Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle précieuse.
NOTRE DAME DES LANDES (44) :
Enraciner l’avenir
Source : ZAD.nadir.org et médias
novembre 2018
Et ailleurs : La plaine à Marseille (13) - Bure (55) – Utrecht (Pays bas) – Amassada (12) – GCO / Strasbourg (67) – collectif Mauvaise troupe : squat d’Errekaleor à Gasteiz (Pays basque espagnol) / antigazoduc en Calabre (Italie) / No Tav au Val de Suza (Italie) – Roybon (38) – Landivisiau (29) - Beynac (24) – gilets jaunes à Lachamp (43) -
ZAD de NDDL - 44
Infos du 5 au 11 novembre
Lundi
5 novembre
AG
du mouvement : c’est mardi prochain !!!.
On avait oublié de le mettre dans l’agenda, mille excuses !
on vous attend nombreu.se.s, à 20H30 à la Wardine
Jeudi
8 novembre
Toutes nos excuses pour ce long silence : ce n’est pas qu’on ne pense pas à vous, juste qu’on a été pris.e.s dans d’autres choses.
Voir l’article d’agenda ici
Surtout,
certains comités ou groupes commencent déjà à envoyer des
propositions de chansons pour donner de la voix ensemble !
N’hésitez pas à envoyer toutes vos propositions de paroles,
poèmes, contes et autres compositions pour que résonnent les
c(h)oeurs des malfaiteur-e-s !
Site :
noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org
Vendredi
9 novembre
Salut zad nadir,
Alors
voilà deux évènements que ce serait cool de publier. C’est deux
évènements différents mais qu’on veut lier, un à la ZAD le 30
novembre et le lendemain 1er décembre à Rennes pour la
commémoration du meurtre de Babacar par la police :
► Le lendemain on vous invite au rassemblement commémoratif du meurtre de Babacar Gueye par la police au quartier Maurepas à Rennes :
Infos du 12 au 18 novembre
Mardi
13 novembre
► Jardin des ronces
Des
nouvelles du jardin des ronces ! Oyé ami-e-s du jardin des
ronces
Malgré
un temps plus que maussade les 6 et 7 octobre dernier, la magie du
Jardin des Ronces et la richesse du programme ont fait de notre
nouveau festival ’Ô s’courges !’ un beau succès. Merci
aux plusieurs centaines de personnes qui ont bravées la pluie et le
froid !
Les
festivités passées, la vie du jardin reprend tranquillement.
Poireaux, navets, radis d’hiver, et autres choux profitent des
quelques pluies, encore trop rares. Paillage et engrais verts ont
quant à eux pris place pour préparer les zones de culture pour le
printemps prochain. Pour nous aider dans nos activités potagères,
nous faisons un appel à don : nous recherchons des rejetons de
framboisiers pour augmenter la surface de cette culture ! Aussi,
pour puiser l’eau du puits, nous sommes à la recherche d’une
corde d’au moins 10 mètres de long, et de diamètre d’environ 3
ou 4 cm !
Nous
profitons de cette newsletter pour vous transmettre deux émissions
de radio diffusées sur JET FM au sujet du jardin, et de la lutte que
nous menons contre le projet urbain des Gohards !
Lien
Emission La quotidienne : Visite du Jardin des Ronces à Nantes
Lien Emission La quotidienne : 2 visions du monde celle de la
Métropole et celle du collectif
Le
repos potager hivernal sera d’ailleurs pour nous l’occasion de
prendre le temps de mieux organiser notre résistance. N’hésitez
pas à nous contacter si cela vous intéresse !
Roncièrement,
Le collectif des ronces
Jeudi
15 novembre
Occupation de la DDTM en cours.
Ce
matin à 10h, la délégation avait rdv avec des représentants de l'état et de la DDTM, il n y a aucune avancée dans les discussion
hormis les mêmes soit-disant promesses des mois passée.
Mais une très bonne ambiance sur le parvis ou environ 200 personnes sont venues, une petite AG a eu lieu à l’intérieur pour voir ce qui se passait pour la suite.
on
est encore là, venez nous rejoindre !!!!
10
bd gaston Serpette à Nantes, pas loin du parc de procé.
14h45min
DDTM toujours...
Etant donné le manque d’avancement, l’occupation de la DDTM continue. quelques personnes sont montées dans les étages pour interpeler les employés de la DDTM et échanger avec elleux, sur ce que serait un vrai diagnostic foncier et leur demander de participer.
Infos du 19 au 25 novembre
Vendredi
23 novembre
►Punchline du jour
"En
3 jours, on recense presque autant de blessés parmi les forces de
l’ordre qu’en 3 mois lors de l’évacuation de
Notre-Dame-des-Landes."
►Pour rappel, a suivre le bulletin d’adhésion de l’asso "poursuivre ensemble en attendant l’arrivée du site internet. Des infos supplémentaires ICI
Infos du 26 au 30 novembre
Lundi
26 novembre
►Vidéos & Images :
La
ZAD, un dessein en plans. Un livre de photos et d’architecture sur
Notre-Dame-des-Landes s’attache à illustrer la logique des
constructions dans la zone à défendre.
►Violences policières :
Vidéo
- Pour Babacar Gueye Ni oubli, ni pardon - Appel à la marche du 1er
décembre à Rennes
Nous
vous envoyons un mail de rappel pour venir en soutien à Awa Gueye et
à ses proches pour commémorer la mémoire de son frère Babacar
Gueye le samedi 1er décembre à 13h12 à Maurepas, quartier
populaire du nord de Rennes.
Vidéo
d’appel à la marche en la mémoire de Babacar Gueye
A DIFFUSER LARGEMENT - MERCI Le Collectif Vérité et Justice Pour
Babacar Gueye
Le blog du Collectif - La page Facebook du Collectif
►Chantier verger - Arbres à donner : On a une trentaine d’arbres fruitiers à donner de notre pépinière. Ce sont principalement des pommiers et des pruniers pas greffés qui sont devenus trop grands pour leur emplacement, mais il y a aussi des greffés. Dimanche on va les déterrer, donc n’hésite pas à passer les chercher dimanche, ou sinon à nous envoyer une message à racinespourlouest riseup.net
Mercredi
28 novembre
►Contre les grands projets :
Amazon ?!
Un appel lancé par le groupe Ariaa, Association des riverain.e.s
inquièt.e.s par l’Arrivée d’Amazon, pour se retrouver et
s’organiser contre la future installation d’Amazon à
Grandchamp-des-Fontaines. Le 14 décembre à NDDL.
AILLEURS
Infos du 1er au 4 novembre
Lundi 1er novembre
À
La Plaine, le mur de la honte
Après la mobilisation massive et pacifique des Marseillais pour défendre un centre-ville populaire le 20 octobre, une réponse policière démesurée est intervenue.
Les
citoyens résistant à cette requalification de La Plaine ont
plusieurs fois subi une répression injustifiée. S’entêtant, la
SOLEAM a annoncé lors de sa conférence de presse l’édification
d’un mur de plus de 2 m de haut entourant toute la place pendant la
durée des travaux. Ce délire coutera 390 000 euros aux Marseillais,
sans compter le coût de la mobilisation des forces de police ou
d’une campagne de communication discutable notamment sur l’état
sanitaire des arbres abattus.
La
France Insoumise condamne la disproportion des moyens utilisés. Nous
déplorons que la seule réponse officielle soit la construction d’un
mur, symbole de fermeture et d’indifférence glacés envers une
partie des habitants qui subissent ces travaux contre leur volonté.
Les pouvoirs locaux se sont montrés incapables d’écouter les
forains, les commerçants ou les citoyens, qui se sont tous mobilisés
contre la façon dont la rénovation de la place la plus emblématique
de Marseille était conduite.
La
France Insoumise demande la réouverture immédiate du dialogue et le
retrait des blocs de béton. Nous nous joignions aux riverains pour
une autre rénovation au service des habitants avec des moyens de
transports et de parking permettant d’anticiper la piétonisation,
pour l’arrêt de l’abattage des arbres, et le maintien de la vie
du quartier et du marché pendant les travaux.
Communiqué
de presse de Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône
Vendredi
2 novembre
Les
travaux de l’Andra près de Bure menacent
la tenue du débat public
sur les déchets radioactifs
Dans la Meuse, l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs réalise des travaux en des points stratégiques de Cigéo, son projet d’enfouissement. Problème : l’agence n’a reçu aucune autorisation pour Cigéo, dont la pertinence doit être discutée lors du prochain débat public sur les déchets radioactifs. La Commission nationale du débat public s’en inquiète, révèle Reporterre.
L’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs, l’Andra, cherche-t-elle à escamoter le débat public ? Depuis plusieurs semaines, engins et travailleurs du bâtiment ont été aperçus dans la Meuse. Plus précisément, ils ont été vus dans au moins quatre endroits du passage de la future voie ferrée destinée aux wagons de déchets radioactifs en direction du centre d’enfouissement de Bure. Pour les opposants à ce projet de poubelle nucléaire, ces travaux constituent un nouveau « passage en force » de l’Agence pour faire accepter le projet Cigéo, alors même qu’un débat public sur les déchets nucléaires doit permettre d’ici quelques mois de questionner la faisabilité et l’utilité d’un tel projet.
L’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs, l’Andra, cherche-t-elle à escamoter le débat public ? Depuis plusieurs semaines, engins et travailleurs du bâtiment ont été aperçus dans la Meuse. Plus précisément, ils ont été vus dans au moins quatre endroits du passage de la future voie ferrée destinée aux wagons de déchets radioactifs en direction du centre d’enfouissement de Bure. Pour les opposants à ce projet de poubelle nucléaire, ces travaux constituent un nouveau « passage en force » de l’Agence pour faire accepter le projet Cigéo, alors même qu’un débat public sur les déchets nucléaires doit permettre d’ici quelques mois de questionner la faisabilité et l’utilité d’un tel projet.
Dans
un courrier daté du 2 août 2018 que Reporterre
a
pu consulter, la
présidente de la Commission nationale du débat public, Chantal
Jouanno, a d’ailleurs fait de la mise en retrait de l’Andra
une condition sine
qua non
de la tenue du débat : « Un
principe fondamental du débat public est que le maître d’ouvrage
s’abstienne de prendre toute décision durant ce temps de
concertation »,
a -t-elle insisté. Mme Jouanno a demandé expressément que
« la
concertation autour de la ligne ferroviaire »
ainsi que « les
opérations de défrichement, d’installation de clôtures ou de
forages »
nécessaires à l’étude d’impact global n’aient pas lieu en
même temps que le débat public.
- Dans sa lettre au ministre, Chantal Jouanno écrit : « Un principe fondamental du débat public est que le maître d’ouvrage s’abstienne de prendre toute décision durant le temps de la concertation ».
Pour
réaliser Cigéo, l’Andra devrait en effet réhabiliter une
ancienne voie de chemin de fer, la « ligne
027000 »,
afin de relier la ligne Paris-Strasbourg au centre d’enfouissement.
Cette section de 40 kilomètres partirait de la gare de
Nançois/Tronville jusqu’à la « zone
descenderie »,
sur le territoire de Saudron, près de Bure, traversant plusieurs
villages, dont Ligny-en-Barrois, Tréveray, Horville ou
Gondrecourt-le-Château. Lors
d’une réunion d’information organisée par l’Andra sur ce
sujet en septembre dernier, David Mazoyer, le directeur du centre
Meuse-Haute-Marne de l’Andra, est resté évasif quant au nombre de
colis radioactifs qui emprunteraient ce chemin de fer ainsi que sur
la distance entre la voie et les habitations, « très
variable ».
Le premier train de déchets serait prévu à l’horizon 2030, mais
des wagons transportant le matériel nécessaire aux travaux de
construction du projet pourraient arriver dès… 2020.
- La ligne 027000, section de 40 kilomètres qui partirait de la gare de Nançois/Tronville jusqu’à la « zone descenderie », sur le territoire de Saudron, près de Bure, traversant plusieurs villages, dont Ligny-en-Barrois, Tréveray, Horville ou Gondrecourt-le-Château.
Compte tenu des délais très
courts annoncés, l’Andra a-t-elle décidé de prendre de l’avance
sur les travaux, alors que le projet Cigéo ne bénéficie à l’heure
actuelle d’aucune autorisation ? C’est ce que laissent à
penser différents chantiers entrepris depuis le printemps. D’abord
à Horville-en-Ornois, où des riverains ont constaté des travaux de
déblaiement d’un chemin qui longe cette voie ferrée. « Quand
nous avons demandé aux ouvriers ce qu’ils faisaient, ils nous ont
répondu qu’il s’agissait d’aménager le chemin de promenade
pour les habitants, en accord avec la mairie, a indiqué un
habitant qui préfère garder l’anonymat. Mais cela pourrait
aussi permettre d’amener des engins. »
Depuis
cet été, Jean-François Bodenreider, kinésithérapeute établi à
Gondrecourt-le-Château, a également observé des mouvements dans sa
commune. « Nous
avons vu plusieurs camions entrer et décharger des matériaux dans
l’ancienne usine de meubles »,
a-t-il expliqué à Reporterre.
