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samedi 22 novembre 2025

Cures thermales - Contre le déremboursement : merci de signer la pétition

 Ci-dessous la pétition nationale pour le maintien du remboursement des cures thermales, à signer et transférer si possible 

C’est un secteur important au plan de la santé mais aussi économique pour des territoires comme le nôtre, en raison des emplois directs et indirects, de la durée des séjours et de la saison thermale de mars à novembre.
En Conflent, il y a 2 stations thermales : Molitg les Bains et Vernet les Bains.

Les cures thermales sont très importantes pour le Conflent
 
Non à la disparition des cures thermales et des territoires thermaux !

Nous, parlementaires, élus locaux, professionnels de santé, patients, exploitants thermaux, nous nous opposons fermement au décret envisagé par le Gouvernement visant à réduire drastiquement le remboursement des cures thermales de 100 % à 65 % pour les patients atteints d’affections de longue durée (ALD) et de 65 % à 15 % pour tous les autres patients.

Cette mesure, pour une économie estimée à 200 millions d’euros, remettrait en cause l’existence même de la médecine thermale et mettrait à mal nos communes thermales. Nous dénonçons la brutalité et le non-sens d’une telle orientation.

Le 8 novembre, l’Assemblée nationale a envoyé un message clair en rejetant massivement un amendement prévoyant la remise en cause des cures thermales : 167 voix contre, 24 pour. Ce vote large et transpartisan a réaffirmé le soutien de la représentation nationale à cette médecine éprouvée.

Dans un contexte où le Premier ministre affirme vouloir redonner toute sa place au Parlement, nous espérons que le Gouvernement respecte ce choix démocratique.

Le thermalisme est une médecine évaluée, encadrée et en constante évolution. Chaque année, près de 500 000 patients atteints de maladies chroniques y trouvent un traitement durable. Loin d’être une médecine de confort, elle repose sur plus de 60 études cliniques menées depuis plus de 20 ans et bénéficie d’un encadrement strict de l’Assurance Maladie. Dans 90 % des cas, les cures présentent un service médical rendu démontré : elles réduisent la douleur, améliorent la qualité de vie et limitent le recours aux médicaments et aux hospitalisations.

Les cures thermales ne doivent pas devenir la variable d’ajustement budgétaire court-termiste du Gouvernement. Et la France ne fait pas figure d’exception : l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Pologne ou encore la République tchèque remboursent également les cures thermales, souvent à des taux supérieurs à ceux de la France.

Un coût dérisoire pour un bénéfice immense.
Les cures thermales représentent seulement 0,1 % du budget de l’Assurance Maladie pour 8,3 millions de journées de soins. L’économie espérée de 200 millions serait marginale et rapidement annulée par les coûts de soins de substitution (médicaments, hospitalisations, consultations…). De plus , l’État se priverait de recettes fiscales importantes générées par la filière, notamment en matière de TVA et de cotisations sociales.

Un pilier pour nos territoires. Les établissements thermaux sont indispensables à la vitalité de nombreux territoires. Leur présence favorise une offre de soins supérieure à la moyenne (médecins, pharmacies, maisons de santé) et génère 4,8 milliards d’euros de retombées économiques annuelles ainsi que 25 000 emplois directs et indirects non délocalisables. Près de 70 % des stations thermales sont situées dans des communes de moins de 5 000 habitants : les fragiliser reviendrait à aggraver la désertification médicale et économique de nos campagnes.

Pour toutes ces raisons, nous disons non au déremboursement des cures thermales. Parce que la médecine thermale est utile et efficace, parce qu’elle soigne, parce qu’elle fait vivre nos territoires, nous demandons solennellement au Gouvernement de la préserver et de renoncer à ce décret.

Auteurs de ce texte : 

Denis Fégné, député des Hautes-Pyrénées, Président du groupe d'études thermalisme à l'Assemblée nationale

Jean-Marc Boyer, sénateur du Puy-de-Dôme, Fondateur des Journées parlementaires du thermalisme

Thierry Dubois, Président du Conseil national des Etablissements Thermaux (CNETh)

Julien Dubois, maire de Dax et président du Grand Dax, Président de l’Association nationale des maires de communes thermales (ANMCT)

Les informations recueillies à partir de ce formulaire font l’objet d’un traitement destiné uniquement à cette action. 
 

