Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 5 janvier 2018

Chronique des ZAD décembre 2017 (Première partie)

Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans/autour des ZAD (Zones A Défendre) pendant ce mois de décembre 2017 ; on y parle de Notre Dame Des Landes, de Bure, de l'anti CGO de Strasbourg, et de plein d'autres sujets.


Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle précieuse. 



PROJET D’AYRAULT – PORT de



NOTRE DAME DES LANDES (44) 



Source : ZAD.nadir.org et médias


  Décembre 2017



 Et ailleurs : Amassada (12) - Solidarité avec les migrant-es à Lyon (69) - Bure (55) - A45 (42) - Roybon (38) - Anti TT  Cotentin (50) - Rouen (76) - Anti CGO Strasbourg (67) - Narbonne (11) - Villeneuve les Avignons (30) - Chalchihuitan (Chiapas Mexique) - Angers (49)



ZAD de NDDL - 44



Infos du 1er au 10 décembre



Samedi 2 décembre

Rassemblement de soutien au jardin des Ronces, 

à Nantes (Loire-Atlantique)




    Face au projet urbain des Gohards, 

    défendons le jardin des ronces !



Le jardin des ronces, jardin collectif autogéré en lutte contre le projet urbain des Gohards, organise un rassemblement samedi 2 décembre à partir de 14h sur la place du Vieux-Doulon à Nantes.


Déjà bientôt 4 ans que ce grand jardin collectif a vu le jour. Cet espace est désormais largement reconnu dans le quartier et ailleurs. Depuis tout ce temps, le collectif de jardiniers s’est agrandi et structuré. Nous apprenons progressivement à cultiver nos légumes sur cette terre sablonneuse. Le jardin s’est aussi beaucoup diversifié : serre, four à pain traditionnel et ruches sont désormais présents sur la parcelle. Et bientôt un verger !


Cet espace est aussi un lieu de promenades ; un lieu culturel (la fête du jardin en est un bel exemple) ; un lieu ’politique’ où l’on réfléchit et agit directement sur le monde qui nous entoure ; mais aussi un lieu de vie pour quelques personnes vivant dans la précarité.


Nous avons appris dernièrement que Nantes Métropole comptait démarrer des travaux dès cet hiver sur la parcelle, dans le cadre du projet urbain des Gohards. Nous refusons toujours la transformation à venir du quartier, symbole de la métropolisation en cours. Nous ne laisserons la place ni au béton, ni à des projets de vitrines agricoles urbaines qui ne servent qu’à verdir l’image de la ville et la destruction massive de terres cultivables.


Nous souhaitons continuer à faire de cet espace public un espace des communs, ouvert à toutes et à tous, et géré directement par ses usagers. Un espace d’expérimentation, de rencontres, de création, loin de la morosité induite par les politiques concurrentielles des grandes métropoles.

Pour y parvenir, montrons publiquement l’importance de ce lieu en étant nombreuses et nombreux le samedi 2 décembre à 14h sur la place du Vieux-Doulon ! Ce sera aussi pour nous l’occasion d’exprimer plus précisément ce pourquoi nous nous battons. S’en suivra la plantation d’un verger, symbole de notre détermination à rester sur cette parcelle !


Mercredi 6 décembre



ZAD :





Collectif syndical contre l’aéroport

Le collectif syndical contre l’aéroport de NDDL a publié un article en amont des rencontres sur l’autogestion ouvrière qui auront lieu à Nantes et sur la zad les 15 et 16 décembre


Vendredi 8 décembre



La gadoue commence à envahir les champs... ce qui n’empêche pas une belle journée de temps en temps ! Aujourd’hui, gros soleil sur la zad pour les derniers préparatifs du rassemblement hip-hop qui se tiendra à la Grée, demain, dès 14h. Au programme : des concerts, du graff, du breakdance, bouffe végane...






Samedi 9 décembre



RASSEMBLEMENT HIP-HOP LE 9 DÉCEMBRE A LA GRÉE





Pourquoi ce rassemblement :


Depuis quelques années nous développons plusieurs activités artistiques sur la zad, notamment du rap, avec un studio d’enregistrement D.I.Y. où s’y déroulent des ateliers d’écriture et d’enregistrement, ouverts à tous.tes. Mais aussi une scène pour les concerts. Outre la question de porter musicalement nos idées, cela permet à de nombreuses personnes de s’exprimer par ce biais et de se former techniquement dans leurs pratiques. Également s’en trouvent renforcés les liens avec nos camarades des quartiers. C’est donc dans le but de pouvoir réorganiser des événements comme celui-ci d’une manière autonome, qu’une partie des fonds récoltés, participera à l’achat de matériel de sonorisation.

Le déroulement :


Le 9 décembre à la Grée se déroulera un rassemblement HIP-HOP, l’ouverture du site se fera à 14h avec du graff, nous invitons tous-tes les graffeurs-euse à ramener leurs bombes pour une jam sessions. A partir de 16h c’est le début d’un open mic de 2h ouvert à tout le monde.

A 18h début des concerts avec Skalpel (rap Paris), l’1consolable (rap Paris), Gonzo-Skizo (rap Nantes), Lexi T (BeatBox), HPS (rap Bressuire), 2LC (Break Dance, BeatBox, Dj’ing, Rap), Anonyme (Rap), Stika (Rap), DJ Kiaz (Nantes).


Et tout au long de la journée de la sérigraphie (ramène tes fringues)


Restauration à prix libre, bar. L’entrée est à prix libre ou pour les plus joueurs.ses, aux dés. Scène et stands couvèrent.




Dimanche 10 décembre




Contre le patriarcat :


Du partage des outils à la mixité choisie.


Parce que nous avons besoin d’espaces de complicité , un témoignage qui rappelle que " l’espace le moins mixte qui soit, c’est bien l’espace social normatif, régi par l’ensemble des rapports d’oppression".


Queer :

On relaie : Queeriser les luttes. Ce dimanche 10 décembre, on pique une émission de radio à "Radio Potlatch - de la bande organisée à la bande FM", sortie le 3 octobre 2017 sur les ondes du 90.1 à bordeaux. Cette émission tente alors de penser la torsion des genres et identités sexuelles au sein des luttes politiques. La suite ici...



Retour sur le rassemblement du 2 décembre place du vieux Doulon. Samedi dernier, environ 200 personnes sont venues tout au long de l’après-midi soutenir le collectif du Jardin des Ronces...La suite ici


ZAD :

 

Allez hip, allez hop, un petit retour en images sur le festival hip-hop hier à la Grée : le plein de bon son et de bonnes ondes notamment grâce aux co-pirates de Radio Klaxxon qui ont pouêt-pouêtté en direct toute la soirée. Sans oublier la cantine végane, l’atelier sérigraphie, la décoration d’extérieur avec le graf et les coktails explosifs de la bar Bue…



Infos du 11 au 17 décembre



Lundi 11 décembre




« il n’y a aucune urgence à construire un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Même en comptant l’évolution du trafic aérien, vous pouvez faire encore dix ans avec l’aéroport actuel », estime Bertrand Piccard, créateur de l’avion solaire,








Francis Lemasson est secrétaire du syndicat CGT au siège de la société Vinci, à Rueil-Malmaison. Les syndicats du groupe ont pris position contre le projet d’aéroport.



Pourquoi demandez-vous à vos collègues de Vinci de ne pas travailler sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ?





Solidarité avec les migrant-e-s 

 

URGENT : occupation du château de la fac de Nantes pour loger des mineur.es isolé.es. / : ultimatum posé par Gastineau, le vice president. Expulsion du château prévue à 18h par les flics. Venez le plus tôt possible pour préparer la résistance. Faites tourner ce message.


Mardi 12 décembre


 

Remise du rapport sur Notre-Dame des Landes : 

l’épreuve de vérité




Le rapport sur Notre-Dame-des-Landes sera remis le mercredi 13 décembre au Premier ministre. Plusieurs Organisations Non Gouvernementales saluent la méthodologie de la mission de médiation, mais estiment que « l’abandon du projet de nouvel aéroport aurait dans tous les cas un coût moindre pour les finances publiques, une consommation plus faible de foncier agricole et naturel, une meilleure adéquation aux objectifs climatiques de notre pays, un moindre impact en termes de biodiversité ». 
 



Le 13 décembre, la mission de médiation remettra son rapport au premier ministre. Nous escomptons que ce rapport apporte enfin un comparatif rigoureux des options en présence permettant d’éclairer la décision que devra prendre le gouvernement.



En tenant en compte de manière approfondie des éléments apportés par toutes les parties prenantes, en intégrant les compléments d’études et de données qui avaient été jusque-là écartées, en organisant les controverses argumentées quand les différents acteurs en étaient d’accord, et après vérification et tierce-expertise de données avancées préalablement grâce à la commande précise de compléments auprès d’organismes reconnus, la mission a conduit ses travaux d’une façon dont nous n’avons pas de raison de douter du sérieux.


Pour notre part, nous estimons que l’abandon du projet de nouvel aéroport aurait dans tous les cas un coût moindre pour les finances publiques, une consommation plus faible de foncier agricole et naturel, une meilleure adéquation aux objectifs climatiques de notre pays, un moindre impact en termes de biodiversité. C’est à l’aune de ces critères trop longtemps ignorés que nous lirons attentivement le rapport de médiation.


Nous appelons le gouvernement à un choix courageux qui intègre vraiment les objectifs climatiques et environnementaux et écologiques. Il est temps d’adapter nos choix d’aménagement aux limites de notre planète, en prenant en compte des considérants nouveaux. Il serait pertinent que le gouvernement s’engage à revisiter régulièrement la programmation en matière d’infrastructures, de façon à pouvoir ajuster les choix à l’évolution des contextes. Au lendemain du sommet « One planet summit » sur le climat, l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes serait la première application concrète de la règle d’or climatique que nos associations appellent de leurs vœux pour mettre en cohérence la future loi sur les mobilités et la programmation des investissements dans les transports avec l’accord de Paris sur le climat. 
 

Dans la foulée de la décision à venir, nos organisations demandent aux collectivités du Grand Ouest, en lien avec les services de l’Etat et tous les acteurs locaux, d’engager autour d’une alternative à NDDL l’élaboration d’un projet de territoire « positif », dans le cadre d’un « Contrat de Transition Ecologique ». Nous devons imaginer ensemble un avenir à ce territoire qui fasse la part indispensable aux biens communs, qui intègre les besoins de l’urbain et du rural, qui donne à tous un horizon intégrant une soutenabilité économique, sociale et environnementale.


Les signataires: France Nature Environnement – FNH – LPO - Réseau Action Climat (RAC) – FNAUT - Agir pour l'Environnement

sur Médiapart


Un nouvel aéroport coûterait 

beaucoup plus cher 

que rénover celui de Nantes




Alors que le rapport des médiateurs sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit être remis demain mercredi 13 décembre au Premier ministre, Édouard Philippe, plusieurs annexes à ce rapport ont fuité dans les journaux régionaux Ouest France et Le Télégramme lundi soir. Les documents avaient été mis par erreur en ligne sur le site des médiateurs, avant d’être retirés.


Les annexes, consultables en ligne grâce à Ouest France sont :



Les documents montrent que les médiateurs ont sérieusement étudié l’option de l’agrandissement de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique, en conservant l’hypothèse que Nantes accueillerait à terme 9 millions de passagers aériens et 80.000 mouvements d’avions.


De nouvelles expertises ont été demandées par les médiateurs, et elles évaluent le coût de cet agrandissement entre 415 et 545 millions d’euros. C’est environ deux fois moins que les chiffres qui avaient été annoncés par l’étude de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) dans une étude de 2013 (elle annonçait un coût de 825 millions d’euros). C’est également bien moins que le coût estimé de la réalisation du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui tout compris pourrait atteindre le milliard d’euros, voire trois à quatre milliards, selon les chiffres assemblés par le Canard enchaîné en 2008 (lire ici).