L’Andra a acheté cette friche industrielle, située
stratégiquement près de la future voie ferrée, en 2013, et obtenu
un permis de démolir en août dernier. Dans
un communiqué publié mardi 30 octobre, l’Agence a
indiqué qu’il s’agissait là d’une « deuxième
phase de travaux »
visant à déconstruire « des
bâtiments techniques qui menacent de tomber en ruine ».
Quant à la fonction du site, « c’est
une annexe du laboratoire qui sert à entreposer du matériel et à
conserver des échantillons de roche (carottes) issus de différentes
campagnes d’investigations géologiques »,
a précisé l’Andra. Rien à voir donc avec le chemin de fer…
Des coïncidences suffisamment troublantes pour inquiéter les opposants
Cependant,
toujours à Gondrecourt-le-Château, l’Andra a commencé à évacuer
un ancien dépotoir à proximité des rails. « Si cette
décharge se situe sur l’éventuel tracé de la future voie ferrée,
cette opération ne préjuge pas des autorisations futures propres à
la liaison ferroviaire et contribue, indépendamment de Cigéo, à la
résorption d’un site pollué et à une amélioration de
l’environnement local », écrit-elle dans son communiqué.
D’après Jean-François Bodenreider, le conseil municipal aurait
demandé à l’Agence d’effectuer ces travaux de nettoyage « afin
d’économiser quelques dizaines de milliers d’euros, vu que
l’Agence aurait dû de toute façon le faire pour aménager le
chemin de fer ».
|
Enfin,
deux habitants de Bure et des alentours ont confirmé à Reporterre
la venue d’agents de l’Andra mi-octobre devant l’ancienne gare
de Luméville-en-Ornois, aujourd’hui occupée par des opposants.
« Ils
sont venus à plusieurs et des géomètres ont réalisé des mesures,
a expliqué l’un d’eux, qui souhaite rester anonyme afin d’éviter
la répression. Mais
nous n’avons pas su s’il s’agissait d’une nouvelle
provocation ou de travaux en lien avec la future ligne ferroviaire. »
Fin septembre, des agents de l’Andra accompagnés de gendarmes
mobiles s’étaient déjà rendus près de l’ancienne gare,
entrainant
des tensions et trois gardes à vue.
Pris
isolément, tous ces événements pourraient passer pour
anecdotiques, « des
chantiers dans le cadre de la gestion de notre patrimoine foncier et
immobilier »,
comme l’a indiqué l’Andra. Sauf que ces travaux semblent se
multiplier depuis plusieurs mois, et qu’ils ont tous eu lieu à
proximité directe de la future voie ferrée. Des coïncidences
suffisamment troublantes pour inquiéter les opposants. « La
voie de chemin de fer est une étape particulièrement importante que
l’Andra tente de franchir en 2019,
ont-ils écrit sur
leur site. Il
est donc urgent et nécessaire de lutter contre les travaux tant que
ceux-ci n’en sont qu’à leur début, d’autant plus que, sans
cette voie, le projet dans son ensemble ne peut aboutir. »
Quant
à la Commission nationale du débat public, restée jusqu’ici
silencieuse, elle suit de très près les manœuvres des pelleteuses
de l’Andra. Qui, si elles se continuent, pourrait remettre en cause
le débat public.
Des documents liés au projet d’enfouissement Cigéo
piratés en juin
Des documents « confidentiels, mais pas si sensibles », en lien avec le site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse), ont été piratés en juin, selon Le Monde qui a enquêté avec des médias allemands.
L’attaque
a été portée dans la nuit du 10 au 11 juin contre une société
française, Ingérop, qui fait partie des prestataires travaillant au
projet Cigéo de stockage en profondeur des déchets nucléaires à
Bure, via un courriel envoyé aux 1.700 salariés du groupe, relate
le journal dans son article mis en ligne jeudi 1er novembre.
Basée à Rueil-Malmaison, la société Ingerop, qui se présente
comme un « groupe d’ingénierie technique », n’a
pas pu être jointe par l’AFP.
Le
courriel de provenance inconnue évoquait des « actions
diverses visant votre entreprise et les personnes impliquées dans le
projet Cigéo » et appelait les salariés à transmettre
toutes les informations confidentielles à leur disposition sur le
projet Cigéo à une adresse électronique prétendument sécurisée.
Dix jours plus tard, des documents ont commencé à être mis en
ligne, concernant non seulement le site de Bure mais également la
centrale nucléaire de Fessenheim, et des centres pénitentiaires
français, ajoute le journal en précisant toutefois que les éléments
publiés sont « confidentiels, mais pas si sensibles ».
Malgré les enquêtes menées en France et en Allemagne, notamment
par la section du Parquet de Paris spécialisée sur la
cybercriminalité en coopération avec le parquet de Cologne, les
hackers n’ont toujours pas été identifiés, selon le journal.
Samedi
3 novembre
GCO :
200 élus appellent Emmanuel Macron
à rencontrer les grévistes de la faim
Dans la soirée du dimanche 4 novembre, le président de la République est attendu en compagnie son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier à un concert de l’orchestre symphonique de l’Académie supérieure de Strasbourg à la Cathédrale. Cet événement marquera le début des célébrations du centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale.
À
l’occasion de cette venue en Alsace, 200 élus locaux de tous bords
politique interpellent le chef de l’État sur le Grand
contournement ouest (GCO) de Strasbourg, un projet d’autoroute de
24 kilomètres. L’appel a vocation à s’étendre à d’autres
élus nationaux dans la journée de samedi.
Les
signataires demandent demandent à ce que le chef de l’État
rencontre les grévistes de la faim opposés au projet. Ce samedi
3 novembre représente le treizième jour de jeûne pour 9
d’entre eux. Le plus âgé, Jean-Jacques Pion, 79 ans, s’est
arrêté à la demande d’un médecin. Ils demandent un moratoire du
projet, le temps de ré-analyser les prévisions de trafic.
Un
rassemblement des opposants est prévu dimanche à 15h place de
l’Étoile.
•
Texte de l’appel des élus :
« Le
22 octobre 2018, 10 femmes et hommes ont entamé une grève de
la faim pour demander un moratoire sur le Grand Contournement Ouest
de Strasbourg et la remise à plat du dossier. Après 12 jours de
jeûne, leurs demandes à l’Elysée restent sans réponse.
Alors
que les experts pour le climat (GIEC) ont une fois de plus tiré la
sonnette d’alarme,
Alors
qu’Emmanuel Macron déclarait le 16 octobre la nécessité de
« faire des choix clairs et profonds pour changer notre manière
de produire, de nous déplacer (…), »
Nous,
élu.e.s d’Alsace et du Rhin supérieur, appelons le Président de
la République à accepter une rencontre avec les grévistes lors de
sa venue à Strasbourg ce dimanche 4 novembre. »
Dimanche
4 novembre
►La
connerie des aménageurs n’a pas de frontières, notre solidarité
non plus !! On envoie du bocage tout
notre soutien aux occupant.e.s du Marais, forêt d’Utrecht, au Pays
Bas, qui ont été expulsé vendredi dernier.
Infos du 5 au 11 novembre
Jeudi
8 novembre
►Amassada
(Aveyron) : pique-nique
des "malfaiteurs"
ce samedi 10 novembre
Bonjour,
nous vous invitons à un pique-nique des "malfaiteurs" ce samedi 10 novembre à 12H sur le chantier éolien.
nous vous invitons à un pique-nique des "malfaiteurs" ce samedi 10 novembre à 12H sur le chantier éolien.
Il s'inscrit dans le cadre de la journée nationale de soutien à Bure. Il sera ausi pour nous l'occasion de montrer clairement que malgré ce que veulent faire croire certains élus, les projets industriels sont loins de faire l'unanimité.
Voici le texte d'appel à cette journée en pj. Merci de le relayer le plus rapidement et le plus largement possible et à samedi !!!
Aprés le pique-nique se tiendra à Saint-Affrique à la salle Caylus à 20h30 une réunion du comité de soutien à Bure.
Certains d'entre vous ont reçu les courries d'indemnisations de la part de RTE, nous vous conseillons de répondre à ses courriers en refusant la proposition.
On vous souhaite une bonne semaine depuis La Plaine occupée !
PIQUE-NIQUE
DES MALFAITEURS
SAMEDI
10 NOVEMBRE À 12H
SUR
LE CHANTIER ÉOLIEN DE CRASSOUS (12)
Le 14 novembre
prochain se tiendra à Nant (12) une énième réunion servant de
propagande sur les énergies renouvelables et leur « capacité »
à dynamiser les territoires.
Mr Fauconnier,
Maire de Saint-Affrique, Président du Parc Naturel Régional des
Grands Causses , ardent défenseur du projet de transformateur à St
Victor et du parc éolien de Crassous y sera présent. Ce sera pour
lui l’occasion de s’exprimer sur « l’acceptabilité »
de l’éolien industriel dans la région. Ce personnage continue de
fabriquer son image de Mr Propre en affirmant haut et fort, sans
honte, que la population accepte très bien la soi-disant
« transition énergétique ». A en croire ses propos il
n’y aurai pas d’opposition au fait que la région soit vendu aux
promoteurs. Comme si la quasi totalité des projets éoliens n’était
pas contestée. Comme si un collectif (TNE Occitanie) regroupant plus
de 150 associations n’existait pas. Comme si des terres au dessus
de Saint-Affrique n’étaient pas occupées. Mais comment accorder
du crédit à quelqu’un qui d’un coté parle d’écologie et
d’un autre accueille à bras ouvert un Mac Donald dans sa ville.
Peu importe d’où vient l’argent. Toujours l’argent.
Quant à nous,
nous faisons parti de cette multitude de gens qui voyons la vie et
les espaces où nous vivons depuis d’autres points de vue que celui
de l’économie, qui plus est quand elle se prétend « verte ».
Non, nous
n’acceptons pas. Non, nous ne cautionnons pas. Non, nous ne nous
taisons pas.
Nous vous
invitons à venir le faire entendre le 10 novembre à Crassous.
Le 10 novembre est
aussi une date importante en ce qui concerne nos luttes. Depuis Bure
et la résistance contre l’enfouissement des déchets radioactifs,
un appel est lancé pour dénoncer la criminalisation de celles et
ceux qui n’accepte pas. Celles et ceux qualifié d’ « association
de malfaiteurs ». Un appel à organiser partout en France des
« bals de malfaiteurs ». Ce pique-nique se veut
solidaire. Il nous paraît plus qu’important de mettre au grand
jour cet outils de répression que l’État appliquera partout ou
une résistance lui sera opposé.
Lors
de la dernière Fête du Vent à l’Amassada, une camarade Mexicaine
de l’isthme de Tehuantepec
est venue nous parler du projet d’EDF (et oui!) de dresser des
éoliennes sur 4000 hectares. Nous vous laissons imaginer ce que cela
signifie pour les communautés qui habitent et travaillent sur ces
terres. A l’issue de la discussion il a été convenu de mener de
part et d’autre de l’atlantique des actions de solidarité. Nous
vous invitons à venir pique-niquer muni d’un bandana rouge
(symbole de communautés en lutte au Mexique) afin d’exprimer là
aussi notre solidarité totale.
NOUS
SOMMES TOUTES ET TOUS DES MALFAITEURS
SOYONS
NOMBREUSES ET NOMBREUX A LE MONTRER
RDV AU VILLAGE
DE CRASSOUS À MIDI
ET ALLONS
PIQUE-NIQUER ENSEMBLE SUR LE CHANTIER
Vendredi
9 novembre
Les opposants au projet GCO ont manifesté chez Vinci
et au ministère des Transports
Ce vendredi 9 novembre, plusieurs actions non violentes ont été successivement menées afin de dénoncer le projet de « grand contournement ouest » de Strasbourg (GCO), qui menace 300 hectares de terres agricoles et forestières.
Dès
9 h 30, 25 activistes se sont rendus devant le siège du
concessionnaire de la future autoroute, Vinci Constructions, à
Nanterre, afin de déverser des feuilles mortes, symbole des arbres
coupés pour faire place aux travaux. Des mains rouges, encadrées de
l’inscription « coupable + 3 °C »,
ont également été peintes sur le bâtiment. « Ces mains
sont le symbole de l’Appel de Bayonne, qui demandait aux citoyens
de se mobiliser pour le climat. Cette main est celle des citoyens qui
s’opposent pour défendre le climat, et qui désignent les
responsables », explique Félix Deve, porte-parole du
collectif GCO non merci Paris, à l’origine de l’action.
À
midi, c’est à Strasbourg que les militants locaux ont déroulé
des rubans jaunes marqués « scène de crime climatique »
devant une agence du Crédit agricole, le financeur du projet.
De
son côté, le collectif parisien a mené une deuxième action dans
l’après-midi, vers 15 h 30, devant le ministère de la
Transition écologique, qui abrite aussi le ministère des
Transports. Là encore, des feuilles mortes ont été déversées et
des mains rouges apposées.
« L’objectif
était aussi de remettre à Vinci et au ministère les sept rapports
négatifs sur le GCO, ainsi que le rapport du Giec, poursuit
Félix Deve. Ces rapports sont ceux des commissions d’enquête
publique, des services du ministère lui-même et le rapport
Mobilité 21. Ils montrent que le GCO ne permettrait pas de
décongestionner Strasbourg, avec seulement 4 % de report
modal. »
Par
ailleurs, depuis le 22 octobre, dix femmes et hommes sont
en grève de la faim. Cette grève « se
poursuivra jusqu’à l’obtention d’un moratoire,
écrit dans son communiqué le collectif GCO non merci. Cette
prise de décision extrême et dangereuse — unique recours pour
être entendus — doit nous alerter sur l’état de notre
démocratie et l’hypocrisie des pouvoirs publics, qui aiment à
manipuler les objectifs climatiques en les laissant toujours lettres
mortes. »
- Source : GCO Non Merci - Paris et France 3 Grand Est
- Photos : . chapô : devant Vinci Construction (© Clément Tissot). à Strasbourg : capture d’écran France 3 Grand Estsur Reporterre
18
mois de combat durant lesquels les No TAP n’ont pas ménagé leurs
efforts pour stopper les travaux et les arrachages d’oliviers :
presidi, manifestations fleuves, grève générale des commerçants
et sabotages. Ils ont déployé avec célérité tout le savoir-faire
élaboré ces dernières années dans les luttes territoriales. Mais
face à eux, la contre-offensive gouvernementale est elle aussi très
bien rodée. En à peine quelques mois, la zone du chantier a été
militarisée, et de nombreuses amendes ou interdictions de territoire
délivrées par la Préfecture. Le projet, un temps mis en débat,
vient d’être la semaine dernière relancé par le gouvernement
italien.
► Si le gouvernement a tranché sur le TAP, l’avenir du TGV dans le Val Susa est lui encore en débat. Dans ce contexte incertain, les No TAV ont convoqué une assemblée des luttes contre les grands projets nuisibles de tout le pays, le 17 novembre à Venaus. http://www.notav.info/post/venaus-17-18-11-appello-per-unassemblea-nazionale/
Samedi
10 novembre
Une première victoire juridique pour les défenseurs
de la forêt de Romainville
C’est une première victoire juridique pour les opposants à l’abattage des arbres dans la forêt de la corniche des forts de Romainville, en Seine-Saint-Denis. La région Île-de-France avait saisi le juge des référés du tribunal administratif de Montreuil pour demander l’expulsion de militants, qui occupaient, selon elle, le site. Selon l’ordonnance du tribunal, la demande est rejetée.
Sept
personnes avaient été convoquées mercredi 7 novembre au
tribunal, pour avoir, selon la région, occupé le site. Dans son
ordonnance, le juge note que « des opposants au projet
d’aménagement du site en base de loisirs se sont effectivement
introduits à plusieurs reprises sur le chantier pour en perturber
voire en bloquer le bon fonctionnement ». Mais il constate
aussi que « l’instruction du dossier ne fait ainsi pas
apparaître que le site serait encore illégalement occupé par des
opposants à la réalisation du projet », ce qui l’oblige
à rejeter la demande de la région.
►Comme un bruit qui court sur France Inter : la Plaine à Marseille et la forêt de Romainville (93)
https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-10-novembre-2018
Infos du 12 au 18 novembre
Mardi
13 novembre
Contre le GCO, ils et elles poursuivent la grève de la faim
Une « fausse » grève de la faim ? C’est à ces « rumeurs », selon les opposants au « grand contournement ouest » (GCO) de Strasbourg, qu’ont voulu répondre les six grévistes de la faim restants. Non-alimentées depuis 22 jours, deux dames ont perdu près de 15 % de leur poids.
Strasbourg (Bas-Rhin), reportage
Lundi
12 novembre, il restait six grévistes de la faim opposés au
Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg sur les dix qui avaient
entrepris un jeûne de protestation 22 jours plus tôt. Alors que les
travaux ont débuté, ils demandent un moratoire et une médiation
sur le projet d’autoroute payante de 24 kilomètres, le temps
d’examiner les alternatives du collectif GCO Non merci. Ils en
appellent au président Emmanuel Macron.
À
quelques mètres de l’hôtel du préfet de Strasbourg, cinq des
grévistes se sont déshabillés pour montrer les effets sur leurs
corps de l’absence de repas. Cinq et pas six ? Pierre
Rosenszweig, 69 ans, était en train de rejoindre ses homologues en
traversant à pied la place. Les regards étaient portés sur les
grévistes maigrichons et dénudés. Et en se retournant,
journalistes, militants et spectateurs ont découvert les uns après
les autres qu’il était au sol, visiblement à bout de force. Très
vite, les policiers postés derrière les barrières sont venus lui
porter secours. Il a été emmené à l’hôpital de Hautepierre par
les pompiers. Il est tombé et se serait fait mal au dos, rapporte
une militante à ses côtés quelques secondes avant sa chute.
Quant
au quatre qui ont arrêté leur grève, trois l’ont fait pour
reprendre leur activité professionnelle, dont Marc Hoffsess, qui a
travaillé dans les cabinets des dirigeants strasbourgeois jusqu’à
2014 et a
écrit une lettre au président de la République. Le plus âgé
d’entre eux, Jean-Jacques Pion (79 ans) s’est arrêté en suivant
les conseils de son médecin.
Si
les grévistes ont choisi de s’effeuiller, c’est surtout pour
répondre à des « rumeurs », selon lesquelles ils
rentreraient dîner chez eux. Les pouvoirs publics ont en effet un
regard sur leurs activités puisque des agents des services de
renseignements ont effectué des visites à l’Église protestante
où ils sont basés et se reposent.
C’est
par exemple le cas de Christine Ludes, retraitée : « Je
rentre le soir à 21h et je commence ma deuxième vie. Je m’occupe
de ma mère, handicapée. Le matin, je fais encore des courses. »
Les
opposants ont en particulier nommé le secrétaire général de la
préfecture, Yves Seguy, en évoquant une cérémonie pour fêter la
Légion d’honneur de la maire de Holtzheim, Pia Imbs, durant
laquelle il aurait propagé cette rumeur. Contacté, l’intéressé
dément : « J’y étais invité, mais je n’y ai pas
pris la parole. Il n’y a jamais eu de prise de parole publique pour
mettre en doute cette grève. La seule question à ce moment, c’est
à quelle condition ces personnes peuvent sortir de la grève
autrement que par un moratoire, puisque le gouvernement s’y est
opposé. »
D’autres
conversations informelles ont été rapportées aux opposants, sans
pouvoir les circonstancier avec précisions.
Mais
l’essentiel n’est pas là. Outre leurs corps dénudés, les
grévistes ont présenté une attestation médicale signée par six
médecins, qui relève que Rachel Kuhn a perdu 14,5 % de son
poids (8 kilos), tandis que Christine Ludes a perdu 11 kilos (14,2 %
de son poids).
« Ils
sont très affaiblis et fatigués. Malgré tout, ils entament la
quatrième semaine de jeune avec motivation. Les derniers tests
sanguins sont inquiétants pour une des femmes grévistes. Elle
présente un taux de potassium dans le sang trop bas. Cela peut
engendrer des problèmes cardiaques.Le plus grand risque pour les
grévistes, c’est l’arrêt cardiaque surtout pour les quelques
personnes âgées de plus de 60 ans. »
Aurélie
Kuhn, 35 ans, est la plus jeune des grévistes de la faim :
« C’est un sentiment bizarre que d’avoir du mal à
descendre les escaliers, ou devoir s’asseoir dans la salle de bain
pour se brosser les dents. La médecin m’a dit que je ne dois pas
descendre sous la barre des 72 kilos. Et je suis déjà à 70... Mais
cette problématique est tellement énorme que je ne peux pas
m’arrêter là. »
Quant
à Christine Lude, elle s’attendait à une grève longue, mais pas
à se déshabiller un jour : « C’est la première
fois que je suis en bikini. Emmanuel Macron sait qu’il y a cette
grève, il a été interpellé par (la députée LREM ndlr)
Martine Wonner ou des militants dans la rue. Personne n’a pu
faire barrage. »
Lors
de la venue d’Emmanuel Macron à Strasbourg le 4 novembre,
seule une conseillère « territoire » a reçu des
membres du collectif. Les grévistes ont décliné l’invitation,
estimant que ce n’est pas l’interlocutrice qu’ils avaient
demandé, appuyés par 200 élus locaux. Ils n’ont pas eu de
retour depuis.
En
voyant ce tweet, Maurice Wintz, vice-président d’Alsace Nature se
dit étonné que le préfet dise « réitérer » sa
proposition puisque « on n’avait jamais eu de première
proposition ». Gréviste pendant deux semaines, il a repris
son alimentation pour poursuivre ses enseignements en sociologie de
l’Environnement à l’Université, après avoir perdu 12 kilos
(15 % de son poids). Yves Séguy indique de son côté avoir
pris contact avec la pasteur de l’église et reste disposé à
recevoir ou rencontrer les intéressés avec son supérieur.
Sur le terrain, la mobilisation continue
Plusieurs
déboisements ont été empêchés, notamment du côté de Vendenheim
au nord, où quelques dizaines de citoyens s’opposent à tour de
rôle à des déboisements. En l’absence de gardes mobiles, cela
suffit à bloquer les machines. Lundi 12 novembre, c’est la
coupe d’un alignement d’arbres entre Pfulgrisheim et Pfettisheim
qui a été empêché. L’arrêté autorisant ces coupes avait été
suspendu par le tribunal administratif, car signé à tort par le
préfet. Mais le conseil départemental a rédigé un texte qui
autorise à nouveau ces coupes et l’a publié samedi.
Côté
justice, le tribunal administratif de Strasbourg étudiera « sur
le fond » le recours concernant les travaux préparatoires,
en grande partie effectués. Il n’avait pas suspendu ces derniers
en avril 2017.
►No TAV
Des
infos sur la lutte No Tav
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/11/11/20002-20181111ARTFIG00124-mobilisation-en-italie-pour-defendre-le-projet-de-tgv-lyon-turin.php
https://www.ledauphine.com/savoie/2018/11/08/lyon-turin-on-manifeste-samedi-a-turin-avant-une-rencontre-ministerielle-lundi
►Amassada
Des
news de l’Amassada.
Bonjour
à tous !
Le
pique nique de ce samedi fut enthousiasmant, on a décidé de
recommencer samedi prochain le 17 novembre. On se retrouve samedi à
11h30 à l’Amassada. Voir le communiqué ci-joint. On fera la
réunion hebdomadaire dans la foulée.
Nous
signalons ce vendredi 16 à Millau au lieu Petites perspectives
illustrées présentation du livre le pari de L’autonomie, récit
de luttes en Espagne dans les années soixante dix.
A
voir la conférence de Fressoz : La transition, piège à cons.
(Youtube) Le titre est nul, mais la conférence est très
intéressante.
►Des sons de luttes
Émission
#72 Le bras long...
On
retransmet une rencontre qui a eu lieu au Quartier Libre des
Lentillères le 22 septembre dernier, avec Matthias Monroy,
travaillant à l’Institut en Science politique de l’Université
Libre de Berlin.
Cette
rencontre se déroulait dans le cadre d’un infotour autour des
questions de coopération policières européennes à l’encontre de
la gauche radicale. C’est donc un décryptage des stratégies et
agissements policiers contre les activistes que nous écoutons.
Matthias
Monroy trace surtout une cartographie des agissements policiers
européens et produit une analyse des coopérations à l’œuvre
entre États notamment au travers de la répression post G20 de
Hambourg, où la police – malgré un dispositif de 31000 policiers
dirigé par un policier à la retraite habitué aux opérations de
police jugées à posteriori comme illégale – a été battue sur
le terrain.
Elle
tente depuis un an de mettre en œuvre une répression à l’échelle
européenne assez inédite, et se sert de sa « défaite »
pendant le G20 pour organiser de nouvelles coopérations policières…
Bonne
écoute !
►Bure
Récolte
de fonds et lecture antirep
1.
Campagne Bure : Soutenir une œuvre de "malfaisance" ;-)
Oyé,
oyé !
Appel
à solidarité !
Tandis
que les malfaitrices et malfaiteurs dansent et luttent contre le
nucléaire, sa répression et son monde, leurs avocats et avocates
bûchent et s’apprêtent à quelques joutes dans les palais de la
capitale contre élucubrations et entraves de l’ennemi, certes, en
faisant montre de charitable et solidaire militance, néanmoins pour
quelques écus d’une monnaie sonnante et trébuchante...
