Contre La Manif pour Tous,
contre le Collectif pour le respect de la personne - Contre la reproduction artificielle de l’humain
samedi 4 octobre 2014 par Alexis Escudero & Pièces et main d’oeuvre
Dimanche 5 octobre 2014, la Manif pour Tous défile contre « la marchandisation de l’humain ».
Mardi 7 octobre, le CoRP, rassemblement d’intellectuels de gauche opposés à la « gestation pour autrui » (GPA), nous convie à un débat sur « Le marché de la maternité et des enfants » à l’Assemblée nationale.
Deux événements également trompeurs, deux mouvements également hypocrites.
Dimanche 5 octobre 2014, la Manif pour Tous défile à Paris et Bordeaux contre « la marchandisation de l’humain ». En fait, contre la (GPA), et la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes. En dépit de la récupération du vocabulaire anti-capitaliste et écologiste, la Manif pour Tous n’a jamais protesté contre la marchandisation du vivant, dont elle s’accommodait fort bien jusqu’à la loi sur le mariage gay. L’entourloupe est facile : par son silence coupable et son soutien à la reproduction artificielle de l’humain, la gauche laisse le monopole de la critique à ces pseudo-ennemis du marché de la reproduction.
Comme la Manif pour Tous et la droite, la gauche soutient la PMA pour les couples hétérosexuels infertiles. Du PS aux Verts et au Front de gauche, du gouvernement Valls au Collectif pour le respect de la personne (CoRP), nulle opposition à l’artificialisation de la procréation . Le CoRP, qui nous convie à sa réunion d’information sur « Le marché de la maternité et des enfants », le 7 octobre 2014 à l’Assemblée nationale, et lance des pétitions contre la pratique des mères porteuses, s’abstient de critiquer la PMA. Ce qui lui permet de réunir les signatures de Jacques Testart et de René Frydman, coupables de la première fécondation in vitro. FIV sans laquelle aucune GPA n’est possible.
Manuel Valls : « Contrairement à la GPA, qui est et sera prohibée parce qu’elle instaure une commercialisation de l’humain, la PMA n’est pas interdite aux couples hétérosexuels rencontrant des problèmes médicaux. Elle n’est en revanche pas ouverte aux couples de même sexe. (…) Nous n’avancerons pas plus loin sur cette question tant que nous n’aurons pas l’avis du Comité consultatif national d’éthique. » Mais, le fait accompli, les enfants conçus par PMA à l’étranger par des couples de lesbiennes mariées seront reconnus en droit sur le sol français. Sur ces questions, la gauche ne recule que pour mieux sauter.
Nicolas Sarkozy : « Il faudra inscrire dans la constitution des verrous juridiques pour réserver la PMA aux couples hétérosexuels infertiles et interdire complètement la GPA (...). Jamais je n’accepterai la marchandisation de l’enfant. » (Le Figaro Magazine)
Trop tard, Sarkozy, Valls, La Manif pour Tous, le CoRP : la marchandisation de l’enfant commence avec la procréation médicalement assistée.
Fermons les banques de sperme et d’ovules
Dans le supermarché mondialisé de la reproduction humaine, la loi de l’offre et de la demande fixe le cours de l’ovule, du sperme, et des actes médicaux. Un marché de plusieurs milliards de dollars. Chez Cryos Bank, leader mondial, le sperme est livré en 24 heures, moyennant 500 à 2 000 €. Aux États-Unis, un ovule coûte entre 2 500 et 50 000 $, selon vos exigences. Des catalogues en ligne offrent un choix de fournisseuses en fonction de critères toujours plus précis. Des centaines de jeunes Françaises vendent leurs ovules chaque année en Espagne. Des milliers de couples pratiquent des PMA dans des cliniques privées d’Espagne, d’Ukraine ou de Belgique.
Contre la marchandisation de l’humain, fermons les supermarchés de matière première reproductive.
Stoppons la stérilisation chimique de la population
Le marché de la reproduction croît avec l’effondrement de la fertilité humaine. Diminution de la qualité du sperme, augmentation des malformations génitales et de l’incidence du cancer des testicules, troubles de la fonction ovarienne, de l’implantation utérine après fécondation et de la gestation. Des ravages dûs à la société industrielle : stress, tabagisme, sédentarité, et surtout empoisonnement par les perturbateurs endocriniens et polluants reprotoxiques (pesticides, hormones de synthèse, PVC, phtalates, bisphénol A). Déjà près d’une femme sur 10 doit recourir à la PMA.
Les pseudo-opposants à la « marchandisation de l’humain » se gardent bien d’énoncer cette évidence : le capitalisme détruit nos facultés naturelles et gratuites pour nous les revendre sous une forme artificielle et payante. Dépossédés de notre capacité à nous reproduire, nous sommes soumis à une technocratie en blouse blanche : médecins, inséminateurs, biologistes et généticiens. La procréation humaine est une industrie soumise à la guerre économique.
Contre la reproduction artificielle, fermons les usines qui nous détruisent.
Non à l’homme sélectionné et augmenté
Qui dit fécondation in vitro, dit diagnostic pré-implantatoire (DPI). Les embryons produits par PMA sont testés et triés génétiquement avant d’être implantés. Sur le marché du bébé, l’eugénisme est dans la pipette. Avec le DPI, soyez designers de votre progéniture : choix du sexe, bilan sanitaire, etc. Au Fertility Institute de Los Angeles, 700 des 800 bébés de riches fabriqués chaque année ont des parents fertiles, avides de choisir leur enfant sur critères génétiques.
Laurent Alexandre, PDG de DNAvision, leader européen du séquençage ADN : « Comment empêchera-t-on des parents de préférer des enfants aux yeux bleus ou plus doués que la moyenne ? L’étude du câblage neuronal du fœtus permettra de connaître les variants génétiques qui favorisent l’intelligence. Les parents pourront être tentés de supprimer les fœtus à potentiel intellectuel limité. »
Miroslav Radman, directeur de l’unité Inserm "Génétique moléculaire évolutive et médicale", membre de l’Académie des sciences : « Il va bien falloir se poser la question de l’homme transgénique ».
L’« homme transgénique », hybridé d’implants technologiques, « augmenté » de facultés nouvelles pour dominer la compétition de tous contre tous, est le projet totalitaire porté par les transhumanistes. La reproduction artificielle de l’humain est l’outil premier de la fabrique de l’Homme nouveau, de cette race supérieure dont ils espèrent accoucher.
Avec la généralisation du diagnostic pré-implantatoire, les inégalités économiques se doublent d’inégalités biologiques. Les riches profitent des meilleurs outils de sélection ; les pauvres seront les chimpanzés du futur. Les militants de gauche réclameront sûrement un service public de l’eugénisme pour toutes et tous, comme ils défendent déjà une « GPA éthique et responsable ». Des bébés labellisés « commerce équitable ».
Il ne peut y avoir de croissance infinie dans un monde fini. Dans un monde surpeuplé, épuisé par la société industrielle, nous n’avons pas besoin d’enfants à tout prix. L’injonction sociale à la maternité/paternité rend plus insupportable encore le fardeau de l’infertilité. Faire des enfants n’est ni un droit, ni une obligation. Donnons des parents d’adoption aux enfants orphelins.
Pour les transhumanistes et les collabos du techno-totalitarisme, l’humain est l’erreur que la technologie corrige. Nous, luddites et libertaires, refusons l’hybridation avec la machine et la reproduction artificielle. Nous préférons notre imperfection humaine, d’animaux sociaux.
Brisons les machines.
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