Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

jeudi 30 juin 2016

ZAD - NDDL- Notre-Dame-Des-Landes, une Zone Humide A Défendre


ZAD - NDDL- 

Notre-Dame-Des-Landes, 

une Zone Humide A Défendre 


Face à la menace de disparition de la zone humide de Notre-Dame-Des-Landes, différentes personnalités se positionnent sur le projet de construction d'aéroport, d'un point de vue environnemental.

 A travers leurs témoignages et des images naturalistes filmées sur la zone au printemps 2016, ce court documentaire met en lumière les spécificités et la biodiversité exceptionnelle de ce site atypique.

mercredi 29 juin 2016

NDDL - Position commune du mouvement anti-aéroport suite aux résultats de la consultation

J'ai trouvé ce commentaire sur FesseBouc sur la page de l'ACIPA :

"Rappelons que ce n'était pas un referendum qui a force de loi (encore que chacun se souvient de comment LR et PS se sont assis sur le NON au referendum sur la constitution européenne). Ici c'était une consultation, "pour avis". Et si Manuel Valls a martelé jeudi dernier que si le NON l'emportait le projet était abandonné c'est parce que les RG lui donnaient le oui en tête avec 60% des voix. Sinon, on se doute bien qu'il se serait abstenu." signé l'ACIPA"



Position commune 

du mouvement anti-aéroport 


suite aux résultats de la consultation

 

Voici la déclaration commune du mouvement anti-aéroport lue à la Vache Rit ce dimanche soir suite aux résultats de la consultation.

« Comme l'avait démontré les différentes composantes du mouvement, le cadre, le processus et le contenu de cette consultation étaient fondamentalement biaisés. Celle-ci était basée sur une série de mensonges d’État et radicalement inéquitable. Il ne s'agissait pour nous que d'une étape dans la longue lutte pour un avenir sans aéroport à Notre Dame des Landes.

Cette lutte se poursuit dès ce soir. Nous savons que les attaques du gouvernement et des pro-aéroport vont se renforcer. De notre coté, nous n'allons pas cesser pour autant d'habiter, cultiver et protéger ce bocage. Il continuera à être défendu avec la plus grande énergie parce qu'il est porteur d'espoirs aujourd'hui indéracinables face à la destruction du vivant et à la marchandisation du monde. Nous appelons tous les soutiens et comités partout en France et au-delà à se mobiliser et à redoubler de vigilance dans les semaines et mois à venir. Il n'y aura pas d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Nous appelons en ce sens, et dans un premier temps, à converger massivement à Notre Dame des Landes pour le rassemblement estival anti-aéroport, les 9 et 10 juillet. »

Source : https://www.acipa-ndl.fr/actualites/communiques-de-presse/item/672-position-commune-du-mouvement-anti-aeroport-suite-aux-resultats-de-la-consultation 

Besancenot soutient les postiers de Rivesaltes chez Ruquier



https://www.youtube.com/watch?v=Aaf-N0I5ebc


Besancenot soutient les postiers de Rivesaltes chez Ruquier



 Le 27 juin à 6h00 par I. B. | Mis à jour il y a 6 heures

PHOTO/© D.R

Les postiers en grève de Rivesaltes ont été mis à l'honneur samedi soir lors de l'émission On n'est pas couché sur France 2 de Laurent Ruquier. 

L'invité politique de la soirée était Olivier Besancenot du NPA. Il est arrivé sur le plateau avec un tee-shirt aux couleurs sang et or sur l'épaule qu'il a offert à l'animateur et sur lequel était floqué Je soutiens et j'aime mon facteur. "Les postiers de Rivesaltes, à côté de Perpignan, a précisé Olivier Besancenot lui-même facteur de profession, sont en grève depuis sept mois pour s'opposer à la suppression des tournées et des emplois. Ils sont une vingtaine et ils sont sûrement en train de gagner grâce au soutien des usagers qui ont sorti ce tee-shirt. Plus on parlera d'eux, plus ça les aide dans leur conflit".

Un soutien qui n'étonne pas Jean-Michel Sol du syndicat Sud PTT : "On était au courant que cela allait se faire. Il faut savoir qu'Olivier Besancenot nous soutient depuis le début. On l'avait rencontré lors d'une manif à Paris contre la loi travail". Et Alexandre Pignon, postier et syndicaliste CGT qui est passé en conseil de discipline dans le cadre de cette grève, de poursuivre : "Ça fait toujours plaisir de se sentir soutenu. Olivier Besancenot n'est pas un homme politique éloigné de la base".

Le tee-shirt, dont la vente permet d'alimenter la caisse de solidarité des postiers qui en sont aujourd'hui à leur 210e jour de grève, est disponible auprès du syndicat et sera vendu lors de la fête du Travailleur catalan au Bocal du Tech, les 1er et 2 juillet.

 Source :
http://www.lindependant.fr/2016/06/27/besancenot-soutient-les-postiers-de-rivesaltes-chez-ruquier,2220419.php#xtor=EPR-2-[Newsletter]-20160627-[Zone_info]

mardi 28 juin 2016

FILM LE MAQUIS DE FILLOLS VENDREDI 1ER JUILLET

On a reçu ça : 

FILLOLS

VENDREDI 1er JUILLET

20h30

Film/Reportage 

DU MAQUIS DE FILLOLS AU CHALET DU CANIGOU

Le Foyer Laïque de Fillols vous invite


le VENDREDI 1er JUILLET

à la projection du film :

DU MAQUIS DE FILLOLS... AU CHALET DU CANIGOU
un reportage d'André Soucarrat
(52 minutes / 2016)

Juin 1944 : les frères Panchot, recherchés par les nazis et la milice, se replient vers Prades et sont menés au maquis de Fillols, constitué d'une quinzaine de résistants. Suite à une dénonciation, une centaine de miliciens et douaniers encerclent le maquis sur les hauteurs du Cogollo, le 28 juin. C'est ce combat que retrace ce film historique, en même temps qu'il rend hommage aux maquisards luttant pour la liberté.

A LA SALLE DES FÊTES
ENTRÉE LIBRE

OUVERTURE DES PORTES 20h30
DEBUT DU FILM 21h00

Le film sera suivi d'une discussion.

lundi 27 juin 2016

Votre contribution à la promotion du Linky auprès des écoliers par ERDF/Enedis est choquante. Voici pourquoi

A Mesdames et Messieurs les Recteurs d'Académies

Nous avons appris que la société ENEDIS /ERDF filiale d'EDF prépare un
"kit pédagogique" de promotion du compteur Linky.

http://www.lavoixdunord.fr/region/coudekerque-village-les-ecoliers-invites-a-dessiner-sur-ia17b47584n3558100#

« La mallette pédagogique d’Enedis, une avant-première nationale

Au-delà de l’inauguration des postes électriques « new look »,
Stéphane Ledez, directeur territorial d’Enedis, est aussi venu à
Coudekerque-Village pour présenter en avant-première une mallette
pédagogique conçue par l’entreprise.

À l’intérieur : 24 ateliers destinés à éclairer les enfants sur ce
qu’est l’électricité, son rôle, ses usages et les amener à comprendre
la transition énergétique, l’importance des économies d’énergie et
l’arrivée des réseaux électriques dits « intelligents », à l’instar du
compteur Linky. Des ateliers qu’ils ont pu tester sitôt la remise
officielle de la mallette à Isabelle Kerkhof. Conçue pour les enfants
de 7 à 11 ans dans le cadre des activités périscolaires, cette
mallette « sera mise à disposition de toutes les communes de France à
partir de novembre 2016, pour un montant de 85 € », précise Stéphane
Ledez. »
---


Nous nous opposons vigoureusement à ce que vous autorisiez la SA
ENEDIS à manipuler ainsi les écoliers.

Le graffeur complice de ce "programme", Alexis Defurmes (06 71 29 03
66, alexis.defurnes@gmail.com), n'a pas daigné répondre au mail
détaillé qui lui a été adressé le 11 juin 2016.

Nous vous demandons, après examen du dossier et des pièces listées
ci-joint, de nous confirmer votre opposition formelle à la
distribution gratuite ou payante (85 euros !) de cette mallette
pédagogique dans les établissements scolaires situés sur l’ensemble du
territoire français, que ce soit dans le cadre d'activités scolaires
ou périscolaires.

Dans l'attente de votre réponse,
Veuillez recevoir, Mesdames et Messieurs les Recteurs d'Académies, nos
salutations distinguées.

Signature

Monsieur Defurnes,

Vous apportez votre concours à une expérimentation consistant à faire
dessiner des enfants sur des postes de transformation électriques.

http://www.lavoixdunord.fr/region/coudekerque-village-les-ecoliers-invites-a-dessiner-sur-ia17b47584n3558100#

Cette opération sert de prétexte à la distribution dans les écoles de
kits "pédagogiques" promouvant, entre autres, les réseaux
"intelligents", qui incluent les compteurs dénommés Linky.

Vous n'ignorez pas que dans toute la France, citoyens et élus refusent
le remplacement programmé de 35 millions de compteurs électriques par
le Linky ou compteur "communicant" par le CPL, Courant porteur en
Ligne (radiofréquences de 63.000 à 74.000 hertz au lieu des 50 hertz
de l'électricité), pour lesquels les circuits et appareils électriques
n'ont pas été conçus.

Si 182 communes françaises ont déjà fait connaître leur
délibération de refus du Linky, ce n'est pas sans raison-s.

En effet, bon nombres d'élus ne croient pas aux allégations d'ERDF/
Enedis, qui sont faciles à démonter :

Examen de la lettre aux maires de M. Monloubou, président du
directoire d'ERDF/Enedis :

http://www.santepublique-editions.fr/objects/examen-lettre-de-philippe-monloubou-ERDF-aux-maires.pdf

Et il est démontré que le directeur de Linky a menti en direct à
Jean-Jacques Bourdin (Rmc/BFMTV)
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Fz4eKH-mAd4&sns=em

Au delà des mensonges, pourquoi cette "fronde" des élus et des
citoyens contre le Linky ?

Parce qu'il :

- provoque des pannes et des incendies, ce qui a été reconnu par ERDF,
filiale à 100 % d'EDF, chargée du déploiement qu'elle fait effectuer
par des sous-traitants qui embauchent des poseurs non électriciens,
tandis qu'EDF/ERDF s'exonère de toute responsabilité sur les pannes et
les incendies dans les Conditions générales de vente, et que les
assurances ont d'ores et déjà exclu des garanties : "les dommages de
toute nature causés par les champs et ondes électromagnétiques".

- porte atteinte à notre vie privée en transmettant toutes les dix
minutes notre consommation électrique, le but d'ERDF étant de vendre
ces données (voir la vidéo ci-dessous) ;

- coûte 7 milliards d'euros qui sont répercutés sur les factures
(via la taxe appelée CTA), tandis que dans 10 à 15 ans, les matériels
seront obsolètes et il faudra tout remplacer ;

- rend la France vulnérable au piratage, à l'espionnage, au
cyberterrorisme, jusqu'au black-out.

De plus, les radiofréquences CPL que le Linky injecte dans tous les
circuits et appareils électriques sont officiellement reconnues depuis
le 31 mai 2011 comme "potentiellement cancérigènes" par le Centre
international de recherche sur le cancer, qui dépend de l'OMS !

Vous n'ignorez pas que les communes sont propriétaires des écoles
élémentaires. Or, pour les communes, les incendies provoqués par
le Linky ne seront pas couverts par les assurances :

http://www.santepublique-editions.fr/objects/GROUPAMA_RESPONSABILITE_GENERALE_DES_COMMUNES_EXCLUSIONS_PAGES_8_9_VILLASSUR.pdf
(voir f, i et p).

Quand des compteurs Linky installés dans les écoles provoqueront des
incendies, si des décès d'enfants adviennent, vous souviendrez-vous
que vous avez contribué à promouvoir ces compteurs auprès de ces mêmes
enfants ?

Le film de Brian Thiersen "Les incendies de compteurs ‘intelligents’ :
Questions brûlantes, réponses choquantes" récemment mis en ligne avec
sous-titrage en français, montre les problèmes causés par les
compteurs intelligents en Amérique du Nord.

https://takebackyourpower.net/smart-meter-fires-2016-video

Pour voir la version sous-titrée en français, lancez la vidéo, puis
cliquez rapidement sur la roue crantée en bas à droite de l’écran de
la vidéo :
Paramètres > Sous-titres > Français

En Amérique du Nord (USA/Canada), plusieurs centaines de milliers de
compteurs ont été retirés après des explosions et des incendies.

Le Linky présente au moins deux points communs avec les "smart meters"
présentés dans le film.

Deux fabricants sont les mêmes (Itron et Landis + Gyr, sociétés
japonaises - Landis + Gyr, basée en Suisse, est filiale de Toshiba),
et la fonctionnalité de déconnexion à distance, identifiée comme le
facteur majeur d'incendie de ces compteurs 'intelligents' dans le
film, est également présente sur l'intégralité des Linky français.

Je vous invite également à prendre connaissance de l’interview de
M. Cyril Charles, spécialiste de la prévention des incendies, qui met
en lumière un autre scandale de sécurité publique : les incendies
d’origine électrique sont évitables ! Or il y en a 80.000 par an
en France, qui provoquent 200 morts et 4000 blessés !

Dans cette interview, M. Charles donne son avis sur les compteurs
Linky et cela fait donc une double raison de la lire.

http://www.santepublique-editions.fr/objects/interview-cyril-charles-on-pourrait-prevenir-la-quasi-totalite-des-incendies-d-origine-electrique.pdf

J'ai saisi le 2 mai 2016 le Comité d'éthique d'EDF et le Comité
Central d'entreprise d'EDF, car EDF tient un rôle important à la fois
dans le déploiement du Linky et dans ce nouveau scandale de sécurité
publique que nous révélons aujourd'hui (pas de réponse à ce jour) :

http://www.santepublique-editions.fr/objects/linky-annie-lobe-saisit-le-comite-ethique-et-le-cce-edf-2-mai-2016.pdf

Les problèmes techniques du Linky ne sont pas nouveaux, ils
continuent.

Le directeur Linky a lui-même reconnu le 16 janvier 2016 sur la radio
RMC 8 incendies pendant la phase d'expérimentation :

Extrait de l'intervention de Bernard Lassus, responsable Linky d'ERDF,
sur RMC le samedi 16 janvier 2016
entre 9h et 10h dans l'émission "Notre maison" (animateur : François
Sorel) :

http://www.santepublique-editions.fr/objects/rmc-16-janvier-2016-bernard-lassus-erdf-reconnait-8-incendies-dus-au-linky.mp3

Démenti sur la formation des poseurs de Linky : Annonce de recrutement
en INTERIM, aucune expérience ni formation requise en électricité, pas
de formation prévue après l'embauche :
Technicien en compteurs d'énergie H/F, Paris, Partnaire, mise en ligne
fin décembre 2015 :

http://www.santepublique-editions.fr/images/copie-ecran-INDEED-annonce-recrutement-Linky.png

Non seulement des incendies, mais également des pannes sont survenues
pendant l'expérimentation Linky en 2010-2011 : 21% des
particuliers ont dû procéder au réarmement du disjoncteur du fait de
problèmes de disjonction et 36% des communes ont connu des problèmes
de disjonction répétés à la suite du changement de compteur sur des
équipements publics.

C'est ce qui ressort d'un rapport d'enquête commandé par le Syndicat
Intercommunal d’Energie d’Indre-et-Loire (SIEIL) et menée en mars 2011
auprès de 1500 personnes équipées de Linky, et de 76 communes ayant
répondu sur 150 interrogées. Ce rapport a été déniché fin avril 2016
par le Collectif d'Indre-et-Loire :

http://sieil37.fr/phocadownloadpap/Autres-documents/Linky/SIEIL_Rapport-enquete.pdf

Sauvegardé ici :
http://www.santepublique-editions.fr/objects/SIEIL_Rapport-enquete-experimentation-Linky.pdf

Ce rapport brosse un tableau plutôt négatif de l'expérimentation Linky
de 2010-2011 : le nombre total d'incidents rapporté au nombre total de
personnes interrogées est de 15 %, une proportion qui dépasse de loin
le 1% évoqué par le sénateur Poniatowski dans son rapport de 2010
(http://www.senat.fr/rap/r10-185/r10-185.html)

"Pour 4% des ménages, l’installation a entraîné des
perturbations du fonctionnement de leurs appareils
voire des dégradations de ceux-ci : appareils électriques
grillés, dysfonctionnement de la programmation du
chauffage ou du ballon d’eau chaude, embrasement du
compteur ou du disjoncteur." (p 17)

"5% des particuliers interrogés ont vu un impact négatif de
l’installation de Linky sur leur facture : erreurs de relevés, hausse
de consommation, augmentation très nette de la facture (parfois
doublement). Pour ce type de problème, 5% de logements concernés
ce n’est pas négligeable." (p. 17)

"1% des ménages signalent un dérèglement des heures
creuses, c’est aussi un facteur d’augmentation de la facture."
(p. 17)

La liste et surtout le nombre des anomalies constatées (p. 18-19), qui
vont de l'incendie à la détérioration d'appareils, en passant par le
dysfonctionnement d'appareils électriques et l'augmentation des
factures, conduisent à se demander ce qui a bien pu conduire la CRE
(Commission de régulation de l'énergie) à affirmer que
l'expérimentation avait été "réussie"
(http://www.cre.fr/documents/deliberations/communication/resultats-de-l-experimentation-linky)

Notamment, le nombre d'incendies, 3 pour 1500, soit 0,2 %, extrapolé
aux 35.000.000 de compteurs à poser, aurait pour effet 70.000
incendies supplémentaires !

On retient, en conclusion, ce témoignage mis en exergue, p. 15 :

"Le compteur étant extérieur, EDF est intervenu clandestinement,
aucune information. EDF et ERDF nient être intervenus. Notre
congélateur a été détruit ainsi que les marchandises qu'il
contenait (disjonction). Le disjoncteur prévu pour 12 kW saute à
8,6kW. Nous ne laissons plus aucun appareil branché en notre absence.
Aucune réponse, mépris total de l'abonné : EDF et ERDF ont refusé de
communiquer la date de l'intervention ainsi que le relevé de l'ancien
compteur. Pas d'accès au compteur qui est extérieur, coffret fermé à
clé. Selon Linky, nous avons consommé plus en 2 mois qu'au cours des 6
mois précédents. Le compteur n'est ni certifié ni garanti, aucune
certitude quant au cryptage des informations ni sur leur
confidentialité."

On se demande à quoi a bien pu servir cette expérimentation, puisque
les incidents répertoriés en 2010-2011 sont récurrents en 2016...

En mars 2016, de nouveaux incendies se sont déclenchés notamment à
Cosse (09, Ariège), un compteur posé en extérieur a pris feu 24 heures
après la pose d'un Linky, et à Pau, la ville de François Bayrou, c'est
une machine à laver qui a pris feu 24 heures après la pose du Linky
dans un immeuble du centre ville*.

*Témoignage que j'ai recueilli par téléphone le 4 avril 2016, puis
adressé par mail à ce couple qui m'a autorisée à le diffuser :

"Bonjour Madame,

Merci pour les précisions que vous m'avez apportées par téléphone sur
la chronologie des faits qui se sont déroulés dans le centre ville de
Pau.

Votre mari et vous-même avez été alertés sur les compteurs Linky du
fait que votre collègue, qui a une lampe qui s'allume au toucher, a
constaté qu'elle restait allumée entre minuit et 6 h du matin. Une
deuxième lampe achetée présente le même dysfonctionnement.

L'un de vos clients, à qui vous avez raconté cette anecdote, vous a
suggéré un lien possible avec le compteur Linky. Vérification faite,
l'immeuble où réside votre collègue a bien été équipé de compteurs
Linky, qui sont situés sur le mur de la pièce où se trouvent les
lampes s'allumant toutes seules entre minuit et 6h. (Votre collègue,
qui a emménagé récemment dans cet appartement préalablement
non occupé, pense avoir croisé le technicien ayant effectué la pose.)

Vendredi 25 mars, votre voisin a subi l'installation du Linky et le
samedi 26 mars après-midi, sa machine à laver a pris feu. Il était
présent et a donné l'alerte immédiatement, mais la fumée s'est
néanmoins propagée dans l'escalier, qui est devenu gris.

Vous-même avez effectué des recherches sur Internet dimanche soir au
sujet du Linky, et lundi 28 mars, vous avez appelé EDF pour dire que
vous aviez besoin de réfléchir encore avant d'accepter ce compteur. Il
vous a été répondu d'appeler ERDF, ce que vous avez fait
immédiatement.

On vous a répondu que l'installation n'était pas encore programmée
vous concernant, mais le soir même, vous avez trouvé un papier dans
votre boîte aux lettres indiquant que le remplacement de votre
compteur avait eu lieu dans la journée, par la société prestataire
"Solutions 30" ! (votre immeuble est clos par une porte fermée que
l'on peut ouvrir entre 9h et 19h en appuyant sur un bouton, mais
aucune profession médicale n'exerce dans cet immeuble de sorte qu'il
n'est pas indiqué que la porte s'ouvre en appuyant sur ce bouton, les
passants ne peuvent pas le savoir).

Depuis cet incendie, votre fils est inquiet (vous avez trois enfants),
il se relève la nuit pour vérifier qu'un autre incendie ne s'est pas
déclenché. Vous êtes vous-mêmes inquiets pour vos enfants, de sorte
que vous subissez un préjudice consécutif à cet incendie, même si vous
n'avez pas eu de dommages matériels."

-----

Le président d'ERDF Philippe Monloubou a affirmé le 2 février 2016
lors de son audition à l'Assemblée nationale :

"ERDF est opérateur de Big Data"

https://www.youtube.com/watch?v=VXtPsC4ZKH0
Vidéo Next-up, Min 7'50 à 8'35

Cela signifie qu'ERDF va vendre nos données collectées en temps réel
grâce au Linky. Or, aucun des 500.000 clients déjà équipé d'un Linky
(chiffre ERDF) n'a donné, comme le prévoit la loi et la recommandation
de la CNIL, son accord exprès pour la transmission de ses données
de consommation. Et pour cause, personne n'a encore reçu de courrier
sollicitant son consentement !

Qu'est-ce que le Big Data ? Vous le savez en gros, mais il faut
absolument lire la réponse détaillée dans le livre "L'homme nu,
la dictature invisible du numérique", dont j'ai extrait à votre
intention des passages mis en perspective dans le document joint.

(Je vous suggère de lire mon document jusqu'au bout car les
informations vont crescendo).

Il y a aussi une réponse rapide à cette question dans la bande
annonce du film : "Les nouveaux loups du web"

https://vimeo.com/151002047

Où voir ce film :
http://www.jupiter-films.com/film-actualites.php?id=47

----

Le rapport de l'ANFR vient de sortir opportunément le 30 mai dernier
pour permettre à ERDF (qui a annoncé le même jour son changement de
nom) dans sa conférence le 1er juin à 17h30 au salon des maires Porte
de Versailles (conférence facturée 2300 euros par les organisateurs du
salon), de dire que les niveaux d'émission du Linky sont "faible"s.

Le hic, c'est que les mesures ont été faites en laboratoire, où les
câbles ne rayonnent pas, tandis qu'en milieu ouvert les câbles
rayonnent,
ce qui est expliqué dans une thèse présentée et commentée ici :

http://www.santepublique-editions.fr/objects/examen-lettre-de-philippe-monloubou-ERDF-aux-maires.pdf
(voir p. 47-48)

Cette thèse soutenue le 3 décembre 2013 par Monsieur Amilcar Mescco à
l’Université européenne de Bretagne « Télécom Bretagne », fournit des
éléments d’explication à la raison pour laquelle les câbles dans
lesquels le signal CPL est injecté rayonnent en milieu ouvert (chez
les habitants) et pas en laboratoire.

p. 12-13 :

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00983504
http://www.next-up.org/pdf/Linky_CPL_Rayonnement_ElectroMagnetique_Habitat.pdf

« Dans un environnement domestique, les appareils électroménagers, et
en général tout appareil électrique connecté au réseau d’alimentation,
contribuent au déséquilibre des lignes du réseau. (...)
Les fils d’un câble peuvent aussi contribuer au déséquilibre du
réseau.
Le déséquilibre dans les fils est généré par la variation en longueur
et rayon des fils ainsi que par la variation d’impédances par rapport
à la masse.
La différence de longueur de fil amène une différence de phase entre
les courants circulant dans les fils de phase et de neutre. Cette
différence de phase génère un courant en mode commun. En conséquence
du déséquilibre du réseau électrique, le signal injecté en mode
différentiel dans une ligne électrique subit une transformation en un
signal de mode commun. Les émissions rayonnées dans les systèmes CPL
sont directement liées au déséquilibre du réseau. Ce rayonnement varie
en fonction des composants du réseau électrique. L’étude [25] montre
par exemple que le degré de déséquilibre électrique et les émissions
rayonnées sont élevés dans les cas de présence d’un interrupteur
unipolaire ou d’un tube fluorescent, même éteint. (...)
L’étude [4] étudie le rayonnement d’un câble torsadé en analysant le
paramètre Longitudinal Conversion Transfer Loss (LCTL). Dans cet
article, il est démontré que les éléments non équilibrés contribuent à
la génération des émissions rayonnées. Par ailleurs, la référence [4]
indique que les câbles équilibrés sont stables et ne génèrent pas de
rayonnement. Cette stabilité est cependant détériorée avec
l’augmentation de la fréquence. Par ailleurs, si un appareil dans le
système a un facteur de conversion balance ‐unbalance faible, le
facteur de conversion de tout le système est dégradé. »

---

L'ANFR rejoint donc ERDF dans le bal des mensonges sur le Linky.

http://www.anfr.fr/l-anfr/actualites/toutes-les-actualites/detail-actualite/actualites/compteurs-linky/#menu2


le rapport
http://www.anfr.fr/fileadmin/mediatheque/documents/expace/2016-05-30_Rapport_technique_compteur_vdef2.pdf

communiqué de presse
http://www.anfr.fr/fileadmin/mediatheque/documents/Communiques_Presse/Communique_de_presse_compteurs_linky-30052016-2.pdf

------

ERDF affirme être assuré par "EDF ASSURANCE".

Voici l'extrait (anonymisé) d'un mail que j'ai reçu :

"Cela nous a été confirmé de deux sources : le ... 2016, en personne,
par le directeur d’ERDF ... et son Responsable des Collectivités
locales, Monsieur ... qui nous ont confirmé l’absence d’assurance
d’ERDF et leur couverture par EDF Assurance ; Par AVIVA Assurances,
mon agence de ... qui m’a représenté dans 2 réclamations contre EDF
Assurance pour défaillance du réseau d’ERDF (surcharge et retour de
foudre pour plus de ..... € de dégâts, ...).

Les assureurs transigent avec EDF Assurance et règlent 9 cas sur 10
« sans preuve de responsabilité » car EDF refuse d’emblée toute
responsabilité ; le règlement hors court se fait donc sur cette base."

Il n'y a donc pas de différence entre ERDF et EDF / EDF Assurance.
Ce sont des poupées russes qui s'emboîtent les unes dans les autres.
Même si les tribunaux devaient juger que les sinistres provoqués par
le Linky seront à la charge d'ERDF/EDF Assurances, chacun sait qu'elle
ne pourra pas les assumer, car EDF vient déjà de mendier 3 milliards
d'euros à l'Etat :

http://www.lepoint.fr/economie/edf-l-etat-va-renflouer-a-hauteur-de-3-milliards-d-euros-22-04-2016-2034348_28.php

Une fois de plus, c'est nous tous qui paierons pour les pannes et les
incendies provoqués par le Linky :

http://www.santepublique-editions.fr/objects/Linky-et-les-pannes-linky-et-les-incendies-diaporama-11-01-2016.pps


Je souhaiterais savoir ce que vous inspirent les informations
ci-dessus.

Merci de bien vouloir me répondre le plus rapidement possible.

Bien sincèrement à vous,
Annie Lobé
Journaliste scientifique indépendante


http://www.santepublique-editions.fr/Linky.html

http://www.santepublique-editions.fr/kit-complet-de-lutte-contre-linky.html

http://www.santepublique-editions.fr/questions-reponses-sur-le-linky.html

http://www.santepublique-editions.fr/objects/Appel.doc

Elements juridiques :

http://www.santepublique-editions.fr/objects/Analyse-juridique-de-la-note-Ravetto-04-03-16-18h.pdf

Eéléments sur le possible conflit d'intérêt :

http://www.santepublique-editions.fr/objects/LINKY-ANALYSE-JURIDIQUE-NOTE-CABINET-AVOCATS-RAVETTO.pdf

dimanche 26 juin 2016

Hymne national détourné en soutien à Notre Dame Des Landes

Hymne national détourné, créé par une habitante inspirée du Conflent dans les Pyrénées Orientales.

Chanté à tue-tête dans les rues de Perpignan à l'automne 2012 en soutien aux zadistes de Notre Dame Des Landes au moment de l'opération-répression César


Dimanche 26 juin tenue du referendum en Loire-Atlantique où les gens devront voter pour ou contre un nouvel aéroport à Notre Dame Des Landes.
Le gouvernement a déjà annoncé qu'il délogerait les zadistes quel que soit le résultat !




ALLONS ENFANTS DE LA PLANETE
POUR LA SAUVER FAUT RESISTER
RESISTER AU POUVOIR DU FRIC
RESISTER AUX ARMES DES FLICS

-----------------------
RESISTER POUR QUE LE PEUPLE VIVE
ET QUE LE BETON NE GAGNE PAS
SUR LES CULTURES VIVRIERES

------------------------

L'EAU IL NOUS FAUT LA GARDER
L'AIR IL NOUS FAUT LE PRESERVER

-----------------------

AUX LEGUMES CITOYENS !
CREER DES POTAGERS
ALLONS MARCHONS
POUR QUE DANS NOS SILLONS
LES SALADES REMPLACENT LES AVIONS
---------------------- 


Soutenez Là-Bas Si J'y Suite - Achetez le tshirt ! - Mercredi 29 juin : tous au Lieu-Dit !

Encore 15 euros (!) me direz-vous sauf que cette émission supprimée de France Inter et à présent sur le Net est vraiment précieuse pour relayer les infos.
Nous pourrions avoir besoin de son audience modeste et géniale un jour prochain.
Les soutenir pour qu'ils continuent me semble la moindre des choses...
15 euros c'est une somme !
Pour les celleux qui peuvent, n'hésitez pas et, s'il ne vous plait pas, offrez-le !
Bonne émission de la semaine

---------- Message transféré ----------
De : Là-bas si j’y <contact@la-bas.org>
Date : 26 juin 2016 à 02:42
Objet : Mercredi 29 juin : tous au Lieu-Dit !



Enregistrement public de l’émission mercredi à 18h.
Cet email ne s’affiche pas correctement ?
Voir cette Infolettre dans votre navigateur.
 Là-bas si j'y suis

Mercredi 29 juin : tous au Lieu-Dit !


Tous dans la rue mardi 28 contre la Loi Travail, et mercredi 29 juin, rendez-vous à 18h au Lieu-Dit pour le dernier enregistrement en public de la saison. Pourquoi les riches votent à gauche, ce sera le thème de l’émission avec, entre autres, autour de Daniel Mermet :

- Thomas Frank, auteur du livre Pourquoi les pauvres votent à droite (2013, éditions Agone)
- Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, auteur du Grand bond en arrière (réédition 2012, éditions Agone)
- Giv Anquetil à la traduction
Émission en partenariat avec le Monde diplomatique et les éditions Agone.
>>>>>> Rendez-vous mercredi 29 juin à 18h au Lieu-Dit, 6 rue Sorbier Paris XXème. Entrée libre dans la limite des places disponibles.
L’émission sera disponible sur la-bas.org dès vendredi.
Et pour fêter ce dernier enregistrement avant l’été, LÀ-BAS paie son coup après l’émission !

Ah, le beau T-shirt LÀ-BAS SI J’Y SUITE !

<i>(graphisme : Agence Sans Blanc, d'après un dessin de Daniel Mermet)</i>
C’est l’été ! Le fameux T-shirt de LÀ-BAS, tant demandé, tant réclamé, tant attendu, est de retour. Pour séduire sur les plages cet été, une seule solution, le t-shirt LÀ-BAS SI J’Y SUITE ! D’après un dessin de Daniel Mermet himself, c’est le T-shirt tendance à porter en voyage et en manif. ATTENTION stocks limités, commandez-le sans attendre !
Pour commander un ou plusieurs T-shirts, c’est par là : la-bas.org/la-bas-magazine/au-fil-de-la-bas/ah-le-beau-t-shirt-la-bas-si-j-y-suite

Suivez nous sur Twitter | Facebook  
© Là-bas si j’y suis — 2016


samedi 25 juin 2016

Prades - Mardi 28 juin à 21h au Lido... Changement de programme...

Mardi 28 juin à 21h, 

les Ciné-rencontres vous proposent le film :

  ''Kaili Blues'' de Bi Gan.

SYNOPSIS

A Kaili, dans la province de Guizhou en Chine, deux médecins s'ennuient dans une petite clinique. Mais un jour, l’un d’entre eux, Chen Shen, décide de respecter la dernière volonté de sa mère décédée et s’embarque pour un périple en train à la recherche de l’enfant que son frère a abandonné. Sa collègue de la clinique, une vieille dame seule, lui demande d’apporter une vieille photo, une chemise et une cassette à son ancien compagnon, gravement malade. En cours de route, Chen passe par la petite ville de Dangmai. Il s’y arrête et y fait l’expérience de vivre son passé, le présent et l’avenir... 
 
Première par Gérard Delorme
La forme, fluide et d’une virtuosité discrète, évoque un flux de conscience plus ou moins onirique, commenté par un monologue intérieur surréaliste. Un vrai trip, à la fois dépaysant mais étrangement familier. 
 
Positif par Jean-Dominique Nuttens
C'est tout l'effet que produit "Kaili Blues", dont on sort débarrassé de la pesanteur des choses et en regardant différemment le monde. 
 
Le Monde par Jacques Mandelbaum
Une nature morte, une digression accidentelle, un fragment de discours poétique, une bifurcation intempestive se logent souvent entre les deux extrémités de ce qui aurait dû être une droite et qui se révèle un rébus merveilleux. 
 
Libération par La rédaction
C’est avant tout une magnifique méditation sur le temps qui passe et sur ce que peut en faire le cinéma, comment il le tord et le malaxe, et semble toujours trouver de nouvelles manières de le remonter. 
 
Les Inrockuptibles par Serge Kaganski
Ce plan-séquence somnambulique est la plus belle incise poétique que le cinéma ait à nous offrir ces temps-ci (avec "The Assassin" de HHH), un sortilège dont les effets perdurent après la projection, comme si le cinéma mélancolique de Jia Zhangke était infusé par le bonneteau temporel de la fin de "2001 : l’odyssée de l’espace".

TELERAMA

Lumière clignotante de néon sur le mur écaillé d'un dispensaire, puis sur une terrasse, la nuit. Deux médecins en blouse blanche, une vieille dame et un homme, échangent quelques mots. Elle s'inquiète de l'entendre tousser. « Seuls les morts ne tombent pas malades », lui répond-il. Deux minutes se sont à peine écoulées et l'on est déjà certain de tenir un vrai cinéaste : harmonie de la composition, réserve mystérieuse, acuité du regard. Le médecin, héros opaque et taciturne, qui a naguère fait de la prison pour avoir été à la solde des triades, travaille, fume, rêve. Un jour, il quitte la ville et part dans une région reculée, à la recherche de son neveu et d'un inconnu dont il a juste une photo. Trame elliptique où s'esquissent pourtant trois histoires de couple et de générations. Il s'agit surtout d'un voyage à travers le pays et le temps. Une errance réaliste et poétique. Des vers sibyllins en voix off (« Quand les roses absorbent la lumière, la terre en est tout imprégnée ») ponctuent le film, lui donnent sa respiration. 
 Des souvenirs sous forme de flash-back voisinent avec des songes. Le présent, le passé et le futur se confondent même dans un morceau de bravoure impressionnant : un plan-séquence d'une quarantaine de minutes, où la caméra ne quitte pas le héros, serpente avec lui sur une route montagneuse puis entre les bicoques d'un village un peu fantôme, emboîte le pas d'une jeune fille, qui ira assister sur l'autre rive d'un fleuve, à un concert rock en plein air... Mouvement fluide, étrange, qui dénote une inspiration évidente, un sens intuitif de la mise en scène, proche de Hou Hsiao-hsien (dont The Assassin est à l'affiche), maître déclaré de ce jeune cinéaste très prometteur de 27 ans. — Jacques Morice

vendredi 24 juin 2016

Animé par le Collectif de Défense des Brulls - Film à voir absolument ! Mardi 5 juillet - L'Intérêt Général et Moi - au Lido à Prades dans les Pyrénées Orientales (Conflent)

On a reçu ça :

Vu les deux bandes annonces c'est à faire circuler un grand maximum.
Enfin notre point de vue est mis en avant ! 
Ce n'est pas tous les jours et ça fait chaud au coeur profitons-en..
DEMAIN c'était bien mais là c'est autrement percutant et... 

  ...  Politique au sens premier : Vie de la Cité ... 


(toujours d'après les deux bandes-annonces).

Le film est sorti ce 1er juin sans tambour ni trompette...
Ce docu passera le  
mardi 5 juillet 
à 
21h  
au 
Lido
à faire circuler 
car sera animé par 
Collectif des Brulls


“En explorant quelques grands projets d'infrastructures comme Notre Dame des Landes Sophie Metrich et Julien Milanesi interrogent, dans ce documentaire, la notion d'intérêt général”_. **(Le Canard Enchaîné, “Les films qu'on peut voir cette semaine“)

“Il s’agit d’un documentaire sur le juste milieu entre intérêt local, décision étatique, mais aussi aménagement du territoire ou absurdité administrative. (…) C’est un sujet, franchement, qui interpelle!” **(La Chaîne Parlementaire)

“Derrière une réflexion de politique appliquée sur l'intérêt général, intérêt privé et intérêt supérieur, se dessine la remise en cause d'un fonctionnement dit démocratique et d'un mode de vie qui s'essouffle”. (Politis)

“On l’aura compris, les réalisateurs ont clairement choisi leur camp. Mais ce n’est pas tant celui de l’opposition systématique aux grands projets que l’appel à mettre fin à la confiscation d’un débat démocratique nécessaire autour de choix qui engagent profondément toute la société.”( Alterecoplus)

_“« L’intérêt général et moi » : un film d’utilité publique face à la multiplication des grands projets imposés” _(Basta!)

