EDITORIAL Les zadistes sont entrés tragiquement dans l’histoire avec la mort de Rémi Fraisse, étudiant en botanique de 21 ans. Premier mort dans une manifestation écologique depuis Vital Michalon, tué lui aussi par une grenade pour s’être opposé au réacteur Super Phénix il y a trente-sept ans. Preuve que l’histoire des zadistes remonte aussi au siècle dernier. De Creys Malville au Larzac.
Les zadistes dérangent. Ils inventent avec détermination et radicalité une autre forme de lutte, refusant les concepts classiquement acceptés de l’Etat de droit et de la démocratie représentative.
Le reportage que nous publions, voyage d’hiver dans quelques ZAD emblématiques, expose leur remise en cause résolue et raisonnée des catégories universelles.
On peut pour ces raisons les rejeter comme l’ont fait les gouvernements de droite du temps du Larzac et comme l’a fait avec une maladroite contemption le gouvernement de François Hollande.
A Sivens, Roybon ou Notre-Dame-des-Landes, l’Etat oppose ses délibérations, lois et décrets, rapports et avis d’expertise qui auraient décrété l’utilité publique. Mais ces certitudes sont battues en brèche par la Commission européenne à Sivens ou par la propre ministre de l’Ecologie de Valls à Notre-Dame-des-Landes.
Ces exemples ne signifient pas que les raisons des zadistes valent celles de la République ni que leurs dérives violentes soient justifiées. Mais la République sortira grandie et gagnante si elle accepte dialogue et transparence. Si elle accepte aussi s’être trompée. Les enfants turbulents de la désobéissance civile sont aussi ses enfants.
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