Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

lundi 30 juillet 2018

Libye : détérioration des conditions de vie des migrants dans des centres de détention surpeuplés


Image d'archive d'un centre de détention en Libye, en septembre 2017. Crédit : Reuters

Libye : 

détérioration des conditions 

de vie des migrants 

dans des centres de détention surpeuplés




 Par Leslie Carretero


En Libye, plus de 9 000 migrants sont actuellement en centre de détention, contre 5 000 il y a quelques mois. L’ONG Médecins sans frontières alerte sur la détérioration de leurs conditions de vie et accuse l’Union européenne d’être responsable de cette situation.


"Cela fait plus d’un an que je travaille sur place, je n’ai jamais vu les centres de détention de la région de Khoms et Misrata aussi remplis. La situation est effrayante". Ces mots sont ceux d’un médecin de Médecins sans Frontières (MSF) dont des membres interviennent dans les centres de détention libyens, cité dans un communiqué de l’association publié mercredi 25 juillet.

Depuis le début de l’année, près de 12 000 migrants ont été interceptés en Méditerranée et ramenés en Libye par les garde-côtes libyens, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). D’après l’Organisation internationale des migrations (OIM), le nombre de personnes détenues dans les centres est passé de 5 000 à 9 300 ces trois derniers mois.


Chaque migrant qui est intercepté en mer par les garde-côtes libyens – y compris "les enfants non accompagnés ou les personnes sévèrement malades" signale MSF - est systématiquement transféré dans les centres de détention situés le long des côtes libyennes.


"Plus les garde-côtes libyens enverront automatiquement en détention les migrants qui sont secourus en mer, plus les centres seront surpeuplés", a déclaré Othman Belbeisi, chef de mission de l’OIM en Libye, à l’agence de presse Reuters, ajoutant que la situation pour les migrants en Libye n’a jamais été aussi "sombre".

Détérioration des conditions de vie

MSF alerte également sur les conditions de vie des migrants enfermés en centre de rétention, et signale une "nette détérioration de leur situation", causée par la surpopulation.

Promiscuité, détention arbitraire, besoins élémentaires non respectés, manque d’hygiène, violences… sont le quotidien des migrants qui vivent dans les centres de détention officiels.

"Il y avait plus de 300 personnes, y compris de très jeunes enfants, enfermées dans un centre de détention qui pouvait contenir 120 personnes maximum", explique Anne Bury, coordinatrice médicale adjointe pour MSF en Libye. "Il n’y a pas d’aération et dans la chaleur étouffante les détenus manquent d’eau potable. Ils n’ont accès qu’à un mélange d’eau de mer et d’eaux usées. Dans une des cellules, il y avait environ 150 personnes qui restaient nuit et jour sans être autorisées à en sortir", raconte-t-elle.


L’OIM, qui intervient dans les centres libyens pour notamment proposer aux migrants des retours volontaires dans leur pays, ne cesse de demander à la Libye de ne plus renvoyer les migrants interceptés en mer en centre de détention. "On veut la fermeture des centres fermés, que les migrants puissent circuler librement et que les femmes et les enfants soient séparés des hommes", dit à InfoMigrants Flavio Di Giacomo, porte-parole de l’OIM en Italie.


Les réseaux de contrebande "plus organisés et plus forts"

L’augmentation du nombre de migrants en détention et plus largement en Libye est une aubaine pour les trafiquants. Les réseaux de contrebande "deviennent plus organisés et plus forts", a déclaré Othman Belbeisi de l’OIM. "Moins de personnes qui arrivent en Europe ou qui prennent des bateaux ne signifie pas qu’il y a moins de migrants. Cela signifie le contraire, ils sont bloqués [en Libye]", dit-il encore.

"Certains migrants détenus sont enfermés durant une longue période, d’autres disparaissent du jour au lendemain et peuvent se retrouver à nouveau dans les mains de passeurs et de trafiquants", assure MSF qui accuse l’Union européenne d’être responsable de la situation des migrants en Libye.

L’UE a en effet signé plusieurs accords avec le gouvernement d’Union nationale libyen. Elle fournit une aide matérielle et financière importante à la Libye pour empêcher les migrants d’atteindre l’Europe. Elle équipe, forme et soutient notamment les garde-côtes libyens qui sont pourtant soupçonnés par plusieurs ONG, dont Amnesty International, de travailler main dans la main avec les réseaux de trafiquants. Ils sont notamment accusés de faits de torture pour extorquer de l’argent aux migrants.

Ces accords ont bien réduits les arrivées en Italie mais ont encore plus fragilisé les personnes bloquées sur le territoire libyen : les actes de torture se sont accentués et les trafiquants demandent davantage d’argent, avaient estimé en avril dernier des membres du HCR.

"La fermeture des frontières a pour conséquence directe le développement des trafiquants", conclut Flavio Di Giacomo. 


Source : http://www.infomigrants.net/fr/post/10875/libye-deterioration-des-conditions-de-vie-des-migrants-dans-des-centres-de-detention-surpeuples

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire