Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

lundi 31 décembre 2018

N¹achetez rien. Déconnectez-vous.

 On a reçu ça :

Bonjour,

Voici notre dernière video (sur https://vimeo.com/307132592 ), ou plutôt celle de Grenoble Anti-Linky, un collectif auquel nous participons depuis quatre ans, qui multiplie les textes d’alerte et d’analyse, les réunions publiques, les actions, manifestations et rassemblements contre les capteurs communicants, la smart city, les objets connectés, la voiture électro-nucléaire, etc. 


(Voir http://grenoble-anti-linky.eklablog.com/)

Grenoble est l’une des cinq villes pilotes pour la 5G, technologie de communication sans fil indispensable au déploiement des voitures-robots, des objets connectés, de l’Internet des objets et de la smart city. Ici, EDF s’appelle GEG (Gaz Electricité Grenoble), et Enedis se nomme GreenAlp.


Ville Verte, ville machine. Sous la direction d’Eric Piolle, son ingénieur maire, Grenoble reste le laboratoire de l’innovation anti-humaine et anti-écologique.

En 2018, les Français ont acheté un million et demi d’enceintes connectées, ces machines à tout faire qui allument la lumière et la télé, descendent les volets et montent le chauffage, lisent une recette et retrouvent une chanson à partir d’une phrase, donnent la météo et vous rappellent l’heure du rendez-vous chez le dentiste. A quoi bon vivre, les machines le font tellement mieux que nous.

Les gens qui voyaient déambuler ces fantômes de la consommation dans les travées de la Fnac nous demandaient, sourire en coin, « vous êtes les gilets noirs ? »


Précisément.


Il se peut que nous n’ayons plus de pouvoir en tant que main d’œuvre, mais nous avons toujours notre pouvoir de non-achat, et de ruiner par notre grève illimitée du gaspillage, les exploiteurs qui nous vendent de la camelote abrutissante et liberticide sous forme d’« intelligence artificielle ».

Et puis quand même, quel gain d’argent. C’est autre chose que les misérables 100€ jetés en vitesse à nos amis gilets jaunes pour calmer leur juste colère.

Résumons-nous : 


Brisons les machines et sauvons les humains !


Grève générale et illimitée des achats de machins connectés !


On bloque tout, on réfléchit, et c’est pas triste !

Merci de faire circuler.

Pièces et main d’œuvre,


Grenoble le 19 décembre 2018

***


Prochaines rencontres :


- A Grenoble, le 11 janvier, à partir de 18h30 à la Maison des Associations.
« Transhumanisme : voulons-nous devenir des hommes-machines ? »
Avec Olivier Rey, auteur de Leurre et malheur du transhumanisme.

- A Marseille, le 24 janvier à 19h30, à la librairie L’Odeur du Temps (35 rue Pavillon).


dimanche 30 décembre 2018

À Notre-Dame-des-Landes, une micro-société se recompose

À Notre-Dame-des-Landes, 

une micro-société se recompose

 

, le

Comme Ben ou Erwan, des habitants de l’ancienne ZAD tentent de faire aboutir leurs démarches auprès des pouvoirs publics pour développer des coopératives agricoles ou artisanales.


Ben, 35 ans, oeuvre avec d’autres zadistes  à la création d’un fonds de dotation pour pérenniser leurs activités. / Thomas Louapre pour La Croix

 

Des routes dégagées, des champs humides où broutent vaches et moutons, des boîtes aux lettres où figurent les noms des habitants, des poubelles attendant d’être ramassées… Il suffit de traverser la ZAD de Notre-Dame-des-Landes pour s’apercevoir que quelque chose a changé. Depuis l’évacuation par la force d’un tiers des squats de la zone en avril dernier, et la signature de conventions d’occupation précaire (COP) entre l’État et les « zadistes » porteurs de projets agricoles, cette micro société est en pleine recomposition.

 

 « Nous vivons une nouvelle étape », confirme Ben, paysan de 35 ans, qui ne tient plus à ce qu’on l’appelle « Camille », ce prénom générique qui garantissait l’anonymat des « zadistes ». « Cela avait du sens au début. Mais aujourd’hui, cela relève du folklore ». Et pour cause, la plupart des habitants actuels de la ZAD sont entrés en négociation avec l’État pour « institutionnaliser » leurs activités. Ceux qui étaient farouchement opposés à ce compromis ont préféré quitter les lieux. « Une petite moitié des habitants de la zone sont partis, constate Ben. Il reste encore des personnes très critiques vis-à-vis de nos choix mais qui nous laissent tenter ce pari du dialogue ».

 

Installé depuis huit ans au Moulin de Rohanne, dans l’une des plus anciennes maisons « en dur » de la ZAD, Ben a connu toutes les étapes du mouvement anti-aéroport. Les premières installations de « zadistes » en 2009 ou le fiasco de l’opération d’évacuation de 2012, jusqu’à l’abandon définitif du projet, en janvier 2018. « On a toujours été sur le qui-vive, résume-t-il. Sauf entre 2014 et 2015, lors du moratoire sur les expulsions. Aujourd’hui, la pression a changé de nature. Elle n’est plus militaire comme au printemps dernier mais administrative… ».

Fonds de dotation


En ce mois de décembre pluvieux, Ben passe plus de temps devant son ordinateur que dans sa ferme, où s’ébattent poules et canards. Signataire d’une COP agricole, il jongle entre formulaires et tableaux prévisionnels. « On nous demande en cinq mois des documents qu’un paysan qui s’installe réalise en cinq ans ». Mais ce n’est pas tout. Lui et d’autres zadistes ont travaillé ces dernières semaines à la création d’un fonds de dotation pour pérenniser leurs activités. En faisant appel, à partir de janvier, à la générosité publique, il pourrait permettre d’acheter terres et bâtis pour créer leurs propres baux. Une discussion est aussi entamée avec l’Office national des forêts (ONF) pour la gestion du bois de la ZAD. « Cette nouvelle bataille va prendre des mois », commente Ben (lire ci-dessous).

Non loin de là, au lieu de vie « La Hulotte », Erwan, 34 ans, est lui aussi rivé à son ordinateur. Ancien étudiant en agronomie à Rennes, il soutient de longue date le mouvement anti-aéroport. Après plusieurs saisons comme berger dans le Vercors, il s’est installé sur la ZAD en janvier 2018. Dans sa cabane en bois chauffée par un poêle, qu’il partage avec un couple de maraîchers, il travaille sur les projets d’une coopérative réunissant plusieurs COP (travail du bois, élevage de vaches et de moutons, maraîchage, céréales et transformation en pain ou en galettes). Des productions portant un double objectif : vivre sur la ZAD et pouvoir « ravitailler les luttes présentes ou à venir ». Comme fournir des repas à des postiers grévistes, des migrants, etc.

Soutien aux gilets jaunes


Après un temps d’observation, Erwan et d’autres zadistes sont d’ailleurs allés soutenir des gilets jaunes. « Ce que je prenais au départ pour un mouvement poujadiste est en réalité très protéiforme, observe-t-il. Il s’y joue une richesse de discussions sans précédent. C’est enthousiasmant de voir des personnes modestes s’emparer de politique. » Il salue ainsi l’installation d’une « maison du peuple » à Saint-Nazaire, autogérée par des gilets jaunes.

Pour Erwan, la ZAD constitue un lieu unique pour expérimenter des alternatives. Jusqu’au travail de la terre. « On essaie d’imaginer un autre rapport au sol, confie-t-il. L’idée n’est pas de l’épuiser par les récoltes, les labours et le pâturage des animaux mais de tester des méthodes pour la régénérer en permanence ». Le tout en s’inscrivant dans la légalité d’une exploitation agricole. « On marche sur une ligne de crête, reconnaît Erwan. L’enjeu est de rester vivants sans perdre notre âme… ».

---

 

Repères  : trois incertitudes


Les COP : Les conventions d’occupation précaire signées au printemps dernier entre l’État et les zadistes expirent au 31 décembre. Le nouveau préfet (qui remplace Nicole Klein, partie à la retraite) va-t-il les renouveler ?

Le département : L’État vient de signer un protocole avec le département de Loire-Atlantique pour lui rétrocéder 895 hectares de terres de la ZAD. Le transfert de propriété interviendra début 2019, pour un montant de 950 000 €. Quel effet ce transfert aura-t-il sur les projets agricoles des zadistes ?

L’habitat : Le devenir des habitats de la ZAD (maisons, cabanes, hangars…) est confié aux élus de la communauté de communes Erdre et Gèvres. Quelles décisions prendront-ils ?

Florence Pagneux 

Source : https://www.la-croix.com/France/A-Notre-Dame-des-Landes-micro-societe-recompose-2018-12-26-1200991721

samedi 29 décembre 2018

Violences policières sur les Gilets Jaunes



Greg Aubry
 
Pour contrer les médias capables de tronquer des vidéos et les passer en boucle pour ne montrer que la violence des gilets jaunes, il faut submerger le net de témoignages de violences policières.

Une bataille médiatique pour gagner l opinion est engagée. Nous devons combattre avec les mêmes armes et gagner !

Des listes dignes des pires monuments commémoratifs, des visages mutilés, pires que dans un camp de guerre !

Nous devons diffuser pour rétablir l'équilibre de la vérité, et pour toutes ces victimes qui garderont les séquelles à vie parce qu'elles ont espéré un instant un peu de partage et de justice.


🔴JEROME H. a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à Paris le 24 novembre 2018.


🔴PATRICK, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à Paris le 24 novembre 2018.


🔴ANTONIO, 40 ans, vivant à Pimprez, a été gravement blessé au pied par une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018.


🔴GABRIEL, 21 ans, apprenti chaudronnier vivant dans la Sarthe, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018.


🔴SIEGFRIED, 33 ans, vivant près d’Epernay, a été gravement blessé à la main par une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018.


🔴MAXIME W., a été brûlé à la main et a perdu définitivement l’audition à cause d’une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018.


🔴CEDRIC P., apprenti carreleur vivant à la Possession (Réunion), a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à la Possession le 27 novembre 2018.


🔴GUY B., ~60 ans, a eu la mâchoire fracturée par un tir de LBD 40 à Bordeaux le 1er décembre 2018.


🔴AYHAN, ~50 ans, technicien Sanofi vivant à Joué-les-Tours, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 à Tours le 1er décembre 2018.


🔴BENOIT, 29 ans, a été gravement blessé à la tempe par un tir de LBD 40 à Toulouse le 1er décembre 2018. Il a été placé dans le coma pour 15 jours, sa vie est en danger.


🔴MEHDI, 21 ans, a été gravement blessé lors d’un passage à tabac à Paris le 1er décembre 2018.


🔴MAXIME I., 40 ans, a eu une double fracture de la mâchoire à cause d’un tir de LBD 40 à Avignon le 1er décembre 2018.


🔴FREDERIC R., 35 ans, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 le 1er décembre 2018 à Bordeaux.


🔴DORIANA, 16 ans, lycéenne vivant à Grenoble, a eu le menton fracturé et deux dents cassées par un tir de LBD 40 à Grenoble le 3 décembre 2018.


🔴ISSAM, 17 ans, lycéen vivant à Garges les Gonesse, a eu la mâchoire fracturée par un tir de LBD 40 à Garges-les-Gonesse le 5 décembre 2018.


🔴OUMAR, 16 ans, lycéen vivant à Saint Jean de Braye, a eu le front fracturé par un tir de LBD 40 à Saint Jean de Braye le 5 décembre 2018.


🔴JEAN-PHILIPPE L., 16 ans, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 le 6 décembre 2018 à Bézier.


🔴RAMY, 15 ans vivant à Vénissieux, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 ou une grenade de désencerclement à Lyon le 6 décembre 2018.


🔴ANTONIN, 15 ans, a eu la mâchoire et la mandibule fracturées par un tir de LBD 40 à Dijon le 8 décembre 2018.


🔴THOMAS, 20 ans, étudiant vivant à Nîmes, a eu le sinus fracturé par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018.


🔴DAVID, tailleur de pierre vivant en région parisienne, a eu la maxillaire fracturée et la lèvre arrachée par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018.


🔴FIORINA L., 20 ans, étudiante vivant à Amiens, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD à Paris le 8 décembre 2018.


🔴ANTOINE B., 26 ans, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 à Bordeaux le 8 décembre 2018.


🔴JEAN-MARC M., 41 ans, horticulteur vivant à Saint-Georges d’Oléron, a perdu son œil droit à cause d’un tir de LBD 40 à Bordeaux le 8 décembre 2018.


🔴ANTOINE C., 25 ans, graphiste freelance vivant à Paris, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018.


🔴CONSTANT, 43 ans, technico-commercial au chômage vivant à Bayeux, a eu le nez fracturé par un tir de LBD 40 à Mondeville le 8 décembre 2018.


🔴CLEMENT F., 17 ans, a été blessé à la joue par un tir de LBD 40 à Bordeaux le 8 décembre 2018.


🔴NICOLAS C., 38 ans, a eu la main gauche fracturée par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018.


🔴YANN, a eu le tibia fracturé par un tir de LBD 40 à Toulouse le 8 décembre 2018.


🔴PHILIPPE, a été gravement blessé aux côtes, avec hémorragie interne et fracture de la rate par un tir de LBD à Nantes le 8 décembre 2018


🔴ALEXANDRE F., 37 ans, a perdu son œil droit à cause d’un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à Paris.


🔴MARIEN, 27 ans, a eu une double fracture de la main droite à cause d’un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à Bordeaux.


🔴FABIEN, a eu la pommette fendue et le nez fracturé par un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à Paris..


🔴LOLA, 18 ans étudiante blessée par un flashball 18 décembre à Biarritz. Tir à la tête double fracture de la mâchoire, dents déchaussées.





 Source : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=382651829153378&set=a.379994409419120&type=3&theater&ifg=1


vendredi 28 décembre 2018

Action Solidarité Grèce - Non, la crise grecque n'est pas finie !

On a reçu ça

Bonjour à Toutes et Bonjour à Tous,

Je vous fais suivre l’appel à collecte de Yannis Youlountas, qui organise un convoi solidaire pour la Grèce en février prochain, comme il l’a déjà fait en 2017 et 2018.

Ce convoi est destiné aux Grecs, une grande partie de la population de la Grèce étant tombée dans la misère à la suite des mesures radicales d’austérité imposée par l’Union Européenne, mais également pour couvrir les besoins des réfugiés, qui arrivent sur les côtes grecques.