“Après les succès de Merci Patron et de Demain, sort dans les salles un nouveau film militant, qui pose la question des grands travaux lancés en France et qui ont soulevé des vagues de contestations… et qui ont aussi un écho outre-mer.“ (Outre-mer 1ère)

“L’Intérêt général et moi est un film engagé au côté des opposants aux grands projets d’aménagement. C’est aussi un formidable témoignage de la transition écologique, économique et sociale en cours.” (Sciences et Avenir)

“Un film original, à la fois ludique et artistique” (Consoglobe)

_“En résumé, « L’Intérêt général et moi » est un film citoyen, didactique et original de nature à provoquer des débats” _(L’ESSentiel-france.org)

“Un mois avant le référendum sur Notre-Dame-des-Landes, ce documentaire qui invite à la réflexion tombe à pic.” (Association des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie, http://jne-asso.org/)

“A travers les histoires croisées de trois luttes contre des projets inutiles, coûteux et destructeurs (une autoroute, hélas déjà réalisée, un aéroport désormais nationalement connu, et une Ligne Grande Vitesse tout juste déclarée d'utilité publique), le film "L'intérêt général et moi" démonte parfaitement les mécanismes d'une décision publique dévoyée : parodie de démocratie, montages financiers privilégiant les intérêts privés, mépris total du territoire et de ses habitants… L'alternance des témoignages, des animations pédagogiques et des respirations chorégraphiques permet à chacun de découvrir comment se décident aujourd’hui dans notre pays des investissements sans réelle utilité sociale. A voir absolument pour passer de la compréhension au refus et peut-être… à la résistance active !“ (Françoise Verchère, co-présidente du Collectif d'élus Doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.)

Réalisé par Sophie Metrich et Julien Milanesi, “L'intérêt général et moi” plonge le spectateur dans une réflexion vivante et sensible sur cette notion d'intérêt général. Au fond, de quoi s'agit-il ? De quoi parle-t-on ? Les auteurs partent d'un conflit qu'ils connaissent bien : la construction de l'autoroute A 65 Pau-Langon. Ce projet a vivement opposé les populations, les élus, il a produit des contradictions et des tensions au sein de la technocratie de l'Etat. Pourquoi ? Quelles luttes d'influence ? Au service de qui et de quoi ? Que reste-t-il de tout cela aujourd'hui ? _Progressivement, les auteurs enquêtent sur d'autres “grands projets inutiles”, LGV, Notre Dame des Landes. A partir de là, le propos s'élargit et se prolonge par une réflexion sur la nature même de notre démocratie dans un monde globalisé. Qu'est-ce qu'une démocratie au 21e siècle ? Quelle société organise-t-elle? Elus, dirigeants politiques nationaux et locaux, militants associatifs, journalistes, fonctionnaires exposent leurs points de vue et la question interpelle le spectateur lui-même, naturellement. On ressort de ce film l'esprit concerné pour longtemps.

En partenariat avec :

Agir pour l’environnement / ATTAC France / Les amis du Monde Diplomatique / Politis

Deux bandes-annonces du film :

 https://vimeo.com/165355385

mardi 21 juin 2016

Serge Halimi devant l'intersyndicale du Havre





Serge Halimi 

devant l'intersyndicale du Havre


 Fakirpresse

Serge Halimi, du Monde Diplomatique, est venu soutenir les grévistes du Havre, lors de notre meeting avec l'intersyndicale.

"Nous ne sommes pas venus vous faire la leçon. Nous sommes venus pour apprendre de vous, de votre combativité. Et surtout nous sommes venus vous dire notre solidarité."


Source : https://www.youtube.com/watch?v=tabXdsGxMvE

lundi 20 juin 2016

Julien Coupat : "La loi travail est l'affront qui fait monter au front"

Julien Coupat:

« La loi travail est l'affront qui fait monter au front »


13 juin 2016 | Par christophe Gueugneau

Le « réseau affinitaire Coupat » est-il derrière les débordements observés lors de la mobilisation contre la loi El Khomri ? Manuel Valls l'a dit à l'Assemblée, une note de la DGSI, qui a fuité dans la presse, l'affirme également. Julien Coupat et Mathieu Burnel, tous deux mis en examen dans l'affaire de Tarnac, répondent dans Mediapart.


Julien Coupat et ses amis refont parler d'eux. Ou plutôt, le pouvoir en parle à nouveau. Fin mai, le premier ministre, Manuel Valls, a tenté d'expliquer devant les députés que les débordements observés lors des manifestations contre la loi sur le travail étaient orchestrés par les black blocs et les « amis de Julien Coupat ». Quelques jours plus tard, le journal Le Point citait de larges extraits d'une note de la DGSI appuyant cette thèse. Au même moment ou presque, les prévenus de l'affaire dite « de Tarnac » voyaient la chambre d'instruction se pencher sur leur situation. D'ici la fin du mois, on saura si oui ou non il faut qualifier de terrorisme les faits qui leur sont reprochés. 

Que pensent Julien Coupat et « ses amis » de ce nouveau coup de projecteur? Et que pensent-ils de ces trois mois de mobilisation, des tentatives de démocratie directe de Nuit debout, du retour en force du thème des « casseurs » dans les médias comme à l'Assemblée ? « Ce qui s'est véritablement passé ces derniers mois, ce sont d'innombrables commencements, comme autant de rencontres fortuites mais décisives entre des syndicalistes sincères, des étudiants amateurs de banderoles renforcées, des lycéens sans illusion sur l'avenir qui leur est promis, des salariés fatigués de la vie qu'ils endurent, etc. », répondent Julien Coupat et Mathieu Burnel, interrogés par Mediapart.

Si le nom du premier est célèbre depuis 2008, celui du second l'est presque tout autant. C'est en effet lui, semble-t-il, qui est chargé de porter le fer dans les émissions de télévision ou de radio (comme ici ou ). Entretien à deux voix qui n'en font qu'une, ou bien plus.

Avant même d’entrer sur le fond de la note de la DGSI dont Le Point a publié de larges extraits le 2 juin dernier, comment avez-vous réagi en apprenant que vous étiez à nouveau sous les projecteurs des services de renseignements ?

Hilarité et embarras. Hilarité, car le mensonge policier qui consiste à faire passer les émeutes des derniers mois dans tant de villes de France comme le fait de quelques « casseurs » infiltrés parmi les manifestants était déjà énorme ; s'imaginer à présent que les émeutiers eux-mêmes seraient en fait infiltrés par nous et que nous les dirigerions invisiblement est à mourir de rire, pour quiconque est descendu récemment dans la rue. L'idée que nous pousserions le vice jusqu'à noyauter la commission Infirmerie de Nuit Debout ou que nous jouerions de notre « médiatisation décomplexée » – quand ce sont à chaque fois les services de renseignement qui tentent vainement de lancer des campagnes médiatiques contre nous et se prennent systématiquement les pieds dans le tapis –, en dit long sur la capacité d'invention burlesque de l'imaginaire antiterroriste. 

Embarras, car il semble que les policiers soient les seuls à ne pas s'aviser du ridicule de leurs constructions, et que ce sont des gens armés, nombreux, organisés, une bureaucratie qui a tout de même les moyens de ses délires. Le désir de nous anéantir qui suinte à chaque ligne de leurs rapports, et ce depuis bientôt dix ans, finit tout de même par avoir quelque chose de pesant. Il s'agit, comme toujours avec l'antiterrorisme, d'intimider et en l'espèce, de nous intimider. Caramba ! Encore raté ! Ce nouveau rapport a fait rire tout le monde.

Sur le fond à présent, la note parle de vous, Julien Coupat, mais aussi d’un « réseau affinitaire ». Quelques semaines auparavant, le premier ministre Manuel Valls, à l’Assemblée, avait évoqué « les amis de Julien Coupat ». Est-ce qu’il y a un « réseau affinitaire Coupat » ?

Il n'y a pas plus de « réseau affinitaire Coupat » aujourd'hui qu'il n'y avait de « groupe Coupat » en 2008, à l'époque de nos arrestations. Le seul endroit en France où il y a un « groupe Coupat », c'est manifestement à la DGSI. Quant à la déclaration de monsieur Valls, elle devait lancer une campagne qui n'a manifestement pas pris. Par son caractère elliptique, comme glissée, elle avait tout de la menace mafieuse – un nom de famille lâché en signe de « nous savons qui vous êtes et nous allons nous occuper de vous ». Nous sommes d'ailleurs en mesure d'affirmer que le rapport de la DGSI répond à une commande émanant directement de monsieur Valls, qui n'a semble-t-il pas apprécié l'idée que deux mille occupants de Nuit Debout entreprennent, un soir d'avril, de s'inviter pour l'apéro chez lui. Cela devait avoir un côté un peu trop 1789 à son goût. Ou bien c'est l'euphorie de cette soirée qui a déplu à ce triste sire.


A l'Assemblée, Manuel Valls vise les « amis de Monsieur Coupat »

Quiconque connaît la carrière de monsieur Valls sait que tout, dans sa posture, a pour vocation de dissimuler une conception profondément mafieuse de la politique. On compte notoirement au nombre des « amis de monsieur Valls » un certain Alain Bauer, qui ne nous pardonne toujours pas de s'être fait durablement ridiculiser, et ponctuellement entarter. Cela dit, nous comprenons sans peine que ces gens enragent de voir comme les événements des derniers mois confirment ce qui est écrit dans le dernier livre du Comité invisible, À nos amis. Il est difficile de ne pas entendre dans la charge contre « nos amis » une irritation certaine au sujet d'À nos amis, puisque nous savons que ces gens-là l'ont lu.

Organisez-vous « des réunions clandestines visant à mettre sur pied un mouvement révolutionnaire, échafaudant des activités visant à affaiblir les institutions étatiques », comme le dit la note ?

Voilà le genre de phrases qu'on ne peut lire sans songer immédiatement à la récente affaire de Rennes, où une « association de malfaiteurs » se réunissant dans les locaux de Sud-Solidaires aurait été « démantelée » alors qu'elle s'apprêtait à « saboter » le métro de la ville en collant des autocollants sur les composteurs, voire en y introduisant de la mousse expansive. Ce qui se passe actuellement dans ce pays, c'est que la politique classique n'offre de toute évidence aucune issue à une situation devenue intolérable, et que de plus en plus de gens en prennent acte.

Le premier réflexe est alors de s'organiser de proche en proche, puisque les structures existantes font toutes partie du problème, et non de la solution. Ce réflexe est un réflexe vital, profondément sain. Encore heureux, dans ces conditions, que l'on se retrouve, que l'on élabore des plans, des hypothèses, des stratégies, que l'on discute, que l'on partage des moyens, que l'on voyage aussi afin d'établir de nouveaux contacts, plutôt que de rester chez soi, de s'accommoder de l'isolement prescrit et d'un futur en forme d'abattoir. Ce qui serait ahurissant, ce serait de ne pas le faire. Des milliers de gens le font en ce moment même, pourquoi pas nous ?

Ensuite, lorsqu'un mouvement révolutionnaire fait irruption sur la scène de l'histoire, il est rare que tel ou tel puisse se vanter de l'avoir « mis sur pied ». Quant aux « institutions étatiques », elles ne nous ont pas attendus pour s'affaiblir d'elles-mêmes, comme en atteste suffisamment l'existence d'un président nommé François Hollande. Nous ne commenterons pas l'expression « réunion clandestine », qui n'exprime que l'amertume des agents de la DGSI d'en être exclus, du moins autant que faire se peut.

Prenons d’autres extraits publiés par Le Point. J’aimerais que vous les commentiez :

« Aguerris aux tactiques de violence urbaine, très mobiles, ils parviennent à se fondre parmi les émeutiers tout en les encourageant à des déambulations sauvages en dehors de l'itinéraire prévu, au cours desquelles de nombreuses exactions sont commises. Cette stratégie a été éprouvée à plusieurs reprises ces dernières semaines à Paris, Rennes, Bordeaux et Grenoble. »

« Jouant sur l'ambiguïté de leur médiatisation décomplexée depuis l'affaire de Tarnac, ils étoffent leur projet politique en exploitant la contestation sociale en cours. »

« Le message insurrectionnel, habituellement cantonné à des sphères anarchistes qui méprisent les mobilisations sociales, est aujourd'hui rendu audible grâce au réseau affinitaire Coupat. »

Des rapports « secret-défense » de la DGSI ou de la SDAT sur nous, au fil des années, nous en avons eu un paquet entre les mains. C'est un genre littéraire à part entière, qu'on ne peut apprécier qu'à la condition de comprendre à qui ils s'adressent et à quelle fin ils ont été écrits. Dans le cas présent, un scribouillard de la section « subversion violente » de la DGSI doit faire plaisir à monsieur Valls. Imaginez qu'il se soit contenté d'écrire que nous participons aux manifestations contre la loi « travaille ! » [NDLR : c'est ainsi que ses détracteurs l'appellent et l'écrivent], que nous avons écrit un certain nombre de textes à ce sujet et que nous avons participé à des discussions sur la place de la République. Ça n'amuserait personne et pas un seul journal n'oserait le publier.

À cela, il faut ajouter que toutes les « informations » contenues dans ce document relèvent d'un travail de paresseux, à savoir : des écoutes administratives (et donc autorisées directement par le premier ministre lui-même) de nos lignes téléphoniques. Comme vous pouvez l'imaginer, ces écoutes, nous les anticipons. « Suite à votre autorisation d'interception de sécurité en urgence, nous sommes heureux de vous dire M. le ministre, que Julien Coupat et Mathieu Burnel comptent se retrouver sur la place de la République ce jeudi. » S'il écrivait ça, le scribouillard se ferait virer, alors il invente des infirmeries conspiratives et des réunions clandestines « à la pointe du combat insurrectionnel ». Quoi qu'il en soit, tout cela en dit plus long sur la fébrilité présente de l'appareil gouvernemental que sur ce qui se passe effectivement dans la rue et sur les blocages.


9 avril : dans les rues de Paris, une manifestation sauvage tente de partir de la place de la République pour se rendre au domicile privé de Manuel Valls. © CG


 Cette note sort quelques jours après l’examen par la chambre d’instruction de la situation des prévenus dans l’affaire dite « de Tarnac », pour savoir si oui ou non il faut qualifier les faits reprochés de terrorisme. La décision doit être rendue à la fin de ce mois de juin. Il y a un an, dans un entretien à L’Obs, vous disiez à propos de la magistrature qu’elle « croit pouvoir tout régler en coulisses, guetter des signes de la Cour avant chacune de ses décisions, tordre le cou à toute logique et mettre à mort qui s’est rendu coupable de lèse-majesté »
Est-ce que la sortie de la DGSI pourrait être un « signe de la Cour » ?

Ce nouveau rapport de la DGSI ne « fuite » en effet pas n'importe quand : il est communiqué à la presse au moment même où la chambre de l'instruction doit décider, dans l'affaire dite « de Tarnac », du non-lieu ou de notre renvoi devant un tribunal pour « terrorisme ». La manœuvre est transparente. Il s'agit de signifier à la justice la chose suivante : toute décision favorable aux inculpés ne tardera pas à être démentie par de nouvelles opérations de police contre certains d'entre eux ; donc : prenez la bonne décision…

« Il y a de la casse, il n'y a pourtant pas de "casseurs" »


Dans cet entretien à L'Obs, vous dénonciez le fait que l’antiterrorisme était devenu une manière de gouverner, de reléguer le social au second plan. Le social est revenu au premier plan, et c’est la CGT qu’on traite de terroriste à présent. C’est Nathalie Saint-Cricq, sur France 2, qui parle de « technique révolutionnaire bien orchestrée » à propos de ce syndicat, c’est Gattaz, c’est Valls… Philippe Martinez a-t-il rejoint le réseau Coupat ?

Ce que joue Philippe Martinez dans ce conflit, c'est la légitimité contestataire de son organisation par rapport aux autres formations syndicales, et sa propre légitimité contestataire au sein de cette organisation – légitimité qui lui faisait parfaitement défaut même après le dernier congrès de la CGT. Cela étant, à voir dans tant de villes le nombre de CGTistes qui rejoignent le cortège autonome de tête et défilent, drapeaux au vent, avec les jeunes masqués, quand ils ne s'organisent pas carrément avec eux, on ne peut sous-estimer la distance qui s'est faite, en bien des endroits, entre la direction et sa base. On ne s'explique d'ailleurs pas les postures prises par Philippe Martinez ces derniers temps si l'on ne mesure pas la nécessité, pour la direction, de résorber cette distance.

À ce point, il n'est pas sûr qu'il y ait encore quelque chose comme « la CGT », qui au reste a toujours été une fédération. Il y a la CGT qui rosse des manifestants à Marseille et celle qui défonce des locaux du PS au Havre. Il y a la CGT qui sabote des lignes téléphoniques en Haute-Loire, autoréduit la facture de centaines de milliers d'usagers d'EDF et celle qui voudrait bien négocier quelques clopinettes avec le gouvernement. Il y a la CGT qui a pour objectif d'être devant la CFDT et celle qui a pour objectif le blocage de l'Euro. Il y a même des SO [services d'ordre – ndlr] qui se battent entre eux, en pleine manifestation, pour déterminer la marche à suivre. Peu de gens y comprennent quoi que ce soit, et certainement pas le gouvernement.

Cela posé, il ne faut jamais oublier que, depuis le 9 mars, les centrales ne font que suivre le mouvement. L'appel à manifester initial émanait de youtubeurs et d'une pétitionnaire. Les centrales s'y sont jointes parce qu'elles n'avaient pas le choix. Comme on dit à Nantes, « ce n'est pas la manifestation qui déborde, c'est le débordement qui manifeste ».

La figure du « casseur » occupe depuis des semaines médias, politiques et sociologues. Comment le définissez-vous ?

Il y a de la casse, indéniablement. Il n'y a pourtant pas de « casseurs ». Médias, politiques et sociologues devraient moins s'attarder à essayer de cerner les introuvables contours du « casseur » que de se demander simplement : pourquoi, désormais, tant d'actes de casse sont-ils accueillis, dans les cortèges de tête, par des applaudissements ? Pourquoi, lorsqu'une innocente borne d'Autolib' se fait fracasser, la foule entonne-t-elle un « tout le monde déteste Bolloré » ?

Au moins depuis l'apéro chez Valls, où le boulevard Voltaire avait été intégralement décrassé de ses banques dans l'assentiment général, au son de slogans fort explicites, il se trouve de plus en plus de gens pour manifester leur approbation de la destruction, quand celle-ci vise des objectifs évidents. Le fait qu'un acte de ravage pur et simple déclenche de la liesse dans les cortèges de citoyens démasqués n'est-il pas plus surprenant, et plus intéressant, que l'acte en lui-même et son mystérieux « auteur » ? Quand on lui montre la lune, l'imbécile regarde le doigt.

L'apéro chez Valls, manifestation sauvage du 9 avril 2016 à Paris

 Vidéo à voir ici :
 https://www.youtube.com/watch?v=m3vmYTW1YWU

 S'il n'y a pas de « casseurs », il y a bien des gens qui s'organisent pour prendre l'initiative dans la rue ou, à tout le moins, pour ne pas subir la gestion de troupeau policière. On comprend sans peine que cela rende hystérique le pouvoir : partout où des gens s'organisent directement, celui-ci est rendu superflu, mis au chômage, destitué. C'est donc ce processus qu'il faut propager partout, dans tous les secteurs de la vie, à toutes les échelles de l'existence. Un hôpital pris en main par les infirmières et les aides-soignantes sera toujours plus respirable qu'entre les mains de managers, comme c'est le cas désormais.

Que le pouvoir tremble de voir se répandre des processus d'organisation autonomes à la base, et notablement dans les manifestations, n'autorise en rien à entonner la rhétorique anti-casseur. Toute cette rhétorique inépuisable, et vieille comme les manifestations, ne vise qu'à isoler la fraction la plus intrépide, parfois la plus téméraire, des manifestants. Elle vise surtout à couper à chacun d'entre nous l'accès à sa propre faculté de révolte, à nous détourner de la libération que peut former, à un certain point de l'existence, le fait de se masquer, de se ganter et de faire preuve de courage. 

