Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

mercredi 29 novembre 2023

"Et la fête continue" - Dernier film de Robert Guédiguian au Lido à Prades 66500

Jamais décu.e avec les films de Robert Guédiguian

Une bouffée de lutte et de résistance ça fait toujours du bien

Les Ciné-Rencontres vous font part de la sortie
du dernier film de Robert GUEDIGUIAN :


Et la fête continue !

 

A voir à Prades, au cinéma Le Lido :

  • Mercredi 29/11 à 18h

  • Jeudi 30/11 à 21h

  • Vendredi 01/12 à 15h

  • Samedi 02/12 à 18h

A noter que les séances de mercredi, jeudi et samedi seront présentées par Laurent Lafran, ingénieur du son des films de Robert Guédiguian depuis 1989. Une discussion vous sera proposée après le film :

  • mercredi et samedi : autour d'un verre à l'Hostalrich

  • jeudi : dans la salle du cinéma.

     Pour voir la bande-annonce cliquez sur ce lien

Synopsis :
Rosa est le cœur et l’âme de son quartier populaire du vieux Marseille. Elle partage son énergie débordante entre sa grande famille très unie, son travail d’infirmière et son engagement politique en faveur des plus modestes. Mais à l’approche de la retraite, ses illusions vacillent. Portée par la vitalité de ses proches et par sa rencontre avec Henri, elle va réaliser qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses propres rêves, politiques et personnels.



Vous aimez le cinéma ? Adhérez aux Ciné-Rencontres
et bénéficiez de nombreux avantages en cliquant 
ICI

mardi 28 novembre 2023

// La Lettre d'Info Alchimique //Au plaisir de vous croiser par ici ou par là !

Vendredi_30_...

Bonjour les Alchimistes ! 
 
Nous avons récemment créé un groupe WhatsApp depuis lequel sont annoncés les évènements ponctuels, comme les concerts de dernière minute, les menus du jour ou autres soirées spéciales.
 
Envoyez nous votre numéro au 07.69.89.19.51 
que l'on puisse vous y ajouter
 
☺ 
Bonne semaine à vous ! 
ET ENCORE UN IMMENSE MERCI !

Comme vous le savez, l'Alchimie a traversé des temps compliqués, entre brouillard, grisaille, un peu de pluie... Mais le soleil du monde associatif et du travail en collectif sait nous réchauffer malgré les intempéries.

Nous avons organisé 2 soirées de soutien, l'une en octobre, accueillie par l'Atelier de l'Entonnoir, qui fut une belle réussite ! Où la cohésion et la bonne humeur nous ont redonné espoir ! 
De nombreux bénévoles se sont mobilisés pour cette soirée, des artistes, des musiciens et musiciennes, des adhérent·e·s... C'était très beau à voir !
 
Encore Merci 
 
 ♥


Et la seconde, le 18 novembre, où ici aussi nous avons pu voir que le bénévolat se re-dynamise, qu'un nouvel élan est en tain de se mettre en place, que de nouvelles énergies prenne leurs marques à l'Alchimie !
Merci à vous toustes ! Merci à Françoise, Mickaël, Mélanie, Bertrand pour avoir organisé la Tombola de l'Alchimie avec brio ! Merci à Fab' (aka Selec'tintamarre) d'ambiancer tout ce beau monde, merci à Lili pour sa prise de parole courageuse ;) merci aux nombreux·ses bénévoles !
Merci à Brice, fidèle enflammeur de DanceFloor :D 
 
♥ 
 
Merci à vous d'avoir participé  
 
C'était stylé et fun ! 

(Il y a sûrement des fautes d'orthographe, mais c'est un peu mignon, on peut pas être bon partout, alors on fait comme si il n'y en avait pas svp, bizou )

☺♥ 
 
 
Nous vous laissons maintenant découvrir le programme de la semaine (avec un peu de retard) 
EXPOSITION_P...
MARDI_RESTAU
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Nidra
MERCREDI
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Design_sans_...
JEUDI
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trad
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A VENIR


JEUDI 07 DECEMBRE 
MARCHE DE NOËL DE L'AMAP 


Le_jeu_du_Ta...


//SAMEDI 09 DECEMBRE// //SPECTACLE BOB PETRUSHKA// 14H30
ELEOULO_AFFI...
L'équipe de l'Alchimie

lundi 27 novembre 2023

Le bio à la cantine, un défi loin d’être insurmontable

Le bio à la cantine, 

un défi loin d’être 

insurmontable

 

20 novembre 2023

 

Des enfants à la cantine de Courtonne-la-Meurdrac (Calvados), le 17 septembre 2018.

Trop cher, trop compliqué… Nombre d’élus pensent, à tort, que mettre du bio dans les assiettes des enfants est une mission impossible. Des écoles prouvent le contraire. Mais il faut accepter de lâcher le modèle industriel.

Au menu du jour : potage de légumes, sauté de porc, macaronis... Le 14 novembre, à la cantine, les petits Angevins ont droit à un repas assez classique. Ce qui l’est moins, c’est que ces produits sont tous bio et que, cerise sur le gâteau, la plupart proviennent de leur département, le Maine-et-Loire.

La métropole de Loire-Angers a choisi d’approvisionner ses écoles, crèches et centres de loisirs le plus possible avec des productions issues de l’agriculture bio et/ou locale. Sa toute nouvelle cuisine centrale — gérée par la société publique Papillote et compagnie — achète actuellement près de 33 % de ses denrées alimentaires en bio. 14 000 élèves de dix-neuf communes de l’agglomération en profitent chaque jour. La collectivité fait figure de bonne élève en dépassant le seuil minimum de 20 % de bio que la loi dite Égalim impose aux cantines des établissements publics depuis le 1er janvier 2022.

Alors que la consommation de produits bio a chuté dans les magasins et que l’agriculture bio est dans une mauvaise passe, les cantines pourraient devenir « une vraie bouffée d’air », estime Philippe Camburet, président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab). « Si la loi Égalim était respectée, la bio représenterait un débouché de 1,4 milliard d’euros », souligne Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio, qui a récemment lancé la campagne « Cuisinons plus bio » à l’adresse des restaurants, collectifs ou pas.

« Je ne crois pas au bio »

Au niveau national, seules 7 % des cantines scolaires respecteraient le seuil des 20 %, selon l’Agence bio. Il faut dire qu’aucune sanction n’est prévue pour les collectivités en infraction. « J’entends souvent des élus me dire “Je ne crois pas au bio” ou “Le local, c’est mieux que le bio” », raconte Laure Gautier, chargée de mission restauration collective et collectivités à Agribiovar, association qui accompagne les producteurs bio dans le Var. Pour elle, « le premier frein, c’est le manque de connaissance et de conviction ».

« Il faut une réelle volonté politique pour que ça fonctionne », ajoute Marine Jobert, coordinatrice du collectif Les Pieds dans le plat, qui accompagne les collectivités. Elle cite l’exemple de la Dordogne où Germinal Peiro, président du conseil départemental, a fait voter dès 2016 une feuille de route pour favoriser le bio et le local dans la restauration collective.

Résultat : en 2019, le premier collège de France certifié 100 % bio était périgourdin ; aujourd’hui, tous les collèges du département sont engagés pour intégrer du bio dans les repas ; vingt d’entre eux ont obtenu le label En cuisine, premier label dédié à la restauration collective bio. En France, plus de 3 000 cantines sont labellisées En cuisine, preuve que le bio n’est pas mission impossible.

 

Au niveau national, seules 7 % des cantines scolaires respecteraient le seuil des 20 % de bio introduit par la loi Égalim, selon l’Agence bio. Pexels/CC/Julia Filirovska

1 euro d’économie sur le repas en passant au bio

Les collectivités réfractaires estiment que passer au bio serait trop cher. « Oui, le bio coûte plus cher, reconnaît Laure Gautier. C’est normal, car le rendement est plus faible et l’objectif est aussi de bien rémunérer les producteurs. » Mais la part des matières premières « ne dépasse jamais plus d’un tiers du coût du repas », souligne Philippe Camburet de la Fnab. Surtout cuisiner bio permet d’avoir une réelle maîtrise des coûts, affirment tous les acteurs avec lesquels Reporterre a échangé.

Jusqu’à faire baisser les coûts ? C’est en tout cas ce que tend à prouver l’expérience de Romainville en Seine-Saint-Denis. Depuis que la ville propose du 100 % bio et local aux élèves de l’école Maryse Bastié, le coût complet d’un repas (frais de personnel et tout autre frais inclus) est passé de 7,35 à 6,38 euros, soit près de 1 euro d’économie, selon la mairie.
 
Il n’y aucun secret dans ce résultat, juste du bon sens : faire la chasse au gaspillage, acheter en direct et en local plutôt que chez les grossistes, choisir des produits bruts et de saison, opter pour le fait-maison… Mais cela impose une totale remise en question des méthodes de travail. Les équipes, jusque-là souvent cantonnées à l’ouverture des boîtes de conserve et au réchauffage de plats transformés, doivent être formées.

Par exemple, « remettre de la saisonnalité demande de plus anticiper ses besoins. Si je veux tant de kilos de poireaux telle semaine, je dois le décider avec le maraîcher plusieurs mois à l’avance », explique Stéphane Veyrat, directeur de l’association Un plus bio, qui œuvre depuis plus de vingt ans pour changer les pratiques.

Pas question de céder aux nuggets de pois chiches

La mise en place d’un repas végétarien avec des légumineuses, largement moins chères que la viande, permet aussi de faire des économies. Mais là encore, pas question de se tourner vers l’industriel, comme les nuggets de pois chiches ou les steaks au soja, très chers. « Il faut réapprendre à faire des bouillons à partir des légumes préparés le matin, mouiller les céréales, utiliser des épices afin de donner du goût et de la couleur au plat », détaille Marine Jobert.

Et savoir maîtriser certaines techniques de cuisson. « Afin de préserver leur goût et leur couleur, on cuit les légumes frais à basse température, explique Anthony Routhiau, chef cuisinier de Papillote et compagnie à Angers. Même chose pour les viandes, parce qu’un poulet bio élevé pendant 82 jours ne peut pas se cuisiner comme un poulet industriel élevé en 40 jours. »

 

La mise en place d’un repas végétarien permet de faire des économies. Pexels/CC/Gustavo Fring

 L’une des difficultés majeures pour intégrer du bio à la cantine est de trouver des filières d’approvisionnement. La mise en relation entre collectivités et producteurs ne va pas toujours de soi. La partie administrative, notamment lorsqu’il faut élaborer un appel d’offres dans le cadre des marchés publics ou y répondre, est sans doute l’aspect le plus redouté.

Mais plusieurs structures sont là pour accompagner les uns ou les autres dans ces démarches, à l’image du Réseau Manger bio ou des Pieds dans le plat. « On explique aux collectivités comment établir leur cahier des charges, explique Marine Jobert. Si elles ne font qu’un seul lot pour tous les produits laitiers, aucun producteur bio et local ne pourra répondre à la demande, parce qu’il faudrait qu’il fasse à la fois de la tomme de vache, du fromage blanc, du chabichou, du yaourt… »

Remettre les cuisines au plus près des enfants

La logistique peut aussi poser question. De nombreuses cantines, qui ont toujours eu l’habitude des légumes livrés tout prêts, expliquent qu’elles n’ont pas les moyens de laver, éplucher, découper les produits bruts. Sauf que les maraîchers ne les ont pas non plus. Élus et groupements d’agriculteurs décident parfois d’investir dans des outils de transformation, comme une légumerie externe.

Une solution qui présente de gros inconvénients pour Marine Jobert, du collectif Les Pieds dans le plat : « La légumerie doit être située dans la cuisine, sinon on en revient très vite à du bio “emplastiqué” par tous les bouts, travaillé en amont donc ayant perdu l’ultra fraîcheur, et sans maîtrise aussi fine du coût, car l’équipe n’a pas la main sur tout le processus. »

Le collectif plaide aussi pour la relocalisation des cuisines au sein des écoles. « Certaines choses ne sont pas possibles avec une cantine centrale », estime sa coordinatrice qui prend l’exemple de la lutte contre le gaspillage. « Si sur mes 15 kilos de carottes râpées, 3 kilos ne sont pas servis, ils seront jetés, parce qu’en terme sanitaire et logistique, c’est compliqué, voire impossible, de faire revenir le surplus à la cantine centrale. À Bruz, en Bretagne, où la cuisine se fait en 100 % bio, mais en centrale, ils ont quand même 30 % de gaspillage. »

Angers est aussi confrontée à cette problématique. Face au gâchis lié aux absences d’enfants non signalées, la métropole impose depuis septembre la réservation des repas et facture ceux qui n’ont pas été pris. Au contraire, quand la cuisine est sur place, le rab peut être facilement réintégré dans le repas du lendemain.

