Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

samedi 11 juillet 2015

Chronique des ZAD (Zones A Défendre) juin 2015 : NDDL, Sivens, Roybon, Agen, Grèce...

PROJET D’AYRAULT – PORT de NOTRE DAME DES LANDES ( 44 )
Source : ZAD.nadir.org
juin 2015 

ZAD ailleurs : ZAD de SIVENS (81) – ZAD de ROYBON (38) – ZAD D'AGEN ( 47 )

GRECE


ZAD de NDDL - 44

Infos du 1er au 7 Juin

Mardi 2 juin

!! L’assemblée du mouvement du mardi 2 juin, réunie à la Vache rit appelle à venir nombreux et nombreuses soutenir R., qui passe en procès pour la 3e fois pour refus de prélèvement ADN.
Il subit depuis maintenant plusieurs années un harcèlement de la justice à ce titre et suite à des actions menées dans le cadre de la lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes.RDV le 10 juin à 13h au Tribunal de Grande Instance de Nantes pour manifester le refus du fichage ADN. !!

Jeudi 4 juin

7h30 : deux fourgons de flics ont été signalé du côté de l’Epine (entre Nddl et la Paquelais), ainsi que sur le parking de la paquelais et vers la Géraudière ( à Nddl). Hier, ils avaient été vu du côté de la Bretonnière et de la Rochelière (entre le carrefour de la Saulce et Vigneux) : ils pourraient y être pour accompagner des travailleurs ( pour études de "compensation" ou autres mesures ) : si vous avez des infos ou si vous les croisez, n’hésitez pas à leur dire ce que vous en pensez !

15h30 : il n’y a plus de flics visibles sur la zone on ne sait pas s’ils encadraient des travailleur-euses à la mise en place des mesures de compensation.

Infos du 8 au 14 Juin

Lundi 8 juin

Le secrétaire d’Etat aux transports Alain Vidalies a réaffirmé jeudi dernier au sénat que « Le gouvernement n’a pas l’intention de débuter les travaux avant le jugement des recours juridiques actuellement déposés, qui sont tous en voie de finalisation ».

Et les recours déposés par les opposants concernant la loi sur l’eau et les espèces protégées seront examinés le 18 juin par le tribunal administratif de Nantes.

Infos du 15 au 21 Juin

Lundi 15 juin

C’était déjà la semaine dernière mais bon...

Pro-aéroport NDDL. 


La plainte pour menaces est classée sans suite :

Des entreprises susceptibles de travailler sur le projet d’aéroport avaient été menacées en novembre. La justice classe la plainte de l’association Des Ailes pour l’Ouest.
En octobre dernier, des entreprises susceptibles de travailler sur le chantier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes avaient reçu des lettres de menaces anonymes, via un courrier électronique. Des écrits explicites : "Nous ne saurions trop vous conseiller de réfléchir à deux fois avant de répondre à ces appels d’offres, l’intégrité de votre entreprise pourrait en être gravement affectée." En réalité, le texte était signé d’un pseudonyme Alain Michelin. voir lettre
Des Ailes pour l’ouest et son président Alain Mustière avait porté plainte
L’enquête n’a rien donné, et la justice vient de décider de classer sans suite cette plainte, faute d’avoir pu identifier l’auteur des courriers. Alain Mustière estime que ce classement sans suite "est la porte ouverte et un encouragement à de nouvelles exactions bla bla bla...

Mardi 16 juin

On n’entend plus Jacques Auxiette brailler que l’on est dans un "état de droit" quand c’est Vinci qui est dans l’illégalité et la préfecture qui couvre ses petits amis... Bizarre...
Images intégrées 1 A propos des recours en justice sur les arrêtés sur les espèces protégées, les mesures compensatoires et la loi sur l’eau, article sur lemoniteur.fr

Jeudi 18 juin

Notre-Dame-des-Landes : et si on l’arrêtait, combien ça coûterait ?

Le coût de la résiliation de l'aéroport est limité, entre 100 et 200 millions d’euros, selon des opposants au projet qui ont étudié le contrat de la filiale de Vinci qui a emporté le projet. Une audience importante pour le sort de l'aérogare se tient ce jeudi 18 juin à Nantes.

Si le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes était abandonné, combien cela coûterait-il à l’État ?