Il
nous faut donc remplir notre bourse d’œuvre de malfaisance :
A
vot’ bon coeur et grand merci !
Et
n’oubliez point de colporter cette (re)quête par monts et par
vaux !
3.
Communiqué - Contrôle judiciaire contre les opposant.e.s au
projet Cigéo à Bure
Nous
transférons ici ce communiqué de positionnement de la coordination
des associations opposantes à CIGEO et du Réseau Sortir du
Nucléaire au sujet des contrôles judiciaires frappant les mis en
examen de l’instruction pour "association de malfaiteurs".
Après
la vingtaine de "Bals des Malfaiteurs" qui se tiendront
partout en France, et y compris en Allemagne, l’audience devant la
Cour de Cassation se déroulera le 14 novembre à 9h45. Une prise de
parole se tiendra à 10h30, en présence de mis.e.s en examen, de
membres d’associations locales et du Réseau Sortir du Nucléaire.
Communiqué
de presse commun du Réseau "Sortir du nucléaire et de la
Coordination Stop Cigéo - 9 novembre 2018 Contrôles judiciaires
contre les opposant.e.s au projet Cigéo à Bure : la
Coordination Stop Cigéo et le Réseau "Sortir du nucléaire"
dénoncent une atteinte grave aux libertés fondamentales
*Le
14 novembre 2018, la Cour de Cassation examinera le recours formulé
par cinq opposant.e.s au projet Cigéo contre leur scandaleux
placement sous contrôle judiciaire. Celui-ci fait suite à une mise
en examen pour "association de malfaiteurs" en juin 2018.*
*
Nous dénonçons ici un dispositif contraire aux libertés
fondamentales, qui vise à paralyser tout un mouvement de lutte,
celui d’opposition à un mégalomaniaque projet de l’industrie
nucléaire, dont les travaux menacent de commencer à tout moment.*
<http://www.sortirdunucleaire.org/In...> . Ce jour-là, au motif d’une information judiciaire ouverte en juillet 2017 par le juge d’instruction de Bar-le-Duc Kevin le Fur, pour "association de malfaiteurs", quatorze lieux ont été perquisitionnés, des dizaines d’ordinateurs et téléphones saisis, et neuf personnes ont été brutalement arrêtées. Elles ont subi entre 48 et 60 heures de garde à vue. Début septembre et octobre, deux autres personnes ont été arrêtées dans des conditions tout aussi brutales.
La diversité des personnes concernées reflète celle de la lutte contre Cigéo : opposante depuis plus de 20 ans à la poubelle nucléaire, personnes récemment installées à Bure et dans les environs, militant.e.s associatif.ve.s, et même un des avocats du mouvement.
*Au
total, parmi elles, 7 personnes ont été mise en examen pour
"association de malfaiteurs" et placées sous contrôle
judiciaire. Pendant plusieurs années que durera l’enquête
d’instruction, elles n’auront plus le droit "d’entrer en
relation" entre elles et avec les trois autres personnes mises
en cause :* plus le droit de se parler, de se voir, de se
toucher, de se trouver dans la même pièce ou sur le même trottoir.
Elles sont interdites de Bure, Mandres, parfois de plusieurs villages
ou même de l’ensemble de la Meuse et/ou de la Haute-Marne ;
et dans certains cas de sortie du territoire national.
*Ce sont donc
10 personnes investies dans cette lutte qui voient leur vie sociale
impactée et une partie de leurs amitiés interdites.* Passer des
soirées ensemble, participer à un événement, ou même se rendre à
l’enterrement d’un ami commun : autant de moments auxquels
elles doivent renoncer par peur de se croiser.
*Nos
organisations dénoncent une mesure qui, outre ses conséquences
délétères sur la vie privée et affective des personnes, constitue
une atteinte très grave à la liberté d’association, reconnue
comme un droit fondamental dans l’article 20 de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme.* Une grande partie d’entre
elles sont impliquées dans les mêmes structures, qu’il s’agisse
de collectifs, associations de fait, ou d’associations de loi 1901.
En suivant cette mesure absurde, il leur faut maintenant
s’auto-exclure d’échanges et de groupes de travail qui leur
tenaient à coeur pour éviter d’entrer en contact.
*Du
fait de ces mesures injustes et perverses, le fonctionnement interne
de nos associations et collectifs se voit lourdement entravé. *
L’organisation des échanges, tout comme la tenue de réunions,
relèvent maintenant du casse-tête. Deux administratrices du Conseil
d’Administration du Réseau "Sortir du nucléaire" ne
peuvent plus se parler sans prendre le risque de la détention
préventive : comment tenir des réunions dans ces conditions ?
La même paralysie plane sur les réunions de la Coordination Stop
Cigéo, de nombreux autres groupes de travail, juridique notamment,
et de toute forme d’organisation collective dans les assemblées de
lutte et les réunions des différentes composantes. En interdisant à
10 personnes de se voir, c’est sur l’ensemble du mouvement que
pèse cette chape de plomb, cette menace d’être le ou la prochaine
à subir le même sort.
*Lutter
contre cette criminalisation c’est directement lutter contre CIGEO.
Nous soutenons la démarche des personnes qui contestent ce contrôle
judiciaire. Après un refus en appel le 22 août 2018, la Cour de
cassation doit se pencher sur leur cas le mercredi 14 novembre. Nous
appelons à mettre fin à ces mesures absurdes et liberticides.*
L’audience
aura lieu à 9h45 en présence de mis.e.s en examen et sera suivie
d’une prise de parole lors d’un point presse devant la Cour à
10h30.
*Contact
presse :* Angélique Huguin (pour le Réseau "Sortir du
nucléaire") - 06 88 27 16 06
Juliette
Geoffroy (pour le CEDRA) - 06 50 69 72 61
*Chargée
de communication :*
Charlotte Mijeon (Réseau "Sortir du
nucléaire") - 06 64 66 01 23
Gaspard d’Allens est relaxé à Bar-le-Duc
Le
militant écrivain Gaspard d’Allens a été relaxé des charges
dont il était accusé. C’est la décision qu’a annoncé mardi
13 novembre le tribunal de Bar-le-Duc (Meuse). Gaspard d’Allens
avait été jugé le 16 octobre sans
même avoir été prévenu, pour des actes supposément commis
lors d’une action de résistance contre des bulldozers de l’Andra
en janvier 2017.
D’autres
activistes étaient également poursuivis. L’une a été également
relaxée, deux ont été condamnés à des amendes de 450 € et 150
€ pour « outrages » à policiers, et un autre à trois
mois de prison avec sursis.
Source :
Reporterre
Mercredi
14 novembre
►Roybon
Bonjour,
Il
y a une semaine se tenait l’audience devant le Conseil d’État
durant laquelle Le rapporteur public a conclu au rejet du dernier
recours de Pierre & Vacances à propos du projet de Center Parcs
à Roybon. L’autorisation préfectorale « loi sur l’eau »
avait été annulée en première instance à Grenoble puis en appel
à Lyon.
En
attendant le jugement que devrait donner les magistrats d’ici
quelques jours, vous trouverez, à la page 13, l’article
« L’opposition au projet de Center Parcs, Pierre &
Vacances et le lobby du tourisme » publié dans le numéro 283
du mois d’octobre de la revue Courant Alternatif.
Dans
un prochain numéro de cette même revue je vous invite à retrouver
un article sur le tourisme qui s’en prendra non seulement aux excès
du tourisme de masse mais également à ses alternatives qu’elles
soient collaboratives ou autres.
La répression contre les militants anti-Cigéo
devant la Cour de cassation
« Peut-on museler l’activité militante, telle est la question qui se pose à vous aujourd’hui. » Devant la Cour de cassation, Maître Guillaume Lécuyer n’a pas mâché ses mots. Ce mercredi 14 novembre, il défendait le pourvoi de cinq militants anti-Cigéo, frappés, dans le cadre d’une instruction pour association de malfaiteurs, d’un contrôle judiciaire très strict, « non nécessaire et disproportionné », a estimé l’avocat, qui en a demandé la levée.
Interdiction de se rendre en Meuse, en Haute-Marne, ou sur les communes de Bure et de Saudron, interdiction d’être en contact avec d’autres personnes poursuivies (ainsi notamment qu’avec Me Ambroselli, un des avocats des anti-Cigéo), interdiction de sortir de France sans autorisation.
« Derrière
ce mot de contrôle judiciaire, il est question de notre liberté,
a expliqué à la presse Angélique, une des requérantes. C’est
un casse-tête d’organiser le moindre événement, militant, festif
ou autre. » En tant qu’administratrice du réseau Sortir
du nucléaire, elle ne peut par exemple plus assister à de
nombreuses réunions où elle risquerait de croiser un des autres
activistes concernés. « On parle de ma liberté de militer
contre un des plus grands projets inutiles, imposés et dangereux
actuellement en cours dans l’histoire de l’humanité,
a-t-elle insisté. Cigéo, c’est une poubelle nucléaire qui va
accueillir 99 % de la radioactivité française enfouie dans le
sol. »
À
quelques mètres d’elle se trouvait Joël, lui aussi sous contrôle
judiciaire. Bien qu’amis de longue date et compagnons de lutte, ils
ne peuvent plus se parler, « ni se saluer ni se serrer dans
les bras comme nous avons l’habitude de le faire », a
précisé Angélique. Sinon ? Le non respect du contrôle
judiciaire peut être sévèrement sanctionné par le juge de
l’application des peines, notamment avec l’emprisonnement du
« fautif ».
Angélique, devant
la Cour de cassation, à Paris, le 14 novembre. Joël est au
centre, à l’arrière plan (sac à dos rouge).
|
« C’est
aussi ma liberté de vivre mes amitiés avec d’autres militants qui
est entravée, a
ajouté la militante. C’est
un formatage de l’esprit, une autocensure permanente. »
Récemment, elle n’a pas pu se rendre à l’enterrement d’un
ami, historique de la lutte antinucléaire, là aussi afin de ne pas
croiser une des personnes « interdites ».
Devant
les juges de la Cour de cassation, Me Lécuyer a fait valoir « des
atteintes disproportionnées à la liberté d’expression et
d’opinion »,
occasionnées par cette mesure répressive. « Ce
contrôle judiciaire n’était aucunement impératif,
a-t-il expliqué, car
il n’y avait pas de risques évidents de commission de nouvelles
infractions. »
Comme
le racontait Reporterre,
les personnes concernées se voient reprocher des faits de
« participation
sans arme à un attroupement après sommation de se disperser »,
de « transports
de substances incendiaires »,
de présence lors d’une manifestation non déclarée, et pour la
plupart de « participation
à une association de malfaiteurs ».
Pour l’avocat, « le
contrôle judiciaire vise à mettre à bas la stratégie militante »
développée par les opposants à Cigéo, ces « empêcheurs
d’enfouir en douce ».
Un
avis partagé par Joël : « Entre la présence
quotidienne d’un escadron de gendarmerie mobile à Bure et un
harcèlement judiciaire qui peu à peu écrème les militants, la
lutte contre Cigéo devient de plus en plus difficile, a-t-il
raconté. Parmi les mis en examen, il y a plusieurs personnes très
investies depuis au moins deux ans, donc ça handicape la lutte.
Cette répression très forte a un effet dissuasif, les gens hésitent
à venir militer contre Cigéo, car le contexte est dur, effrayant. »
L’avocat
général a, sans surprise, balayé ces arguments, arguant que « les
interdiction de contact et de territoire ne constituent pas une
interdiction de mener une activité sociale et militante ».
L’arrêt sera rendu le 28 novembre prochain.
Source
et photos :
Lorène Lavocat pour Reporterre.
À Bure,
la justice sert à réprimer la lutte
contre les déchets nucléaires
La Cour de cassation s’est penchée mercredi matin 14 novembre sur le contrôle judiciaire que subissent plusieurs militants opposés à Cigéo. Mais derrière le théâtre de la justice, c’est en fait la liberté de lutter qui est en jeu.
Actualisation mercredi 14 novembre à 13 h30 — La Cour de cassation a étudié le pourvoi des cinq militants anti-Cigéo. Elle rendra son arrêt le 28 novembre prochain.
La Cour de cassation — l’instance la plus élevée de l’ordre judiciaire français — doit dire ce mercredi 14 novembre si elle lève le contrôle judiciaire qui a été imposé depuis juin à plusieurs militants antinucléaires. On se rappelle que le 20 juin dernier, sous l’autorité du jeune juge d’instruction de Bar-le-Duc, Kévin Le Fur, des dizaines de policiers et gendarmes ont opéré des perquisitions brutales chez une dizaine de personnes opposées au projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires. Sept d’entre elles sont restées en garde à vue pendant plusieurs dizaines d’heures, subissant plusieurs interrogatoires des policiers. Fait exceptionnel, un avocat, Maître Étienne Ambroselli, a été lui aussi perquisitionné et retenu près de 48 heures en garde à vue — avant que, le 25 juin, le juge de la liberté et des droits ne lui fasse rendre son matériel informatique : un signe clair que l’opération avait dépassé les bornes.