Je vous recommande de visualiser le petit film dont le lien est dans le mail de Yannis, qui raconte le convoi de 2017, et comment sont répartis les produits acheminés.

Il n’y a pour l’instant aucun lieu de collecte dans les PO, ni dans les départements voisins de l’Aude et de l’Ariège.

Merci de diffuser largement dans vos réseaux.

Amitiés solidaires,

Cyril

Sent: Tuesday, December 25, 2018 6:53 PM

Subject: Si vous avez trop de jouets, même anciens (faites passer)



27 fourgons attendent de se remplir pour partir en convoi solidaire en Grèce, en février.
SI VOUS AVEZ TROP DE JOUETS, MÊME ANCIENS (FAITES PASSER)
En ces jours de fêtes présentés comme célébrant l’amour et la générosité, si vous avez une petite heure de libre, vous pouvez montrer ce film de 56 minutes, y compris aux enfants (d’autant plus que les personnages principaux ont entre 6 et 9 ans) :
https://vimeo.com/284106841 (documentaire réalisé par Eloise Lebourg avec le soutien de Maxime Gatineau et Matthias Simonet)

Voici la nouvelle liste détaillée de ce que nous recherchons pour le prochain convoi (notamment des jouets, même anciens, mais aussi beaucoup d’autres choses) :


http://lamouretlarevolution.net/spip.php?rubrique15

Ceci n’est pas une action humanitaire, mais solidaire, c’est-à-dire politique : directement de mouvement social à mouvement social, à destination de nos lieux autogérés, principalement à Athènes, qui organisent l’entraide à la fois pour les nombreuses familles grecques en très grande difficulté et pour les réfugiés en souffrance. C’est aussi un soutien à la résistance sur place (Rouvikonas, collectifs contre les expulsions et les saisies de logements, contre des grands projets nuisibles…).
En ces jours où de nouveaux jouets arrivent, vous avez certainement des placards, un coffre ou des étagères encombrés : même une poignée de jouets nous aidera à remplir les fourgons vers nos lieux, puis à réconforter des milliers d’enfants victimes du durcissement du capitalisme.
Solidairement,
Maud et Yannis po/ coord

Si vous voulez partir avec nous, avec votre véhicule, ou nous aider en créant un point collecte dans votre secteur géographique : solidarite@anepos.net
La liste détaillée des points collecte permanents sera prochainement communiquée.


En attendant, voici les points de collecte mobiles, à chaque projection-débat de L’Amour et la Révolution, du 8 janvier au 13 février en France et en Belgique :


08/01 TOULOUSE (31) Ô local 20h00
09/01 CHATEAUNEUF-DE-GADAGNE (84) Salle des fêtes 20h00
10/01 ST-MAXIMIN (83) Cinéma La croisée des Arts 20h00
11/01 BÉDARIEUX (34) Salle Bex 19h00
12/01 ST-PONS-DE-THOMIÈRES (34) Salle sous la mairie 17h00
15/01 LAGRAVE (81) Salle des fêtes 20h00
16/01 GOURDON (46) Cinéma L’Atalante 20h45
17/01 EYMOUTIERS (19)
18/01 ORLÉANS (45)
19/01 MONTREUIL (93) Cinéma Le Méliès 20h30
20/01 CORBEIL-ESSONNE (91) Cinéma Arcel Corbeil 16h00
21/01 SAULX-LES-CHARTREUX (91) 19h30
22/01 ST-OUEN-L’AUMÔNE (95) Cinéma Utopia 20h00
23/01 TROYES (10) Bar associatif Expression libre 19h00
24/01 MONTBÉLIARD (25) Cinéma Le Colisée 20h00
25/01 MULHOUSE (68) Ciné Bel Air 20h00
26/01 KHEL (ALLEMAGNE, à côté de Strasbourg) Guk Events 19h00
28/01 LIÈGE (BELGIQUE) Cinéma Le Parc 20h00
29/01 NAMUR (BELGIQUE) Cinéma Caméo 20h00
30/01 DUNKERQUE (59) Cinéma Studio 43, 19h00
31/01 LILLE (59) Les Sarrasins 20h00
01/02 BRUXELLES (BELGIQUE)
02/02 BRUXELLES (BELGIQUE) Point Culture ULB Ixelles 16h00
03/02 AMIENS (80)
04/02 PARIS (75) Studio Campus 20h00
05/02 MACON (71) Cinéma Marivaux 20h00
06/02 VERNON-EN-VIVARAY (07) Cinéma Écran Village 20h00
07/02 EMBRUN (05) Le Lieu 19h00
08/02 LAGRAND (05) Médiathèque 18h30
11/02 BÉZIERS (34)
13/02 LAUTREC (81) Café Plum 19h00

Les détails sur les lieux et les heures sont régulièrement ajoutés dans la rubrique Agenda détaillé du site du film :
Contact : maud@lamouretlarevolution.net

N'hésitez pas à venir 15 à 30 minutes avant la séance pour déposer tranquillement pour la collecte et échanger avec nous 🙂 🙂 (parfois aussi en présence d'un fourgon local).



jeudi 27 décembre 2018

Les 7 éclatantes victoires des Gilets jaunes saison 1


Photo : des Gilets jaunes fêtent Noël sur leur rond-point.

