Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

samedi 29 septembre 2012

Groupama retire ses restrictions pour l'accès au Madres

On ne peut pas toujours perdre !

Je vous le répète encore en grand et en gros ?


On ne peut pas toujours perdre !


Encore ?


On ne peut pas toujours perdre !


Encore ?

On ne peut pas toujours perdre !


... même qu'on a "gagné" !... 
... enfin ... semblerait ... 

Groupapapa, pardon, Groupama renonce à toutes ses interdictions ...

Incroyable mais vrai.
C'était annoncé vendredi matin, m'a t on dit sur une Radio Bleue (porte bien son nom) ...

Juste comme on allait faire une marche "interdite" à travers son domaine pour maintenir notre droit de passage.

On se croirait revenu à l'âge du droit de cuissage je voulais dire du Moyen Âge ...

Qu'importe maintenant que le ballon d'essai a fait pschitt nous on ira quand même dans cette belle montagne, dans la belle Pyrène ... qu'on soit de l'Aude, de l'Ariège ou du Pays Catalan ....

Quelle fierté !
Quel courage !
Quelle victoire !

Un pueblo unido jamas sera vencido !

Le programme reste le même : (merci Sylvain)

"Le rendez vous est donné au Col de jau à partir de 8H, puis à 9h allocution du maire (de Mosset) devant le refuge du Callau, puis départ pour ceux qui le souhaitent vers le Madres. Sinon débats et discussions toute la journée autour du Callau. Cependant, il est prévu de retrouver d'autres randonneurs venant d'autres lieux au sommet du Madres."

Les Laines des Pyrénées (pas encore tondues)

dimanche 23 septembre 2012

Deuxième BioForum du Conflent

Après Casteil ce sera Molitg les Bains.
Réservez dés maintenant ces dates (12, 13 et 14 octobre)
En lisant cette première affiche, vous pourrez constater que le programme de cette année est bigrement alléchant.


François Picq, un des organisateurs, communique aux partenaires de la manifestation :

"(...) Il nous a fallu finaliser dans les temps cette page à paraitre en face de la présentation des deux films. C’est avec vos indications et corrections que nous l’avons conçue pour annoncer au mieux le Bio Forum que nous mettons en place tous ensemble.
Merci à Bertrand Gauthier des Ciné-Rencontres de nous avoir consacré une grosse demi-journée de conception pour aboutir à ce beau document !
Merci aussi à Jean-pierre Auger du cinéma le Lido pour la diffusion de cet évènement par le Pradescope. (...)"


Cliquez sur l'affiche pour plus de visibilité





Ceci est donc une pré communication, vous n'avez pas fini d'entendre parler de ce prochain BioForum ou le local est à l'honneur.


mercredi 19 septembre 2012

OGM : Greenpeace réagit à l'étude du professeur Séralini






OGM : Greenpeace demande un moratoire immédiat en Europe

Paris, le 19 septembre 2012 – Une étude scientifique menée par le professeur Gilles-Eric Séralini et rendue publique aujourd’hui montre comment la consommation d’un maïs OGM par des rats de laboratoire a provoqué chez ces derniers de graves problèmes de santé : tumeurs, mortalité précoce… Or, ce maïs OGM – le NK 603 de Monsanto résistant aux herbicides – peut se retrouver dans des aliments vendus en Europe et destinés aux humains comme aux animaux.

« Cette étude renforce considérablement les inquiétudes portant sur les impacts négatifs des OGM sur la santé humaine et animale, déclare Anaïs Fourest, chargée de campagne OGM à Greenpeace. De nouvelles études scientifiques sont nécessaires très rapidement  pour confirmer ces résultats. On ne joue pas avec la santé des Européens. »

Greenpeace demande une réponse immédiate de la part de l’Union européenne. Celle-ci doit décréter un moratoire sur tous les OGM résistants aux herbicides en Europe. Le gouvernement français doit prendre ses responsabilités et transformer ses discours anti-OGM en actes en poussant la Commission européenne à prendre les mesures nécessaires.

Gouvernement Ayrault : concrétiser son opposition aux OGM
Le gouvernement Ayrault a affiché à plusieurs reprises et avec fermeté son souci d’interdire durablement les OGM en France. Une telle interdiction doit d’abord passer par la révision des procédures d'évaluation des OGM, demandée à l'unanimité par les 27 États membres de l’UE en 2008 sous la présidence française. Mais cette demande n'a fait l'objet d'aucune suite sérieuse à ce jour de la part de la Commission européenne.

La réforme de l’EFSA
La durée de l’étude de Gilles-Eric Séralini - environ 2 ans - révèle des impacts qui n’apparaissent pas dans les études beaucoup plus courtes (3 mois) présentées par les industriels des  biotechnologies dans le cadre de leur demande d’autorisation des OGM en Europe. Ces résultats soulignent aussi la nécessité d’une recherche scientifique indépendante sur l’évaluation des risques des OGM. A l’heure actuelle, ces risques sont évalués par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA). Or, cet organisme s’est distingué depuis de nombreuses années par la proximité flagrante de ses membres avec les industriels vendant des OGM et son manque d’indépendance.

« L’EFSA doit être profondément réformée afin de protéger les citoyens européens et cesser de servir les intérêts commerciaux exclusifs des entreprises de biotechnologie. Greenpeace demande à ce que l’EFSA évalue les OGM en prenant en compte des études scientifiques menées sur le long terme, mais également en s’appuyant sur des études indépendantes et non uniquement sur les analyses fournies par les industriels du secteur comme c’est le cas actuellement. » poursuit Anaïs Fourest.



Contact
Cédric Gervet, Communication, 06 13 07 04 29 



Les OGM mortellement toxiques !

La preuve est faite par la publication d'une étude, sérieuse et tenue secrète pendant deux ans, par Gilles-Eric Séralini, professeur à Caen.
Puisse la conclusion de l'article être prophétique :

"Pour les OGM, l’ère du doute s’achève. Le temps de la vérité commence."

http://tempsreel.nouvelobs.com/ogm-le-scandale/20120918.OBS2686/exclusif-oui-les-ogm-sont-des-poisons.html



EXCLUSIF. Oui, les OGM sont des poisons !