Les
cinq personnes qui restent sous contrôle judiciaire ne se voient pas
reprocher des faits précis, mais de participer à une « association
de malfaiteurs »,
du nom d’un article
du Code pénal né après les attentats anarchistes de la fin du
XIXe siècle et réactivé avec les attentats terroristes de la fin
du XXe siècle. Qu’auraient fait ces personnes ? Elles
auraient été membres d’un « groupement
formé en vue de la préparation de délits punis de cinq ans
d’emprisonnement »,
les délits concernés étant la dégradation d’un bâtiment de
l’Andra appelé l’Ecothèque en février 2017 et situé près du
« laboratoire »
de Bure — où le gouvernement voudrait enfouir des déchets
radioactifs —, un début d’incendie en juin 2017 dans un
restaurant appartenant à l’Andra et également proche de Bure, et
l’organisation d’une manifestation qui a mal tourné le 15 août
2017 dans le village meusien.
|
Le
dossier compte pour chaque accusé jusqu’à 9.000 pages. Il a été
alimenté par des écoutes téléphoniques pratiquées durant un an
par un groupe de dix à trente policiers regroupés dans une
« Cellule Bure » installée à Nancy et à
Commercy. Il ne semble cependant pas s’y trouver de preuve
irréfutable de la participation d’une des personnes poursuivies à
un des délits cités. Mais telle est la vertu de l’association de
malfaiteurs : il n’est pas besoin d’être l’auteur précis
d’un acte, il suffit que des présomptions permettent de lier une
personne à l’acte pour prétendre à une culpabilité. Ainsi,
telle qui s’occupait de la « Legal Team »,
c’est-à-dire de l’organisation juridique collective de défense
face à la police, est associée aux dégradations qui ont été
commises ; tels autres qui animaient le site vmc.camp des
opposants se voient supposer être impliqués parce que le site n’a
pas critiqué les actes délictueux ; on reproche même à Me
Ambroselli — qui n’est pas sous contrôle judiciaire — d’avoir
porté « autour de son cou un morceau de tissu violet
spécifique, comme d’autres participants à la manifestation »…
Toute la démarche, visant à mettre en évidence une organisation
pyramidale de la lutte contre Cigéo, ignore les pratiques
horizontales et anti-autoritaires de cette lutte qui, comme à
Notre-Dame-des-Landes, cherche à épanouir une organisation
collective et sans chefs — quitte à endurer de fréquents ratés.
Mais
réduire l’affaire au seul dossier juridique serait faire bon
compte de tout le contexte de l’histoire. Car l’enjeu fondamental
est de casser la lutte qui s’amplifiait contre Cigéo. Depuis 2015,
la lutte contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à
Bure a connu un second souffle, marqué notamment par un
camp estival. Quelques dizaines de jeunes et moins jeunes ont
alors commencé à s’installer à Bure, dans la Maison de
résistance appartenant à des associations antinucléaires et dans
les villages alentour : un vrai coup de fraîcheur dans une
région désertifié par les grandes cultures et l’abandon rural.
Alors que depuis des années, l’Andra (Agence nationale des déchets
radioactifs) avançait ses pions sans résistance notable, voilà
qu’en juillet 2016, elle voyait le bois Lejuc — où elle prévoit
de créer des installations nécessaires à l’enfouissement -–
occupé par les activistes soutenus
par une troupe joyeuse. De même, elle reculait sur le terrain
juridique, comme en février 2017, quand le tribunal administratif de
Nancy invalidait la cession
du bois à l’Andra.
Quand
M. Macron est arrivé au pouvoir –- lui qui, comme ministre de
l’Économie, avait tenté plusieurs fois de faire avancer le
processus législatif concernant Cigéo —, en juin 2017,
un tournant a commencé à être pris : pas question qu’une
« Zad »
s’installe à Bure. La surveillance par les gendarmes à Bure et
dans les villages proches a commencé à s’appesantir, tandis qu’en
juillet, était ouverte une information contre X par le procureur du
tribunal de Bar-le-Duc, Olivier Glady, « des
chefs de dégradation par moyen dangereux et association de
malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de dix ans
d’emprisonnement ».
Dans une période où les moyens de la justice sont souvent limités,
le jeune juge d’instruction Kévin Le Fur –- c’est
son premier poste — se voyait allouer sans coup férir des
dizaines de policiers, on l’a vu, pour enquêter pendant plus d’un
an. C’est dire que tout l’appareil de l’État, habillé ici du
majestueux manteau de la justice, s’est mis en branle pour mettre
hors d’état de nuire un groupe d’opposants au nucléaire. Compte
tenu du petit nombre de personnes qui, sur place, dans les villages,
mènent la lutte, en toucher quelques-unes suffit à déstabiliser
celle-ci. Car le contrôle judiciaire impose à ces personnes de ne
pas se voir entre elles et de ne pas se rendre dans certaines
communes, notamment à Bure. D’autres personnes, citées dans les
dossiers d’instruction, sont aussi sous la menace d’un contrôle
judiciaire, tandis que l’organisation même du Réseau Sortir du
nucléaire, pourrait se voir incriminer au motif que, possédant 40 %
des parts de la Maison de résistance, elle serait aussi dans
« l’association
de malfaiteurs ».
La
« justice » continuera-t-elle à réprimer un
mouvement d’opposition politique ? C’est au fond l’enjeu
de cette affaire, qui concerne autant les libertés publiques que les
déchets nucléaires.
Jeudi
15 novembre
GCO :
la grève de la faim reste déterminée,
tandis que les gendarmes se livrent à des violences
La lutte continue contre le projet d’autoroute dit GCO (« grand contournement ouest »), près de Strasbourg (Bas-Rhin).
- les cinq grévistes de la faim continuent leur action de manière déterminée, dans une église protestante, à Bisheim, près de Strasbourg. « On est au 25e jour, dit ce jeudi 15 novembre l’un d’entre eux, Michel Dupont, à Reporterre, on se ménage, mais le moral est intact. » La solidarité grandit autour d’eux, notamment par les jeûnes d’une journée : « 500 journées de jeûne solidaire ont déjà eu lieu », dit Maurice Wintz, le président d’Alsace Nature.
- mercredi 14, le tribunal administratif de Strasbourg a examiné le recours contre les arrêtés de janvier 2017 autorisant les travaux préparatoires du contournement autoroutier. Ils donnaient le feu vert à la société concessionnaire de l’autoroute, Arcos (filiale de Vinci), pour endommager les milieux naturels à la condition de mettre en place des mesures compensatoires aux dégâts occasionnés à la faune et à la flore. Le rapporteur public du tribunal a recommandé l’annulation de ces arrêtés. Le tribunal rendra sa décision le 28 novembre.
- mercredi 14 aussi, des gendarmes sont intervenus violemment contre des militants, entre Dingsheim et Griesheim-sur-Souffel. L’un d’entre eux, qui s’opposait à un engin de chantier, a été violemment pris à partie par les gendarmes, qui l’ont brutalisé à terre. Voir la vidéo ici. Le jeune homme devait être jugé ce jeudi, mais, au vu des faits, le procureur a fait reporter l’audience et laissé le militant en liberté.
Source :
Reporterre
Samedi
17 novembre
70 parlementaires demandent à M. Macron
le moratoire sur le GCO
A l’initiative de Martine Wonner, député (LREM) du Bas-Rhin, soixante-dix parlementaires ont adressé vendredi 16 novembre un message au président de la République, Emmanuel Macron.
Le voici :
« Le
22 octobre 2018, un groupe de femmes et d’hommes a entamé une
grève de la faim pour demander un moratoire sur le Grand
Contournement Ouest de Strasbourg (projet autoroutier datant de plus
de 40 ans). Après 26 jours de jeûne continu, leur état de santé
est très préoccupant et aucune réponse de la part des ministres
concernés ne leur a été apportée.
Alors
que les experts pour le climat (GIEC) ont, une fois de plus, tiré la
sonnette d’alarme, alors qu’Emmanuel Macron déclarait le
16 octobre la nécessité de "faire des choix clairs et
profonds pour changer nos manières de produire, de nous déplacer…",
Nous,
parlementaires à l’Assemblée Nationale, au Sénat et au Parlement
Européen appelons, avec 250 élu.e.s locaux, le Président de la
République à répondre aux grévistes de la faim engagés depuis de
26 jours, en décidant d’un moratoire sur le Grand Contournement
Ouest de Strasbourg. »
Les
sénateurs et députés :
Martine
Wonner, députée du Bas-Rhin
Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique
Delphine Batho, députée des Deux Sèvres
François Ruffin, député de la Somme
Esther Benbassa, sénatrice de Paris
André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme
Delphine Bagarry, députée des Alpes-de-Haute-Provence
Joël Labbé, sénateur du Morbihan
Pierre Laurent, sénateur d’Ile de France
Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône
Eliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint-Denis
Guillaume Gontard, sénateur d’Isère
Fabien Roussel, député du Nord
Nicole Trisse, députée de Moselle
Stella Dupont, députée de Maine-et-Loire
Sandrine Mörch, députée de Haute-Garonne
Fabien Gay, sénateur de Seine-Saint-Denis
Cécile Cukerman, sénatrice de la Loire
Céline Brulin, sénatrice de Seine-Maritime
Pierre Dharreville, député des Bouches-du-Rhône
Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne
Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis
Ugo Bernalicis, député du Nord
Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis
Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis
Caroline Fiat, députée de Meurthe-et-Moselle
Bastien Lachaud, député de Seine-Saint-Denis
Michel Larive, député de l’Ariège
Danièle Obono, députée de Paris
Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne
Loïc Prud’homme, député de Gironde
Adrien Quatennens, député du Nord
Jean-Hugues Ratenon, député de La Réunion
Muriel Ressiguier, députée de l’Hérault
Sabine Rubin, députée de Seine-Saint-Denis
Bénédicte Taurine, députée de l’Ariège
Elsa Faucillon, député des Hauts-de-Seine
Hubert Wulfranc, député de la seine Maritime
Alain Bruneel, député du Nord
Sébastien Jumel, député de Seine Maritime
Marie-Noël Lienemann, sénatrice de Paris
Laurence Vanceunebrock-Mialon, députée de l’Allier
Béatrice Piron, députée des Yvelines
Gabriel Serville, député de Guyane
Bernard Jomier, sénateur de Paris
Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique
Delphine Batho, députée des Deux Sèvres
François Ruffin, député de la Somme
Esther Benbassa, sénatrice de Paris
André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme
Delphine Bagarry, députée des Alpes-de-Haute-Provence
Joël Labbé, sénateur du Morbihan
Pierre Laurent, sénateur d’Ile de France
Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône
Eliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint-Denis
Guillaume Gontard, sénateur d’Isère
Fabien Roussel, député du Nord
Nicole Trisse, députée de Moselle
Stella Dupont, députée de Maine-et-Loire
Sandrine Mörch, députée de Haute-Garonne
Fabien Gay, sénateur de Seine-Saint-Denis
Cécile Cukerman, sénatrice de la Loire
Céline Brulin, sénatrice de Seine-Maritime
Pierre Dharreville, député des Bouches-du-Rhône
Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne
Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis
Ugo Bernalicis, député du Nord
Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis
Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis
Caroline Fiat, députée de Meurthe-et-Moselle
Bastien Lachaud, député de Seine-Saint-Denis
Michel Larive, député de l’Ariège
Danièle Obono, députée de Paris
Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne
Loïc Prud’homme, député de Gironde
Adrien Quatennens, député du Nord
Jean-Hugues Ratenon, député de La Réunion
Muriel Ressiguier, députée de l’Hérault
Sabine Rubin, députée de Seine-Saint-Denis
Bénédicte Taurine, députée de l’Ariège
Elsa Faucillon, député des Hauts-de-Seine
Hubert Wulfranc, député de la seine Maritime
Alain Bruneel, député du Nord
Sébastien Jumel, député de Seine Maritime
Marie-Noël Lienemann, sénatrice de Paris
Laurence Vanceunebrock-Mialon, députée de l’Allier
Béatrice Piron, députée des Yvelines
Gabriel Serville, député de Guyane
Bernard Jomier, sénateur de Paris
Et
les parlementaires européens :
José
Bové, France
Marie-Pierre Vieu, France
Philippe Lamberts, Belgique
Edouard Martin, France
Maria Heubuch, Allemagne
Yannick Jadot, France
Monika Vana, Autriche
Molly Scott Cato, Royaume Uni
Josep-Macia Terricabras, Espagne
Tilly Metz, Luxembourg
Karima Delli, France
Klaus Buchner, Allemagne
Eva Joly, France
Pascal Durand, France
Franz Roméo, Allemagne
Michèle Rivasi, France,
Bart Staes, Belgique
Patrick Le Hyaric, France
Marie-Christine Vergiat, France
Younous Omarjee, France
Emmanuel Maurel, France
Guillaume Ballas, France
Isabelle Thomas, France
Reinhard Bütikofer, Allemagne.