 

vendredi 21 novembre 2025

« Ne meurent que ceux qu’on oublie » : ces bénévoles veillent sur les morts de la rue

 

« Ne meurent que ceux qu’on oublie » : 

ces bénévoles veillent 

sur les morts de la rue

 

1er novembre 2025


À Bruxelles, le collectif Morts de la rue se bat pour que chaque personne ayant vécu dehors ait droit à un adieu digne. Face à l’indifférence, ils rappellent que la mort aussi dit la justice sociale.

Le ciel est bas, couleur d’étain. Un babil d’oiseaux s’élève, happé à intervalles réguliers par le grondement d’un avion. Le vent soulève quelques feuilles mortes — celles encore entières, pas encore dissoutes sur le sol boueux — entre les croix de bois alignées.

Dans ce coin reculé du cimetière de Bruxelles, les morts n’ont ni marbre ni épitaphe. Juste une plaque vissée, parfois un nom, parfois rien. Depuis l’été 2025, la Ville n’a même plus payé son fournisseur : plus de croix, plus de bois. Le temps passe, et les morts se pointent sans signe distinctif. Plus simple, tu meurs.

Yves, 55 ans, ancien sans-chez-soi, marche d’un pas claudiquant entre les allées, les bras croisés dans le dos, béret enfoncé jusqu’aux oreilles. À ses côtés, Florence Servais, 41 ans, travailleuse sociale, s’arrête sur des plaques familières : Valentino, Jolanda… Son ruban rouge dans les cheveux, son blazer rouge et ses chaussures roses tranchent avec le gris ambiant. Plus loin, Cléo, 36 ans, entrepreneure de pompes funèbres, redresse une petite statue d’ange couchée dans l’herbe. Autour d’eux, la terre fraîche raconte les enterrements récents — ceux qu’on ne peut s’offrir en grande pompe.

Recueillir des fragments de vie

Tous trois appartiennent au collectif Morts de la rue, une poignée de citoyens, d’anciens sans-chez-soi et de travailleurs sociaux décidés à ce qu’aucune personne ayant vécu dehors ne parte seule. Depuis vingt ans, ils veillent sur ces tombes modestes, recueillent des fragments de vie, affrontent les humeurs du ciel et l’indifférence. « "Ne meurent que ceux qu’on oublie", c’est notre philosophie », résume Florence.

 Tout commence en 2005. Deux corps sont retrouvés à la gare du Midi : deux hommes morts depuis plusieurs jours, que personne n’avait réclamés. Le silence qui entoure leur disparition révolte un petit groupe d’habitants et de travailleurs sociaux. De cette indignation naît une promesse : plus personne ne partira sans que l’on se soucie de lui.

Yves, Cléo et Florence remettent sur une tombe des éléments de décoration qui ont été déplacés. © Jeanne Fourneau / Reporterre

Sous la coordination de l’association sans but lucratif (ASBL) Diogènes, le collectif s’organise. Autour de la table : des habitants de la rue, des bénévoles, des proches, des associations sociales. Leur mission est simple et immense : offrir un adieu digne à ceux que la société a laissés de côté. Depuis, ils ont recensé plus de 760 décès et organisé plus de 500 cérémonies. L’âge moyen des défunts : 48 ans. La moitié vivaient encore dehors.

« Un mort de la rue, explique Florence Servais, coordinatrice de l’association, ce n’est pas forcément quelqu’un qui est mort dehors. C’est souvent quelqu’un dont la vie a connu la rue, des ruptures, des retours. »

« On demande juste un minimum de respect »

Souvent, tout commence par un coup de fil. Un hôpital, un centre d’accueil, la police. Alors le collectif s’active : retrouver le corps avant qu’il ne soit déplacé, chercher un nom, des proches. Parfois il faut insister. « Nous, on n’a pas accès au registre national, rappelle Florence. Les hôpitaux, si. Alors on pousse, on relance. »

Quand une famille est retrouvée, le collectif l’accompagne. Sinon, c’est lui qui s’en charge : même sans proches, il faut quelqu’un pour dire au revoir. Ce quelqu’un, le plus souvent, c’est eux : Florence, Cléo, Yves et les autres.

