Des
infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans les Zones A Défendre (ZAD) pendant ce mois de février 2019 ; on y parle de
Notre Dame Des Landes et de plein d'autres zones à défendre.
Merci à l'auteur pour cette compilation mensuelle précieuse.
Merci à l'auteur pour cette compilation mensuelle précieuse.
NOTRE DAME DES LANDES (44)
Enraciner l’avenir
Source : ZAD.nadir.org et médias
Février 2019
Et ailleurs : gilets jaunes – Romainville (93) – Bure (55) – Amassada (12) – Landivisiau (29) -Turin (Italie) – Pays basque (64)– contre les armes de la police – agression de Finkelkraut -
ZAD
de NDDL - 44
Carte de la zone centrale de la Zad. |
Infos du 1er au 10 février
Vendredi
1er février
►Criminalisation des luttes
Le
premier appel de Ben vient d’être rejeté. Il est maintenu en
détention. Ici un sentiment de colère très fort domine. D’autres
appels vont être faits.
Lundi
4 février
►Soutien aux 5
Des
nouvelles, des textes et des dates, des photos et des communiqués,
comment les soutenir et leur écrire !
https://zad.nadir.org/spip.php?article6353►Abracadabois
Programme
des Rencontres sur la Forêt !
https://zad.nadir.org/spip.php?article6264
Jeudi
7 février
La Confédération paysanne prend la tête
de la chambre d’agriculture
de Loire-Atlantique
Les bulletins de vote aux élections à la chambre d’agriculture ont été dépouillés dans la soirée du mardi 5 février. En Loire-Atlantique, la liste FNSEA-JA subit une défaite. C’est la Confédération paysanne qui prend la tête en 2019 de la chambre avec 39,61 % des suffrages. La FNSEA n’est pas loin avec 39,55 %. En troisième position, la Coordination rurale avec 20,84 % des suffrages.
Cette
victoire de la Confédération paysanne pourrait changer la donne
dans les discussions avec l’État et le département sur l’avenir
agricole de la Zad de Notre-Dame-des-Landes.
►AntiRep
La
soirée du comité de soutien aux 5 personnes inculpées, aura bien
lieu demain vendredi (et pas ce soir) à 20h à la Rolandière.
Vendredi
8 février
►Lecture
Vers
la fin du scandale ADP ? Le Sénat s’oppose à la
privatisation d’Aéroports de Paris mais c’est l’Assemblée
nationale qui décidera au final…
Cela
fait des mois que le gouvernement a annoncé vouloir céder ses parts
(50,6%) dans Aéroports de Paris (ADP), sans que l’on comprenne
vraiment l’intérêt de l’opération quand on sait qu’ADP finit
chaque année avec d’importants bénéfices dans les caisses. En
cédant ce patrimoine, ce sont des rentrées d’argent que l’Etat
se condamne à voir supprimées après une vente ponctuelle
définitive, un calcul à court terme qui s’associe effectivement
bien à la durée des mandats présidentiels et gouvernementaux mais
certainement pas au long terme de l’intérêt des contribuables et
de la nation.
►AntiRep
Une
très bonne et une mauvaise nouvelle ce matin :
Fr
est maintenu en détention mais Greg est enfin libéré. Nous n’avons
pas pour le moment de nouvelle des conditions de son contrôle
judiciaire.
La
réunion du comité de soutien a lieu ce soir à 20H à la
Rolandière.
Infos du 11 au 17 février
Lundi
11 février
►Soutien aux 5
Nous
rappelons les prochaines dates :
Dimanche
10 février, à 10h au Moulin de Rohanne, chantier de soutien pour
continuer à travailler les buttes de permaculture.
Mardi 12 février, à 10h à l’auberge des Q de plomb (Liminbout) pour aider à préparer le repas du lendemain.
Mercredi 13 février, repas de soutien proposé par les Q de plomb au café La Dérive à Nantes à partir de 18h.
Jeudi 21 février, à 20h à La Rolandière, prochaine réunion du comité de soutien.
Mercredi
13 février
►Soutien aux 5
Greg
est de retour parmi nous. Son contrôle judiciaire lui impose de
pointer une fois par semaine à Nantes. On continue à se battre pour
que les 5 personnes arrêtées puissent revenir sur la zad et y
reprendre leurs activités. On pense particulièrement à Ben et F.
qui sont toujours en prison.
AILLEURS
Infos du 1er au 10 février
Samedi
2 février
Gilets jaunes : contre les violences policières,
une trentaine de blessés ouvrent le cortège parisien
Acte XII, pour le douzième samedi. Les « gilets jaunes » se sont à nouveau mobilisés dans plusieurs villes de France. À Paris, une marche blanche était dédiée aux manifestants blessés, avec pour revendication l’interdiction des armes type LBD (lanceur de balle de défense) et grenades, à l’origine des mutilations des victimes.
« Qu’est-ce qui justifie d’arracher des mains, d’éborgner des personnes, de fracturer leurs mâchoires ? Aujourd’hui, manifester n’est plus un droit respecté en France », dénonce Antonio Barbetta, 40 ans, un des principaux organisateurs avec d’autres victimes de tirs policiers de la marche blanche, qui défile pacifiquement dans les rues de Paris, ce samedi 2 février.
Il est 10 heures, place Felix-Éboué dans le XIIe arrondissement de Paris, après trois semaines de préparation, Antonio a convaincu près de trente personnes blessées au cours des manifestations des gilets jaunes de se retrouver à Paris pour ouvrir le cortège de l’acte XII de la mobilisation.
Vingt-huit blessés
doivent arriver, de Bordeaux, Montpellier… et d’autres
villes de France. « Ça n’a pas été simple pour eux
d’accepter parce que la plupart des mutilés sont traumatisés.
Moi-même, je ne supporte plus le moindre bruit. Une porte qui claque
me fait sursauter et je revois toujours le moment où la grenade est
venue taper mon pied », explique Antonio. C’était le 24
novembre dernier. Venu à Paris pour manifester, cet intérimaire
de Pimprez, près de Compiègne, a reçu une grenade GLI-F4, à
charge explosive, composée de TNT, qui lui a arraché les ligaments.
Plus de deux mois après, la blessure nécessite encore des soins
quotidiens et il s’est vu prolonger son arrêt d’un mois, par
l’orthopédiste qui le suit.
« Dans
le constat médico-légal, le médecin certifie que ma blessure a été
causée par une grenade. Le gouvernement ne peut nier cette réalité :
les armes utilisées par la police française sont létales. Elles
blessent, mutilent et tuent parfois, comme ce fut le cas de Rémi
Fraisse [qui manifestait en 2014 contre le barrage de
Sivens – ndlr]. C’est pourquoi, nous organisons
cette marche aujourd’hui en hommage aux blessés et pour que soit
interdit l’usage des grenades et des lanceurs de balles de défense
(LBD). Nous souhaitons également que justice soit faite. Depuis le
début du mouvement, aucun policier n’a été mis en garde à vue
ou poursuivi pour avoir arraché une main ou éborgné un
manifestant », explique Antonio.
Plusieurs
collectifs qui luttent contre les violences policières participent à
la marche de ce samedi. Parmi lesquels Désarmons-les !,
créé en 2014 et qui réclame également l’interdiction des LBD et
des grenades à l’origine de graves blessures et le
Comité Adama, emmené par Assa Traoré qui milite pour connaître la
vérité sur la mort de son frère Adama Traoré, décédé à 24
ans, le 19 juillet 2016, dans les locaux de la gendarmerie de
Persan (Val-d’Oise), à la suite d’une interpellation par des
gendarmes. Robin Pagès dont le pied a été mutilé le 15 août
2017 par une grenade GLI-F4 lors d’une manifestation à
Bure (Meuse), contre le projet d’enfouissement des déchets
nucléaires, est également présent.
En
fauteuil roulant qu’il échange parfois avec Antonio, se soulageant
des béquilles, Robin est en tête de cortège, aux côtés
de la trentaine de gilets jaunes blessés. Ils ouvrent une marche
difficile à faire pour certains d’entre eux et très encadrée,
afin de les protéger et d’éviter tout heurt.
« Il
est nécessaire que les victimes des tirs policiers se fassent
entendre et montrent comment la France traite ses citoyens. Nous
sommes mutilés à vie. C’est une catastrophe humaine et un
traumatisme au sein des familles, raconte Robin. Je sais que
je ne pourrai plus jouer au foot avec mes enfants qui ont 10 et 5
ans. J’ai été blessé il y a 16 mois et ma fracture n’est
toujours pas consolidée. Je dois subir encore deux greffes osseuses
dans quatre jours. »
Marche blanche
– gilets jaunes - Samedi 2 février - Paris © Pascale Pascariello
|
Robin mène depuis un combat quotidien pour réinventer sa vie et penser à une reconversion professionnelle. « J’étais paysagiste mais je dois changer de profession sans savoir encore vers laquelle je vais pouvoir me tourner, étant handicapé à vie. Aujourd’hui, je suis au RSA, la situation est devenue très compliquée. »
« Laissez passer les blessés », scande le service de sécurité, mot d’ordre inhabituel pour une manifestation qui s’ouvre sur des personnes aux yeux bandés, ou en fauteuil roulant, ou en béquilles. Il est midi la marche vers la place de la Bastille démarre lentement.
Parmi les premiers, Antoine Boudinet, interviewé par Mediapart lors du live du 16 janvier. Ce jeune manifestant de 26 ans a eu la main droite arrachée par une grenade GLI-F4, le 8 décembre à Bordeaux et a déposé plainte contre le ministre de l’intérieur Christophe Castaner pour sa responsabilité dans « la mise à disposition » de cette arme aux forces de l’ordre.
