Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

jeudi 28 février 2013

Perpignan : Semaine de l'Environnement


Semaine de l’Environnement
PERPIGNAN
Du 15 au 25 mars 2013

Lieux : Université de Perpignan
Type d’animations : Conférences, projections de films, animations, ateliers, spectacles, sorties
nature, concerts …

Edito :
La 5ème édition perpignanaise de la Semaine De l’Environnement, apporte du grain à moudre, titille nos consciences, élargit l’horizon des questions environnementales qui façonnent nos vies et les façonneront sans cesse! 
Agir ensemble est incontournable, alors rejoins-nous avec tes idées, recettes, vélos, notes de musiques, pour faire de cette semaine un espace riche, de partage, révolutionnaire, et faire vivre des bouts d’utopies, d’imaginations
folles et créatrices.
Cette manifestation associative est organisée par Energie Citoyenne, association étudiante de Perpignan et a lieu dans une dizaine de villes françaises grâce au soutien du réseau GrAPPE (Groupement d’Associations Porteuses de Projets pour l’Environnement). 
Conférences, ateliers, manifestations de rue, concerts, sorties nature… rempliront cette semaine qui se déroulera du 15 au 25 mars 2013. 
A noter, la présence exceptionnelle de Jean-Marie PELT !!! 
Cette année le thème retenu est la transition, mais ça t’évoque quoi ?
Une zone d’expression libre où tu pourras réfléchir à cette question ainsi qu’une zone de gratuité où l’on peut prendre ou laisser toutes sortes d’objets dynamiseront le campus !
La plupart des évènements proposés sont gratuits, profitez-en ! 

L’équipe d’Energie Citoyenne.

La 5ena edició perpinyanesa de la Setmana del Medi Ambient ofereix un munt de coses per fer i pensar, pessigolleja les nostres consciències, amplia l'horitzó de les qüestions mediambientals que impacten i modifiquen les nostres vides a cada estona ! 
Actuar junts és absolutament necessari, donques feu pinya amb nosaltres i veniu amb les vostres ideies, receptes, bicicletes, notes de música, per mor de fer d'aqueixa setmana un espai ric de vida, revolucionari, compartint trossos d'utopies, d'imaginacions boges i creadores. 
Aqueixa manifestació associativa és organitzada per Énergie Citoyenne, associació estudiantil de Perpinyà, i tindrà lloc dins un desena de viles franceses mercès al suport de la xarxa GrAPPE (agrupament d'associacions que porten projectes pel medi ambient).
Conferències, tallers, actuacions de carrer, concerts, passejades pel campestre ... empleneran aqueixa setmana del 15 al 25 de març del 2013.
A més, l'eina del “portaire de paraula” permetrà a cadun de s'expressar, hi haurà també una zona de gratuïtat on se podrà agafar o deixar objectes de tota mena, tindrem aixins un campus dinamitzat !
La majoria dels esdeveniments proposats són gratuïts, aprofiteu-ne !

La colla d'Énergie Citoyenne







mercredi 27 février 2013

L'univers impitoyable de la viande industrielle


Le scandale 

alimentaire qui s'annonce


LE MONDE |  • Mis à jour le 

Que se passe-t-il vraiment dans l'univers de la viande industrielle ? Et que nous fait-on manger, de gré ou de force ? Avant d'essayer de répondre, il est bon d'avoir en tête deux études récentes.


La première, publiée en 2011, montre la présence dans le lait - de vache, de chèvre ou d'humain - d'anti-inflammatoires, de bêtabloquants, d'hormones et bien sûr d'antibiotiques. Le lait de vache contient le plus grand nombre de molécules.

La seconde, qui date de 2012, est encore plus saisissante. Une équipe de chercheurs a mis au point une technique de détection des résidus dans l'alimentation, en s'appuyant sur la chromatographie et la spectrométrie de masse.
Analysant des petits pots pour bébés contenant de la viande, ils y ont découvert des antibiotiques destinés aux animaux, comme la tilmicosine ou la spiramycine, mais aussi des antiparasitaires, comme le levamisole, ou encore des fongicides.
Certes à des doses très faibles – en général –, mais, comme on le verra, la question se pose aujourd'hui dans des termes neufs.
On remarquera que, dans le scandale en cours, un mot a presque disparu : phénylbutazone. Cet anti-inflammatoire, on le sait, a été retrouvé dans des carcasses de chevaux exportés vers la France.

UNE FRAUDE ISOLÉE ?

Or la phénylbutazone est un produit dangereux, interdit dans toute viande destinée à la consommation humaine. S'agit-il d'une fraude isolée ? Ou bien, comme certains éléments permettent de l'envisager, d'une pratique tolérée par les autorités de contrôle ?
Nul besoin d'une vaste enquête pour avoir une idée de l'incroyable pharmacopée destinée aux animaux d'élevage.La liste des produits autorisés contient de nombreux douvicides (contre des vers parasites), anticoccidiens (parasites de l'intestin), anthelminthiques (vermifuges), hormones, vaccins, neuroleptiques et antibiotiques.
Sait-on comment l'oxytétracycline se mélange avec la gonadolibérine chez un poulet ? Comment le flubendazole se marie avec l'azapérone et les prostaglandines PGF2 dans la chair d'un porc ? Le thiabendazole avec le diazinon ou le décoquinate dans le sang d'une bonne vache charolaise ?
Aucune étude sur les effets de synergie de ces produits n'est menée. Il n'est pas dit qu'elles seraient possibles.
Lorsque c'est le cas, on découvre en tout cas un nouveau monde. Le 3 août 2012, la revue PloS One publiait un travail sur les effets combinés de trois fongicides très employés dans l'agriculture. Leur association provoque des effets inattendus sur les cellules de notre système nerveux central.


"Des substances réputées sans effet pour la reproduction humaine, non neurotoxiques et non cancérigènes ont, en combinaison, des effets insoupçonnés."

Effets insoupçonnés, éventuellement cancérigènes, ouvrant la voie –peut-être – à des maladies neurodégénératives comme Parkinson, la sclérose en plaques ou Alzheimer.
Cette découverte est cohérente avec les grands changements en cours dans la toxicologie, qui étudie les substances toxiques.

"LA DOSE FAIT LE POISON"

Aujourd'hui encore, le principe de base de cette discipline est le Noael (No observed adverse effect level), ou dose sans effet toxique observable. Longtemps avant Noael, son précurseur Paracelse – un magnifique alchimiste du XVIesiècle – résumait à sa façon le paradigme actuel de la toxicologie : "Toutes les choses sont poison, et rien n'est sans poison ; seule la dose fait qu'une chose n'est pas un poison."
Phrase-clé que des générations de toxicologues ont résumée dans cette formule : "La dose fait le poison."
Mais la connaissance bouscule les idées en apparence les plus solides. Le lourd dossier des perturbateurs endocriniens vient rebattre les cartes de manière spectaculaire.
En deux mots, ces substances chimiques imitent les hormones naturelles et désorientent des fonctions essentielles du corps humain, comme la reproduction ou la différenciation sexuelle.
Or les perturbateurs agissent à des doses si faibles que l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a pu conclure, dans un rapport de 2011, que les effets de l'un d'eux, le bisphénol A, étaient avérés à "des doses notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins réglementaires".
Il est certain que ce seul propos marque un tournant. Car du même coup, la dose journalière admissible (DJA) du bisphénol A - sa limite légale - pourrait être divisée par... 2 millions, selon le toxicologue André Cicolella.
Le bisphénol A pourrait même "avoir des effets plus importants à très faible niveau d'exposition qu'à haut niveau",ce qui mettrait à bas tout l'édifice.

Quel rapport avec cette fraude géante appelée désormais "horsegate" ? C'est on ne peut plus limpide : nul ne sait ce que contient réellement la viande industrielle. Et nul ne veut savoir. Dans la lutte contre l'orgie d'antibiotiques donnés au bétail, le ministère de l'agriculture apparaît comme un Janus biface.

D'un côté, des promesses, et, de l'autre, l'inaction. Il lance fin 2011 un plan de réduction "de 25 % en cinq ans de la consommation des antibiotiques destinés aux animaux", mais que n'a-t-il oeuvré auparavant ? Entre 1999 et 2009, l'exposition du bétail à ces médicaments a augmenté de 12,5 %.

Certes, le volume global a baissé entre ces deux dates, mais les nouveaux produits sont actifs à des doses plus faibles. La situation s'aggrave, alors que l'antibiorésistance a été repérée dès avant la seconde guerre mondiale.
De quoi s'agit-il ? Après un temps court, les bactéries combattues par un antibiotique mutent. Ainsi des sulfamides, introduits en 1936, confrontés dès 1940 à des souches résistantes de bactéries.

LES INFECTIONS NOSOCOMIALES

Ainsi de la molécule de tétracycline, ainsi du tristement célèbre staphylocoque doré, dont plusieurs souches résistantes ont donné diverses lignées SARM (staphylocoque doré résistant à la méticilline).

Le SARM joue un rôle fondamental dans les infections nosocomiales, celles qui surviennent dans les hôpitaux. Bien que des chiffres indiscutables n'existent pas, on pense que les trois quarts des 7 000 à 10 000 décès annuels de ce type en France sont le fait de bactéries résistantes aux antibiotiques, au tout premier rang desquelles le SARM.

Des chiffres officiels américains font état de 19 000 morts dans ce pays en 2005, soit davantage que le sida. L'enjeu de santé publique est donc considérable.
Et il n'est pas exagéré de parler d'une maladie émergente, dont l'évolution demeure imprévisible. 
Tout récemment, le professeur David Coleman, spécialiste de la question, a identifié une souche si différente des autres qu'elle ne peut être détectée par les tests existants. Bien qu'elle touche les humains, elle se développe tout d'abord chez des animaux d'élevage, surtout les bovins.
Ce n'est guère étonnant, car une autre souche - le CC398 - prolifère depuis des années dans les élevages industriels.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu, en 2010, un avis indiquant que le réservoir du CC398 se trouve chez les bovins, la volaille, mais surtout chez les porcs.
Fait inquiétant, le SARM animal est de plus en plus présent dans les infections humaines, et une étude néerlandaise (Voss et al., 2005) établit que les producteurs de porcs sont 760 fois plus touchés que la population générale.
Un exemple frappe l'imagination : celui d'un vétérinaire (Nienhoff et al., 2009) qui transmet à son propre chien un SARM animal acquis au contact d'un porc.

C'est dans ce contexte de grande inquiétude que l'EFSA lance en 2008 une enquête européenne. Disons franchement qu'elle étonne. Laissons de côté le mystère britannique, qui ne reconnaît aucun cas de SARM animal.

L'Espagne, en revanche, a retrouvé la souche CC398 dans 46 % des élevages porcins, l'Italie dans 14 % d'entre eux, l'Allemagne dans 43,5 % et la Belgique dans 40 %. Autrement exprimé, tous nos voisins sont fortement touchés. Mais pas nous.

Nos services ne rapportent que 1,9 % d'élevages porcins frappés par le SARM animal, dont tout le monde sait qu'il tue en France un nombre inconnu, mais en toute hypothèse élevé, de malades.
Ce pourcentage est peut-être exact, mais il fait penser,mutatis mutandis, à ce nuage de Tchernobyl qui aurait par miracle épargné la France.
Il est peut-être exact, mais l'Europe elle-même, par le biais de l'EFSA, a diplomatiquement fait état de sa grande surprise au vu des résultats. 

Citation du rapport de 2009 : "L'EFSA recommande en outre que de nouvelles études soient réalisées afin d'identifier les raisons justifiant les différences observées au niveau de la prévalence du SARM dans les différents Etats membres."

Oui, pourvu que ce pourcentage soit exact, ce qui serait mieux que de jouer avec le feu bactérien. Car laisser flamber le SARM dans les élevages serait autrement plus grave que le tour de passe-passe autour de la viande de cheval.
Aucune équipe gouvernementale, depuis cinquante ans, n'a osé ouvrir le dossier infernal de l'élevage industriel et de la folie des antibiotiques. Le moment est peut-être venu.

mardi 26 février 2013

NDDL : 911 millions qui disparaissent !???!


De qui se moque-t-on ?
Reporterre publie les notes de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) sur les bénéfices attendus du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Ces notes visent à répondre à la polémique qui avait été engagée en décembre par Le Monde, Reporterre et Rue 89 sur les 911 millions d’euros d’avantages que doit générer l’aéroport, selon le Dossier d’enquête publique de 2006. (infos trouvées sur http://zad.nadir.org/spip.php?article1277)

Notre Dame des Landes : le mystère des 911 millions

Hervé Kempf (Reporterre)
dimanche 24 février 2013


L’administration a enfin communiqué des notes expliquant comment l’aéroport de Notre Dame des Landes est censé générer 911 millions d’euros d’avantages. Reporterre les publie en exclusivité.
Problème : les explications ne résolvent pas le mystère.

En décembre dernier, nous avions montré que le chiffre de 911 millions d’euros d’avantages supposés être dégagés par l’aéroport de Notre Dame des Landes était très suspect.
En nous appuyant sur l’analyse du rapport d’experts indépendants CE Delft, nous soulignions que ce chiffre paraissait le fruit d’une manipulation.
C’est seulement le 19 février que la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) nous a communiqué deux notes censées expliquer comment est produit ce chiffre.
Les deux notes sont datées du... 4 novembre et du 4 décembre 2012. Quel dommage qu’elles ne soient publiées que maintenant ! Nous les avons communiqué, avec l’accord de la DGAC, au CéDPA (Collectif d’élus Doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), qui ne les avait pas reçues.
Voici la première note :
PDF - 78.4 ko
Accompagnée d’une seconde, présentant un tableau précis :
PDF - 185.7 ko
Ah, au fait... Ces documents ne sont pas publiés largement ! Autrement dit, Reporterre a l’honneur de vous les présenter en exclusivité.
La DGAC a du retard à l’allumage. Disons qu’elle a fait confiance à la presse pour contribuer à l’édification du public et au débat démocratique.
On peut donc maintenant étudier la version officielle des fameux 911 millions.
Rappelons que ces notes cherchent à expliquer le raisonnement tenu en 2006 permettant de parvenir au chiffre de 911 millions d’euros présenté dans la pièce F du dossier d’enquête d’utilité publique.
Pour mémoire, le voici :
Tout le raisonnement repose sur le fait que le futur aéroport ferait gagner du temps aux voyageurs, et que ce temps peut être valorisé.
Ainsi, le tableau de la pièce F de 2006 signifie Qu’en 2025 (deuxième colonne), l’aéroport fait gagner 312 000 heures ce qui génère des "avantages" de 30,6 millions d’euros par an, soit 911 millions sur la période 2012-2042.
La première note de la DGAC nous explique aujourd’hui qu’il faut prendre en compte différents modes de transport pour se rendre à l’aéroport. Et qu’en allant à Notre Dame des Landes, on va globalement gagner du temps par rapport au trajet passant par l’aéroport existant de Nantes Atlantique.
"A titre d’exemple, écrit la DGAC, un voyageur nantais qui aurait effectué une correspondance aérienne par Paris depuis Nantes-Atlantique pourra, avec l’enrichissement de l’offre aérienne sur le nouvel aéroport, s’y rendre en voiture pour prendre directement l’avion vers sa destination finale, comptabilisant ainsi une économie de temps sur le mode aérien en évitant une correspondance, et une augmentation du temps passé en voiture compte tenu du fait que le nouvel aéroport n’est plus situé à proximité immédiate du centre de l’agglomération.

Les ’plus’ et les ’moins’ sur chacun des modes de transport conduisent ainsi au résultat final présenté dans le dossier d’enquête publique, qui ne peut être repris directement par une simple division comme le fait le cabinet Delft."
Le détail du calcul est ensuite présenté dans un tableau de la deuxième note. Le voici :
Oh, il y a du bleu, il y a du jaune, c’est très joli.
Et regardez en bas à droite :
30 626 951 €, 30,6 millions d’euros, voici le fameux chiffre, le même que dans le tableau de la pièce F de 2006 :
On retombe sur nos pieds, les experts de CE Delft n’avaient rien compris, le CéDPA est nul, et les journalistes qui creusaient la question des sapajous !
Ah, bon, très bien. Réfléchissons, et délibérons.
D’abord, remarquent les membres du CéDPA, on nous parle maintenant de temps de transport aérien, mais celui-ci n’est pas du tout évoqué dans la pièce F : pages 96 et 97, le texte cite le transport par route, par train, par tram-train, mais jamais le transport aérien, alors que c’est en avion qu’on gagne le plus de temps. Bizarre, non ?
Deuxième observation, plus importante : puisque le temps gagné dépend aussi des itinéraires empruntés par les voyageurs prenant l’avion à Nantes (ou à Notre Dame des Landes), l’analyse de ces itinéraires est très importante.
Or, indique la pièce F, p. 96, le consultant qui a mené les calculs (JLR Conseil) a recouru à une enquête datant de 2000-2001 :
Or, depuis 2000, il y a eu des évolutions très importantes : le trafic a augmenté sur Nantes-Atlantique, des compagnies low cost s’y sont installées, des lignes ont été ouvertes, d’autres fermées, etc.
Il est donc nécessaire de connaître la matrice des itinéraires utilisée pour voir si elle correspond à la situation actuelle, d’une part, et quelles hypothèses elle adopte pour le futur.
Dans l’avenir, deux éléments paraissent en effet importants : d’une part, l’arrivée de la LGV Paris-Rennes, et un barreau LGV dans l’Essonne, qui facilitera l’accès aux aéroports parisiens ; d’autre part, une incertitude sur la pérennité des vols low cost, en général et sur leur implantation à Notre Dame des Landes.
"Allo, la DGAC, la matrice des itinéraires, s’il vous plait ?"
Troisième observation, carrément troublante  :
Les notes de la DGAC reconstituent le chiffre de 30,6 millions d’euros en 2025. Mais comment est-on passer de 30,6 millions cette année-là à 911 millions sur 2012-2042 ?
Comme on a un point de départ en 2012, on peut reconstituer une évolution sur 2012-2025.
On peut faire de même jusque 2042, puisque l’on a le chiffre global de 911 millions, qui en fait est le résutat du cumul des gains annuels sur toute la période. La logique voudrait que l’on observe une évolution assez régulière.
Or, regardez ce qu’un calcul sommaire en fonction des résultats indiqués par la pièce F et par la note de la DGAC indique :
Vous ne voyez pas ? Attendez, on va préciser :
Ah, vous comprenez. On passe d’une année sur l’autre de moins d’un million à 27 millions ! Fortiche ! Cà, c’est de la culbute !
Un tour de passe-passe. A moins qu’il y ait une meilleure explication... Mais il faut l’indiquer.
Alors, si on mettait tout sur la place publique ?
"Allo, la DGAC, la série année par année sur 2012-2042, s’il vous plait ?"