Ils demandent trente minutes de recueillement. Il arrive qu’on leur en accorde à peine quinze. « Les fossoyeurs sont pressés », regrette Florence. « On demande juste un minimum de respect : qu’on ne les enterre pas à la chaîne, qu’on puisse personnaliser ce moment », ajoute Cléo. 

Florence montre une photo d’un enterrement organisé par le collectif. © Jeanne Fourneau / Reporterre

Des galets peints, un mot au feutre sur le couvercle. Une chanson s’élève d’un téléphone portable — souvent le « GSM » d’Yves, comme il dit. L’autre jour, c’était « Dirty Old Town » de The Pogues pour un Irlandais, « Le Moribond » de Jacques Brel pour d’autres. Yves, lui, préfère la cornemuse. Ça lui secoue les tripes et ça remue ce qu’il garde au fond. « C’est magique, ça ouvre quelque chose. »

Pour Yves, ces rituels ont une saveur particulière. Il a connu la rue en 2012, après une succession d’effondrements : une rupture, un logement perdu, des promesses non tenues. « J’étais cassé par la vie », dit-il, le sourire creusant de fines pattes d’oie au coin de ses yeux. Son histoire coule à haut débit, sinueuse et impétueuse, comme une rivière ayant franchi mille torrents.

« On meurt de solitude »

Sous le grand auvent du Brico, place de Brouckère, il vivait côte à côte avec Papayan, un Polonais qui lui a appris à survivre. « On savait où manger, où se laver. On se serrait les coudes, on rigolait. » Puis il ajoute, plus grave : « La rue, attention, c’est aussi la guerre des territoires. »

La peur, les vols, la fatigue de dormir sur ses gardes. « Le plus précieux, c’est les chaussures. Tant que t’as tes pieds, t’as une chance de trouver à manger, de te réchauffer, d’aller faire tes papiers. T’existes. »

Trois ans plus tard, Papayan lui shoote le derrière : « “Ça suffit Yvo, tu sors de cette rue. Reviens nous sauver.” » Yves obéit. Grâce aux liens tissés avec le collectif, il se relève, retrouve un logement, une stabilité fragile. « C’est eux qui m’ont sorti de là. C’est ma famille. »

Aujourd’hui, il vit en logement social, suit des formations, parle dans les écoles. Il se dit « entrepreneur social » : « Je raconte mon histoire pour que d’autres sachent que c’est possible de s’en tirer, même si je sens bien que mon équilibre est encore précaire, entre les dettes et le coût de la vie. »

Il a enterré, ces dernières années, une quinzaine de connaissances. « Chaque fois, c’est dur, je me vois à leur place. Mais au moins, avec nous, c’est plus juste : ils ne partent pas comme des chiens errants. » Parfois, quand la vie tangue, il écoute « Un homme debout », la chanson de Claudio Capéo. L’émotion le traverse, puis il se remet debout.

Yves, membre du Collectif des morts de la rue, ancien sans-chez-soi, se recueille sur l’une des tombes du carré des concessions de cinq ans au cimetiere de Bruxelles à Evere. © Jeanne Fourneau / Reporterre

Derrière la douceur des gestes, une colère gronde. Précarité, expulsions, refus de soins, papiers manquants : derrière chaque disparition, une même trame. « L’idée qu’on meurt de froid dans la rue est répandue, remarque Florence, mais elle est en partie fausse. On meurt de solitude, de ne plus compter pour personne, d’avoir été abandonné. »

Florence se remémore l’histoire de Joël, un jeune footballeur venu du Cameroun dans l’espoir de décrocher un contrat. Il est mort seul sur un terrain vague : « La commune m’appelle : “On a un problème avec notre frigo, on ne peut pas le garder, il fait trop chaud.” On a gagné quelques jours, trouvé un funérarium, payé de notre poche. Le temps que des amis puissent lui dire au revoir. Il avait la vingtaine. C’était un gâchis immense. »

Après vingt ans d’existence, malgré quelques avancées — les tombes identifiées en sont une — les obstacles restent innombrables. Communes indifférentes [il y en a dix-neuf dans la région de Bruxelles], procédures absurdes. « Parfois, on nous prévient après l’enterrement », soupire Florence. Des cercueils sans témoin, des croix qui disparaissent. « On demande juste des choses simples. Mais on voit bien que dès qu’on arrête de se battre, ils cessent de prendre soin. »

Pour une sécurité sociale de la mort

Cléo, elle, se reconnaît dans la proposition d’une “sécurité sociale de la mort”, portée par le collectif français du même nom : « Les pompes funèbres devraient être un service public — et je dis ça en gagnant ma vie grâce à ce métier. Le minimum doit être garanti. On cotise toute notre vie, on paie la TVA sur tout ce qu’on achète, et au moment où on meurt, on n’existe plus. Ce n’est pas normal. »

Pour elle, qui est aussi présidente de l’ASBL Compostez-moi ! — qui a pour but d’obtenir l’introduction dans le droit belge du compostage funéraire — leur engagement s’inscrit pleinement dans une écologie du lien. « L’écologie, rappelle-t-elle, c’est d’abord être en logique avec son environnement. »

Or, rien n’est plus incohérent, selon Cléo, que d’abandonner les plus fragiles au bord du chemin. Et puis, « le plus grand ennemi de l’écologie, c’est le capitalisme », dit-elle sans détour. « Tant qu’on n’existe que si on a de l’argent, on reste dans une logique mortifère. » À ses yeux, chaque déplacement du collectif, chaque cérémonie, est un acte de résistance — une façon de réaffirmer que la dignité dans la mort, elle aussi, fait partie du soin au vivant.

Cette « écologie du lien » se déploie chaque année, début novembre, quand le collectif organise une cérémonie sur la place de l’Albertine, au cœur de Bruxelles. Un arbre y a été planté pour les morts de la rue. Quand le vent s’y engouffre, il semble porter les murmures de ceux qui sont partis, rappelant qu’ils ont un jour existé. 

Sur le sac à dos de Cléo, un pins indique «  Compostez-moi quand je meurs  ». © Jeanne Fourneau / Reporterre

Dans les couloirs des structures d’accueil, la mort laisse toujours une trace. « Elle fait partie de notre travail, mais on ne s’y habitue jamais vraiment », confie Alexandra Trips, psychologue au sein du programme « Housing First », qui propose un accès direct au logement pour des personnes sans chez-soi, souvent confrontées à des troubles psychiques lourds ou à des addictions.

Elle raconte combien la présence du Collectif des morts de la rue agit comme un appui essentiel, parce qu’il sait trouver la juste place : soutenir sans s’imposer, alléger les démarches administratives, faciliter le lien avec les services, et, quand il le faut, être là au moment des funérailles. « Sans chercher la lumière, le collectif apporte un réconfort discret aux travailleurs sociaux, souvent démunis face à la mort de personnes qu’ils ont accompagnées. Leur présence amène de la douceur quand c’est le moment de dire au revoir. »

Yves remet sa casquette, Cléo ramasse un bouquet fané, et Florence fronce les sourcils devant des croix jetées dans la poubelle. Une autre cérémonie se déroule à quelques enjambées, dans un autre monde, où la terre n’est pas nue.

Avant de partir, Yves s’arrête devant une tombe. Il ajuste un galet bleu. Une manière de dire : On pense à vous. Dans la boue du carré des indigents, un peu de chaleur demeure.

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Source : https://reporterre.net/Ne-meurent-que-ceux-qu-on-oublie-ces-benevoles-veillent-sur-les-morts-de-la-rue

jeudi 20 novembre 2025

Mardi 25 novembre - Journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles - Prades 18h30

C'est la semaine prochaine qu'on se donne rdv sur la place de la République à Prades pour dénoncer les VSS ! 
 
Un petit rappel de certains chiffres impactant qui font froid dans le dos mais qui donnent l'énergie de se battre toujours plus fort contre le patriarcat 
 
🔥
   
 
Sources : @noustoutesorg

 



Dépérissement des arbres : les forêts des Pyrénées-Orientales vont-elles résister ?

 Dépérissement des arbres : 

les forêts 

des Pyrénées-Orientales 

vont-elles résister ?

 


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    Des taches brunes au milieu du vert, même en été. Les arbres qui dépérissent sont de plus en plus nombreux en France comme dans notre département. Entre des études alarmistes qui vont jusqu’à envisager un désert et la résilience naturelle des forêts, l’avenir de notre végétation est en jeu.

    Les forêts des Pyrénées-Orientales qui ne seraient plus qu’un souvenir. C’est l’hypothèse qui conclut une étude de l’université de Heidelberg en Allemagne, publiée en 2023, avec une projection pour les forêts de Méditerranée exposées à la sécheresse. Tablant sur un besoin minimum de 400 mm de pluie par an pour ces forêts, l’étude s’est penchée sur les fluctuations de la végétation sur les 500 000 dernières années, grâce à des pollens fossilisés.

    Les chercheurs émettent l’hypothèse d’une désertification progressive en lien avec la concentration de CO2. Pour aboutir d’ici quelques décennies à un paysage de steppes rases, sans arbres.

    C’est un paradoxe car la surface forestière, au niveau national mais aussi dans notre département, ne cesse de progresser depuis plus d’un siècle en raison de la déprise agricole. Les Pyrénées-Orientales ont vu leur surface forestière doubler depuis 1980, gagnant près de 100 000 hectares. Ce sont notamment les feuillus qui progressent, tandis que les conifères stagnent ou baissent. Notre taux de boisement fait partie des plus élevés en France métropolitaine, avec une large part de repousse naturelle.

    La mortalité a explosé sur les dix dernières années

    Le problème, c’est la mortalité au sein de ces forêts. En seulement dix ans, le dépérissement des arbres en France a augmenté de 80 %. On note aussi une augmentation plus rapide du volume de bois mort depuis 2020. Chute des aiguilles pour les résineux, jaunissement précoce pour les feuillus, parfois canopées dépouillées, branches et arbres morts.

    Les premières inquiétudes remontent aux années 1980 avec les pluies acides, mais aujourd’hui c’est surtout le changement climatique qui est pointé du doigt, avec des facteurs aggravants comme des insectes ravageurs.

    Ces derniers sont parfois introduits de l’étranger, ou bien étaient présents mais se reproduisent davantage en produisant plusieurs générations sur une période où auparavant ils n’en engendraient qu’une.

    Certains arbres, comme le hêtre, sont sensibles aux coups de soleil, au point de pouvoir en mourir. Dans les Pyrénées-Orientales, la sécheresse de 2022 a été un baromètre éloquent, avec un taux de mortalité qui a grimpé de 25 % pour la forêt de la Massane, dans les Albères. Des cercles vicieux peuvent en découler, car le dépérissement joue sur le stockage de carbone par nos forêts. Hormis limiter le changement climatique en jouant sur les émissions humaines, comment freiner la mort de nos arbres ?

    La cavitation, l’équivalent d’une embolie chez l’arbre

    L’écologue Diane Sorel, conservatrice de la Réserve Naturelle Nationale de la Forêt de la Massane, constate aussi des pics de mortalité suite aux sécheresses. Ainsi, avec une moyenne de mortalité à 1,9% sur 20 ans pour les hêtres, on a observé un pic à 3,7 % en 2007, la sécheresse ayant touché des arbres déjà fragilisés en 2003, et un taux à 2,7 % en 2024, conséquence des épisodes de sécheresse depuis 2021. Pour l’instant ces taux de mortalité sont équilibrés avec la régénération.

    « On voit des feuilles roussies, souvent elles restent attachées à l’arbre, elles vont avoir du mal à tomber. Quand l’arbre est complètement roussi, cela veut dire qu’il est mort. Mais avant d’arriver à ce stade, il y a des phénomènes de descente de cime. L’arbre va rabaisser et abandonner sa cime. »

    La mort de l’arbre passe par un phénomène de cavitation, comparable à l’embolie chez les humains. En clair, pendant la sécheresse, le végétal essaye de capter de l’eau et des sels minéraux qui ne sont plus dans le sol, et à la place il récupère des bulles d’air, qui peuvent le tuer. Diane Sorel et les équipes de la réserve réalisent un suivi sur près de 70 000 arbres depuis 1999. Face à la mortalité, l’humain peut-être tenté de replanter. Pour l’écologue, le plus important serait plutôt de savoir se retenir. Mieux vaut compter sur la résilience et éviter les interventions.

