Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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jeudi 30 mars 2017

Rassemblement Train Jaune - Samedi 1er avril de 10 à 12 h en gare de Villefranche

URGENCE !
Menaces de filialisation/privatisation du Train Jaune !
A l'appel des cheminots de Villefranche :

RASSEMBLEMENT 
TRAIN JAUNE 
samedi 1er AVRIL de 10h à 12h en gare de Villefranche

Depuis plusieurs mois, les mobilisations des usagers et des cheminots se sont traduites par des avancées considérables pour l’avenir de la ligne de Cerdagne.
Mais aujourd’hui, les menaces sont bien réelles car la direction de la SNCF, qui profite d’une période électorale favorable, poursuit la même logique libérale et s’empresse de créer un établissement Train Jaune (au 1er avril 2017) avec son personnel dédié et déconnecté des autres TER d’Occitanie (de nombreuses suppressions de postes sont prévues sur Villefranche).

Pour la CGT, cette réorganisation s’apparente à une privatisation rampante.
En 2013 déjà, usagers et cheminots s’étaient rassemblés en gare de Villefranche afin d’alerter la population des menaces de privatisation via une société d’économie mixte (SEM).
Les cheminots avec la CGT ont depuis toujours défendu avec force les lignes de Perpignan à La tour de Carol et portent un projet de développement ferroviaire et industriel pour le Service Public et l’aménagement de la vallée de la têt et des Pyrénées-Catalanes.

- Maintien dans la convention TER
- Investissements (infrastructure et rénovation du matériel dans les ateliers SNCF)
- Horaires et correspondances
- Tarification
- Ouverture de gares et ré-humanisation

Ce projet est la pierre angulaire de la démarche CGT et un point d’appui incontournable au rassemblement des usagers, élus locaux et des cheminots.

Face à la menace que représente la création de l'établissement Train Jaune et le risque de filialisation/privatisation, les cheminots de Villefranche, réunis en assemblée générale, appellent les citoyens, les élus locaux et toutes la CGT à se rassembler le samedi 1er avril 2017 en gare de Villefranche.

MOBILISONS-NOUS







Villefranche, mardi 28 mars 17
Objet : lettre ouverte Train Jaune


La direction de la SNCF sabote le Train Jaune

Depuis plusieurs mois, le Train Jaune est au centre de toutes les attentions.
Les mobilisations des usagers et des cheminots se sont traduites par d'importantes avancées pour l’avenir de la ligne de Cerdagne.

Le 20 février, près de 200 personnes ont accueilli Carole DELGA dans les ateliers SNCF de Villefranche. La présidente de région a pris l’engagement d’investir 9M€ sur la voie et le matériel roulant, le maintien du Train jaune dans la convention TER, ainsi que la mise en place d’un schéma directeur pour déterminer collectivement l’avenir du Train jaune et du territoire.

La CGT apprécie fortement ces engagements. Néanmoins lors de cette rencontre, CGT et cheminots ont exprimé leurs inquiétudes et leur opposition concernant la création d’un établissement spécifique Train jaune par la direction de la SNCF. Prévu le 1er avril 2017, cette réorganisation s’apparente à une privatisation rampante, projet sur lequel travaillait l'ex-directeur de la région SNCF.

En 2013, usagers et cheminots s’étaient rassemblés en gare de Villefranche afin d’alerter la population des menaces de privatisation via une société d’économie mixte (SEM).

Aujourd’hui, la direction SNCF poursuit la même logique libérale et s’empresse de créer « l’établissement Train Jaune » avec son personnel dédié et déconnecté des autres TER d’Occitanie.

Il parait évident que la SNCF organise sa propre concurrence dans les transports pour abaisser les conditions sociales des salariés du transport, instaurer la polyvalence entre missions de conduite et taches commerciales au détriment de la sécurité des circulations et de la qualité de service.

En région parisienne, la création par la direction de la SNCF, d’une filiale de droit privé baptisée TRANSKEO pour assurer l’exploitation de cette ligne T11, pourtant confiée par le STIF, inquiète particulièrement les usagers et les cheminots.

Demain, qui empêchera la SNCF de filialiser le Train Jaune via TRANSKEO puis le privatiser !

Sur ce sujet, la présidente de région n’a pas souhaité s’opposer à la direction de la SNCF prétextant que l’organisation de la production à la SNCF n’est pas de son ressort.
Par ailleurs, ce même jour, le conseil régional faisaient état qu’aucun poste ne serait supprimé sur Villefranche.