Marie-Pierre Vieu, France
Philippe Lamberts, Belgique
Edouard Martin, France
Maria Heubuch, Allemagne
Yannick Jadot, France
Monika Vana, Autriche
Molly Scott Cato, Royaume Uni
Josep-Macia Terricabras, Espagne
Tilly Metz, Luxembourg
Karima Delli, France
Klaus Buchner, Allemagne
Eva Joly, France
Pascal Durand, France
Franz Roméo, Allemagne
Michèle Rivasi, France,
Bart Staes, Belgique
Patrick Le Hyaric, France
Marie-Christine Vergiat, France
Younous Omarjee, France
Emmanuel Maurel, France
Guillaume Ballas, France
Isabelle Thomas, France
Reinhard Bütikofer, Allemagne.
Dimanche
18 novembre
7 ans de lutte ! On lâche rien... et on prend racine !
En
2010, Jean Yves Le Drian, président de la Région Bretagne et l’État
français signaient le «Pacte électrique breton» dont la pièce
maîtresse était la décision de construire une centrale électrique
à gaz de 450MW à Landivisiau (Finistère), subventionnée par
l’État français à raison de 50 millions d'euros par an pendant
20 ans reconductibles. L'opérateur retenu était Direct Énergie qui
a depuis été racheté par TOTAL. C'est
donc TOTAL, le responsable de plus des 2/3 des émissions de gaz à
effet de serre en France, qui serait subventionné pour en émettre
encore
plus.
7 ANS DE LUTTE ENRACINÉE, 7 ARBRES PLANTÉS pour que ce projet soit ENTERRÉ !
Dimanche 25 novembre 2018 à partir de 14h00, plantons 7 arbres pour fêter les 7 années de lutte contre le projet de centrale à gaz et montrer qu'il y a mieux à faire sur ce terrain ! Ce sera aussi l'occasion de se retrouver et de discuter autour d'un vin chaud (n'oubliez pas votre gobelet !) et de délicieux gâteaux proposés à prix libre.
Apportez
votre pelle pour nous aider à enterrer ce grand projet inutile et
polluant et devenez planteur volontaire !
Vous souhaitez participer en nous offrant un arbre ? Contactez-nous à
nonalacentrale.landivisiau@gmail.com
Rendez-vous
au rond point du Drennec à Landivisiau.
A très vite !
Melanie
BESSON - Landivisiau,
France
►Bure :
Des
nouvelles encore une fois vraiment très rassurante de Bure et de la
situation répressive. On vous soutient les potes !!!
Infos du 19 au 25 novembre
Lundi
19 novembre
►La CGT de Vinci soutient les grévistes de la faim et demande un moratoire
Dans
un communiqué en date du 15 novembre, les syndicats #CGT de Vinci
soutiennent les grévistes de la faim et demandent l’arrêt des
travaux du #GCO. Comme pour l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes,
ils prennent position contre le projet : " nous disons non
à un projet de couloir à camions européen, conçu pour alimenter
les caisses déjà bien pleines de VINCI Autoroutes, au détriment de
la santé des strasbourgeois et sans améliorer significativement
leurs conditions de circulation. Nous dénonçons la médiocrité des
mesures de « compensation » écologique bricolées par
VINCI et plusieurs fois dénoncées par le CNPN, qui mettent en
danger des espèces protégées et accentuent les destructions de
terres agricoles. "
►
A Bure, paroles de malfaiteur.e.s
►Forêt de la Corniche des Forts
A
Romainville (93), la Forêt de la Corniche des Forts lutte contre une
base de loisirs. Une lutte peu connue dans l’Ouest mais qui
s’active dans la métropole parisienne. Plus d’informations et de
news prochainement.
Romainville :
les opposants à la base de loisirs au tribunal
Mercredi
21 novembre
La grève de la faim contre le GCO s’arrête
Les grévistes de la faim contre le projet autoroutier de GCO, près de Strasbourg, ont annoncé mardi 20 novembre qu’ils arrêtaient cette grève. Voici le texte de leur communiqué :
« Aujourd’hui,
20 novembre 2018, nous avons décidé d’arrêter notre Grève
de la Faim. Nous en sommes au 30è jour sans manger, ne buvant que de
l’eau ou de la tisane. La 5è semaine qui a débuté est le moment
où le risque d’atteinte aux organes nobles s’aggrave vraiment.
Face
au silence assourdissant des autorités et à la violence des
passages en force sur le terrain de VINCI et de ses opérateurs, face
à l’écho insuffisant dans les médias, face à l’inertie d’une
majorité d’élus, la grève de la faim est apparue comme l’action,
extrême mais nécessaire, pour obtenir un Moratoire assorti d’une
mission de médiation.
Nous
avons choisi une action violente envers nos corps mais non-violente
envers nos protagonistes. Mais leur attitude, leur fin de non
recevoir ne valent pas qu’on mette plus encore notre vie en danger
Le
Président de la République, à qui nous avons demandé de nous
rencontrer, ne nous a pas témoigné le moindre signe d’attention.
Il est vrai que nous avons placé la barre très haut en nous adressant directement à lui mais le fait est que tous les échelons intermédiaires sollicités ne nous ont opposé qu’un discours convenu, fallacieux voire mensonger dans ses argumentations, jusqu’aux décisions de justice où il était difficile de ne pas voir la main directe des promoteurs du projet. Nous voulions ainsi offrir au « champion de la terre » l’opportunité d’accorder ses actes à ses paroles.
Mais
aujourd’hui, nous désespérons de nos dirigeants dont les actes
n’hésitent pas à sacrifier la vie des citoyens, l’avenir de nos
territoires à la seule voracité financière des multinationales et
de leurs sous-traitants !
Notre
grande victoire est que les frontières virtuelles de notre combat
ont sauté ! Des médias, des réseaux sociaux ont relayé les
problèmes graves que soulève le GCO. Des citoyens d’Alsace, de la
France entière et au-delà, des élus des communes, des députés,
des sénateurs, des parlementaires de l’Union Européenne ont
découvert notre combat et nous soutiennent.
Au-delà
de la grève de la faim, notre motivation est d’autant plus grande
pour nous opposer encore à ce projet néfaste – l’inventivité
pour cela est de notre côté ! – mais aussi pour
« reconquérir le territoire » de la vie, de la
biodiversité et promouvoir de nouvelles mobilités porteuses
d’avenir. »
L’association
Alsace Nature précise de son côté :
« Pour
autant, la lutte contre le GCO ne s’arrête pas là. Les actions
vont se poursuivre dans les jours et semaines à venir.
Nous
allons continuer d’essayer de convaincre la population, les médias
(nationaux notamment), les élus, … et nous nous retrouverons sur
le terrain.
Par
respect pour ce que les grévistes de la faim ont fait et enduré, il
nous appartient à tous de relever le défi et de faire tomber ce
projet d’une manière ou d’une autre. Nous devons être de plus
en plus nombreux à nous engager et refuser la résignation. »
VIDÉO -
Les « malfaiteurs » de Bure disent leur vérité
Voyant leurs libertés durement restreintes par un contrôle judiciaire, les militants anti-nucléaires poursuivis par la justice ont décidé de s’exprimer. En vidéo, ils et elles racontent ce qu’ils subissent et pourquoi ils luttent contre le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires.
En juin dernier, des dizaines de policiers et gendarmes ont opéré des perquisitions brutales chez une dizaine de personnes opposées au projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires. Sept d’entre elles sont restées en garde à vue pendant plusieurs dizaines d’heures, subissant plusieurs interrogatoires des policiers. Fait exceptionnel, un avocat, Maître Étienne Ambroselli, a été lui aussi perquisitionné et retenu près de 48 heures en garde à vue. Depuis, cinq personnes restent sous contrôle judiciaire, et deux autres ont, en septembre et octobre, été aussi placées par l’appareil judiciaire dans cette situation.
Les
militants sous contrôle judiciaire se voient reprocher de participer
à une « association
de malfaiteurs ».
Ils ne sont pas visés pour des faits précis et ne sont pas
condamnés, mais subissent du fait du contrôle judiciaire des
restrictions fortes de leurs libertés. Le 28 novembre, la
Cour de cassation doit décider si ce contrôle judiciaire est
levé.
Jérémy est installé depuis vendredi dernier sur une grue du chantier de la déviation de Beynac, en Dordogne. Et des dizaines de militants le soutiennent en bas. Ils protestent contre ce projet qui, selon eux, va défigurer ce village.
Actualisation - Jeudi 22 novembre, 14 h 00 - Jérémy a été interpellé jeudi matin, par les gendarmes. Selon un communiqué de la préfecture de la Dordogne, "un dispositif a été mis en place afin de faire descendre la personne occupant la grue sur le chantier. A 10H20, l’intéressé était à nouveau au sol et a été interpellé.".-
Plusieurs
d’entre eux ont choisi de s’exprimer ouvertement, de dire
pourquoi ils luttent et ce qu’ils subissent. Voici leurs
témoignages.
Angèle : « Ne pas baisser les bras, même si l’on sacrifie beaucoup de sa vie personnelle »
Joël : « La mise en commun, c’est une façon de répondre à une industrie nucléaire qui joue sur l’isolement des gens »
https://youtu.be/pi_7Ni3zg6c
Pivoine : « Le contrôle judiciaire que je subis, c’est déjà une peine. Mais je ne vais pas m’arrêter »
Chloé :« Je me sens bloquée dans ma vie. Mais ils ne détruiront jamais mes idées »
Jeudi
22 novembre
En Dordogne, à Beynac,
il occupe une grue depuis six jours
contre un projet de béton
Jérémy est installé depuis vendredi dernier sur une grue du chantier de la déviation de Beynac, en Dordogne. Et des dizaines de militants le soutiennent en bas. Ils protestent contre ce projet qui, selon eux, va défigurer ce village.
Actualisation - Jeudi 22 novembre, 14 h 00 - Jérémy a été interpellé jeudi matin, par les gendarmes. Selon un communiqué de la préfecture de la Dordogne, "un dispositif a été mis en place afin de faire descendre la personne occupant la grue sur le chantier. A 10H20, l’intéressé était à nouveau au sol et a été interpellé.".-
Bordeaux,
correspondance
et Beynac
(Dordogne), reportage photo
Jérémy
est installé depuis vendredi 16 novembre sur une des grues du
chantier de la déviation de Beynac, en Dordogne, à
Saint-Vincent-de-Cosse, près du pont du Pech. Elle est située au
milieu de la rivière. Un autre zadiste, Arnold, a été interpellé
mercredi matin 21 novembre, quand il est descendu se soulager.
Il est entendu en auditeur libre à la gendarmerie du Bugue. « Il
a fait l’erreur de quitter sa base. Au moins, l’interpellation
s’est faite en douceur », dit Abi, sa mère. Elle
soutient son fils dans le combat depuis le début. « Le
moral reste très bon, mais on attend de voir la suite ».
Cela
fait sept mois que les opposants sont installés dans la Zad de
Beynac à quelques mètres des travaux de la déviation. La
construction comporte une route de 3,5 km avec deux ponts qui
enjambent la rivière, un tunnel sous une voie ferrée, un nouveau
rond-point d’un côté et un nouveau carrefour de l’autre.
Plusieurs actions « 100 % non-violente » ont
été menées depuis le début du combat : banderoles
monumentales « Non au massacre de la vallée »
affichées sur les murs des châteaux et les murs du village,
manifestations ponctuelles, occupations du chantier suivies
d’expulsions... Mais le ton s’est durci depuis vendredi, avec
l’occupation sans limite de la zone de travaux.
De
l’autre côté du pont du Pech, Jérémy reste quant à lui
enchaîné à une grue, à une quinzaine de mètres. Il vient de
passer six nuits dans des températures avoisinant les -5°C au petit
matin. Après l’arrestation d’Arnold, il est « attristé,
mais plus déterminé que jamais. Ça va, je suis bien installé,
il fait beau, j’ai une vue magnifique sur la Dordogne et Beynac.
J’irai jusqu’au bout et je resterai là le temps qu’il
faudra », dit-il à Reporterre. Selon ses camarades
de lutte, il peut tenir au moins une semaine avec les nouveaux
ravitaillements apportés mardi. Il a d’ailleurs « passé
une excellente nuit » alors que la veille, son corps
commençait à lâcher après deux jours de jeun.
Si
jamais une tentative d’évacuation de Jérémy est ordonné par les
forces de l’ordre, il annonce qu’il montera plus haut sur la
grue.