Créé le 18-09-2012 à 00h19 - Mis à jour le 19-09-2012 à 10h53

Des chercheurs français ont étudié secrètement, pendant deux ans, 200 rats nourris au maïs transgénique. Tumeurs, pathologies lourdes… une hécatombe. Et une bombe pour l'industrie OGM.

Photo du film "Tous cobayes ?". 
(Jean-Paul Jaud / ©J+B Séquences)
Photo du film "Tous cobayes ?". (Jean-Paul Jaud / ©J+B Séquences)
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(Cet article paraît dans le "Nouvel Observateur" daté du 20 septembre 2012) 

C’est une véritable bombe que lance, ce 19 septembre à 15 heures, la très sérieuse revue américaine "Food and Chemical Toxicology" - une référence en matière de toxicologie alimentaire - en publiant les résultats de l’expérimentation menée par l’équipe du français Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen. Une bombe à fragmentation : scientifique, sanitaire, politique et industrielle. Elle pulvérise en effet une vérité officielle : l’innocuité du maïs génétiquement modifié.

Lourdement toxique et souvent mortel

Même à faible dose, l’OGM étudié se révèle lourdement toxique et souvent mortel pour des rats. A tel point que, s’il s’agissait d’un médicament, il devrait être suspendu séance tenante dans l’attente de nouvelles investigations. Car c’est ce même OGM que l’on retrouve dans nos assiettes, à travers la viande, les œufs ou le lait. 
En 2006, c’est comme un véritable thriller que commence cette recherche, dont le maître d’œuvre, Gilles-Eric Séralini, divulgue lui-même les conclusions dans un ouvrage à paraître la semaine prochaine ("Tous cobayes !", Flammarion, en librairie le 26 septembre).

Nom de code In Vivo

Jusqu’en 2011, les chercheurs ont travaillé dans des conditions de quasi-clandestinité. Ils ont crypté leurs courriels comme au Pentagone, se sont interdit toute discussion téléphonique et ont même lancé une étude leurre tant ils craignaient un coup de Jarnac des multinationales de la semence.
Le récit de l’opération – nom de code In Vivo - évoque la très difficile récupération de semences de maïs OGM NK 603, propriété brevetée de Monsanto, par le truchement d’un lycée agricole canadien. Puis la récolte et le rapatriement des "gros sacs de jute" sur le port du Havre fin 2007, avant la fabrication de croquettes dans le secret le plus total et la sélection de deux cents rats de laboratoires dits "Sprague Dawley". Bilan ? Glaçant : "Après moins d’un an de menus différenciés au maïs OGM, confie le professeur Séralini, c’était une hécatombe parmi nos rats, dont je n’avais pas imaginé l’ampleur".

Pathologies lourdes, tumeurs mammaires

Tous les groupes de rats, qu’ils soient nourris avec le maïs OGM traité ou non au Roundup, l'herbicide de Monsanto, ou encore alimentés avec une eau contenant de faibles doses d’herbicide présent dans les champs OGM, sont frappés par une multitude de pathologies lourdes au 13e mois de l’expérience. Chez les femelles, cela se manifeste par des explosions en chaine de tumeurs mammaires qui atteignent parfois jusqu’à 25% de leur poids. Chez les mâles, ce sont les organes dépurateurs, le foie et les reins, qui sont atteints d’anomalies marquées ou sévères. Avec une fréquence deux à cinq fois plus importante que pour les rongeurs nourris au maïs sans OGM. 
Comparaison implacable : les rats OGM déclenchent donc de deux à trois fois plus de tumeurs que les rats non OGM quel que soit leur sexe. Au début du 24° mois, c’est-à-dire à la fin de leur vie, de 50% à 80% des femelles OGM sont touchées contre seulement 30% chez les non-OGM.
Surtout, les tumeurs surviennent nettement plus vite chez les rats OGM : vingt mois plus tôt chez les mâles, trois mois plus tôt chez les femelles. Pour un animal qui bénéficie de deux ans d’espérance de vie, l’écart est considérable. A titre de comparaison, un an pour un rongeur, c’est à peu près l’équivalent d’une quarantaine d’années pour un homme…
 

Exiger des comptes

C’est forte de ces conclusions que Corinne Lepage, dans un livre qui paraît vendredi 21 septembre ("La vérité sur les OGM, c’est notre affaire", Editions Charles Léopold Mayer), entend bien exiger des comptes auprès des politiques et des experts, français et européens, des agences sanitaires et de la Commission de Bruxelles, qui se sont si longtemps opposés et par tous les moyens au principe d’une étude de longue durée sur l'impact physiologique des OGM.
Cette bataille, l’ex-ministre de l’Ecologie et première vice-présidente de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire à Strasbourg, la mène depuis quinze ans au sein du Criigen (Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le Génie génétique) avec Joël Spiroux et Gilles-Eric Séralini. Une simple association 1901 qui a pourtant été capable de réunir de bout en bout les fonds de cette recherche (3,2 millions d’euros) que ni l’Inra, ni le CNRS, ni aucun organisme public n’avaient jugé judicieux d’entreprendre.

Une étude financée par Auchan et Carrefour

Comment ? Autre surprise : en sollicitant la Fondation suisse Charles Léopold Mayer. Mais aussi les patrons de la grande distribution (Carrefour, Auchan..), qui se sont réunis pour l'occasion en association. Depuis la vache folle, ces derniers veulent en effet se prémunir de tout nouveau scandale alimentaire. A tel point que c’est Gérard Mulliez, fondateur du groupe Auchan, qui a débloqué les premiers financements.
L’étude du professeur Séralini laisse donc présager une nouvelle guerre meurtrière entre pro et anti-OGM. Les agences sanitaires exigeront-elles de toute urgence des études analogues pour vérifier les conclusions des scientifiques français ? Ce serait bien le moins. Monsanto, la plus grande firme mondiale de semences transgéniques, laissera-t-elle faire ? Peu probable : sa survie serait en jeu. Pour une seule plante OGM, il y a une centaine de variétés. Ce qui impliquerait au moins une dizaine d'études de 100 à 150 millions d’euros chacune !

Le temps de la vérité

Sauf que, dans cette nouvelle confrontation, le débat ne pourra plus s’enliser comme par le passé. Dés le 26 septembre, chacun pourra voir au cinéma le film choc de Jean-Paul Jaud, "Tous Cobayes ?", adapté du livre de Gilles-Eric Séralini, et les terribles images des rats étouffant dans leurs tumeurs. Des images qui vont faire le tour de la planète et d’internet, puisqu'elles seront diffusées sur Canal+ (au "Grand Journal" du 19 septembre) et sur France 5 (le 16 octobre dans un documentaire). Pour les OGM, l’ère du doute s’achève. Le temps de la vérité commence.
> A lire : l'interview de Gilles-Eric Séralini, ainsi que des extraits de son livre "Tous cobayes!" (Flammarion), dans "Le nouvel Observateur" du 20 septembre.
 


Téléchargez le magazine :  

vendredi 14 septembre 2012

Yourte de Banyuls (suite)

On devait savoir hier, la réponse de la justice concernant la yourte de Jean-Luc Préault à Banyuls ... il faudra encore attendre.

http://www.lindependant.fr/2012/09/14/menace-de-detruire-sa-yourte-nouveau-contretemps-judiciaire,164557.php


Menacé de détruire sa yourte : nouveau contretemps judiciaire

Le 14/09/2012 à 06h00 par Laure Moysset | Mis à jour à 09h46
 Jean-Luc Préault n\'est toujours pas fixé sur son sort.
Jean-Luc Préault n'est toujours pas fixé sur son sort.  © H. J.

L'affaire dite de 'la yourte de Banyuls-sur-Mer' n'en finit pas. Le dossier de Jean-Luc Préault, un petit viticulteur et cultivateur d'oliviers menacé de la destruction de son habitat léger, avait été appelé à la barre du tribunal correctionnel en septembre 2011 et renvoyé à février 2012. Là, dès l'ouverture de l'audience, Me Summerfield, son avocate avait posé une question prioritaire de constitutionnalité et le temps de l'examiner, le procès avait à nouveau été reportée au 24 mai.

A cette date, Jean-Luc Préault devait s'expliquer concernant l'installation en 2007 sur son terrain d'une yourte et d'un abri en bois. Suite à une plainte d'une propriétaire voisine - qui ne s'est pas constituée partie civile - il était donc poursuivi pour "infraction aux dispositions du plan local d'urbanisme". La commune qui, elle était partie civile, s'est entre-temps retirée. Enfin, le procureur, sans demander l'amende prévue par la loi, avait requis sa condamnation à remettre en état son terrain, sous astreinte après un délai de trois mois. Le jugement avait ainsi été mis en délibéré à ce 13 septembre.

Or, hier, soutenu comme chaque fois par des militants de la Confédération paysanne, de Solidaires, du CNT, d'HALEM et par quelques anonymes, Jean-Luc Préault a eu une nouvelle surprise. "Il n'y a pas de délibéré, car la magistrate est retenue aux assises, a expliqué son avocate après être allée s'enquérir de quelques explications. C'est significatif des problèmes d'effectifs du tribunal. La décision est donc prorogée, mais on ignore à quand". La justice a-t-elle besoin de plus de temps pour se prononcer ?

Film sur les OGM et le Nucléaire

Jean-Paul Jaud présente un film sur les OGM et le nucléaire


Dans son troisième film, "Tous Cobayes??", Jean-Paul Jaud dénonce les OGM et les énergies nucléaires. - Budry Laurence
Montrer des vérités qui dérangent et faire prendre conscience aux gens que notre planète est au bord de la catastrophe. C’est le combat de Jean-Paul Jaud, réalisateur et écologiste, vivant dans les Yvelines.
Après Nos enfants nous accuserons, dont le thème central était l’empoisonnement supposé des aliments par les toxines de la chimie agricole, et Severn, la voix de nos enfants, qui posait la question de « quel monde laissons-nous aux générations futures?? », dans son nouveau filmTous Cobayes??, l’écologiste s’en prend aux OGM et à l’énergie nucléaire.
C’est de son enfance, lors de ses séjours dans la ferme de son grand-père, que le réalisateur a développé sa fibre écologique. Né en 1946 dans le bassin de l’Île d’Oléron, en Charente-Maritime, il a grandi au milieu d’un paysage fait d’océan, de vagues et de parcs à huîtres.
« J’ai eu une enfance merveilleuse, a avoué le réalisateur. Et dans la ferme de mon grand-père, ma famille m’a appris le respect du vivant. »
Après l’école de cinéma Louis-Lumière, il a rejoint l’aventure Canal +, en devenant réalisateur des directs de la chaîne cryptée, en particulier des matchs de football. « En parallèle j’ai toujours continué à faire des documentaires pour la télévision, a souligné le réalisateur. Notamment la collection "Quatre saisons en France" ».
Mais en 2005, Jean-Paul Jaud veut « frapper plus fort ». « Lorsque j’étais à l’hôpital pour soigner mon cancer, j’ai fait un point sur ma vie, a raconté le cinéaste. Dans mes téléfilms, j’avais été trop optimiste. J’étais devenu plus réaliste. Il fallait que je trouve un moyen plus fort pour pouvoir dire la vérité, pour la montrer aux gens. » Et c’est par le cinéma que l’écologiste à décidé de monter à l’assaut.
Dans Tous Cobayes??, Jean-Paul Jaud a voulu « frapper un grand coup », en dénonçant deux sujets au cœur de l’actualité. « Mon idée de départ était de parler des OGM, à partir d’informations classées top secret et dont je ne peux dévoiler la teneur jusqu’au 20 septembre, a expliqué le réalisateur. Puis il y a eu l’explosion nucléaire de Fukushima, au Japon, début 2011. Le constat était clair : tout comme les OGM, le nucléaire est construit sur l’opacité et le mensonge. Ce sont deux technologies irréversibles et pas métrisables. Deux cadeaux immondes faits aux générations futures », a dénoncé Jean-Paul Jaud avec toutefois une distinction, « avec le nucléaire médical et les OGM utilisé dans les laboratoires pour les médicaments ».
Durant trois ans, Jean-Paul Jaud est allé en France, en Suisse, en Belgique, mais aussi au Japon et au Sénégal, pour aller à la rencontre de scientifiques, de politiques, et autres acteurs de la société civile, pour faire le point et apporter des alternatives positives à ces problématiques. « Il faut que ça change, et très vite parce que nous sommes au bord de l’irréversibilité », a insisté l’écologiste.
« Nous avons le pouvoir, c’est nous qui consommons »
Pour le réalisateur la solution est entre les mains de chaque citoyen : « Nous avons le pouvoir, c’est nous qui consommons. Nous avons le droit de boycotter tout ce qui est mauvais pour la planète et pour nous. C’est un acte citoyen, nous devons prendre conscience que nous n’avons qu’une seule planète. Allons-nous un jour empêcher les lobbies de prendre le pouvoir?? ».
Manger bio pour boycotter les OGM, éteindre la lumière, utiliser avec parcimonie chauffage et climatisation pour faire des économies d’énergie. Des gestes simples, qui pour Jean-Paul Jaud sont le premier pas pour arrêter d’être « tous cobayes ». Selon lui, « l’ultra-capitalisme est arrivé à ses limites. À présent il faut travailler sur un développement plus spirituel et culturel. L’art et la nature ». Un thème qu’il pense aborder dans son prochain film.
Tous Cobayes ??  
Film documentaire produit par la société J + B Séquences, écrit et réalisé par Jean-Paul Jaud. Soutenu par Canal +, la région Poitou-Charente, et Léa Nature dans les salles d’arts et d’essais et autres salles indépendantes à partir du 26 septembre.

