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mardi 27 août 2024

Si je ne peux pas danser, ce n’est pas ma révolution

 




Si je ne peux pas danser, 

ce n’est pas ma révolution

 

Voilà, dit-on, ce que disait la grande rebelle Emma Goldman (1869-1940). On dit même qu’elle l’a dit à Lénine en personne, c’est dire.


Danser ! Voilà un programme de rentrée.

Oui la révolution, mais danser !

Et même chanter !

Rentrer pour replonger dans les intestins des luttes intestines,
ça vous tente ? Revoir tourner les mêmes bobines, le pompeux filousophe, le camelot de plateau, le caniche faux-cul,
la marchande de haine, tous les rabâcheurs du pas possible,
ça vous va ?

Renfiler le vieux paletot de l’impuissance et de la déprime,
encore un coup ?

Nous déprimer est l’idée fixe des pouvoirs établis,
économique, politique comme médiatique. 

Nous angoisser, nous persuader de notre impuissance,
nous déposséder de notre histoire, nous voler nos victoires,
c’est leur guerre la plus obstinée, leur propagande
la plus insidieuse et la plus puissante,
c’est notre dressage le plus réussi.

Ils n’ont pas besoin de nous réprimer,
il leur suffit de nous déprimer.
C’est la grande idée du philosophe Gilles Deleuze.

« Les pouvoirs établis ont besoin de nos tristesses
pour faire de nous des esclaves.
Le tyran, le prêtre, les preneurs d’âmes ont besoin
de nous persuader que la vie est dure et lourde. »

(Gilles Deleuze et Claire Parnet, Dialogues,
Flammarion, 1977, Paris)

Et même, il leur suffit « d’administrer et d’organiser
nos petites terreurs intimes »
, ajoutait Paul Virilio.

Et Deleuze continue : « nous vivons dans un monde
plutôt désagréable, où non seulement les gens,
mais les pouvoirs établis ont intérêt à nous communiquer
des affects tristes. La tristesse, les affects tristes
sont tous ceux qui diminuent notre puissance d’agir.
(…)
Les malades, de l’âme autant que du corps,
ne nous lâcheront pas, vampires,
tant qu’ils ne nous auront pas communiqué leur névrose
et leur angoisse, leur castration bien-aimée,
le ressentiment contre la vie, l’immonde contagion. »

Oui, bien joli, mais est-ce que tout ça ne fait pas de vous
un ravi de la crèche mou du genou, un « indignez-vous »
qui tend l’autre joue ?

Pas du tout, au contraire, dit Tonton Deleuze :
« tout est affaire de sang. Ce n’est pas facile
d’être un homme libre : fuir la peste, organiser les rencontres, augmenter la puissance d’agir, s’affecter de joie,
multiplier les affects qui expriment
un maximum d’affirmation.
Faire du corps une puissance qui ne se réduit pas
à l’organisme, faire de la pensée une puissance
qui ne se réduit pas à la conscience. »

Et Deleuze dit aussi : « on a beau dire "dansons",
on est pas bien gai. On a beau dire "quel malheur la mort ",
il aurait fallu vivre pour avoir quelque chose à perdre. »

Voilà le programme de rentrée :
augmenter la puissance d’agir
et s’affecter de joie !

Daniel Mermet (et Tonton Deleuze)

P.-S. S’il faut des figures pour dire tout ça,
en voilà une, en voilà deux, en voilà trois.
Trois femmes comme par hasard. 

Valerie Tarazi, nageuse palestino-américaine,
était porte-drapeau de la délégation de Palestine
aux Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris :


 
Catherine Ribeiro, 1941-2024 :

 

 
Lucie Castets, présidente de la République en 2027 :
 
 

 
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