Par ailleurs, selon l’expertise retenue par les médiateurs, les travaux de réaménagement de l’aéroport demanderaient une fermeture de la piste « d’environ 9 semaines ». En 2013, l’étude de la DGAC avait retenu une durée de 3 à 6 mois.


Les médiateurs ont également commandé une étude comparative des empreintes carbone des deux options : construction de Notre-Dame-des-Landes ou réaménagement de Nantes-Atlantique. Cette dernière option, selon les calculs, émettrait moins de CO2. Mais la différence est minime, soulignent les auteurs de l’étude, car elle « est du même ordre de grandeur que l’incertitude inhérente au calcul d’empreinte carbone ».


Autre élément crucial dans le débat : la carte du bruit en cas d’extension de Nantes-Atlantique. Celles retenues par la médiation montrent un impact moindre que celui envisagé dans les précédentes études.


Reste à connaître l’intégralité du contenu du rapport, dévoilé demain mercredi matin. Le gouvernement ne se prononcera pas tout de suite, mais le Président de la République a promis une décision en janvier au plus tard.

 

Notre-Dame-des-Landes : 

les expertises des médiateurs 

sont plutôt favorables aux opposants 

 


Les expertises jointes en annexe du rapport des  médiateurs remis mercredi au premier ministre ont été publiées par erreur, puis retirées, lundi 11 décembre. Sans préjuger du contenu du rapport final, certains documents, que Mediapart a pu consulter, remettent en cause les arguments pour la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. 


C’est peut-être le rapport d’experts le plus verrouillé du début du quinquennat Macron. Confiée le 1er juin à trois personnalités chacune reconnue dans leur champ d’expertise, la médiation de sortie du conflit de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) remet le résultat de ses auditions et analyses mercredi 13 décembre au premier ministre. Rien n’en avait fuité, pas même l’heure de mise en ligne, jusqu’à lundi après-midi.

Avec 48 heures d’avance, les rapports d’expertise sur lesquels se sont basés les médiateurs pour rendre leurs recommandations se sont retrouvés en ligne. Ils ont très vite été supprimés du site de la médiation, mais sont restés visibles suffisamment longtemps pour être téléchargés par les internautes les plus réactifs. C’est sur la base de ces documents que Presse Océan, Ouest-France et Le Télégramme ont publié, lundi, une série d’articles sur l’évaluation économique des deux aéroports.


Mediapart a pu récupérer une grande partie de ces dossiers d’expertise, mais ni le contenu du rapport ni la conclusion de ses auteurs. Il faut donc attendre la publication de l’intégralité du document, mercredi matin, pour en apprécier la tonalité générale. Il est déjà possible d’écrire que les documents d’expertise publiés en annexe du rapport apportent des arguments favorables au réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique (NA) sur des points techniques importants.

Interrogé par Le Monde lundi, Emmanuel Macron a estimé que « quelle que soit la décision que nous prendrons, ce projet doit doter le Grand Ouest d’une structure qui lui permette d’être relié au reste de l’Europe ». « Le premier ministre et les ministres concernés demanderont des compléments s’il y a lieu, et une décision définitive sera prise au plus tard en janvier. Les intérêts climatiques seront évidemment pris en compte dans notre décision. Il y a aussi les aspects démocratiques et économiques », ajoute le président de la République.
 
Le sort de Nicolas Hulot est-il dans la balance ? Le ministre de l’écologie, qui déclarait fin novembre à L’Obs, que le dossier constituait une « ligne rouge », a affirmé dimanche qu’il « prendrait ses responsabilités en fonction de ce qu’il y a dans le rapport », précisant que « cela ne veut pas forcément dire démissionner »

Pour Françoise Verchère, co-présidente du Cédpa (Collectif des élus doutant de la pertinence du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), ce ne sont que des annexes qui ont été publiées, mais elles révèlent tout de même quelques points intéressants. « Pour l’instant, c’est assez positif », estime-t-elle, « il y a là des documents majeurs qui battent en brèche certains arguments des pro-Notre-Dame-des-Landes. »

Les coûts économiques 

C’est le débat le plus intense entre les partisans et les opposants de Notre-Dame-des-Landes : combien coûterait ce nouvel aéroport, et, surtout, combien coûterait de réaménager l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique pour accueillir, à l’horizon 2040, 9 millions de passagers contre 5 actuellement ? Ce dernier point divergeait énormément selon que l’on prenne les chiffres de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) ou bien ceux des opposants. La DGAC évaluait, en 2013, l’aménagement de Nantes-Atlantique (NA) à 825 millions d’euros pour 9 millions de personnes. Les opposants, eux, à 145 millions. 

Les experts interrogés de l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux) et du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) établissent le coût de ce réaménagement entre 415 et 545 millions pour 9 millions de passagers. Soit peu ou prou le coût initialement prévu pour la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, mais pour 4 millions de passagers seulement.

L’Atelier citoyen, ce collectif d’architectes, urbanistes, comptables et ingénieurs, qui a entièrement contre-expertisé les sujets techniques du dossier, a mis la main sur l’étude architecturale de la DGAC qui évalue à 900 millions d’euros le coût du nouvel aéroport de NDDL pour 9 millions de passagers. Soit deux fois plus cher que pour l’aménagement de l’actuelle aérogare. Les experts estiment en outre à entre 4 et 11 semaines la fermeture de la piste de l’aéroport de Nantes-Atlantique, avec une perte d’exploitation estimée à 35 millions d’euros. Les opposants estimaient qu’il n’était pas nécessaire de fermer la piste alors que la DGAC parlait en 2013 d’une fermeture pendant « trois à six mois ».

Impact sur les documents d’urbanisme

La direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages du ministère de la cohésion des territoires a été interrogée sur l’impact d’un éventuel abandon de NDDL au profit d’une extension de l’actuel sur le SCOT (Schéma de cohérence territoriale) de Nantes-Saint-Nazaire et les PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal) en cours d’élaboration. Le service du ministère conclut qu’un maintien de Nantes-Atlantique aboutirait à une révision du SCOT et donc des PLUI en cours d’élaboration, mais sans modifications majeures.

Il note, dans sa réponse de quatre pages, que « si le nouvel aéroport est abandonné, il n’aura pas pour effet d’apporter de changements majeurs au Plan d’aménagement et de développement durable. Au contraire, il aurait pour conséquence de gommer les contradictions entre la priorité donnée à la transition écologique et énergétique du territoire et l’affirmation de ce projet »

C’est un point important car l’un des principaux arguments des pro-aéroport était que la construction d’un aéroport dans le bocage préserverait son écosystème de l’étalement urbain. Sur ce sujet, l’administration leur donne tort.

Bilan carbone

Nantes-Atlantique entraînerait légèrement moins de pollution au CO2 selon le rapport commandé à Carbone 4. « L’étude révèle que l’empreinte carbone de l’option NDDL est supérieure à celle de Nantes-Atlantique, de près de 200 kilotonnes, soit 12 % des émissions calculées pour 20 ans d’exploitation », écrivent les experts. Avant de mettre un bémol à leurs calculs : « Il est notable que cet écart d’émissions est du même ordre de grandeur que l’incertitude inhérente au calcul d’empreinte carbone. »

 
Les experts soulignent par ailleurs que « dans les deux options, ce sont les émissions des déplacements au sol des passagers qui sont nettement prépondérantes avec près de 80 % de l’empreinte carbone évaluée ». Le fait de construire des dessertes de transport en commun est donc capital. « L’empreinte carbone est sensible à la desserte des aéroports en transports en commun, notamment la desserte par les transports ferrés qui sont envisagés : prolongement d’un tramway pour NA, construction d’un tram-train pour NDDL », écrit Carbone 4.


Si la construction de ces dessertes est de nature à faire baisser le bilan carbone de l’un ou l’autre des aéroports, cela ne changerait pas les grands équilibres et la différence d’émission de CO2 resterait la même. « Ce document donne l’avantage au maintien de Nantes-Atlantique », se félicite Françoise Verchère du Cédpa.

Une deuxième piste à Nantes-Atlantique ?


La DGAC s’est livrée, à la demande des médiateurs, à une « étude sommaire » concernant la construction d’une seconde piste sur l’aéroport actuel. Celle-ci présenterait l’avantage de diminuer le survol des zones habitées. Deux hypothèses ont été étudiées. La première – la construction d’une piste en V par rapport à l’existante – est jugée « intéressante », mais pose le problème du survol de Rezé. « Cette commune n’est actuellement pas survolée à l’atterrissage. Proche de l’aéroport, elle sera soumise à des nuisances et des contraintes d’urbanisme nouvelles », note la DGAC.


L’autre alternative étudiée serait de créer une nouvelle piste qui couperait la première en formant un angle droit. « Cette hypothèse imposerait l’acquisition de plus de 200 ha de foncier et conduirait à une redistribution des équipements et des infrastructures sur la plateforme », écrit la DGAC.



Les zones humides


L’augmentation du trafic sur l’aéroport de Nantes-Atlantique – qui passerait de 5 millions de passagers aujourd’hui à 9 millions en 2040 – n’aurait pas d’impact sur la zone Natura 2000 qui borde le site. « Ce document est très important, car il tord le cou définitivement au mythe de l’aéroport », souligne Françoise Verchère. « La réputation du lac de Grand-Lieu au niveau international repose en très grande partie sur l’importance de ses effectifs de grands oiseaux coloniaux reproducteurs », détaille Jean-Philippe Siblet, du Muséum national d’histoire naturelle.


Celui-ci ajoute plus loin dans son rapport d’une vingtaine de pages que « l’impact des avions commerciaux sur l’avifaune de Grand-Lieu est d’autant plus improbable qu’ils ne survolent que la rive orientale du lac en phase d’atterrissage, moteurs à faible régime (de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, à une altitude élevée, jusqu’à Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, à plusieurs centaines de mètres d’altitude), très éloignée des colonies des grands oiseaux coloniaux »


Jean-Philippe Siblet conclut donc qu’« il est clair que ni les mouvements actuels des avions ni l’augmentation future du trafic de l’aéroport de Nantes-Atlantique ne sont susceptibles d’engendrer un impact significatif sur les populations d’oiseaux du lac de Grand-Lieu ».


En revanche, l’extension de la piste vers le sud entraînerait la destruction de plusieurs zones humides. « Il y a toutefois lieu de s’interroger sur le projet d’extension de l’actuelle piste vers le sud. En effet, un tel scénario aurait pour conséquence la destruction de milieux naturels à caractère humide. Il est toutefois peu probable que si cette solution était retenue, elle puisse modifier les conclusions de cette expertise », dit l’expert qui indique en outre que « l’aménagement de l’aéroport actuel aura comme conséquence d’éviter les risques d’extension de l’urbanisation de la rive nord du lac qui, elle, pose des problèmes considérables en matière d’artificialisation des sols ».


Là encore, c’était un point majeur de désaccord entre pro et anti-aéroport. L’ancien directeur du site naturel du lac de Grand-lieu est devenu la bête noire des pro-NDDL après avoir expliqué que les oiseaux de la zone étaient habitués aux avions et n’étaient donc pas particulièrement en péril à cause de l’essor éventuellement à venir du trafic aérien.