Source : Hervé Kempf pour Reporterre

Consulter par ailleurs : Dossier Notre Dame des Landes


Appel de Médecins-Semaine pour les Alternatives aux Pesticides

 Nous avons reçu ça et on aimerait bien que cet appel soit signé par les professionnels de santé partout en France


Veuillez trouver un appel des médecins du Limousin, alertant les autorités sur les risques avérés que fait courir à la population l'exposition aux pesticides et demandant que certaines mesures soient prises pour limiter ces risques.
 
Merci de faire circuler


 Médecins,  nous avons choisi le cadre de la semaine pour les alternatives aux pesticides afin de mettre en avant la dimension sanitaire dans ce débat. Elle ne le résume pas car la dimension environnementale est elle aussi incontournable. Nous tenons à préciser que nous ne cherchons pas à montrer du doigt une profession, mais que chacun doit prendre ses responsabilités. A nous d’assumer les nôtres en alertant sur les dangers de ces produits, particulièrement pour certaines catégories de la population (ceux qui y sont le plus exposés, ainsi que les femmes enceintes et les enfants).

Car des liens sont établis en milieu professionnel entre l’utilisation de pesticides et certaines pathologies :
                         des cancers : « Les expositions professionnelles aux pesticides ont été plus particulièrement mises en cause dans les hémopathies malignes lymphoïdes. Des études en populations agricoles suggèrent leur implication dans les tumeurs cérébrales et dans les cancers hormono-dépendants  (cancers de la prostate, du sein, des testicules, de l’ovaire »(1)
                          des troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson (2).

                         « chez l’enfant, l’utilisation domestique de pesticides, notamment d’insecticides domestiques, par la mère pendant la grossesse et pendant l’enfance a été régulièrement associée aux leucémies et, à un moindre degré, aux tumeurs cérébrales »(1)
Surtout il faut rappeler, comme l’a fait l’INSERM que « près d’un millier de molécules ont été mises sur le marché en France ; les risques liés à ces molécules ne peuvent être évalués faute de données toxicologiques et épidémiologiques suffisantes. »(1)

Si peu d’études ont porté sur l’ensemble de la population et les riverains, plusieurs montrent toutefois que des expositions environnementales sont susceptibles de causer des cancers et des maladies de Parkinson. Comme aux Antilles avec la chlordecone (3) ou chez des riverains exposés à des fongicides de la famille des carbamates et à du paraquat (4).

Or et personne ne le conteste, l’imprégnation de la population est générale : les pesticides ont largement contaminé l’environnement, aussi bien les eaux de surface que les eaux de pluie, aussi bien les sols que nos organismes (90% de la population française est contaminée par les organophosphorés) (5).  Plus préoccupant, dans la cohorte PELAGIE en Bretagne, seuls 1,6% des échantillons d’urine de femmes enceintes ne contiennent pas de trace des pesticides recherchés(6).

