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samedi 14 mars 2015

150 milliards d'euros dans la benne (les perturbateurs endocriniens)



Publié le 7 mars 2015


Avant de vous dire deux mots ce qui suit, je tiens à préciser que je suis immensément loin de mon état normal. Je n’ai pas envie de m’étendre sur le sujet, mais je n’ai que peu de moments de véritable activité. Par ailleurs, que les innombrables auteurs de billets de soutien sachent que je lis tout, absolument tout. C’est pour moi une bénédiction, mais je suis dans l’incapacité physique - et psychique - de répondre. Au moins pour le moment. Je suis très heureux de vous avoir.

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Lisons ensemble cet éditorial du journal Le Monde. Ceux qui ont lu ou liront mon livre Un empoisonnement universel ne seront guère surpris : le désastre est vraiment colossal. Ceux qui nous gouvernent, qui n’ont que les mots de l’économie à la bouche, ne sont pas même capables de s’attaquer à un problème qui coûte au bas mot 150 milliards d’euros à l’Europe. Le comble est qu’ils sont dans une certaine logique : toutes les dépenses de santé liées aux perturbateurs endocriniens ne sont-elles pas un moteur, au moins auxiliaire, de la croissance ?

Que dire de nos pauvres ministres ? De Ségolène Royal, dont la principale activité consiste à chercher des trucs susceptibles de lui valoir un passage au JT ? Et de Marisol Touraine, en charge toute théorique de la santé publique, et qui connaît sans doute à peine l’expression « perturbateurs endocriniens » ?

Perturbateurs endocriniens : 
l’Europe irresponsable

LE MONDE | 06.03.2015 à 11h31 • Mis à jour le 06.03.2015 à 13h29

Editorial du Monde. 

Les chiffres sont ahurissants. Jeudi 5 mars, une vingtaine de biologistes, d’épidémiologistes et d’économistes de la santé ont publié la première estimation du coût économique, en Europe, des perturbateurs endocriniens (PE). Les dégâts sanitaires engendrés par l’exposition à ces substances omniprésentes dans l’environnement domestique et la chaîne alimentaire – pesticides, plastifiants, conditionnements, solvants, cosmétiques, etc. – sont estimés par les chercheurs à quelque 150 milliards d’euros au moins, en coûts directs (frais de santé, soins…) et indirects (absentéisme, perte de productivité économique…). Soit 1,2 % du produit intérieur brut des Vingt-Huit ! Pourtant, aussi énormes qu’ils puissent paraître, ces chiffres sont encore lourdement sous-estimés. En effet, la plus grande part des effets sanitaires de ces PE n’a pas été prise en compte, faute d’avoir pu être chiffrée par les chercheurs.

La publication de ces travaux intervient alors que Bruxelles a échoué à tenir ses engagements pour réguler enfin ces substances, qui touchent l’ensemble de la population. La Commission s’était engagée de longue date à publier, au plus tard en décembre 2013, les critères définissant ces fameux PE. Une telle définition est le préalable nécessaire pour réglementer leur utilisation par les industriels. Soumise à un lobbying intense – documenté sans ambiguïté par le travail d’organisations non gouvernementales et de journalistes –, la Commission a renoncé à respecter ce délai, arguant de la nécessité d’évaluer l’impact d’une réglementation de ces molécules sur les entreprises européennes.

La démarche même de la Commission soulevait de sérieuses questions. L’ambition d’une politique de santé publique doit-elle être soumise à son impact sur quelques secteurs économiques ? La réponse s’impose d’elle-même. Le monde académique a pris le problème suffisamment au sérieux pour qu’une vingtaine des meilleurs spécialistes du dossier rappellent à Bruxelles qu’une réglementation stricte des PE produira aussi des bénéfices considérables, dont profiteront les finances publiques et l’économie européenne dans leur ensemble.

Défiance

La Commission de Bruxelles n’a donc plus l’excuse économique pour tarder à prendre des décisions qui s’imposent. La littérature scientifique n’est pas seule à protester contre les atermoiements de l’Europe. En novembre 2014, la Suède a lancé une action en carence contre la Commission devant la Cour de justice de l’Union. Le 16 janvier, le Conseil européen s’est prononcé à une forte majorité pour soutenir la démarche de Stockholm.

L’incapacité de la Commission, sur le dossier des perturbateurs endocriniens, à faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers de quelques grandes entreprises n’a pas seulement des conséquences sanitaires et économiques. Elle alimente la défiance à l’égard des institutions européennes. Le Front national, qui commence à flairer un filon prometteur, ne s’y est pas trompé. Pour preuve, cet étrange communiqué de presse diffusé le 4 mars par le parti de Marine Le Pen, fustigeant le laxisme de Bruxelles sur le bisphénol A, le plus célèbre des perturbateurs endocriniens, interdit en France dans les contenants alimentaires depuis le 1er janvier. Il serait irresponsable de fournir aux populistes des motifs supplémentaires de soupçonner l’Europe de tous les maux.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/03/06/perturbateurs-endocriniens-l-europe-irresponsable_4588756_3232.html#DH8SJ8EPdTwJxOH5.99

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