Illustration anonyme
Dans l’œil de Télérama
En France,
la bétonisation fait de la résistance
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La fin de la France moche, on l’espérait, mais ce n’est pas pour demain.
Comme l’a relevé Le Monde
du 8 mai, un rapport publié fin avril par un organisme public nommé
Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement,
la mobilité et l’aménagement) constate que 20 000 hectares de forêts ou
de terres agricoles, soit deux fois la surface de Paris intra-muros,
ont disparu dans notre pays sous le bitume des parkings, le parpaing des
lotissements et la tôle des hangars.
Or, 2022 est la première année
d’application de la loi Climat et résilience de 2021, qui vise à
diminuer de moitié l’artificialisation des sols d’ici à 2031, pour
arriver à zéro en 2050.
Il va donc falloir passer de 20 000 hectares bétonnés à 10 000 mille en quelques années.
L’enjeu est de taille, car dans certaines régions, comme la Bretagne, la périphérie des villes finit par s’étendre à l’infini, créant une banlieue continue et uniforme qui détruit la biodiversité autant que la sociabilité. Sans parler de la laideur, mais c’est là un jugement subjectif.
Il faut pourtant croire que certains aiment subjectivement ce paysage taillé pour la bagnole, symbole, comme l’a dit notre président, de la culture française.
Quel plaisir, en effet, de détruire un chemin creux, de bétonner une prairie, de grillager une zone d’activités.
Quoi de plus enviable que de prendre sa voiture garée contre sa maison cubique et de slalomer d’un rond-point à l’autre pour se rendre au supermarché acheter des salades gorgées de pesticides, en s’arrêtant au passage dans un fast-food pour savourer un succulent burger ?
Il reste encore des élus attachés à défendre et à étendre ce mode de vie.
Mais qu’ils l’assument donc, et ne viennent pas se plaindre de la sécheresse, des inondations, de l’eau en bouteille polluée et du prix de l’essence.
Il va donc falloir passer de 20 000 hectares bétonnés à 10 000 mille en quelques années.
L’enjeu est de taille, car dans certaines régions, comme la Bretagne, la périphérie des villes finit par s’étendre à l’infini, créant une banlieue continue et uniforme qui détruit la biodiversité autant que la sociabilité. Sans parler de la laideur, mais c’est là un jugement subjectif.
Il faut pourtant croire que certains aiment subjectivement ce paysage taillé pour la bagnole, symbole, comme l’a dit notre président, de la culture française.
Quel plaisir, en effet, de détruire un chemin creux, de bétonner une prairie, de grillager une zone d’activités.
Quoi de plus enviable que de prendre sa voiture garée contre sa maison cubique et de slalomer d’un rond-point à l’autre pour se rendre au supermarché acheter des salades gorgées de pesticides, en s’arrêtant au passage dans un fast-food pour savourer un succulent burger ?
Il reste encore des élus attachés à défendre et à étendre ce mode de vie.
Mais qu’ils l’assument donc, et ne viennent pas se plaindre de la sécheresse, des inondations, de l’eau en bouteille polluée et du prix de l’essence.
Source : newsletter de Télérama du 10 mai 2024
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