Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 31 janvier 2014

Cyber@teurs : Les Bonnes Nouvelles : Un BILAN 2013 à partager largement

Les bonnes nouvelles ça se partage 


Bilan 2013


BILAN 2013

En 2013 vos clics ont été utiles
Vous êtes actuellement 67 000 à recevoir nos messages contre 71 000 à la même époque l'an dernier. Mais vous êtes 91 700 à être identifiés au niveau du site.

Merci à nos 2 500 don'@cteurs qui nous ont permis de passer le cap des 13 années d'existence.

Merci à nos partenaires qui en nous rendant compte du devenir des actions menées avec eux nous permettent de vous informer à notre tour et de justifier ainsi notre slogan : votre souris a du pouvoir !

Pour autant sur le nucléaire, les OGM, NDDL, les Gaz de schiste etc... les cyber @ctions et pétitions qui restent en ligne montrent que nous avons plus que jamais besoin de votre mobilisation en 2014

La poursuite et le développement de nos activités dépendront de notre capacité commune à vous convaincre de passer du clic au chèque ou au paiement en ligne.

Bonne lecture

Alain Uguen

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Quelles bonnes nouvelles ?

Pour les moments de doute sur l'utilité de continuer à participer à nos actions, une petite récapitulation des bonnes nouvelles qui montrent qu'aussi dérisoires que puissent paraître ces mobilisations, elles contribuent à faire évoluer notre planète dans plus de bon sens.... et que rien n'est jamais acquis !

31/01/13
Notre Dame des Landes Le 29 janvier 2013, la Cour de cassation a rendu 05 arrêts qui rejettent la demande de la société AGO et prononcent la radiation de l’affaire dans l’attente d’une décision définitive de la Juridiction Administrative concernant l’arrêté de cessibilité.Pommes de terre OGM : BASF retire ses demandes d'autorisation dans l'UE
Gaz de schiste : la commission prend note

22/02/13
En Australie, un Aborigène déjoue les projets de mines d’uranium d’Areva Notre-Dame-des-Landes. "Le dossier est maintenant européen" 
Un rapport des Nations-Unies sur les perturbateurs endocriniens  appelle à une réforme profonde de la gestion des produits chimiques Maïs OGM : l'étude du Pr Séralini validée par un Académicien
Mauvaises récoltes... fronde anti-OGM chez les agriculteurs américains ...

06/03/13
Rajouts de toutes les mairies de France dans notre base de données.BRAVO pour votre mobilisation : plus de 2000 inscriptions en direct + de nombreux envois d'adresses au niveau départemental ou régional. Merci à tou-te-s et surtout à la personne qui nous a permis d'avoir la majeure partie des communes françaises.

22/03/13
NOTRE DAME DES LANDES  L'ACIPA et le CéDpa se réjouissent des conclusions de la commission des pétitions qui les a auditionnés mercredi 20 mars.Condamnation de l'Etat à indemniser un agriculture suite à un cancer provoqué par les pesticides
04/04/13
Ramassage des algues vertes : l’Etat condamné à payerCharte de Tunis contre les Grands Projets Inutiles 
Écologie. 
La loi protège désormais les lanceurs d'alerte

23/04
Chine : Samsung annonce des changementsChine : Foxconn va organiser des élections syndicales !
Campagne Le Juste Fruit ! : L’UE fait un (petit) pas contre les abus des supermarchés
 

Extension du port du BETEY : Avis défavorable du commissaire Enquêteur

29/04/13
Les chasses traditionnelles doivent respecter le droit de l’environnement
Le Conseil économique, social et environnemental a voté un avis sur la gestion et l'usage de l'eau en agriculture

13/05/13
Notre-Dame-des-Landes : "pari réussi" pour les organisateurs de la chaîne humaine contre l'aéroport. Plusieurs milliers de militants pour l'interdiction de la corrida se sont réunis ce week-end à Alès.


22/05/13
L'élevage de la honte : les portes se ferment, définitivement : Votre action, notre action ont mis fin à l'enfer dans une porcherie.
La proposition de loi sur le préjudice écologique adoptée à l'unanimité au Sénat

06/06/13
Le Premier ministre inscrit la fermeture de Fessenheim dans le projet de loi de "transition énergétique"Blé OGM : un agriculteur porte plainte

18/07/13
Monsanto recule sur les OGM en EuropeBirmanie Le président Hollande a demandé la libération rapide et inconditionnelle des prisonniers politiques.
Ce mercredi, Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement, nous a répondu ce mercredi après-midi sur Twitter : « la France défend le non financement du charbon et des gaz de schiste par la BEI ».

24/07/13
Hydrocarbures : le Conseil d’Etat donne raison à FNE le Conseil d'Etat invalide la procédure déclarative pour les forages d'hydrocarbures Les chasseurs en colère après la légion d'honneur du Président de la LPO
En Birmanie, le gouvernement libère 70 prisonniers politiques
Bilan positif pour l'expérimentation de la limitation à 110 km/h sur l'A8

28/08/13
Guyane : Le projet Rexma bloqué par Arnaud Montebourg
Corrida : l'offensive des anti-taurins qui ont enfin compris que l'union fait la force

Quadruple victoire de l'Observatoire du nucléaire sur l'industrie de la voiture électrique... et nucléaire
 
Fukushima contamine la confiance dans le nucléaire

Les nouveaux pourparlers de paix au Moyen-Orient, une bonne nouvelle pour le monde

06/09/13
Annulation à Amélie-les-Bains : le "toro de fuego" cède sous la pressionCreuse : les pratiquants de chasse à courre déprogrammés sous la pression

Accidents de chasse : L'Élysée inquiet et très à l'écoute de l'ASPAS 

Landivisiau. Le chantier de la centrale au gaz retardé de plusieurs mois

04/10/13
Hervé Couasnon ne sera pas poursuivi pour son intrusion dans la centrale de CivauxVictoire pour le loup ! Notre collectif d'associations obtient l’arrêt
  des battues dans les Alpes-Maritimes
Traité sur les semences : Une résolution en faveur du droit des agriculteurs.
Monsanto recule après des résultats/prévisions décevants

Malgré leur gaz de schiste, les USA commencent à abandonner les CCG...
Samedi 5 et dimanche 6 octobre ALTERNATIBA 2013 « Ensemble, construisons un monde meilleur en relevant le défi climatique ! » 

11/10/13
Deux bonnes nouvelles coup sur coup dans la lutte contre l'extraction des gaz de schiste - Le Parlement européen renforce l'encadrement du gaz de schiste
Le Conseil constitutionnel confirme l’interdiction

08/11/13
Le Foll à Rennes : miser sur une «agroécologie» sans aides à l’export 
GRTgaz alerte et donne raison à GASPARE !
Notre Dame des Landes : marché public irrégulier, le gouvernement sommé d’enquêter
Des Américains déconseillent l'aventure du gaz de schiste

29/11/13
Victoire ! Fuite d'uranium sur le site du Tricastin : le pollueur Areva-Socatri définitivement condamné
L’Assemblée vote la reconnaissance du vote blanc
après les municipales... mais n'aura toujours pas d'influence sur l'élection : Les députés ont en effet refusé de l'inclure dans les suffrages exprimés.
Résolution de l'ONU en faveur des défenseurs des droits de la femme.
Greenpeace : le dernier membre de l'« Arctic-Sunrise » libéré
Paludiers de Saint Armel : Procédure suspendue le temps de la médiation
Affaire Hess Oil : le Ministre de l'écologie dit NON et assume son choix 

13/12/13
La justice européenne annule l'autorisation de mise sur le marché de la pomme de terre OGM AmfloraDemi-victoire L’OFFICE EUROPÉEN DES BREVETS SUSPEND LA DÉLIVRANCE DE BREVETS SUR LES PRODUITS ISSUS DE MÉTHODES DE SÉLECTION CONVENTIONNELLE Fiscalité : une « pollutaxe » pour remplacer l’écotaxe ? Un collectif pour la « pollutaxe » a été créé le 2 décembre à Bayonne,
L'environnement redevient une priorité
Sable coquiller en baie de Lannion : Arnaud Montebourg demande des expertises