Dans une tribune parue sur lundi.am, Éric Hazan estime que s’en prendre à la police n’est « pas intelligent », et rappelle que « dans toutes les insurrections victorieuses, depuis la prise de la Bastille jusqu’à la mise à bas de Ben Ali et Moubarak, le moment décisif a été celui où les “forces de l’ordre” ont fait défection ». S’en prendre à la police, n’est-ce pas un peu se tromper de combat ? Pourquoi les jeunes « casseurs », appelons-les comme ça par facilité, ne prennent pas d’assaut les sièges des banques à La Défense par exemple, ou même le siège de la DGSI, ou tout autre lieu de pouvoir ? Ces duels police-manifestants, en somme, n’est-ce pas s’épuiser pour pas grand-chose ?

Nous sommes heureux de vous compter au nombre de ceux qui se soucient de ce que l'insurrection soit victorieuse. Et la suggestion d'aller prendre d'assaut les sièges de banques à La Défense ou celui de la DGSI ne peut que résonner doucement à l'oreille de gens qui, comme nous, ont organisé l'année dernière, à la même période, l'opération « Occupy DGSI » à Levallois-Perret pour protester contre la loi Renseignement. Vous noterez cependant que si, grâce au soutien de Mediapart, nous parvenions à être quelques milliers organisés et équipés comme il se doit à La Défense ou Levallois, il y aurait de grandes chances que nous y trouvions aussi quelques milliers de robocops en armes. Disons que la police a une fâcheuse tendance à se placer entre nous et les cibles que nous nous proposons d'attaquer, si bien que ce qui apparaît souvent comme un duel stérile police-manifestants résulte plutôt d'un échec à percer l'obstacle policier – tellement mieux armé et moins accessible aux cas de conscience que nous ne le sommes. 

Le point d'accord que nous avons avec Éric Hazan est qu'il faudra bien enfoncer un coin dans le bloc policier afin que, celui-ci cédant, les actuels tenants du pouvoir aillent faire la queue à Villacoublay pour prendre le prochain jet. Le désaccord que nous avons avec lui porte sur la façon d'y parvenir. Éric pense que c'est en criant « la police avec nous ! ». Nous pensons que c'est en exerçant sur le corps policier une pression populaire, physique et morale telle qu'une partie de lui doive se dissocier des 50 % qui votent déjà FN et se verraient bien en petits S.A. d'une prochaine révolution nationale.

Mais peut-être le plus malin consiste-t-il encore à faire entendre un désaccord public entre Hazan et nous, sur le modèle de la technique du “good cop-bad cop” dans un interrogatoire de la DGSI. L'adversaire serait ainsi déstabilisé quant à nos intentions réelles à son endroit, et plus prompt à se rendre. Quoi qu'il en soit, ce qui a convaincu les policiers de la préfecture de police de Paris de passer du côté de l'insurrection en août 1944, ce ne sont pas leurs sentiments communistes, mais bien la crainte, s'ils n'agissaient pas ainsi, de se faire trucider par les Parisiens pour tout ce qu'ils leur avaient fait subir durant l'Occupation.

« L'impossibilité d'être encore de gauche »


Vous disiez en mai 2015 : « Nous vivons des temps radicaux. L’état des choses ne pouvant durer, l’alternative entre révolution et réaction se durcit. Si la décomposition en cours profite essentiellement aux forces fascisantes, ce n’est pas parce que “les gens” inclineraient spontanément vers elles, c’est qu’elles donnent de la voix, font des paris, prennent le risque de perdre. » La gauche radicale a l’air de prendre des risques, ces derniers temps. On ne sait pas encore si elle va perdre, mais quel bilan tirez-vous d’ores et déjà de ces trois mois de mobilisation ?

Pour commencer, il faut se défaire de l'idée que nous serions face à un « mouvement social ». Ce qui se passe dans le pays depuis trois mois n'a pas l'aspect, massif en apparence, mais indécis en réalité, de ce que l'on connaît en France, depuis des lustres, sous le nom inoffensif de « mouvement social ». Encore moins s'agit-il d'un « mouvement social contre la loi Travaille ! ». La loi « Travaille ! » n'est que la loi de trop, l'affront qui fait monter au front.

Le refus qui s'exprime là est autrement plus large que le refus d'une loi ; c'est le rejet de toute une façon d'être gouverné, et peut-être même, pour certains, le refus pur et simple d'être encore gouverné. C'est toute la politique, de droite comme de gauche, qui fait l'effet d'un spectacle oscillant entre le pathétique et l'obscène. Le désir général est que cette mauvaise pièce prenne fin, et d'enfin tenter de se saisir des enjeux d'une époque cruciale et terrible à la fois. Nous sommes dans un navire qui fonce tout droit vers un iceberg et où l'on ne veut parler que de la robe de telle ou telle comtesse en ce beau soir de bal. En toutes choses, les appareils gouvernementaux ont fait la preuve de leur impuissance. Il ne nous reste plus que l'insurrection, c'est-à-dire à apprendre à faire sans eux.

C'est-à-dire ?

Ce qui prend la forme extérieure d'un « mouvement social » au sujet d'une loi particulière est plutôt l'entrée dans une phase politique de plateau, d'intensité haute, qui n'a aucune raison de cesser jusqu'à la présidentielle, si celle-ci a finalement bien lieu, qui a même plutôt toutes les raisons de continuer, de se métamorphoser, de se déplacer, d'investir sans cesse de nouveaux fronts. On n'imagine pas, par exemple, que le Parti socialiste puisse tenir tranquillement sa prochaine université d'été fin août à Nantes. 

Ce qui s'est véritablement passé ces derniers mois, ce sont d'innombrables commencements, comme autant de rencontres fortuites mais décisives entre des syndicalistes sincères, des étudiants amateurs de banderoles renforcées, des lycéens sans illusion sur l'avenir qui leur est promis, des salariés fatigués de la vie qu'ils endurent, etc. Partout dans le pays, des forces autonomes se sont agrégées et continuent de s'agréger. Un pouvoir qui n'a plus une once de légitimité trouvera face à lui, à chaque nouveau pas qu'il fera, la volonté opiniâtre de le faire chuter et de l'écraser. Il y a là une rage et une détermination qui ne sont pas « de gauche ».

« Être de gauche » a toujours eu quelque chose de vague, de lâche, d'indécis, de bien intentionné, mais pas au point d'agir en conséquence. Ce qui se passe en France depuis plus de trois mois maintenant a justement à voir avec l'impossibilité d'être encore de gauche sous un pouvoir socialiste. C'est une fuite hors de tous les cadres de la gauche, voire leur implosion ; et c'est une très bonne chose. L'échec de la rhétorique anti-casseur en témoigne. La digue morale qui séparait le refus platonique du cours des choses et l'assaut direct à ce que l'on refuse, digue morale qui faisait la gauche et sa lâcheté caractéristique, a sauté.

Présenter la désertion de la gauche comme la constitution d'une nouvelle « gauche radicale », voilà le genre d'escamotages opportuns, le type de tours de prestidigitation politicienne, la sorte de manœuvres de récupération éhontée qu'il faut laisser aux futurs candidats à la présidentielle et à tous ceux qui spéculent sur ce que les autres vivent. Cela ne marchera pas, parce que nous avons tous vu ce qui s'est passé en Grèce l'année dernière et en Espagne récemment. Il n'y a plus de gogos pour cette arnaque-là.
 
Manifestation du 26 mai : dans la tête de cortège, des cheminots en grève. © CG


 Vous vous êtes rendus à Nuit debout à Paris. Qu’est-ce que vous y avez vu ? Qu’en avez-vous retenu ?

Nuit debout a permis à toutes sortes de déserteurs de se rencontrer, de se parler, de constituer un contre-espace public, mais surtout d'offrir une continuité à ce qui ne pouvait s'agréger par des jours de grève ponctuels ou de simples manifestations. Cela a aussi servi de point de départ à toutes sortes d'actions méritoires contre des cibles logiques.

Pour le reste, si monsieur Valls s'est chargé, avec son 49-3, de démontrer toute l'inanité de la démocratie représentative, les AG de Nuit debout place de la République ont donné à voir toute l'inanité de la démocratie directe. Ce que le Comité invisible disait dans À nos amis au sujet des assemblées générales, et qui paraissait si scandaleux il y a encore un an, est devenu une sagesse partagée, du moins par les esprits honnêtes. S'assembler, discourir puis voter n'est manifestement pas la forme par excellence de l'agir politique, c'est seulement sa forme parlementaire, c'est-à-dire la plus spectaculaire et certainement la plus fausse d'entre toutes.

Rien ne témoigne mieux de la confusion qui régnait dans les esprits place de la République que la façon dont s'y est répandue, comme une traînée de poudre, l'idée saugrenue qu'il leur incomberait de rédiger une nouvelle Constitution plutôt que de s'interroger sur les moyens d'abattre la Constitution existante.
 
31 mars : première Nuit debout à Paris. © CG


 Toujours dans l'entretien à L’Obs déjà cité, vous disiez que « le seul espoir des gouvernants est de convaincre chacun qu’il n’y a pas d’autre choix que de les suivre, qu’il est vain de croire pouvoir construire d’autres mondes, insensé de s’organiser contre eux et suicidaire de les attaquer. C’est pourquoi Tarnac doit être décapité. C’est pourquoi les ZAD doivent être mises au pas, que ce soit par voie judiciaire ou avec l’aide de milices. » Le mouvement social actuel, les Nuit debout un peu partout en France, la nouvelle organisation des manifestations, avec ses cortèges offensifs devant et les syndicats derrière, ressemble à cette organisation que le pouvoir voudrait empêcher.


