Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

mercredi 16 novembre 2022

Finance responsable : commençons le combat !

 


Finance responsable : 

commençons le combat !

 
 
Jacques Littauer ·

 

Cette semaine est celle de la « finance responsable », expression rigolote. Si les particuliers ne savent pas ce que c’est, les élus locaux, eux, le savent puisqu'ils ont (théoriquement) le pouvoir d’imposer enfin des exigences éthiques minimales aux banques qui leur prêtent. On y croit ? Moyen, moyen !

Le 26 octobre dernier, les associations Notre affaire à tous, Oxfam France et Les Amis de la Terre ont mis en demeure devant la justice BNP-Paribas, première banque française, de cesser de soutenir le développement des énergies fossiles. La pression sur les banquiers commence donc enfin.

Depuis plusieurs années, « l’investissement socialement responsable » (ISR) est en plein boom. Pour ses promoteurs, il se définit comme « un placement qui vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui contribuent au développement durable ».

 

En fait, c’est la loi qui devrait empêcher les placements financiers asociaux et climaticides. Comme elle ne le fait pas, un business de labels « épargne certifiée ISR » s’est développé. À l’occasion de la semaine de la finance responsable, un sondage a été effectué. Le résultat est net : deux personnes sur trois n’ont jamais entendu parler de l’ISR.

Alors quels sont donc les sujets prioritaires pour les Français ? La pollution, les droits humains, le changement climatique, mais aussi le bien-être au travail, l’égalité entre femmes et hommes, et l’emploi. À l’inverse, la rémunération des dirigeants ou « l’évitement fiscal » n’intéressent qu’une minorité de personnes. Patrons, fraudez et gavez-vous, les Français sont d’accord !

 

Les villes à la rescousse ?

 

Dans ce domaine, c’est aux élus d’agir en premier. On peut donc saluer l’initiative de villes comme Paris, Bordeaux, ou Besançon qui ont décidé de n’emprunter qu’auprès de banques pas trop trop crades. Comme le dit Jean-François Debat, maire socialiste de Besançon, « les grands réseaux bancaires ne peuvent pas mentir. S’ils biaisent, nous le saurons ».

Aujourd’hui, la ville de Lyon a adopté une résolution par laquelle elle s’engage à emprunter auprès de banques qui « se positionnent dans une stratégie de limitation des impacts environnementaux et sociaux négatifs de leurs financements ». Concrètement, un questionnaire sera adressé aux banquiers sur le financement des énergies fossiles, la lutte contre le « blanchiment » de l’argent issu du crime, les discriminations, ou leur implantation dans les paradis fiscaux. Les réponses seront vérifiées, avec l’aide d’ONG comme Oxfam ou Reclaim Finance (« reprendre le contrôle sur la finance »).

 

C’est un début. L’année dernière, la ville de Lyon a emprunté 20 millions d’euros auprès de la Banque postale et de la NEF, une coopérative de « finance solidaire », en raison de leurs « garanties éthiques ». Selon Audrey Hénocque, première adjointe chargée des finances et de la commande publique, « la Banque postale a annoncé l’abandon des prêts aux exploitations d’énergies fossiles ». On a des doutes, mais bon.

Par ailleurs, la majorité écologiste lyonnaise a lancé une obligation « verte » qui sera commercialisée auprès des épargnants par… le Crédit Agricole, soit la banque qui a activement financé la pollution de tous les sols fertiles du pays depuis des décennies. Bref, il s’agit là de premiers pas, mais de tout petits pas.

Mais bon. L’économie réelle est polluante, et inégalitaire. Si les banques ne devaient prêter ne serait-ce qu’aux entreprises respectant l’égalité salariale entre femmes et hommes, elles ne pourraient pas filer d’argent à grand monde ! C’est donc à la loi de changer, ce qui nécessite une majorité politique bien différente de l’actuelle. Et d’être appliquée, ce qui impliquerait un pouvoir politique réellement décidé à imposer sa volonté aux entreprises.

 

Source : https://charliehebdo.fr/2022/11/economie/finance-responsable-commencons-combat/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=NEWSLETTER%20QUOTIDIENNE%20-%20LARTICLE%20WEB%20-%20111122%20-%20NON%20ABONNES&utm_medium=email

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire