CABARET DU FIL À RETORDRE, LE SAMEDI 27 FÉVRIER À 20H00 


SALLE DES FÊTES, 
ENTRÉE EN PARTICIPATION LIBRE

Après un passage fort remarqué au village l'an passé, 
le FIL A RETORDRE est de retour à FILLOLS. 

Voici donc une toute nouvelle soirée CABARET MARIONNETTE,  
avec les compagnies :

Boris et Boris (Ariège), Pile Poil au Millimètre (Toulouse), En Compagnie Imaginaire (Prades), La Petite Vitesse (Planezes), Larbaressort (Pau), le Théâtre Cabosse (Montpellier), Le Petit Cabinet de Curiosité (Perpignan), rythmée au son de Archibald et présenté par Lou'Valmonde.

1h30 de SPECTACLE avec entracte
BAR et RESTAURATION sur place
Tout public (tendance adulte, enfant à partir de 7 ans)

Toute l'info sur 
www.cabaretdufilaretordre.fr




THÉ DANSANT SANS LE THÉ, LE DIMANCHE 28 FÉVRIER 

DE 17H00 À 20H00
SALLE DES FÊTES
ENTRÉE LIBRE

Et c'est en dansant que nous terminerons la fin de semaine, en gigotant que nous achèverons le mois ! Nous invitons pour l'occasion l'association Alchimie (Made in Prada), qui depuis tout récemment propose des SÉANCES DE DANSES, une fois par mois, DE VILLAGE EN VILLAGE. On y écoute de tout (ou presque), on danse avec ou sans cavalier-cavalière, c'est bien entendu GRATUIT et on n'est même pas obligé de boire du thé ! 
Venez donc essayer.

mardi 23 février 2016

Présentation du livre de Georges Lapierre 'Etre Ouragans' à l'Entonnoir vendredi 26 février 18h Prades

On a reçu ça :



Objet : Omnibus- Présentation du livre de Georges Lapierre



L'association OMNIBUS
avec le soutien de Biocoop La Plantula

a le plaisir de vous inviter à une rencontre avec 

Georges LAPIERRE

autour de son dernier livre

Être ouragans. Écrits de la dissidence,

éditions de L'Insomniaque, 2015

avec des dessins de
Ronan OMNES

le vendredi 26 février à 18 h

dans les nouveaux locaux de L'Entonnoir, 


1, rue des Marchands, à Prades

Au programme


Présentation de l'association OMNIBUS
Hommage à Ronan

Présentation du livre et discussion avec l'auteur

Présentation du livre :
 
Être ouragans - Écrits de la dissidence*

Par Georges Lapierre

Dessins de Ronan Omnes, à qui cet ouvrage est dédié


Deux déclarations semblent avoir inspiré le titre de l’ouvrage qui est présenté aujourd’hui. D’abord celle-ci, rapportée dans la préface : « Soyons un tourbillon de vents dans le monde pour qu’ils nous rendent en vie nos disparus. Soyons une vague et emportons ces monstres, noyons-les, ces scélérats qui nous ont fait tant de mal. » Ces mots sont ceux d’un parent de disparu d’Ayotzinapa (massacre des étudiants d’une école normale rurale perpétré par les « forces de l’ordre » dans l’État du Guerrero, au Mexique, fin septembre 2014). Puis celle-là, dans une intervention d’un  délégué du peuple taïno, de l’île de Borikén, devenue Porto Rico, lors de la rencontre des peuples du continent dit américain initiée par les zapatistes à Vícam (État de Sonora) en 2007 : « L’homme blanc ne s’est jamais confronté à toutes les nations indiennes unies. Durant des années, chaque peuple s’est affronté à lui séparément et, même ainsi, nous lui avons fait subir des dommages considérables. Ce furent des batailles individuelles, mais la guerre à venir est celle où tous nos guerriers seront unis du nord au sud, d’est en ouest… Nous croyons que nous devons nous aligner sur les ouragans, les inondations, les blizzards, tornades et tsunamis. » Contre le rouleau compresseur du capitalisme, ces deux déclarations invoquent les forces de la terre, de la mer et du ciel. Elles émanent de peuples dont l’être ne se pense pas séparé de celui des autres peuples, pas plus que des autres êtres vivants, ni de l’eau, de la terre ou du feu. C’est bien là ce que montrent ces « écrits de la dissidence » : que les résistances au capitalisme désormais hégémonique sur la planète viennent principalement de son dehors, des peuples et des zones non encore complètement colonisés par la « peau de grenouille verte » (le dollar, comme l’appelait le Sioux Tahca Ushte (De mémoire indienne, Lame Deer et Richard Erdoes).