    Laisser faire la forêt plutôt que d’agir de manière contre-productive

    « Chez un arbre, contrairement à l’homme, il y a plusieurs patrimoines génétiques, de branche en branche. Un arbre est une communauté d’individus, avec des potentiels d’adaptation. Et ce patrimoine est diversifié parce que l’homme n’est pas intervenu dans la dynamique de la forêt. » Elle évoque ces arbres morts dans la Massane qui créent des trouées et permettent à de nouvelles générations mieux adaptées de se développer. Le bois mort au sol fonctionne par ailleurs comme une éponge et stocke de l’eau.


    Diane Sorel, conservatrice de la Réserve Naturelle Nationale de la Forêt de la Massane

     

    À l’inverse, les stratégies de plantation de forêts entraîneraient des séries d’arbres ayant tous le même âge, empêchant les évolutions naturelles échelonnées.

    « On essaie de recréer de manière simpliste ce que fait très bien la nature. Ce qu’il faudrait, c’est plus d’espaces où on ne touche à rien, laisser des îlots de sénescence. »

    Si les haies ou les plantations en ville peuvent être vertueuses, Diane Sorel considère le projet national, annoncé par Emmanuel Macron et visant à planter un milliard d’arbres d’ici à 2032, comme une catastrophe écologique. « C’est la bonne excuse pour couper des forêts qui peut-être s’en seraient sorties. On va raser pour replanter, on se fait payer le bois qu’on a coupé et en plus on est financé pour replanter. Le dessouchage va décaper les sols. C’est une économie, mais en termes écologiques c’est n’importe quoi. »

    La Massane, une des rares forêts françaises épargnées par l’homme

    Il n’existerait que 1200 hectares de forêts en France où l’homme n’intervient pas du tout, dont 336 hectares à la Massane. « Ce sont des foyers génétiques fondamentaux pour les populations de hêtres et d’autres essences. Si on perd ces sites ce serait problématique ». La dispersion de ce patrimoine génétique se fait avec les oiseaux, les effets de pente, les rivières etc.

    « Ce que je vois aujourd’hui me laisse présager qu’on aura toujours de la forêt à la Massane. Si les arbres arrivent à pousser dans les conditions actuelles, c’est plutôt positif, ils résistent. On fait le pari de l’avenir. »

    Un avenir moins certain pour les forêts aux alentours, notamment de faible altitude, ou celles qui ont été dégradées par une exploitation humaine. En 2023, l’ONF mentionnait déjà une mortalité massive sur les pins dans les Pyrénées-Orientales. Les chênes résistent mieux, tandis que les hêtres de la forêt de Boucheville, dans le nord du département, montrent déjà des signes de faiblesse. Dans tous les cas, la pluviométrie et la place laissée par l’homme à la nature vont être déterminantes pour dessiner nos paysages futurs.

     

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    mercredi 19 novembre 2025