Gaz de Schiste : journée d'information 22 septembre

Cliquez sur les affiches pour mieux les voir


Aliments Bio pas Meilleurs que les Autres ?

 http://minilien.fr/a0n1b8

Actualités de la bio

Aliments bio et santé : réponse de Claude Aubert

(d'après Générations futures) Aliments bio et santé : l'agronome Claude Aubert répond à la mauvaise interprétation d'une étude récente et publie 'Manger Bio c'est mieux'.

Les produits bio pas meilleurs que les conventionnels ? Voire ….

Une nouvelle étude*, publiée par la prestigieuse revue américaine « Annales of Internal Medicine » a été largement reprise par les médias. Elle conclurait que les produits bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les conventionnels. C’est du moins ce qu’ont compris les médias, a commencé par l’agence Reuters qui a diffusé l’information qui a servi de base aux commentaires de la plupart des journalistes.

Mais qui a pris soin de lire l’étude elle-même ? Ses auteurs sont en effet plus nuancés, même si leur conclusion – d’une extrême prudence – ne reflète que très partiellement le contenu de l’étude :

« La littérature publiée ne fournit pas une forte évidence de la supériorité nutritionnelle des produits bio sur les conventionnels.  Il est possible que la consommation de produits bio réduise (the consumption of organic foods may reduce …) l’exposition aux pesticides et aux bactéries résistantes aux antibiotiques ».

Le « may reduce » est pour le moins surprenant, comme si cette réduction, largement confirmée par l’étude, n’était pas démontrée depuis longtemps !

Si on se donne la peine de lire l’étude dans son intégralité, les surprises ne manquent pas, qui contredisent largement l’interprétation qu’en ont faite la plupart des médias.

1) En matière nutritionnelle, les auteurs :

- confirment que les produits laitiers et la viande de poulet bio sont plus riches en oméga 3 que les conventionnels, une différence désormais admise, même par les biosceptiques,

- confirment que, selon la majorité des études, les aliments bio contiennent davantage de polyphénols, de puissants antioxydants, que les conventionnels, une différence mise en évidence par toutes les autres études comparatives,

- concluent que pour les autres nutriments, sauf pour le phosphore, il n’y a pas de différence statistiquement significative entre bio et conventionnel, tout en signalant que, en matière de vitamine C, 23 études ont mis en évidence des teneurs supérieures dans les aliments bio contre seulement 12 dans les conventionnels. En ce qui concerne le magnésium, 23 études concluent à des teneurs supérieures en bio contre 6 à des teneurs supérieures en conventionnel.

2) En matière de pesticides, les auteurs arrivent à la conclusion que seulement 7% des aliments bio contiennent des résidus contre 38% des conventionnels … tout en laissant aussi entendre que les résidus dans les aliments conventionnels ne posent pas de problèmes pour la santé puisque les limites légales sont rarement dépassées (sans doute n’ont-ils jamais entendus parler des perturbateurs endocriniens ou de l’effet cocktail, qui enlèvent toute crédibilité à ces limites !).

Signalons aussi qu’en Europe la différence de contamination entre produits bio et conventionnels est encore beaucoup plus grande que celle donnée dans cette étude : 10 à 20 fois moins d’aliments avec résidus en bio qu’en conventionnel, et 50 à 100 fois moins si l’on compare les quantités présentes.

3) En matière de contaminations microbiennes, la conclusion est la même que celles d’études précédentes et de notre propre recherche bibliographique**: pas de risque de contamination plus élevé en bio qu’en conventionnel, mais un risque plus faible d’être exposé à des bactéries résistantes aux antibiotiques,

4) Pour les autre contaminants, les auteurs constatent notamment que :

- les produits bio sont moins contaminées par les mycotoxines que les conventionnels, ce qui est la conclusion de 12 études contre 2 qui disent le contraire, des résultats qui, là encore, confirment ceux de notre recherche bibliographique**, Des résultats particulièrement intéressants car les produits bio sont souvent suspectés d’être davantage contaminés par les mycotoxines que les autres,

- les aliments bio contiennent moins de cadmium que les conventionnels dans 21 études, une seule disant le contraire, en accord également avec nos propres résultats**.
Des données intéressantes, elles aussi, car certains prétendent que les produits bio contiennent davantage de cadmium que les conventionnels, en raison de l’utilisation de phosphates naturels, qui renferment de petites quantités de ce métal lourd.

Quant au fait que les quelques études réalisées sur l’homme n’aient pas montré de différence entre consommateurs bio et conventionnels en matière d’impact physiologique, il ne prouve rien, car elles portaient sur trop peu de personnes et étaient de trop courte durée.