Le sous-titre, Écrits de la dissidence, s’explique par la position de l’auteur, lui-même issu du monde occidental, mais allié depuis longtemps des peuples indiens du Mexique, où il vit désormais et partage leurs luttes. (Il ne néglige pas pour autant les résistances de « l’intérieur », les dissidences, justement, même si leur existence dépend de leur capacité à créer ou recréer un « dehors », un extérieur du capitalisme, ce qui, on le conçoit, n’est pas facile en son cœur même.) Mais ce terme de dissidence peut qualifier aussi les luttes « du dehors », dans la mesure où, quelle que soit leur position d’extériorité par rapport au capitalisme, ce dernier règne en maître à peu près partout sur ce que sa pensée pauvre a réduit à un « univers ».

Voici donc un livre que l’on pourrait qualifier de « partisan », si son auteur ne tenait pas à se démarquer nettement de toute politique : « Le monde de la politique est le monde de la “représentation” fictive d’une égalité (l’égalité entre les sujets d’un échange réciproque) à jamais disparue. Les sociétés qui reposent sur une réciprocité génératrice d’égalité sont des sociétés où le politique n’existe tout simplement pas comme sphère séparée de la vie sociale, de l’ensemble des usages réglant les relations entre les gens. » Il s’agit cependant d’un livre politique au sens où Jacques Rancière définit la politique, comme ce qui vient perturber la gestion policière de la société, la soi-disant politique qui n’est rien d’autre qu’une police (La Mésentente, 1995).

En fait, il ne s’agit pas d’un livre, mais de trois « qui forment comme un triptyque ». Regroupés par L’Insomniaque en un seul fort volume, ils s’intitulent respectivement : De la réalité et des représentations que nous en avons ; Six thèses pour une brève histoire du capitalisme des origines à nos jours augmentée de quelques considérations critiques ; enfin L’Expérience mexicaine. Ils explorent les questions suivantes : « Comment saisir notre présent, cette réalité fuyante, souvent inédite, trop familière pour être connue ? Quelles sont les forces en présence ? Comment définir les résistances qui s’opposent à l’avancée, qui semble inexorable, du monde marchand ? »

« […] dans ces trois livres, prévient l’auteur, je m’attache à faire valoir un point de vue opposé à celui des marchands. C’est le point de vue proposé par les sociétés sans État, par les peuples, les tribus, les clans, les bandes, les pirates, les apaches, les blousons noirs, les voyous et autres voyants. Je dis “voyants” car n’importe quel peuple en résistance, n’importe quelle bande de petits voyous de banlieue, sait très bien à quoi s’en tenir sur le monde dominant et sait très bien qu’il y a incompatibilité — qu’il s’agit d’une situation de guerre et qu’il n’y aura pas de trêve. Toute vie collective qui survit encore de-ci, de-là, ou qui cherche à se maintenir ou à se reconstruire, à s’inventer avec ce qu’elle a sous la main, avec ce qui surnage d’un naufrage, entre en guerre. »

Le premier livre déploie « un discours sur la réalité en tant que soi, en tant que réalité de la pensée se réalisant ; [l’auteur] y critique deux concepts qui sont propres à notre représentation du monde et de l’être : celui de nature et celui d’individu ». Dans le deuxième livre, « il s’agit cette fois d’un discours sur l’apparence comme réalité ». Quant au troisième, « il parle de la résistance que les peuples indiens du Mexique opposent à l’avancée du monde marchand […] et se présente comme une chronique des temps présents ». Dans ces trois livres, Georges Lapierre expose comment une pensée, la pensée marchande, cherche à éliminer toutes les autres pensées de la planète — tout en se nourrissant de leur décomposition. En effet, pour lui, toute réalité est d’abord pensée. C’est le propre de l’homme : « Nous avançons que la société est la réalité de la pensée ; l’homme, en tant qu’être générique, en tant qu’être généré par la vie sociale, est l’être de la pensée, la pensée réalisée en lui. La pensée n’est pas une faculté de l’individu de l’espèce humaine, elle est le propre de l’homme, c’est-à-dire d’un être issu de la vie en société. » Cela est arrivé parce que « l’homme a institué une rupture dans l’immédiateté de la relation liant le vivant à son environnement, le vivant puisant dans son environnement ce qui lui est nécessaire, à telle enseigne que la relation est en quelque sorte organique entre les deux, entre la bactérie et sa proie ». Ainsi, l’homme « est né d’une discontinuité, d’une rupture dans le flux qui lie le besoin à sa satisfaction ». De cette rupture dans l’immédiateté besoin/satisfaction naît la médiation — et de la médiation, la pensée de la médiation : « L’homme n’obéit pas à l’instinct mais aux règles fondatrices de la vie sociale, il est l’être des obligations réciproques… » « L’instauration d’une médiation apporte avec elle la réflexion sur soi. La conscience de soi va de pair avec la pratique sociale, elle trouve son origine dans la reconnaissance sociale que nous tirons de cette pratique. La conscience est le ricochet de l’autre et des autres en nous. Cette conscience naît avec le langage (ou le langage naît avec elle) et s’exprime par le langage. La conscience est l’acte de concevoir, avec elle apparaît le concept. C’est le “je suis un être humain” ou le “je suis un homme-chauve-souris” (ce qui revient exactement au même) qui se déclinent dans toutes les langues connues ou secrètes. […] L’être surgit avec le nom, c’est le rêve d’un nom de l’ancêtre de l’homme, l’être humain est celui qui a un ou plusieurs noms et qui entre ainsi avec son nom ou ses noms dans un système de relations. »