    Chiffres clés de la filière cochons


    Chiffres clés de la filière cochons


    Chiffres clés de la filière cochons


    23 millions de cochons tués chaque année

    • La viande de porc est la première viande consommée par les Français, avec 32 kg par habitant et par an1. Pour satisfaire cette demande, 23 millions de cochons sont tués chaque année2.
    • 95 % de ces cochons sont élevés en bâtiments fermés, sur un sol en béton ajouré pour laisser passer leurs déjections : le caillebotis3. Ils n’ont jamais accès à l’extérieur et ne disposent d’aucune litière (telle que de la paille) pour se coucher. Leur environnement se limite à du béton, des barreaux métalliques et du plastique.
    • 85 % des cochons élevés en France sont détenus dans d’immenses élevages de plus de 1 000 animaux. En moyenne, les élevages détiennent 226 truies reproductrices4.
    • Alors que l’espérance de vie des cochons est de 15 à 20 ans, ils sont envoyés à l’abattoir à l’âge de 6 mois pour les cochons à l’engraissement et 3 ans pour les truies reproductrices5.
    • Dans sa courte vie, une truie donne naissance en moyenne à 70 petits dont 55 seulement survivront jusqu’au sevrage6.
    • 6,5 millions de cochons meurent chaque année dans les élevages avant même le départ pour l’abattoir7, soit 21 % des porcelets nés chaque année8. Un quart des truies sont tuées avant l’âge d’abattage prévu, en raison d’une moindre productivité, de blessure, ou de maladie9.
    • En élevage intensif, les truies donnent en moyenne naissance à plus de 15 petits nés vivants contre 3 à 6 chez les cochons sauvages et 10 chez les cochons de race piétrain à croissance lente10. Plus d’un tiers des portées comptent plus de porcelets que la truie n’a de tétines11.
    • 84 % des Français sont défavorables à l’enfermement à vie des cochons en bâtiment sur un sol de béton ajouré sans paille, à l’enfermement des truies en cage et aux mutilations infligées aux porcelets (coupe des queues, meulage des dents, castration pour les mâles)12.
    Sources
    1. FranceAgrimer, 2024. « Viande porcine, fiche filière ».
    2. FranceAgrimer, 2024. « Viande porcine, fiche filière ».
    3. Inaporc. « Les trois systèmes d’élevage », leporc.com.
    4. Ifip (Institut du porc), 2023. « Évolution, diversité et typologie des exploitations porcines en France : enseignements du recensement agricole de 2020, comparaison aux recensements de 2010 et 2000 », 55es Journées de la recherche porcine, 6 p. (p. 3).
    5. Ifip. GTTT : évolution des résultats moyens nationaux de 1970 à 2015.
    6. Badouard, B., 2019. « Quels sont les facteurs de longévité des truies ? », ifip.asso.fr.
    7. Calcul effectué à partir des données de Ifip, 2023 (« Survie des porcelets en maternité : utilisation des nouvelles fonctionnalités de l’outil PertMat pour évaluer les pratiques de gestion des porcelets surnuméraires », 55es Journées de la recherche porcine, p. 129-130) et Agreste, 2021, Statistique agricole annuelle 2021, 64 p. (p. 23).
    8. Ifip, 2023. « Survie des porcelets en maternité : utilisation des nouvelles fonctionnalités de l’outil PertMat pour évaluer les pratiques de gestion des porcelets surnuméraires », 55es Journées de la recherche porcine.
    9. Badouard, B., 2019. « Quels sont les facteurs de longévité des truies ? », ifip.asso.fr.
    10. CNR BEA, 2023. Caractéristiques et besoins physiologiques et comportementaux du porc, 48 p. (p. 8).
    11. Ifip, 2023. « Survie des porcelets en maternité : utilisation des nouvelles fonctionnalités de l’outil PertMat pour évaluer les pratiques de gestion des porcelets surnuméraires », 55es Journées de la recherche porcine.
    12. Yougov, 2022. « Élevage intensif de cochons », étude réalisée pour L214.

    Source : https://www.l214.com/animaux/cochons/chiffres-cles/?fbclid=IwY2xjawN_PrNleHRuA2FlbQIxMABzcnRjBmFwcF9pZBAyMjIwMzkxNzg4MjAwODkyAAEewllTqZZVXdGxKBXu1yqgRpIQ1uM8ExLyGNnwMmMozMpe_axtQF-rpS5DcU0_aem_i5J6cZYhJef82aeCQDtGmQ&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=2025%2F10-broyage-poussins

    dimanche 16 novembre 2025

    Programme Alchimie Prades - 🍂🍄🍁 les 21, 22 & 23 ça fourmille à l'Alchimie ! / nos ateliers / mais encore... Au plaisir de vous croiser par ici ou par là !

     


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    Côté partenaires
    Dans le cadre du Festival Alimenterre qu'on retrouvera à l'Alchimie le samedi 22 novembre, un atelier cuisine sera proposé en amont sur Vernet, le 20 novembre. Pensez à vous inscrire !
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    Pour info
     Le collectif la Frakture a laissé une boîte dans la salle du bar pour le dépôt de graines alors n'hésitez pas à venir partager pour densifier la grainothèque "graines de pirates" ! la collecte solidaire de Noël commence...
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    Lundi
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    MARDI_RESTAU
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    Mercredi
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    Jeudi
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