Le bruit


La commission a également demandé à la DGAC d’établir de nouvelles cartes d’exposition au bruit pour les habitants proches de l’actuel aéroport. Cette nouvelle étude revoit à la baisse la zone C du plan d’exposition au bruit. Cette zone est particulièrement scrutée parce qu’elle interdit dans son périmètre toute nouvelle construction et augmentation de population. Le centre-ville de Nantes n’est pas concerné par cette nouvelle étude et la construction du futur CHU sur l’île de Nantes ne devrait finalement pas être concernée par le nouveau plan d’exposition au bruit.

En revanche, les communes de Bouguenais-les-Couëts, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu et Trentemoult se trouvent toujours dans la zone C. L’argument des nuisances sonores et du risque d’accident à cause du survol de Nantes a été récemment relancé par les pro-aéroport. Les nouvelles cartes du bruit publiées par les médiateurs montrent qu’à l’horizon 2040 avec un trafic de 9 millions de passagers, compte tenu des évolutions technologiques des aéronefs et de l’évolution de leur emport (ce qu'ils peuvent transporter), les nuisances sonores seraient à peine plus importantes qu’aujourd’hui.

Une question de droit


Les médiateurs ont établi (c’est l’annexe 6), un état des lieux des contentieux passés ou en cours. 179 contentieux sont ainsi dénombrés et détaillés. Cinq sont encore en cours d’instruction : trois devant le Conseil d’État et deux devant le tribunal administratif de Nantes. Ce dernier doit se prononcer sur deux arrêtés préfectoraux « portant dérogation “campagnol amphibie” » pour la réalisation de l’aéroport de NDDL. Le Conseil d’État est saisi sur deux consultations citoyennes et sur la déclaration d’utilité publique.



Et les zadistes ?


Reste une grande inconnue encore jusqu’à la publication de l’intégralité du rapport : les médiateurs abordent-ils le sujet du devenir de la ZAD ? Une audition discrète a été consacrée aux projets pour la zone si le nouvel aéroport est abandonné. La place que le rapport accordera à ce sujet très sensible aura un poids symbolique particulier. 


Rajout du mercredi 13 :


Dans son intervention à la réception du rapport, le premier ministre Edouard Philippe a semblé en tout cas déterminé à, comme il le dit lui-même, « garantir un retour à la normale notamment s’agissant des questions relatives à l’ordre public ». Mercredi, les médiateurs ont défendu l'idée d'un contrat de territoire et d'une maîtrise du foncier de la zad par l'Etat.







L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes 

deux fois plus cher 

que moderniser celui de Nantes

 

 


« Réhabiliter Nantes-Atlantique coûterait deux fois moins cher que construire Notre-Dame-des-Landes. » C’est l’une des premières conclusions tirées du rapport des médiateurs sur le projet de Notre-Dame-des-Landes, et livrées par le quotidien Ouest-France. Remis au premier ministre ce mercredi 13 décembre, le rapport a été coordonné par trois médiateurs nommés en juin dernier par le gouvernement. Leur mission ? Synthétiser les avantages et inconvénients de chacune des options – construire un nouvel aéroport à Notre-dame-des-Landes ou aménager celui de Nantes Atlantique – et formuler des recommandations. Près de 200 personnes - essentiellement des hommes - représentant les élus, le monde des entreprises, le monde agricole, les associations favorables ou hostiles au projet de NDDL, ont été auditionnées.  « L’objet des auditions était d’écouter les points de vue exprimés par les personnes auditionnées, pour comprendre les arguments avancés par chacun dans les débats en cours. »


En plus de ces auditions, les médiateurs ont pris en compte les nombreux travaux et rapport existants sur le sujet. Ainsi que les conclusions des nouvelles expertises qu’ils ont commandées : les impacts environnementaux d’un éventuel aménagement de l’actuel aéroport sur la réserve naturelle de Grand Lieu, située à quelques kilomètres au sud des pistes, les besoins de réfection de la piste de Nantes-Atlantique, et l’évaluation du bilan carbone des différentes options.


Ces expertises complémentaires ont amené les médiateurs à conclure à un coût global deux fois plus élevé pour la construction d’un nouvel aéroport. Pourquoi une telle différence avec les estimations passées ? Le coût indirect de la fermeture de la piste de Nantes-Atlantique pendant le temps des travaux était évalué par l’étude de 2013 de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) à 85 millions d’euros, avec trois à six mois de fermeture. L’expertise commandée par les médiateurs, qui sera rendue publique ce mercredi 13 décembre, retient 35 millions d’euros, pour neuf semaines de fermeture environ. Au total, réaménager Nantes Atlantique en vue d’accueillir 9 millions de passagers en 2040 coûterait de 415 à 545 millions d’euros ; contre 992 millions d’euros pour le projet prévu par l’État à Notre-Dame-des-Landes. Un nouvel aéroport serait donc deux fois plus cher qu’une modernisation de l’existant.

Nolwenn Weiler Bastamag



Mercredi 13 décembre



Notre-Dame-des-Landes : 

avant le rapport des médiateurs, 

tout ce qui s’est passé depuis deux ans


Ce mercredi 13 décembre, en fin de matinée, les trois médiateurs nommés il y a six mois vont rendre leur rapport sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et ses alternatives. Reporterre vous fait le résumé des épisodes qui ont précédé pour bien comprendre les enjeux.




Ce mercredi 13 décembre, une nouvelle étape cruciale se joue dans le dossier du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : les trois médiateurs vont rendre leur rapport au Premier ministre (nous vous les avons présentés ici). Nommés il y a six mois, leur mission était d’« envisager les solutions permettant de répondre aux impératifs d’aménagement, dans un dialogue apaisé avec les acteurs et dans le respect de l’ordre public », selon la commande d’Édouard Philippe. En somme, « étudier l’ensemble des options », pour reprendre les mots plusieurs fois utilisés par le Premier ministre et le président de la République. Certaines annexes du rapport ont fuité lundi 11 décembre au soir, montrant que l’option d’un agrandissement de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique, plutôt que la construction d’un nouveau à Notre-Dame des Landes, a été sérieusement étudiée. Et qu’elle coûterait beaucoup moins cher.


Mais l’essentiel du contenu n’est pas encore connu, pas plus que la décision de l’exécutif, qui se prononcera en janvier au plus tard. En attendant, Reporterre vous rappelle les épisodes précédents, depuis notre dernier point en janvier 2016.

25 Janvier 2016 : 
Les paysans et « habitants historiques » 
de la ZAD jugés « expulsables »



Ce jour là, onze familles et quatre paysans, propriétaires de maisons et de fermes sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ayant refusé de partir, sont déclarés expulsables par le tribunal de grande instance de Nantes. « On va augmenter le nombre de squatteurs à Notre-Dame-des-Landes », raille le coprésident de l’Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), Dominique Fresneau. « De toute façon, on ne partira pas », lancent les paysans concernés. L’État est attendu au tournant : ce premier obstacle levé, va-t-il décider d’employer la force pour vider la Zad (Zone à défendre) de ses occupants ? Le Premier ministre Manuel Valls donne quelques jours plus tard « rendez-vous à l’automne », le gouvernement assure que ce sera un « moment décisif » pour l’engagement des travaux…


Printemps 2016 : 
un « référendum local » ? 
en fait, une « consultation »



Coup de théâtre le 11 février 2016 : François Hollande, président de la République, annonce un « référendum local » sur le projet. « À un moment, il faut prendre une décision et nous savons que les travaux doivent commencer au mois d’octobre », explique-t-il sur le plateau de TF1 et France 2. « Si c’est oui et que la population veut cet aéroport, alors tout le monde devra accepter cette décision. Et si c’est non […] l’État en tirera les conséquences. » S’en remettre à la décision populaire doit lui permettre de se sortir par le haut de l’impasse.


Commence alors un débat sur les conditions de ce « référendum ». Est-il compatible avec la Constitution ? Quelle sera la question posée ? Dans quel périmètre (département de Loire-Atlantique ou plus largement la Bretagne) ? Finalement, une modalité juridique est trouvée, ce sera une « consultation locale ». Le Conseil d’État valide la formule auprès des habitants du département de la Loire-Atlantique, alors que c’est tout le « Grand Ouest » qui est en principe concerné.


Entretemps, le 5 avril 2016, trois experts remettent un rapport à la ministre de l’Écologie Ségolène Royal et écrivent noir sur blanc que « force est de constater que le projet, fruit d’une conception ancienne, est surdimensionné ». Mais la perspective de la consultation atténue l’impact du document.


Après une campagne acharnée, le dimanche 26 juin au soir, le verdict tombe : 55,17 % des votants se sont dits favorables au « projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ». Le taux de participation dépasse les 50 %. Les opposants dénoncent une consultation « illégitime » et se préparent à une expulsion de la Zad.

Automne 2016 : 
La pression monte… puis retombe


La détermination des opposants reste intacte, et leur traditionnel festival du mois de juillet rassemble plus de 25.000 personnes dans le bocage. Tout l’été et au-delà, les zadistes se préparent activement à l’éventualité d’une intervention policière. Celle-ci se fait de plus en plus probable, alors que le gouvernement publie mi-septembre les deux derniers arrêtés qui manquaient encore à l’État pour permettre le début des travaux.


Démonstration de force des opposants, un rassemblement début octobre mobilise près de 40.000 personnes. Au sommet de l’État, c’est la cacophonie : Manuel Valls affirme qu’une expulsion aura lieu pendant l’automne, Ségolène Royal se dit « défavorable à toute évacuation par la violence. » Finalement, on apprend le 9 décembre 2016 que, selon des sources gouvernementales citées par l’AFP, le gouvernement a abandonné le projet d’expulsion. L’excuse invoquée est le contentieux entre la France et l’Union européenne : cette dernière demande une évaluation des impacts cumulés des infrastructures du projet d’aéroport.


    Début 2017 : 

    place à la campagne présidentielle

     


Le gouvernement de François Hollande a raté le dernier créneau. La campagne électorale pour l’élection présidentielle commence. Les candidats sont invités à se positionner : pour ou contre l’aéroport ? Le candidat Emmanuel Macron manque de clarté sur le sujet. Il se déclare d’abord favorable début février 2017, avant de mâtiner ses déclarations quelques jours plus tard devant le WWF. Il annonce qu’il nommera un médiateur qui aura six mois pour étudier les alternatives, et ajoute : « Je ne veux pas d’évacuation et de brutalité. »


Fin avril, la Commission européenne lève un nouvel obstacle juridique, classant sans suite ses poursuites contre la France sur le projet d’aéroport. Quelques jours plus tard, le 7 mai 2017, Emmanuel Macron est élu président de la République. Le 1er juin, il tient parole, le Premier ministre, Édouard Philippe, annonce la nomination de trois médiateurs : Michel Badré, Gérard Feldzer et Anne Boquet. Après la Commission du dialogue mise en place en 2012 par Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, puis le rapport d’experts rendu à Ségolène Royal en 2016, cette annonce d’un nouveau rapport laisse dubitatifs les opposants. Le profil des médiateurs, parmi lesquels deux sont soupçonnés d’être défavorables au projet, irrite au plus haut point les partisans de l’aéroport.


Un peu plus de six mois plus tard, leur rapport est très attendu. Les premières fuites, révélées par Ouest France et Le Télégramme lundi soir, indiquent que l’option d’un agrandissement de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantiques coûterait au moins deux fois moins cher que la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.



Edouard Philippe : 
« Le choix se formalise désormais ainsi : 
’Notre-Dame-des-Landes ou 
le réaménagement de Nantes Atlantique’ »


Edouard Philippe a parlé ce mercredi midi 13 décembre. Son intervention et le rapport des trois médiateurs est à écouter et à télécharger dans cet article. Reporterre vous fait suivre cette journée qui marque une étape cruciale dans ce dossier.

12h00 : Edouard Philippe a pris la parole devant les journalistes réunis à Matignon pendant quelques minutes. Lors de son intervention, il a salué le travail des trois médiateurs, qui ont "écouté et rencontré 300 personnes en six mois, et commandé des expertises indépendantes nouvelles". D’après lui, ce rapport a permis "d’identifier des sujets qui n’avaient pas fait l’objet d’analyses et d’apporter des éléments nouveaux", comme notamment "le réaménagement complet" de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique.


Edouard Philippe a présenté les "trois éléments" qui lui semblent importants dans ce "travail intéressant".

D’abord, « les besoins liés au développement du transport aérien dans le Grand ouest justifient la réalisation d’une plate-forme qui sera dimensionnée sur les hypothèses connues, c’est-à-dire le doublement du trafic aérien d’ici 2040 ».

Ensuite, « il existe deux façons de répondre à ce besoin : la première serait de réaliser Notre-Dame-des-Landes tel qu’il a été conçu ; la seconde serait de procéder à un réaménagement complet de l’aéroport de Nantes Atlantique ». Les deux hypothèses « présentent des avantages et des inconvénients, et à certains égards des incertitudes », a-t-il souligné. « Mais là où jusqu’à présent le raisonnement qui était privilégié consistait à se poser la question ’Notre-Dame-des-Landes ou rien’, le choix se formalise désormais ainsi : ’Notre-Dame-des-Landes ou le réaménagement de Nantes Atlantique’. »


Le gouvernement prendra « avant la fin du mois de janvier une décision ».

« Cette décision sera claire, assumée par le gouvernement et elle doit nous permettre d’une part de répondre aux besoins identifiés de développement du trafic aérien dans le Grand ouest, et d’autre part de garantir un retour à la normale, notamment s’agissant des questions relatives à l’ordre public. Ce retour à la normale est légitimement attendu par l’ensembledes habitants de la région. »



 
11h30 : le Premier ministre Edouard Philippe procède à une séance photo à Matignon, avant la remise du rapport des médiateurs autour de midi.

Les ministres Nicolas Hulot et Elisabeth Borne vont recevoir les élus et parties prenantes qui le souhaitent sur les conclusions du rapport.


13 h 20 : Les trois médiateurs, Anne Boquet, Michel Badré et Gérard Feldzer, commencent leur « explication de texte » au ministère de la Transition écologique et solidaire.


Les trois médiateurs, Gérard Feldzer, Anne Boquet, et Michel Badré.

    Les premières réactions




►Le député LREM Mathieu Orphelin applaudit : « Le réaménagement Nantes-Atlantique est enfin considéré comme une alternative crédible !


Joël Carn, ingénieur membre des Ailes pour l’Ouest (pro-aéroport) : « Il n’y a rien de nouveau, lors de la consultation du 26 juin 2016, le peuple concerné a clairement dit oui" au transfert de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes ».


    C’était mardi soir…




Ce mercredi 13 décembre, une nouvelle étape cruciale se joue dans le dossier du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : les trois médiateurs vont rendre leur rapport au Premier ministre (nous vous les avons présentés ici). Nommés il y a six mois, leur mission était d’« envisager les solutions permettant de répondre aux impératifs d’aménagement, dans un dialogue apaisé avec les acteurs et dans le respect de l’ordre public », selon la commande d’Édouard Philippe. En somme, « étudier l’ensemble des options », pour reprendre les mots plusieurs fois utilisés par le Premier ministre et le président de la République.


Certaines annexes du rapport ont fuité lundi 11 décembre au soir, montrant que l’option d’un agrandissement de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique, plutôt que la construction d’un nouveau à Notre-Dame des Landes, a été sérieusement étudiée. Et qu’elle coûterait deux fois moins cher.


Ce mercredi matin, invité de France Bleu Loire Océan, l’ancien Premier ministre et ardent défenseur du projet de Notre-Dame-des-Landes Jean-Marc Ayrault a réaffirmé que « ce n’est pas un projet du passé. Mais un projet relancé dans les années 2000 par le gouvernement Jospin avec Dominique Voynet comme ministre ». Il a ajouté : « il faut savoir si ce sont ceux qui sont dans l’illégalité qui l’emportent. (...) Tous les contentieux en justice ont été perdus par les opposants, et il y a eu le référendum ! Le président Macron ne peut pas être insensible au droit et à l’état de droit »


Reporterre


ZAD

13/12. Une bien belle date…pour la réception officielle par jupiter du rapport de médiation sur l’aéroport de Notre dame des landes.


La reprise du grand jeu de la patate chaude, c’est maintenant ! Le but étant de jongler avec ou de la refiler, mais sans se cramer. Aïe, aïe, aïe, pas gagné ! En attendant d’avoir des infos, la presse se déchaine. Certains bon petits soldats font bien le job : préparant l’opinion a un abandon du projet (l’occasion pour jupiter de ramasser les lauriers du plus vert), tout en resservant le couplet gras de la « zone de non droit », à évacuer…ou pas.

Rappel : cet appel en vue de la prise de position annoncée par le gouvernement, ainsi que l’appel du Comité Nantais Contre l’Aéroport en vue de la prise de position du gouvernement sur l’avenir du projet d’aéroport à NDDL.


Solidarité avec les migrant-e-s  :


Un toit pour tous-tes. On relaie l’appel à soutien pour la suite de l’occupation de l’université de Nantes. Des infos mises à jour ici.




Jeudi 14 décembre





Notre-Dame-des-Landes : 

et maintenant, gagner la bataille de la paix




Une nouvelle phase de l’histoire de Notre-Dame-des-Landes commence. Et si le gouvernement abandonne le projet, la Zad peut devenir une zone à imaginer, lieu d’expérimentation écologique et sociale. À condition de vouloir, des deux côtés, discuter.



La remise du rapport de médiation sur Notre-Dame-des-Landes, mercredi 13 décembre, marque un tournant majeur dans une longue et passionnante histoire. Les trois médiateurs concluent - conclusion avalisée par le Premier ministre Edouard Philippe - que l’aménagement de l’aéroport nantais existant est réaliste, possible, et moins coûteux que la construction d’un nouvel aéroport dans le bocage.


C’est la confirmation de ce que suggéraient les opposants depuis de longues années. Un rapport gouvernemental vient enfin donner raison à ce que les citoyens proposaient bien antérieurement. Que de temps et d’énergie perdus !

À mots couverts - « constats erronés » -, la mission de médiation constate aussi les erreurs commises, pour ne pas dire les mensonges, par la Direction générale de l’aviation civile, et dont Reporterre avait établi plusieurs exemples, dont une ahurissante manipulation des chiffres.


Les médiateurs éclaircissent aussi la question des nuisances sonores et innovent en soulignant les enjeux d’étalement urbain qu’impliquerait la construction d’un aéroport à Note-Dame-des-Landes.

En revanche, ils ne remettent pas en question les perspectives de trafic aérien, et continuent à tabler sur 9 millions de passagers en 2050 - comme si les émissions de gaz à effet de serre du trafic aérien pouvait être négligées, et comme si les prévisions passées n’incitaient pas à la prudence : en 1973, une étude prédisait pour l’an 2000 six millions de passagers à Nantes [1] - un chiffre qui n’a toujours pas été atteint en 2017 (5,7 millions de passagers)...


En tout cas, le gouvernement a en main les éléments lui permettant de prendre la décision rationnelle qui s’impose : abandonner enfin ce projet de Notre-Dame-des-Landes.

    L’ordre public, c’est la paix, pas les gaz lacrymogènes


On ne peut affirmer qu’il le fera. Mais il est légitime d’en faire l’hypothèse. C’est alors un autre problème qui se pose : celui du destin des 1.650 hectares de terres disputés, et que l’on appelle la "Zone à défendre", la Zad.

Des pro-aéroports, des députés, des "sources" au ministère de l’Intérieur multiplient les déclarations sur le terrible danger que représenteraient les zadistes et appellent à l’évacuation, comme si le sort de la République était en jeu. Un article délirant de Valeurs actuelles assure même que des zadistes « menacent de se jeter du haut d’un arbre pour se tuer sur un gendarme ».

Il ne fait pas de doute que le gouvernement soupèse la possibilité de tenter une « évacuation » de la Zad, avec force gendarmes, CRS, drones, et autres engins et armes de toutes sortes. Mais si M. Macron avait assuré en février qu’il se « préoccupait de l’ordre public », il assurait : « Je ne veux pas d’évacuation, il n’y aura pas de brutalité ».


Mercredi, M. Philippe a parlé d’ordre public : la décision du gouvernement permettra « de garantir un retour à la normale, notamment s’agissant des questions relatives à l’ordre public ». Mais l’ordre ne signifie pas mécaniquement la présence de soldats et de policiers ; il désigne une situation calme, où l’on vaque à ses activités dans le respect des règles collectives et d’autrui.

Avec d’autres mots, c’est ce que disait un habitant de la Zad, Bob, que nous avions rencontré en 2013 : « l’Anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir ( définition de Proudhon ) »


Voici la porte qui s’ouvre : les paysans et les habitants de ce qu’on appelle encore la Zad veulent simplement vivre là, dans un coin de bocage qui reste un milieu écologique riche et divers. Un lieu où s’est élaborée en quelques années une façon d’être ensemble différente de la société de consommation, mais originale et prometteuse, où se vit la sobriété matérielle qui est une voie d’avenir pour éviter le chaos climatique et la dégradation accélérée de l’environnement. Des naturalistes, des paysans observent qu’il est possible de mettre en œuvre, ici, une agriculture fructueuse mais respectant le milieu. Et les médiateurs proposent que la Zad devienne « un terrain d’expérimentation de pratiques agroenvironnementales rénovées, sous le pilotage des acteurs locaux. »


Il est temps de transformer la Zad en Zaï : Zone à imaginer. De la concevoir comme un bien commun, un terrain d’expérimentation, une zone où le collectif de celles et ceux qui y vivent pourrait élaborer les formes écologiques et sociales d’une communauté écologique exemplaire. Il faut du courage imaginatif des deux côtés : du côté du gouvernement, pour ne pas céder aux sirènes hystériques qui l’appellent à la guerre civile ; du côté des opposants - zadistes, paysans, associatifs, naturalistes, habitants, élus - pour accepter de la rendre possible cette évolution, en négociant avec l’Etat. Il s’agit au fond d’imaginer la paix, qui est l’ordre librement consenti par tous.


[1] Oream Nantes-Saint-Nazaire, Projet d’aéroport Nord de Nantes, 21 septembre 1973.

Les zadistes sont tournés vers l’avenir


La Zad reste prudente quant au rapport des médiateurs. On y prévoit une fête pour la victoire d’étape et une mobilisation quoi qu’il arrive. Mais le grand sujet, c’est de préparer l’avenir et les usages de la terre. Reportage.


Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage


La Zad se mouille consciencieusement. Même pour répondre aux journalistes et même si le sujet du rapport des trois médiateurs ne les excite pas plus que ça. « Rien ne change. C’est vrai, l’abandon du projet d’aéroport ne va pas nous laisser indifférents, mais la seule question qu’on a envie de poser, c’est qu’est-ce qu’on fait après ? », dit une zadiste en remontant sa capuche, pluie en biais oblige.


« Dès qu’une mouche pète, on voit débouler les journalistes, mais c’est juste parce que le gouvernement est dans la merde, ajoute le fromager de la ferme de Bellevue. On ne les intéresse pas pour ce qu’on fait ici. Ca fait dix fois que je bouge mes camemberts devant des caméras, juste pour faire des images, alors que l’activité de fromager, c’est surtout du temps à laver et relaver des trucs... Nous, on continue à vivre, à produire, à habiter. » Pas sûr que beaucoup de zadistes épluchent en détail les 63 pages cosignées par Anne Boquet, Michel Badré et Gérard Feldzer.