C’est pourquoi la pensée existe : comme « réalité de l’agencement des relations entre les gens. Cet agencement des relations entre les gens forme un cosmos, un espace ordonné en sorte que tous communiquent avec tous. Ce cosmos, cet espace où se déploie la communication de tous avec tous, n’est pas ordonné par une pensée qui lui serait préalable, il est la pensée même, il est l’expression de la pensée ; la réalité de l’ordonnancement social (la réalité de la communication entre les humains) est la réalité de la pensée. Nous n’avons pas à chercher plus loin l’origine de la pensée. »

Cela n’empêche pas Georges Lapierre de se demander comment s’est produit cet événement fondateur, la rupture de l’immédiateté et l’apparition conséquente du langage, de la conscience, etc. Loin des explications tristes de la rencontre hostile avec d’autres primates (la guerre de tous contre tous chère à Hobbes) ou utilitaristes (et tout aussi tristes) de l’invention de l’outil qui aurait entraîné un développement inédit du cerveau et des facultés mentales, il nous propose une hypothèse beaucoup plus réjouissante : « J’imagine plutôt un geste plus incongru, du moins pour nous, plus surprenant, celui du don, un primate qui donnerait une banane à son voisin, suivi, quelque temps plus tard, d’un geste tout aussi incongru sinon plus, celui d’un retour. Nous pouvons aussi supposer (l’imagination n’est-elle pas qualifiée de folle du logis ?) en prenant en compte le facteur temps que l’un et l’autre se soient pris au jeu, entraînant dans cette sarabande, dans ce qui allait être la geste de l’humanité, le reste de la bande. Une grande partie de rigolade, en somme. »

Par la suite, au cours de la préhistoire puis de l’histoire, différents modes de pensée se sont réalisés — et se réalisent encore, en différents modes de médiation, de communication, d’échange : en différentes sociétés. On peut les classer en différents types dans lesquels la pensée est plus ou moins séparée, plus ou moins appropriée par une classe de gens ou, au contraire, plus ou moins partagée par l’ensemble des gens. « Aujourd’hui, nous sommes en présence de trois modes de réalisation de la pensée de la médiation donnant trois types d’être collectif : l’être individualiste, l’être théologique, l’être communaliste. L’être individualiste est athée ou alors chrétien régénéré [les ‟born again″ des États-Unis et d’ailleurs, à l’image de George W. Bush], c’est l’être de la séparation. La pensée est son extériorité, comme la pensée de l’espèce est l’extériorité absolue pour l’individu de l’espèce. L’être théologique est l’être religieux, en relation avec une pensée générique confisquée par les clercs. L’être communaliste est celui qui vit au sein d’une communauté de pensée, dans une relation étroite avec l’esprit qui anime la vie collective. » Nous vivons aujourd’hui la situation dans laquelle la pensée de la peau de grenouille verte, une pensée qui se veut unique — alors qu’elle n’est qu’une pensée parmi d’autres, la pensée de l’Un, ce qui fait d’elle une pensée indigente par rapport aux pensées des multiplicités —, a établi sa domination presque absolue et a colonisé la quasi-totalité de la planète. Cette pensée se matérialise dans la marchandise et avant tout dans la marchandise absolue, l’argent.
Elle réduit tous les échanges humains (et les « échanges » des humains avec leur environnement, si l’on peut nommer ainsi le pillage des ressources) à l’échange marchand et soumet chacune et chacun à l’empire de la nécessité (le besoin d’argent). « C’est une erreur de penser, écrit Georges Lapierre dans son deuxième livre, que le capitalisme commence par une accumulation, primitive ou non, de capital, en l’occurrence sous sa forme la plus simple, une accumulation d’argent. Le capitalisme est seulement une idée dans certaines têtes qui s’impose avec de plus en plus de force et de violence pour occuper peu à peu toutes les têtes. Ce que les idéologues appellent l’accumulation de capital n’est qu’une accumulation de force et de puissance, le mouvement d’une pensée en quête d’universalité : le pouvoir pour une pensée, pour une idée, d’être effective, c’est-à-dire de se réaliser. Le capital est seulement la prise d’ascendant d’un point de vue, en l’occurrence celui des marchands, sur d’autres conceptions de l’échange. » Finalement, le capitalisme, ou la pensée du marchand, est le mode de réalisation de la pensée de la médiation qui, en matérialisant cette médiation dans la peau de grenouille verte, et en soumettant l’ensemble des hommes au besoin d’argent et au travail en vue de s’en procurer, a supprimé toute autre médiation et nous ramène au stade de la vie dépourvue de pensée, telle que la vivaient les primates jusqu’à la découverte du don.