 

Les 7 éclatantes victoires des Gilets jaunes saison 1



Alors que s’achève la saison 1 de leur soulèvement et que se prépare activement la saison 2 (dès janvier 2019), les Gilets jaunes ont déjà remporté au moins 7 victoires décisives :
  1. « Le régime Macron a été brisé psychologiquement » (Emmanuel Todd).
  2. Les “grands” médias sont apparus dans leur vérité crue : de vulgaires et détestables officines de propagande arcboutées dans la défense grotesque de leur caste.
  3. Les vieilles organisations politiques et syndicales d’opposition de façade ont été ringardisées, marginalisées.


  4. Les vieilles élites intellectuelles de gauche, éternelles donneuses de leçons à deux balles, se sont ridiculisées : le soupçon de manipulation des GJ par l’extrême droite, la curée stupide contre Étienne Chouard et son supposé “confusionnisme”…
  5. Parallèlement à ces destructions salubres des derniers vestiges du vieux monde, les GJ ont réinventé une nouvelle manière du vivre ensemble en redonnant fierté et espoir à toutes les couches populaires de leur pays (leur plus belle victoire, selon moi).
  6. Ils ont jeté les bases saines d’une reconstruction politique du pays : le RIC.
  7. Enfin, ils ont redonné une visibilité positive de la France sur la scène internationale où beaucoup se sont empressés de les imiter.
Bonne fin d’année et grand merci à tous les mutins, à très vite pour la saison 2 !


Source : https://yetiblog.org/les-7-eclatantes-victoires-des-gilets-jaunes-saison-1/

mercredi 26 décembre 2018

Le mouvement des « gilets jaunes » est-il vraiment terminé ?


Le mouvement des « gilets jaunes » 

est-il vraiment terminé ?



17 décembre 2018, 17:42 CET
 • Mis à jour le 18 décembre 2018, 16:57 CET

Auteur

 

 Laurent Mucchielli

    Directeur de recherche au CNRS (Laboratoire méditerranéen de sociologie), Aix-Marseille Université

 

Déclaration d’intérêts

Laurent Mucchielli ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son poste universitaire


Dès avant le samedi 15 décembre, beaucoup de commentateurs annonçaient la fin prochaine du mouvement des « gilets jaunes », certains semblant surtout l’espérer. Or, si l’on constate en effet une forte baisse du nombre des manifestants à Paris, il est douteux d’une part que le mouvement soit terminé en province, d’autre part que ce soient les annonces du président de la République qui aient vraiment apaisé la colère des manifestants. Pour plusieurs raisons.

La crise est profonde, elle ne se réduit pas à une histoire de taxes

Le mouvement des gilets jaunes peut être replacé dans la longue histoire des révoltes populaires en France, depuis l’Ancien Régime. C’est le moment de lire le livre classique de Charles Tilly, ainsi que la récente Histoire populaire de la France de Gérard Noiriel. Mais aussi de relire nos travaux sur les émeutes des quartiers pauvres des années 1970-2000.

Les mécanismes sont souvent les mêmes. Il survient un événement déclencheur mais qui n’est que l’étincelle mettant le feu aux poudres ou la goutte faisant déborder le vase. Le mouvement des gilets jaunes part ainsi de la contestation de la hausse du prix des carburants automobiles mais, comme on l’a déjà dit sur ce site, il doit être replacé dans un contexte beaucoup plus large.

D’abord un contexte économique. C’est la question de la dégradation réelle ou ressentie du pouvoir d’achat, et celle de la hausse continue de la fiscalité par le biais des impôts indirects (les plus injustes). La question du « budget voiture » est importante car elle englobe celle de l’augmentation du coût du carburant, mais aussi l’augmentation du coût du contrôle technique ainsi que l’augmentation de la taxation non dite que représentent les amendes liées notamment au système de radars automatisés (d’où la très forte hausse des masquages ou des peinturlurages de radars ces dernières semaines, dont on a très peu parlé).

Ceci concerne en particulier les 60 % de Français qui utilisent leur voiture tous les jours. Et ce n’est pas un hasard si l’emblème du mouvement est ce fameux gilet de sécurité de couleur jaune fluorescent, rendu obligatoire pour les automobilistes en 2008 et étendu à tous les véhicules motorisés en 2015.

Mais ce n’est pas la seule question économique et fiscale posée par les manifestants. Il y a aussi d’autres taxes, et puis le smic, les pensions de retraites, etc. Et il y a par ailleurs, à l’autre bout de l’échelle sociale, la question emblématique de l’impôt sur la fortune et de la redistribution des richesses. Au final, c’est une question sociale qui est posée à travers la question fiscale, une question de justice sociale. Et c’est donc aussi une question morale, qui débouche ensuite logiquement sur une question politique et sur l’interpellation directe du pouvoir.