Aucun chiffre officiel n’a jamais été communiqué par le gouvernement, ni par Aéroport du Grand Ouest (AGO), la filiale de Vinci qui a remporté la délégation de service public. Pour la première fois, à notre connaissance, une estimation chiffrée du coût de résiliation du contrat est portée à la connaissance du public.

Elle a été calculée par le groupe de travail finances de l’atelier citoyen créé par un collectif d’architectes à Nantes pour optimiser l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Ils obtiennent une fourchette comprise entre 122 et 214 millions d’euros, soit, à titre de comparaison, un quart (ou moins) des 800 millions d’euros que l’État s’est engagé à verser à la société italienne Ecomouv, qui devait exploiter les portiques servant à percevoir l’écotaxe – en janvier dernier, L'Express avait évoqué le chiffre de 2 milliards d'euros mais sans confirmation officielle et surtout, sans détailler son calcul.

Images intégrées 9
Affiche de l'atelier citoyen pour l'optimisation de Nantes Atlantique (DR).

Entre 100 et 200 millions d’euros, est-ce beaucoup ou peu d’argent ? C’est à peu près le prix d’un avion Rafale (dont Dassault vient de vendre 24 exemplaires à l’Égypte et 36 exemplaires à l’Inde). C’est un peu moins que ce qu’a coûté la modernisation de la gare Saint-Lazare à Paris (250 millions). C’est ce que prévoit de dépenser Thalès pour un nouveau site industriel en Gironde (200 millions). C’est ce que doit débourser la ville de Bezons (28 000 habitants) dans le Val-d’Oise pour son nouveau centre-ville (200 millions). C’est à l’évidence une somme importante. Mais elle ne sort pas de la norme des dépenses publiques ou des grands groupes industriels.

Le contrat de concession prévoit plusieurs hypothèses de résiliation à l’initiative de la puissance publique : imprévision ou force majeure, c’est-à-dire un événement extérieur au projet (l’explosion du prix du pétrole ou une loi de protection de l’eau trop contraignante, par exemple) ou d’intérêt général, si pour des raisons qui lui sont propres, l’État décide que la construction du site n’est plus d’utilité publique. Les implications financières ne sont pas du tout les mêmes. Dans le premier cas, l’indemnité est essentiellement composée des encours de fonds propres et quasi-fonds propres des actionnaires, soit environ 122 millions d’euros (voir le détail du calcul sous l’onglet Prolonger) en cas de résiliation à court terme, par exemple en 2016. Dans le second, la principale variable est le manque à gagner (voir le détail du calcul sous l’onglet Prolonger). En choisissant un taux d’actualisation de 2 %, la somme due à AGO s’élève au moins à environ 214 millions d’euros.

Ce sont des montants minimum car tous les chiffres de l’opération ne sont pas connus. AGO n’a jamais communiqué sur l’encours de ses financements externes (les emprunts auprès des banques), les conditions de résiliation de ces contrats, des engagements auprès de prestataires, de rupture des instruments de couverture (les assurances), ou les dommages et intérêts pour les contrats déjà signés. Mais selon Jean-Marie Ravier, l’un des auteurs de l’estimation, la valeur totale de ces montants inconnus ne devrait pas dépasser le million d’euros puisque les travaux n’ont pas démarré sur le site. Le permis de construire n’a toujours pas été déposé (il est en cours de révision après un premier dépôt, puis retrait). La semaine dernière, lors d’une réunion à l’initiative du Conseil de développement de Nantes Métropole, François Marie, le PDG d’AGO, a indiqué n’avoir pas commencé à rédiger l’avant-projet détaillé (APD), selon un participant. Or c’est un document clef, qui sert à établir les commandes aux intervenants du chantier : BTP, électriciens, plombiers… Sans ce dossier, AGO n’est tout simplement pas en situation de mettre en place les frais qu’il faudrait indemniser en cas de résiliation. La société n’a donc pas pu débourser ces montants. Selon AGO, 18 mois sont nécessaires pour boucler ce document stratégique.

