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lundi 16 juillet 2018

14 juillet : Migrer est un droit ! Texte, photos et article Indépendant - Fermeture des Centres de Rétention Administrative véritables prisons !



 Texte lu avant d'aller devant le Centre de Rétention Administrative (CRA) de Rivesaltes

Aujourd’hui, jour anniversaire de la prise Bastille, le comité de soutien aux SP 66, et le collectif bienvenue aux migrants dans le Conflent ont appelé à une manifestation, comme partout en France, pour dénoncer cette  atteinte aux droits  fondamentaux qu’est l’enfermement d’innocents dans ce qu’on appelle les Centres de  Rétention administrative comme celui de Rivesaltes  vers lequel nous nous dirigerons tout à l’heure.

Fidèle à  une vieille tradition d’enfermement de ceux et celles qu’il considère, selon les époques, comme des «indésirables » (Républicains espagnols, juifs, tsiganes, algériens et aujourd’hui les sans-papiers), l’Etat français  a enfermé, en 2017,  46800 personnes dans les CRA,  25274 en France et 19683 en Guyane, à Mayotte et en Guadeloupe, dont des familles avec enfants. Ainsi, en métropole, 304 enfants ont été enfermés, malgré les nombreuses condamnations de la Cour européenne des Droits de l’Homme

La France est le pays qui enferme le plus (4 fois plus qu’en Allemagne, 3 fois plus qu’en Espagne). Et la loi « Asile et Immigration » prévoit un doublement de la durée maximale de rétention en CRA, l’augmentant de 45 à 90 jours…

Le seul délit de ces personnes : être étrangers sans titre de séjour. Par ce traitement indigne et brutal, les gouvernements qui se sont succédé dans cette chasse aux sans-papiers veut faire accepter à la population de ce pays l’idée qu’étranger sans-papiers  = délinquants voire terroriste !

A Perpignan, en 2017  plus de 800 personnes sont passées par ce CRA dont 68 % ont été expulsées (le plus fort taux de toute la France) souvent vers les pays qu’elles avaient fuis !

Ces mesures répressives a pour conséquence un terrible traumatisme pour ces hommes, femmes et enfants dont les droits et la dignité sont bafoués et qui sont traités avec une violence extrême.

L’interpellation peut se dérouler sur le lieu de travail, au domicile, dans les transports en commun ou lors du franchissement d’une frontière. Elle se poursuit par une retenue pour vérification du droit au séjour et éventuellement une garde à vue.

Le droit à un avocat et le droit de communiquer, pourtant essentiels au cours de cette première phase d’enfermement préalable à la rétention, sont rarement exercés dans les faits et de nombreux droits sont violés.

Les personnes sont très souvent conduites en centre de rétention menottes aux mains, quel que soient leur profil ou leur comportement. Puis c’est la pression de l’urgence et de l’angoisse. C’est la course pour prévenir ses proches, son employeur le cas échéant et rassembler des preuves pour les procédures qui peuvent suivre.

Les CRA sans être dépendants de l’administration pénitentiaire sont en fait de vraies prisons : policiers présents partout, cellules d’isolement, barbelés, grilles, haut-parleurs, miradors, tours de contrôle panoramiques, construction panoptique des bâtiments. Tout est inspiré de l’univers carcéral. Le sentiment d’être traitées comme des criminels envahit la plupart des personnes qui y sont enfermées.

La rétention est un lieu de souffrance et d’angoisse, 45 jours aujourd’hui. Dans ces lieux de privation de liberté, une telle durée d’enfermement conduit à des situations de vulnérabilité (automutilations, tentatives de suicides, etc.). Celles-ci sont l’expression d’une souffrance qui sera encore plus présente suite au passage à 90 jours de rétention.

Nous sommes donc là aujourd’hui pour  exprimer notre opposition  à ces politiques racistes brutales qui encouragent  la xénophobie. Malgré les milliers de citoyens et citoyennes qui ont participé partout en  France aux mobilisations contre  loi « asile et immigration », celle-ci va être appliquée  avec des conséquences dramatiques pour toutes ces personnes qui cherchent un refuge  dans ce pays. Y compris  avec l’arrestation des cinq marcheurs sans-papiers de la Marche solidaire  qui ont été arrêtés et placés en CRA, le gouvernement veut empêcher que les premiers concernés, les sans-papiers, puissent s’organiser et défendre leurs droits et leur dignité.

L’Europe-forteresse continue sa guerre contre un ennemi qu’elle s’est inventé : les migrants – une guerre qui a fait encore 600 morts de plus en Méditerranée dans ces 4 dernières semaines !

Harcèlement policier, enfermement, expulsion criminalisation de la solidarité sont les seules  réponses que le gouvernement de M. Macron et Collomb, mais avant lui Sarkozy, Hollande et Valls, ont su apporter à cette crise humanitaire. Dans notre département, les ami-e-s de M. Valls n’ont d’ailleurs pas plus tard que lundi hésité à se faire le relais de cette politique, le Conseil départemental à majorité « socialiste » n’hésitant pas  à porter plainte contre l’occupation par des sans-papiers  d’un de ses locaux et permettre à la police d’expulser sans ménagements.

Nous, nous disons : c’est à la précarité, aux inégalités, au chômage, à la destruction de l’environnement et à la déstabilisation du climat, à la marchandisation de nos vies et de notre société, et au démantèlement des protections sociales qu’il faut s’attaquer, pas aux migrant-e-s et aux réfugié-e-s. Ce ne sont pas les immigré-e-s qui ruinent la société, mais le système capitaliste ! Ce ne sont que par nos mobilisations que nous arriverons à stopper ces politiques mortifères pour eux/elles et pour nous !

Pour le 14 juillet réaffirmons :

 LIBERTE  .... DE CIRCULATION

 EGALITE .... DES DROITS POUR TOUTES ET TOUS

 FRATERNITE ... ET SOLIDARITE AVEC LES MIGRANTS

Non à l’enfermement des sans-papiers

Fermeture des centres de rétention

Ouvrez les frontières

Régularisation de tous les sans-papiers



C'est la fin du livre d'Henning Mankell : Tea-Bag

"Je ne sais pas pourquoi moi j’ai survécu, moi précisément, quand le bateau a coulé et que les gens enfermés dans le noir essayaient de sortir de la cale avec leurs ongles.

Mais je sais que le pont que nous avons cru voir, sur cette plage tout au nord de l’Afrique, ce continent que nous fuyons et regrettions déjà – ce pont sera construit un jour.

Un jour la montagne des corps entassés au fond de la mer s’élèvera si haut que le sommet émergera hors des vagues comme une nouvelle terre, et ce pont de crânes et de tibias fera le lien entre les continents, un lien qu’aucun garde-côte, aucun chien, aucun marin ivre mort, aucun passeur ne pourra détruire. 

Alors seulement cette folie cruelle cessera, cette folie où des gens innombrables qui fuient pour leur vie sont contraints de s’enterrer dans des sous-sols et d’être les hommes des cavernes de l’ère nouvelle."


Un bon article dans l'Indépendant du lendemain 
dimanche 15 juillet 2018 




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