Cancer et environnement : On peut encore éviter une catastrophe sanitaire
Belle mobilisation antinucléaire aux quatre coins de la France !
 Pour les amateurs d'anagrammes voir Centrale nucléaire = le cancer et la ruine 
Malgré quelques petites imperfections, notre nouveau site lancé le 11/12/13 fonctionne

18/12/13
Annulation de l’arrêté préfectoral de reconstruction du barrage des Plats, dans la LoireChalutage profond : le vote corrigé du Parlement basculerait du côté de l’interdiction
Retard du réacteur nucléaire EPR : la date couperet du 11 avril 2017
OGM : vote en commission du Parlement européen pour interdire la culture du maïs TC1507

20/12/13
AMNISTIE POUR LES MILITANTS DE GREENPEACE ET LES PUSSY RIOT

24/12/13
140 chercheurs défendent le prof Séralini et ses thèses sur la toxicité des OGM 

UE – La commission « environnement » du Parlement européen propose de rejeter les OGM 

Russie : Nadejda Tolokonnikova, la dernière Pussy Riot incarcérée, a été libérée
PROTELOR, lourdement condamnée... une fois de plus !

31/12/13
Le maïs recule après le rejet d'OGM par la Chine « Arctic-Sunrise » : tous les militants non russes de Greenpeace ont quitté la Russie Pungesti, le village roumain qui résiste au gaz de schiste 
Pas de mouches génétiquement manipulées en Espagne et au Brésil

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jeudi 30 janvier 2014

NDDL : il faut que la raison l’emporte !

Notre-Dame-des-Landes : il faut que la raison l’emporte !

Les économistes Geneviève AzamJean Gadrey et Susan George, ainsi queJacques Bankir, ancien dirigeant de compagnies aériennes, Arnaud Gossement, avocat, Marie-Monique Robin, journaliste et réalisatrice, etPatrick Warin, consultant, demandent « instamment » au gouvernement« de ne pas engager les travaux prévus par les arrêtés préfectoraux » publiés en décembre dernier.



Nous venons d’horizons divers. Et c’est pour diverses raisons que nous nous sommes intéressés au sujet controversé et singulièrement médiatisé depuis un an d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Malgré la forte mobilisation citoyenne et les failles du dossier, il semble que l’État persiste dans sa volonté de réaliser un projet vieux de plus de quarante ans. Le préfet de région vient en effet de publier les derniers arrêtés qui autorisent le démarrage des travaux.
Personne ne peut croire que cela se fera dans le calme sur le terrain. Aussi, avant que l’irréversible ne se produise, nous en appelons à l’opinion publique et à la plus haute autorité de l’État, car ce dossier est symptomatique de toute une série de graves dysfonctionnements qui ne peuvent être passés sous silence.
Il faut d’abord réformer la manière de mener le débat public en France et faire cesser le « saucissonnage » des procédures. Est-il raisonnable de déclarer en 2008 l’utilité publique d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes et de n’examiner qu’en 2012 ses impacts environnementaux ? Il faut aussi admettre l’expertise contradictoire car les citoyens ne peuvent plus accepter d’être consultés seulement pour la forme alors que le projet est, au fond, déjà décidé.
La mise en place de trois commissions, en fin d’année 2012, avait fait naître l’espoir d’un débat objectif. Hélas, il n’en a rien été au bout du compte! La Commission du dialogue avait fort sagement demandé que soit expertisée l’hypothèse d’un maintien de l’aéroport actuel. Or ces études complémentaires qui devaient être contradictoires ont été menées par les services de l’État, à la fois juge et partie. Comment s’étonner dès lors qu’elles répondent à la commande qui leur a été faite : justifier à nouveau le projet de Notre-Dame-des-Landes ? La contre-expertise portée par les opposants (pilotes, personnalités du monde aéronautique, bureaux d’études, élus et citoyens), bien que reconnue comme sérieuse, a été balayée d’un revers de main, sans débat réel et sans arguments recevables. L’État prétendra certes qu’il a discuté, voire qu’il a écouté. Mais dans une démocratie éclairée, il ne suffit pas d’écouter, il faut aussi entendre et surtout vouloir rechercher la vérité.
Il est temps de mettre en cohérence les discours et les actes. On ne peut à la fois parler d’économies nécessaires et gaspiller l’argent public pour un équipement nouveau dont l’utilité n’est nullement avérée à l'heure du réchauffement climatique et alors que l’ère des énergies fossiles bon marché semble bel et bien révolue. On sait qu’il y a trop d’aéroports en France, que régions et villes renoncent à subventionner toute une série de lignes aériennes. Condamner l’aéroport actuel de Nantes tout en le gardant pour l’entreprise Airbus relève de la plus insigne mauvaise foi et d’un irréalisme préoccupant. Les professionnels savent parfaitement qu’un nouvel aéroport ne créera pas de nouvelles lignes aériennes, ni ne saurait modifier la stratégie des compagnies. On ne peut pas non plus affirmer d’un côté la nécessité de préserver les terres agricoles, les zones humides et la biodiversité et de l’autre déstabiliser un bassin agricole exemplaire, détruire un bocage patrimonial, artificialiser une vaste zone humide dont la richesse faunistique et floristique est reconnue et dont la destruction ne pourrait être « compensée », comme l’a précisé le rapport scientifique rendu au printemps 2012. On ne peut demander aux autres (collectivités, citoyens) de respecter la loi sur l’eau et la bafouer soi-même. Car la réalisation d’un aéroport et de ses infrastructures associées à Notre-Dame-des-Landes signe de fait la fin de la protection des zones humides en France !
A un moment où la crédibilité de l’action publique est au plus bas, au moment où le fossé entre les citoyens-contribuables et les politiques ne cesse de s’élargir, est-il envisageable de continuer dans cette voie ? Le gouvernement s’honorerait à reconnaître l’impasse juridique, politique et stratégique dans laquelle ce dossier l’enferme.
Et puisqu’il s’agit d’aéroport, nous lui suggérons une piste de sortie par le haut : annoncer une expertise technique indépendante, comme cela a été le cas à Toulouse, où se posait aussi la question d’un éventuel transfert de l’aéroport. Dans l’attente de cette étude et de la fin des recours juridiques engagés ou à venir, nous lui demandons instamment de ne pas engager les travaux prévus par les arrêtés préfectoraux.
Geneviève Azam, économiste
Jacques Bankir, ancien dirigeant de compagnies aériennes
Jean Gadrey, économiste
Susan George, économiste et essayiste
Arnaud Gossement, avocat
Marie-Monique Robin, journaliste et réalisatrice
Patrick Warin, ancien dirigeant dans le secteur financier, consultant. 

mercredi 29 janvier 2014

Ondes Electromagnétiques : Pas de Problème selon les Lobbies


Comment les lobbies nous font croire qu’il n’y a pas de problème avec les ondes électromagnétiques

MARIE ASTIER (REPORTERRE)
jeudi 23 janvier 2014


L’Assemblée nationale examine aujourd’hui une proposition de loi sur l’exposition aux rayonnements électromagnétiques produits par les téléphones portables et autres wifi. Une proposition très faible dans un domaine où le poids des lobbies est particulièrement pesant. Enquête.

Petit à petit, les preuves s’accumulent. En 2011, le Centre international de recherche sur le cancer a classé les ondes électromagnétiques dans le groupe des "agents peut-être cancérigènes pour l’homme". En 2012, le rapport"BioInitiative", au terme de l’étude de plus de 1 800 publications sur ces ondes, a conclu que "les effets biologiques [en] sont établis", même "à des niveaux d’exposition très bas". En octobre 2013, en France, le rapport de référence pour les décideurs a été réactualisé par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire). Il indique qu’il n’y a pas "d’effet avéré" des ondes sur la santé humaine... Mais il recommande quand même la prudence, notamment de limiter l’exposition des enfants aux téléphones portables.
"Les ondes, on ne les voit pas, on ne les entend pas, on ne les sent pas", répète Janine Le Calvez, présidente de l’association Priartém. Facile, donc, de nous faire douter qu’il n’y a pas de problème avec ce phénomène physique pourtant bien réel...
Car le doute est savamment entretenu par les lobbies des télécoms, avec l’aide de quelques chercheurs proches de l’industrie. Leurs lourdes pressions sont bien documentées grâce au travail que mènent depuis plusieurs années les associations Priartém et Robin des Toits, ainsi que par deux documentaires sur le sujet : Mauvaises Ondes de Sophie Le Gall, diffusé sur France 3 en 2011, et Ondes, Science et manigances, de Jean Hêches et Nancy de Méritiens, qui sortira le 15 février.
Voici quatre histoires, parmi bien d’autres, qui montrent comment les opérateurs de télécoms empêchent une prise en compte sérieuse de l’impact sanitaire du déluge d’ondes électromagnétiques qui s’abat sur l’atmosphère.
Des conseils "scientifiques" peuplés d’employés des compagnies
Difficile de comprendre ce qu’est l’ICNIRP, la Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants. Elle est reconnue par l’OMS, qui la présente sur son site internet comme "une commission scientifique indépendante (...) pour promouvoir la protection contre les rayonnements non ionisants (...) dans l’intérêt de la population et de l’environnement." Ses expertises sont une référence internationale et servent de base à de nombreux pays occidentaux, dont la France, pour définir un seuil limite d’exposition aux ondes.
Mais cette "indépendance" est sujette à caution. Nancy de Méritiens, auteur du documentaire Ondes, science et manigances décrit l’ICNIRP comme une "association créée par des scientifiques issus du nucléaire pour proposer des normes en matière d’ondes électromagnétiques. A l’origine, il y découvre des scientifiques qui travaillaient pour Motorola ou pour l’armée américaine".
Le créateur et premier président de cette institution est le scientifique australien Michael Repacholi, connu pour avoir été embauché comme consultant par plusieurs entreprises du secteur des télécoms et de l’électricité. Mais comme le précise sa biographie sur le site internet de l’ICNIRP, dont il est encore président émérite, "sa fonction lui donne le statut d’observateur des réunions de l’ICNIRP sans droit de vote, il n’est donc pas tenu de remplir une déclaration de conflits d’intérêts."



