Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan. Mais pas que. Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...
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C'est la semaine prochaine qu'on se donne rdv sur la place de la République à Prades pour dénoncer les VSS !
Un petit rappel de certains chiffres impactant qui font froid dans le dos mais qui donnent l'énergie de se battre toujours plus fort contre le patriarcat
Des
taches brunes au milieu du vert, même en été. Les arbres qui
dépérissent sont de plus en plus nombreux en France comme dans notre
département. Entre des études alarmistes qui vont jusqu’à envisager un
désert et la résilience naturelle des forêts, l’avenir de notre
végétation est en jeu.
Les forêts des Pyrénées-Orientales qui ne seraient plus qu’un
souvenir. C’est l’hypothèse qui conclut une étude de l’université de
Heidelberg en Allemagne, publiée en 2023, avec une projection pour les
forêts de Méditerranée exposées à la sécheresse. Tablant sur un besoin
minimum de 400 mm de pluie par an pour ces forêts, l’étude s’est penchée
sur les fluctuations de la végétation sur les 500 000 dernières années,
grâce à des pollens fossilisés.
Les chercheurs émettent l’hypothèse
d’une désertification progressive en lien avec la concentration de CO2.
Pour aboutir d’ici quelques décennies à un paysage de steppes rases,
sans arbres.
C’est un paradoxe car la surface forestière, au niveau national mais
aussi dans notre département, ne cesse de progresser depuis plus d’un
siècle en raison de la déprise agricole. Les Pyrénées-Orientales ont vu
leur surface forestière doubler depuis 1980, gagnant près de 100 000
hectares. Ce sont notamment les feuillus qui progressent, tandis que les
conifères stagnent ou baissent. Notre taux de boisement fait partie des
plus élevés en France métropolitaine, avec une large part de repousse
naturelle.
La mortalité a explosé sur les dix dernières années
Le problème, c’est la mortalité au sein de ces forêts. En seulement
dix ans, le dépérissement des arbres en France a augmenté de 80 %. On
note aussi une augmentation plus rapide du volume de bois mort depuis
2020. Chute des aiguilles pour les résineux, jaunissement précoce pour
les feuillus, parfois canopées dépouillées, branches et arbres morts.
Les premières inquiétudes remontent aux
années 1980 avec les pluies acides, mais aujourd’hui c’est surtout le
changement climatique qui est pointé du doigt, avec des facteurs
aggravants comme des insectes ravageurs.
Ces derniers sont parfois introduits de l’étranger, ou bien étaient
présents mais se reproduisent davantage en produisant plusieurs
générations sur une période où auparavant ils n’en engendraient qu’une.
Certains arbres, comme le hêtre, sont sensibles aux coups de soleil,
au point de pouvoir en mourir. Dans les Pyrénées-Orientales, la
sécheresse de 2022 a été un baromètre éloquent, avec un taux de
mortalité qui a grimpé de 25 % pour la forêt de la Massane, dans les
Albères. Des cercles vicieux peuvent en découler, car le dépérissement
joue sur le stockage de carbone par nos forêts. Hormis limiter le
changement climatique en jouant sur les émissions humaines, comment
freiner la mort de nos arbres ?
La cavitation, l’équivalent d’une embolie chez l’arbre
L’écologue Diane Sorel, conservatrice de la Réserve Naturelle
Nationale de la Forêt de la Massane, constate aussi des pics de
mortalité suite aux sécheresses. Ainsi, avec une moyenne de mortalité à
1,9% sur 20 ans pour les hêtres, on a observé un pic à 3,7 % en 2007, la
sécheresse ayant touché des arbres déjà fragilisés en 2003, et un taux à
2,7 % en 2024, conséquence des épisodes de sécheresse depuis 2021. Pour
l’instant ces taux de mortalité sont équilibrés avec la régénération.
« On voit des feuilles roussies, souvent
elles restent attachées à l’arbre, elles vont avoir du mal à tomber.
Quand l’arbre est complètement roussi, cela veut dire qu’il est mort.
Mais avant d’arriver à ce stade, il y a des phénomènes de descente de
cime. L’arbre va rabaisser et abandonner sa cime. »
La mort de l’arbre passe par un phénomène de cavitation, comparable à
l’embolie chez les humains. En clair, pendant la sécheresse, le végétal
essaye de capter de l’eau et des sels minéraux qui ne sont plus dans le
sol, et à la place il récupère des bulles d’air, qui peuvent le tuer.
Diane Sorel et les équipes de la réserve réalisent un suivi sur près de
70 000 arbres depuis 1999. Face à la mortalité, l’humain peut-être tenté
de replanter. Pour l’écologue, le plus important serait plutôt de
savoir se retenir. Mieux vaut compter sur la résilience et éviter les
interventions.
Laisser faire la forêt plutôt que d’agir de manière contre-productive
« Chez un arbre, contrairement à l’homme, il y a plusieurs
patrimoines génétiques, de branche en branche. Un arbre est une
communauté d’individus, avec des potentiels d’adaptation. Et ce
patrimoine est diversifié parce que l’homme n’est pas intervenu dans la
dynamique de la forêt. » Elle évoque ces arbres morts dans la Massane
qui créent des trouées et permettent à de nouvelles générations mieux
adaptées de se développer. Le bois mort au sol fonctionne par ailleurs
comme une éponge et stocke de l’eau.
Diane Sorel, conservatrice de la Réserve Naturelle Nationale de la Forêt de la Massane
À l’inverse, les stratégies de plantation de forêts entraîneraient
des séries d’arbres ayant tous le même âge, empêchant les évolutions
naturelles échelonnées.
« On essaie de recréer de manière
simpliste ce que fait très bien la nature. Ce qu’il faudrait, c’est plus
d’espaces où on ne touche à rien, laisser des îlots de sénescence. »
Si les haies ou les plantations en ville peuvent être vertueuses,
Diane Sorel considère le projet national, annoncé par Emmanuel Macron et
visant à planter un milliard d’arbres d’ici à 2032, comme une
catastrophe écologique. « C’est la bonne excuse pour couper des forêts
qui peut-être s’en seraient sorties. On va raser pour replanter, on se
fait payer le bois qu’on a coupé et en plus on est financé pour
replanter. Le dessouchage va décaper les sols. C’est une économie, mais
en termes écologiques c’est n’importe quoi. »
La Massane, une des rares forêts françaises épargnées par l’homme
Il n’existerait que 1200 hectares de forêts en France où l’homme
n’intervient pas du tout, dont 336 hectares à la Massane. « Ce sont des
foyers génétiques fondamentaux pour les populations de hêtres et
d’autres essences. Si on perd ces sites ce serait problématique ». La
dispersion de ce patrimoine génétique se fait avec les oiseaux, les
effets de pente, les rivières etc.
« Ce que je vois aujourd’hui me laisse
présager qu’on aura toujours de la forêt à la Massane. Si les arbres
arrivent à pousser dans les conditions actuelles, c’est plutôt positif,
ils résistent. On fait le pari de l’avenir. »
Un avenir moins certain pour les forêts aux alentours, notamment de
faible altitude, ou celles qui ont été dégradées par une exploitation
humaine. En 2023, l’ONF mentionnait déjà une mortalité massive sur les
pins dans les Pyrénées-Orientales. Les chênes résistent mieux, tandis
que les hêtres de la forêt de Boucheville, dans le nord du département,
montrent déjà des signes de faiblesse. Dans tous les cas, la
pluviométrie et la place laissée par l’homme à la nature vont être
déterminantes pour dessiner nos paysages futurs.
Objectif
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La viande de porc est la première viande consommée par les Français, avec 32 kg par habitant et par an1. Pour satisfaire cette demande, 23 millions de cochons sont tués chaque année2.
95 % de ces cochons sont élevés en bâtiments fermés, sur un sol en bétonajouré pour laisser passer leurs déjections : le caillebotis3. Ils n’ont jamais accès à l’extérieur
et ne disposent d’aucune litière (telle que de la paille) pour se
coucher. Leur environnement se limite à du béton, des barreaux
métalliques et du plastique.
85 % des cochons élevés en France sont détenus dans d’immenses élevages de plus de 1 000 animaux. En moyenne, les élevages détiennent 226 truies reproductrices4.
Alors que l’espérance de vie des cochons est de 15 à 20 ans, ils sont envoyés à l’abattoir à l’âge de 6 mois pour les cochons à l’engraissement et 3 ans pour les truies reproductrices5.
Dans sa courte vie, une truie donne naissance en moyenne à 70 petits dont 55 seulement survivront jusqu’au sevrage6.
6,5 millions de cochons meurent chaque année dans les élevages avant même le départ pour l’abattoir7, soit 21 % des porcelets nés chaque année8. Un quart des truies sont tuées avant l’âge d’abattage prévu, en raison d’une moindre productivité, de blessure, ou de maladie9.
En élevage intensif, les truies donnent en moyenne naissance à plus de 15 petits nés vivants contre 3 à 6 chez les cochons sauvages et 10 chez les cochons de race piétrain à croissance lente10. Plus d’un tiers des portées comptent plus de porcelets que la truie n’a de tétines11.
84 % des Français sont défavorables à l’enfermement à vie des cochons en bâtiment sur un sol de béton ajouré sans paille, à l’enfermement des truies en
cage et aux mutilations infligées aux porcelets (coupe des queues,
meulage des dents, castration pour les mâles)12.
Dans le cadre du Festival Alimenterre qu'on retrouvera à l'Alchimie le samedi 22 novembre, un atelier cuisine sera proposé en amont sur Vernet, le 20 novembre. Pensez à vous inscrire !
Pour info
Le collectif la Frakture a laissé une boîte dans la salle du bar pour le dépôt de graines alors n'hésitez pas à venir partager pour densifier la grainothèque "graines de pirates" ! + la collecte solidaire de Noël commence...