En conclusion, on voit que l’étude des chercheurs américains est, sur de nombreux points – comme l’a fait également remarquer la Soil Association - favorable au bio. Curieux, donc, que les commentateurs aient compris le contraire …

* Smith-Spangler C et al. Are Organic Foods Safer or Healthier Than Conventional Alternatives? Annals of Internal Medicine, 2012 Sep 4, 157(5):348-66. Disponible sur le site Google Scholar

** Ces bibliographies seront mises en ligne sur le site www.mangerbiocestmieux.fr début octobre, lors de la parution du livre « Manger bio c’est mieux, nouvelles preuves scientifiques à l’appui, par Claude Aubert, Denis Lairon et André Lefebvre, Ed. Terre Vivante ».

Claude Aubert , co auteur de "Manger Bio c'est mieux" à paraitre le 5 octobre 2012 chez Terre Vivante et un livre qui fait le point sur tous les avantages de la production et de la consommation d'aliments Bio. A lire !

www.mangerbiocestmieux.fr/

jeudi 13 septembre 2012

Résistance à la ligne THT dans la Manche

http://www.bastamag.net/article2582.html


GUÉRILLA NON VIOLENTE

Ligne THT : ce petit village normand qui résiste encore à l’autoroute de l’électricité


PAR SIMON GOUIN (10 SEPTEMBRE 2012)

Rien n’arrête « le progrès ». Surtout pas un maire entêté, une poignée de paysans désespérés, des riverains désenchantés et quelques dizaines de militants écolos non violents. 

L’autoroute de l’électricité, qui reliera le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, dans la Manche, à l’agglomération rennaise, continue sa progression, inexorablement. 

A coup de pressions, de répressions et de millions pour acheter l’opposition. 
Reportage au Chefresne, en Normandie, dernier bastion de la résistance à la ligne THT.


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Une autoroute de l’électricité. Deux fois 400.000 volts. 420 pylônes sur 163 kilomètres. La ligne doit acheminer l’électricité produite par le futur réacteur nucléaire de Flamanville, dans la Manche, jusqu’à l’agglomération rennaise. Parmi les 64 communes concernées par le tracé prévu par RTE, la filiale d’EDF chargée du transport d’électricité, la commune du Chefresne dans la Manche résiste à cette ligne Très Haute Tension (THT), empêchant la poursuite des travaux.

Ce dimanche matin, les opposants à la construction de la ligne THT ont rendez-vous dans ce petit village de 310 habitants, au milieu des collines, des haies et des prés. Les opposants au projet occupent depuis mars le bois de la Bévinière, situé sur le tracé. Des plateformes, posées à une dizaine de mètres de hauteur, entourent deux arbres. Au sol, des bâches, des panneaux, une toile de tente, une cabane. Et un escabeau sur lequel on grimpe pour apercevoir, à travers les feuillages et les ronces, les trois pylônes électriques qui se dressent à l’horizon.

Au menu de l’assemblée générale, des nouvelles des « copains », blessés lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, à la fin du mois de juin, dans la commune voisine de Montabot. Lors d’un week-end de « résistance », en réaction à des provocations de certains opposants, des grenades explosives « assourdissantes » ont été utilisées par les forces de l’ordre. « Normalement, ces grenades sont lancées au sol, pour disperser la manifestation, explique un jeune. Là, elles étaient lancées en tir tendu, vers nos têtes. »

Marquer les corps et les esprits


Bilan de l’affrontement : 25 blessés, dont deux graves. La plupart ont reçu des éclats de plastiques ou de métaux provenant des grenades. Et les blessés auraient attendu les secours pendant une heure : le véhicule médicalisé était bloqué par les gendarmes à une dizaine de mètres du camp [1]. Une force disproportionnée, pour marquer les corps et les esprits. Car depuis six ans, des riverains luttent pour éviter la construction de la ligne THT. A coup de procédures judiciaires, de recours devant le Conseil d’État et d’arrêtés municipaux.
Jean-Claude Bossard était, jusqu’au mois de mai, maire du Chefresne. En 2008, il a rédigé, avec son conseil municipal, un arrêté de police afin de prévenir des risques sur la santé de ses habitants. « En tant que maire, nous avons l’obligation de protéger nos habitants », explique-t-il. Le Maire du Chefresne a notamment invoqué la Charte de l’environnement, à valeur constitutionnelle, pour interdire la construction de la ligne à moins de 500 mètres des habitations et 300 mètres des stabulations. Dans la foulée, 45 communes (sur les 64 impactées par le tracé de la THT) suivent cet exemple. Réponse des tribunaux administratifs : c’est l’État et non le maire qui est compétent dans ce domaine. Tous les arrêtés municipaux sont cassés.

Rondes d’hélicoptères et contrôles policiers


Tous, sauf un. Celui du Chefresne. « Le délai de deux mois était dépassé quand la préfecture s’en est rendu compte », raconte Jean-Claude Bossard. Le maire peut alors invoquer son arrêté municipal, quand les travaux sont entamés, début juin. Écharpe autour du cou, le maire se fait alors arrêter pour obstruction de la voie publique. Il est placé en garde à vue et subit 12 heures d’interrogatoire. « Ce qu’on voulait, c’était me mettre la pression. » Il est aussi considéré comme le chef de fil des opposants au projet. C’est lui le propriétaire du bois de la Bévinière, que la ligne doit traverser et qui est occupé par les opposants (voir la vidéo de l’arrestation).