Or, le 1er avril, 5 postes de contrôleurs seront supprimés sur Villefranche.
D’autres suivront dans tous les services au fur et à mesure de la mise en place de l’établissement. (Traction, vente, matériel, agents circulations et brigades voies)
A quelques semaines du renouvellement de la convention TER, usagers et cheminots sont devenus les dommages collatéraux d’une négociation entre la direction de la SNCF et la région Occitanie.

L’exemple le plus frappant est très certainement la rénovation du matériel Train Jaune à l’identique puisque la région Occitanie a choisi de rénover le matériel Train Jaune dans les ateliers SNCF de Villefranche et Béziers et que la direction de la SNCF fait tout son possible pour fermer les ateliers de Béziers et transférer l’ensemble de la charge de travail à Villefranche qui est dans l’incapacité de la recevoir.

Ce sabotage industriel aura de graves conséquences sur la production ferroviaire dès cet été et conduira à l’abandon du projet de rénovation du matériel Train Jaune au détriment de l’achat d’un autre matériel neuf (type Z150) et de l’emploi.

Face aux manigances de la direction SNCF, l'arrêt du projet de la direction avec la tenue d'un moratoire d'un an s'imposent à tous ! Comment accepter que des millions de deniers publics soient affectés au fonctionnement du TER "Train Jaune" sans que les uns et les autres n'aient aucun droit de regard et d'opinion sur l'affectation de cet argent, à fortiori s'il s'avère être contre l'intérêt général.

Ce lundi 27 mars, appuyé par l’étude SECAFI, les élus du comité d’entreprise des cheminots de la région de Montpellier se sont prononcés défavorablement sur la création de l’établissement Train Jaune.

Aujourd’hui d’autres choix sont possibles !

Les cheminots avec la CGT et les Usagers portent un projet de développement ferroviaire et industriel pour le Service Public et l’aménagement des Pyrénées-Catalanes avec la réalisation d’investissements dans le matériel roulant et l’infrastructure, la création d’emplois avec notamment la réouverture de gares et la mise en place de tarifs et horaires en réponse aux besoins des usagers.

Face aux menaces de privatisation et de destruction de l’emploi, le Syndicat CGT des cheminots de Villefranche appelle les citoyens et les usagers à un rassemblement le samedi 1er avril 2017 à 10h en gare de Villefranche.

Julien BERTHELEMY
Secrétaire général du syndicat CGT
06 45 19 60 64

mercredi 29 mars 2017

Fillols - VENDREDI, CINÉ TCHATCHE + PERF' ELECTRO

Le Foyer Laïque de Fillols présente :


le collectif La France Entière
EXPÉRIMENTE à FILLOLS

(film / rencontre / performance)

LE VENDREDI 31 MARS
(salle des fêtes)

20H00 :  Ouverture des portes

20H30 : PROJECTION DU FILM : ALLELUIA
un documentaire de Jean-Baptiste Alazard (2016 / 59 minutes)
Il y a un vieux qui nous regarde, là-haut, depuis les montagnes…
On dirait qu’il vit comme avant alors qu’en fait il vit comme après.


Suivi d’une RENCONTRE avec le RÉALISATEUR

22H00 : PEDILUVE BANQUISE + projections live
(duo dadaïste aveyronnais de musique électronique improvisée… à tendance jamaïcaine)


ENTRÉE : PARTICIPATION LIBRE

mardi 28 mars 2017

La solidarité n'est pas un crime : Cédric Herrou de la vallée de la Roya écrit...



Breil sur Roya 03h54,

Réveillé par un gosse de 6 ans et sa mère, tous deux arrivants à pieds, de nuit sous la pluie depuis l’Italie. Une part de peine de les voir une part de réconfort de les savoir à l’abri et une part d'ironie ; ces deux ont réussi à ridiculiser l'armée, la Paf, la gendarmerie et cet état d'urgence, ils ont passé la frontière à la barbe de ses hommes emplis de testostérone armés de Famas, lunette à visée nocturne, une seule pensée me vient « Pauvres cons »

Je suis éveillé, 40 personnes de 4 à 30 ans, dans ce camping improvisé, attendant désespérément de pouvoir faire une demande d'asile et pour les mineurs isolés d'être pris en charge par l'aide sociale à l'enfance et moi je suis debout, réalisant que ma vie depuis un ans a un peu changé
la mère et l'enfant couchés dans une tente, sous la pluie, je n'ai plus sommeil, que me reste il... écrire.

Écrire à qui ? au maire ? au procureur de la république ? au préfet ?
Aux présidents du conseil départemental, Régional ?
Aux ministres ? Au pape ? Au peuple ?
A quoi bon ...
Tous ont connaissance de ce que nous endurons dans la vallée de la Roya et ailleurs en France. Les aidants poursuivis par la justice et les aidés poursuivis par la Police, alors que les uns et les autres n'agissent que pour le droit à la dignité humaine.

