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lundi 15 décembre 2025

Retards, dysfonctionnements : Dans l’attente d’un titre de séjour, des vies en sursis


Retards, dysfonctionnements : 

Dans l’attente 

d’un titre de séjour, 

des vies en sursis

 


Téléservice défectueux, délais à rallonge et contrôle accru, plusieurs associations dénoncent les difficultés croissantes d’accès au titre de séjour. Dans les Pyrénées-Orientales où entre 3,5 et 5 % de la population en détient un, la préfecture justifie ces retards par l’augmentation du volume de demandes.

« Je touchais 3 000 euros, j’avais une maison et une voiture. Aujourd’hui, je m’endors régulièrement sans manger. » Nina* est arrivée en France il y a neuf ans. Elle a fui son pays d’origine qu’elle ne préfère pas citer, car elle était en danger. Mère de trois enfants, elle attend toujours un titre de séjour. Aujourd’hui, elle n’a aucun revenu et vit grâce à la solidarité et aux associations qui l’entourent. « Je vais aux Restos du Cœur. On récupère un sandwich, un oignon, deux patates. Parfois, un litre de lait », soupire-t-elle. Elle perd espoir d’obtenir un jour le document qui régulariserait sa situation. « Je n’attends que ça de travailler. J’ai de l’expérience. Je parle quatre langues. »

Sa situation n’est pas une exception selon Timéa Tampon-Lajarriette, bénévole au sein de l’association Germa qui accompagne 500 personnes sans-papiers dans leur quotidien et procédures. « On constate une dégradation totale du traitement des demandes de titres par la préfecture. Les conditions sont plus restreintes. Les gens qui sont entrés de manière illégale sur le territoire ne peuvent plus déposer leur demande de titre de séjour directement. Seulement une demande d’asile, souvent mal comprise et refusée parce que ce n’est pas le statut auquel ils ont droit », explique-t-elle.

Sans titre de séjour, un manque d’information aux lourdes conséquences

C’est ce qui s’est produit pour Nina. Sa première demande d’asile est refusée. La seconde, déposée lorsque la situation se dégrade dans son pays d’origine, l’est aussi dans la foulée. Elle se retrouve sans solutions. Une OQTF (Obligation de quitter le territoire) étant impossible dans son cas précis, elle est expulsée du centre d’accueil pour demandeurs d’asile avec toute sa famille. « J’avais un enfant de deux ans. »

Les exilés font régulièrement face au manque d’informations sur leurs droits et recours. « Personne ne sait se dépatouiller d’une demande de régularisation, dénonce Timéa Tampon-Lajarriette. Les maisons France Services ne sont pas mandatées pour accompagner les personnes en situation irrégulière. Depuis la fermeture des SSAE (services sociaux d’aide aux émigrants qui ont cessé leur activité en 2010, ndlr), on ne considère plus les personnes qui doivent déposer une demande de titre comme étant devant être accompagnées par des services de la République. »

« L’information des étrangers sur leurs droits repose sur huit grands-pères, trois grands-mères, deux professionnels et quatre copains étrangers. »

Frayer son chemin dans la rigidité des réglementations

La demande de titre de séjour répond pourtant à des critères stricts, parfois opaques pour les premiers concernés. « Il faut rentrer dans un cadre légal très précis, il y a tout un tas de motifs, donc ça va toujours se jouer sur des failles », explique Jean-Marie Bonafous, de l’association la Cimade qui défend les droits des étrangers. Ces motifs se déclinent en trois catégories. La demande peut être liée à une activité comme un travail saisonnier ou des études. Elle peut relever de motifs familiaux comme le rapprochement d’un conjoint. Troisième catégorie : les motifs privés, liés au lieu de naissance, à une ordonnance de protection ou encore à une maladie.

Parmi ces critères, une dizaine dépend du « pouvoir discrétionnaire du préfet ». C’est le cas par exemple pour un jeune confié à l’aide sociale à l’enfance après 16 ans, une personne en parcours de sortie de prostitution ou encore une présence habituelle sur le territoire depuis 10 ans. C’est cette appréciation du préfet qui fait que Nina ne peut pas être sûre d’être régularisée. Contactée, la préfecture de Perpignan rappelle que ce pouvoir ne permet pas de juger au cas par cas chaque situation, mais qu’il vise a éclairer « des situations sans solutions de droits évidentes. »

« Cela installe une précarité administrative et sociale, observe Timéa Tampon-Lajarriette. Des expulsions, il y en a peu. Le problème, c’est ce que deviennent les milliers de gens sans-papiers. On maintient les gens dans la souffrance, la peur, l’angoisse. Face à la pression, il y a des gens qui souffrent, qui font des tentatives de suicides, qui développent des troubles psy. Dans l’association, on aide les gens à tenir. »

Nina évoque le traumatisme laissé par deux ans d’assignations à résidence et les rendez-vous préfectoraux. Son état physique s’est dégradé au fil des épreuves. « J’ai des problèmes de santé, trois ulcères dus au stress. » La mère de famille raconte sa séparation, l’explosion des liens entretenus avec ses enfants, les années d’exil qui ont détruit le quotidien d’une famille.

« Parfois, on dort sans manger. Parfois, on mange. Parfois, je pleure toute la nuit »

« Aujourd’hui, mon plus jeune fils me dit : ‘Allez maman, tu vas résister. Tu es forte, raconte Nina. Lui, il en rigole, c’est un enfant. Mais parfois, on dort sans manger. Parfois, on mange. Parfois, je pleure toute la nuit. » Elle n’imagine pas l’avenir ailleurs qu’en France pour lui qui n’a connu que ce pays. « Il pourra demander à être français quand il aura entre 13 et 16 ans », espère-t-elle.

Les obstacles à l’obtention du précieux document qui permet de rester sur le territoire sont nombreux, et même une fois en main, les exilés sont confrontés à l’épreuve du renouvellement. La préfecture de Perpignan indique prioriser ces demandes « afin d’éviter les ruptures de droits. » Pourtant, au niveau national, dans un rapport publié en novembre 2025, l’ONG Amnesty International a pointé du doigt le système français de carte de séjour, qui « expose à l’exploitation au travail, à la privation de logement et à la pauvreté. » L’organisation dénonce des « bugs informatifs » et des « retards administratifs » importants. Des situations qu’observent au quotidien les associations locales.

Des services en ligne défectueux, dénoncés dans un rapport d’Amnesty International

Amnesty International dénonce notamment les conséquences de la dématérialisation des procédures. C’est le cas des dysfonctionnements du téléservice de l’Administration nationale des étrangers en France, mis en place il y a 10 ans. « C’était censé désengorger les services de la préfecture, explique Leda Astarita, bénévole à la Cimade. Mais comme il fonctionne mal, les gens vont à l’accueil. Ils distribuent les rendez-vous à partir de 9h et ne peuvent prendre que 50 personnes par jour. Donc les gens arrivent de plus en plus tôt, dès 2h du matin. »

La préfecture de Perpignan précise qu’elle n’observe pas de dégradations des prises en charge et n’enregistre pas d’incidents récents sur la plateforme Anef. Le nombre de dépôt de dossiers incomplets ou irrecevables aurait en revanche augmenté via le téléservice, explique Bruno Berthet, secrétaire général de la préfecture. Il rappelle par ailleurs que les Pyrénées-Orientales sont l’un des derniers départements à proposer un accueil d’information sans rendez-vous.

La Cimade recense de nombreuses demandes de renouvellement laissées sans réponse. Or, au-delà de quatre mois, l’absence de retour vaut rejet implicite. Selon l’association, il est aujourd’hui impossible de distinguer un refus par omission d’un retard de réponse dû aux dysfonctionnements. Et ces délais de renouvellement ont des conséquences directes sur les conditions de vie des étrangers. Selon le rapport d’Amnesty International, elles peuvent causer une suspension temporaire des contrats de travail, un licenciement, ou une démission contrainte. Dans les Pyrénées-Orientales, la Cimade doit fréquemment informer les employeurs, « ils ne sont pas forcément au courant du statut de leurs employés ». Des récépissés peuvent faire la jonction lors d’un retard de titre, mais les décalages de calendrier conduisent à la perte de certaines allocations, ou encore à une impossibilité de travailler temporairement.

« Une machine à fabriquer les clandestins »

Dans ce contexte déjà marqué par les retards et les zones grises administratives, la nouvelle doctrine politique ajoute une couche de rigidité. « La circulaire Retailleau fait énormément de mal », reconnaît Timéa Tampon Lajariette. Publié le 24 janvier 2025, le texte défini de nouvelles orientations pour l’obtention des titres de séjour. Il en rappelle le titre exceptionnel et demande une prise en compte du « niveau d’intégration » des personnes concernées. Selon la bénévole, les conditions d’obtention des cartes se sont concrètement durcies. « Ça enlève plusieurs voies de régularisation, explique-t-elle. » Selon la préfecture, la circulaire n’a conduit qu’à une réorganisation interne des services, « sans effet sur les modalités d’instruction. »

Tous décrivent les années de stress, les vies qui se construisent sur des fondements précaires que le moindre courrier peut faire basculer et la peur constante de l’OQTF qui paralyse pendant des années. « Actuellement, la préfecture est plus une machine à fabriquer des clandestins qu’à régulariser », s’indigne Jean-Marie Bonafous. Pour y remédier, le rapport d’Amnesty International demande une réforme du système avec la création de titre de séjour de quatre ans minimum pour les travailleurs et une meilleure protection juridique des étrangers.

*Le prénom a été modifié

 

Source : https://madeinperpignan.com/retards-dysfonctionnements-attente-titre-sejour-vies-sursis/

dimanche 14 décembre 2025

Rejoignez les éleveurs du Conflent - Stop au massacre des vaches !


 

"C'est un appel des éleveurs du Conflent. 
 
La conf'66 sera présente ainsi que le collectif citoyen
Les citoyens ont toute leur place (et sont d'ailleurs invités sur l'affiche). C'est le moment d s'opposer au massacre des vaches mais aussi de réclamer une agriculture pour nourrir les citoyens et non la finance
 
L'agriculture, c'est l'affaire des citoyens tout autant que des agriculteurs puisque que c'est elle qui vous/nous nourris tous. Donc votre présence et vos revendication sont tout ce qui a de plus légitime et nécessaire. Pour l'instant le sujet de l'agriculture est confisqué par la finance, les accords de Libre Echange et la grande distribution...
 
Bref.., bienvenue dimanche à Villefranche. Et pour marquer la présence citoyenne, vous pouvez venir avec un drapeau blanc (en tout cas c'est le signe proposé par le collectif citoyen pour être visible)"
 
Mirabelle

Programme Alchimie Prades 💎❄💎 conférence engagée et repas asiatique + stage de conscience du féminin // atelier "choco en fête" / nos ateliers + à venir - Au plaisir de vous croiser par ici ou par là !

 


Pour nous suivre sur
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L'expo
Venez découvrir l'ouvrage d'Alexia Traoré, 
fidèle exposante de l'Alchimie dont les œuvres illustrent 
son recueil de poèmes "dis à ton silence que je l'aime aussi" 
disponible à la librairie La Libambulle !
Expo_affiche2
3 événements cette semaine !
atelier_choco
Vendredi 19 décembre, l'Alchimie accueillera David Janraitz
au nom du "collectif de défense du cerf et du sanglier"
pour une conférence d'informations
suite à une décision dite "écologique" de protection des forêts... 
Qu'en est-il réellement ?
Venez vous informer et échanger lors de cette conférence
qui sera suivie d'un moment convivial autour d'un repas asiatique

18h30 : conférence
20h30 : repas

Ce 19 décembre portons haut et fort le cri des sans-voix !
Flyer_A5_IPY...
C'est l'hiver, 
la meilleure période pour se reconnecter à l'essentiel, 
à notre sève.
Samedi 20 décembre nous accueillerons un stage de 5h 
mêlant conscience du féminin et santé au naturel.
Venez (re)découvrir la puissance de l'essence féminine 
en deux ateliers successifs.
M_thodes_nat...
Pour info
RAPPEL : c'est jusqu'au 17 décembre... dernière ligne droite ! ;) 🙏
Design_sans_...
À venir
atelier_choc...
Lundi
cours_de_pil...
atelier_Tai_...
MARDI_RESTAU
alchimiewarga25
Design_sans_...
atelier_th__...
Mercredi
samedi_RESTAU
cours_de_des...
jeux_3
bal_trad_5
Jeudi
AfficheYogaA...
A.M.A.P_Le_R...
Vendredi
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Collectif_d_...
samedi_RESTAU_0
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nos_partenaires

L'équipe de l'Alchimie // 07 83 36 77 31

samedi 13 décembre 2025

Hôpital, Nestlé et castor : les 10 bonnes nouvelles de la semaine

Hôpital, Nestlé et castor : 

les 10 bonnes nouvelles 

de la semaine

 

 

1. Un hôpital de jour dédié aux femmes 

Un hôpital de jour dédié à la santé de la femme a été ouvert à Besançon, offrant des parcours complets pour des pathologies comme l’endométriose, la mastectomie, la chirurgie pelvienne ou l’AMP. Les patientes y rencontrent en une journée plusieurs professionnels (sage-femme, sexologue, kinésithérapeute…) pour aborder douleur, rééducation, santé sexuelle ou hygiène de vie. (Alternatives économiques)

2. Une militante autochtone fait reculer Nestlé

La militante autochtone Makasa Looking Horse a obtenu l’abandon du projet de Nestlé visant à augmenter massivement le pompage d’eau dans la région des Six Nations, au Canada. Grâce à une mobilisation communautaire, la multinationale renonce à exploiter davantage les nappes phréatiques locales déjà fragilisées. 3,6 millions de litres par jour étaient pompés pour les revendre, souvent aux mêmes communautés autochtones. (La Relève et la peste)

 

Vidéo à voir sur ici : https://www.youtube.com/watch?v=VnG-JDYw_pE&t=54s 

3. Les castors font revenir les truites à la ferme du Grand Laval

À la ferme du Grand Laval, dans la Drôme, la présence de castors a transformé le paysage : leurs barrages ont ralenti l’écoulement de l’eau, restauré les zones humides et favorisé le retour d’espèces disparues depuis longtemps, dont les truites. Les agriculteurs observent aussi une meilleure résilience hydrique face aux sécheresses, illustrant le rôle écologique crucial de cet animal ingénieur. (La Relève et la Peste)

4. Ils disent non à une méga-ferme de 140 000 poules

Dans la Vienne, la création d’une exploitation géante de 140 000 poules a réveillé une résistance locale, même sous la pluie. Habitants, associations et élus redoutent les nuisances, l’impact sur l’eau et la dégradation du cadre de vie. Ils dénoncent une agriculture industrialisée qui accentue les risques sanitaires et environnementaux, au détriment des petites fermes locales. (Reporterre)

5. Une mobilisation unie contre l’exploration minière de Breizh Ressources

En Loire-Atlantique, des habitants, maires et collectifs se sont opposés à  l’ouverture de permis d’exploration minière visant du cuivre, de l’étain ou du tungstène par la startup Breizh Ressources. Les opposants redoutent un projet lourd en pollution, consommation d’eau et artificialisation, dans une région rurale où les sols sont déjà fragiles. L’alliance locale s’élargit pour contrer une installation jugée incompatible avec la transition écologique. (Vert)

6. Gel des loyers sociaux à Paris

À Paris, les principaux bailleurs sociaux comme Paris Habitat, RIVP et Elogie‑Siemp ont décidé de geler les loyers pour 2026, une mesure qui concernera 225 000 foyers. Ce gel intervient dans un contexte de forte hausse des charges, et vise à soulager les locataires du parc social déjà plus que fragilisés. (L’humanité)

7. Forte mobilisation contre une usine à saumons

Un projet d’élevage industriel de saumons sur la commune de Morcenx-la-Nouvelle dans les Landes provoque une mobilisation inédite depuis la réforme des retraites : habitants, pêcheurs et associations écologistes s’inquiètent d’un site très énergivore, consommateur d’eau et producteur de rejets azotés. Les opposants dénoncent un modèle d’aquaculture intensive contraire aux impératifs climatiques et à la protection des milieux. (Vert)

8. Les PFAS bientôt interdits dans les jouets vendus dans l’Union européenne

Le Parlement européen approuve l’interdiction des PFAS – les « polluants éternels« , dans les jouets commercialisés dans l’UE. La réglementation doit aussi s’étendre à d’autres produits grand public susceptibles d’exposer les enfants à ces substances persistantes, associées à des risques immunitaires, hormonaux et cancérigènes. Une étape clé vers la réduction de l’exposition aux PFAS. (Que-choisir)

9. L’Italie punit enfin (vraiment) le féminicide 

Le Parlement italien adopte une loi faisant du féminicide un crime à part entière dans le code pénal, désormais passible de la réclusion à perpétuité. Le texte vise à répondre à l’augmentation des violences machistes et à mieux qualifier les meurtres commis contre des femmes en raison de leur genre. (Courrier International)

10. La fermeture de la pêche hivernale réduit les captures accidentelles de dauphins

Selon l’observatoire Pelagis, la pause hivernale imposée à certains types de pêche a permis une baisse de 60 % du nombre de dauphins échoués et des captures accidentelles. Les premières données laissent entrevoir l’efficacité de ces restrictions saisonnières, alors que les associations réclament depuis plusieurs années un arrêt temporaire pour protéger les cétacés du golfe de Gascogne. (France bleu)

– Mauricette Baelen

  

Source : https://tinyurl.com/mra64kw2