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vendredi 5 décembre 2014

Le Collectif 'De l'Air à France Inter' écrit à Laurence Bloch directrice de France Inter

Le mouvement "De l'air à France Inter" a été initié par le journal Fakir
suite à la disparition de l'émission Là-Bas Si J'y Suis
(http://delairafranceinter.ouvaton.org

Lettre à Laurence Bloch

Paris, le lundi 10 novembre 2014,

Madame la directrice,


A l’initiative du collectif « De l’air à France Inter », dix­-sept représentants d’associations, de syndicats, de partis – dont vous trouverez la liste ci­-dessous – se sont réunis à la Bourse du Travail, à Paris.

Nous sommes en effet inquiets quant à la faible diversité sociale, politique, philosophique, sur le service public audiovisuel en général, mais plus particulièrement à Radio France, et plus spécifiquement encore sur votre antenne.


Nous nous appuyons pour cela, entre autres, sur un constat : les classes populaires sont presque absentes de votre antenne. Selon les comptages, l’espace qui leur est réservé varie entre 0,7 % et 2 % du temps de parole. Qu’importe ces chiffres : à l’évidence, le monde du travail (et du chômage !) est marginalisé. Tandis que la promotion de produits culturels, elle, s’avère ultra-présente.

Que la principale radio de service public rende ainsi invisible, inaudible, quotidiennement, la « France d’en bas », que la majorité de la population soit passée sous silence, que ses préoccupations soient tues, voilà qui nuit manifestement au bon fonctionnement de la démocratie.

Ce constat, vous semblez le partager. Dans un entretien à La libre Belgique (15/09), vous regrettez, ou redoutez, « l’entre-­soi », « la coupure avec le réel », « la monomanie sur la parole des artistes », et vous invitez à « entendre l’époque ».

Tel est également notre souhait.
Nous ne désirons pas mener une lutte contre France Inter, mais bien pour France Inter – pour que sa voix demeure ou redevienne vivante, pour qu’on y entende la France dans sa diversité.

C’est pourquoi, dès sa fondation, avant même que ne soient distribués des tracts, animées des réunions publiques, montées des actions, notre collectif tient à vous adresser cette lettre : plutôt que d’entamer une lutte stérile, camp contre camp, peut-­être pourrions-­nous nouer ensemble un dialogue fertile. Sommes-­nous d’accord ou non sur le diagnostic ? Quelles solutions proposez- vous ? Comme remède, nous suggérons, a minima, la présence d’émissions quotidiennes de reportage et de critique sociale.

L’échange, même dans le débat, est permis.

Nous sommes donc à votre disposition pour vous rencontrer, dès que possible. Vous pouvez nous contacter au ………………… ou à l’adresse mail ……………

Une campagne publicitaire avait pour slogan, il n’y a pas si longtemps : « France Inter, la vigilance ». Vous pouvez simplement compter sur notre vigilance, d’auditeurs attentifs.

Vous remerciant pour votre attention,

Bien à vous,



Source : http://delairafranceinter.ouvaton.org/

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