De façon certes fort peu construite, pour ne pas dire parfois essentiellement viscérale, les gilets jaunes voudraient exister et compter politiquement (certains réclament davantage de démocratie directe, d’où la question des référendums d’initiative citoyenne). Ils dénoncent un pouvoir qui décide seul, à Paris, en prenant ses décisions dans l’intérêt des classes supérieures. D’où le réinvestissement de la très classique opposition entre « les pauvres » et « les riches », « ceux d’en bas » et « ceux d’en haut ». D’où aussi la personnification du malaise et le slogan fédérateur des manifestants qui n’est pas « le litre de carburant à 1 euro » mais « Macron démission ».

Ce dernier est perçu depuis longtemps comme un représentant du pouvoir financier qui domine le monde, il est pour beaucoup « le président des riches ». Et ses diverses petites phrases méprisantes sur les classes populaires sont dans tous les esprits. Elles ont été perçues comme des provocations et/ou des humiliations, qui viennent exacerber celles liées à la précarité économique. La colère des gilets jaunes procède fondamentalement de ces sentiments d’humiliation et d’indignation.



Elle engendre donc en retour des besoins de reconnaissance, de réaffirmation d’existence sociale et de rétablissement d’une certaine morale économique et sociale que quelques mesures fiscales limitées, à elles seules, avaient peu de chances de combler. Le premier ministre (sans doute plus proche des élus locaux) semble l’avoir mieux compris que le président de la République, compte tenu de ses annonces dans le journal Les Échos, ce dimanche 16 décembre.

Annonces du Président, appels au calme et tentatives de décrédibilisation

Après avoir fait la sourde oreille en s’abritant – sans succès – derrière la défense de la transition écologique, après les tentatives du ministre de l’Intérieur de rabattre les manifestations parisiennes sur « l’ultra-droite » puis sur « les casseurs », après l’échec des tentatives du premier ministre d’organiser une réunion consultative avec des leaders du mouvement le 30 novembre, et après les spectaculaires manifestations des 1er et 8 décembre, le président de la République a lâché du lest dans son discours du 10 décembre.

Ces annonces ont eu pour effet de diviser en partie les leaders en question, certains s’étant autoproclamés « libres » et ayant été rapidement désignés par le pouvoir et par une partie des journalistes comme des « modérés ». Mais, d’une part, l’autorité de ces leaders – quels qu’ils soient – est plus que limitée : ce sont plutôt des porte-paroles, parfois très suivis sur les réseaux sociaux mais qui ne constituent en aucun cas une représentation. Ils constituent encore moins une coordination d’un mouvement éparpillé sur tout le territoire et qui agrège souvent localement d’autres colères ou d’autres mobilisations d’intérêt local (par exemple les suites du scandale des immeubles effondrés à Marseille, ou encore la question du barrage de Vezins dans la Manche).

D’autre part, la plupart des reportages réalisés par les journalistes dans les jours suivants le discours d’Emmanuel Macron (ici dans le Loiret, là à Lille, ici encore dans l’Indre-et-Loire ou là dans l’Ain et dans le Haut-Rhin, dans les Landes, dans les Pyrénées-Atlantiques, dans le Gard, dans la Sarthe, dans l’Yonne, dans le Maine-et-Loire, en Ile-et-Vilaine, etc.) montraient que la colère des manifestants constituant « la base » (les occupants des ronds-points en province, bien racontés par Florence Aubenas) n’était pas apaisée.



Certes encore, à côté ou dans la foulée de cette annonce présidentielle, nombre de commentateurs sont intervenus dans le débat public pour réclamer le retour à l’ordre voire pour tenter de décrédibiliser le mouvement des gilets jaunes en le réduisant à sa violence. Des intellectuels ont ainsi fait office de chiens de garde, ces « défenseurs de l’ordre bourgeois » que fustigeait Paul Nizan dans son célèbre pamphlet de 1932, qui retrouve de fait une certaine actualité.

Nombre d’éditorialistes et autres chroniqueurs attitrés des grands médias ont, quant à eux, encensé et relayé le discours du président de la République, n’hésitant pas à qualifier d’« extrêmement importantes » voire même d’« historiques » des annonces fiscales en réalité limitées, confirmant leur rôle de « nouveaux chiens de garde » comme disait Serge Halimi il y a quelques années.

Mais, là encore, il est douteux que ceci ait joué un rôle dans le devenir du mouvement des gilets jaunes. De manière générale, ces derniers – à l’image de la majorité des Français – rejettent non seulement les responsables politiques, mais aussi les journalistes. Dans le « Baromètre de confiance dans les Média », on constate depuis plusieurs années qu’au moins la moitié des Français interrogés n’a pas confiance dans les informations diffusées dans les journaux et à la télévision, et que les deux tiers pensent que les journalistes ne sont pas indépendants des pressions du pouvoir politique.

Si la colère semble de moins en moins virulente, c’est donc pour d’autres raisons. Deux d’entre elles semblent particulièrement importantes.

Une répression policière inédite

Comme dans le cas des émeutes, c’est d’abord la répression policière qui a progressivement pour effet de priver les manifestants d’une partie de leurs éléments les plus engagés et de décourager une partie des autres. Débordées par les petits groupes de « casseurs » et de pillards venus participer à la manifestation parisienne du 1er décembre, les policiers présents n’en avaient pas moins procédé déjà à 412 arrestations.

Le samedi suivant, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, ils ont procédé à 1 723 interpellations (dont 1 082 à Paris) et 1 220 gardes à vue, n’hésitant pas à pratiquer des « interpellations préventives » sur la base de la présomption de « délit de participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations ». Cette nouvelle infraction a été introduite par la droite politique (les rapporteurs étaient MM. Estrosi et Ciotti) dans la loi du 2 mars 2010 « renforçant la lutte contre les violences de groupes et la protection des personnes chargées d’une mission de service public », dans laquelle beaucoup ont vu à l’époque un retour de la loi anti-casseurs de 1970, abrogée en 1982. Confirmant ces craintes, ces interpellations s’apparentent, dans certains cas, à des interdictions de manifester, constituant dès lors des atteintes à un droit constitutionnel fondamental que des avocats ont dénoncées à juste titre.



Le cumul sur l’ensemble des manifestations ayant eu lieu depuis le 17 novembre indiquait déjà le 10 décembre que les policiers avaient procédé à plus de 4 500 interpellations suivies de plus de 4 000 gardes à vue. Si l’on ajoute les opérations menées le samedi 15 décembre partout en France, ce sont donc probablement environ 5 000 personnes qui ont été interpellées, pour la plupart placées en garde à vue et, pour une partie beaucoup moins importante – puisque, en réalité, il n’y avait parfois aucune raison sérieuse de judiciariser et que beaucoup ont été relâchés à l’issue de la garde à vue –, jugées ensuite en comparution immédiate par les tribunaux correctionnels.

A ces arrestations parfois suivies de condamnations s’ajoutent les blessures physiques, impossibles à recenser en l’absence d’organisme centralisant les informations, mais qui se comptent a minima par centaines. En cause d’abord un usage intempestif des « grenades de désencerclement » (dont l’explosion à proximité du corps peut provoquer des blessures graves). Quelques 14 000 tirs de grenades de tout type auraient été effectués lors de la seule manifestation du 8 décembre, ce qui est semble t-il totalement inédit.

A cela s’ajoute des milliers de tirs de Flash-Ball et autres lanceurs de balles en caoutchouc dont la dangerosité est reconnue de longue date et dont le Défenseur des droits a clairement demandé l’arrêt de l’usage lors des manifestations depuis 2015. Il semble même avéré (voir par exemple ici, ici et ) qu’un certain nombre de policiers ont fait un usage illégal de ces armes en tirant à hauteur d’homme et parfois aussi sans respecter la distance règlementaire d’au moins 7 mètres, ce qui constituerait autant de fautes professionnelles graves.

De nombreux manifestants en ont témoigné après les manifestations du samedi 8 décembre, mais aussi des photographes de presse et des journalistes qui en ont également été victimes (24 d’entre eux viennent de porter plainte), confirmant ainsi à leur manière le caractère soit aveugle soit volontairement violent de cette répression policière. Précisons que des policiers armés de pistolets ≠type Flash-Ball ont également circulé à moto ainsi  =c=que+ l’+:a +:révù=:;=+,élé un +/…toportés » de la Préfecture de police de Paris, supprimés après la mort de l’étudiant Malik Oussekine en 1986.

Question sur le degré de violence du gouvernement

Enfin, pour réprimer les manifestants, le gouvernement a eu recours à des types d’unités et des moyens dont l’emploi pose clairement question à la fois sur l’évolution du maintien de l’ordre en France, mais aussi sur le degré de violence dont ce gouvernement est prêt à user pour faire taire la contestation.

En effet, à côté des classiques effectifs de CRS et de gendarmes mobiles ainsi que des classiques groupes de police judiciaire en civil infiltrés pour interpeller les manifestants les plus vindicatifs, le gouvernement a – pour la première fois – décidé d’engager, le 8 décembre, des unités des Brigades de Recherche et d’Intervention (BRI) spécialisées dans le lutte contre le banditisme, et ayant développé plus récemment une compétence en matière d’anti-terrorisme. S’agissait-il simplement de « rameuter un maximum de forces », ou bien faut-il en conclure que les gilets jaunes sont potentiellement assimilables à des gangsters voire des terroristes ?

En outre, le gouvernement avait également décidé d’engager, le 8 décembre, des blindés légers de la gendarmerie. Si un tel engagement avait déjà eu lieu lors des affrontements à Notre-Dame-des-Landes, en avril 2018, et plus anciennement lors des émeutes de novembre 2005, il est inédit en matière de manifestation de rue dans les grandes villes.

Et ce n’est pas tout. L’hebdomadaire Marianne a révélé le 10 décembre que :
« samedi 8 décembre, certains des blindés de la gendarmerie disposés pour la première fois dans Paris étaient secrètement équipés d’un dispositif radical, qui n’aurait été utilisé “qu’en dernier recours” : une réserve de liquide incapacitant. Selon nos sources, la pulvérisation de ce liquide sur une foule de gilets jaunes aurait été capable de « les arrêter net, mettant les gens à terre, même avec des masques ». Chaque engin aurait pu « neutraliser » une surface de plusieurs terrains de football… […] ‘L’autorité politique’, comme le disent les fonctionnaires, aurait approuvé l’éventuel emploi d’un tel produit, qui n’aurait été utilisé qu’en cas de ‘débordement ultime.’ »

Le ministère de l’Intérieur a démenti cette information, mais l’hebdomadaire l’a réitérée quelques jours après dans un nouvel article.

Ainsi, on assiste à la fois à une judiciarisation et à une militarisation du maintien de l’ordre qui constituent, aux yeux de nombreux spécialistes, un dévoiement et un retour en arrière face à un savoir-faire en matière de maintien de l’ordre qui a longtemps fait la réputation de la police française.



Un ancien commandant de CRS se demandait même, ces jours derniers, si l’on n’assistait pas au « premier pas vers le renoncement à la liberté de manifester qu’il a fallu plus d’un siècle à conquérir ». Cette perspective est alarmante pour la démocratie française. Et, accessoirement, elle risque fort de renforcer un malaise policier déjà largement palpable depuis les attentats de 2015, le mouvement « Nuit debout » et les manifestations contre la loi sur le travail en 2016.

Le mouvement des gilets jaunes s’épuise mais pourrait renaître demain sous d’autres formes

 

Une deuxième série de raisons laisse penser que le mouvement des gilets jaunes va probablement s’épuiser au fil du temps, raisons qui sont liées précisément à ce temps lui-même. Car l’épuisement est double.

Il est, d’abord, celui des acteurs directs du mouvement. Une partie (qui ne se réduit en aucun cas aux « casseurs ») a donc été écartée du mouvement par la répression policière puis judiciaire. Pour ceux qui restent, la mobilisation a également un coût. Si l’on en juge par l’étude de leurs profils que les chercheurs commencent à constituer, la plupart des gilets jaunes travaillent et ont une vie de famille. Ils ne peuvent pas rester mobilisés ainsi sur les ronds-points pendant des mois, dans des conditions qui seront de surcroît physiquement (l’hiver) et moralement (une baisse du soutien du reste de la population) de plus en plus difficiles. Et ce, malgré les solidarités parfois fortes qui se sont constituées sur et autour les ronds-points.

C’est ensuite le soutien passif du reste de la population qui risque de s’épuiser avec le temps. On l’a déjà dit, les gilets jaunes tirent une large partie de leur énergie du soutien dont ils bénéficient dans la population générale, qui se mesure dans les sondages mais aussi de façon concrète dans la vie quotidienne (par les coups de klaxon, par la présence d’un gilet jaune posé derrière le pare-brise des voitures, les appels de phare et les saluts de la main donnés par les automobilistes au passage des barrages filtrants).

Cette approbation est très importante dans le sentiment de légitimité morale qu’ils ressentent. Inversement, si ce soutien s’affaisse, ils se sentiront de moins en moins légitimes et seront de moins en moins motivés. Selon les sondages, ce soutien avait un peu diminué après le discours d’Emmanuel Macron, le 10 décembre dernier, mais il restait majoritaire. Il n’est pas certain qu’il le restera encore longtemps après les nouvelles annonces du Premier ministre le 16 décembre et, par ailleurs, le dialogue ouvert par de nombreux maires localement (beaucoup ont ouvert des « cahiers de doléances »).

« Les enfants des gilets jaunes »

Pour conclure, on ne se risquera pas ici à prédire un quelconque avenir. D’autres actions du gouvernement peuvent raviver la colère à tout moment. La survenue d’autres événements ou d’autres mobilisations peuvent renforcer ou, au contraire, affaiblir le mouvement. Des événements peuvent déplacer le regard public vers d’autres préoccupations (comme la menace terroriste, que certains utilisent pour dire aux gilets jaunes de se taire) et rendre moins légitime ou moins urgent le mouvement en cours.



Mais, à l’inverse, la colère peut s’étendre à d’autres mobilisations parallèles comme celle des lycéens et étudiants. Au demeurant, les premières observations de la géographie des mouvements lycéens surprennent les observateurs et ont déjà fait émerger la question de savoir si une partie de ces adolescents nouvellement engagés ne seraient pas « les enfants des gilets jaunes ».