« On s'est fait berner »

Même si les conditions financières d’une rupture de contrat ont été précisément contractualisées, elles sont en partie théoriques. Si l’État décidait de résilier le contrat de Notre-Dame-des-Landes, il engagerait une négociation avec le concessionnaire. Première cliente de Vinci, la puissance publique dispose de bien des arguments commerciaux et financiers pour obtenir des conditions plus favorables que celles prévues sur le papier – à commencer par la lucrative exploitation d’une partie des autoroutes françaises.
Autre argument de poids pour les opposants : l’exploitation de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, concédée à Vinci en attendant l’ouverture de Notre-Dame-des-Landes, se révèle extrêmement lucrative : elle a rapporté 31 millions de revenus nets après impôts à la filiale de Vinci depuis le 1erjanvier 2011, début du contrat.

Contactée par Mediapart, la société AGO n’a pas réagi à ces estimations, considérant que « ce n’est pas un sujet d’actualité ». La direction générale de l’aviation civile répond par la voix de son directeur de la communication qu’« il est évidemment impossible de donner notre estimation. D'une part la résiliation n'est pas à l'ordre du jour, d'autre part elle ferait l'objet de discussions complexes et nous ne dévoilerons pas nos positions ». Sollicité également, le ministère de l’écologie n’a pas davantage répondu. C’est le black-out. Pour Françoise Verchère, coprésidente du comité des élus doutant de la pertinence de l’aéroport, le CéDpa : « On ne nous a jamais dit que cela coûterait aussi peu d’argent de résilier ce contrat. On s’est fait berner. »

Sur place, le projet de Notre-Dame-des-Landes est toujours gelé de facto. Le gouvernement Valls a repris à son compte la ligne de son prédécesseur : pas de nouvelle tentative d’expulsion de la ZAD, la zone réservée au futur aérogare, et occupée par plusieurs centaines de personnes, tant que les recours des opposants n’ont pas été jugés. Jeudi 18 juin, se tient au tribunal administratif de Nantes une audience importante : elle porte sur les recours concernant le respect de la loi sur l’eau, sur les espèces protégées et sur la déclaration d'utilité publique sur le programme viaire, concernant les voies d’accès. Le rapporteur public devrait s’y prononcer pour le rejet des plaintes, qui dénoncent l'insuffisante compensation de la destruction de la zone humide. Si le tribunal décide de le suivre, les requérants devraient faire appel, ce qui prolongera le moratoire actuel sur la construction de l’aéroport. Mais officiellement, Manuel Valls affiche toujours sa volonté de construire l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, bien que le climat ait reçu de Matignon le label de « grande cause nationale ». Une contradiction de plus dans la politique écologique de l'exécutif.
Jade Lindgaard - Médiapart



 après l’audience d’aujourd’hui, les rendus de l’audience sur les recours sur la loi sur l’eau et les espèces protégées seront rendus le 17 juillet, quelques images du rassemblement d’aujourd’hui à Nantes ici, et des réactions à l’audience
Comme le dit le communiqué de l’inter-collectifs du 22 novembre , (il) est certain que le maintien d’un rapport de forces, appuyé sur une diversité des tactiques, sera la seule garantie de l’abandon du projet.

Nantes  L’audience sur les 17 recours loi sur l’eau et espèces protégées a lieu au Tribunal Administratif de Nantes (allée de l’Ile Gloriette) aujourd’hui.
La Coordination des opposants appelle à un rassemblement ce même jour à partir de 10h au square Daviais ( à l’endroit de la grève de la faim de 2012, en bas de la rue Jean-Jacques Rousseau à Nantes), pour une occupation de ce lieu symbolique de la lutte le temps de la durée de l’audience. 
Prévoyez votre pique-nique.
Covoiturage à 9h place de la Poste à Notre Dame des Landes

 hier, des recours par rapport à la validité des expropriations ont été rejetées par la cours de Cassation.

Infos du 22 au 28 Juin

Lundi 22 juin

Chômeurs et paysans, à Couëron, ils mettent la terre en commun

Images intégrées 4

A la périphérie de Nantes, dans le jardin autogéré de la Coutelière, une quarantaine de personnes précaires ont déserté le marché du travail pour se tourner vers l’agriculture vivrière. Avec l’aide d’anciens « paysans travailleurs », ils ont créé un lieu où l’on se réapproprie la vie.