Comment en est-on arrivé là, c’est ce que se demande Georges Lapierre dans le deuxième volet de son triptyque, Six thèses pour une brève histoire du capitalisme. Ce qui a donné sa force au capitalisme, et qui lui a finalement permis de soumettre presque toute l’humanité à sa dynamique, c’est d’abord cette sorte de bombe atomique mentale qui a désintégré tout le tissu de relations de sujet à sujet qui existait — et existe encore ici et là — dans les sociétés sans État. Comme on l’a déjà vu, les sujets n’étaient pas seulement des hommes ou des femmes, mais aussi tout ce qui les entourait, tout ce qui faisait partie de leur « soi » — plantes, animaux, éléments… Dans la société capitaliste, la dynamique marchande a, depuis le XIIIe siècle environ, progressivement tout transformé en marchandises, c’est-à-dire en objets. Georges Lapierre avance que ce processus trouve sa matrice dans la société grecque antique, où le fameux « miracle » de l’invention de la cité, avec sa politeia, s’est produit sur le fondement de l’esclavage, soit un rapport entre des citoyens-sujets et des esclaves-objets. « Nous sommes trop immergés dans notre civilisation pour prendre la mesure exacte d’un tel bouleversement. Pour la première fois toute une organisation sociale se fonde sur les oppositions sujet/non-sujet, pensée/non-pensée, citoyens/esclaves, humain/non-humain, culture/nature. 
L’extériorité fait irruption à l’intérieur du soi, dans l’intériorité du soi, dans son intimité, comme partie constitutive du soi. Le concept de nature n’exprime tout compte fait qu’un rapport social. Le seul contenu donné à cette extériorité, qui se trouve à l’intérieur du soi, est l’asservissement. » C’est cette capacité d’objectivation qui a donné l’avantage au capitalisme dans ses confrontations avec les autres mondes. Les sociétés sans État, d’abord : modes de réalisation de la pensée fondés sur des relations de sujet à sujet (y compris entre humains et non-humains), elles virent les nouveaux arrivants, aussi étranges qu’ils fussent (leur peau était pâle, ils apparaissaient montés sur des animaux inconnus, leur langage était incompréhensible et leur odeur inouïe), comme des sujets — et donc comme des êtres dignes de respect, et, en conséquence, leur offrirent cadeaux de bienvenue et hospitalité. On sait comment les traitèrent les colons blancs. « La société marchande, chrétienne et d’origine occidentale sait très bien quel est son ennemi dans son entreprise de colonisation de la planète : “Notre sûreté dépend de l’extermination des Indiens. Nous devrions, afin de protéger notre civilisation, insister encore et débarrasser la Terre de ces créatures indomptées et indomptables. Ces mots d’un député nord-américain à la fin du XIXe siècle ont été mis en pratique sur tous les continents à mesure que s’étendait le front d’une guerre sociale devenue universelle et exigeant la complète destruction de l’autre, son anéantissement. » Quant aux sociétés théocratiques ou théologiques, où l’État des clercs prétendait encore régir l’activité marchande, elles ont succombé à leur tour sous les coups de boutoir de la marchandise, d’autant plus facilement qu’elles n’offraient guère de perspectives enthousiasmantes à leurs citoyens — telle l’URSS disparue après la chute du mur de Berlin en 1989.

Engagé depuis des années aux côtés des peuples indiens du Mexique qui luttent afin de préserver leurs territoires et leurs modes de vie, Georges Lapierre, malgré un certain « pessimisme de l’intelligence », parle dans son troisième livre de ces luttes avec « l’optimisme de la volonté » (Antonio Gramsci). Il y rend compte aussi de ses précieuses observations sur le « mode de vie actuel » de ces peuples, lequel, défini par le terme de « communalité », constitue déjà en lui-même une forme de résistance. Un chapitre est consacré à cette communalité, traduction du terme comunalidad : il s’agit d’un « concept inventé par Floriberto Díaz Gómez et Jaime Martínez Luna pour désigner le mode de vie d’une communauté indienne, pour le premier celle de Tlahuitoltepec, communauté ayuujk (mixe) de la Sierra Norte, pour le second, celle de Guelatao, communauté binnizá (zapotèque), elle aussi de la Sierra Norte ». Georges Lapierre nous adresse ici un avertissement important : les membres de ces communautés ont eux-mêmes des termes pour désigner leur mode de vie — comunalidad n’est qu’une tentative de « traduction en espagnol de concepts exprimés en langue vernaculaire. Ce qui est directement vécu, le contenu implicite du mot dans la langue vernaculaire, disparaît dans ce passage dans un autre mot, dans une traduction ; et ce passage dans un autre mot est aussi bien le passage dans un autre monde ou dans une autre réalité, la nôtre, ou réalité du monde occidental, chrétien et capitaliste. Le contenu de ce concept doit alors être explicité et décrit, il n’est plus donné (ou si peu) par l’expérience, mais approché par l’imagination. Ce qui est une réalité dans le monde indien devient une utopie dans le monde occidental, chrétien et capitaliste… ou une nostalgie ».