Mais si l’on retrouve une imprégnation à «  faibles doses »  dans la population générale, cela n’est pas rassurant pour autant : en effet de nombreux pesticides sont des perturbateurs endocriniens, substances chimiques  soupçonnées d'être l’une des  causes de la recrudescence de certains troubles (infertilité, cancers hormonodépendants, obésité, etc.). Parce que leurs effets ne dépendent pas de la dose, mais de la période d’exposition, qu’ils ne sont pas linéaires, qu’ils s’ajoutent à ceux d’autres substances (effet cocktail) et qu’ils sont susceptibles d’être transgénérationnels, les perturbateurs endocriniens sont au centre d'une attention grandissante comme l’a reconnu Madame Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie lors du colloque international sur les perturbateurs endocriniens des 10 et 11 décembre 2012 (7).
Or comme le souligne le rapport sénatorial sur les pesticides et la santé (8), le cadre  réglementaire  européen ne protège ni les agriculteurs ni les consommateurs puisque l’UE n’a toujours pas validé de méthode permettant de déterminer si un pesticide est un PE ou non.

Il faudra donc beaucoup d’études, beaucoup d’argent et beaucoup de temps pour objectiver plus avant ces risques sanitaires que l’on peut craindre dévastateurs.

Aussi nous souhaitons poser deux questions simples :

-     Peut-on s’abstenir de prendre des précautions dès maintenant ?
             Ce serait à nos yeux totalement inconséquent et irresponsable.

-     Des alternatives, économiquement viables sont-elles possibles ?
Nous pensons que Oui, et elles sont connues.




C’est pourquoi les médecins signataires de ce texte se déclarent :

-     solidaires des demandes d’interdiction des épandages aériens (9), et des mesures de réduction des risques vis à vis des populations vivant à proximité des cultures à forte utilisation de pesticides (signalisation sur les routes et chemins traversant les zones d’épandages, distance de sécurité avec les habitations) et vis-à-vis des agriculteurs (information sur les risques des produits et l’usage des protections individuelles par des institutions distinctes des vendeurs).

-     solidaires des collectivités territoriales signataires de la charte zéro pesticide.

-     Solidaires de toutes les initiatives qui permettront une transition vers des filières agricoles n’utilisant pas de pesticides. A ce titre l’introduction de l’alimentation biologique dans les cantines scolaires nous parait un moyen à la fois d’obéir à un principe de sécurité sanitaire et de structurer des filières utilisant les principes de l’agroécologie.

-     Solidaires de tous les projets de transition de l’agriculture qui se proposent de stopper et d’inverser le processus de concentration des exploitations et d'y favoriser de manière significative l'accroissement de l'emploi agricole, condition incontournable d’une diminution réellement globale de l’utilisation des pesticides.

Et demandent que notre Région Limousin s’engage résolument vers l’objectif d’une réduction de 50 % des pesticides à l’horizon 2020.


Références :

(1)     Expertise INSERM « cancers et environnement » octobre 2008
.
(2)     Inscrite au tableau des maladies professionnelles agricoles depuis 2011.

(3)     BEH 08-02-2011(bulletin épidémiologique hebdomadaire édité par l’INVS : Institut National de Veille Sanitaire) Chlordecone aux Antilles : bilan actualisé des risques sanitaire


      (4)  La Recherche septembre 2009, Les pesticides doublent le risque de maladie de Parkinson
            S Costello et al, American Journal of Epidémiologie,169, 919, 2009

(5) Institut national de veille sanitaire (INVS) « Exposition de la population française aux polluants de l’environnement  » (volet environnemental de l’étude nationale Nutrition Santé, septembre 2010). Disponible à l’adresse : www.invs.sante.fr

(6)     BEH : du 16 juin 2009

(7)     Discours de Delphine BATHO Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.  Discours d’ouverture de la Ministre lors du colloque international sur les perturbateurs endocriniens des 10 et 11 décembre 2012 dans le cadre du Programme National de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens.


(8)     Rapport sénatorial adopté à l’unanimité des groupes politiques au sénat : « Pesticides, vers le risque zéro », accessible sur le site du sénat : www.senat.fr. Ce rapport dresse cinq constats :  - les dangers et les risques des pesticides sont sous-évalués
                   - la nécessité d’améliorer la procédure d’autorisation de mise sur le marché des pesticides (AMM) et le suivi post AMM
                   - l’absence de protection contre les pesticides à la hauteur des dangers et des risques
                   - la nécessiter de mieux cerner les limites des modèles et des pratiques industriels, commerciaux et agricoles.
                   - revoir le plan Ecophyto 2018 : conçu à la suite du Grenelle de l’Environnement en 2008 pour permettre une division par deux de la quantité de pesticides utilisée par la France à l’horizon 2018, la mission sénatoriale a en effet constaté qu’au tiers de la durée de ce plan l’usage avait augmenté au lieu de se réduire.

(9)     Il existe un principe général européen d’interdiction des épandages de pesticides par aéronefs mais les Préfectures peuvent accorder localement des dérogations. Le rapport sénatorial réclame également la fin de ces dérogations.




Contact : Dr Pierre-Michel Perinaud pmperinaud@yahoo.fr ou 06 31 23 66 72

lundi 25 février 2013

Compte-rendu Café Repaire Conflent février 2013

Voici un compte-rendu rédigé à plusieurs.
Beaucoup de liens à l'intérieur pour plus d'infos ou pour signer les pétitions Train Jaune et Conat.

Compte-rendu Repaire du Conflent jeudi 21 février 2013 Villefranche de Conflent : Café du Canigou 

Nous sommes une bonne vingtaine

Ordre du jour

1 - Prochain Repaire : thème et lieu
2 - NDDL : Témoignage et collectif Conflent 66
3 - Conat
4 - Les Brulls et Estoher
5 - Conférence Transition
6 - Collectif Mali contre la guerre
7 - Train Jaune
8 - Bretagne : Peuple des Dunes et futur gazoduc
9 - Manifeste des Repaires pour les prochaines élections municipales

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1/ Prochain Repaire

Décision pour le prochain Café Repaire : il se déroulera à Prades à l'Hostalrich, le jeudi 21 mars prochain, 18h30. 
Ronan propose d'inviter un traducteur de George Orwell, Bernard Pecheur, qui habite Prades.
Il nous parlera de George Orwell, précurseur dans les années 30 de la critique écologique et particulièrement du livre "Un peu d'air frais'.

2/ Notre-Dame Des Landes (NDDL)

* Dans la perspective d'une action publique préparatoire à la chaine humaine du 11 mai prochain, pour NDDL, une projection est prévue au Lido, courant avril. Deux supports : un film grand public et un film plus militant sont à prévoir. 

Grand public : soit "La Onzième Heure, le dernier virage" avec DiCaprio http://minilien.fr/a0m67c  soit le dernier Gus van Sant en sortie nationale le 17 avril "Promised Land" http://minilien.fr/a0m67d  c'est encore en discussion.

Film militant : ce serait "Opération Astérix". A suivre donc ...

* Constitution d'un Collectif Graphique des P.O en soutien à NDDL.
Rencontre accueillie par l'Atelier Autonome du Livre à Mosset le samedi 13 avril (date et heure à confirmer).

3/ Conat

Le point sur Conat : (Un rappel des faits est-il nécessaire ?) La mairesse de Conat bloque toute avancée raisonnable. Pas de compromis en vue, pour l'instant, d'autant plus que la Sous-Préfète ne fait rien pour ramener à la raison Betty Loansi (Conat). En conséquence, Vincent Mignon, maire de Nohèdes, porte l'affaire devant la justice, au motif que sur un chemin reliant deux communes toute décision unilatérale est illégale. Le problème c'est que la justice ne donnera pas son avis avant 9 mois sauf si un référé suspensif est accepté. 
Pétition à signer ici : http://minilien.fr/a0m8sx

4/ Brulls et Estoher

- Les Brulls (zone 'd'embrouilles') à Prades : la zone d'aménagement, dite des « Brulls », prévue dans le cadre de la Communauté de Communes du Conflent, est ressentie comme la déclinaison locale d'une politique de développement qui ne se conçoit qu'en consommant du foncier agricole, ici, plus de 30 hectares. Après la zone commerciale de 7 hectares qui se développe autour de Super U, « dans le respect de la nature », cela commence à faire beaucoup. En conséquence, porter sur la place publique cette problématique de la sur-consommation du foncier agricole devient urgente. Une réunion publique associant le Café Repaire, la Conf, Nature et Progrès et autres ... va être proposée sur ce thème.
Sylvain, qui a pré-étudié l'étude de faisabilité de 79 pages, précise qu'il est prévu, "éventuellement", d'agrandir la zone d'aménagement jusqu'à 50 hectares ... (p55 : "à terme plus éloigné, 50 ha sont susceptibles d’être urbanisés")

- Estoher : deux habitants d'Estoher sont venus nous faire part de la création d'une association de défense contre le projet d'un lotissement de 25 pavillons sur 1 à 2 hectares, qui dénaturerait la qualité de vie du village, en engendrant toutes sortes de nuisances. Sur les 120 habitants du village, plus de 60 ont adhéré à l'association. Une pétition a reçu une centaine de signatures. Ce projet est, pour l'essentiel, l'oeuvre de 2 conseillers, comme par hasard, propriétaires du terrain prévu pour la construction. Pour l'heure, ces terrains ne sont pas constructibles et doivent faire l'objet d'une modification du Plan Local d'Urbanisme (PLU). Nos deux amis nous tiendront au courant de leurs démarches pour que Estoher reste le beau village de piémont tel qu'il est encore aujourd'hui.