- Couëron (Loire-Atlantique), reportage

Il faut d’abord dépasser la zone commerciale qui borde la route, quitter les pavillons proprets au gazon fraîchement tondu pour se risquer dans l’épaisseur de la forêt. La Loire n’est pas loin. Elle ouvre ses bras à la mer et se perd dans le bleu horizon.

Une joyeuse bande hétéroclite, où se côtoient trois générations, cultive ici, entre les haies et les arbres, trois hectares de terre. Les herbes folles dépassent et des cabanes de bric et de broc parsèment le terrain, une caravane trône en contrebas d’un champ. « Tout est construit en matériaux de récup’ », déclare fièrement un des jardiniers, « on vise une relative autonomie alimentaire, l’objectif est de subvenir aux besoins d’une cinquantaine de familles. » Des patates aux poireaux, des arbres fruitiers aux rangées de fraisiers, la parcelle est bien occupée. Cette terre où l’on façonne ses rêves est un interstice à la lisière de la métropole, une poche de résistance face à l’urbanisation galopante.

« La ville nous encercle », reconnaît une femme, la quarantaine passée. A une centaine de mètres, un entrepôt d’IKEA a posé son ossature rectangulaire faite de tôles grises et de métal. « La route des maraîchers », à proximité du jardin, n’en possède plus que le nom : des concessionnaires automobiles et des marchands de pièces détachées s’étalent sur les bords de la chaussée comme une nouvelle marée noire. Car depuis dix ans, la ville de Couëron a rendu constructible une centaine d’hectares et goudronne à tout va afin de devenir, selon les propres mots de la mairie, « le trait d’union entre Nantes et Saint-Nazaire ».

Images intégrées 5

« En 1950, nous étions 160 agriculteurs, aujourd’hui il n’y a plus que deux légumiers qui se partagent avidement les miettes des aménageurs », nous raconte un paysan à la retraite. A une dizaine de kilomètres, un écomusée sur la ruralité s’est ouvert. Il folklorise les gestes paysans comme pour les fossiliser dans le passé.
Mais ce contexte n’a pas découragé la quarantaine de personnes qui travaillent la terre au jardin de la Coutelière. « Plus il y aura des initiatives comme la nôtre qui mailleront le territoire, plus on progressera comme une bâche qui étouffe les mauvaises herbes », disent-ils.

 « A chacun selon ses besoins « 

80 % des personnes qui viennent ici sont au chômage ou au RSA, la plupart vivent en appartement et n’ont pas accès à la terre. Certains se déplacent tous les jours, pour désherber, bêcher ou tout simplement se ressourcer, prendre un café dans l’une des baraques en bois qui jouxtent les champs. D’autres passent de manière plus irrégulière, une fois par semaine.

« Il n’y a pas de règle, ni de bulletin d’adhésion, on s’organise à l’arrache, ensemble, chaque mois pour voir quelles cultures on va semer et de quels outils on a besoin », témoigne Christophe* qui contribue activement au jardin. « Après, chacun apporte sa touche à l’œuvre collective. Sans hiérarchie. »

Le terrain est cultivé en agriculture biologique, enrichi par du fumier de poule, de vache et de cheval. Pour la distribution, la confiance règne, on ne monnaye rien, tout le monde est libre de prendre ce qu’il veut en fonction des quantités produites. On se sert directement dans la parcelle, on cueille aux arbres, on récolte à même le sol. Un des jardiniers s’enthousiasme :« Nous remettons au goût du jour la formule des socialistes utopiques du XIXe siècle : “de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins“ ! »

Arrivée il y a quatre ans, une jeune femme témoigne : « En créant ce lieu, on souhaitait produire notre propre nourriture et se détacher au maximum des logiques marchandes, ne plus dépendre des grandes surfaces en cultivant soi-même. » Selon elle, s’initier au maraîchage est une « arme pour reconquérir ces choses simples », ces vraies richesses qu’on « nous a trop souvent confisquées en tant que citadin : travailler avec le vivant, voir ses plantes croître et donner généreusement ».

« Libéré des contraintes économiques ou de la nécessité d’obtenir un revenu », l’apprentissage se fait progressivement, au gré des rencontres et des échanges, des échecs parfois. Dans cette enclave de verdure, les apprentis jardiniers tâtonnent et expérimentent sans pression. Les doryphores envahissent une fois le champ de pommes de terre ? Ils décident l’année suivante de faire pousser du lin entre les rangs sans trop savoir si cela va éloigner les insectes ravageurs. Un autre jour, on se lasse de désherber ? Ils essayent alors la culture sur butte et le paillage…

Images intégrées 7

« Aux yeux de l’administration, nous sommes des chômeurs et des fainéants, ils veulent nous faire subir le stigmate, mais ils n’y arriveront pas », affirment-ils en choeur. Un des jardiniers poursuit : « Ici, je ne travaille pas mais je crée, je cherche et construis en dehors de tout registre et de tout code, sans ordre ni patron. Cela me rend heureux. »
Les parcelles qu’ils cultivent limitent la précarité dont certains peuvent souffrir, le potager est pour eux « un outil anti crise, voire un moyen de survie ». Loin d’être inactifs, ces déserteurs produisent et s’activent en élaborant une stratégie collective pour vivre autrement.

Le réalisateur Pierre Carles est venu les filmer en 2006, s’inspirant de leur expérience pour tourner son documentaire Volem rien foutre al pais. Les racines rebelles sont fécondes. Elles ont réussi à résister au temps tout en évitant la normalisation. « N’allez surtout pas dire que nous sommes des jardins familiaux ou d’insertion, avertissent-ils, on assume notre côté borderline et anarchique. Ici on se prend en main nous-mêmes. »

    Construire des ponts

L’histoire de ce jardin a commencé il y a une quinzaine d’années. En 1997, le mouvement des chômeurs est à son apogée, il occupe le CCAS (Caisse centrale d’activités sociales) de Nantes et les manufactures de tabac. A quelques kilomètres de là, des paysans luttent contre un projet de centrale nucléaire au Carnet. Des connexions se font. « On ravitaillait les chômeurs », se souvient Paul Blineau, un paysan historique. « Les différentes luttes s’enrichissaient mutuellement. »
Sa ferme sert de repère. On s’y rassemble, on y organise la résistance. Mais en juin 1997, elle brûle sous les flammes d’un incendie criminel.
« Heureusement, les gens de la ville sont venus nous soutenir, retaper les hangars avec nous. A la fin, on s’est dit qu’il nous fallait un lieu commun pour continuer à tisser des liens, à construire des ponts. C’est comme ça qu’est venue l’idée du jardin collectif. »

Le groupe d’une cinquantaine de personnes cherche pendant deux ans un terrain. Ils ne se contenteront pas d’attendre sagement qu’on leur délivre un bail, ils occuperont la mairie et feront « un maximum de barouf », jusqu’à trouver la parcelle boisée de trois hectares qu’ils louent aux propriétaires cent euros l’année.
Aujourd’hui, le lieu est ancré, il vit au rythme des chantiers collectifs et des fêtes, des ateliers crêpes et du pain qui chauffe dans le four. « On a appris à faire des choses pratiques ensemble, même si ça n’a pas toujours été évident », reconnaît Paul. « Tant que tu es dans l’intensité de la lutte ça va, mais dès qu’il s’agit de s’inscrire dans la durée, le bât blesse. »

Sur le jardin, cohabitent adeptes de la permaculture, « anti moteurs » et « productivistes ». Des visions opposées s’affrontent entre ceux qui préfèrent la friche, sacralisent la nature et d’autres qui voient dans la terre un simple support, un outil de travail.

Images intégrées 3

« Vu que l’espace est ouvert et que l’on ne refuse personne, on est obligé de composer », admet une jardinière qui ne cache pas les tensions. Récemment, un homme s’est opposé au passage d’un tracteur pour biner les patates, il a bloqué l’accès au champ et refuse toute mécanisation.« C’est ça aussi les aléas de l’autogestion et de l’horizontalité, il faut gérer les conflits. »

D’autant plus que la population évolue avec le temps : « On compte désormais de nombreux retraités et certaines personnes sont moins investies », souligne Gabrielle*. « Attention à ne pas perdre notre élan ! », avertit-elle.

Quelques pionniers sont aussi partis en prenant goût à la terre : Bruno* est devenu animateur nature passionné par l’art du compostage ; George* s’est installé sur l’île d’Yeu où il vend des légumes en Amap ; Cécile* fait désormais du maraîchage en Auvergne. Le jardin de la Coutelière est un lieu qui essaime.