Alors j'écris pour moi-même et pour ceux qui prendront la peine de me lire

Voilà un an que nous nous exposons afin d'alerter un système auquel nous croyons, politiques, associatif, juridique, tous nous ont entendus mais personne n'a bougé, rien n'a changé, nous sommes en 2017 et des gens inexistants aux yeux de la justice souffrent de l'indifférence générale.

Nous avons essayé pourtant, seul résultat, une dizaine de procès en cours pour « aide à l'entrée et à la circulation de personnes en situation irrégulière » ... quel drôle de terme face à ces gosses qui souffrent…. comment leur expliquer qu'ils sont considérés comme irréguliers alors que le droits des migrants, fuyant guerre et dictatures, est encadré par ces même personnes qui incriminent des citoyens répondant à une urgence humanitaire
Que la France, 5ième puissance mondiale bafoue le droit à la dignité humaine…

Ma grand-mère ayant fui les nazis en Allemagne aurait dit « Pauvre France » mais elle est morte alors elle ne dit plus rien.

Je vous avoue que je me sens perdu, j'aimerais pouvoir faire comme cette majorité qui ferme les yeux ayant peur d'y voir trop clair, se voilant la face avec ces arguments populistes sortis tout droit de la bouche de politique bafouant les fondamentaux des valeurs qui ont fait que la france est La France.

J'aimerais pouvoir fermer ma porte à double tour, mettre une clôture autour de Ma propriété privée et continuer à vivre dans l'indifférence. Mais on m'avait averti « il est plus facile d'ouvrir sa porte que de la fermer »

Maintenant ce n'est plus uniquement le problème de ces noirs fuyant dictature et guerres, je ne suis plus témoin je suis complice, victime.

J'ai du mal à comprendre, comment en sommes nous arrivé là ? Les habitants de la Roya crient à l'aide et aucune réponse, seuls quelques procès et barrages de flics.

Comme si le problème était créé par les citoyens de la Roya, Comme si le problème ne venait pas d'une réalité mais simplement du fait que nous osons dire, dénoncer.

Comment faire quand un procureur de la république procure simplement docilité à cette nouvelle forme de politique électoraliste et populiste

Comment faire quand un préfet se sert d'une police aux méthodes dignes de voyous, une police n’hésitant pas à faire des faux en écriture publique afin de dégager ces noirs en Italie et plus loin encore s'ils le pouvaient.

(je cherche un procès en diffamation mais pas sûr que l’excès de testostérone ne leur procure ce courage)

Comment faire pour que les migrants puissent déposer leur demande d'asile sans que je finisse une fois sur dix en garde à vue avec un procès au cul, comment faire pour que la prise en charge des mineurs isolés se fasse normalement ? Comment faire pour que le droit ne s’arrête pas aux frontières de la Roya pour que La Roya redevienne Française ? Pour que la Roya ne soit pas juste qu'un gros barrage de flics, Pour que le droit français puisse être rétabli en Roya ?

Dois-je racheter un mini-bus, vu que le dernier a été saisi, pour transporter ces gens hors de cet état de non-droit qu'est la Vallée de la Roya ?

Certes ça va être compliqué mais je ne pense pas avoir le choix
Si aucune réponse n'est apportée par "nos" institutions

Je me saisirai donc du droit de bafouer certaines règles, je reprendrai mon véhicule, je contournerai ces dispositifs policiers pour qu'enfin ces gens puissent faire leur demande d'asile et je sortirai ces gamins de ce département afin qu'ils puissent construire une vie plus digne dans le pays des droits de l'Homme.

Le « droit de résistance à l'oppression » est un des droits naturels et imprescriptibles cités à l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 et je m'en saisirai et je vous invite à faire de même

Viva

lundi 27 mars 2017

Un article qui parle de Ronan... et une vidéo



Article paru dans CQFD.
Et aussi

Lien vers une vidéo
"Souvenir de Ronan... à 1:08, il parle d'un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : les concerts."
https://www.dailymotion.com/video/xhjai_rock-a-l-usine_news

Ronan est l'initiateur de ce blog ; c'est lui qui a dessiné l'en-tête : 

'Le mur parle !' 
'Droit dans le mur !' 
'La république est dans le mur !'

Il nous a quitté brutalement le mardi 3 février 2015
Il nous manque toujours

dimanche 26 mars 2017

Face aux méthodes brutales pour imposer le compteur Linky, la résistance grandit

Face aux méthodes brutales 

pour imposer le compteur Linky, 

la résistance grandit



22 mars 2017 / Baptiste Giraud (Reporterre)

  


D’ici à 2021, 35 millions de compteurs communicants Linky devront avoir été installés en France. Chargés de leur déploiement, Enedis et ses sous-traitants ne respectent pas toujours les habitants qui refusent cette technologie. Enquête à Niort, où de méthodes brutales sont employées.
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Niort (Deux-Sèvres), reportage

Linky est le nouveau compteur électrique en cours de déploiement en France. Promu par Enedis (ex-ERDF, entreprise chargée du réseau électrique), ce « compteur communicant » a la particularité d’enregistrer la consommation du circuit qu’il alimente chaque demi-heure, et d’envoyer ce relevé par ondes électromagnétiques. Pour ses détracteurs, cela signifie une augmentation des ondes qui nous entourent, et la captation de données concernant notre vie privée.

Des collectifs d’opposants à ce compteur et son installation dans tous les foyers se sont développés depuis son lancement en décembre 2015. Tout en expliquant pourquoi ils sont contre, ils ont commencé à tenter de s’opposer à sa mise en place. Des communes ont notamment tenté de refuser le Linky en prenant des délibérations en conseil municipal.

Niort a la particularité d’avoir été l’une des premières villes concernées, début 2016, par le déploiement des compteurs Linky. Son maire, Jérôme Baloge (Parti radical), est un ancien directeur territorial d’ERDF. Aujourd’hui, 17.700 sur 28.000 compteurs ont été remplacés, selon Enedis.

À l’époque, personne n’avertit la population du déploiement prochain de Linky. Notamment pas la mairie, pourtant propriétaire des compteurs. « Ce n’est pas la mairie qui s’en occupe, c’est une décision de loi », assure Nancy L’Horty, au cabinet du maire. Pourtant, lorsque Reporterre a interrogé Enedis, voilà ce que nous ont répondu deux communicants (qui n’ont pas voulu donner leurs noms) : « Six mois avant le déploiement dans une commune, on contacte les élus locaux pour voir quel type de concertation il faut mettre en place afin d’expliquer le pourquoi de ces compteurs. »

Patricia Véniel, cheville ouvrière du collectif contre Linky Deux-Sèvres, apprend donc la nouvelle par le bouche-à-oreille, et un échange entendu entre le maire et un adjoint, dit-elle à Reporterre. « À ce moment, les gens ne savaient pas ce qu’était Linky. Mais quand on leur a expliqué, alors ça a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase : on voulait leur imposer quelque chose dans leur maison », explique-t-elle.

 
Dans la rue où habite Patricia Véniel, toutes les portes ou presque portent des autocollants anti-Linky.



Quand nous nous rendons dans la ville, les autocollants anti-Linky fleurissent sur les voitures et les portes d’entrée. Des « non au Linky » sont écrits à la peinture sur le sol. Pour autant, difficile de savoir combien de personnes s’opposent au remplacement de leur compteur : c’est une lutte individuelle, menée par chaque habitant à son domicile.

« Une fois, on a failli en venir aux mains » 

 

Dès les premiers mois, les techniciens chargés de poser les Linky rencontrent une opposition. « Il y avait un ou deux refus sur dix tentatives de pose », se souvient Maxime, un des techniciens à l’époque. « Très vite, raconte Patricia Véniel, cela a commencé à glisser vers la violence de la part des particuliers qui ne voulaient pas du compteur. Alors, nous avons pris contact avec les poseurs et convenu qu’ils ne changeraient pas les compteurs si une lettre de refus y était collée. » Ces premiers techniciens, engagés par Solutions 30, un sous-traitant d’Enedis, ont depuis été licenciés. « Au début, on se donnait beaucoup pour faire du chiffre, et puis, on s’est rendu compte que les primes qu’on nous avait promises n’arrivaient pas, les heures supplémentaires n’étaient pas payées, il n’y avait pas une voiture de fonction par personne… Alors on a baissé le rythme, et ils ont trouvé des excuses pour nous virer », raconte Maxime [1]

 
« Ni à l’école ni à la maison, non au compteur électrique Linky. »


 Aujourd’hui, les personnes que nous avons rencontrées décrivent un système de harcèlement et une véritable course au plus malin pour réussir à installer le précieux boîtier fluo. Cela commence par les passages au domicile. Jojo, une retraitée niortaise, en a dénombré neuf entre février 2016 et janvier 2017. Les poseurs sonnent, elle leur répond qu’elle ne veut pas du Linky : « J’ai des arguments, je sais quoi dire, alors ils repartent en prenant une photo du compteur », explique-t-elle. La photo sert à prouver à leur hiérarchie qu’ils sont bien venus sur place. « Une fois, poursuit-elle, on a failli en venir aux mains. Ça a été long, on a dû attendre qu’ils remontent en voiture. »

 
Jojo, retraitée, n’était pas militante avant de refuser le Linky.

