« LE SEXISME EN POLITIQUE : UN MAL DOMINANT » : LE DOCU CHOC SUR LES INÉGALITÉS
« Arrêtez, je ne suis pas une poule ! », répond interloquée la députée EELV Véronique Massonneau après avoir été interrompue par l'imitation d'un caquètement d'un élu UMP, en plein hémicycle fin 2013. Sifflets, insultes et remarques déplacées sont le lot des femmes qui entrent dans l'arène politique. A travers les témoignages de Barbara Pompili, Cécile Duflot, Nathalie Kosciusko-Morizet, Roselyne Bachelot, Chantal Jouanno ou Marine Le Pen, le documentaire de France 5, réalisé par Stéphanie Kaim et produit par Béatrice Schönberg, met en lumière le sexisme subi par les élues, députées, ministres qui veulent se faire une place dans un univers d'hommes. « Quand on rentre en politique, on rentre dans un monde qui a été façonné par et pour des hommes », décrypte la présidente du groupe EELV à l'Assemblée, Barbara Pompili.
« Je suis une créature de la parité »
En 2000, une loi sur la parité devait changer la donne et permettre aux femmes de se faire une place en politique. Si en théorie, elles ont pu entrer dans la sphère, en pratique, le documentaire montre qu'il reste du chemin à parcourir. Les postes les plus importants restent occupés en grande majorité par des hommes et certains partis préfèrent payer des amendes record plutôt que de respecter la parité. En cherchant à analyser les racines de ce « mal dominant », le documentaire dresse aussi le portrait d'une nouvelle génération de « conquérantes », propulsées par cette loi. « Je suis une créature de la parité », explique fièrement Cécile Duflot. Elles ont compris que pour y arriver, il fallait « enfoncer les portes », témoigne Barbara Pompili. Surtout, elles ont appris, grâce aux générations précédentes, que de leur apparence à leur moindre geste, tout peut être sujet à commentaires. En témoigne la question sur la coiffure « hollywoodienne » de Nathalie Kosciusko-Morizet prononcée par le journaliste du « Figaro » Yves Thréard, en pleine campagne pour la mairie de Paris. « Je trouve ça déplacé que vous preniez du temps sur mon temps de parole dans une interview politique pour me parler de sujets que vous n'aborderiez pas avec des hommes » : la réponse cinglante de la candidate avait fait le tour du Web. La voix, la tenue, les enfants, tout est reproché à une femme en politique. Pourtant Ségolène Royal a montré en 2007 qu'on pouvait accéder au deuxième tour de l'élection présidentielle avec une image féminine et quatre enfants. À quand la prochaine étape ?
« Le sexisme en politique : un mal dominant », réalisé par Stéphanie Kaim, dimanche 26 avril à 22h25 sur France 5.
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