    JAD comme « jardin à défendre »

Si la muraille verte, peuplée d’oiseaux qui s’égosillent, semble protéger le jardin du dehors, elle ne le sépare pas pour autant du reste du monde. Un jour, des familles rom ont pu y trouver refuge, un autre ce sont des collectifs de sans papiers qui ont bénéficié des légumes du potager.

On retrouve ici l’atmosphère des bocages humides de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes situés à tout juste trente kilomètres au nord. Un même vent de liberté et de création souffle entre les feuillages. Comme à la ZAD, un joyeux bordel habite ce bout de territoire arraché aux promoteurs.

Normal, nous diront les jardiniers : « Nous sommes très proches, on est quasiment tous impliqués contre le projet d’aéroport. » Les deux premiers chevriers installés à Notre-Dame-des-Landes sont d’ailleurs originaires du jardin, ils s’y sont formés. Au quotidien, des échanges se font entre les deux zones. « On a livré pendant deux mois des poireaux aux zadistes, on en avait trop, eux nous ont filé des oignons, c’est du troc, du soutien entre camarades », s’amuse Paul.

Cette amitié est gravée sur la porte d’une cabane. Trois lettres y sont inscrites et résonnent comme un slogan : JAD « jardin à défendre » ; trois lettres qui brillent comme une pierre précieuse, signe de la propagation d’un combat, de la défense de tout ce qui vit face aux logiques mortifères de l’aménagement.
Les occupants l’assument pleinement : « Un pied dans le mouvement social, un autre dans l’agriculture, nous sommes bel et bien un jardin politique. »

* Les prénoms des jardiniers ont été modifiés à leur demande.
Gaspard d'Allens – Reporterre


Pour leur dire ce qu’on pense de leurs pratiques :desailespourlouest@gmail.comfdsea81@fdsea81.com (05.63.48.83.60)
Lutte contre l'aéroport et son monde : les pro-aéroport conseillés par les milices de Sivens
- les partisans du barrage et de l'aéroport se réunissent ce 22 juin -

menaces qui pèsent sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes

On vous parlait de la série de menaces qui pèsent sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes actuellement : 

Ce n'est pas tout. Pour accélérer l'éventualité d'une expulsion, la mafia pro-aéroport Des Ailes Pour l'Ouest - un conglomérat indigeste de patrons et de décideurs locaux - veut s'inspirer des évènements de Sivens.

Explication : pour faire accepter une expulsion de la ZAD, il faut au préalable installer un climat de tension, d'agression, de peur autour de la lutte. A Sivens, la FNSEA et des militants d'extrême droite ont fait régner la terreur pendant des semaines autour de la ZAD du Testet, intimidant et frappant des habitants locaux, des journalistes, des occupants ... Dans ce climat, le PS pouvait porter le coup de grâce à la lutte en envoyant des centaines de casqués expulser la zone, pour "régler la situation". Ce qui a été fait le 6 mars 2015. 
Cette stratégie de la tension a l'air d'inspirer les pro-aéroport du collectif Des Ailes Pour l'Ouest, qui indiquent dans leur dernière lettre d'information avoir invité chez nous en Loire-Atlantique la FNSEA Tarn - qui a multiplié les exactions - pour "expliquer comment elle a travaillé pour préparer l’évacuation des zadistes à Sivens" !

Les mafieux pro-aéroport ajoutent : "Nul doute que nous devrons nous en inspirer si par bonheur la décision du rapporteur public était confirmée par le tribunal !"
Nous avons donc un pouvoir socialiste aux abois, des échéances judiciaires qui arrivent à leur terme et les pro-aéroport qui aimeraient installer un climat de terreur autour de la lutte.

Restons vigilant-e-s.

Nantes révoltée

    des nouvelles du groupe vache de Bellevue

Bonjour

Actuellement lorsque nous voulons fabriquer des fromages un peu élaborés, nécessitant une période d’affinage d’au moins 3 mois, nous sommes fortement limité-e-s car nous ne pouvons en faire que lorsque la température ne dépasse pas 12 degrés. Hors nous aimerions pouvoir en faire toute l’année, et peut être aussi en affiner certain plus longtemps, pour pouvoir ensuite les partager.
Nous avons l’occasion de récupérer une cave d’affinage de 12m2 démontée , le hic est que cette cave (panneaux sandwich + groupe froid) est stockée porte de la chapelle à Paris.
Donc voila, si vous connaissez quelqu’un susceptible de faire un voyage à vide Paris-NDDL (un camion 10-12m3 serait au top), on serait ravi-e-s de le remplir, tout en participant aux frais de transport .
Pour plus d’infos : contact mail : bellevue_zad@riseup.net ou encore mieux, passer nous voir !