Puis il y a les coups de téléphone, émanant d’Enedis ou de ses sous-traitants. Jusqu’à 10 voire 15 par jour. Les installateurs cherchent à obtenir un rendez-vous avec les personnes dont le compteur est « inaccessible ». Selon les témoignages que nous avons recueillis, les opérateurs n’hésitent pas à faire pression en usant de menaces : « Votre facture d’électricité va augmenter », « La pose du compteur va devenir payante », « On va vous couper l’électricité », etc. « Une intimidation qui peut fonctionner chez les personnes âgées, notamment », selon Patricia Véniel.

Plus grave, il y a les cas où les poseurs ne se gênent pas pour entrer et changer les compteurs, sans même avoir prévenu. Enedis nous a assuré qu’un courrier était envoyé à chaque client, 45 jours environ avant la pose du compteur, expliquant comment les choses vont se dérouler. Les sous-traitants sont censés contacter les clients pour prendre un rendez-vous en cas de compteur intérieur, ou alors sonner simplement pour les prévenir lorsqu’il procèdent au remplacement de compteur dit « accessible », c’est-à-dire situés à l’extérieur des habitations ou dans les parties communes des logements collectifs.

Martine, Catherine et Michel, de la résidence Floreal, nous ont raconté une autre histoire : « Le syndic de copropriété a refusé le Linky, mais les poseurs utilisent un pass pour entrer, comme les facteurs, donc ils ne nous ont pas prévenus », expliquent-ils. Par chance, eux ont quand même été alertés de l’arrivée d’une équipe : « On les a laissés installer un compteur qui avait été demandé, mais on les a bien surveillés pour qu’ils n’en changent qu’un. »


« On les a laissés installer un compteur qui avait été demandé, mais on les a bien surveillés pour qu’ils n’en changent qu’un. »


Depuis, ils organisent des sortes de rondes : « On est obligés de surveiller, on regarde par la fenêtre ou bien on fait des gardes devant, par tranche de deux heures », raconte Martine. Si un poseur arrive, les opposants se postent devant l’entrée pour l’empêcher de faire son travail. « Un soir, un poseur nous a tenus jusqu’à 18 h, il ne voulait pas partir, et menaçait de nous couper l’électricité », poursuit-elle.

« Une petite magouille derrière » 

 

Émilie, elle, est arrivée trop tard. Propriétaire d’un immeuble comprenant plusieurs logements, elle a vu les boîtiers fluo apparaître les uns après les autres, sans en être avertie. Par deux fois, des poseurs ont changé les compteurs sans qu’elle s’en aperçoive, en entrant grâce à un pass de facteur. Jusqu’à la troisième : « Il était 9 h, la locataire était sous la douche, c’est elle qui m’a prévenue qu’il y avait une coupure de courant. Alors, je suis descendue et j’ai vu le poseur qui avait commencé », raconte-t-elle. Elle a porté plainte pour violation de domicile. Le parquet lui a répondu qu’il n’y avait pas violation de domicile, car les compteurs sont situés dans des parties communes.

 
Émilie a vu apparaître les boîtiers jaunes dans son immeuble sans en être informée.

 Même s’il n’en existe pas de strict recensement, ces témoignages ne sont pas rares. Stéphane Lhomme, farouche opposant au nucléaire et aux compteurs intelligents, a rassemblé sur son site les cas les plus surprenants. Les faits sont même assumés par Enedis, qui énumère dans une fiche les différents cas de figure auxquels les poseurs peuvent faire face. En gros, tant qu’une « barrière physique ou morale (muret, porte fermée à clé, panneau “propriété privée”…) » ne l’en écarte pas, le poseur peut procéder au remplacement de compteur.

Le mode d’emploi des poseurs face à une situation de refus.


À Niort, une dame s’est plainte d’avoir reçu la visite d’un poseur sans en avoir été prévenue, alors que son compteur était accessible : elle a reçu une indemnité de 25,63 €. Pour Maxime, il y a « une petite magouille derrière » : « Souvent, quand les compteurs étaient accessibles, les gens ne recevaient pas de courrier », se souvient-il. Pour les compteurs non accessibles, qui demandent le concours des habitants, des rendez-vous sont fixés soit par téléphone soit de manière aléatoire par Enedis.