« La décision rendue par le Conseil d’État refusant d’interdire l’usage des LBD et des grenades est regrettable. La police française est l’une des plus armées d’Europe et utilise des armes interdites ailleurs. Les policiers qui en font usage ne sont même pas formés pour cela. On va vers une escalade de la violence », s’inquiète Antoine. Sa mère va le rejoindre pour cette marche afin de veiller sur lui.
Il ne souhaite pas être vu comme « la gueule cassée », ou « celui qui a perdu sa main » : « On ne me voit plus comme Antoine mais comme le mec à la main arraché. C’est aussi cela la violence qu’on subit. Chaque blessé est devenu un symbole qui nous enlève toute notre individualité », regrette-t-il.
« Ça fait des années qu’on connaît cette situation
dans les banlieues »
« J’ai travaillé dans des quartiers populaires et cela fait des années qu’ils subissent cette violence policière sans que les Français ne s’en soucient. On retrouve la précarité et la misère sociale que dénoncent les gilets jaunes et là encore le gouvernement veut stigmatiser ses opposants sous l’étiquette casseurs. Aujourd’hui, nous devons faire converger nos luttes pour que cessent ces violences », poursuit Antoine.
Cyrille et
Sébastien – gilets jaunes – Samedi 2 février - Paris © Pascale
Pascariello
|
C’est
ce que tente d’expliquer Sébastien, 32 ans, venu de
Carrières-sur-Seine (Yvelines), à Cyrille, 43 ans, intérimaire
chaudronnier, originaire de Montluçon : « Quand
les médias et le gouvernement vous expliquaient que nous étions des
casseurs pour justifier les tirs qu’ils faisaient sur nous ou pour
faire oublier les bavures policières, vous l’acceptiez.
Aujourd’hui, vous vous rendez compte qu’il s’agit d’une façon
de légitimer la violence policière pour faire taire les Français
les plus précaires, comme vous, qui osent se plaindre de leur
situation économique et des décisions de l’État en faveur
des plus riches. »
Sébastien,
cuisinier, participe au mouvement depuis le 17 novembre. « J’ai
vu ma mère trimer avec six enfants pour s’en sortir. Ça
fait des années qu’on connaît cette situation dans les banlieues.
Et aujourd’hui, certains hésitent à rejoindre le mouvement de
peur de devoir subir encore les violences policières. Forcement
quand tu as une gueule de banlieusard, tu sais que tu seras le
premier arrêté. »
Face
à lui, Cyrille l’écoute et découvre une réalité qu’il
ne percevait pas jusqu’à présent. « Avec ce que fait la
police et le gouvernement aux gilets jaunes, c’est sûr que ça
fait réfléchir désormais sur la façon dont on perçoit les
banlieues. » Cyrille poursuit : « J’ai
reçu un tir de lanceur de balle de défense dans la mâchoire, le 12
janvier. J’étais tranquille en train de quitter la manifestation
lorsque j’ai reçu ce tir sans sommation, sans rien. »
Il
a dû interrompre sa mission d’intérimaire et est encore
à l’arrêt pour deux mois. Sa femme étant au chômage, « avec
trois enfants à charge de 18 à 7 ans, financièrement j’ai les
deux pieds dans le ciment. Les indemnités journalières versées par
la Sécurité sociale sont minimes et très irrégulières. Mon frigo
se vide sans que je ne sache comment je pourrais le remplir. Et je
n’ose pas penser à la suite. » Ému, il
s’interrompt.
Cyrille,
comme nombre de blessés, a déposé une plainte
administrative : « Je n’ai pas beaucoup d’espoir
sur l’IGPN [l’inspection générale de la police nationale,
la police des polices – ndlr]. Il couvre les agissements de
leurs collègues. Pour la plainte au pénal, j’ai lancé une
cagnotte qui est à 700 euros, mais les frais d’avocat s’élèvent
à 2 000 euros. Une autre galère. La priorité étant surtout de
subvenir aux besoins de mes enfants, pour le reste on verra ».
Redoutant
les gaz lacrymogènes, Cyrille a prévu de quitter la marche vers 14
h, « d’autant que je ne peux plus courir, j’ai perdu des
kilos suite à ma blessure, ce qui m’a affaibli encore un peu
plus ».
« Les
116 enquêtes ouvertes par l’Inspection générale de la police
nationale (IGPN) depuis le 17 novembre ont peu de chance d’aboutir »,
explique Maître Arié Alimi, avocat de plusieurs blessés, et
présent lors de la marche. « L’IGPN a du mal à
retrouver les policiers qui ont tiré faute de déclaration spontanée
faite normalement par le policier lui-même ou ses collègues. C’est
une obligation qui n’est pas respectée. »
C’est
lui qui, en tant que membre du bureau national de la Ligue des droits
de l’homme, avait, avec la CGT, déposé le 30 janvier des recours
en urgence auprès des juges administratifs pour suspendre
l’utilisation des lanceurs de balles de défense dans les
prochaines manifestations.
« Le
refus d’interdire ces armes était prévisible. Tout d’abord
parce que cette juridiction administrative [le Conseil d’État
– ndlr] protège majoritairement l’État. Ce sont des énarques
qui préparent les lois, conseillent l’État et même si la section
contentieux est relativement indépendante dans les textes, elle
prend parti le plus souvent en faveur de l’État. La procédure
d’urgence, avec des critères compliqués, rend difficile également
l’obtention d’une décision positive. Et enfin, il faut noter que
le Conseil d’État est très éloigné, sociologiquement, des
gilets jaunes, des personnes qui sont blessées et mutilées »,
poursuit l’avocat avant de conclure : « Il faut
bien se dire que la responsabilité de l’État, au niveau politique
comme judiciaire, sera engagée dans les mutilations futures. »
Concernant
les réactions politiques, l’avocat les juge « misérables ».
Il alerte sur le danger de la loi anti-casseurs votée cette semaine
à l’Assemblée nationale. « Restreindre le droit de
manifester et transformer un équilibre historique en France en
donnant à l’exécutif le pouvoir de choisir ses opposants
politiques dans la rue est un bouleversement complet. C’est un
outil qui constitue une arme, qui en cas d’alternance politique,
pourrait être utilisé par des gouvernants, aux mauvaises intentions
et qui auraient une tentative autoritaire. En gros, Marion
Maréchal-Le Pen pourrait l’utiliser pour ficher ses opposants
politiques. »
Ce samedi, les manifestants étaient 13 800 à 15 h 45 selon le cabinet Occurrence, qui réalise un comptage indépendant pour un collectif des médias, auquel Mediapart participe (lire notre article à ce sujet). La préfecture de police de Paris annonce de son côté 10 500 manifestants. Le ministère de l’intérieur estime à 17 400 manifestants dans toute la France à 14 h. Ils étaient, selon l’AFP, 4 000 à Bordeaux et plus d’un millier à Montpellier.
Ce samedi, les manifestants étaient 13 800 à 15 h 45 selon le cabinet Occurrence, qui réalise un comptage indépendant pour un collectif des médias, auquel Mediapart participe (lire notre article à ce sujet). La préfecture de police de Paris annonce de son côté 10 500 manifestants. Le ministère de l’intérieur estime à 17 400 manifestants dans toute la France à 14 h. Ils étaient, selon l’AFP, 4 000 à Bordeaux et plus d’un millier à Montpellier.
Certains
blessés n’ont pas souhaité participer à la marche. La violence
policière exercée contre les manifestants en a dissuadé plus d’un.
Rencontré la veille, lors d’une réunion organisée avec plusieurs
blessés pour préparer cette journée, David, 31 ans, n’ira
pas. « J’ai peur. J’ai reçu un tir de LBD le
1er décembre et je ne veux pas voir de
policiers. Je veux protéger aussi ma compagne. J’ai peur également
de mes réactions à l’égard des policiers. Ma vie est bousillée.
J’ai perdu mon emploi et je suis obligé de tout vendre pour éviter
de tomber à la rue. Je ne sais pas comment je pourrais réagir face
à eux. L’État leur donne des ordres. Ils les appliquent sans se
rendre compte des conséquences. Policiers contre manifestants, c’est
criminel de diriger ainsi un pays. Ma colère est trop forte. »
Pascale Pascariello – Médiapart
Lundi
4 février
« Je viens manifester
pour le pouvoir de vivre.
Vous comprenez, le pouvoir de vivre ! »
Rendre
hommage aux victimes de la répression policière et dénoncer
l’usage des lanceurs de balles de défense (LDB) et autres armes
mutilantes : l’Acte XII des Gilets jaunes du samedi 2 février
a mobilisé plus de 10.000 personnes à Paris. Preuve que le
mouvement est loin de s’essouffler. Reportage.
Paris,
reportage
Il
est à peine midi et la place Daumesnil, dans le douzième
arrondissement de Paris, est déjà remplie. C’est ici que les
Gilets jaunes ont décidé d’organiser, samedi 2 février, une
marche blanche en hommage aux « gueules
cassées »,
ces hommes et ces femmes mutilés lors
des précédentes manifestations. Le journaliste David Dufresne
tient les comptes sur
Twitter. Il a collecté 379 signalements, pour 168 blessures à
la tête, 17 éborgnés et quatre mains arrachées. Patrick, Jérôme,
Antonio, Robin, Franck, Axelle, David, Christophe, Laurent,
Christian, Cynthia, Yvan, Élise, Sabrina, Martin, Sergio ou encore
Lola. Tous et toutes portent dans leur chair les stigmates des tirs
de grenades de désencerclement, de LBD et de GLI-F4.