ZAD de SIVENS – 81

Infos du 1er au 7 Juin

Lundi 1er juin

Main dans la main, les milices, Lherm et Carcenac finissent de détruire la métairie neuve (après son incendie criminel jeudi dernier), suite à un arrêté pour « péril grave » de la mairie de Lisle sur Tarn…


Images intégrées 8

Images intégrées 6

Mardi 2 juin


Jeudi 4 juin

Infos du 8 au 14 Juin

Lundi 8 juin

Naissance d’une nouvelle association, Le Comité Sivens, qui porte plainte devant le procureur de la République d’Albi contre Lherm, Carcenac et X concernant la destruction de la Métairie Neuve. Plus d’infos sur cet article : Sivens, la justice tarnaise à l’épreuve de l’indépendance.

Infos du 15 au 21 Juin

Mercredi 17 juin

Métairie :  Les pieds nickelés rasent gratis ! sur le blog de B. Viguié (en complément de l’article dans le Canard Enchainé de cette semaine)

 Un dossier fort intéressant : la FNSEA et la FDSEA du Tarn (à travers le prisme Sivens)



ZAD 

des CHAMBARANS – ROYBON – 38


Infos du 15 au 21 Juin

Mardi 16 juin

Menaces d’expulsion pour les personnes qui bloquent le chantier du Center Parc dans la forêt des Chambarans, d’après le Dauphiné.

Jeudi 18 juin

► des recours doivent passer au tribunal le 2 juillet, le préfet déclare être prêt à expulser la ZAD " si les conditions juridiques sont réunies". Là aussi, la lutte continue ! (les infos ici : https://zadroybon.wordpress.com/)

Vendredi 19 juin

Appel à occupation et soutien pour empêcher l’expulsion de la ZAD de Roybon


Le préfet de l’Isère veut expulser la ZAD de Roybon à partir du rendu des recours au tribunal administratif attendu entre le 8 et le 15 juillet.
Nous avons besoin de vous pour préparer la résistance et empêcher Pierre et Vacances de continuer les travaux.
Toutes les compétences sont nécessaires. Si vous voulez éviter les barrages, venez avant le 8 juillet. D’ici là soyez attentif.



Dimanche 21 juin

Un récit de la vie sur la ZAD à l’attention des potes trop éloigné-e-s pour passer nous voir. Sinon dans l’actu, le conseil d’état, qui ne s’est même pas donner la peine de venir souiller ses bottes en « province », annule la suspension des travaux du center parc.



ZAD d' AGEN - 47

Infos du 8 au 14 Juin

Jeudi 11 juin

Infos reçues : Mouvement de flics autour de la zad d'Agen !! 

 !!! Alerte Rouge !!!


Visite de l’huissier cet après midi pour signifier l’expulsion de la bergerie demain matin, nous serons tous présent mais avons besoin de toujours plus de résistants. Environ une vingtaine de fourgons de gardes mobiles ont été signales en matinée sur l’autoroute en direction d’Agen et un Gros dispositif policier est en progression vers 
Brax (village à 500 mètres de la zad).
Tous présent à la bergerie aux aurores !
Faites tourner absolument !



------------------------------------------------------------------------------------------------

GRECE
-------------------------------------------------------------------------------------------------

Infos du 15 au 21 Juin

Vendredi 19 juin

Grèce: l'invention sous la crise (ressources)

En Grèce, la résistance aux politiques d’austérité ne s’est pas exprimée uniquement dans les rues (émeutes de 2008, mouvement de la place Syntagma, lutte des employées du nettoyage du ministère des Finances, occupation de la radio-télédiffusion publique…) et à l’Assemblée (opposition parlementaire) mais aussi dans des ateliers, des théâtres, des industries occupées, des terrains militaires réquisitionnés et transformés en parcelles de culture, des appartements vides convertis en dispensaires gratuits, en cantines sociales ou en crèches, dans les domaines les plus touchés par les coupes budgétaires : l’éducation, la culture, la santé, l’agriculture et l’alimentation, l’industrie, l’entraide et la préservation des territoires.