À la ferme de Bellevue, discussion avec des journalistes.

Ce mercredi 13 décembre, loin de Matignon, la pluie est aussi grasse que grise, suintant d’un ciel bas que pique mollement le phare pointant au-dessus de La Rolandière, la longère qui accueille notamment le groupe presse de la Zad. « Les médiateurs apportent des éclairages techniques, mais la question de l’aéroport est avant tout politique, ça n’a jamais été un dossier technique, dit une des Camilles porte-parole. Comme on s’y attendait, il y a deux options. On attend donc la décision que prendra le gouvernement. Nous, ce qui nous importe, c’est l’avenir de la Zad. »


S’opposer à l’aéroport et à « son monde » n’est pas qu’une formule, l’abandon du projet ne peut être vu que comme une étape. « On est sur un territoire qui a toujours été défendu et qui garde intacte la détermination à promouvoir les usages vis-à-vis de la propriété. Il n’y a qu’à relire ce que disait déjà Michel Tarin [syndicaliste paysan, militant historique contre l’aéroport, décédé en 2015] dans les années 70. La force du mouvement, c’est sa détermination à construire ensemble l’avenir de la Zad. Plus généralement, on traverse un moment, une époque où on a conscience d’aller droit dans le mur. On a besoin d’espoir, pas de gesticulations ni de One Planet Summit. Ici, on incarne la construction de formes de vie autour de communs, dans la solidarité, avec un impact écologique plus léger, loin de la surconsommation. »

    L’Assemblée des usages



Créée en septembre, l’« assemblée des usages » a tenu quatre grandes réunions avec de 50 à 120 personnes. « Les commissions, on peut en parler ? » (au journaliste). Rapide échange entre deux porte-parole pour éviter de fâcher des composantes. « Oui oui, pas de problème. » Des commissions, donc, analysent les scénarios vis-à-vis des terres, délégation de propriété de l’Etat ou autres hypothèses. Les propositions d’installations agricoles sont étudiées pour conseiller, aiguiller les postulant·es à une création de fermes vivrières, à vocation marchande, sans exploitation animale, voire sans motorisation, selon celles et ceux qui veulent s’y investir.


On y discutant des conflits d’usage et des possibles règles de partage des terrains, voire du règlement des litiges sur les manières d’y cohabiter, d’accéder à des parcelles, de circuler. Tout s’y discute, se projetant un peu plus dans un autogouvernement durable de la zone, dans l’esprit du texte-charte dit des « Six points pour l’avenir de la Zad ».


Les paysans du collectif Copain ne sont pas très prolixes : « On avait décidé dès le départ de ne pas participer à la médiation. On a laissé la Confédération paysanne intervenir sur l’artificialisation des sols. Le volet technique, c’est pas trop notre logique. Bien sûr, c’est intéressant que, pour la première fois, l’aménagement de l’actuel aéroport soit pris en compte. Mais tant qu’on n’a pas la réponse du gouvernement... » dit Cyril Bouligand.


    La fiesta de la victoire




Depuis l’été, le climat est plutôt à un étrange optimisme. La composition du trio de « médiateurs », qui sont plutôt apparus comme des consultants du gouvernement, et les retours des groupes qui ont joué le jeu des auditions, laissait présager une écoute plus sincère des arguments des opposants, notamment sur l’idée de faire avec l’existant en améliorant l’actuel aéroport au sud-ouest du centre-ville. « Mais on reste toujours prudents. C’est vrai les détails techniques relevés par le rapport des médiateurs, confortent la majorité des arguments des opposants mais tout peut être retourné comme une crêpe. On se souvient du point de vue contre le projet émis et argumenté par la rapporteure publique à la cour administrative d’appel de Nantes en novembre 2016 qui, à la surprise générale des juristes, n’avait pas du tout été suivi. »


Pour anticiper, certains évoquent depuis septembre l’éventualité d’une fête à improviser sur place en cas d’annonce de l’abandon du projet d’aéroport et d’afflux de militants voulant se retrouver pour marquer ça en réjouissances. « Oui, on s’accordera un moment de célébration de la victoire, chacun aura une joie d’avoir contribué, mais rien ne sera joué à ce moment-là, lors de l’annonce de la décision politique. Toutes les parties vont forcément montrer les muscles... »
 

L’idée de fiesta en cas de victoire sur le projet d’aéroport entend réaffirmer que le combat ne s’arrêterait pas là mais évoluerait sur la défense d’une zone d’expérimentation de pratiques agricoles, de production, d’échanges ou autres, hors des diktats de l’économie capitaliste.

    Un bien commun des luttes


Au même moment, le message de mobilisation est réactivé auprès des comités de soutien dans toute la France : lors de l’annonce de la décision du gouvernement, rassemblement devant les préfectures partout en France. 

C’est un rappel des appels « S’ils reviennent…
 Mobilisations, occupations, blocages » [de fin 2016>
https://zad.nadir.org/spip.php?article3188] quand l’expulsion de la Zad paraissait plausible et imminente.


Parallèlement, chacun a conscience sur le terrain que la machine à fantasmes est repartie à plein. Un journaliste de France Info parle ce 13 décembre de zadistes « prêts à faire couler le sang ». Quatre jours avant, Valeurs Actuelles croit savoir que le bocage est truffé de pièges à couper des pieds, copiés sur la guérilla vietnamienne. Son journaliste, ancien du ministère de l’Intérieur de l’ère Sarkozy, reprend les élucubrations les plus absurdes de la paranoïa policière, assurant aussi que les zadistes cachent un armurerie, et sont prêts à tuer, entraînés par des anciens commandos des forces spéciales devenus anarchistes...


« Ce n’est pas la première fois qu’on entend ce genre de fables, dit un zadiste. Il va falloir démonter ces fictions, redire que le mouvement est composé de beaucoup de gens différents, naturalistes, paysans, militants politiques qui ont su se forger un horizon commun. En stigmatiser une partie est un grand classique, jusqu’à inventer des proto-terroristes, pour nier tout ce qu’a d’inspirant ce mouvement, et bien au-delà de Notre Dame des Landes, au point que certains l’ont qualifié de "bien commun des luttes"... »


Les comités anti-aéroport se préparent aussi à une grande mobilisation sur la Zad pour la fin de la DUP (déclaration d’utilité publique) du 8 février 2018. Comme on le voit, le calendrier de l’avenir commence tout de suite.





    Vendredi 15 décembre

     

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU MOUVEMENT 

    ANTI-AÉROPORT - 

    VENDREDI 15 DÉCEMBRE 2017

    Notre-Dame-des-Landes : 

     appel à mobilisation le 10 février 2018


Le mouvement anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes a pris acte du rapport des médiateurs et attend la décision du gouvernement. Quelle que soit cette décision, l’ensemble du mouvement appelle à une mobilisation sur la zad, le samedi 10 février, date de l’échéance de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP)

Acipa, Coordination des Opposants, COPAIN, les Naturalistes en Lutte, des habitants.e.s de la zad
Contacts :

Acipa : D. Fresneau 06 71 00 73 69

Coordination des Opposants : G. Coiffard 06 80 84 19 89

Naturalistes en lutte : JM Le Dean 07 69 40 45 75

COPAIn : C. Bouligand 06 21 04 76 84
Zadpresse : +33 6 95 06 81 49


Un article paru dans la presse mainstream qui se gausse des déclarations caricatures sur la zad qui fleurissent dans les médias ces dernières semaines. [à lire ici]



 

A Notre-Dame-des-Landes, 

“le Vietnam des pauvres” 

menace la France d’une “guérilla”




Samuel Gontier - Télérama



Lien vers l'article de Samuel Gontier

https://lemurparle.blogspot.fr/2017/12/a-notre-dame-des-landes-le-vietnam-des.html


NDA : Difficile de ne pas gerber devant la propagande des mediatocrates et des flics ou d’en rigoler peut-être


Que faire de Notre-Dame-des-Landes dans l’hypothèse où l’État aurait renoncé au projet d’aéroport ? Des centaines d’occupants, installés pour longtemps dans le bocage, poursuivent de prometteuses innovations, révélatrices des évolutions profondes de la société française. Les auteurs de cette tribune plaident pour un règlement global et pacifique, qui transformerait ce conflit en solution d’avenir, pour le bien de tous.




Journaliste engagé pour l’écologie, Fabrice Nicolino est chroniqueur à La Croix et à Charlie Hebdo. François de Beaulieu a publié depuis 1967 une soixantaine de livres et plusieurs centaines d’articles sur le patrimoine naturel et culturel de la Bretagne et est engagé dans la protection de la nature et spécialement des landes bretonnes. Jean-Paul Besset, journaliste, a été député européen écologiste de 2009 à 2014.




Rien n’est terminé, tout peut recommencer, le pire peut encore se produire. Le texte qui suit n’envisage qu’une possibilité et une seule : l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes par le gouvernement, au terme d’une médiation intelligente de quelques mois. Mais, même dans ce cas, il resterait à régler la redoutable question de la présence de plusieurs centaines d’occupants sur le site. Selon nous, une intervention policière, même après le renoncement à toute construction, conduirait à des affrontements graves, potentiellement meurtriers. Pour quantité de raisons, dont celle-ci : bon nombre d’occupants sont devenus paysans, éleveurs, tisserands, maçons, charpentiers. Notre-Dame-des-Landes est devenu leur pays.


Avant de développer notre proposition, il nous semble nécessaire de garder à l’esprit que la société française est en train de vivre une révolution aussi vive que rapide de ses habitudes alimentaires. La consommation de produits bio, qui n’en est qu’un aspect, a augmenté de 20 % l’an passé, et de 278 % en neuf ans. Quel secteur économique pourrait en dire autant ? Neuf Français sur dix ont acheté des produits bio en 2016. La surface agricole dédiée à la bio a grossièrement triplé depuis 2007, et la demande, loin de s’essouffler, oblige à importer massivement.


C’est un mouvement de fond, qui atteint un modèle agricole déjà en crise depuis des années pour des raisons structurelles. Il existe dans le fond culturel de la société française une aspiration massive à manger mieux et autrement. Pesticides, antibiotiques, chimie de synthèse, intensification des productions et concentration des animaux d’élevage sont des méthodes du passé.


Des millions de Français le savent ou le pressentent, et parmi eux, un nombre croissant d’agriculteurs, coincés par un système qui les aura enrichis avant de les ruiner. Il existe une base sociale capable d’entendre de nouveaux discours et de soutenir des projets audacieux. À deux conditions au moins : qu’ils soient bien entendu porteurs d’avenir et qu’ils soient aidés avec sincérité et dans la durée par la puissance publique.


    Où en est-on à Notre-Dame-des-Landes ?


Les changements de pied du pouvoir politique, si fréquents depuis une dizaine d’années, ont cristallisé un sentiment de défiance généralisé. Plus personne ne croit plus personne. Les partisans de l’aéroport restent nombreux, mais ils ont clairement perdu le leadership qu’ils croyaient durable à la suite de la consultation. Bruno Retailleau, qui aurait pu incarner politiquement cette position, surtout s’il était entré au gouvernement, a perdu la main. Il reste des intérêts épars, qui sont loin d’être tous cohérents. Mais avouons-le, cela peut encore changer.


Du côté des opposants organisés, on peut distinguer quatre forces de tailles disparates :


  1. La structure dite Copain, qui regroupe des paysans engagés de longue date dans ce combat. Son cœur est la Confédération paysanne, qui a dans le département de Loire-Atlantique des attaches historiques. Copain dispose d’une vraie légitimité dans le monde agricole local, qui a résisté en partie au conflit.

  2. L’Acipa, bien sûr, actrice historique, est parvenue à organiser, à fédérer un très grand nombre d’initiatives qui ont débouché sur la création de comités dans la plupart des villes importantes du pays. L’Acipa, qui jouit d’une grande considération, a toujours voulu, et c’est à noter, conserver des liens vivants, bien que parfois tendus, avec les occupants du site. Il n’est pas interdit de parler d’une dialectique avec ces derniers.

  3. Les Naturalistes en lutte sont un groupe informel, né fin 2012 dans l’esprit de François de Beaulieu et de Fabrice Nicolino. Pendant trois ans, une centaine de naturalistes — des amateurs éclairés, des biologistes, des salariés de bureaux d’études évidemment bénévoles — ont sillonné le bocage. Cette mobilisation sans précédent dans ce secteur de l’opinion a conduit à des publications, et fait émerger une question jusque là ignorée : la nature. La défense de la biodiversité est entrée en fanfare dans la bagarre et en est devenue une sorte d’épicentre fédérateur. Où a-t-on vu 30.000 personnes défiler derrière un triton géant, sinon dans les rues de Nantes ?

  4. Les Occupants, cela va de soi. Leur présence sur place a permis de donner au projet d’aéroport la dimension d’un vaste débat national, puis européen, et parfois mondial. Ne revenons pas sur le sujet de la violence exercée par une minorité d’entre eux, car notre but est précisément de la laisser derrière nous tous. Le fait est et demeure que les plus pragmatiques d’entre eux sont devenus d’étonnants entrepreneurs sociaux, qui entretiennent cette vaste zone humide et la protègent, tout en commençant à produire des biens agricoles de qualité, et en construisant des bâtiments en bois d’une esthétique indiscutable. Et ce n’est pas toujours le cas dans nos campagnes.
Réunion à Notre-Dame-des-Landes en novembre 2016, à l’instigation notamment de l’Acipa.

Des naturalistes à Notre-Dame-des-Landes.

    Tenir le territoire de 

    Notre-Dame-des-Landes 

    pour un tout




Notre projet repose sur une idée fondatrice : personne ne doit partir des 2.000 hectares autrefois destinés à la construction de l’aéroport. Tel est notre changement de perspective : personne ne part. Ou plutôt, personne n’est contraint de partir, car comme on le verra, certains parmi les plus énervés du lieu partiront nécessairement, mais sur la durée.


La première question est à coup sûr celle du foncier. Que faire de la surface — 850, 1.250, 1.400 hectares ? — déjà préemptée, entre les mains pour l’heure d’Aéroport Grand Ouest-Vinci ? Cette zone peut bien entendu être remise entre les mains du système agricole dominant. Il est probable dans ce cas que, la Safer [société d’aménagement foncier et d’établissement rural] aidant, quelques propriétaires locaux trouveraient là le moyen de s’agrandir, au travers d’un mini-remembrement fait d’arasement au bulldozer de nombreux talus boisés. L’un des soubassements de la lutte contre l’aéroport — la défense intransigeante de la nature — disparaîtrait avec. Est-ce bien souhaitable ?

Il existe heureusement d’autres voies, dont certaines sont puissamment originales.


Certains imagineraient volontiers qu’on crée sur la Zad la réserve naturelle nationale justifiée par de nombreux critères européens. Cela suppose un fort investissement financier et que l’on chasse les occupants. Or, nous sommes dans une configuration toujours affirmée sur le papier mais jamais réalisée dans les faits où la population d’un lieu fait siens les objectifs de protection de la biodiversité dans la durée d’un espace naturel habité. Mieux encore, cette étonnante population le fait gratuitement.


Sur cette base, il convient donc de reprendre la question foncière moins insoluble qu’il y parait. Quand François Mitterrand s’est retrouvé face à Valéry Giscard d’Estaing pour l’élection présidentielle de 1981, il a dû composer avec un vote écolo — 5 % au premier tour pour Lalonde et Bouchardeau — et a promis l’abandon de l’extension du camp militaire du Larzac.


Vainqueur, Mitterrand tint parole, mais il restait à décider la destination de plusieurs milliers d’hectares achetés par l’État en vue de son projet. En 1985, grâce à un montage juridique astucieux, 6.300 hectares furent rétrocédés à la Société civile des terres du Larzac, sous la forme d’un bail emphytéotique de 60 ans. La terre revenait aux paysans du plateau, sous la forme étonnante d’un bien commun. Nous reviendrons sur cette dimension.



Est-il possible d’imaginer quelque chose de proche mais de différent avec les terres de l’aéroport ? Sans aucun doute. Les centaines d’hectares de zone humide bocagère sont un pur joyau écologique, presque banal en apparence, mais dont la cohérence et la richesse globales ne se retrouvent plus que rarement en France. On peut à bon droit parler d’une butte-témoin, rappel des temps où les activités humaines pactisaient avec les écosystèmes. Et c’est pour cette raison un synonyme d’espoir.


Lâcher ce territoire serait, sans jeu de mots, une défaite collective en rase campagne. Il faut imaginer, ensemble, une vision utile à l’avenir et à nous tous.


Nous pensons qu’il faut donc tenir le territoire de Notre-Dame-des-Landes pour un tout. La société et la politique l’ont transformé à jamais en y faisant apparaître des acteurs nouveaux — les occupants —, dont la plupart entretiennent des rapports de confiance avec une partie des paysans locaux, ceux de Copain notamment. Il faut leur proposer un pacte global qui tienne compte des singularités et conformations de leur collectif. Son caractère novateur devrait être assumé sous le nom de laboratoire écologique et social.
Marcel et Sylvie Thebault, paysans à Notre-Dame-des-Landes.

Rappelons qu’en France, les deux tiers des exploitations menées par des plus de 55 ans n’ont aucun successeur. Or, les chefs d’exploitation ont en moyenne 48 ans, ce qui annonce une nouvelle vague de déprise agricole au moment même où se posent de nouvelles et radicales questions sur le dérèglement climatique et l’alimentation de bientôt neuf milliards d’humains.

    En somme et en résumé, la Zad deviendrait une terre pacifiée et constructive 


Le pacte consisterait bien sûr en une charte des engagements de part et d’autre. Soit l’usage de la terre en échange de conditions vérifiables, disons tous les dix ans. Et bien sûr sous la forme de communs, terme ancien revenu à la mode, qui renvoie ici au mode de gestion traditionnel du million d’hectares de landes qui couvraient la Bretagne avant la première révolution agricole. N’entrons pas dans les détails : il s’agit pour une communauté de définir un mode de gestion de biens, naturels ou non, dans le but de les gérer et de les conserver au mieux. On pourrait voir dans ces constructions sans appropriation individuelle une élucubration, mais signalons, parmi tant d’autres, les travaux d’Elinor Ostrom et Oliver Williamson, qui leur ont valu le prix Nobel d’économie en 2009. Elinor Ostrom ouvre grandes les portes d’un avenir où la décision collective des communautés deviendrait, au travers des communs, le centre de l’activité économique.





Oui, on peut imaginer sur place une bouillonnante expérience dans laquelle les occupants tiendraient toute leur place. Y compris ceux qui — minoritaires selon nous — ne rêvent que d’affrontements avec la police ? Non, sans eux. Un projet de cette sorte fixerait la population qui pratique déjà quantité d’activités durables, et découragerait peu à peu ceux qui n’auraient plus l’occasion d’en découdre en se réclamant d’une cause qui aurait définitivement changé. En somme et en résumé, la Zad deviendrait une terre pacifiée et constructive.


Comme on s’en doute, cela ne saurait suffire à régler la situation, car la réputation des occupants est, dans la région épouvantable. Et c’est à ce point de l’histoire qu’il faut se montrer encore plus grand, en commençant par un vaste travail de pédagogie assistée. Auprès de qui ? Mais des paysans, évidemment ! Fixons pour commencer deux points fondamentaux. Un, il existe déjà une frange importante de paysans sympathisants ou membres de Copain, qui doivent être invités au premier rang, en coopération avec le syndicat minoritaire de la Confédération paysanne, très présent. Deux, le syndicat majoritaire — la FDSEA 44 — a plusieurs fois pris position contre l’aéroport, notamment au regard des terres agricoles sacrifiées.



Mais cela ne suffira pas encore, en toute hypothèse. Il faut proposer un accord qui inclue tous les paysans volontaires de la zone — et même de sa périphérie —, quel que soit leur profil. Nous devons parler à tous en leur promettant ceci : un engagement solennel sur 25 ans, signé et contresigné, qui leur offre un statut expérimental généreux, en échange de la participation, fût-elle symbolique — nous souhaitons au passage désarmer les plus acharnés — à l’aventure commune. En deux mots, il s’agirait de rejoindre le mouvement réel de la société, qui réclame toujours plus des productions de qualité, sans chimie ni maltraitance animale, et du même coup garantisse la pérennité des exploitations et la considération de tous.


Inutile de dire que l’opération, complexe et incertaine, serait de vérité sur l’état de la France. Ce pays est-il capable d’une sorte de « paix des braves » à Notre-Dame-des-Landes entre ceux qui défendent le système ancien de production agricole et les autres ? Cette phase, périlleuse entre toutes, pourrait s’étendre sur un temps compté en mois, pendant lequel quantité de spécialistes du sol — les Bourguignon —, de la terre en général — Pierre Rabhi —, des arbres — Jean-Yves Morel —, des friches — Gilles Clément — , de l’eau — Jean-Claude Pierre —, de grands cuisiniers, des paysans d’ailleurs — Via Campesina — viendraient éclairer le débat de leurs savoirs et de leurs pratiques, sous la forme de rencontres, de conférences, ce que plusieurs groupes d’occupants ont déjà engagé. Sans un considérable effort de pédagogie vivante, soyons lucides, l’idée a peu de chances d’aboutir.


    Une cause permet de réunir la plupart des opposants à l’aéroport : la biodiversité




Faisons maintenant une pause et résumons avant de passer au très concret. Compte tenu d’évolutions réelles de la société, de nouvelles perspectives apparaissent. Il existe dans le bocage nantais des forces disponibles, dont certaines doivent désormais se parler et se comprendre. L’intérêt bien compris d’un ministre écologiste est d’aider au renouveau sur une terre devenue malgré elle un symbole international. Mais quoi proposer publiquement, qui puisse claquer comme notre étendard à tous ?




Eh bien, les discussions que nous avons eues avec les occupants et l’Acipa nous permettent de dire qu’une cause permet de réunir la plupart des opposants à l’aéroport : la biodiversité. Et c’est d’autant plus intéressant que celle-ci, à Notre-Dame-des-Landes, nous éloigne des habituelles gesticulations médiatiques. En ce qu’elle porte sur une nature ordinaire d’une part — loin des images de baleines ou d’éléphants — et d’autre part, qu’elle est le fruit d’une longue cohabitation entre les humains au travail et quantité d’espèces végétales et animales qui ont su s’adapter à ce cadre. Toute personne considérant l’avenir du monde doit convenir que tel est l’enjeu qui domine les autres : comment cohabiter ? Comment faire en sorte que la présence des hommes ne conduise à la disparition de tout le reste ? De la réponse heureuse à cette question angoissée dépend en partie la suite de la crise écologique.


Donc, la biodiversité. Nous tenons là l’occasion peut-être unique de sortir des phrases convenues pour ouvrir enfin un chantier qui pourrait, par-delà tant de divergences, nous rendre collectivement fiers de l’œuvre accomplie. Sous quelle forme ? Nous proposons pour commencer la création d’un :
Observatoire de la biodiversité. Cet organisme neuf, ouvert aux non-professionnels, se chargerait de collecter pour tous le maximum d’éléments scientifiques sur l’évolution de la faune et de la flore du site, un site que nous souhaitons, rappelons-le, parcouru par les hommes et leurs troupeaux. D’évidence, ici plus qu’ailleurs, l’intelligence collective doit primer. Un état des lieux serait régulièrement réalisé, numérisé, disponible partout dans le monde. Ce bilan, répété sur des années, servirait de fil conducteur à une réflexion transdisciplinaire et permanente sur les liens entre l’homme et la nature simple où il vit et travaille. Décliné sous une infinité de formes — vidéo, livres et livrets, conférences et entretiens, classes vertes —, il pourrait servir de base à une revivification de tout l’enseignement de ce qu’on n’appelle plus les sciences naturelles dans l’enseignement secondaire.

Il faut également envisager le lancement d’un :

Centre international de l’agroécologie, adossé à l’université de Nantes. Notre pays manque cruellement d’une formation de haut niveau, universitaire, qui rende compte de pratiques de plus en plus répandues, et qui permettend’en tirer tous les enseignements, tout en fournissant une formation théorique digne de ce nom. Il est invraisemblable que l’Université française soit à ce point absente de ce grand questionnement. Notons que c’est tout à côté de Notre-Dame-des-Landes, à Granjouan-en-Nozais, qu’a été créée en 1830 la première école d’agriculture de tout l’Ouest.






Pourquoi pas un Centre de recherche sur l’écoconstruction ? Une telle initiative, outre qu’elle permettrait sans doute d’intégrer sur place des occupants très inventifs — et bien d’autres de la région, jeunes ou moins jeunes — serait un encouragement institutionnel à tous ceux qui veulent habiter d’une manière plus raisonnable l’espace qui est le leur.

En complément, et en cohérence, imaginons :

Un centre international de l’alimentation et des productions alimentaires, ouverte aux étudiants du monde entier. L’avenir — faut-il le rappeler ? — est avant tout autre chose alimentaire.



Encore deux projets, qui complètent les précédents :

Un festival international du goût et de l’alimentation, dans le droit fil du Salone del Gusto, de Carlo Petrini. Nantes, le pays nantais et bien sûr Notre-Dame-des-Landes pourraient accueillir un rendez-vous bisannuel de toutes les saveurs, senteurs et productions du monde. Depuis le café sauvage de la forêt d’Harenna (Éthiopie) jusqu’à l’oignon violet de Zalla (Espagne) et le piment serrano de Tlaola (Mexique), passant par le sel de Baleno (Afrique du Sud) ou encore le cumin d’Alnif (Maroc).

Une bibliothèque de l’écologie, de l’agriculture, de la nourriture, avec un prolongement numérique accessible à tous. Quand donc la France acceptera -t-elle efin de jouer un rôle moteur dans la diffusion de connaissances aussi décisives ? On peut, on doit viser 100.000 volumes en dix ans. En attendant mieux. C’est, bien sûr, le prolongement de la belle initiative de la bibliothèque du Taslu créée sur la Zad.

Et tout cela ne serait rien encore si les futurs habitants du merveilleux bocage de Notre-Dame-des-Landes ne disposaient d’un label conforme à la qualité de leur terre et de leurs pratiques respectueuses. Oui, il est concevable — mais des conditions strictes sont à réunir — d’imaginer d’ici quelques années un label de qualité pour les productions locales. Pour les miels, les laits et fromages, les viandes, les pains, les charpentes. Un tel renversement, de nature économique, serait une manière presque parfaite de tourner la page de dix ans de tensions et d’affrontements. Tel serait pour nous le meilleur moyen de garantir l’avenir d’un bocage qui a failli disparaître.










Infos du 18 au 24 décembre



Lundi 18 décembre





Sélection des extraits concernant la zad du rapport de la « médiation » et de ses annexes [à lire ici]

Rappel des différents appels émanant du mouvement contre l’aéroport et son monde en prévision de l’annonce gouvernementale à propos de NDDL qui tombera, peut-être, un jour [à lire ici]

Sème ta Zad fait un appel à dons ! Pour participer, c’est par ici




Radio Klaxon 

 

Programme Klaxon du 18 décembre à la fin de l’année [à voir ici]


Brune Poirson : 

« l’État privilégiera le dialogue, 

nous tendrons la main aux zadistes »




Brune Poirson, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique, a parlé de la Zad de Notre-Dame-des-Landes dimanche 17 septembre sur BFM. Elle a assuré que « l’État privilégiera le dialogue ; nous tendrons la main aux zadistes ». Mais « si les zadistes n’acceptent pas (la) main tendue », « le bras de l’État sera extrêmement ferme » parce que « c’est une zone de non-droit ».



Le rapport des médiateurs rendu le 13 décembre propose que l’État conserve les terres de la Zad de Notre-Dame-des-Landes et en fasse « un terrain d’expérimentation de pratiques agroenvironnementales rénovées, sous le pilotage des acteurs locaux. »

    Source : Reporterre avec BFM TV.


Mercredi 20 décembre



JDD/ZAD : 0/1

Dans l’emballement médiatique actuel autour du rendu de la médiation, du possible abandon du projet d’aéroport, des questions pour l’avenir ici, le Journal du dimanche a fait fort et s’est bien ridiculisé (et la gendarmerie avec). Ils ont publié le 16 un article entier d’affabulations criminalisantes initialement intitulé « Les photos secrètes de la ZAD », montrant soi disant nos super défenses. Mais il a vite été dévoilé que leurs photos secrètes existaient déjà sur les réseaux sociaux, et qu’ils n’avaient demandé aucune autorisation pour les utiliser. Et ils ont dû s’excuser, c’est la moindre des choses, pendant que nous on rigole bien de leur bêtise (mais on rigole moins quand on pense que certain-e-s pourraient y croire).

Pour retrouver tout le décryptage mis en forme : FakeNews sur Notre-Dame-des-Landes - Quand le JDD publie de faux scoops avec des images volées ou détournées



Jeudi 21 décembre

     

    Tapis dans le bocage : 

    la vérité sur les armes secrètes 

    des "zadistes"



Alors que l’hypothèse d’un abandon officiel du projet d’aéroport se dessine enfin, on assiste en parallèle à une campagne politique et médiatique de diabolisation des "zadistes". A partir de quelques photos et informations diffusées par des services de gendarmerie, nous voyons, depuis quinze jours, enfler des fables reprises sans aucune gêne d’articles en plateau télé par une cohorte d’"analystes", élu.e.s et journalistes. Ceci sans que les un.e.s ou les autres semblent souvent se préoccuper de vérifier quoi que ce soit avant publication.


Dans une atmosphère digne d’une mauvaise Cendrillon, un puits se transforme alors en tunnel viet-cong, des bâtons plantés dans un talus en une herse sanguinaire, des zadistes kamikazes attendent du haut des arbres pour mourir en se jetant sur la police et les sentiers empruntés quotidiennement par tout un chacun sur la zad sont piégés de toute part.


Au final, la zad serait habitée par une bande de 150 fous furieux tapis depuis des années dans le bocage le couteau entre les dents, occupés à essayer tant bien que mal de souder dans la boue des lames de rasoir sur des boules de pétanque. Il arrive heureusement parfois que des journalistes fassent aussi leur travail et que certains des mensonges les plus grossiers soient démasqués : le couple mascotte de riverains indignés contre la zad au printemps 2016 étaient de faux voisins ; le JDD a dû s’excuser mardi pour ses fausses "photos secrètes des armes de la zad"...


Ce n’est pas la première fois que nous avons à faire face à ce type de campagnes médiatiques, qui nous informent avant tout sur les fantasmes de leurs auteurs. Leurs boniments hargneux peuvent bien nous faire rire parfois lors des veillées hivernales. Mais nous n’oublions pas, qu’au-delà de vendre du papier, ils appuient des objectifs précis et pourraient avoir des conséquences funestes.


Pour préparer l’opinion à une éventuelle évacuation de la zad, il faut, de nouveau, créer l’image la plus étrangère et la plus anxiogène possible des personnes que l’on s’apprête à réprimer. Il s’agit d’opérer, dans les représentations, le glissement de la catégorie de "militant.e.s" vers celle de "terroristes". Ce que le tableau des "djihadistes verts" vient alors légitimer, c’est que l’on emploie éventuellement demain des moyens de répression extrêmement brutaux et possiblement inédits contre nous.


On retrouve dans tous ces récits la traduction d’une volonté classique de diviser un mouvement, en tentant de stigmatiser et d’isoler de leurs alliés les franges qui apparaissent comme les plus gênantes. Il faut dire qu’il y a visiblement dans ce pays une foule de décideurs pour qui la zad et le mouvement anti-aéroport représentent dans leur ensemble un insupportable affront. Pour ceux qui sentent bien que, pour une fois, le vent pourrait tourner en leur défaveur, le mot d’ordre semble clair : "Aéroport ou pas, vengez nous au moins des zadistes !". Et ce quand bien même le sens de la décision annoncée par le gouvernement finirait par donner raison à celles et ceux qui auront défendu ce morceau de bocage.


Mais si la question de l’évacuation de la zad est restée depuis 2012 ingérable pour l’Etat, cela n’a jamais tenu en soi à la question de 150 soi-disant "ultra-violents", finalement aisément éjectables en d’autres circonstances. Ce que celles et ceux qui crient au loup cherchent à gommer c’est que le gouvernement fait face depuis des années à un mouvement populaire impliquant des voisin.e.s et des paysan.ne.s, des associations et des groupes informels, des syndicats ou des comités de soutien dans toutes la France. Et ce mouvement, dans toute son hétérogénéité, a l’insolence de s’être donné les moyens de faire front commun. Si le ministère de l’Intérieur, à l’automne dernier, prévoyait en cas d’expulsion de mobiliser jusqu’au deux tiers des effectifs policiers disponibles dans ce pays, ce n’est pas parce qu’il devrait régler le problème d’une quelconque avant-garde combattante isolée, mais bien parce qu’il ferait face à des dizaines de milliers de personnes prêtes à résister sur le terrain. Ces dizaines de milliers de personnes ce sont, entre autres, celles qui sont venues planter leurs bâtons le 8 octobre 2016 sur le sol de la zad et qui demain, si le gouvernement s’entêtait, seraient partout sur les routes et dans les champs pour arrêter la police et les tractopelles. Ce sont aussi toutes ces personnes qui aux quatre coins du pays iraient occuper leur mairie, leur préfecture ou les places de leur ville en signe de protestation.


Cette détermination n’a rien de nouveau. Déjà à l’automne 2012, 2000 policiers avaient été mis en échec par des semaines d’opposition physique extrêmement hétérogène - des personnes derrière des barricades ou dans des cabanes dans les arbres, d’autres allongées sur les routes ou entrelacées sur les toits des maisons, des tracteurs enchaînés et des chantiers constants de reconstruction. Ce que cette résistance improbable avait alors suscité c’était un élan de soutien massif dans toute la région. Ce qui a changé depuis 2012, c’est que la zad est devenue plus emblématique encore et que les solidarités multiples qu’elle suscite se sont densifiées.


Dans le fond, ce que la focalisation pour les "pièges cachés" et les "boules de pétanque" cherche à mettre sous le tapis c’est qu’il ne s’agit pas simplement pour les habitants et usagers de la zad, anciens et nouveaux, d’empêcher la destruction d’un territoire mais aussi de réinventer d’autres mondes possibles. A ce niveau, il convient de préciser qu’il n’y pas sur la zad des "ultra-violents" d’un côté et des "néo-ruraux" de l’autre, mais une diversité de personnes déterminées à vivre et lutter ensemble. Nous ne séjournons pas dans des casernes mais construisons pas à pas depuis des années des formes de vie, d’habitat et d’activités fondées sur le partage, la rencontre, le soin du vivant et des biens communs.


Pour tous ceux qui, derrière leurs beaux discours, comptent bien continuer à tirer profit de la destruction des ressources naturelles, des inégalités croissantes et de la domestication des populations, il est visiblement inacceptable que quiconque essaie de s’organiser - de manière un tant soit peu visible et conséquente - à contre courant de leurs valeurs mortifères. Et pourtant, on peut parier, face à un monde qui va droit dans le mur, que ce qui se tente concrètement sur la zad de Notre-Dame-Des-Landes - et dans d’autres espaces - pour reprendre sa vie en main, continuera à être jugé essentiel et soutenu par un nombre de plus en plus important de personnes.


Des habitant.e.s de la zad.


Pourquoi la Confédération paysanne 44 participe au projet urbain de la ferme des Gohards ?

 







Vendredi 22 décembre




Comités locaux

Le comité NDDL 37 a participé à une émission de radio pour parler des actualités et des enjeux autour de la zad. [émission à écouter ici]


Médias libres

Mediapart - Quel avenir pour la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Si l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est abandonné, que pourrait devenir la Zad ? Une zone d’expérimentations où cohabiteraient paysan.ne.s et anciens squatteurs défend le mouvement qui s’est battu contre l’aérogare. Discussion entre Thomas et Camille, deux habitant·e·s, Angélique, paysanne et Jean-Marie, naturaliste en lutte. Reportage

Jef Klak - « Pour que la ZAD demeure un grenier de luttes » : Entretien fleuve avec des occupant·es de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Article


« Évacuer la Zad » ? 

Et si on se calmait, plutôt ? 

 


Article déjà paru sur le blog ici : 

Infos du 25 au 31 décembre


Mardi 26 décembre

 

Le but premier de la médiation, c’est la division !


Communiqué de la réu des habitant-es du 21 décembre 2017
Après première lecture en réu des habitant-es le jeudi 14/12, amendements puis publication dans le ZAD News du 18/12, le communiqué ci-dessous a été validé en réunion des habitant-e-s de la ZAD du jeudi 21/12.

LE PREMIER BUT DE LA MÉDIATION, 
C’EST LA DIVISION !


Ce texte n’a pas pour but d’étudier le rapport de la médiation sur NDDL ou la possible décision du gouvernement à sa suite. Il vise à critiquer le travail de division du mouvement effectué par les médiateur.ices à travers leur présentation de "la zad" et de ses habitant.es et occupant.es.
Dans la répression des mouvements qui contestent son autorité, le premier travail de l’État est toujours de nommer, de catégoriser ses opposant.es, pour produire les distinctions qui serviront à mettre en œuvre son travail répressif (par ex. entre bon.nes et mauvais.es manifestant.es, syndiqué.es et casseur.euses, radic.ales et pacifistes, etc.). Le rapport des médiateur.ices sur NDDL participe à cette stratégie dominante de division, classant ainsi les "occupants hétérogènes" de la zad : 

 les « historiques » : exploitants agricoles présents de longue date et impactés par le projet (…). 


 les « néo ruraux » implantés le plus souvent sans titre à partir de 2005 (...). [Leurs] options philosophiques et leurs motivations couvrent le spectre très large des mouvements altermondialistes et écologistes (...). 


 un noyau dur d’une cinquantaine d’individus radicaux et violents, en lien avec d’autres militants implantés dans d’autres sites en France et dans le monde. » (cf. « Annexe comparative » du rapport de médiation, p.96)
La présence d’agriculteurs dits "historiques" est bien une réalité de cette lutte – qui fut d’abord une lutte pour la préservation des terres agricole, avant de s’ouvrir au milieu des années 2000 et de s’élargir en une lutte ’contre l’aéroport et son monde’. Mais la distinction entre gentils "néo ruraux" aux "options philosophiques et motivations" acceptablement "altermondialistes et écologistes", et méchants "individus radicaux et violents en lien avec d’autres militants en France et dans le monde" (*), cette distinction n’est qu’une fiction qui n’a pas d’autre but que de nous diviser pour mieux préparer la répression violente et judiciaire d’une partie du mouvement.
Depuis le début de l’occupation des terres, le mouvement de lutte contre l’aéroport et son monde s’est enrichi de la diversité de ses pratiques et de la complémentarité des tactiques mises en œuvre pour s’opposer au projet : par la contestation juridique et l’agitation médiatique, par la production d’expertises citoyennes et d’analyses politiques radicales, par l’occupation et la mise en culture des terres et la tentative d’y inventer de nouveaux modes de production et de partage, tout autant que par le sabotage, le piratage, et l’opposition physique, pacifique ou non, face aux forces répressives et aux machines de chantier envoyées par l’État et Vinci.
C’est grâce à cette diversité que nous avons su résister et arracher ce morceau de bocage à la main-mise de l’aménagement capitaliste du territoire et à l’extension de la métropole. Surtout, il n’y a rien d’exclusif entre ces différentes formes de résistance. Celles et ceux qui un jour cultivent, cuisinent, soignent ou construisent, peuvent très bien se masquer le lendemain pour aller affronter la police ou saboter une machine, quand la situation – et l’État – ne leur laisse pas le choix. Occupant.es, habitant.es ou camarades de la zad, peu importe le moment de notre arrivée, les formes de notre résistance ou que nous ayons des pratiques agricoles ou non, nous savons que cette diversité est notre richesse et notre force. Ces pratiques de lutte, nous les assumons collectivement, et nous ne laisserons pas l’État s’en servir pour nous diviser et criminaliser certain.es d’entre nous.
Des habitant.es et des occupant.es de la zad réunies le jeudi 21 décembre 2017.
(*) Phrase qui ne veut magnifiquement rien dire, tout en sous-entendant le pire : Des "individus" dont on ne sait ni d’où ni quand iels sont arrivé.es, n’ayant contrairement aux autres ni "motivations" ni "options philosophiques", mais étant uniquement définis par leur radicalité et leur violence. Définis aussi par leurs liens "avec d’autres militants implantés dans d’autres sites en France et dans le monde", ce qui ne veut pas dire grand chose non plus - qui n’a pas des liens avec d’autres personnes en France ou dans le monde, personnes qui sont parfois militantes ? - mais laisse planer la menace de l’appartenance à d’obscurs réseaux internationaux. L’emploi d’exactement le même lexique utilisé habituellement pour parler du "terrorisme international" n’est pas innocent, même si le terme de terroriste n’est pas employé directement…

Jeudi 28 décembre


Lecture 
 
NDDL, "démocratie" et lobbying des élu.e.s : https://nantes.indymedia.org/system/file_upload/2017/12/24/13814/nddl-lobbying-elus.pdf

AG du mouvement : 9 janvier 20h30 Wardine 
exceptionnellement, la première AG de 2018 du mouvement ne sera pas le 1er mardi du mois, mais le 9 janvier,
Et en bonus, il y a le 3 janvier à 20h à la Rolandière une réunion de préparation de la mobilisation du 10 février 
 
Samedi 30 décembre

10 février - Pour un avenir sans aéroport - tous et toutes sur la zad --- Rdv à 10h30.



    ## Pourquoi converger massivement 

    sur la zad le 10 février ?



Depuis des décennies, les 1650ha de la zad sont menacés par un projet d’aéroport climaticide, destructeur de terres nourricières, de zone humides et de liens sociaux. En lieu et place de ce projet, des paysan.ne.s résistant.e.s ont continué de vivre sur leurs terres et de nouveaux.elles habitant.e.s sont arrivé.e.s dans les 10 dernières années. Il s’invente sur la zad des formes de vie, d’habitats et d’agriculture fondées sur le partage, la rencontre, le soin du vivant et des biens communs.


Le 9 février, la Déclaration d’Utilité Publique du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes aura 10 ans. Si le gouvernement, à l’issue de la médiation nommée il y a 6 mois, décide enfin d’abandonner ce projet mortifère, le 9 février marquera la fin officielle de la Déclaration d’Utilité Publique. Nous serons alors heureux de célébrer la préservation de ce bocage, avec toutes celles et ceux qui ont accompagné cette longue histoire de lutte au cours des dernières décennies. Nous convergerons pour poser ensemble les prochains jalons de l’avenir de la zad de Notre-Dame-des-Landes.


Si le gouvernement décidait envers et contre tout de s’entêter, il nous faudrait alors être aussi fort nombreux.ses à réaffirmer notre volonté d’empêcher le démarrage des travaux et de toute expulsion sur la zad.


Quelle que soit la position du gouvernement suite au rapport de la médiation, et en espérant le meilleur pour la suite, nous vous appelons donc à vous organiser dès aujourd’hui pour se retrouver sur la zad le 10 février et enraciner son avenir.


Nous rappelons ci-dessous les bases communes que s’est donné le mouvement dans la perspective d’un avenir sans aéroport au-delà de l’abandon du projet.

Pour plus d’infos : www.acipa-ndl.fr - zad.nadir.org -

— Pour des demandes de renseignements spécifiques sur le 10 février : 10fevndlzad@riseup.net


    ## Parce qu’il n’y aura pas d’aéroport 

    (Texte des 6 points sur l’avenir de la ZAD) 

     


Ce texte en 6 points a pour but de poser les bases communes nécessaires pour se projeter sur la ZAD une fois le projet d’aéroport définitivement enterré.


Il a été réfléchi au sein d’une assemblée régulière ayant pour objet de penser à l’avenir des terres une fois le projet d’aéroport abandonné. Assemblée qui regroupe des personnes issues des différentes composantes du mouvement de lutte. Ce texte a été longuement débattu, à plusieurs reprises, dans de multiples composantes et espaces d’organisation du mouvement.


Nous défendons ce territoire et y vivons ensemble de diverses manières dans un riche brassage. Nous comptons y vivre encore longtemps et il nous importe de prendre soin de ce bocage, de ses habitant-e-s, de sa diversité, de sa flore, de sa faune et de tout ce qui s’y partage.


Une fois le projet d’aéroport abandonné, nous voulons :

1. Que les habitant-e-s, propriétaires ou locataires faisant l’objet d’une procédure d’expropriation ou d’expulsion puissent rester sur la zone et retrouver leur droits.

2. Que les agriculteurs-ices impacté-e-s, en lutte, ayant refusé de plier face à AGO-VINCI, puissent continuer de cultiver librement les terres dont il-elles ont l’usage, recouvrir leurs droits et poursuivre leurs activités dans de bonnes conditions.

3. Que les nouveaux habitant-e-s venu-e-s occuper la ZAD pour prendre part à la lutte puissent rester sur la zone. Que ce qui s’est construit depuis 2007 dans le mouvement d’occupation en terme d’expérimentations agricoles hors cadres, d’habitat auto-construit ou d’habitat léger (cabanes, caravanes, yourtes, etc), de formes de vies et de luttes, puisse se maintenir et se poursuivre.

4. Que les terres redistribuées chaque année par la chambre d’agriculture pour le compte d’AGO-VINCI sous la forme de baux précaires soient prises en charge par une entité issue du mouvement de lutte qui rassemblera toutes ses composantes. Que ce soit donc le mouvement anti-aéroport et non les institutions habituelles qui détermine l’usage de ces terres.

5. Que ces terres aillent à de nouvelles installations agricoles et non agricoles, officielles ou hors cadre, et non à l’agrandissement.

6. Que ces bases deviennent une réalité par notre détermination collective. Et nous porterons ensemble une attention à résoudre les éventuels conflits liés à leurs mise en oeuvre.


Nous semons et construisons déjà un avenir sans aéroport dans la diversité et la cohésion. C’est à nous tout-e-s, dès aujourd’hui, de le faire fleurir et de le défendre.



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