Bruno de Joch avait créé WikiJoch sur Internet pour alerter sur ses problèmes d'eau. Une proposition est faite de créer un WikiConflent. Cela permettrait de recenser les problèmes locaux, que ce soit les problématiques engendrées par ce pseudo-développement ou de pointer les abus des uns des autres. A préciser.

5/ Conférence Transition

A ne pas manquer : une conférence sur 'la fin du pétrole' et 'la transition en Pays Catalan' le jeudi 28 février au mas Florès de Llum, près de Prades à 18h30. 
(infos sur le blog lemurparle http://minilien.fr/a0m67e)

6/ Collectif Mali contre la guerre

Une ébauche de discussion sur le Mali, sur un ton quelque peu passionnel, a mis en évidence le caractère détestable de ce conflit qui nous place dans la situation de devoir choisir entre deux maux, le pire et le moins pire, entre deux « enfoirés », l'un représentant un Moyen-Âge aggravé, en particulier pour les femmes et l'autre celui d'un monde capitaliste dérégulé qui crée les conditions favorisant l'émergence des premiers. Au bout du compte, tout le monde s'est accordé pour dire que l'usage des armes ne règlera rien, même si, pour l'instant, il a contribué à soulager les populations d'un fardeau insupportable. Si rien n'est fait pour vider (économiquement) le bocal des fous de Dieu, ça repartira à la première occasion. L'action doit donc porter sur la nécessité de redonner l'espoir d'un avenir meilleur à cette partie de l'Afrique.

Propos entendus entre autres :
* On doit intervenir contre la barbarie et les conditions faites aux femmes sous les Islamistes.
* Doit-on laisser l'Internationale Islamiste continuer à s'étendre?
* Hollande est entré en guerre juste pour regonfler sa côte de popularité
* Les armes utilisées par les extrémistes viennent d'Arabie Saoudite et du Qatar, pays que la France accueille les bras ouverts ...
Un sujet à reprendre pour un prochain Repaire avec plus de temps ...

7/ Train Jaune

Sauvons le Train Jaune : action de la CGT cheminots, samedi 23 février, à Villefranche, contre la privatisation du Train Jaune prévue par le Conseil Régional. Elle s'appuie sur le constat d'investissements nécessaires pour rénover l'ensemble du matériel que la Région prétend ne pas être en capacité de faire. Elle propose la constitution d'une Société d'Economie Mixte (SEM), qui elle, par quel miracle, le serait. Cette orientation fait naître bien des craintes. Cette privatisation sortirait le train jaune d'une logique de service public, pour une gestion uniquement axée sur une hypothétique rentabilité. Le risque est grand que cette rentabilité n'étant pas au rendez vous, le Train Jaune ne finisse par disparaître purement et simplement. Un patrimoine centenaire en danger de mort, inacceptable !!!! 
Pétition à signer ici : http://minilien.fr/a0m67f

8/ Bretagne : 

- un projet d'extraction de sable en baie de Lannion tout près d'un site exceptionnel classé Réserve Naturelle depuis 1976. 'Le Peuple des Dunes défend son sable'. 
Pour en savoir plus : http://minilien.fr/a0m67g

- un projet de gazoduc est sur le feu d'une longueur de 128 kms de Vannes à Brest. 
Pour en savoir plus : http://minilien.fr/a0m679

9/ Manifeste des Repaires (en vue des prochaines élections municipales)

Pour terminer, Ronan suggère une réflexion du Repaire, dans la perspective des prochaines municipales, afin de mettre au point un manifeste politique sur les thématiques liées aux alternatives à la croissance folle, adapté aux réalités locales. Il serait proposé aux différents candidats. Sur le fond, tout le monde est d'accord (le Repaire de Perpignan a commencé à phosphorer sur cette question). Il faut, bien sûr, mettre le texte au point, mais il faudra faire attention quant aux modalités afin de ne pas jouer les « idiots utiles »

Le Repaire de février se clôt ainsi, après un ordre du jour très copieux.

Prochain Repaire le jeudi 21 mars, 18h30, à l'Hostalrich, Prades.