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jeudi 25 juillet 2013

Mélenchon et le Pérou

Et toujours l'excellent blog de Fabrice Nicolino 





Mélenchon et le Pérou (une triste histoire si ordinaire)

 Je ne sers que de relais à une information parue ailleurs, en l’occurrence Mediapart. Et je précise que je ne partage pas les illusions de son auteur. Ce dernier semble appartenir à cette gauche altermondialiste qui estime que, même quand il se trompe aussi gravement, Mélenchon fait partie du même espace politique et moral. Ce n’est évidemment pas mon cas, ainsi qu’en attestent plusieurs articles consacrés à ce monsieur. Pour être sincère, je ne me donne pas même le droit d’écrire sans détour ce que je pense de lui, car alors, on m’accuserait sans nul doute d’aller trop loin. Il est vrai que je vais fort loin, mais il vaut mieux que cela reste dans ma tête.
En tout cas, voici. C’est un texte militant, pour sûr. Mais il contient des faits qu’il est loisible à chacun d’explorer. Pour ce qui me concerne, j’en sais assez sur la famille Humala pour être bien certain que M.Mélenchon, adorateur de l’Amérique latine, plutôt d’une Amérique latine frelatée, fantasmée, reconfigurée pour les besoins de ses exhibitions françaises, continue sa route en direction du Grand Rien, son vrai destin.
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Mélenchon en Amérique Latine, Mélenchon citoyennement à côté de la plaque !

 |  Par Antoine (Montpellier)

COMMUNIQUÉ : Mr Mélenchon et le Pérou
COMITÉ DE SOLIDARITÉ AVEC CAJAMARCA : LES DÉCLARATIONS DE JEAN-LUC MÉLENCHON SUR LE GOUVERNEMENT D’OLLANTA HUMALA
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Photo. Pérou : répression des opposants à la mine de Conga. 5 morts, Jean-Luc Mélenchon !
Le dimanche 14 juillet 2013, Jean-Luc Mélenchon, un des leaders du Parti de Gauche, était au Pérou où il s’est entretenu avec le président de la République péruvienne, Ollanta Humala. Cette visite cordiale d’une des figures de la gauche française a été relatée par Mr Mélenchon lui-même sur son blog et sur le site du Parti de Gauche. S’il fallait n’en retenir que quelques mots, elle se résumerait ainsi : « Ollanta Humala, le président du Pérou, fait vite et bien ce que le président d’un pays riche comme le nôtre se montre incapable de commencer ». [le texte de JL Mélenchon sur son blog]
Eloge du gouvernement péruvien d’un côté et critique au gouvernement français de l’autre, la manœuvre est simple et efficace. Problème : il semble que Mr Mélenchon ait été mal renseigné sur la politique menée par le président péruvien. Rappelons que « la création d’une retraite » évoquée par Mr Mélenchon est en fait un programme social « Pension 65 » - et non un système de retraite – qui, jusqu’à présent, n’est opérationnel que sur 5% du territoire et se trouve déjà entaché d’un scandale de corruption. La croissance n’est pas de six points mais de sept pour l’année 2012, largement soutenue par les exportations du secteur minier (60% des exportations nationales en 2012). Or, les principales régions d’extraction des matières premières coïncident encore et toujours avec les régions les plus pauvres du pays (Cajamarca en est l’exemple).
Ceci ne nous semble pas « être le chemin du développement humain ». L’est encore moins la violente répression s’exerçant dans le cadre des nombreux conflits sociaux agitant le pays. Selon un rapport de la CIDH : depuis 2011, année de l’arrivée d’Ollanta Humala au pouvoir, 24 manifestants ont été assassinés et 649 personnes ont été blessées par la police et l’armée, qui ont utilisé même des armes de guerre contre eux. Au Pérou, on ne se réjouit peut-être pas de l’existence des riches mais on en subit autant qu’ailleurs l’emprise, le peuple de Cajamarca dans sa lutte contre la multinationale Newmont-Buenaventura-Yanacocha en sait quelque chose : il y est le spectateur quotidien de l’acoquinement du gouvernement d’Humala avec le grand capital.

Le président Ollanta Humala perpétue la même politique et suit le même chemin que ses prédécesseurs Alberto Fujimori ou Alan Garcia, par ailleurs critiqués par Jean-Luc Mélenchon, c’est-à-dire l’octroi sans limites de concessions et de droits à des sociétés multinationales dans l’extraction des ressources du pays et ce au détriment des industries et des populations locales. Actuellement plus de 50% du territoire péruvien est sous concession d’entreprises minières ou pétrolières, essentiellement des multinationales et dans leur majorité Nord-Américaines, c’est une étrange manière d’être indépendant quand on sait que la loi permet aux multinationales de louer les services de la police nationale.

Qu’un homme de gauche comme Mr Mélenchon se retrouve soudainement à soutenir un gouvernement de droite est suffisamment grave pour être dénoncé par les acteurs qui, depuis la France, travaillent activement pour dénoncer les dérives de la politique néolibérale de Mr Humala. Le Comité de Solidarité avec Cajamarca, formé il y a presque deux ans, en soutien à un des mouvements sociaux les plus importants en Amérique Latine actuellement (le mouvement du « No à Conga » né de l’opposition au mégaprojet minier Conga), se déclare préoccupé par cette utilisation politicienne que Mr Mélenchon fait de la politique péruvienne.
Cette manœuvre de désinformation des citoyens français et des militants du Parti de Gauche nous paraît d’autant plus scandaleuse que Mr Mélenchon peut difficilement nier que plusieurs tentatives de sensibilisation sur la situation péruvienne ont été menées par le Comité de Solidarité avec Cajamarca auprès du Parti de Gauche. D’ailleurs, des représentants parisiens du PG avaient participé à une mobilisation devant l’ambassade du Pérou l’an dernier pour dénoncer la répression du gouvernement ayant tout de même coûté la vie à cinq manifestants. Cependant et depuis lors, le Parti de Gauche s’est abstenu – à la différence des 23 organisations politiques, syndicales et sociales signataires du communiqué du premier juin 2013 adressé au président Humala  -  de toute participation aux actions ou communications publiques réalisées par le Comité. Ce silence, puis les dernières déclarations de Mr Mélenchon, laissent penser que l’intérêt de ce dernier pour le Pérou est des plus superficiels et ne vise qu’à une chose : multiplier les déclarations d’opposition envers le gouvernement français. Pire, Mr Mélenchon, loin de méconnaître le cas péruvien, le balaie d’un revers de main en faisant le jeu de la droite péruvienne et en délégitimant la lutte des peuples originaires qui défendent sans relâche leurs terres et une autre vision du développement humain depuis déjà presque deux ans. C’est le cas, entre autres, des Gardiens des lacs de la région de Cajamarca.
Le Comité de Solidarité avec Cajamarca invite Mr Mélenchon, mais aussi tous les militants du Parti de Gauche, à reconsidérer cette prise de position qui va à l’encontre du travail réalisé par le Comité et les organisations signataires et qui alimente des pratiques aussi condamnables que celle de la désinformation. Notre Comité et ses alliés redoubleront d’efforts pour surmonter tous les  obstacles  à cette tâche indispensable, à cet engagement solennel avec le peuple de Cajamarca dans sa lutte légitime que nous avons pris ensemble, au compte des intérêts finalement de l’ensemble des peuples du Pérou.
Non à l’imposition du projet minier Conga par l’État péruvien et la multinationale minière Newmont-Buenaventura-Yanacocha !
Non à la répression violente exercée par le gouvernement Humala !
Vive les Gardiens des lacs et le peuple de Cajamarca !
Conga No Va, ni ahora ni nunca !
Publié par CS Cajamarca
A lire aussi 
 Nous écrivions sur ce blog, il y a peu, les lignes ci-dessous à propos du soutien du PG à la politique de Rafael Correa en Equateur. Ces remarques s’appliquent au cas du Pérou et, de manière générale, interrogent l’absence de recul critique dont font preuve le PG et Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis des “révolutions citoyennes” d’Amérique Latine. Le dérapage sur le Pérou illustre caricaturalement un travers qui “oublie” que des populations, loin du paradis démocratique évoqué, subissent parfois des répressions bien peu …citoyennes au coût parfois dramatique !
Un exemple d’unilatéralisme analytique : le PG et l’ Equateur 
Le Parti de Gauche développe un soutien sans faille à la politique de Rafael Correa. On pourra lire dans le “kit militant” équatorien qu’il a édité, à l’occasion de cette présidentielle, comment ce parti fait l’impasse, dans son analyse du processus politique de ce pays, sur les limites, voire les graves carences, que pointe Alberto Acosta. […]
En Equateur, comme d’ailleurs au Venezuela, le rôle des mouvements sociaux est borné par les structures politiques (assemblées mais aussi parti du pouvoir) qui cherchent à garder toujours l’ascendant sur ceux-ci dans une dialectique de mobilisation “avec les élus”, “par les élus”, dérivant en mobilisation “pour les élus”, “pour le président” lesquels, bien entendu, incarnent univoquement l’intérêt du peuple. Circularité argumentative dont on n’est pas obligés de penser qu’elle est la quintessence d’une politique pour la rupture écosocialiste et d’une démocratie par et pour le peuple (pardon pour la redondance) !

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