Au sein du conseil scientifique de l’institution, du côté des scientifiques français on remarque le nom d’Isabelle Lagroye. Cette déclaration de conflits d’intérêts datée de 2005 indique que ses recherches ont été financées par Bouygues Telecom, Alcatel et France Telecom.
Déclaration d’intérêts à télécharger :
PDF - 265.2 ko
Le même document nous apprend que René de Sèze, lui aussi présent au conseil scientifique de l’ICNIRP, a travaillé pour Bouygues Telecom et pour TDF, une entreprise spécialisée dans le déploiement des réseaux mobiles.
Encore aujourd’hui, l’ICNIRP estime que les ondes ne sont dangereuses qu’à partir du moment où elles font augmenter la température du corps humain. Ce sont les "seuls effets sanitaires avérés des radiofréquences", affirme le site internet du gouvernement français consacré aux ondes électromagnétiques. Sur la base de ces assertions, la France a fixé le seuil limite d’exposition aux ondes à un niveau compris entre 41 et 61 volts par mètres selon la fréquence. Un seuil tellement élevé qu’il n’est quasiment jamais atteint. Les associations demandent une limite à 0,6 volts par mètre, soit… cent fois inférieur.
Dans son documentaire Nancy de Méritiens explique que l’ICNIRP a contribué à maintenir des seuils légaux d’exposition aux ondes très élevés, en particulier en France : "Pourtant à Bruxelles, le seuil est de 3 volts par mètre. En Chine, en Inde et en Russie ils ont changé la loi récemment et le seuil est de 6 volts par mètre. Cela veut dire que là bas on considère que le seuil de 61 volts par mètre ne convient pas du tout !"
L’Organisation mondiale de la santé sous contrôle
Qui oserait soupçonner de partialité l’Organisation mondiale de la santé, une institution des Nations Unies ? Et pourtant, son programme d’expertise sur les champs électromagnétiques, appelé "projet CEM" a été créé en 1996 par... Michael Repacholi, également créateur de l’ICNIRP et qui, on l’a vu, a été consultant de compagnies de télécoms. Nancy de Méritiens explique : "Avant l’arrivée de Michael Repacholi, l’OMS avait déjà compilé des études qui soupçonnaient une dangerosité des ondes. En arrivant à l’OMS, il a monté son équipe et fait venir des scientifiques qui travaillaient avec lui à l’ICNIRP, qui eux-mêmes venaient de l’industrie. A partir de son arrivée, la politique a changé et ils ont cessé de dire qu’il y avait des problèmes... au moment où la téléphonie mobile a commencé à se répandre auprès du grand public", raconte Nancy de Méritiens. "Il est resté à l’OMS jusqu’en 2006."
M. Repacholi a été remplacé en 2006 par Emilie Van Deventer. Du sang neuf après un président encombrant ? "Elle n’est pas du tout médecin, elle est ingénieur en électronique, déplore Nancy de Méritiens. Ce département de l’OMS s’occupe pourtant de santé publique !" Protégée de Michael Repacholi, Emilie Van Deventer a également fait partie de l’ICNIRP et jeune chercheuse, a occupé une chaire financée par Bell, industriel canadien des télécoms.
Cependant, les études accumulées ont été réunies par une autre instance de l’OMS, celle qui étudie les cancers, et dans laquelle les industriels des télécoms n’ont pas d’agent. Fin mai 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe les ondes électromagnétiques comme "cancérigènes possibles".
Quand les nucléaristes jurent que les ondes sont sans danger
La Société française de radioprotection (SFRP) est l’équivalent français de l’ICNIRP. Un "cas d’école" des conflits d’intérêts dans le domaine des ondes, selon l’association Robin des toits.
Elle aussi a été créée à l’origine "pour nous faire croire que le nucléaire est une technologie sûre", écrit Etienne Cendrier, porte-parole de Robin des toits. Puis elle a élargi ses compétences et depuis 1991 elle délivre également son expertise dans le domaine des "rayonnements non ionisants", donc les ondes électromagnétiques.
Dans la liste des membres de cette section "rayonnements non ionisants", on retrouve deux noms déjà cités parmi les experts de l’ICNIRP et dont les recherche ont été financées par des compagnies de télécom : Isabelle Lagroye et René de Sèze.
Dans la liste, apparaît également le docteur André Aurengo, membre de l’académie de médecine et chef de service à la Pitié-Salpétriêre. Sa notice Wikipédia (consultée le 22 janvier) ne le dissimule pas, il a également été membre du conseil d’administration d’EDF, du conseil scientifique de Bouygues Telecom et de l’Association française des opérateurs mobiles. Ce qui assoit sa crédibilité pour assurer que les antennes de téléphonie mobile ne sont "pas dangereuses pour la santé". L’année dernière, il s’opposait avec virulence au premier projet de loi sur les ondes.
Enfin autre personnage à remarquer parmi les membres de la SFRP, Bernard Veyret. Il dépend de la même unité de recherche qu’Isabelle Lagroye, laboratoire qui produit régulièrement des études sur les ondes et qui a notamment été financé par Bouygues Telecom. Or Marc Veyret fait également parti du conseil scientifique de Bouygues Telecom.
Les membres de la section Rayonnements non ionisants de la SFRP -