En effet. Le pouvoir n'a d'ailleurs pas compté ses efforts pour en finir avec tout cela. N'y parvenant pas, il a tenté risiblement de mobiliser le débordement des fleuves contre le débordement des rues. C'est maintenant de l'Euro de foot que l'on se saisit sans vergogne pour recouvrir ce qui se passe, et bientôt le Tour de France. C'est vraiment sale. Aussi bien, cela en dit long sur ce qu'est devenu l'exercice du pouvoir, et sa profonde misère. L'emploi de l'Euro de foot comme dispositif contre-insurrectionnel, voilà qui a le mérite de remettre quelques idées en place. Et qui témoigne aussi du peu de choses à quoi tient encore le pouvoir.

Il y a tout de même un paradoxe chez vous : d’un côté, vous expliquez très clairement comment et pourquoi l’État veut se débarrasser de vous – « décapiter Tarnac » –, de l’autre, vous vous en plaignez. Vous êtes révolutionnaire mais semblez ne pas supporter que l’État se défende, tout en expliquant qu’il est bien logique qu’il se défende.

À notre connaissance, nous ne nous sommes jamais plaints, de quoi que ce soit. Il n'y a pas en nous la plus infime disposition à la plainte. La dénonciation contient toujours quelque chose de faux-cul ou de mauvais joueur. Tout le monde déteste les victimes, à commencer par les victimes elles-mêmes. 

Ce que nous faisons, c'est plutôt mettre à nu les opérations adverses, arracher le voile de légitimité dont les institutions s'enveloppent pour déployer leurs misérables stratégies, pour habiller leurs petites manœuvres. Quand le pouvoir décide de nous éliminer politiquement, il dépêche la police antiterroriste, se cache sous le masque et le langage de la justice, prétexte tout un luxe d'enquêtes, de procédures, de faux procès-verbaux, d'expertises bidons, etc. Mais la vérité nue, c'est qu'il veut nous détruire et que la justice antiterroriste est le meilleur instrument à cet effet.

De même, quand le pouvoir éborgne des manifestants, leur fracasse le crâne à coups de gourdin en plastique ou leur balance des grenades en pleine tête, il est question de « maintien de l'ordre », de « projectiles » lancés par on ne sait qui, d'enquêtes et de contre-enquêtes encore, de « police des polices », etc. Cette blague ! L'appareil d'État est une mafia qui a réussi, la police une bande armée, la prison du kidnapping impuni, le nucléaire une menace de mort faite à toute tentative de bouleversement politique, l'impôt un braquage avec consentement, etc. Les institutions sont des mystifications auxquelles on voue en France un culte aussi incompréhensible qu'au cargo en Mélanésie. Et il y a toute une guerre, une guerre sourde et tapageuse à la fois, pour maintenir à flot cette cité de rêve qui ne cesse de s'enfoncer dans les lagunes du temps.

« Le coup fatal »



Dans un texte, co-signé avec l’éditeur Éric Hazan, paru le 24 janvier dernier dans Libération, vous écriviez : « Ce que nous préparons, ce n’est pas une prise d’assaut, mais un mouvement de soustraction continu, la destruction attentive, douce et méthodique de toute politique qui plane au-dessus du monde sensible », ou encore : « Nous avons un an et demi pour former, à partir des amitiés et des complicités existantes, à partir des nécessaires rencontres, un tissu humain assez riche et sûr de lui pour rendre […] dérisoire l’idée que glisser une enveloppe dans une urne puisse constituer un geste – a fortiori un geste politique. » On comprend bien que vous n’irez pas voter en 2017. En même temps, les grosses machines des partis et les grands médias se préparent déjà à ne parler que de ça ou presque pendant les dix prochains mois. Comment les fronts ouverts récemment peuvent-ils rester audibles ?

Si l'on y réfléchit, il est déjà surprenant qu'une onde de révolte comme celle qui dure maintenant depuis plus de trois mois survienne à un an de l'élection présidentielle. En temps normal, on ne parlerait déjà plus depuis des semaines que des petites phrases des uns et des autres, des navrantes ambitions de tel ou tel, et l'on ferait mine de croire que cela aurait de l'importance. C'est déjà un succès notable, de notre côté, d'avoir réussi à repousser jusqu'à maintenant le début du pitoyable spectacle de la campagne présidentielle.

Il y a une pénible ironie à ce que le premier acte de campagne véritable ait été le fait de celui qui entend tirer les marrons du feu des luttes en cours, en l'occurrence Jean-Luc Mélenchon. En même temps, rarement les ficelles de la démocratie représentative à la française n'ont été aussi grosses. Il est bien clair que cette élection présidentielle n'est pas un moment où nous allons pouvoir exercer notre liberté, mais un ultimatum qui nous est adressé. Il est évident aussi que le FN est un produit du système politique actuel, un produit de sa décomposition certes, mais un produit du système tout de même.

Ces prochaines élections font penser, à une autre échelle, à l'énormité qu'est le référendum local au sujet de l'avenir de Notre-Dame-des-Landes : rien de plus « démocratique » en apparence qu'un « référendum local ». En réalité, rien de plus manipulatoire : le périmètre de la consultation a été déterminé, après sondage, afin que le « oui » l'emporte. Autrement dit : il y a une décision souveraine qui se cache sous toute consultation démocratique, et c'est la décision de qui votera, quand et pour quoi ; et cela constitue la véritable décision dont l'« issue du scrutin » n'est qu'une péripétie sans importance.

Tout ce que l'on peut souhaiter de meilleur aux forces autonomes qui se sont agrégées ces derniers mois, c'est qu'elles aillent à la rencontre les unes des autres et forment un tissu de réalité toujours plus profond, plus intense et plus étranger au spectacle politique, qu'il y ait un décrochage général entre un discours public de plus en plus vain et extraterrestre et des processus locaux d'organisation, de pensée, de rencontre et de lutte de plus en plus denses. Le niveau de discrédit de la politique est tel dans le pays qu'un tel processus paraît imaginable. Nous l'avons appelé « destituant » en ce que, par sa simple existence et par ses interventions ponctuelles, il ruinerait pas à pas la faculté du gouvernement à gouverner. Cette mise en échec des stratégies gouvernementales successives, ramenées à de minuscules avortons de gestes, n'est-ce pas de cela que nous sommes témoins depuis plus de trois mois ?
 
Après la manifestation du 1er mai et l'évacuation de la place de la République, tag dans la station Jacques Bonsergent. © CG 


Sur un mur parisien, après une manifestation, on pouvait lire le tag suivant : « La présidentielle n’aura pas lieu. » Vous pensez qu’un blocage total est possible ? Qu’est-ce qui pourrait provoquer le coup fatal ?

Ce qui fait défaut aux mobilisations en cours est de nature affirmative. Nous n'arriverons pas à transpercer l'obstacle qui nous fait face tant que nous ne viserons pas au-delà, tant que nous ne discernerons pas, ne fût-ce que par une image, les contours du monde que nous désirons, un monde qui laisse place à toutes sortes de mondes. Nous lisons dans À nos amis : « Ce n'est pas la faiblesse des luttes qui explique l'évanouissement de toute perspective révolutionnaire ; c'est l'absence de perspective révolutionnaire crédible qui explique la faiblesse des luttes. Obsédés que nous sommes par une idée politique de la révolution, nous avons négligé sa dimension technique. Une perspective révolutionnaire ne porte plus sur la réorganisation institutionnelle de la société, mais sur la configuration technique des mondes. »

Cela nous semble plus juste que jamais. En fait de campagne électorale, c'est peut-être de cela que nous devrions discuter, dans chaque quartier, dans chaque ville, dans chaque campagne, dans l'année qui vient. L'humanité et la terre sont en piteux état. Partout, les êtres se construisent sur des failles narcissiques gigantesques. Même les esprits les plus modérés se sont faits à l'idée que nous n'allons pas pouvoir continuer à vivre ainsi. Nous sommes arrivés à une extrémité de la civilisation. Un bouleversement est nécessaire. Nous n'y couperons pas. Et ce bouleversement ne sera pas seulement social, il sera d'abord existentiel.

La vie sociale actuelle recouvre de son vernis des profondeurs d'angoisse, des terreurs parfaitement palpables. Paradoxalement, c'est en nous abîmant en nous-mêmes, en nous laissant tomber que nous retrouverons le monde, le monde commun. Et non dans une socialisation plus accomplie de la société. Ce qu'il y a d'inévitablement superficiel dans tout discours politique, le condamne aux oreilles de nos contemporains. Le « blocage total » se fera lorsqu'il n'éveillera plus le « spectre de la pénurie », lorsque l'angoisse économique du manque ne pourra plus servir d'épouvantail entre les mains des gouvernants, lorsque nous nous sentirons liés en vérité. On n'a jamais vu des millions de personnes se laisser mourir de faim, a fortiori des millions de personnes ayant lutté ensemble.

Alors, nous percevrons dans la mise à l'arrêt de l'organisation économique du monde non plus une menace, mais l'occasion enfin offerte de trouver d'autres manières de faire, d'accéder à une vie nouvelle, plus vivante, plus éclatante, enfin puissante. Cette sérénité-là, c'est elle, le « coup fatal ». 

Oui mais, et l’Euro de football alors…

Vous voulez dire : un plan gouvernemental qui, à peine commencé, n'a pas l'air de se dérouler tout à fait sans accroc

Imaginons donc que cette destitution ait eu lieu, qu’est-ce qui se passe ensuite ? C’est quoi le jour d’après ? 

La destitution, mais c'est d'ores et déjà cela qui est à l'œuvre depuis des mois dans chacune des rencontres, dans chacune des audaces qui font la vitalité de ce « mouvement ». La question du jour d'après, de ce qui se passe ensuite, bref : l'angoisse des garanties, voilà bien ce qui n'a aucun sens dans l'actualité intégrale de la mêlée. Comme disait l'autre, « Hic Rhodus, hic salta » : « C'est ici qu'est la peur, c'est ici qu'il faut sauter. »



 Cet entretien a été réalisé entre le 5 et le 12 juin, par des rencontres directes, au téléphone et par mail.