Cette recherche qui a abouti au terme de comunalidad et qui a commencé dans les années 1980 dans la Sierra Norte a été poursuivie jusqu’à aujourd’hui, entre autres par la mise en place en divers lieux du Mexique d’« ateliers de dialogue culturel » : une méthodologie qui vise « à la conscience de soi : il s’agit de prendre conscience des valeurs, des pratiques, des connaissances, des croyances sur lesquelles repose (…) une vie sociale en résistance ». Attention : « Il ne s’agit pas d’une conscience de soi en tant qu’individu, comme on pourrait le penser, mais de la conscience de soi en tant que peuple, en tant que société organisée selon un certain mode et dans un certain esprit. » Finalement, cette recherche et son prolongement dans les ateliers de dialogue culturel ont permis de comprendre et de décrire la communalité, soit « ce qui définit la forme de vie et la raison d’être des peuples indiens ». Selon Floriberto Díaz, elle est composée de « cinq éléments fondamentaux : 1) la Terre comme mère et comme territoire ; 2) le consensus en assemblée pour la prise de décision ; 3) le service gratuit comme exercice de l’autorité ; 4) le travail collectif comme activité de récréation ; 5) les rites et cérémonies comme expression du don communal ». Le troisième livre développe de façon détaillée ces cinq éléments fondamentaux.

Bien sûr, ces formes de vie sont menacées. « La pression du monde marchand se fait de plus en plus sentir. Peu à peu les communautés perdent les moyens de leur indépendance, les ressources de leurs territoires sont accaparées avec violence par des entreprises nationales ou internationales. (…) Pourtant cette autonomie en péril, moribonde, a encore une réalité, elle n’a pas totalement disparu, dissoute dans le vaste monde du shopping comme chez nous. » Ce sont les luttes pour sa préservation et/ou sa renaissance que raconte ce troisième livre, y compris, bien sûr, la lutte zapatiste — du moins quelques aperçus de cette lutte, tels qu’ils ont été vécus par l’auteur. Les informations sur ces luttes sont facilement disponibles (cf., entre autres, le site Internet La Voie du jaguar).

Une dernière précision de Georges Lapierre : « Le livre est le résultat d’une dispute où sont convoqués les vivants et les morts et dans lequel l’auteur n’est en fin de compte que le médiateur du moment ; il ne fait, et c’est là son rôle, que donner un sens au débat : il le met en perspective afin qu’il puisse reprendre et se poursuivre dans un futur encore indéterminé. »

(D’après le magazine en ligne LundiMatin)

*Editions de L’Insomniaque (608 pages), 2015.

lundi 22 février 2016

NDDL : Rassemblement samedi 27 février / Chanson "C'est nous les zadistes"


Après la décision judiciaire d'expulsion des paysans historiques de Notre-Dame-des-Landes.

Paroles

Pour planter la loi du plus fort Vinci nous frappe jusqu'à la mort
L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Ça bousille le climat au nom de la croissance
Cet aéroport, c'est une mise à mort

Pour des histoires de pognon l'état nous cagoule de béton
L'aéroport, ça viole la nature
Et nous pauvres humains on crève sous les carbures - R

Vous imposez l'état de droit qui nous condamne d'être hors la loi
Qui nous assomme d'utilité publique
La France ne connait plus la loi démocratique - R

Mais votre monde renaîtra quand votre business agonisera
Allons semer sur nos ZAD fécondes
Et nourrir les migrants qui cherchent un nouveau monde
C'est nous les zadistes on chante on résiste

dimanche 21 février 2016

MOULES FREAKS / expos et concert / samedi 12 mars aux 9 Caves (Banyuls)



CA VA ETRE DE LA BOMBE.

Avec en EXPO vernie à 19h, à coup de vin nature et autres régalades :
* la collection du MIMP (Musée Internationale de la Moule Peinte)
* WonderSaintes et Femmes Multitâches, dessins de Géraldine Stringer
* Les pieds dans les étriers, dessins de Doublebob et texte de MaDum.
et peut-être quelques surprises...

Des moules-frites pour repas et des bouteilles magnifiques. Réservation souhaitée aux 9 caves (04 68 36 22 37).

Et en CONCERT à 21 h :
* OSCAR, ukulele et batterie "rocanrol" à fond.

AUX 9 CAVES, à BANYULS, 56 avenue du Général de Gaulle.


Faites tourner, venez, descendons de nos montagnes, dansons et ouvrons grand les yeux, petit déjeunons sur la plage, le poing serré...


Pour l'Atelier autonome du livre
2 route du col de Jau 66500 Mosset
www.atelierautonomedulivre.org

samedi 20 février 2016

Des nouvelles des forages de Casteil et de l'enquête publique sur leur bien-fondé

Nous avons reçu ça :

Bonsoir,

C'est avec un plaisir non dissimulé que nous vous convions à prendre connaissance du rapport de la Commissaire-enquêteur qui a organisé l'enquête publique sur le bien-fondé des forages à Casteil.
Qu'il nous soit permis ici, de la remercier pour l'accueil qu'elle a réservé aux personnes qui se sont déplacées pour lui faire part de leurs remarques, pour son ouverture d'esprit ainsi que pour le sérieux qu'elle a mis à élaborer un tel document.