Surtout, quand tout est cuisiné sur place, les enfants ont plus de lien avec l’équipe. « Ce qui est dans l’assiette apparaîtra meilleur aux enfants, car c’est incarné par le cuisinier, qu’ils connaissent. Au-delà du goût, l’enfant est émotionnellement accompagné », juge Marine Jobert.

Car avec le fait maison et le bio, la qualité ne se limite pas à la nourriture. Cuisiner remet du liant entre les gens, favorise la créativité. Pour Stéphane Veyrat, « mettre du bio dans les cantines, c’est construire une société plus plaisante, opter pour le vivre en commun. Le contraire des plats préemballés, parfait symbole du chacun pour soi ».

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Alors que les alertes sur le front de l’environnement se multiplient, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les dernières semaines de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

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Source : https://reporterre.net/Le-bio-a-la-cantine-un-defi-loin-d-etre-insurmontable?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_quotidienne

dimanche 26 novembre 2023

La fête au béton !! Appel international à des journées d’action contre Lafarge et le monde du béton 9-12 décembre 2023

Une coalition de plus de 150 luttes locales, d'organisations nationales écologistes et sociales, de regroupements paysans, de sections syndicales et de comités locaux des Soulèvements de la terre appellent à 4 jours de mobilisations, rassemblements, occupations et blocages en décembre contre Lafarge et le monde du béton. Ces journées se situent à la date anniversaire d'une action emblématique contre une cimenterie Lafarge-Holcim à Marseille le 10 décembre dernier. Un trentaine de personnes ont fait l'objet d'une enquête menée entre autres par la Sous-Direction Anti-Terroriste et de gardes à vue en lien avec cette mobilisation. Ces journées d'action en décembre prochain se présentent, parmi d'autres, comme un geste de soutien face à la criminalisation du mouvement écologiste. Elles visent à montrer qu'il est possible et nécessaire de dénoncer en actes les crimes environnementaux, sociaux et néo-coloniaux de la multinationale Lafarge-Holcim.
 
 
 Bonsoir à tous,
 
Les comités locaux des Soulèvements de la Terre de l'Aude, de l'Hérault, du Tarn et des Pyrénées-Orientales appuyés par leurs camarades d'Extinction Rébellion et de la Confédération paysanne ont décidé de se saisir de l'appel à actions contre le béton, lancé il y a quelques semaines pour fêter le 1er anniversaire du désarmement de l'usine Lafarge à Bouc-Bel-Air.
 
Ici, le lien vers la vidéo de l'appel :
 
Ils vous invitent à venir festoyer et converger avec eux lors d'une grande journée de manifestation festive et inclusive le 10 décembre prochain.
 
Contre le capitalisme destructeur et aliénant, contre le béton qui recouvre la vie, contre l'artificialisation effrénée et pour un monde plus désirable : retrouvons-nous le 10 décembre sur la côte !
 
Ici :
 
- Le lien vers le framacalc pour trouver le descriptif de la journée et s'inscrire à l'événement :

https://framaforms.org/la-fete-au-beton-1700500251

 

- Le lien vers le site national pour signer l'appel international et rejoindre les 150 orgas, syndicats, associations, collectifs déjà signataires...  Vous pouvez y récupérer des visuels tels que des affiches :

 

- Le lien vers le fil Telegram créé  pour l'événement :

https://t.me//feteaubeton10_12

 

Merci de relayer l'invitation dans vos réseaux. On vous espère nombreux le 10 décembre !
Merci aussi de nous dire si vous souhaitez signer le communiqué de presse que nous publierons dans les jours à venir.
 
Le Comité des Soulèvements de la Terre 66

samedi 25 novembre 2023

Les étonnantes subventions allouées aux chasseurs au nom de la biodiversité

Les étonnantes subventions

allouées aux chasseurs

au nom de la biodiversité


Initier des écoliers à manier un couteau, distribuer des nichoirs en plastique, rembourser des déplacements en plein confinement... Selon la cellule investigation de Radio France et le magazine "Capital", des subventions reçues par des fédérations de chasseurs au nom de la biodiversité posent question.


Radio France
Publié

Dès son élection en 2017, Emmanuel Macron s'est montré très généreux envers les fédérations de chasseurs. Il leur a notamment accordé 60 millions d'euros pour indemniser les dégâts du gibier dans les champs, une baisse de 50% du prix du permis national (de 400 à 200 euros environ) et une subvention annuelle automatique, l'éco-contribution, a été instaurée par une loi de juillet 2019. Cinq euros sont prélevés sur chaque permis de chasse, tandis que l'Office français de la biodiversité (OFB), un établissement public administratif, verse dix euros à un fond destiné à financer des projets de reconquête de la biodiversité. À ce titre, l'OFB débourse une enveloppe d'environ dix millions d'euros par an en fonction des dossiers présentés par les fédérations de chasseurs.

En quatre ans, 40,7 millions d'euros d'argent public ont ainsi été distribués pour financer des actions en faveur de la nature. Planter 892 km de haies pour faire revenir des oiseaux et préserver les sols, creuser des mares pour les canards mais aussi pour les tritons et les libellules : voilà le type de projets qui entrent dans le cadre de cette éco-contribution. Mais tous sont loin d'être aussi vertueux. Avec le magazine Capital, la cellule investigation de Radio France a en effet eu accès aux près de 800 dossiers présentés depuis quatre ans et à des justifications financières ; dont certaines posent clairement question.

Des projets invérifiables

On constate d'abord que les premiers projets présentés entre 2019 et 2021 étaient très flous. Par exemple, la fédération des chasseurs Centre-Val-de-Loire a reçu 310 000 euros pour nouer des partenariats afin de faire des haies ou des mares mais sans préciser où et avec qui. "Ces projets étaient tellement succincts qu'ils étaient difficiles à évaluer pour nous", explique un ex-agent des services de l'OFB. Ce qui est aussi frappant, ce sont les différences de montants qu'on peut trouver pour des opérations pourtant similaires. Par exemple, planter des haies va coûter plus de 60 000 euros en Isère, alors que dans les Ardennes, un projet plus précis ne bénéficiera que de 14 403 euros. Même chose pour des opérations de ramassage de déchets.

Autre bizarrerie : la fédération des chasseurs de la Sarthe a touché deux fois une enveloppe de 18 613,33 euros pour un même projet en 2021. "C'était une erreur, il s'agissait de deux projets différents au même prix", rassure Olivier Thibault, le directeur de l'OFB. Mais d'autres projets posent question. La fédération d'Occitanie a ainsi perçu près de 385 000 euros pour la mise en place d'une base de données des espèces chassables, CynObs, alors que la société qui l'a mise au point indique utiliser certaines solutions informatiques gratuites. Pour un projet similaire, elle nous propose une prestation d'environ 2 400 euros seulement.

Une première alerte en 2021

Plusieurs membres du conseil d'administration de l'OFB, plutôt issus du monde associatif, alertent rapidement sur ces approximations. Et en novembre 2021, le conseil scientifique de l'OFB publie aussi un avis critique sur le dispositif. "Le conseil scientifique s'était autosaisi pour signaler à la direction de l'OFB que les projets n'étaient pas assez nombreux pour sélectionner les meilleurs. La qualité scientifique n'était pas au rendez-vous", explique Philippe Grandolas, directeur de recherche au CNRS et membre du conseil scientifique de l'établissement. "C'était une telle manne financière qui leur tombait d'un coup dessus qu'ils n'arrivaient pas à suivre", analyse Yves Vérilhac, ancien administrateur de l'OFB pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO).

Une installation de nichoirs en plastique présentée sur la page Facebook de la fédération des chasseurs des Hauts de France. (CAPTURE ÉCRAN FACEBOOK)
 

Une nouvelle convention entre l'Office français de la biodiversité et les fédérations de chasseurs est finalement mise en place en 2021. Elle est censée permettre de préciser les projets et de mieux les contrôler pour éviter les erreurs des premiers temps. Pourtant, on en trouve encore aujourd'hui d'assez surprenants. La fédération des Hauts-de-France, par exemple, a obtenu une aide de l'OFB de plus de 58 000 euros pour distribuer notamment 20 000 nichoirs en plastique. Or, "les oiseaux vont ingérer le plastique, s'insurge Yves Vérilhac de la LPO. L'été, il y fera trop chaud et ça va tuer les petits". Le directeur de la fédération des Hauts-de-France reconnaît que ce n'est pas l'idéal mais il explique que les nichoirs en plastique coûtent bien moins cher que ceux en bois.

Une initiation au couteau pour des écoliers

Selon nos calculs, plus de 1,5 million d'euros a aussi été distribué pour divers projets pédagogiques aux fédérations. Celle d'Île-de-France a ainsi bénéficié d'environ 425 000 euros entre 2020 et 2022, notamment pour une exposition d'animaux empaillés présentée dans les établissements scolaires. Dans le Tarn, mi-octobre 2023, un chargé de mission de la fédération départementale se vante lui sur les réseaux sociaux d'avoir fait fabriquer un arc à des enfants de 7 à 10 ans dans le cadre d'activités périscolaires, grâce à l'éco-contribution. Et il explique qu'il va leur faire passer ensuite un "permis couteau" pour leur apprendre à utiliser cet objet en toute sécurité.

Sa fédération a effectivement obtenu près de 10 000 euros en 2022 pour organiser des ateliers avec les écoles. Bien que l'inspection académique ait refusé d'agréer ses animateurs, ils se sont tout de même présentés devant des élèves grâce à l'étiquette de l'OFB, mais aussi à un partenariat avec une autre association locale, le CPIE, le Centre permanent d'initiative pour l'environnement. Or cette association affirme ne pas avoir prêté son agrément aux animateurs de la fédération des chasseurs pour ce genre d'intervention. Ni la fédération des chasseurs, ni les animateurs n'ont souhaité répondre à nos questions. Quant à l'atelier qui devait permettre de passer un "permis couteau", il a été annulé lorsque nous avons demandé des explications à l'inspection académique.

 

La fédération des chasseurs du Tarn propose à des enfants de passer un “permis couteau” financé par l’éco-contribution. (CAPTURE ÉCRAN LINKEDIN)

 Toujours en Occitanie, dans l'Aveyron, la fédération des chasseurs écrit dans son dossier de demande de subvention à l'OFB qu'elle fait "désormais passer une formation obligatoire sur la biodiversité à tous les enseignants de primaire du département". Il n'en existe pourtant aucune mention dans le catalogue des formations proposées aux professeurs 2023-2024. "Est-ce qu'il y a de la triche ? On ne peut pas l'empêcher totalement. Mais j'aimerais bien voir un système d'aides qui n'a aucun mauvais dossier", répond pour sa part Olivier Thibault, le directeur de l'OFB.

De l'argent pour des études fantômes ?

Dans les Hauts-de-France, la Vendée, la Meurthe-et-Moselle et la Drôme, les fédérations ont parfois obtenu près de 200 000 euros pour faire vivre un programme scientifique de suivi des oiseaux. Ce programme baptisé STOC a été mis au point par le Museum d'histoire naturelle et la LPO. "Chaque participant se voit attribuer un carré de territoire et doit aller compter tous les oiseaux qu'il entend selon un protocole précis", précise Benoît Fontaine, ingénieur au Museum et salarié de l'OFB. Mais lorsqu'il a vérifié la liste des participants à ce programme, Benoît Fontaine n'a trouvé aucun contact récent de fédération de chasseurs et il a repéré des incohérences dans le nombre de parcelles suivies par département.

Pour justifier leur financement dans le cadre de ce projet, les fédérations expliquent qu'elles effectuent bien des comptages pour le programme STOC, mais qu'elles transmettent leurs données, non pas au Muséum, mais à l'Institut scientifique nord est atlantique (Isnea). Un organisme créé par Willy Schraen, le président de la Fédération nationale de la chasse, et contesté depuis que son ancien dirigeant, un biologiste aujourd'hui décédé, a publié une étude polémique en 2019. "Son article concluait que la chasse ne dérangeait pas un rapace : le gypaète barbu, alors que toutes les autres études montraient le contraire, explique Aurélien Besnard, directeur de recherche au CNRS de Montpellier. Le journal scientifique a rétracté l'étude, ce qui est extrêmement rare". Le nouveau directeur de l'Isnea nous a affirmé avoir bien transmis ses données à son financeur : l'OFB qui, lui, ne les a pas encore rentrées dans l'inventaire du Museum. Aucun chercheur académique ne peut donc vérifier pour l'instant si les fédérations respectent bien le protocole qu'elles se sont engagées à suivre.

Des ex-braconniers champions de la biodiversité

Autre cas de subvention troublante, la fédération des Bouches-du-Rhône a perçu à deux reprises près de 100 000 euros pour étudier la reproduction des oiseaux de Camargue. Or, elle a aujourd'hui comme directeur, Joseph Condé, condamné pour braconnage, subornation de témoin et d'autres malversations. Un autre de ses agents a lui aussi été condamné en Haute Saône pour destruction d'espèces protégées.

"Le fait qu'il y ait des procédures judiciaires en cours n'est pas un critère pour refuser une subvention."

           Olivier Thibault, directeur de l'OFB à franceinfo

"Il suffirait de changer une phrase dans les statuts juridiques des fédérations pour éviter que ce genre de situation ne se produise, regrette pourtant Olivier Lenormand, le secrétaire général du syndicat national des personnels des fédérations des chasseurs. Il faut juste que ce soit décidé en assemblée générale des chasseurs". Le syndicaliste dit avoir évoqué le sujet avec le président de la FNC, Willy Schraen, mais ce dernier n'a pas souhaité répondre à nos questions dans le cadre de notre enquête.

Des factures problématiques

À l'été 2023, la Cour des comptes a estimé que l'OFB devait renforcer les moyens de ses équipes, (…) le contrôle de la pertinence et de l'efficacité des projets. Une injonction difficile à suivre pour des équipes qui disent se sentir débordées. "À la création de l'OFB, les fonctions supports étaient déjà en souffrance. À cela s'est rajouté la nouvelle charge de travail des dossiers d'éco-contribution", explique Fabienne Mallet, secrétaire adjointe du syndicat SNE-FSU à l'OFB.

Certaines factures examinées par la cellule investigation de Radio France semblent pourtant problématiques. La fédération régionale d'Ile-de-France, par exemple s'est d'abord vu accorder près de 100 000 euros de l'OFB en 2020 pour des programmes d'éducation à l'environnement. Elle a ensuite envoyé des factures pour les frais de déplacements de certains de ses agents. Mais ces factures couvrent une période comprise entre mars et mai 2020, autrement dit, pendant que la France était confinée. Ces nombreux trajets, parfois effectués chaque jour et dépassant 500 km (d'après des notes de frais auxquelles la cellule investigation de Radio France et Capital ont eu accès), étaient justifiés par la préparation de supports pédagogiques et l'animation de projet, alors que les écoles étaient toutes fermées... "Nous préparions la reprise après le confinement", avance un technicien de la fédération de Seine et Marne "Je n'ai jamais été confiné. J'ai toujours travaillé dans le cadre de nos missions de service public", poursuit-il, oubliant que l'éducation à l'environnement ne fait pas partie des missions de service public des fédérations de chasseurs.

Extraits d’une note de frais des déplacements d’un agent de la fédération des chasseurs d'Ile de France pendant le premier confinement (2020). (DR)
 

Un soutien public déguisé ?

Ces factures montrent plus généralement que l'OFB a financé de l'achat de matériel mais surtout des emplois de salariés des fédérations en CDI et parfois en CDD pour assurer de la communication auprès des écoles ou sur les réseaux sociaux. "On n'a pas trop vu de postes liés à l'éco-contribution", s'étonne Olivier Lenormand, du syndicat des personnels des fédérations départementales. Selon les chiffres du syndicat national des chasseurs, c'est la FNC qui a créé le plus d'emplois. Elle a presque doublé ses effectifs en deux ans. Pas seulement à cause de l'éco-contribution mais aussi grâce à la baisse du coût du permis national. "Une réforme pour les riches et très jacobine qui ne nous a rien apporté", regrette Henri Sabarot, de la fédération des chasseurs de Gironde.

De fait, la FNC est devenue la première fédération de France en termes d'emplois avec 45 postes, devant celle de la Somme et du Pas-de-Calais. Pourtant, le nombre de chasseurs ne cesse de baisser en France. Depuis la réforme de 2019, les fédérations ont perdu au moins 40 000 adhérents. Ils ne sont plus que 963 000 en 2022. Et qui dit moins de chasseurs dit aussi une baisse de revenus pour les fédérations et des craintes pour leurs employés.

 

Évolution du nombre de chasseurs depuis 2017


 Les subventions de l'OFB seraient-elles donc, dans ce contexte, devenues une variable d'ajustement de fédérations en perte de vitesse ? "Je ne vais pas jeter la pierre à ceux qui essaient de récupérer des sous de l'éco-contribution mais il faut sans cesse avoir des idées", soupire Olivier Lenormand, du syndicat des personnels des fédérations départementales.

 

Source : https://www.francetvinfo.fr/france/chasse/enquete-les-etonnantes-subventions-allouees-aux-chasseurs-au-nom-de-la-biodiversite_6200262.html