Les Ciné-Rencontres organisent le vendredi 27 mars une soirée thématique au Lido : 'Journée internationale des droits des femmes'.
Au programme :
18 h 30 : "
On a grévé"
20h : repas tiré du sac / salle Jean Cocteau
21h : “Fidelio, l’odyssée d’Alice”
La réalisatrice Lucie BORLETEAU sera présente dans la salle pour présenter son film.
18 h 30 : "
On a grévé"
Documentaire
de Denis Gheerbrant
Elles s’appellent Oulimata, Mariam, Géraldine, Fatoumata... elles sont une petite vingtaine de femmes de chambres et pendant un mois elles vont affronter le deuxième groupe hôtelier d’Europe. Pour la première fois, elles n’acceptent plus la manière dont elles sont traitées. Et elles tiendront jusqu’au bout, avec force musique et danse.
- Premiere Eric Vernay Un beau doc militant, sur l'apprentissage de la lutte et de la solidarité. Elles viennent de Côte d’Ivoire, du Cameroun ou du Maghreb. Exploitées par une puissante chaîne hôtelière aux méthodes illégales, cette vingtaine de femmes de chambre invisibles habituellement aux yeux de la société descendent dans les rues de Suresnes pour se faire entendre. « On est là ! », scandent-elles comme un refrain entêtant, souvent en musique et en souriant, malgré un conflit qui s’éternise. Denis Gheerbrant filme avec simplicité cet intense huis clos à ciel ouvert, danse initiatique aussi enjouée que poignante.
Libération Olivier SeguretGheerbrant a trouvé pour son dernier film une matière idéalement adaptée à son style et parfaitement compatible avec les techniques du cinéma documentaire qu’il développe depuis plus de trente ans. L’avantage de sa méthode, c’est sa liberté, sa légèreté pratique, sa faculté à se couler dans le flux de l’action lorsqu’elle surgit au milieu de ce réel que le cinéaste est en train de considérer. (...) Reste la grandeur inoubliable des combattantes si attachantes, qui donnent sa lumière à "On a grèvé" ; reste, surtout, la noblesse du combat qu’elles mènent (et remportent !). Autant pour elles que pour nous.
Les Inrocks Vincent Ostria Les scènes collectives (de liesse ou de protestation) succèdent classiquement aux interviews individuelles. Un documentaire politico-social exemplaire sur le statut des immigrés sous-traités par les patrons occidentaux, à l’instar des employés d’usines délocalisées au bout du monde. On pense beaucoup à un autre documentaire sur un conflit similaire, "On est là !" de Luc Decaster, sur la lutte de sans-papiers africains exploités par une petite société de la banlieue parisienne. "On a grèvé" en est un peu la contrepartie féminine.
21h : “Fidelio, l’odyssée d’Alice”
de Lucie Borleteau
Ariane Labed a obtenu le Prix de la meilleure interprétation féminine au
Festival du Film de Locarno 2014
Film nommé deux fois aux césars 2015.
Alice, 30 ans, est marin. Elle laisse Félix, son homme, sur la terre ferme, et embarque comme mécanicienne sur un vieux cargo, le Fidelio. A bord, elle apprend qu’elle est là pour remplacer un homme qui vient de mourir et découvre que Gaël, son premier grand amour, commande le navire.
Dans sa cabine, Alice trouve un carnet ayant appartenu à son prédécesseur. La lecture de ses notes, entre problèmes mécaniques, conquêtes sexuelles et mélancolie amoureuse, résonne curieusement avec sa traversée.
Au gré des escales, au milieu d’un équipage exclusivement masculin, bercée par ses amours qui tanguent, Alice s’expose au bonheur de tout vivre à la fois et tente de maintenir le cap…
- Premiere Isabelle Danel Ce premier long métrage d’une réalisatrice, actrice et assistante à ses heures, est aussi gonflé que réussi. Si la voix off du marin décédé dont Alice lit les états d’âme fait trop lourdement office de contrepoint et éparpille inutilement le propos, l’ensemble reste d’une force remarquable. Le désir et ses corollaires – la liberté, la séduction et les rapports de force – sont explorés avec tact et intelligence. À la fois concret et romanesque, le film joue habilement sur les contrastes visuels (la saleté de la salle des machines, le bleu de l’océan) et sonores (le bruit assourdissant en cale, l’omniprésence feutrée mais tenace des vagues et du vent). De tous ces contraires naît un magnifique portrait de femme, complexe et limpide, dessiné par Ariane Labed (la jeune désespérée d’"Une place sur la Terre", de Fabienne Godet), comédienne lumineuse et absolument splendide.
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Corinne Renou-Nativel
Ce premier long-métrage, attachant et puissant, magnifiquement filmé en scope, distille l’envie de suivre le sillage de sa réalisatrice. -
La force du film, sa singularité, c’est son aspect documentaire, le fait qu’une équipe de cinéma s’est retrouvée sur un réel cargo naviguant en pleine mer. Cela confère une belle plus-value réaliste à l’imbroglio sentimental, assez littéraire, se tramant autour d’Alice, qui est à la fois le ciment et le piment dramatique de l’histoire. Le premier film abouti d’une cinéaste prometteuse.
- Les Inrocks Romain Blondeau Un simple drame conjugal que Lucie Borleteau transforme en odyssée existentielle à la fois intimiste et épique, oscillant du secret des cabines à l’immensité du grand large.
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Un premier film d'une maîtrise bluffante. "Fidelio" décrit avec ce qu'il faut de romanesque le quotidien à bord, la vie en communauté et les rites des marins, mêlant habilement la trivialité des hommes au lyrisme du navire sur l'océan (beaux plans maritimes en Scope).
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Pour son premier long-métrage, la réalisatrice dessine avec finesse le portrait d'une jeune femme libre, gracile garçonne embarquée volontaire au milieu de l'équipage entièrement masculin d'un vieux cargo rouillé, filmé ici comme un être vivant.
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