Jean-Claude Bossard et sa famille subissent une pression policière de plus en plus pesante. Au bout de son chemin, les gendarmes stationnent et les contrôlent presque à chaque passage, de jour comme de nuit. Dans le ciel, un hélicoptère effectue régulièrement des rondes. « Lors d’une fête de famille, les gendarmes sont venus contrôler tout le monde, à cinq estafettes, et un hélicoptère au-dessus de nous », raconte-t-il. Il a également reçu des menaces de mort : « On m’a dit qu’on allait s’occuper de mon cas. »

100 millions d’euros pour acheter l’opposition


Suite à son arrestation, le maire du Chefresne a décidé de démissionner. Par solidarité, son conseil municipal l’a suivi, excepté un conseiller. De nouvelles élections municipales se sont déroulées le 9 septembre. Les nouveaux élus pourront décider de continuer l’opposition à la ligne THT. Ou accepter la grosse subvention allouée par RTE, en contrepartie des « dommages » esthétiques et matériels provoqués par la ligne. Dans le cadre du Plan d’accompagnement au projet (PAP), le Chefresne s’est vu proposer près de 200.000 euros contre l’acceptation de la ligne. Une somme énorme pour une commune dont le budget annuel avoisine les 150 000 euros.« Nous avons réuni la population, lors d’une de nos réunions de démocratie participative qui précèdent les conseils municipaux », relate Jean-Claude Bossard. La somme a été refusée.
Le Chefresne décide alors de monter un projet alternatif, et d’installer des panneaux photovoltaïques sur l’église du village. Une garantie de vente d’électricité de 200 000 euros, répartie sur 20 ans. Sur les 45 communes qui étaient opposées au lancement du projet, seules cinq ont refusé les subventions PAP. « On la surnomme la ligne T’es acheté », souligne Jean-Claude Bossard. Au total, 100 millions d’euros sont distribués par RTE, pour faire accepter le projet. Soit environ 50% du coût de construction de la ligne [2]. Dans le langage de l’entreprise, ce sont des « mesures de réduction ou de compensation des impacts du projet sur l’environnement ». Mais l’environnement ne signifie pas la santé de l’homme. Pas question, pour RTE, d’évoquer ou de reconnaître le moindre souci sur la santé des humains.

Des champs magnétiques dangereux pour la santé ?


« Pourquoi dépenser autant d’argent s’il n’y a pas de dangers sanitaires ?, s’interroge Jean-Claude Bossard. Depuis le début, nous réclamons une étude épidémiologique sur les effets de la THT. » En France, une telle étude n’a jamais été réalisée. Les conclusions de l’enquête publique, en 2006, appelaient à la réalisation d’une étude épidémiologique. Mais le projet a ensuite été déclaré d’utilité publique. Et les conséquences sanitaires de la THT sont devenues secondaires…
RTE tente de rassurer : « Après plus de trente ans de recherche, la position de la communauté scientifique est claire, les champs électromagnétiques générés par les lignes à haute tension n’ont pas d’impact prouvé sur la santé humaine », affirment Philippe Rémy, directeur du Projet Cotentin-Maine et Jean-Michel Ehlinger, directeur d’aménagement [3]. RTE entreprend d’ailleurs de casser les « idées reçues » dans de petits clips vidéos, sur son site internet La Clef des Champs.


Des informations contredites par des spécialistes des ondes électromagnétiques. Les appareils électroménagers émettent des champs semblables à ceux de la ligne ? « Contrairement aux lignes électriques, nous ne passons pas 24h sur 24 à proximité du rasoir, de la cafetière ou du grille-pain, explique Catherine Gouhier, secrétaire du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem). L’OMS déclare que « les champs magnétiques induits d’extrêmement basse fréquence [sont] potentiellement cancérigènes », note Catherine Gouhier. Et« l’exposition aux lignes électriques est passive et sur une longue durée. »

Des agriculteurs soumis à une clause de confidentialité


En 2008, le Criirem a réalisé une enquête sur les effets de la THT, en étudiant les conditions de vie de riverains d’une ligne. 2000 foyers répartis sur 160 communes ont été interrogés. Irritabilité, état dépressif, vertiges, maux de tête, sommeil perturbé… La santé de ceux qui vivent à proximité des lignes est impactée. Les exploitations agricoles sont elles aussi touchées : « Quatre fois plus de nervosité et trois fois plus d’hésitation chez les bovins, comportements de fuite, deux fois plus d’irrégularité de production laitière » à proximité des lignes que dans une zone non exposée (lire l’enquête).
Thierry Charuel est un agriculteur spécialisé dans la production de lait, au Mesnil Thébault, dans le sud de la Manche. Son enclos de vaches laitières est situé à 60 mètres d’une ligne THT de 400.000 volts, construite au début des années 80. Défaillance de son robot de traite, inflammations mammaires, cellules dans le lait rendant sa consommation impossible, problèmes de reproduction : l’agriculteur estime être touché de plein fouet par les courants électriques qui partent de la ligne THT. Il évalue ses pertes à 50 000 euros par an.
En 2004, dans le cadre du Groupe permanent sur la sécurité électrique (GPSE [4]), mis en place par le ministère de l’Agriculture pour accompagner les éleveurs, il fait appel à RTE pour adapter son bâtiment. L’entreprise lui conseille des aménagements, comme l’isolation des sols pour éviter les remontées de courant ou l’installation d’une cage de Faraday, une enceinte qui protège des nuisances électriques. Il reçoit plusieurs centaines de milliers d’euros, entre 2004 et 2010, pour les travaux d’aménagement. Mais en signant cette convention avec RTE, l’agriculteur est contraint d’accepter une clause de confidentialité. Laquelle l’empêchait de communiquer l’existence des problèmes sanitaires sur les animaux… sans autorisation de RTE. L’argent contre le silence.

Suicides, liquidations judiciaires, pressions


A partir de 2010, le GPSE a progressivement disparu. Et les aides se sont évanouies, constate Thierry Charuel, qui a décidé d’attaquer RTE en justice. « Si RTE m’avait dit, en 2003, que l’ensemble des problèmes ne serait pas réglé, on aurait construit ailleurs, et pas à cet endroit, » assure l’agriculteur.« Tout est fait pour nous faire craquer, ajoute-t-il. RTE trouve sans cesse une nouvelle faille pour nous faire porter la responsabilité des pertes d’exploitation. »
Si tous n’osent pas aller sur le terrain judiciaire, de nombreux agriculteurs sont dans le même cas que Thierry Charuel. Certains sont placés en liquidation judiciaire, d’autres sont contraints d’arrêter. Quelques-uns mettent fin à leurs jours, explique François Dufour, exploitant agricole et vice-président (EELV) de la Région Basse-Normandie [5]. « D’autres n’ont pas établi le lien direct entre la proximité de la ligne THT et les différents problèmes qu’ils rencontrent sur leur troupeau », écrit-il. Beaucoup, aussi, n’osent pas faire part de leurs difficultés.

« On se sent méprisés »


« Si les animaux sont malades, pourquoi les hommes n’auraient-ils aucun problème ? », s’interroge Marie-Laure Primois, dont la maison et la ferme seront entourées de huit futurs pylônes. Elle a toujours refusé de donner son accord à RTE. « On se sent méprisés, pas écoutés. Nous avons rempli deux cahiers pour l’enquête publique qui précédait la mise en servitude (la possibilité pour RTE d’intervenir sur des terrains privés). Nous n’avons jamais eu les conclusions de l’enquête publique. » La veille de la manifestation de Montabot, des hélicoptères n’ont pas cessé de survoler leur maison.
La pression policière, Stéphane Godreuil la subit depuis plusieurs mois déjà. Il habite à quelques encablures du bois de la Bévinière. Et à 110 mètres d’un pylône. L’armature de métal se dresse en surplomb de sa maison. Un autre pylône devrait bientôt sortir de terre à une centaine de mètres. La future ligne traversera son terrain. Les arbres ont dû être abattus. Son épouse souffre d’un cancer. Le professeur qui la suit lui a simplement conseillé de partir, « de se trouver un petit coin tranquille », afin d’éviter l’impact moral et physique de la ligne.

« Les gendarmes nous épient avec des jumelles »


Le couple a donc décidé de mettre en vente leur maison. A moins de 100 mètres, RTE leur aurait racheté leur bien, revendu ensuite en dessous des prix du marché, à de nouveaux propriétaires s’engageant à ne pas poursuivre l’entreprise pour d’éventuels problèmes sanitaires. Mais le tracé de la ligne a été pensé pour racheter un minimum de maisons. A 110 mètres, donc, le couple doit se débrouiller. « Du fait de la présence de la ligne, le prix de vente est déjà inférieur de 30% à la valeur de la maison », indique Stéphane Godreuil. Les acheteurs potentiels sont prévenus par l’agent immobilier. Quand ceux qui sont tout de même intéressés découvrent le pylône, la plupart repartent sans visiter.
Quand Stéphane Godreuil s’approche du pylône pour entretenir son terrain, les gendarmes débarquent illico. Ils sont alertés par les sociétés de surveillance, embauchés par RTE pour protéger les pylônes. « On est étroitement surveillés, raconte-t-il. Au début, on rigolait des contrôles des gendarmes. Puis c’est devenu gênant quand on s’est aperçu qu’on nous épiait avec des jumelles. On nous met la pression. » La veille de la manifestation, les gendarmes sont venus le voir pour essayer de lui soutirer des informations. « Ils m’ont déconseillé d’y aller, me disant qu’ils allaient procéder à des arrestations, que les sanctions seraient lourdes », raconte-t-il.

Déboulonner ou scier les pylônes


De semaine en semaine, la répression s’intensifie. Une liste de 16 supposés « leaders » de la contestation circulerait parmi les forces de l’ordre. De plus en plus d’opposants sont déférés en justice. Trois personnes, citées dans un article de journal, ont été perquisitionnées. Et une ordonnance punit tout rassemblement auprès d’un pylône d’une astreinte de 2000 euros par heure et par personne. Les actions symboliques sont donc rendues très difficiles.
A la place, les sabotages se multiplient. Déboulonner les pylônes – quand RTE ne les a pas soudés. Ou scier les bras de fer. Des moyens de faire perdre de l’argent à la filiale d’EDF pour espérer être entendus. « Les coûts aujourd’hui constatés restent marginaux par rapport au coût global du projet, assure RTE. Ils ne sont pas de nature à déséquilibrer l’économie du projet. » Mais pour que la construction continue, il faudra traverser le bois, déloger les opposants du haut des plateformes. Une dernière bataille, pour l’honneur, avant que l’autoroute de l’électricité ne poursuive son chemin. Sauf contre-ordre de l’État. Craignant des affrontements avec les forces de l’ordre, les opposants ont décidé, début septembre, de ne plus occuper le bois que de façon symbolique, mais d’arrêter d’y vivre.

Simon Gouin

Notes

[1] Lors du procès d’un militant accusé d’avoir blessé un gendarme mobile, l’urgentiste régulateur du Samu qui est intervenu ce jour-là a également décrit les demandes répétées d’identités des victimes par la préfecture.
[2] Le coût total du projet est de 343 millions d’euros, comprenant 200 millions d’euros pour la construction de la ligne, 47 millions d’euros pour la construction des deux postes électriques, 96 millions d’euros de mesures de réduction ou de compensation des impacts du projet sur l’environnement (aménagements paysagers, plantations complémentaires, mises en souterrain de lignes électriques de tensions inférieures… .
[3] RTE a accepté de répondre à nos questions, mais par courriel, faute de temps...
[4] Créé en 1999, le GPSE a permis de compenser les pertes des agriculteurs touchés par la ligne THT. Cette initiative permet de financer les travaux d’aménagement, d’assurer un suivi sanitaire et de compenser les pertes d’exploitations
[5] Lettre adressée à plusieurs ministres, le 18 juin 2012

lundi 10 septembre 2012

La Dangereuse Imposture Nucléaire

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/07/la-dangereuse-imposture-nucleaire_1757119_3232.html

La dangereuse imposture nucléaire

LE MONDE | • Mis à jour le

L'information commence à émerger : dans la centrale nucléaire de Fukushima, la piscine du réacteur 4, remplie de centaines de tonnes de combustible très radioactif, perchée à 30 mètres, au-dessus d'un bâtiment en ruine, munie d'un circuit de refroidissement de fortune, menace l'humanité d'une catastrophe pire encore que celle de Tchernobyl. Une catastrophe qui s'ajoute à celle de mars 2011 à Fukushima : 3 réacteurs percés qui déversent leur contenu mortel dans l'air, dans l'océan et dans la terre.

Les ingénieurs du nucléaire ne savent pas quoi faire face à tous ces problèmes. Ils ont déclamé que la sécurité, dans le nucléaire, était, est et sera totale, que, lorsqu'une catastrophe majeure a lieu, personne n'a de solution à proposer. Telle est l'effroyable vérité que révèle Fukushima. Tchernobyl avait été mis au compte de l'incompétence technique des Soviétiques. Impossible de resservir la même fable politique.

Si l'on fait usage de sa raison, il ne reste qu'une seule conclusion : l'incompétence des ingénieurs du nucléaire. En cas de panne du circuit de refroidissement, si l'échauffement du réacteur atteint un seuil de non-retour, il échappe au contrôle et devient un magma en fusion de radionucléides, de métal fondu et de béton désagrégé, très toxique et incontrôlable (le corium).

La vérité, posée par Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima, est que, une fois ce seuil franchi, les ingénieurs sont impuissants : ils n'ont pas de solution. Ils ont conçu et fabriqué une machine nucléaire mais ils ignorent quoi faire en cas d'accident grave, c'est-à-dire "hors limite". Ce sont des prétentieux ignorants : ils prétendent savoir alors qu'ils ne savent pas. Les pétroliers savent éteindre un puits de pétrole en feu, les mineurs savent chercher leurs collègues coincés dans un tunnel à des centaines de mètres sous terre, etc. Eux non, parce qu'ils ont décrété qu'il n'y aurait jamais d'accidents très graves.

Dans leur domaine, ils sont plus incompétents que les ouvriers d'un garage dans le leur. S'il faut changer le cylindre d'un moteur, les garagistes savent comment faire : la technologie existe. Si la cuve d'un réacteur nucléaire est percée et si le combustible déborde à l'extérieur, les "nucléaristes" ne savent pas ce qu'il faut faire. On objectera qu'une centrale nucléaire est plus complexe qu'une voiture. Certes, mais c'est aussi plus dangereux. Les ingénieurs du nucléaire devraient être au moins aussi compétents dans leur propre domaine que ceux qui s'occupent de la réparation des moteurs de voiture en panne : ce n'est pas le cas.

Le fait fondamental est là, affolant et incontestable : les radionucléides dépassent les capacités technoscientifiques des meilleurs ingénieurs du monde. Leur maîtrise est partielle et elle devient nulle en cas d'accident hors limite, là où on attendrait un surcroît de compétence : telle est la vérité, l'incontestable vérité. D'où l' aspect de devin à la boule de cristal des ingénieurs et des "spécialistes" du nucléaire. La contamination nucléaire ? Sans danger, affirment-ils, alors qu'ils n'en savent rien.

L'état du réacteur détruit sous le sarcophage de Tchernobyl ? Stabilisé, clament-ils, alors qu'ils n'en savent rien. La pollution nucléaire dans l'océan Pacifique ? Diluée, soutiennent-ils, alors qu'ils n'en savent rien. Les réacteurs en ruine, percés, détruits, dégueulant le combustible dans le sous-sol de Fukushima ? Arrêtés à froid et sous contrôle, assurent-ils, alors qu'ils n'en savent rien.

Les effets des radionucléides disséminés dans l'environnement sur les générations humaines à venir ? Nuls, clament-ils, alors qu'ils n'en savent rien. L'état des régions interdites autour de Tchernobyl et Fukushima ? Sans nocivité pour la santé, aujourd'hui, comme pour des décennies, proclament-ils, alors qu'ils n'en savent rien. Pour qui les radiations sont-elles nocives ? Seulement pour les gens tristes, avancent-ils, alors qu'ils n'en savent rien. Ce sont des devins. L'art nucléaire est un art divinatoire. C'est-à-dire une tromperie.

Le nucléaire, qui s'annonçait comme la pointe avancée du savoir technoscientifique au point de se présenter comme une sorte de religion du savoir absolu, se révèle d'une faiblesse extrême non pas par la défaillance humaine mais par manque de savoir technoscientifique. Quelle que soit la cause contingente du dépassement du seuil de non-retour (attentat terroriste, inondation, séisme), l'incapacité de réparer et de contrôler la dissémination des radionucléides manifeste un trou dans le savoir qui menace la certitude de soi de la modernité. Les modernes prétendaient avoir rompu avec les conduites magiques. Le nucléaire est l'expérience d'une brutale blessure narcissique dans l'armature de savoir dont s'entoure l'homme moderne ; une souffrance d'autant plus grande que c'est sa propre invention qui le place en situation de vulnérabilité maximale.

En effet, le refus de considérer la possibilité réelle d'un accident hors limite a pour conséquence la négligence pratique et l'indisponibilité de fait des moyens techniques appropriés à ces situations hors limite. Ces moyens n'existent pas ; et personne ne sait si l'on peut les fabriquer. Peut-être qu'un réacteur en "excursion" est incontrôlable ou irrécupérable.

Je ne le sais pas et aucun "nucléariste" ne le sait; mais il est sûr que personne ne le saura jamais si l'on n'essaye pas de fabriquer ces outils techniques. Or l'affirmation d'infaillibilité empêche leur conception. Sans doute, ouvrir ce chantier impliquerait d'avouer une dangerosité jusqu'ici tue et de programmer des surcoûts jusque-là évités. Ainsi, l'infaillibilité des papes du nucléaire a plusieurs avantages : endormir les consciences et accroître les profits, du moins tant que tout va bien ; l'inconvénient majeur est de nous exposer sans aucun recours à des risques extrêmes.

Tout savoir scientifique ou technique est, par définition, incomplet et susceptible de modification. Affirmer l'infaillibilité d'un savoir technoscientifique ou se comporter comme si cette infaillibilité était acquise, c'est ignorer la nature du savoir et confondre celui-ci avec une religion séculière qui bannit le doute et nie l'échec. D'où l'effet psychotique de leurs discours (infaillibles et certains) et de leurs pratiques (rafistolages et mensonges). Tout observateur est frappé par cette contradiction et plus encore par son déni. Chacun est sommé d'un côté de leur reconnaître une science et une technique consommées et de l'autre côté de se taire malgré le constat de leur échec. Bref, le nucléaire rend fou. Mais ce n'est qu'un aspect de notre condition nucléaire.
Contaminés de tous les pays, unissez-vous !