Deux fonctions qui ne sont pas contradictoires, assure à Reporterre Jean-Philippe Desreumaux, directeur fréquences et protection chez Bouygue Telecom : "En tant qu’industriel, quand il y a un risque potentiel sur une technologie, soit vous financez la recherche et on vous le reproche, soit vous ne faites rien et on vous le reproche aussi ! Nous sommes transparents, nous ne cachons pas la composition de notre conseil scientifique. Cela nous aide à suivre l’évolution de la recherche dans le domaine des ondes. On nous demande d’être responsables, nous le sommes !"
En fait, on pourrait imaginer que la recherche soit financée non par des industriels, mais par des chercheurs du secteur public, plus indépendants. Encore faudrait-il que les ministres veuillent assurer cette indépendance. Ce n’est pas vraiment le cas.
Les lobbies qui parlaient à l’oreille de la ministre
Le but essentiel des lobbies est de peser sur la législation. En France, ils sont bien servis.
Il y a tout juste un an, une première proposition de loi sur aurait dû être discutée devant l’Assemblée Nationale. Mais une procédure exceptionnelle (le renvoi en commission), voulue par les députés PS (Parti socialiste), a reporté sine die l’examen du texte. "Le gouvernement a cédé aux lobbies et fait pression sur le groupe socialiste pour qu’il vote ce renvoi", affirme Janine Le Calvez, de Priartém.
Devant l’Assemblée Nationale, ce renvoi a notamment été défendu par la ministre déléguée à l’Economie numérique, Fleur Pellerin. Or la veille de l’examen du texte, dès le matin, elle allait mesurer l’intensité des ondes avec l’Agence nationale des fréquencesDevant les micros, elle affirmait qu’elle veillerait à ce que le texte de loi "n’inscrive pas dans le dur des choses qui correspondent à des peurs irrationnelles, et qui consisterait à donner un poids juridique à la dangerosité des ondes radioélectriques, alors que cette dangerosité n’est pas scientifiquement étayée".
Un discours réitéré l’après-midi lors des voeux de la Fédération française des télécoms, syndicat des opérateurs qui représente entre autres Bouygues Télécom, SFR et Orange.

http://www.dailymotion.com/video/xx5ui4_discours-de-fleur-pellerin-ministre-chargee-des-pme-de-l-innovation-et-de-l-economie-numerique_tech#from=embediframe

Dans une courte intervention, la ministre déclarait : "Le gouvernement est particulièrement vigilant concernant les contraintes juridiques et opérationnelles, qui pourraient conduire à ralentir les déploiements.(...) Demain, les députés discuteront d’une proposition de loi visant à limiter de manière importante les émissions des antennes de téléphonie mobile. Demain, sur les bancs de l’assemblée, j’assumerai mon rôle de ministre des télécoms et je dirai la vérité au lieu d’agiter des peurs irrationnelles."
Pour conclure, la ministre se félicitait des concertations menées sur le sujet "sans pour autant ralentir le déploiement de la 4G dont nous avons tant besoin."
Aujourd’hui, le cabinet de Fleur Pellerin indique que la ministre"soutient" la nouvelle proposition de loi présentée aujourd’hui à l’Assemblée Nationale et qu’il s’agit d’une "priorité".
On peut craindre que le gouvernement soit plus attentif aux entreprises des télécoms et du numérique, qui dans un récent communiqué de presse, s’inquiètent des entraves au développement de leur industrie ?, qu’à la santé des citoyens.

Compléments d’info :
- La synthèse de l’association Robin des toits sur les conflits d’intérêts scientifiques dans le domaine des ondes électromagnétiques.
- Un article d’Agoravox qui établit des liens entre l’ancien directeur du programme "champs électromagnétiques" à l’OMS, Mike Repacholi, et l’industrie des télécoms.

Source : Reporterre
Photos :
. chapô : Le professeur André Aurengo (umplo.blogspot.fr)
. Michael Repacholi : dailypioneer
. Section des rayonnements non ionisants : SFRP
. Video du discours de Mme Pellerin : Dailymotion

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http://www.reporterre.net/spip.php?article5310