Ils
sont une cinquantaine sur place à vouloir stopper le « massacre
de la vallée ». La Zad de Beynac est installée depuis
avril 2018 à quelques mètres du chantier. Les lanceurs d’alerte
voient en ce projet la destruction de l’écosystème de la vallée.
« L’impact écologique est évident et colossal. Le
dragage de la Dordogne n’était pas prévu dans les documents que
nous avons eu et pourtant il est en cours dans le lit de la rivière,
dit Alix, une zadiste présente depuis quelques semaines. Des
arbres centenaires ont été rasés. Ils sont en train de détruire
l’écosystème spécifique de la rivière ».
Les
zadistes connaissent précisément le dossier. « Nous
demandons aussi à ce qu’un architecte viennent vérifier la
conformité de la plateforme installée au milieu de la Dordogne au
niveau du pont du Pech », dit l’un d’entre eux, avant
de rappeler qu’un site gallo-romain a été détruit pour faire
passer la nouvelle route.
Cette
zone Natura 2000, classée Réserve de biosphère par l’Unesco est
aujourd’hui souillée. 9 hectares vont disparaître, compromettant
l’activité agricole. L’eau de la Dordogne est désormais grise,
des déchets flottent à la surface. L’écologue Bernard Bousquet
et d’autres spécialises assurent que les poissons ne peuvent plus
frayer : « Les poissons migrateurs (anguilles, saumons)
ne peuvent plus migrer. La rivière est trop dérangée et les
polluants constituent pour eux deux barrières infranchissables. Le
béton est constitué de produits très toxiques pour la faune
aquatique », dit l’écologue.
Outre
son obstination à mener ce projet, un reproche est fait à Germinal
Peiro, député (PS) et président du département de la Dordogne :
il porte la double casquette de président du département et de
l’établissement public chargé de la politique de gestion de l’eau
et de l’environnement (Epidor).
Les opposants le soupçonnent
d’avoir privilégié le projet de déviation, malgré des
consultations négatives prouvant que le projet n’est pas le seul
viable pour désengorger le village de Beynac.
Après
plusieurs revers judiciaires, les opposants sont dans l’attente
d’une réponse en Cassation sur la suspension de l’arrêté
préfectoral de janvier autorisant les travaux du contournement de
Beynac. Les opposants réclament en attendant le gel des travaux et
la médiation de Stéphane Bern. L’animateur de télévision s’est
déjà positionné en septembre dernier : « Je ne
supporte pas qu’on porte des atteintes marquées contre le
patrimoine ».
C’est
« un
ignare,
répond Germinal Peiro à France
3.
Il
répète bêtement ce que lui disent ses amis châtelains ! On
n’a pas de leçons à recevoir de monsieur Bern ».
Du
coup, la discussion est rompue. « On nous promet des
réunions et des concertations, mais on n’a toujours aucun dialogue
ouvert et aucune réponse à nos sollicitations » se désole
Alix.
La
récente nouvelle qu’Anne-Gaëlle Baudoin-Clerc, l’actuelle
préfète de la Dordogne allait quitter le département pour celui du
Puy-de-Dôme, relance un espoir de nouvelles négociations avec les
pouvoirs publics. En attendant, l’occupation continue.
Jeudi
soir, une réunion d’information publique de projection et de
débats aura lieu à Sarlat, salle Pierre Denoix, près du centre
culturel. Elle est organisée par Isabelle Petit, élue d’un
village voisin.
« Il s’agit d’informer la population de
ce qu’il se passe réellement. Il y a un manque d’information,
voire de la désinformation. Il faut sensibiliser le public, et
notamment celui qui ne s’engage pas, mais qui doit être mis au
courant des conséquences du chantier sur la biosphère de la
Dordogne. Ce projet est incongru ».
Le Center Parcs de Roybon relancé par le Conseil d’Etat
La justice va devoir se prononcer une nouvelle fois sur le sort du Center Parcs de Roybon (Isère), enlisé depuis des années dans des recours juridiques. Une décision du Conseil d’État a donné tort, mercredi 21 novembre, aux défenseurs de la nature opposés à ce projet censé s’implanter sur 200 hectares de forêt.
Dans
sa décision, le Conseil d’Etat a estimé que la Cour d’appel
administrative de Lyon avait commis une « erreur de droit »
en omettant « de confronter l’autorisation litigieuse à
l’ensemble des orientations et des objectifs fixés par le schéma
directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) 2016-2021
du bassin Rhône-Méditerranée ».
Vendredi
23 novembre
►La Plaine (Marseille)
Émission
#73 Bataille de la Plaine
Depuis
un mois, une bataille fait rage à Marseille : la Bataille de la
Plaine. Contre la requalification de cette espace (comprendre le
nettoyage et l’évacuation des populations qui y résident), une
assemblée des usager-e-s et habitant-e-s s’est formé en 2015 et
anime depuis la contestation.
Aujourd’hui,
après le démarrage des travaux, c’est tout une partie de
Marseille qui s’oppose à ce projet de gentrification
métropolitain. Nous tentons alors de donner à entendre ce qui se
trame là-bas depuis le 11 octobre dernier...
►Bure : Anti-Nucléaire
CYCLE
DE CONFÉRENCES GRAND EST 2018-2019 : Voyage vers un avenir non
atomique !
_VOYAGE
VERS UN AVENIR NON ATOMIQUE _
POURQUOI
CE CYCLE DE CONFÉRENCES ?
Éthique,
social, sciences, technique, économie, philosophie, politique :
Cigéo est un projet au carrefour de nombreuses préoccupations. Les
portes d’entrée dans ce sujet sensible sont multiples, et
comprendre le projet et ses enjeux n’est pas évident. Par ce cycle
de conférences, nous souhaitons rendre le sujet le plus accessible
en abordant ses divers aspects, afin que tout le monde puisse
recevoir les informations leur permettant d’en saisir les
différentes facettes.
NOUS
COMMENCERONS DONC CE CYCLE… PAR L’EXISTANT. Quel est le point
commun entre une base de maintenance nucléaire à Saint-Dizier, une
laverie nucléaire à Suzannecourt, ou encore des travaux sur la voie
ferrée aux alentours de Gondrecourt ? Ce sont les prémisses
d’un centre de stockage de déchets radioactifs que l’on cherche
à implanter sur un seul et même territoire.
Ce qui se dessine dans
le Grand-Est est une région au service du nucléaire : car si
Cigéo n’existe pas encore, ses conséquences sont déjà bien
visibles. C’est ce que nous allons voir dans un premier temps.
TOUT
CELA POSE DES QUESTIONS AUXQUELLES NOUS ESSAYERONS ENSUITE DE
RÉPONDRE : Cigéo serait-il créateur d’emplois ?
Engendrerait-il des risques pour nous ainsi que pour les milieux
naturels ? Est-ce que le fait d’habiter loin nous préserve de
certains dangers ? Comment allons-nous faire pour transmettre
aux générations futures les connaissances qui leur permettront de
continuer à s’occuper de ces déchets ? Est-il sans
alternative ? Avons-nous vraiment eu le choix ?
CES
ÉLÉMENTS EN TÊTE, NOUS SERONS ALORS PARÉ.E.S POUR NOUS PLONGER
DANS L’HISTOIRE DE LA LUTTE CONTRE CIGÉO. La lutte contre Cigéo ?
Non : les luttes contre Cigéo ! Et chacune s’enchevêtre
tout en ayant sa propre histoire : parce-que nous sommes
plusieurs à les avoir vécues, nous allons vous les raconter.
Et
parce que le Grand-Est a aussi une histoire hautement radioactive,
alors nous lui demanderons de nous conter quelques-uns de ses
chapitres : de Chooz à Cattenom en passant par Wittelsheim,
nous reviendrons sur les luttes passées mais aussi sur celles à
venir.
En
effet, NOUS N’AVONS PAS CHOISI DE FAIRE CE CYCLE DANS LE GRAND EST
PAR HASARD. Nous souhaitons aller à la rencontre de ses habitant.e.s
parce-qu’ielles sont les grand.e.s oublié.e.s des considérations
publiques. Non, Bure ne concerne pas que la Meuse et la Haute-Marne.
Cigéo n’est pas qu’un problème meusien, ni lorrain, mais bien
national et international. En dépassant nos frontières, nous
souhaitons donc parler de ce qui se joue chez nous en montrant
combien Cigéo implique également les habitant.e.s du Grand Est. De
fait, il nous paraît évident que les réponses à apporter aux
problèmes qu’il pose devraient dès lors être pensées par tout
le monde.
_« OUI,
BON, C’EST BIEN GENTIL TOUT ÇA… MAIS CES DÉCHETS, IL FAUT BIEN
EN FAIRE QUELQUE CHOSE ! ALORS, ON EN FAIT QUOI ? »_
Patience,
nous répondrons à cette question dans la dernière partie de notre
cycle ! Et plus que cela, nous vous expliquerons même comment,
très concrètement, il serait possible de sortir du nucléaire en
moins de 10 ans.
De
Strasbourg à Chaumont en passant par Nancy ou Bar-le-Duc :
retrouvons-nous, et parlons-en !
POUR
PLUS D’INFORMATIONS :
Adresse
mail : cycledeconferences-grandest@riseup.net
Agenda
disponible sur : stopcigeo-bure.eu
Page
facebook : @voyageversunavenirnonatomique
SOMMAIRE
_CHAPITRE
I : EN ROUTE VERS UNE NUCLÉARISATION DU TERRITOIRE ?_
LES
TRANSPORTS DE CIGEO : UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE Mardi 18
décembre 2018, 20h – Bar-le-Duc Mercredi 19 décembre 2018, 20h –
Abainville
CIGEO :
UN PROJET À TRÈS HAUTE TENSION ? Jeudi 20 décembre 2018, 20h
– Couvertpuis
UNITECH :
À SUZANNECOURT, LE NUCLÉAIRE VEUT LAVER SON LINGE SALE ! Jeudi
3 janvier 2019, 20h – Suzannecourt (à côté de Joinville)
UN
GRAND EST AUSSI NUCLÉARISÉ QUE LA HAGUE ET LA VALLÉE DU RHÔNE ?
Vendredi 11 janvier 2019, 20h – St Dizier
_CHAPITRE
II : VOUS AVEZ DES QUESTIONS ? _
SOUS-TRAITANT.E.S
DANS LE NUCLÉAIRE EN MEUSE ET HAUTE-MARNE :
COMMENCEZ VOTRE
RECHERCHE ! Vendredi 18 janvier 2019, 20h – Joinville Samedi
19 janvier 2019, 20h – Bar-le-Duc
CIGEO :
DE GÉNÉRATIONS FUTURES À CIVILISATIONS FUTURES, LA QUESTION DE LA
MÉMOIRE Mercredi 23 janvier 2019, 20h – Nancy Jeudi 24 janvier
2019, 20h – Bar-le-Duc Vendredi 25 janvier 2019, 20h – Montiers
« _
DESSINE-MOI LA RADIOACTIVITÉ_ » – TOUT CE QUE VOUS AVEZ
ENVIE DE SAVOIR SANS OSER LE DEMANDER Lundi 28 janvier 2019, 20h –
Troyes Mardi 29 janvier 2019, 20h – Verdun
CIGÉO :
CHRONIQUE D’UN ÉCHEC ANNONCÉ QUELLE(S) ALTERNATIVE (S) ?
Samedi 9 février 2019, 20h – Nancy Samedi 16 février 2019, 20h –
Chaumont
ACCIDENT
NUCLÉAIRE : QUELLES CONSÉQUENCES SUR LES POPULATIONS ?
LES ENSEIGNEMENTS DE TCHERNOBYL Vendredi 15 février 2019, 20h –
Bar-le-Duc
_CHAPITRE
III : HISTOIRES DES LUTTES CONTRE LE PROJET CIGEO _
HISTOIRES
ET TÉMOIGNAGES DES LUTTES À BURE, DE 1994 À AUJOURD’HUI Mardi 19
février 2019, 20h – Commercy Jeudi 21 février 2019, 20h – Reims
Vendredi 22 février 2019, 20h – Metz
BURE :
HISTOIRES DE LA RÉPRESSION POLICIÈRE ET JUDICIAIRE Vendredi 1 mars
2019, 20h – Strasbourg Samedi 2 mars 2019, 20h – Nancy
LE
PROCÈS DE CIGEO : AUDIENCE AU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE
MARBOT Mercredi 6 mars 2019, 20h – Bar-le-Duc
BURE :
LA FABRIQUE DU CONSENTEMENT Vendredi 15 mars 2019, 20h – Ligny
_CHAPITRE
IV :_
PROJET
MANHATTAN : LE COMMENCEMENT DE L’ÈRE NUCLÉAIRE ?