Vous constaterez qu'elle a émis deux avis défavorables à l'encontre ces dossiers et bien que nous ne pouvons préjuger des suites que la préfecture donnera à ceux-ci, nous ne pouvons qu'être satisfaits de la tournure que prend cet événement.

Notre article et les liens utiles (Rapport de la Commissaire-enquêteur et réponse du président du Sivom) : http://leprintempsdecasteil.blogspot.fr/2016/01/forages-o-desespoir-o-sivom-ennemi-nai.html 
Bonne lecture et à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Pour Le Printemps de Casteil
Le président,

Jimmy Dobbs

vendredi 19 février 2016

"Frankenfish" : le premier saumon génétiquement modifié arrive sur le marché américain

"Frankenfish" : le premier saumon 
génétiquement modifié arrive 
sur le marché américain


Notre Planète Info -22 janvier 2016, 14 h 41

© notre-planete.info

Pour la première fois, les autorités sanitaires américaines ont autorisé la
consommation d'un saumon génétiquement modifié, premier animal
transgénique à arriver dans les assiettes des Américains, malgré l'opposition
d'associations de consommateurs qui craignent de ne pouvoir faire la
différence avec un saumon d'élevage.


Après 20 ans de débats, le 19 novembre 2015, l'Agence fédérale des médicaments et de l'alimentation étasunienne (FDA, Food and Drug administration) a finalement considéré que le saumon génétiquement modifié de l'entreprise AquAdvantage était aussi sain pour la consommation humaine qu'un saumon non transgénique.

Ce saumon, développé par AquaBounty Technologies (dont l'actionnaire principal est the Intrexon Corporation), a été modifié pour bénéficier des avantages suivants par rapport à un saumon d'élevage :

* il grandit 4 fois plus vite. Il peut ainsi atteindre sa taille adulte au bout de 16 à
18 mois, au lieu de 30 mois pour un saumon de l'Atlantique ;

* il nécessite 20% de nourriture en moins ;

* il ne nécessite aucun antibiotique ;

* il résiste mieux au froid et peut donc grandir toute l'année.

Ce saumon qui n'existe donc pas dans la nature, est un saumon de l'Atlantique
(Salmo salar) dans lequel on a ajouté un transgène capable de produire une protéine antigel de la loquette d'Amérique (Macrozoarces americanus), et un gène de l'hormone de croissance du saumon quinnat (Oncorhynchus tshawytscha).

"Après une rigoureuse et exhaustive évaluation scientifique, la FDA est arrivée à la conclusion que le saumon AquAdvantage est sain à manger autant qu'un
saumon atlantique non génétiquement modifié et aussi nutritif
", indique la FDA.
Un avis qui n'est partagé par tous alors qu'une étude publiée en 2002 dans la revue American Society of Animal Science, indiquait que l'introduction d'une hormone de croissance engendrait davantage d'animaux diabétiques.

C'est une première dans le monde de l'agro-alimentaire :
il s'agit du premier animal transgénique autorisé pour la consommation humaine.

En effet, d'autres animaux génétiquement modifiés avaient déjà été autorisés comme des poissons d'aquarium et le moustique transgénique pour lutter contre la dengue au Brésil, mais ils ne sont pas destinés à être consommés.

Ce saumon, propriété de la société AquaBounty Technologies, ne peut être élevé
qu'à terre, dans des bassins d'éclosion fermés, dans deux installations spécifiques
au Canada et au Panama, précise la FDA, excluant un élevage aux Etats-Unis.

Cette décision arrive après des années de controverse : de nombreuses voix
s'étaient élevées pour dénoncer les risques tant environnementaux que sanitaires.

"Lors des consultations liées à la procédure d'autorisation, la FDA a reçu plus de
deux millions de messages opposés à l'autorisation de ce saumon transgénique. Et plusieurs états étasuniens avaient souhaité l'interdire sur leur territoire, comme la Californie ou l'Alaska. Même autorisé, ce saumon aura sans doute du mal à se
vendre... à condition qu'il soit étiqueté, bien sûr, ce qui n'est le cas ni aux États-Unis ni au Canada..." précise Christophe Noisette, président de l'association Inf'OGM qui ajoute que "plusieurs acteurs économiques, comme Subway, Whole Foods, Trader Joe's ou Kroger, avaient décidé que même autorisés ils ne le commercialiseraient pas." Dernièrement, CostCo, deuxième plus grand détaillant étasunien a annoncé qu'il refuserait de commercialiser ce « Frankenfish » ajoute Inf'OGM.

De plus, des associations de défense des consommateurs estiment qu'il est dangereux à la fois pour la santé et pour la biodiversité si il était introduit dans le
milieu naturel. La FDA a fait valoir à cet égard que le saumon AquAdvantage était « stérile et que donc, s'il devait par le plus grand des hasards s'échapper, il ne pourrait pas se reproduire ou établir de populations à l'état sauvage ».

Les associations avaient aussi réclamé que ce saumon soit étiqueté mais, selon la loi américaine, ceci n'est requis que lorsqu'il y a « une différence matérielle tel qu'un profil nutritionnel différent » entre le produit transgénique et le produit naturel similaire. Or, « dans le cas du saumon AquAdvantage, la FDA n'a pas trouvé de différences », mais publié des recommandations pour un éventuel étiquetage. En l'absence de label et pour éviter de manger du saumon transgénique, les consommateurs peuvent toujours acheter du saumon sauvage, a suggéré un représentant de l'Agence. Ce qui signifie donc qu'un consommateur américain qui achète du saumon d'élevage risque d'acheter, sans le savoir, du saumon transgénique.

Dans tous les cas, en janvier 2016, la Cour fédérale canadienne a considéré que
l'autorisation de la production d'œufs de saumon transgénique sur l'île du Prince
Edward était « raisonnable ».

L'association The Consumers Union s'est dite « extrêmement déçue par la décision ». Le scientifique Michael Hansen a lui affirmé que « les consommateurs méritent de savoir quel type de nourriture ils achètent, et sondages après sondages une immense majorité nous a fait savoir qu'ils voulaient un étiquetage de la nourriture OGM ».

Certains scientifiques sont au contraire bien plus enthousiastes et mettent en avant les bénéfices pour l'environnement.
Pour William Muir, professeur de génétique à l'université de Purdue, cette décision est "tout à fait gagnante-gagnante pour l'environnement, les consommateurs et le processus" d'évaluation des données de ce poisson, car "il n'y a pas de preuves crédibles que ces poissons posent un risque, soit pour la santé humaine, soit pour l'environnement".

"C'est très encourageant de voir que le processus d'évaluation des risques a été
enfin terminé et que l'utilisation de la génétique pour améliorer l'élevage puisse
avancer", s'est aussi félicité Helen Sang, professeur de biologie au Roslin Institute à l'université d'Edimbourg en Ecosse.

Bientôt du saumon transgénique en France ?

La France est le premier importateur mondial de saumon : en moyenne, un Français consomme 2,3 kg de saumon par an, qui provient principalement des élevages de saumons norvégiens, controversés. Il est donc tout à fait envisageable que le saumon transgénique débarque dans nos rayons.
Depuis début 2004, l'Union européenne impose que tous les produits alimentaires
préemballés contenant plus de 0,9% d'OGM soient étiquetés. Si un tel saumon
devait franchir nos frontières, il devrait donc porter la mention "issu d'OGM".
Toutefois, rappelons que la viande, le lait et les oeufs d'animaux nourris avec des
éléments transgéniques sont exemptés de ce label. Or, selon Greenpeace, "plus de 80 % des OGM sont destinés à l'alimentation des animaux d'élevage. On nourrit avec du maïs et du soja transgéniques les vaches, les porcs ou les volailles à partir desquels on prépare des aliments (laitages, charcuterie, plats cuisinés, etc.). Elle permet aux OGM de s'introduire dans nos assiettes à notre insu, et donc de s'imposer dans l'alimentation en dépit de l'opposition massive des consommateurs !".
Ainsi, les Français qui mangent de la viande, de oeufs et/ou boivent du lait non
issus de l'Agriculture Biologique, consomment déjà des OGM...

Mais la bonne question reste en suspend : ce saumon transgénique répond-il à un
besoin et présente-t-il un avantage significatif pour nos sociétés ? C'est l'interrogation d'économistes et de juristes de l'université de Duke dans la revue Science...

Sources
* FDA Has Determined That the AquAdvantage Salmon is as Safe to Eat as
Non-GE Salmon - FDA

* États-Unis – Premier OGM au monde autorisé à la consommation : le saumon
- Inf'OGM

* Victory for Frankenfish and for Mother Earth: Column - USA Today

* Première mondiale : le saumon OGM pour les étasuniens sera produit au
Canada et au Panama - Inf'OGM

Auteur
Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservés


jeudi 18 février 2016

Gilles-Eric Séralimi : risques des OGM donnés aux vaches



Ajoutée le 26 janv. 2016

Suite à la publication de son étude concernant l'impact du maïs BT176 (produisant une toxine BT) sur la santé des vaches, basée sur les données récoltées pendant 5 ans sur les 70 vaches d'une fermier allemand, et à la conférence de presse qu'il a donné au parlement européen avec Michèle Rivasi et José Bové, Gilles-Eric Séralini explique brièvement ses résultats et ce qui en découle concernant la nécessaire évaluation des OGM.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=TMMLmVAgDVg

mercredi 17 février 2016

Le cobalt des smartphones et voitures électriques extrait par des enfants

Le cobalt des smartphones 

et voitures électriques 

extrait par des enfants





PAR 

Composant essentiel des batteries de nos smartphones, tablettes et voitures électriques, le cobalt provient en grande partie des mines situées au sud de la République démocratique du Congo (RDC). Selon les estimations, le quart du cobalt exporté provient de mines artisanales, dans lesquelles les mineurs utilisent des outils très rudimentaires pour creuser et extraire le précieux métal. Ils travaillent sans aucune protection, exposant leurs peau et leurs poumons aux poussières très irritantes du cobalt. Creusés à mains nues, sans matériel adéquat et sans précautions, les puits et galeries s’écroulent régulièrement, ensevelissant les travailleurs. Des dizaines de morts sont signalées chaque année. « Les mineurs ont tellement peur que nombre d’entre eux s’alcoolisent pour se donner du courage », souligne un rapport sur la filière cobalt publié ce 19 janvier par Amnesty international et l’Observatoire africain des ressources naturelles (Afrewatch).

Intitulé « Voici pourquoi nous mourrons : les violations des droits humains dans le commerce globalisé du cobalt en RDC » [1], le document présente les témoignages recueillis sur place en avril et mai 2015. « Nous avons tous des problèmes aux poumons, et mal partout dans notre corps », rapporte Joséphine, 33 ans, mère de cinq enfants. Les enquêteurs ont rencontré une petite centaine de mineurs, dont plusieurs enfants. Ils sont plusieurs milliers à trimer 12 heures par jour, pour gagner un ou deux dollars [2]. Certains enfants trient le cobalt, en surface. D’autres descendent dans les boyaux sans air et sans lumières, parfois pendant 24 heures d’affilée. Vivre et travailler dans le secteur des mines expose en plus les enfants à la violence des adultes : nombre d’entre eux rapportent avoir été frappés. Il y a aussi des violences sexuelles, qui concernent également les femmes.




Qui achète le cobalt de RDC ? D’après le rapport d’Amnesty international et Afrewatch, le principal client des marchés congolais est une entreprise chinoise, la Congo Dongfang Mining (CDM), filiale détenue à 100 % par le géant chinois de l’exploitation minière Zhejiang Huayou Cobalt Ltd (Huayou Cobalt). La multinationale fournit ensuite le cobalt « à trois fabricants de composants de batteries lithium-ion », en Chine et en Corée du Sud [3]« Ces trois fabricants ont acheté pour plus de 85 millions d’euros de cobalt à Huayou Cobalt en 2013. À leur tour, ceux-ci vendent leurs composants à des fabricants de batteries qui affirment fournir des entreprises du secteur de la technologie et de l’automobile, notamment Apple, Microsoft, Samsung, Sony, Daimler et Volkswagen », décrit le rapport. Contactées par les ONG, certaines de ces entreprises ne savent même pas d’où vient le cobalt dont elles se servent. Elles semblent se désintéresser des conditions dans lesquelles le matériau est extrait [4].

« En raison des risques pour la santé et la sécurité, l’extraction minière est l’une des pires formes de travail des enfants. Comment des entreprises dont les profits à l’échelle mondiale se montent à 125 milliards de dollars (115 milliards d’euros) osent-elles affirmer qu’elles sont incapables de vérifier d’où proviennent des minerais essentiels à leur production ? », s’insurge Mark Dummett, spécialiste de la responsabilité des entreprises en matière de droits humains à Amnesty International. « Des millions de personnes bénéficient des avantages des nouvelles technologies, sans se préoccuper de la manière dont elles sont fabriquées. Il est temps que les grandes marques assument leur part de responsabilité dans l’extraction des matières premières qui rendent leurs produits si lucratifs. »

Amnesty International et Afrewatch demandent aux multinationales qui intègrent des batteries lithium-ion dans leurs produits, d’enquêter pour déterminer si le cobalt est extrait dans des conditions dangereuses ou en recourant au travail des enfants, et de renforcer la transparence quant à leurs fournisseurs. « Les entreprises ne doivent pas se contenter d’interrompre une relation commerciale avec un fournisseur ou de décréter un embargo sur le cobalt de la RDC parce que des risques en termes de droits humains sont identifiés dans la chaîne d’approvisionnement, précise Mark Dummett. Elles doivent agir en vue de remédier aux souffrances endurées par les victimes d’atteintes aux droits humains. »

Photo : © Amnesty international

Notes

[1] « This is what we die for : Human rights abuses in the Democratic Republic of the Congo power the global trade in cobalt »

[2] Selon l’UNICEF, en 2014, environ 40 000 enfants travaillaient dans les mines dans le sud de la RDC, dont beaucoup dans des mines de cobalt.

[3] Ningbo Shanshan et Tianjin Bamo en Chine, et L&F Materials en Corée du Sud

[4] Les 16 multinationales examinées dans le rapport sont Ahong, Apple, BYD, Daimler, Dell, HP, Huawei, Inventec, Lenovo, LG, Microsoft, Samsung, Sony, Vodafone, Volkswagen et ZTE.

Source : http://www.bastamag.net/Des-milliers-enfants-travaillent-pour-nos-smartphones-et-voitures-electriques