« Je ne suis pas contre pour être contre, mais c’est dur de faire la part des choses. On ne sait pas où est la loi », témoigne Émilie. Les avocats Blanche Magarinos-Rey (connue pour avoir défendu la liberté d’échanger des semences paysannes) et Antoine de Lombardon se sont penchés sur la question. Selon eux, les poseurs utilisent la ruse ou la force face aux récalcitrants, alors que leurs menaces ne sont pas fondées : tout au plus Enedis pourrait-il éventuellement facturer, à l’avenir, le relevé des anciens compteurs par les techniciens.
 
Dans la résidence le Floréal, le syndic a affiché des conseils pour refuser le Linky.

 
Pour Me de Lombardon, il faudrait se pencher sur les contrats qui lient Enedis aux particuliers. « Il existe un doute sur la possibilité que les dispositions contractuelles permettent le changement de technologie prévu par ces compteurs. C’est une question qui mériterait d’être tranchée par un juge. » En attendant, « un particulier est légitime à refuser l’accès à son domicile pour le changement d’un compteur, s’il estime que ce changement n’est pas prévu par le contrat l’unissant à Enedis ».

« Toutes les classes sociales sont représentées » 


« Quand vous êtes face à une voie de fait, la seule chose à faire consiste à prévenir la justice, pour faire juger que le déploiement se fait dans des conditions très contestables sur le plan de la légalité », estime Me Magarinos-Rey. Or, pour l’instant, les plaintes déposées au pénal sont systématiquement refusées. « Il faudrait aller devant la justice civile, mais c’est plus cher et complexe pour les particuliers. »

Les avocats pointent deux failles dans la mise en place du Linky. Les recommandations de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) sur les données personnelles enregistrées par les compteurs n’ont pas été suivies pas Enedis (mais, il est vrai qu’elles n’ont pas de valeur contraignante). Il en va de même pour la possibilité des communes de refuser le déploiement : elles demeurent propriétaires des compteurs, même si elles ont transféré leurs compétences en la matière à des établissements publics. Ces deux arguments n’ont pas encore été portés devant un tribunal, mais devraient l’être dans les mois qui viennent si les conseils des deux avocats sont suivis par les opposants.

 
« Je suis contre le changement de compteur Linky », a écrit ce propriétaire au-dessus de son compteur.


Selon nos interlocuteurs d’Enedis, c’est « beaucoup de bruit pour rien ». « Après chaque pose, nous menons une enquête de satisfaction, et les taux de satisfaction sont extrêmement importants », soulignent-ils, ajoutant que le remplacement se fait au rythme prévu (3,5 millions de Linky sont déjà en place).

Mais, à Niort, la situation que nous avons pu constater est bien tendue. Jojo a attaché le boîtier de son compteur avec une chaine afin que personne ne puisse l’ouvrir. Récemment, elle a acheté un dictaphone afin d’enregistrer les conversations avec Enedis et ses sous-traitants. C’est la première fois qu’elle s’engage dans une lutte. Émilie, elle, s’interroge : « Sur internet, on lit les deux extrêmes : soit tout va bien, soit on va mourir. Il faudrait des études indépendantes sur le Linky. Mais, aujourd’hui, la confiance avec les grandes entreprises est rompue. »

 
Le compteur de Jojo, protégé par une chaine, recouvert d’un tract et d’un double de la lettre de refus envoyée à Enedis.



« 90 % des citoyens du collectif ne sont pas militants », assure Patricia Véniel. D’après elle, ce combat ressoude les gens : « Toutes les classes sociales sont représentées, même des médecins, qui viennent tracter avec nous. »

Dernier épisode en date, samedi 11 mars : pendant une réunion d’information sur les compteurs communicants dans un petit village (Ardin, Deux-Sèvres), une participante sort de la salle et se rend compte que des gendarmes sont en train de relever les plaques d’immatriculation des véhicules garés sur le parking. Tout le monde sort alors et bloque le véhicule des gendarmes en demandant la restitution de la liste. Après avoir photographié la feuille, selon les opposants, les gendarmes finissent par la déchirer et distribuer les bouts de papier aux présents. Donnant un argument de plus aux anti-Linky.

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POUR ALLER PLUS LOIN

Le journal l’Âge de faire a constitué un dossier au sujet des compteurs Linky. La page est accessible ici.



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[1Voir ici des détails sur leurs conditions de travail.

Lire aussi : Des communes se rebellent contre les compteurs « intelligents » Linky et Gazpar

Source : Baptiste Giraud pour Reporterre
Photos : © Baptiste Giraud/Reporterre
. chapô : Catherine, Martine et Michel devant leur résidence.


Source : https://reporterre.net/Face-aux-methodes-brutales-pour-imposer-le-compteur-Linky-la-resistance-grandit

samedi 25 mars 2017

Espagne 36 - A l'Entonnoir - Témoignages de descendantEs d'exiléEs - Chorale engagée de Prades - Voix libres de Perpignan...



« Espagne 36 »


Ce week-end, a lieu à l'Atelier de l'Entonnoir à Prades un événement en mémoire de la République espagnole, de la Guerre civile d'Espagne et de la Retirada, qui ont particulièrement marqué l'histoire de notre territoire. Tout un programme de projection, exposition, concerts, randonnée commentée et... témoignages sonores.

Résonances - le Conflent à nos oreilles y contribue en donnant à entendre la parole de 4 témoins et descendants d'exilé·es, Aline Barbier, Gilbert Susagna, Elisabeth Andolfo, Narcisse Falguera, collectée par Timothée Prod'homme. Avec des intermèdes chantés par Voix Libres, la chorale engagée de Perpignan.
  • Samedi 25 mars, à 15h, 2 rue des Marchands à Prades.


Des nouvelles de l'association

  • L'association Beau bruit est à l'honneur du dernier numéro de la revue régionale des réseaux d’éducation à l’environnement. Ce sont deux pages pour mieux faire connaître nos actions en faveur de l'éveil à l'environnement sonore. À lire ici !
 
  • Beau bruit vient de réaliser les modules sonores de l'exposition Écoute le paysage, qui se tient en ce moment au Musée de Cerdagne jusqu'au 20 septembre. À travers des relevés photographiques et des témoignages sonores, le Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes propose de percevoir les transformations de nos espaces, saisir des changements qui nous échappent au quotidien, réfléchir à l’esthétique de notre environnement avant d’agir. Plus d'info par là.
 
  • Et puis n'oubliez pas que les permanences de Résonances vous accueillent au garage n°1, 30 rue de l'Hospice à Prades. Nous vous y recevons les mardis matin de 9h à midi sans rendez-vous et le reste du temps sur rendez-vous. Excepté le mardi 4 avril où il n'y aura exceptionnellement pas de permanence.

vendredi 24 mars 2017

Nouveaux horaires à l'Alchimie - Prades

Le restaurant sera désormais ouvert

LUNDI et MERCREDI  
De 11h à 14h

MARDI  et  SAMEDI 
De 9h à 14h

Le bar – salon de thé
DIMANCHE
De 16h à 20h30

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3 rue de l’Hospice à Prades

mardi 21 mars 2017

Programme Alchimie Prades

Mardi 
9h15-10h15 
EXERCICES CORPORELS ET MEDITATION
Avec Bernard De Rivasson

Se connecter à son corps, son mental, ses émotions et ses énergies pour se sentir plus vivant
Afficher l'image d'origine

Mardi 21 Mars à 18h
CHORALE ENGAGEE 

La chorale engagée recrute toujours plus de chanteurs et chanteuses enthousiastes et motivés ,
tous les 15 jours le  samedi (13h30-15h) et mardi le suivant (18h – 19h30)

REJOIGNEZ NOUS ET VENEZ CHANTER VOS RÊVES DE JUSTICE , DE LIBERTE, D'HUMANITE !

participation libre et nécessaire

Les Dimanches de 16h00 à 20h30
jenseits 12
Vous avez l'impression d'être tombés dans une faille spatio-temporelle le dimanche ? 
Pas de panique, désormais l'Alchimie est ouvert de 16h à 20h30.
Lire - discuter - dessiner - parler à votre voisin - ne pas parler à votre voisin - déclamer des vers - jouer - rêver au son de la musique ou esquisser une chorégraphie... venez comme vous êtes !
Un moment suspendu à l'issue du week-end pour se réinventer.


Lundi à 14h
MEDITATION CORPORELLE ACTIVE
Avec Marcel Etienne
Cet atelier s'adresse à toute personne qui souhaite résoudre des problèmes posturaux
et/ou traiter des douleurs articulaires en développant sa conscience corporelle.


PS. Dans le cadre de l’évènement ‘Alternatives Collectives’ organisé en partenariat avec El Quadrat, nous recherchons des personnes motivées pour nous filer un coup de main dans l’organisation: l’évènement aura lieu du 23 au 28 mai à Prades et les environs. Il y aura une ou 2 réus de prépa, le reste se fera sur place !
N’hésitez pas à contacter Charlotte au 07 83 36 37 12 

3 rue de l’Hospice à Prades

Le restaurant est ouvert 
MARDI    MERCREDI   SAMEDI 
De 9h à 14h

Le bar – salon de thé
DIMANCHE
De 16h à 20h30

dimanche 19 mars 2017

Mardi 21 mars à 20h45 : 'Le ruisseau, le pré vert et le doux visage' au Lido à Prades


A noter : le Lido ouvre la caisse à partir 20h15


Mardi  21 mars à 20h45 au lido
Les Ciné-Rencontres vous proposent

Le ruisseau, le pré vert et le doux visage

Film de Yousry Nasrallah
 

Synopsis


Yehia et ses fils, Raafat et Galal, sont des traiteurs spécialisés dans les réceptions et les banquets. Sa nièce, Karima, est promise à Raafat, son fils aîné. Mais la jeune femme en aime un autre. De son côté, Raafat est amoureux de Shadia, de retour des Emirats arabes unis. Fraîchement divocée, elle éprouve la même attirance, mais craint que leur différence d'âge et de classe ne soient un obstacle à leur histoire. De son côté, Galal, le cadet, autrefois marié à la défunte soeur de Karima, mène une vie dissolue. Leurs existences vont basculer au cours d'un mariage paysan dont ils s'occupent...


Lien vers Bande Annonce : https://www.youtube.com/watch?v=mQhDmQDQl-0&feature=youtu.be


Critique TELERAMA lors de la sortie en salle


par Pierre Murat


On connaît depuis toujours le goût de Yousry Narsallah — l'élève, le disciple de Youssef Chahine — pour les fresques romanesques. Et sa volonté d'approcher la réalité politique et sociale de son pays par une accumulation d'intrigues disloquées, de personnages éparpillés façon puzzle. Il n'y parvient pas toujours : son précédent film, intitulé Après la guerre (2012), mais qu'il avait conçu et réalisé au coeur même des événements de la place Tahrir en février 2011, était plus émouvant que réussi : trop long, trop brouillon... Le désordre plane à nouveau sur Le Ruisseau, le pré vert et le doux visage (trois éléments du paradis dans la poésie arabe), mais assumé, charmeur, attractif... Yehia est le roi des repas de mariage : il en organise sans cesse ­autour de la petite ville de Belqas où son entreprise est si célèbre qu'elle a déjà donné son nom à une rue... Il travaille d'arrache-pied avec ses deux fils : Galal, qui refuse d'avouer son attirance pour la fiancée de son frère, et Reffat, qui vient de tomber raide dingue de la belle Chadia, revenue au pays après la mort de son petit garçon.

Tout le monde s'affaire pour la noce qui se prépare. Les femmes se coiffent et se maquillent. On négocie âprement le prix de 20 kilos d'amandes. Dans une énorme bassine qui sert de chaise à porteur, une vieille parente est transportée tant bien que mal dans un camion. La belle-soeur du marié drague ouvertement Galal, qui a du mal à lui résister. Des ados chavirés guettent, tel le loup de Tex Avery, l'arrivée de la splendide Kiki, qui plus tard se lancera dans une danse effrénée, moulée dans une robe à deux coeurs, l'un posé sur les seins, l'autre sur les fesses... Le cinéaste se faufile entre tous ses personnages, il passe constamment des coulisses où les cuisiniers s'affairent aux salons où les invités s'égaient et s'amusent. On se croirait dans un film choral de Robert Altman (Un mariage), en plus gai, plus extravagant, plus bondissant...

Certes, une réalité infiniment plus triste finit par s'infiltrer dans le conte. Par moments, Galal, qui a fait de la taule pour avoir agressé un militaire et ne parvient pas à oublier ce qu'il y a vu, songe à émigrer en Arabie saoudite. Un promoteur prétentieux menace de détruire Yehia et ses fils s'ils s'opposent à sa volonté de transformer la ­région en parc à touristes avec fast-foods à gogo. Et pour avoir osé épouser secrètement sa bien-aimée, un jeune homme est assassiné. « Tous les jours, dit le cinéaste, on trouve en Egypte des cadavres au bord des routes désertes »...

Mais, dans ce film où le drame est tenu à distance, même la mort peut ­devenir bouffonne : celle de Yehia, par exemple, qui, par inexpérience, avale un flacon entier de Viagra, au grand dam de ses deux potes qui jurent de ne jamais révéler la vérité à sa veuve, l'un au nom du Christ, l'autre sur le saint Coran... Si de tous les films de Yousry Nasrallah celui-ci est le plus subversif, c'est parce qu'il y montre des hommes qui boivent et rient, des femmes qui se déhanchent en entonnant des chansons aux paroles équivoques. Un petit café agrémenté d'une poudre magique, et voilà que les dernières barrières se brisent. Les sentiments dissimulés s'expriment, ceux qui devaient s'aimer se disent leur amour avant de le faire. Soudain, l'insolence, la sensualité, la paillardise redeviennent des armes.