Des
armes dangereuses dont le Défenseur des droits, Jacques Toubon,
réclame
sans succès l’interdiction. « Nous
ne voulons pas de mesurettes sur la réglementation de ces armes,
comme ces caméras portées par ceux qui les utilisent. Il faut
totalement les interdire et les détruire car elles sont létales. La
France est l’un des seuls pays en Europe à les utiliser, c’est
un scandale »,
s’insurge Robin Pagès, administrateur de la page Facebook Grenades
Flashball Interdiction et grièvement blessé au pied par
l’explosion d’une
GLI-F4 à Bure en 2017. Il assure que si le gouvernement reste
sourd à ces revendications, un autre événement de grande ampleur
sera organisé d’ici trois mois.
|
Le
cortège n’est pas encore parti que les blessés sont littéralement
assaillis et bousculés par une horde de caméras, qu’on dirait
affamées par le sang. « Et
dire qu’avant, les journalistes ne parlaient jamais de nos
blessés »,
grommelle un Gilet jaune, membre du cordon humain qui tente de
contenir la foule autour des blessés. La tension est palpable et les
rumeurs se propagent comme une traînée de poudre.
Des « antifas »
seraient en train de traquer les zouaves, ces militants
d’extrême-droite qui ont attaqué des
membres du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) samedi 26 janvier.
Dans le même temps, Antoine, Gilet jaune amputé d’une main,
assure avoir été agressé par un homme d’extrême droite au tout
début de la manifestation. « Il
est venu me voir et m’a demandé si j’étais un antifa. J’ai
répondu
“oui” et
il m’a décroché une droite qui m’a explosé le nez (…).
Il s’agit d’un facho qui voulait se taper un gaucho »,
a-t-il déclaré
sur France Inter.
« La France mutile son peuple »
|
- Un œil au beurre noir. Une pommette totalement déchiquetée et sanguinolente : la fausse blessure de Sophie, maquilleuse professionnelle venant de Nanterre (Hauts-de-Seine), fait terriblement illusion pour dénoncer les violences. « Je participe au mouvement depuis le début. Si le gouvernement avait la volonté d’apaiser les choses, il le ferait par le dialogue. Alors que là, il ne nous écoute pas. » En dépit des scènes de violences « surréalistes » auxquelles elle a assisté, sources de terribles cauchemars, elle continue de se mobiliser. « On n’a pas le choix, si on reste chez soi, on ne fait pas avancer les choses. C’est un risque qu’on prend en toute conscience, malgré la peur. » La peur des policiers, les habitants des quartiers populaires la connaissent bien et ne l’ont pas découverte en novembre 2018. « Nous sommes des Gilets jaunes depuis 40 ans. Qui peut mieux parler des violences policières que ceux qui la subissent au quotidien, sans même participer à une manifestation ? », lance Assa Traoré, à la tête du Comité Adama, qui avait appelé dès le 1er décembre à rejoindre le mouvement. Leur présence au sein d’un hommage aux victimes de violences policières leur paraît évident : « Le monde plus rural découvre maintenant ces violences. Bien sûr, c’est tard pour ceux qui sont déjà morts comme mon frère. Mais il est temps de se battre pour ceux qui sont encore vivants. »
|
Le
cortège s’ébranle lentement le long du boulevard Daumesnil. Tout
devant, Etienne Zoldi fait partie du groupe sécurité, un service
d’ordre autogéré et ouvert à tous : « A
la base, on avait fait une organisation de sécurité centralisée
depuis qu’on déclarait les manifs
[Acte 8, NDLR].
Mais quand on donne du pouvoir à quelqu’un, il en abuse… Alors
on a préféré retourner à une organisation décentralisée avec
des petits groupes qui se coordonnent juste avant le départ. »
Une coordination qui n’est pas toujours évidente. Au bout du
boulevard Daumesnil, le parcours était supposé tourner vers la
petite rue de Charenton. Faute de guide, certains étaient un peu
perdus, comme ce couple de personnes âgées qui revendiquent « 150
ans de manifestation à nous deux, sans avoir jamais vu autant de
violence ».
La semaine dernière, ils se trouvaient à côté de Jérôme
Rodrigues, l’un des leaders du mouvement éborgné place de la
Bastille. « Après
que l’ambulance l’a emmené, nous avons voulu quitter la place
bras dessus, bras dessous avec mon mari. On a reçu des lacrymos.
Vous trouvez vraiment qu’on a l’air dangereux ? »,
s’indigne la vieille dame.
|
La
violence, les street
médics
(médecins de rue) y sont confrontés de plein fouet depuis le début
du mouvement. C’est d’ailleurs ce qui a convaincu Juliette
(prénom d’emprunt) de descendre dans la rue porter secours aux
victimes : « En
voyant un jour mon coloc rentrer blessé d’une manifestation, je me
suis motivée et j’ai suivi la formation pour devenir médic. »
Afin d’éviter d’être pris pour cibles par la police, beaucoup
de médics portent désormais un tee-shirt blanc par-dessus leurs
vêtements. « Bon,
ça ne marche pas toujours, on se prend quand même des tirs »,
regrette « Guigz ».
A ses côtés, Mario est un jeune électricien venu de Tarbes, où il
travaille à l’aéroport : « Mes
amis ne comprennent pas pourquoi je participe car j’arrive à tenir
les fins de mois. Je ne suis pas en galère. Mais c’est une colère
plus globale. »
A
Bastille, un homme est perché sur un poteau, filmant le cortège
avec son smartphone : « On a développé un logiciel
pour compter les participants sur une vidéo. C’est plus sûr que
les chiffres du gouvernement. » Selon la Préfecture,
10.500 personnes ont défilé samedi à Paris. Mais le cabinet
Occurrence, mandaté par certains médias, a dénombré 13.800
personnes. Des chiffres bien supérieurs au samedi 26 janvier
(4.000 personnes selon les autorités) qui s’expliquent par le fait
que, pour cet Acte XII, il n’y avait qu’un seul et même cortège
dans toute la capitale. Stéphane est l’un des signataires de la
déclaration en Préfecture. Si certains Gilets Jaunes regrettent de
devoir déposer leur parcours, il pense que « la police a
plus de scrupules à tirer dans une manifestation déclarée ».
La suite des événement va lui donner tort.
Car
à l’arrivée sur la place de la République, les tirs de grenades
commencent à se faire entendre. Certains assurent que des Black
Blocs veulent poursuivre la manifestation et sont bloqués par les
CRS. La situation met le feu aux poudres. L’ambiance devient
surréaliste : les vendeurs de merguez sont installés autour de
gens qui chantent dansent et discutent, visiblement peu pressés de
partir malgré les lacrymos qui saturent l’air. « On a le
droit d’être là, on a déposé jusqu’à 17 h »,
explique Nadir, à peine dérangé par les gaz malgré son asthme.
« Je suis là pour faire valoir mes droits et je ne veux pas
partir. Il faut rester pour leur montrer qu’on n’est pas
silencieux ni passifs. » Des badauds sortent du métro avec
leur poussette, sans trop comprendre ce qui se passe.
Vers
16 h, les forces de l’ordre commencent à bloquer les sorties et
l’hélicoptère apparaît dans le ciel. Isabelle, 55 ans, masque
sur le visage, refuse de s’éloigner, malgré l’air qui devient
irrespirable : « Je veux résister et maintenir la
pression. Le gazage ne m’arrêtera pas ! » Au coin
de l’avenue de la République, d’autres tentent dans le calme de
négocier avec les CRS pour franchir leur cordon. « Si je
vous laisse sortir, vous rentrez chez vous. Vous ne restez pas juste
derrière nous comme vos petits copains », grommelle un
CRS. Une brèche s’ouvre. Un groupe s’y faufile, s’éloignant
doucement du cœur embrumé de la place. Quelques mètres plus loin,
des hommes s’apostrophent devant un café. « Venez avec
moi, il faut y retourner ! Montrer qu’on ne lâchera rien »,
clame Lionel, retraité de la RATP. « Non, moi je rentre à
la maison. J’en ai marre des lacrymos. Je reviendrai la semaine
prochaine », lui répond son ami.
Difficile
de partir, de quitter le champ de bataille, de capituler face au
mépris gouvernemental. Même lorsqu’on ne peine pas à boucler ses
fins de mois à l’instar de Lionel : « Moi, j’ai
une retraite confortable de 1.900 euros. Je ne suis pas à plaindre.
Mais je viens manifester pour le pouvoir de vivre. Vous comprenez, le
pouvoir de vivre ! »
►Contre les armes de la police
MANIFESTE
CONTRE LES ARMES DE POLICE – APPEL A SIGNATURES
Depuis
plusieurs semaines, un certain nombre de collectifs luttant depuis
plusieurs années contre les violences policières auprès des
personnes gravement blessées par des armes de police, font signer un
Manifeste contre les armes.
Ce
manifeste est rendu public pour la première fois ce 31 janvier 2019,
avec 43 blessés signataires, ainsi qu’un certain nombre de
collectifs, de soutiens et d’avocat-es.
Le
site où il est publié (desarmons.net) est avant tout un support,
mais l’initiative est portée par un réseau beaucoup plus large de
personnes et de collectifs investies dans un combat long et difficile
pour faire disparaître les armes de police qui mutilent dans les
quartiers populaires et les manifestations depuis leur mise en
service : grenades à effet de souffle GLI F4, grenades de
désencerclement DMP, pistolets Flash-balls et fusils Lanceurs de
Balles de Défense LBD40 et Penn Arms.
NOUS
APPELONS LES BLESSE-ES, LEURS PROCHES ET LES COLLECTIFS DE SOUTIEN A
NOUS CONTACTER POUR SIGNER CE MANIFESTE ET LE DIFFUSER AUSSI
LARGEMENT QUE POSSIBLE, POUR QU’ENFIN UN RAPPORT DE FORCE
S’INSTALLE POUR FAIRE DISPARAÎTRE CES ARMES !
►Punchline du jour
"S’il
n’y avait pas de magasins pillés, de barricades érigées. S’il
n’y avait pas de voitures brûlées, de bâtiments publics
saccagés. S’il n’y avait pas de forces de l’ordre lynchées.
En somme si la loi était respectée, il n’y aurait pas de
blessés." - Castaner
►Romainville
Des
nouvelles des travaux : Plus de 650 arbres ont été abattu sur
la forêt de la Corniche des Forts à Romainville dans le cadre d’un
projet de base de loisir financé par la région Ile-de-France
Mardi
5 février
À Bar-le-Duc,
une parodie de justice
contre les opposants à Cigéo
Mardi 5 février, à Bar-le-Duc, s’est tenu un nouveau procès « spécial Bure ». Lors de ces audiences sous très haute surveillance policière, des opposants à la poubelle nucléaire sont jugés les uns après les autres, dans une ambiance tendue. Une caricature de justice. Récit.
Bar-le-Duc (Meuse), reportage
« Je
ne tolérerai aucune manifestation d’humeur dans le public. Sinon,
je prendrai l’initiative de faire évacuer la salle. » Du
haut de son estrade, la présidente du tribunal plante le décor
austère de cette journée d’audience « dédiée »
aux opposants à la poubelle nucléaire de Bure, appelée Cigéo.
Avant même que le premier procès ne s’ouvre, le ton est donné :
au tribunal de grande instance de Bar-le-Duc, on ne badine pas avec
l’humour. Déjà la veille, lundi 4 février, la magistrate
avait promptement fait évacuer la salle, car le public ne s’était
pas levé à l’entrée des juges.
Mardi
5 février s’est donc tenue une nouvelle journée de « procès
Bure ». Car il semblerait qu’il soit désormais de
coutume de juger les opposants à Cigéo en groupe, même si les
infractions pour lesquelles ils sont poursuivis ne sont pas les mêmes
et se sont produites à plusieurs mois d’intervalle. D’après le
procureur, il s’agit de ne pas « engorger le tribunal »
avec ces dossiers « très longs à traiter », qui
« affaiblissent la productivité » de
l’institution judiciaire meusienne.
Mais
ces journées spéciales donnent aussi lieu à des déploiements
militaires extraordinaires. Ce mardi, des policiers et des gardes
mobiles sont ainsi postés par dizaines dans chaque recoin du palais
de justice. Dès les portes du tribunal de Bar-de-Duc, six gendarmes
filtrent les entrées. Une fois le contrôle de sécurité passé,
une dizaine d’hommes en uniforme veillent au grain, chacun posté
derrière les colonnes du hall d’entrée. Puis viennent les
escaliers, là aussi gardés par un groupe de gardes. Devant la salle
d’audience, une bonne dizaine de militaires et de policiers
accueillent les visiteurs, l’un filmant les nouveaux arrivants avec
une caméra ostensiblement placée sur sa poitrine. Enfin, dans la
chambre d’audience, les hommes en bleu sont légion, postés à
intervalle régulier entre les bancs. Visibles depuis les fenêtres,
plusieurs fourgons de gendarmerie stationnent dans les ruelles
adjacentes.
https://douze.noblogs.org/files/2015/01/arriver__a_lAmassada.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=6vJm6MHCcVk&feature=youtu.be
https://cracherdanslasoupe.noblogs.org/?p=4123
La Zad aveyronnaise de l’Amassada, opposée à la construction d’un super-transformateur électrique, organisait dimanche 10 février un pique-nique de soutien. Enjeu : préparer la résistance, alors que l’arrestation récente de cinq opposants préfigure une possible tentative d’expulsion par la gendarmerie.
Saint-Victor-et-Melvieu (Aveyron)
Il pleut. Une pluie aux airs de neige accompagnée de folles bourrasques qui font comprendre pourquoi l’Aveyron, l’est du Tarn et le nord de l’Hérault, en région Occitanie, sont chéris des constructeurs d’éoliennes. C’est pourtant ce dimanche 10 février qu’a lieu le pique-nique de soutien à l’Amassada (« assemblée », en occitan), en prélude à l’hebdomadaire assemblée générale. Les plats, modestes ou élaborés, sont installés en mezze sur une longue table à l’intérieur de la « halle », un bâtiment construit par les occupants ; un poêle qui mériterait un prix au concours Lépine est allumé ; le chat sans nom, mascotte du lieu, est à la fête. Les conversations vont déjà bon train entre la cinquantaine de personnes qui ont franchi à pied les barricades bloquant les trois chemins d’accès à ces près de six hectares à défendre. Outre ceux qui ont dormi là, des petits groupes sont arrivés des hameaux et villages alentour, de Saint-Victor, ou de plus loin : du nord du département, du Tarn voisin (marqué par l’épisode du barrage de Sivens), de Notre-Dame-des-Landes. Deux membres de la Confédération paysanne, qui soutient la lutte contre le projet de transformateur et contre l’industrialisation des campagnes, sont là aussi. Pas de peur, pas de découragement. Au contraire, une pointe de colère en plus, le même dégoût en fond et une détermination à tenir en étant conscient des menaces.
Un
dispositif policier important, pour une petite trentaine de personnes
venues en soutien. Sur le banc des prévenus, assistés d’au moins
six avocats, ils sont sept à comparaître. De 20 à 40 ans, ils sont
militants de longue date ou nouveaux venus dans la lutte
antinucléaire. Surpris par cette profusion d’uniformes, un des
avocats de la défense, venu pour la première fois à Bar-le-Duc, se
désolera de cette « surreprésentation policière »
à même de « nuire à la sérénité des débats ».
La
pièce n’a pas commencé, mais le décor donne déjà une idée du
drame à venir. Car comme nous allons vous le raconter, les « procès
Bure » ont tout d’une pièce de théâtre, à mi-chemin
entre la farce et la tragédie. Une pièce en quatre actes et sept
heures, qu’on pourrait nommer « chroniques du mépris
ordinaire ».
ACTE 1 : « La bataille des images »
Le
27 septembre 2018 au petit matin, des agents de l’Andra
(Agence nationale des déchets radioactifs) munis d’outils et
d’engins de chantier, se sont rendus sur une des parcelles de
l’Agence situées à Luméville, près de Bure, dans le but de la
défricher et de mener « des travaux préparatoires ».
Ce terrain, stratégique car situé à proximité d’un futur
terminal embranché qui accueillerait les déchets radioactifs, se
trouve à côté de l’« ancienne gare », un lieu
habité depuis plusieurs années par des opposants à Cigéo.
Certains des employés de l’Andra, des vigiles, étaient munis de
caméras GoPro, avec lesquelles ils ont d’abord filmé les
militants dans leur lieu de vie, puis les débats houleux qui ont
suivi. Curieusement, les vidéos enregistrées, mises sous scellées,
n’ont pas été mises à contribution pour l’enquête. La
procédure n’est donc fondée que sur une sélection de
photographies faite par les gendarmes intervenus ce jour-là.
D’après
les procès-verbaux, « les opposants ont eu un comportement
agressif envers le personnel, avec des jets de pierres ».
Les gendarmes ont alors interpellé trois personnes, placées en
garde à vue puis sous contrôle judiciaire, dont deux ont comparu
mardi 5 février. Bien qu’aucun des deux n’ait été
identifié jetant des projectiles, ils sont poursuivis pour
« violence commise en réunion sans incapacité »,
c’est-à-dire sans dommage physique constaté, et « opposition
à l’exécution de travaux publics ». Image à l’appui,
une des prévenus est accusée d’avoir porté un coup de poing à
un vigile.
Interrogée
par la présidente du tribunal, la jeune femme donne une lecture
différente des événements ayant eu lieu en septembre dernier :
« J’ai été réveillée par le tracteur, j’ai vu une
personne en train de me filmer, chez moi, elle m’a même filmé
quand je suis allée aux toilettes. On est filmé tous les jours, en
permanence, nos véhicules sont photographiés, l’intérieur de nos
maisons est photographié. » Excédée, la militante s’est
donc approchée des vigiles, « non pas pour frapper mais
pour lui interdire de filmer ». Quid du poing fermé, et de
l’empoignade d’un des agents, visibles sur les clichés, lui
demande la présidente ? « Le personnel de l’Andra
avait des propos insultants, dégradants, sexistes. Je me suis
énervée, j’ai armé mon poing, mais le coup n’est jamais
parti. » De fait les images fournies ne montrent pas le
moment du choc.
Lors
de l’audience, le procureur, Olivier Glady, fustige une « bataille
des images » : « Quand c’est filmé, ils
crient à la manipulation, quand ce n’est pas filmé, ils nous
disent qu’il n’y a pas de preuve. » Pour lui, les
caméras permettent aux employés de se « préserver »,
pour qu’« on ne vienne pas ensuite leur dire et leur
reprocher n’importe quoi ». L’avocate de l’Andra,
constituée partie civile, avait quelques minutes plus tôt rappelé
les « conditions compliquées » dans lesquelles
travaillent les employés de l’agence. « On essuie des
menaces, des intimidations constantes. Les opposants ne veulent pas
discuter calmement, mais remettre en cause le travail, empêcher les
travaux. »
Enchaînant
les piques à l’encontre des prévenus — « Il nous dit
porter tout le temps sa capuche… j’espère qu’il l’enlève
pour prendre sa douche, sinon le lavage ne sert à rien… » —
le procureur martèle la culpabilité des deux opposants, car « même
s’il n’y a pas eu de blessures, les gens de l’Andra ont bel et
bien été assaillis ». Il requiert donc des peines de
trois mois d’emprisonnement avec sursis, avec une mise à l’épreuve
de deux ans et une obligation de travailler. À cette annonce, une
personne de l’assistance étouffe un juron, auquel la présidente
réplique par un cinglant « Si ça se reproduit, la salle
est évacuée, ai-je été claire ? »
Au
moment de sa plaidoirie, Maître Matteo Bonaglia, l’un des avocats
des prévenus, rappelle le « contexte politique »
entourant ces audiences. « Les personnes qui se trouvent
devant vous n’ont pas des motifs crapuleux, mais des convictions :
elles s’opposent au projet d’enfouissement des déchets
nucléaires », insiste-t-il. Or, « sur la seule
base de leur idéologie politique, on constate une multiplication des
contrôles d’identité, des fouilles, des filatures, des saisies,
des perquisitions, le tout sur fond de fichage généralisé ».
Un contexte particulier de « judiciarisation et de
militarisation » d’un territoire, qui explique d’après
l’avocat pourquoi « certaines personnes, confrontées à
cette présence policière, peuvent adopter des attitudes qui
expriment leur mécontentement, parfois de manière véhémente, sans
pour autant qu’il n’y ait de violence ». Car pour lui,
l’infraction est à chercher du côté des vigiles de l’Andra,
qui ont « pris des images de vie privée sans l’accord et
le consentement des personnes intéressées ». Il demande
la relaxe.
ACTE 2 :
« Un exemple typique de harcèlement quotidien »
Le
16 janvier 2019, un jeune homme a été arrêté à
Gondrecourt-le Château (Meuse) alors qu’il construisait une
barricade sur un terrain appartenant à l’Andra. Lui croyait être
sur une propriété d’amis. Voyant les gendarmes s’approcher, le
militant a pris la fuite, « par peur »,
expliquera-t-il à l’audience, puis, une fois arrêté, il a tardé
à décliner son identité. Plus tard, il a été placé en garde à
vue. Les agents ont également trouvé sur lui un opinel. Résultat,
il est jugé pour « dépôt de matériaux hors des
emplacements autorisés », « rébellion », et
« port d’arme blanche ».
L’avocat
de la défense, Me Raphaël Kempf, fait valoir une « erreur
de droit », puisque son client croyait de bonne foi se
trouver dans un terrain où il pouvait construire sa barricade.
« Ce
n’est pas parce que le prévenu pensait être sur un terrain
autorisé qu’il n’y a pas d’infraction, répond M. Glady.
Ce qui est important, c’est ce qui suit, le fait qu’il ait
pris la fuite, qu’il se soit débattu, qu’il ait refusé de
décliner son identité. Que se serait-il passé si un des gendarmes
avait été tué ou blessé par la suite ? Aurait-on conclu à
l’absence d’infraction à cause d’une erreur de droit ?
— Ces propos sont déplacés ! » répond Me Kempf.
— C’est moi qui fait la police de l’audience, réplique vivement la juge. Sinon je vous fais évacuer. »
— Ces propos sont déplacés ! » répond Me Kempf.
— C’est moi qui fait la police de l’audience, réplique vivement la juge. Sinon je vous fais évacuer. »
Après
la réquisition du parquet — trois mois de prison avec sursis —
l’avocat de la défense dénonce « des gendarmes devenus
des supplétifs de l’Andra ». Me Kempf s’attache
ensuite à démonter les chefs d’inculpation : la rébellion ?
Lui parle de « résistance passive ». Le port
d’arme ? Le prévenu ne faisait que transporter un couteau
suisse, il ne s’en est pas servi. Pour lui, cet événement
constitue donc « un exemple typique du harcèlement
quotidien que vivent les militants anti-Cigéo ». « Le
but de ces poursuites est idéologique, il s’agit de nuire à des
gens qui ont fait le choix politique de s’opposer à Cigéo,
poursuit-il. Mon client a été placé sous contrôle judiciaire
en attente de son procès, il est ainsi interdit de territoire. Il ne
peut plus venir en Meuse. »
ACTE 3 :
« Si vous travailliez plus,
vous ne seriez pas devant le tribunal »
Le
prévenu suivant a été placé en garde à vue le 22 février
2018, après la perquisition de la Maison de résistance de Bure. Ce
jour-là, à la suite de l’expulsion brutale du bois Lejuc, occupé
depuis deux ans par des opposants, plusieurs dizaines de personnes
s’étaient retrouvées dans la bâtisse. Des jets de pierres ayant
été constatés sur la mairie adjacente, les gendarmes se sont donc
introduits dans ce haut lieu de la lutte contre Cigéo. Parmi les
personnes interpellées à ce moment, un jeune homme soupçonné
d’avoir frappé du pied un fonctionnaire en uniforme. C’est lui
qui a comparu le 5 février.
Pour
l’avocat de la défense, « il n’existe aucun
procès-verbal détaillé sur le contexte préexistant, rien ne
démontre donc que les gendarmes pouvaient entrer dans le domicile ».
Soulignant « un manque de rigueur », Me Antoine
Chaudey demande l’annulation des poursuites. « Il faudrait
que l’équipe de mes contradicteurs se stabilise, s’agace
Olivier Glady. Seuls deux d’entre eux connaissent le territoire,
les autres ne sont jamais allés à Bure », ajoute-t-il,
insinuant ainsi que Me Chaudey, venu de Lille, n’est pas apte à
comprendre le fameux « contexte de Bure ». Sur les
bancs des avocats, Me Bonaglia s’insurge contre ce « mensonge »,
et, refusant « d’être attaqué en personne dans ce
tribunal », il sort. « C’est à la limite de
l’outrage », observe, laconique, la présidente. Le
procureur assure pour sa part avoir donné l’autorisation aux
gendarmes d’entrer dans la Maison de résistance. « Il
fallait essayer d’identifier les auteurs des jets de pierres »,
justifie-t-il. De toute façon pour Me Chaudey, il n’y a « pas
de certificat médical ni de confrontation avec le gendarme témoin,
et rien qui ne permette de voir le coup porté ».
« Madame
la présidente, un jeune homme refuse de retirer ses pieds du
siège », interrompt un gendarme en faction dans la salle
d’audience. Après accord de la juge, la personne est sortie manu
militari. S’en suivra une autre, une demi-heure plus tard,
évacuée pour avoir crié au procureur d’« arrêter de
dire n’importe quoi ».
« Le
rapport à la société est un peu curieux dans ce groupe »,
remarque ensuite M. Glady, requérant une « obligation
de travailler » assortie aux trois mois de prison avec
sursis. « Monsieur a vingt ans, il serait peut-être temps
de bosser. Peut-être que s’il travaillait tous les jours huit
heures, il ne se serait pas retrouvé le 22 février à donner
des coups de pieds aux gendarmes. Vous n’avez pas autre chose à
faire pour occuper vos journées ? » Dans
l’assistance, une militante chuchote : « Qu’est-ce
qu’il connaît à nos vies, il croit qu’on ne fait rien ? »
Plus tôt déjà dans la journée, Me Bonaglia avait répondu aux
insinuations du procureur, rappelant que « même si cela ne
correspond pas à votre vision, chacun a le droit de ne pas vouloir
travailler, de préférer vivre en communauté et de travailler la
terre. On n’a pas à stigmatiser ces choix de vie. » « Le
but de notre système, c’est d’insérer les gens dans la
société », soutient de son côté M. Glady.
ACTE 4 : « Il faut retrouver le sens commun »
Les
deux prévenus suivants sont accusés d’« outrage »
et de « violence sans incapacité » envers une
personne dépositaire de l’autorité publique. Les faits remontent
au 18 juin 2018, quand, en marge d’une fête organisée à la
Maison de résistance, des tensions ont éclaté entre certains
militants et des gendarmes stationnés non loin de là. Pistolets à
eau, jets d’urine. Deux personnes, celles qui ont comparu mardi,
auraient été vues montrant leur postérieur aux forces de l’ordre
et donnant des coups dans leurs boucliers.
L’une
des deux prévenus n’est pas présente à l’audience. L’autre
explique avoir « tenter de désamorcer les tensions par le
dialogue d’abord, puis par des danses, des pitreries, des
cabrioles ». « Je ne voulais pas outrager mais la
situation me dépassait, une telle présence policière me semblait
disproportionnée, c’était un non-sens ». Il reconnaît
également avoir un peu trop bu ce soir-là. La présidente du
tribunal tique : « Monsieur, vous ne dansiez pas, ce
n’étaient ni des claquettes ni des entrechats. Vous avez peut-être
ressenti ça comme de la danse, mais le coup que vous avez porté
dans un bouclier relevait plutôt de l’agression. »
« Il
faut qu’on sorte du tunnel, qu’on retrouve le sens commun,
lance à son tour le procureur. Ce que dit le prévenu est un
tissu de fadaises : était-il en train de dispenser une violence
de la compassion, de donner des coups d’amour aux gendarmes ?
Ce spectacle est dérisoire, ubuesque. Depuis le début de cette
journée, on nous invite dans un vagabondage onirique, mais revenons
à la réalité ! » Au moment où M. Glady
conclut sa réquisition — trois mois avec sursis et mise à
l’épreuve pendant deux ans, avec obligation de travailler — des
voix s’élèvent dans la salle. « On se fait insulter
pendant toute la séance par le procureur. Il attaque nos modes de
vie, nos choix politiques ! »
Il
est 14 h 30, la présidente ordonne l’évacuation de la
salle. Les gendarmes empoignent les opposants, traînant certains sur
le parquet du palais de justice. En quelques minutes et forces de
cris, la salle est vidée. Pour la dernière audience, ne restent que
les journalistes, ainsi qu’un avocat belge, mandaté par la
Fédération internationale des droits de l’homme comme
« observateur international ». Il a été chargé
d’assister au « procès Bure » et de rédiger un
rapport sur les éventuels manquements de la procédure pénale. Les
jugements sont mis en délibéré jusqu’au 26 février
prochain.
Dehors,
les opposants, désabusés, se groupent devant les portes du
tribunal, gardées par une vingtaine de gendarmes. L’un des avocats
les rejoint, et lâche : « Je comprends votre colère,
le procureur n’a eu que du mépris pour vous. Ce qui se passe dans
ce tribunal n’est ni normal ni habituel »
Jeudi
7 février
Opération de police à la Zad de l’Amassada
Les occupants du « hameau libre de l’Amassada » à Saint-Victor-et-Melvieu, dans l’Aveyron, ont reçu la visite de la police ce jeudi 7 février. Ils luttent sur place depuis plus de quatre ans, opposés au projet d’implantation d’un méga transformateur électrique, porté par RTE (Réseau de transport d’électricité).
« Les
cinq personnes présentes sur le site pour la nuit de mercredi à
jeudi ont été placées en garde à vue vers 9 h, explique à
Reporterre Victor Vernhet, agriculteur exploitant les terres
de l’Amassada. Mais il n’y a pas d’expulsion du site, les
policiers sont partis. »
Devant
l’urgence de la situation, les occupants ont lancé un appel à
l’aide sur leurs réseaux pour tenter de maintenir leurs positions,
eux qui ont déjà édifié des barricades de fortune composées de
pneus et de palettes pour rendre très difficile l’accès à la
zone depuis la concrétisation des menaces d’expulsion à la
mi-janvier. En réaction à l’opération de police, les opposants
au projet sont en cours de rassemblement devant la gendarmerie de
Saint-Affrique.
« C’est
un coup pour faire appliquer les 2.000 euros d’astreintes en cas de
présences sur la zone », estime Victor Vernhet. En
janvier, les occupants avaient en effet reçu la visite d’un
huissier venu leur notifier la décision du tribunal de grande
instance de Rodez d’évacuer les lieux. Cette ordonnance
d’expulsion prévoyait une astreinte de 2.000 euros par jour et par
infraction constatée. « La zone est devenue interdite car
elle est désormais propriété de RTE, dit Victor Vernhet. C’est
une manière d’appliquer une pression financière, une nouvelle
forme de violence pour éviter une évacuation de force. »
►Amassada
A
9h00 ce matin, les flics sont venus expulser l’Amassada, à
St-Victor, lieu occupé de longue date en Aveyron, 5 personnes ont
été arrêtées et mises en garde à vue, nous n’avons pas plus de
nouvelles pour le moment.
Lire
le communiqué des camarades !!
Pour
se rendre à l’Amassada :
Vendredi
8 février
►Bure
BURE
& CO - L’affaire n’est pas finie : relance appel à
dons ! Outre l’instruction et les mises en examen pour
association de malfaiteurs de copain.e.s qui sont l’objet de ce
message, la "justice ordinaire" continue d’écraser la
résistance
https://zad.nadir.org/spip.php?article6366►Landivisiau
La
mobilisation continue, nous arrivons à retarder les travaux avec nos
moyens. Mais il n’y a pas assez de personnes mobilisées. Nous
avons besoin de renfort, notamment pour relayer les personnes
présentes tous les jours.
Nous
comptons sur votre mobilisation demain jeudi 6 et vendredi 7. Rdv à
9h au rond-point du Drennec (route de st-pol / Roscoff) à Landi.
ON LACHE RIEN !
« Landivisiau
doit dire non à la centrale » Association loi 1901 à
direction collégiale
Pour
l’abandon du projet de Centrale à gaz en Bretagne signez la
pétition sur change.org ! Pour nous soutenir, adhérez à
l’association Landivisiau Doit Dire Non à La Centrale. FB @LDDNLC
Infos du 11 au 17 février
Lundi
11 février
►Amassada
Merci
beaucoup à tout le monde pour l’assemblée de hier à l’Amassada,
ça fait vraiment plaisir de voir le soutien qui s’est manifesté
pendant et après les arrestations,ça fait plaisir de voir que la
détermination à défendre ces espaces reste intacte, et que de plus
en en plus de personnes soutiennent l’Amassada.
Parce
que ce qui se joue ici impactera toute la région, il faut lutter
contre ce méga projet inutile. Nous rappelons que vous êtes le
bienvenues sur site, pour un moment ou plus, et nous répétons que
les jours et semaines à venir seront déterminants pour la lutte,
pour l’occupation et pour l’avenir des lieux. On s’attend
toujours à une expulsion, destruction des habitats imminente. Rester
informés et alertes sur la suite des événements, c’est
important.
Une
vidéo a été publiée sur la vie qui se maintient ici, des belles
choses, de belles rencontres, de quoi aussi affirmer une vision
sensible de la lutte, partagez la vidéo à vos amis, vos réseaux,
merci !!! Que vive l’Amassada, non au transfo, non au
capitalisme vert.
►Turin
(Italie) :
Expulsion de l’Asilo et arrestations. Aujourd’hui, à 4 h 40, le
squat l’Asilo via Alessandria 12 a été pris d’assaut par une
énorme quantité de camions [de flics]*.
Parallèlement,
sept arrestations ont été effectuées (il pourrait y en avoir huit)
dans le cadre d’une enquête menée pour une association de
malfaiteur (article 270 bis) dans le cadre de la lutte contre les
centres d’internement et de rapatriement des personnes migrantes.
Mardi
12 février
Contre l’éolien industriel,
la Zad de l’Amassada
s’organise pour durer
La Zad aveyronnaise de l’Amassada, opposée à la construction d’un super-transformateur électrique, organisait dimanche 10 février un pique-nique de soutien. Enjeu : préparer la résistance, alors que l’arrestation récente de cinq opposants préfigure une possible tentative d’expulsion par la gendarmerie.
Saint-Victor-et-Melvieu (Aveyron)
Il pleut. Une pluie aux airs de neige accompagnée de folles bourrasques qui font comprendre pourquoi l’Aveyron, l’est du Tarn et le nord de l’Hérault, en région Occitanie, sont chéris des constructeurs d’éoliennes. C’est pourtant ce dimanche 10 février qu’a lieu le pique-nique de soutien à l’Amassada (« assemblée », en occitan), en prélude à l’hebdomadaire assemblée générale. Les plats, modestes ou élaborés, sont installés en mezze sur une longue table à l’intérieur de la « halle », un bâtiment construit par les occupants ; un poêle qui mériterait un prix au concours Lépine est allumé ; le chat sans nom, mascotte du lieu, est à la fête. Les conversations vont déjà bon train entre la cinquantaine de personnes qui ont franchi à pied les barricades bloquant les trois chemins d’accès à ces près de six hectares à défendre. Outre ceux qui ont dormi là, des petits groupes sont arrivés des hameaux et villages alentour, de Saint-Victor, ou de plus loin : du nord du département, du Tarn voisin (marqué par l’épisode du barrage de Sivens), de Notre-Dame-des-Landes. Deux membres de la Confédération paysanne, qui soutient la lutte contre le projet de transformateur et contre l’industrialisation des campagnes, sont là aussi. Pas de peur, pas de découragement. Au contraire, une pointe de colère en plus, le même dégoût en fond et une détermination à tenir en étant conscient des menaces.
Mardi
12 février, le tribunal de Rodez doit décider du complément
d’indemnisation des ex-propriétaires en indivision et de
l’association Plateau survolté, qui représente le village, tous
expropriés par RTE (Réseau de transport d’électricité).
L’entreprise de transport d’électricité a acquis des terrains
sur lesquels doit être construit un second super-transformateur sur
cette commune, lié à l’extension de l’éolien industriel dans
le sud de l’Aveyron. Une somme dérisoire est attendue. Les
quelques expropriés présents en sourient, ce n’est pas ça
l’important. « Quand mon grand-père a acheté ces terres,
il voulait le meilleur. Ce sont d’excellentes terres agricoles, mon
mari en exploite encore une partie », explique Marie, qui
possédait, via sa famille, la quasi-totalité des six hectares où
doivent se dérouler les travaux, l’espace dédié au
transformateur lui-même étant de 12.000 m².
« Quand
ma sœur m’a cédé sa part, je voulais que le fait de devenir
propriétaire ait un sens. C’est pourquoi j’ai revendu quatre
parcelles, dont le cœur de l’Amassada, à 134 indivisibles. »
Une tactique déjà utilisée à Notre-Dame-des-Landes pour
compliquer les expropriations en multipliant les procédures. « Ce
qui est choquant, c’est la façon dont une entreprise peut disposer
du bien des gens en claquant des doigts. Une voisine vient d’ailleurs
d’être informée qu’une partie de sa propriété qui jouxte le
terrain sera utilisée pendant trois ans par l’entreprise chargée
des travaux [pour du passage, des lieux de vie, etc.] et il
n’est même pas question d’indemnisation, sans parler d’un
quelconque accord ! »
« Nous devons maintenir une présence
à l’Amassada, malgré les risques »
Bien
plus que la routine juridique des expropriations rendues possibles
par la déclaration d’utilité publique, signée en juin 2018,
juste avant sa démission, par Nicolas Hulot, ce qui inquiète les
occupants de la zone à défendre de Saint-Victor-et Melvieu, c’est
l’accentuation des pressions des pouvoirs publics. Elle s’est
brusquement manifestée mercredi 6 février par l’arrestation
sur le site des cinq personnes qui l’occupaient. Après un
passage en garde à vue de plusieurs heures dans des gendarmeries
différentes, des décisions administratives ont établi que deux
d’entre eux sont interdits de présence sur le site de l’Amassada
et les trois autres en Aveyron, en attendant leur jugement le
3 juillet.
Gladys
insiste : « L’occupation illégale du bien d’autrui,
c’est ce qu’ils ont trouvé de mieux pour pouvoir arrêter des
participants. La peine maximale encourue est d’un an, ce qui leur
permet de placer les gens arrêtés en garde à vue. En réalité, il
est probable qu’il y ait non-lieu. Ces actions sont vraiment pour
nous mettre la pression. » Active dans la lutte depuis
trois ans, elle ne lâchera pas. Tant pis pour son côté rébarbatif,
le droit est une arme dans les luttes zadistes. L’avocat de ce
groupe est d’ailleurs en relation avec celui de Bure. « Parce
que les luttes que nous menons ici résonnent ailleurs, dit
Harold, nous devons maintenir une présence à l’Amassada,
malgré les risques. C’est un lieu symbolique, mais c’est là
aussi, dans cette communion, dans le fait de faire des choses
ensemble que nous trouvons notre force. »
Donc,
l’occupation continue. Comment ? C’est la question du jour
de cette assemblée générale consacrée aux nécessaires
aménagements de la présence sur le lieu des volontaires et à la
façon de communiquer au mieux, c’est-à-dire au plus. En appelant
déjà au « carnaval action » à Millau le 9 mars,
en même temps que la tenue d’un débat sur l’industrie de
l’éolien. En encourageant à soutenir la marche des lycéens pour
le climat, le 15 mars. Fin janvier, RTE a obtenu le feu vert
pour commencer les travaux, cette semaine, le maire de Saint-Victor
(élu pour son opposition au projet de second transformateur sur sa
commune) est convoqué à la préfecture de Rodez. Pour la première
fois des arrestations ont été faites.
L’envie
de boucler l’affaire se fait sentir du côté des autorités de
façon pressante. Pourquoi une telle urgence sur un projet qui grippe
depuis 2009 ? Peut-être à cause... des petits oiseaux. En
effet, il est bien possible qu’avec une absurdité et une
hypocrisie tout à fait dans l’air du temps, le maître d’œuvre
qui s’apprête à transformer six hectares de bocage en chantier
dantesque pour les trois prochaines années respecte la loi qui
impose de ne procéder à aucune coupe d’arbres entre mars et
juillet pour permettre à l’avifaune de se reproduire. Espoir mis à
part, le calendrier s’accélère et la nécessité de tenir se fait
plus impérieuse. « Pas res nos arresta ! »
(Rien ne nous arrêtera !) lance Gladys en guise de conclusion.
Mercredi
13 février
►Landivisiau
Les travaux commencent à Landivisiau. il est possible de les empêcher en soutenant et rejoignant les personnes qui sont en lutte sur place contre ce projet stupide et inutile. Contre l’aménagement capitaliste du territoire ! Il y a des rendez vous tous les matins et une AG ouverte vendredi, consultez régulièrement l’agenda d’ailleurs.
Vendredi
15 février
►AntiRep
Des camarades d’Aman Komunak (coordination de lieux autogestionnaires au pays basque) nous ont fait parvenir un appel à venir soutenir Rita, une personne arrêtée dans le cadre des manifestations des gilets jaunes, le 25 février à Bayonne.
Cet appel à soutien dénonce la justice de classe et l’utilisation de l’appareil judiciaire pour tenter de broyer les résistances alors que le G7 à Biarritz se prépare avec un dispositif encore une fois surréaliste :
"L’annonce de l’envoi de 15.000 policiers pour le G7, la réquisition de tout le tribunal de Bayonne pendant la tenue de ce sommet et l’interdiction de manifester prononcée par le préfet des Pyrénées Atlantiques annoncent [...] la couleur : c’est une véritable machine à broyer l’opposition que le gouvernement est entrain de préparer, avec le consentement d’élus locaux. Une brutalité organisée et disciplinaire censée nous faire peur, rendre potentiellement toute personne qui manifeste incriminable, avec l’appui du nouveau projet de loi dit anti-casseurs."
Dimanche
17 février
►centrale à gaz Landivisiau
Les dernieres nouvelles de Landivisiau :
L’AG de lutte qui a eu lieu vendredi à Landi a remotivé tout le monde. Une centaine de personnes présentes et beaucoup de remarques, d’idées émises
Les prochains rendez-vous :
rassemblement lundi 18/02 sur le site de la centrale. Rdv à 12h00 au Rond-Point du Drennec (route de Saint-Pol de Léon, Voir plan en PJ). Pique-nique participatif
rassemblement mardi, mercredi, jeudi et vendredi sur le site de la centrale. Rdv 9h au rond-point du Drennec.
manifestation
samedi 23/02 à Landi. Rdv 14h au champ de foire (en face de la
mairie). Manif festive et revendicative. Placée sous le thème du
carnaval. Venez déguisés, avec pancartes, chansons,
instruments.....
Pour ces rdv, comme nous avons plusieurs demandes de covoiturage, merci de nous préciser ou et à quelle heure vous pouvez proposer un covoiturage.
CR
del’AG à retrouver ICI
►Punchline du jour
Castaner explique le LBD aux enfants [en vidéo] : "Les policiers "doivent absolument éviter la tête", précise-t-il ajoutant qu’une dizaine de tirs ont "par accident" touché le visage de manifestants. "Là cette arme est dangereuse. Elle est puissante, elle est faite pour empêcher quelqu’un d’être violent avec les policiers."
https://www.youtube.com/watch?v=N5dPgDAQhuY
Il explique aussi l’encadrement de manifestation : https://www.bfmtv.com/politique/au-tableau-quand-castaner-explique-aux-enfants-comment-s-utilise-un-lbd-1638025.html
https://www.bfmtv.com/politique/au-tableau-quand-castaner-explique-aux-enfants-comment-s-utilise-un-lbd-1638025.html
►Punchline du jour : Le retour de l’extrême-gauche antisémite !
« L’agression d’Alain Finkielkraut aujourd’hui est un acte détestable et choquant, qui illustre la tentative d’infiltration du mouvement des “gilets jaunes” par l’extrême-gauche antisémite », a estimé pour sa part Marine Le Pen, la dirigeante du Rassemblement national.
FinkelCroute "Dans Le Parisien, il dit « Je n’ai pas entendu “sale Juif” » mais poursuit : « Ils visaient avant tout mes liens et mes positions sur Israël. Il y a chez eux un sentiment d’hostilité très fort à l’égard des juifs et je paie ma notoriété. »
Ou comment, Alain, tu te contredits dans la même phrase et révêle cet immonde glissement qui domine en fRance où l’on ne peut pas critiquer et condamner l’ignoble Etat raciste et colonisateur d’Israël sans être qualifié d’antisémite.
Castaner y va aussi de son mélodrame indigné à outrance : « Un déferlement de haine à l’état pur que seule l’intervention de la police a interrompu. Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE. Je viens de m’entretenir avec Alain Finkielkraut pour l’assurer de mon soutien absolu »
Macron l’a dit lui-même, "L’antisionisme est la forme réinventée de l’antisémitisme". Des propos graves, faux et dangereux, une forme de carton rouge empêchant toute critique envers Israël et ses pratisans, et empêchant toute solidarité avec la Palestine.
Pour l’histoire :
Le 16 juillet 2017, Emmanuel Macron s’apprête à terminer son discours lors de la commémoration du 75e anniversaire de la rafle du Vél’ d’hiv’. Et soudain, se tournant vers Benyamin Netanyahou, qu’il a appelé « cher Bibi », il lance : « Nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme. » Jamais un chef de l’État n’avait commis une telle erreur historique doublée d’une telle faute politique. Voilà ce que ce livre entend démontrer, sur un mode non polémique et pédagogique en traitant successivement de l’histoire du sionisme, de la diversité de l’antisionisme, de l’antisémitisme hier et aujourd’hui, enfin de la politique proche-orientale de la France.
Pour plus d’infos ; Dominique Vidal, "Antisionisme = antisémitisme ? Réponse à Emmanuel Marcon".
http://editionslibertalia.com/catalogue/poche/antisionisme-antisemitisme
►Contre les armes de la police
“C’est inadmissible que la France soit la dernière à utiliser ces armes”
Lola et Antoine pansent encore leurs plaies. Au-delà des blessures physiques, c’est de l’intérieur qu’ils se sentent meurtris. Depuis qu’ils ont été victimes d’armes de dissuasion utilisées par la Police lors de manifestations, plus que de la colère, Lola Villabriga et Antoine Boudinet ressentent de la révolte.
https://mediabask.naiz.eus/eu/info_mbsk/20190214/cest-inadmissible-que-la-france-soit-la-derniere-a-utiliser-ces-armes
Pour ces rdv, comme nous avons plusieurs demandes de covoiturage, merci de nous préciser ou et à quelle heure vous pouvez proposer un covoiturage.
Infos du 18 au 24 février
Lundi
18 février
►Punchline du jour
Castaner explique le LBD aux enfants [en vidéo] : "Les policiers "doivent absolument éviter la tête", précise-t-il ajoutant qu’une dizaine de tirs ont "par accident" touché le visage de manifestants. "Là cette arme est dangereuse. Elle est puissante, elle est faite pour empêcher quelqu’un d’être violent avec les policiers."
https://www.youtube.com/watch?v=N5dPgDAQhuY
Il explique aussi l’encadrement de manifestation : https://www.bfmtv.com/politique/au-tableau-quand-castaner-explique-aux-enfants-comment-s-utilise-un-lbd-1638025.html
https://www.bfmtv.com/politique/au-tableau-quand-castaner-explique-aux-enfants-comment-s-utilise-un-lbd-1638025.html
►Punchline du jour : Le retour de l’extrême-gauche antisémite !
« L’agression d’Alain Finkielkraut aujourd’hui est un acte détestable et choquant, qui illustre la tentative d’infiltration du mouvement des “gilets jaunes” par l’extrême-gauche antisémite », a estimé pour sa part Marine Le Pen, la dirigeante du Rassemblement national.
FinkelCroute "Dans Le Parisien, il dit « Je n’ai pas entendu “sale Juif” » mais poursuit : « Ils visaient avant tout mes liens et mes positions sur Israël. Il y a chez eux un sentiment d’hostilité très fort à l’égard des juifs et je paie ma notoriété. »
Ou comment, Alain, tu te contredits dans la même phrase et révêle cet immonde glissement qui domine en fRance où l’on ne peut pas critiquer et condamner l’ignoble Etat raciste et colonisateur d’Israël sans être qualifié d’antisémite.
Castaner y va aussi de son mélodrame indigné à outrance : « Un déferlement de haine à l’état pur que seule l’intervention de la police a interrompu. Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE. Je viens de m’entretenir avec Alain Finkielkraut pour l’assurer de mon soutien absolu »
Macron l’a dit lui-même, "L’antisionisme est la forme réinventée de l’antisémitisme". Des propos graves, faux et dangereux, une forme de carton rouge empêchant toute critique envers Israël et ses pratisans, et empêchant toute solidarité avec la Palestine.
Pour l’histoire :
Le 16 juillet 2017, Emmanuel Macron s’apprête à terminer son discours lors de la commémoration du 75e anniversaire de la rafle du Vél’ d’hiv’. Et soudain, se tournant vers Benyamin Netanyahou, qu’il a appelé « cher Bibi », il lance : « Nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme. » Jamais un chef de l’État n’avait commis une telle erreur historique doublée d’une telle faute politique. Voilà ce que ce livre entend démontrer, sur un mode non polémique et pédagogique en traitant successivement de l’histoire du sionisme, de la diversité de l’antisionisme, de l’antisémitisme hier et aujourd’hui, enfin de la politique proche-orientale de la France.
Pour plus d’infos ; Dominique Vidal, "Antisionisme = antisémitisme ? Réponse à Emmanuel Marcon".
http://editionslibertalia.com/catalogue/poche/antisionisme-antisemitisme
►Contre les armes de la police
“C’est inadmissible que la France soit la dernière à utiliser ces armes”
Lola et Antoine pansent encore leurs plaies. Au-delà des blessures physiques, c’est de l’intérieur qu’ils se sentent meurtris. Depuis qu’ils ont été victimes d’armes de dissuasion utilisées par la Police lors de manifestations, plus que de la colère, Lola Villabriga et Antoine Boudinet ressentent de la révolte.
https://mediabask.naiz.eus/eu/info_mbsk/20190214/cest-inadmissible-que-la-france-soit-la-derniere-a-utiliser-ces-armes
Premier grand rendez-vous du "G7 Fan club".
C’est sous un beau soleil que le G7 Fan Club a tenu son premier rendez-vous, place Clémenceau, à Biarritz. D’autres évènements sont attendus d’ici le mois d’août.
<https://www.youtube.com/watch?v=qHt...>
►Contre le G7 (et le G8, et le G20,..)
La plateforme anti-G7 demande l’annulation du sommet
Cinq membres de la plateforme G7 Ez-Non au G7 ont interpellé le maire de Biarritz Michel Veunac pour réclamer l’annulation du sommet, prévu du 24 au 26 août dans la cité balnéaire. Ils lui ont demandé de ne pas “cautionner” le G7 et l’ont prévenu qu’ils se mobiliseraient.
https://mediabask.naiz.eus/eu/info_mbsk/20190222/la-plateforme-anti-g7-demande-lannulation-du-sommet
C’est sous un beau soleil que le G7 Fan Club a tenu son premier rendez-vous, place Clémenceau, à Biarritz. D’autres évènements sont attendus d’ici le mois d’août.
<https://www.youtube.com/watch?v=qHt...>
Dimanche
24 février
►Contre le G7 (et le G8, et le G20,..)
La plateforme anti-G7 demande l’annulation du sommet
Cinq membres de la plateforme G7 Ez-Non au G7 ont interpellé le maire de Biarritz Michel Veunac pour réclamer l’annulation du sommet, prévu du 24 au 26 août dans la cité balnéaire. Ils lui ont demandé de ne pas “cautionner” le G7 et l’ont prévenu qu’ils se mobiliseraient.
https://mediabask.naiz.eus/eu/info_mbsk/20190222/la-plateforme-anti-g7-demande-lannulation-du-sommet
►Landivisiau :
Nouveau RDV : Le président de Force 5, Jean-Yves Quémeneur, est convoqué à la gendarmerie de Landivisiau demain à 10h. Motifs : manifestation non déclarée lors de la venue de Damien Carême mercredi dernier et entrave à la liberté de travailler. Merci de venir nombreux.ses demain matin au Drennec à 9h. Si nous sommes assez nombreux.ses, nous pourrons faire 2 groupes, un qui restera sur le site et un autre qui ira à la gendarmerie en signe de solidarité. Sinon RDV directement devant la gendarmerie pour ceux qui ne peuvent pas être là avant 10h. Merci !
Lundi 25 février à 9h00 : blocage des travaux. Demain, rejoignez-nous à partir de 9h et tout au long de la journée pour empêcher l’avancement des travaux de la centrale à gaz. ? Rendez-vous au rond-point du Drennec (route de St Pol) à Landivisiau (à proximité du garage Renault de Landivisiau). Plan en pièce jointe. Thermos de boissons chaudes, lichouseries et bonne humeur sont les bienvenues !
Il est compliqué d’organiser une présence tout au long de la journée. Si vous venez et que vous ne voyez personne au point de RDV ou sur le/autour du site, n’hésitez pas à rester un peu au point de RDV pour faire une "permanence", faire des panneaux... et peut-être que des gens vous rejoindront ! ^_^
Vous ne pouvez pas rester ? Apportez des cartons avec vos messages pour Total à accrocher sur la clôture (là où elle tient encore) !
RASSEMBLEMENT NON-VIOLENT Chacun a sa place dans cette lutte, que ce soit pour occuper le terrain, rester à l’extérieur et distribuer des flyers aux automobilistes, prendre des photos, faire des vidéos, jouer de la musique pour soutenir les militants, apporter un gâteau...! TOU.TE.S ENSEMBLE, NOUS GAGNERONS ! ?
? Vous ne pouvez pas venir aux rassemblements mais vous souhaitez quand même nous aider ? C’est possible ! Nous recherchons du monde pour nous aider dans la préparation des évènements, la communication, la distribution de gazettes... Contactez-nous ! ? nonalacentrale.landivisiau@gmail.com
►Violences policières :
Mugetatik’at - Au-delà des frontières : Documentaire traitant des violences policières en Pays Basque et en France. ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, quartiers populaires, Loi Travail, mouvements des Gilets Jaunes... À chaque contestation, sa répression. Conférences filmées au Baionako Zizpa Gaztetxea en octobre 2017. Le film a été projeté pour la première fois lors du Festival Intergalactique de l’Image Alternative, à Brest, organisé par l’association Canal Tizef.
Mis à jour 27 janvier 2019 Avec Assa traoré, Mathieu Rigouste, Gabi Mouesca
https://www.youtube.com/watch?v=-8TrD0v4uww
Infos du 25 au 28 février
Lundi
25 février
►Punchline du jour
"#ActeXV #Acte15 Des bombes d’excréments envoyées par des manifestants #GiletsJaunes contre les forces de l’ordre aujourd’hui #Paris #Trocadero ! Abject ! @UNSAPOLICE section SDSS dénonce des actes prémédités et ... dégoûtants !"
Mouahhaha, mdr ?
https://fr.sputniknews.com/france/201902251040156393-cacatov-excrements-manifestations-france-armes/
ben quoi ca blesse pas la merde. ils sont jamais contents ces flics.
Tu préfères être flic et te prendre de la merde sur la gueule ou être manifestant et ne plus avoir de main parce que t’as voulu repousser une GLI-F4 ?
►Amassada :
Bonjour à toutes et tous, dans l’actualité de l’Amassada, bien sûr le Carnaval !! le carnaval de la transition = trahison : c’est à Millau le samedi 9 mars et on vous y attend très nombreu.ses !!!!!!!
CARNAVAL ES ARRIVAT !!
"Carnaval es arrivat ! Carnaval, le réveil des plantes et les sourires baignés par le retour de la douceur. Une transition, réelle cette fois, le passage de l’hiver au printemps. Des corps qui s’ébrouent et enlèvent la gangue sociale accumulée au fil des mois passés. Carnaval, l’occasion de mettre tout cul par-dessus tête, de s’unir malgré nos différences et faire front le temps d’une journée. Prendre la rue, changer ses allures.
Cette année, retrouvons nous à Millau, Samedi 9 mars, place de la gare pour le carnaval de "la farce énergétique : Retrouve Ton Enfance" (RTE* : Réseau de transport d’électricité, filiale d’EDF)
Fêtons carnaval tous ensemble ! Dansons ! Chantons !"
Lire tout le texte ici
Et pour bien le préparer ce CARNAVAL :
rendez vous à l’Amassada lundi, mardi, jeudi et vendredi des prochaines semaines de 14h à 18h ; confection de déguisements, de masques, et bien sur d’un caramantran !! Apportez tout ce qui vous semblera utile !
PS. Nous rappelons que l’Amassada, ses bâtiments, ses cabanes existent toujours, et que chacun.e y est la bienvenue, à toutes heures et chaque jour !!
Aussi à lire cette semaine un article très intructif paru dans la presse locale sur l’arnaque au carbone, auquelle participe le Parc des Grands Causses par sa promotion de l’éolien industriel. https://douze.noblogs.org/post/2019/02/25/le-parc-des-grands-causses-arnaque-au-carbone/
Et pour vous tenir au courant des événements militants dans toute la région un agenda participatif est en ligne, consulter le : https://aveyron.demosphere.net/
TOUJOURS
AGENDA QUOTIDIEN :
lundi soir, 18h30 : lecture de lundi matin
mercredi soir, 19h : repas confectionné par nos soins et discussion
jeudi soir, 17h30 : soirée poésie, nourriture céleste et terrestre
samedi 14h30 : AG hebdomadaire de l’amassada
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