Mercredi 20 mars 2019, 20h – Nancy (partie 1) Jeud 21 mars 2019,
20h – Nancy (partie 2)
_CHAPITRE
V : HISTOIRES DE LUTTES DANS LE GRAND EST _
STOCAMINE :
CACHEZ CES DÉCHETS QUE NOUS NE SAURIONS VOIR ! Jeudi 28 mars
2019, 20h, Montiers-sur-Saulx
LUTTES
ANTI-NUCLÉAIRES DU GRAND-EST : ENTRE RÉTROSPECTIVES ET COMBATS
ACTUELS Avril 2019 (dates à venir) – Longwy
CHOOZ :
QUAND SIDÉRURGISTES ET ANTINUCLÉAIRES FUSIONNENT Avril 2019
(dates à venir) – Bar-le-Duc
_« MAIS
CES DÉCHETS, IL FAUT BIEN EN FAIRE QUELQUE CHOSE… »_
_CHAPITRE
VI :_
SORTIR
DU NUCLÉAIRE EN MOINS DE 10 ANS : C’EST POSSIBLE, ET SANS
CIGEO
Jeudi
4 avril 2019, 20h – Nancy Mercredi 17 avril 2019, 20h –
Couvertpuis Mercredi 24 avril 2019, 20h – Epinal Jeudi 25 avril
2019, 20h – Strasbourg Mardi 30 avril 2019, 20h – Ligny
La Plaine à Marseille :
un appel à manifester le 24 novembre
Depuis
plus d’un mois, Marseille est le terrain d’une bataille acharnée
contre le projet de rénovation de la Plaine. Lundi
Matin
publie un nouvel appel à une manifestation nationale le samedi
24 novembre qui prévoit de s’en prendre à la politique de la
ville et au désormais fameux « mur » de la Plaine.
« Le
mur de la Plaine et les morts de Noailles, si différents, forment
les deux facettes d’une même logique vorace et mortifère, menées
par les mêmes rapaces »,
estiment les auteurs de l'appel à manifester samedi.
- Lire
sur Lundi.am.
La Rédaction de Médiapart
Samedi
24 novembre
Le
tribunal administratif de Strasbourg a suspend vendredi 23 novembre
la poursuite des travaux de l’échangeur nord avec le futur
contournement de Strasbourg. Cette décision judiciaire d’importance
couronne une lutte obstinée contre ce projet.
Strasbourg,
correspondance
Drôle
de semaine sur le front des opposants au Grand contournement ouest
(GCO) de Strasbourg. Mardi 20 novembre, les cinq grévistes de
la faim avaient arrêté
leur action engagée un mois auparavant, fatigués de n’avoir
eu aucun retour du sommet de l’État. Certains auraient pu
continuer, selon leurs médecins, mais pas tous. Alors que leur santé
se dégradait, une décision collective a prévalu. “L’attitude
des autorités, leur fin de non-recevoir ne valent que l’on mette
plus encore notre vie en danger”,
a déclaré Élisabeth Dupeux, 66 ans, lors d’un discours chargé
d’émotion.
- Le
12 novembre, les grévistes de la faim s’étaient dénudés
en pleine ville.
- Le 12 novembre, les grévistes de la faim s’étaient dénudés en pleine ville.
Mais
la veille, une autre bataille se jouait au tribunal administratif de
Strasbourg, comme pour la cinquième fois depuis septembre. Et quatre
jours plus tard, vendredi 23 novembre, les juges du référé
ont accordé une victoire d’ampleur aux opposants, en suspendant
les travaux de l’échangeur au nord du projet autoroutier. Cette
partie du tracé de l’autoroute payante de 24 kilomètres est
construite par la société gestionnaire de l’A4, la Sanef.
L’échangeur et ses bretelles sont estimées à 43 millions
d’euros, financés par le prolongement de deux ans de la concession
de la Sanef. Le reste de l’infrastructure - développé par Vinci
via sa filiale Arcos - est censé faciliter le trafic du nord au sud
de l’Europe, notamment pour les poids qui seraient alors détournés
de l’autoroute A35 qui traverse Strasbourg. Certes, l’association
Alsace Nature avait déjà remporté deux autres référés ;
mais celui-ci constitue la première décision avec un impact
immédiat et lourd. Car sans échangeur, le GCO s’arrêterait net
en pleine forêt...
|
Comme
il s’agit d’un bois avec 57 espèces protégées dont des
chiroptères (chauve-souris), des pélobates bruns (crapauds), des
oiseaux, des insectes et autres batraciens, les déboisements ne sont
autorisés que du 1er septembre au 28 février. Sauf
rebondissement rapide (recours en Cassation, nouvel arrêté
permettant les coupes, etc.), les déboisements ne devraient donc pas
se dérouler durant l’hiver 2018-2019. Les délais pour un nouvel
examen du recours sur le fond par le tribunal strasbourgeois sont de
l’ordre de plusieurs mois, voire davantage. Le calendrier table
désormais sur une décision à la mi-2021.
Avant
le jugement intervenu vendredi, l’avocat d’Alsace Nature, Me
François Zind, rappelait que beaucoup des arguments étaient
similaires au référé sur les travaux définitifs du reste de
l’autoroute, en
septembre dernier. La même formation de trois juges n’avait
pas suspendu, “à
titre exceptionnel”,
l’autorisation pour les travaux définitifs .
|
À
la lecture du jugement de vendredi, l’avocat a son explication. “En
audience, j’ai parlé du référé perdu de septembre en
m’interrogeant sur ses raisons. J’ai estimé que malgré des
doutes relevés sur la légalité, les juges ont invoqué les
troubles à l’ordre public pour éviter que la situation dégénère
comme à Notre-Dame-des-Landes. À ce moment là, je les ai vu
sourire. Aujourd’hui, la situation a changé, car il n’y a pas de
trouble et qu’il y a eu entre temps les rapports du
Giec et du
WWF. En tout cas, cette décision montre une nouvelle fois que la
question fait débat au sein de la juridiction.”
La
suspension reste fragile. Dans leur décision, les magistrats
reprochent au préfet d’affirmer que « la raison
impérative d’intérêt public majeur » est notamment
justifiée par les mesures de compensation. Or l’intérêt général
doit, selon le Code de l’environnement, pouvoir s’apprécier sans
ces mesures. Mais ils n’ont pas indiqué, à la différence du
jugement de septembre, que la situation est “aisément
régularisable”.
Sur
le terrain, la Sanef “a joué le jeu”, dit Stéphane
Giraud, directeur d’Alsace Nature. Des coupes ont débuté dès
lundi 15 octobre, suite à un vote du conseil municipal de
Strasbourg autorisant la vente de parcelles pour permettre les
compensations naturelles. Mais la Sanef n’a plus entrepris de
travaux une fois que le référé a été déposé le 26 octobre
après quelques face-à-face avec des opposants.
Le GCO,
une « bêtise écologique »,
selon Nicolas Hulot
Le
ministre de l’Écologie François de Rugy et son homologue aux
Transports, Élisabeth Borne, ont indiqué en octobre que “seule
une décision de justice suspensive était de nature à faire évoluer
la position du gouvernement”. Les opposants, appuyés par la
députée Martine Wonner (LREM), demandent un moratoire, en vain pour
le moment.
Jeudi
soir, sur le plateau de l’« Emission
Politique »
de France 2, jeudi 22 novembre, l’ancien ministre Nicolas
Hulot a lui-même évoqué le GCO comme un exemple de dossier où
il était “coincé”,
d’un point de vue juridique et sous pression des élus locaux. Il a
qualifié le projet de “bêtise
écologique”
- il l’avait pourtant autorisé en dépit des avis négatifs du
conseil national de protection de la nature et avant
les enquêtes publiques finales.
La mobilisation ne se relâche pas
La
décision de justice vient conforter une mobilisation qui n’a
jamais cessé : pour Michael Kugler, un des animateurs du
collectif GCO Non merci, "la décision nous donne raison dans
le sens où on n’est pas allé s’opposer tout les matins pour
rien. Il y avait tout le temps une dizaine de personnes sur place. On
arrivait à être plus nombreux que les gendarmes."
La
bataille dans les tribunaux est loin d’être finie. Une décision
sur le fond doit être rendue mercredi 28 novembre à propos des
travaux préparatoires du GCO. Lors de l’audience préalable, le
rapporteur public avait proposé l’annulation des arrêtés, bien
que les sondages archéologiques, études des sols et les
déboisements aient été effectués en grande partie.
Michel
Dupont, membre très actif du collectif GCO Non merci et l’un des
anciens grévistes de la faim attend avec impatience la décision
pour confronter les ministres face à leurs dires : “La
grève n’est pas un échec. On a percé avec notre opération
de
“bikini party” et
le malaise d’un des gréviste près de la préfecture. Notre
violence sur nos corps, mais non-violence envers les forces de
l’ordre ont renvoyé une autre image que celle des gazages. Si on
avait une deuxième décision de justice, cette fois sur le fond, on
aurait deux éléments pour remonter très fortement au créneau
auprès des ministres, avec les députés et nos alternatives qui
n’ont jamais été étudiées.”
Sur
le terrain plusieurs actions dispersées continuent, notamment des
plantations de végétaux là où les terrassements ont été
entamés. Ce vendredi, un appel a été lancé par des étudiants et
75 enseignants depuis
le Palais universitaire de Strasbourg : ils demandent un
moratoire sur le GCO et veulent réunir des signatures
d’universitaires à travers la France.
Reporterre
Infos du 26 au 30 novembre
Lundi
26 novembre
►Punchline du jour :
"A
Lachamp, on n’est plus sur le mouvement des Gilets jaunes mais sur
un début de ZAD (Zone à défendre rendue célèbre à Notre-Dame
des Landes, ndlr) avec une occupation du domaine public, des pentes
du rond-point, avec des feux, une guillotine en carton représentant
le président Macron. Il fallait dégager ce carrefour et le rouvrir
à la circulation"
Mercredi
28 novembre
La Cour de cassation avalise les contrôles judiciaires
des militants anti-Cigéo
Mercredi
28 novembre, la Cour de Cassation a rejeté le pourvoi déposé
par cinq militants antinucléaires de Bure mis en examen dans le
cadre d’une enquête pour association de malfaiteurs, et
sous contrôle judiciaire très strict.
La
Cour a ainsi suivi l’avis de l’avocat général jugeant que ces
contrôles judiciaires, qui interdisent notamment à ces personnes
d’entrer en contact et de circuler librement, « ne
constituent pas une interdiction de mener une activité sociale et
militante ».
« Ce
revers judiciaire ne nous arrêtera pas, a précisé dans un
communiqué la coordination Stop Cigéo, qui regroupe les collectifs
d’opposants. Le combat que nous menons contre la criminalisation
de la lutte de Bure se poursuivra en tout état de cause. (...) Nous
engagerons toutes les procédures nécessaires et les mèneront
jusqu’à la Cour européenne des Droits de l’Homme s’il le
faut, afin de faire jurisprudence et dissuader tout usage de ces
dispositifs liberticides à l’avenir. »
Plus
de 100 personnalités ont par ailleurs lancé
un appel demandant la levée des contrôles judiciaires et dénonçant
un scandale d’État. Prochaines audiences en lien avec la lutte
anti-Cigéo : le 10 janvier ainsi que le 5 février
devant la Cour d’Appel de Nancy et au Tribunal de Grande Instance
de Bar-le-Duc.
Ce
mercredi, la Ligue des Droits de l’Homme a
également annoncé la mise en place d’une « commission
d’enquête sur le traitement judiciaire et les opérations de
maintien de l’ordre à Bure ».
Source :
communiqué de la coordination
Stop Cigéo.sur
Reporterre
Le recours contre les travaux préparatoires du GCO
est rejeté
Le
tribunal administratif de Strasbourg a rejeté ce mercredi
28 novembre le recours en annulation d’Alsace nature contre
les travaux préparatoires du projet de contournement autoroutier de
Strasbourg.
Les
travaux préparatoires sont donc autorisés... même s’ils sont
désormais quasiment terminés. En effet, Alsace nature avait déposé
son recours en annulation début 2017. Celui-ci n’étant pas
suspensif, le concessionnaire a depuis réalisé les sondages
archéologiques, géothermiques, et les déviations.
Au
micro de France 3 Grand est, Maurice Wintz, le vice-président
d’Alsace nature, a exprimé sa déception : « On a
l’impression que tout est fait pour le GCO se fasse. Alors que tous
les scientifiques nous annoncent une catastrophe environnementale,
nous en France, on continue à faire comme avant ».
Le
combat judiciaire n’est pas terminé pour autant. L’association
conteste la prorogation d’utilité publique devant le Conseil
d’État. Elle a également déposé un référé suspension devant
cette même juridiction concernant le viaduc de Kolbsheim. Elle s’est
aussi pourvue en cassation après avoir perdu au sujet de
l’autorisation unique.
Vendredi
23 novembre, le
tribunal administratif de Strasbourg a suspendu en référé l’arrêté
préfectoral autorisant les travaux de l’échangeur nord du GCO.
Les travaux ne pourront pas reprendre avant que le tribunal ne rende
son avis sur le fond.
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