Ces initiatives se sont développées dans les ruines de l’État social, à mi-chemin de l’autogestion, de l’humanitaire, de la microentreprise et des luttes sociales et politiques ; elles sont très souvent apparues pour répondre à une nécessité de survie mais expriment aussi fréquemment une nécessité d’un autre ordre — continuer à exercer son art, par exemple, dans un environnement professionnel sinistré, comme c’est le cas d’un très grand nombre de troupes théâtrales : continuer à exister socialement, maintenir sa vie.
Ce sont des formes de recomposition de la société sur laquelle la rupture, si rupture il y a, devra nécessairement s’appuyer.

Dans le domaine de l’industrie : l’entreprise autogérée Vio.me, productrice de produits de nettoyage écologiques, réquisitionnée par ses employés ; dans le domaine de l’agriculture : les marchés agricoles sans intermédiaires, la création à Thessalonique de parcelles agricoles sur l’emplacement de terrains militaires occupés ; dans le domaine de la culture : l’activité du théâtre non-commercial Embros, qui accueille à Athènes les troupes théâtrales sans budget, la création de maisons d’édition et de librairies gérées en collectivité, l’explosion des lieux de culture alternatifs, la création des stations de radio en ligne ERT Open et MetaDeutèro après la fermeture de la radio-télédiffusion grecque, l’apparition du site d’informations Thepressproject et du mensuel Unfollow, la multiplication de projets artistiques s’appuyant sur un « financement par la base » (crowdfunding) ; dans le domaine de la santé : les dispensaires sociaux où des généralistes, des dentistes, des psychiatres proposent leurs services sur le mode du volontariat ; dans le domaine de l’éducation : les collectifs de parents et d’enseignants gérant des crèches, des maternelles et des écoles de quartier ; dans le domaine de l’entraide sociale : les réseaux d'aide aux migrants, les réseaux de solidarité, de collecte de denrées ou de vêtements, travaillant parfois en lien avec des lieux de création, les collectifs contre les coupures de courant ; dans le domaine enfin de la préservation des territoires (en Espagne aussi, où des centaines de kilomètres de côtes ont été bétonnées, la politique austéritaire est synonyme de destruction écologique) : la lutte emblématique des habitants de la région de Skouries, en Chalcidique, contre l’entreprise canadienne d’extraction aurifère Eldorado Gold ou celle, tout aussi cruciale, des habitants de Kératèa contre le projet de déchetterie qui leur avait été imposé.

Tentatives parcellaires de production sans État, sans budgets, sans subventions publiques et sans intermédiaires privés (grandes surfaces), qui font désormais bel et bien partie de notre paysage quotidien et constituent des débuts de réponse à ce que pourrait être la Grèce d’après la crise, d’après la rupture, d’après l’euro.

Un des enjeux majeurs posé par ces initiatives est leur mise en réseau, leur coordination (organisation dans les villes de marchés agricoles sans intermédiaires, soutien apporté par les jeunes travailleurs précaires d’Athènes et de Thessalonique aux communautés locales de Skouries et de Kératèa). L’autre enjeu est précisément politique : ces initiatives sur le tas, souvent à la limite de la légalité, ont besoin d’un relais politique et légal pour pouvoir s’inscrire dans la durée. Non pas créer des « zones d’autonomie temporaires » dans le cadre d’un système néo-libéral asphyxiant, donc, mais articuler luttes sociales, associations de producteurs, zones à défendre et projet politique.

Cette page a vocation à collecter et présenter sous forme de liens la documentation disponible en ligne (d'abord en langue française, secondairement en anglais et en grec) concernant ces initiatives. Elle sera régulièrement mise à jour ; vous pouvez y contribuer en envoyant le lien d'un texte ou d'un article à l'adresse suivante: dimitris.alexakis@yahoo.fr.
Dimitris Alexakis – Blog Médiapart


Avec ce lien, vous pouvez retrouver tous les liens (en bas d'article) vers les luttes, espaces, initiatives en cours (en français, grec, anglais) :


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire