Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 12 novembre 2021

Monarchie nucléaire, ça va durer encore longtemps ? + Communiqué du réseau Sortir du nucléaire


Monarchie nucléaire, 



ça va durer encore longtemps ?
 
 
 
Mercredi 10 novembre 2021 
 
 

 
 
« Écoutons tout le monde avant de prendre une décision » : une forme de bon sens s’exprimait dans le discours de Bruno Le Maire à propos de l’abandon de la réforme des retraites mercredi matin 10 novembre sur France Inter.

Cette exigence démocratique n’a en revanche pas droit de cité au sujet du nucléaire. Mardi soir, lors de son « adresse aux Français », Emmanuel Macron a annoncé : « Nous allons pour la première fois depuis des décennies relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays. » Si elle est mise en œuvre, cette décision engage la France pour des dizaines d’années de politique industrielle, et des siècles d’exploitation du futur centre de déchets radioactifs Cigéo, à côté de Bure (Meuse). Les déchets « à haute activité », les plus radioactifs, ont une durée de vie infiniment supérieure au temps d’une existence humaine : plusieurs milliers, plusieurs centaines de milliers voire plusieurs millions d’années.
 
Et pourtant, aucune discussion collective n’a précédé cette décision. Aucun débat public, aucune consultation, encore moins de concertation, pas une session parlementaire. Rien. Un pur fait du prince, en accord avec le lobbying d’EDF et des industriels qui attendent de remplir leur carnet de commande. Il y a pourtant de quoi réfléchir avant de relancer un programme électro-nucléaire : les échecs à répétition et la faillite économique de la filière, le coût économique considérable de ces investissements, le prix élevé de l’électricité qui sortira de ces nouveaux réacteurs, les enjeux de risque et de santé pour les travailleurs du nucléaire, dont les plus précaires sont les plus exposés aux doses radioactives autrement importantes.

En 2018, à l’occasion du septième anniversaire de la catastrophe de Fukushima, l’ancien premier ministre japonais, Naoto Kan, s’était déplacé en France pour alerter sur les dangers de l’atome. « Ce que je veux dire aux Français, c’est que le risque est énorme », expliquait-il alors à Mediapart.
 
« S’il y a un accident dans une centrale nucléaire, vous risquez d’avoir un tiers de votre territoire, ou peut-être la moitié, qui devienne inutilisable, invivable pendant des dizaines d’années. Je crois que vous devez être conscients de cela, que vous devez sortir du nucléaire, consommer moins d’électricité et, surtout, faire confiance aux énergies renouvelables. Prenez conscience de ce risque, il est énorme. » 
 
La Ve République n’est pas qu’un régime vertical et présidentialiste. 
 
C’est aussi, toujours, une monarchie nucléaire.


Source : https://mediapart.emsecure.net/optiext/optiextension.dll?ID=WXNWHeKp48J7ptcM3qdhcKbuqAlEDF2XWDVJvk9DgagxaX9S8E0uOKCs749VgHEsEmA9VsuSPyILm7qyynq2ii8d9l&utm_source=ecologie_20211110&utm_medium=&utm_campaign=&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[ECOLOGIE]-ecologie_20211110&M_BT=75976892866

________________________________


Emmanuel Macron 

annonce la construction 

de nouveaux réacteurs : 

l’amnésie 

et le mépris de la démocratie 

en marche !

Communiqué du 10 novembre 2021

 Lors de son allocution du mardi 9 novembre, pêle-mêle au milieu d’autres annonces sur la situation sanitaire, les retraites et le chômage, Emmanuel Macron a déclaré que la France se lancerait dans la construction de nouveaux réacteurs. Une déclaration floue, mais révoltante par son aveuglement sur la situation de l’industrie nucléaire et son mépris pour la démocratie.

 


Le chantier de l’EPR de Flamanville, en cours depuis 2007, est un fiasco lamentable, cumulant 11 années de retard, des malfaçons en série et des coûts multipliés au moins par 4, voire presque par 6 [1] ? Emmanuel Macron a délibérément choisi de l’ignorer, annonçant d’ailleurs que cette relance de la construction de réacteurs aurait lieu "pour la première fois depuis des décennies" ! Avec cette amnésie délibérée, le président-candidat compte donc enliser encore plus la France dans le bourbier d’une technologie polluante, dépassée, dangereuse et coûteuse ?

L’avenir énergétique de notre pays relève de choix de société qui devraient normalement appartenir aux citoyen.nes. En annonçant ces constructions comme une évidence déjà décidée, sans même évoquer de débats préalables ni les procédures légales qui devraient précéder de tels chantiers, Emmanuel Macron révèle son immense mépris pour la population. Pour le président-candidat, la délibération sur le sujet se retrouverait donc réduite aux débats dans le cadre de l’élection présidentielle, le vote final ayant valeur de carte blanche pour mettre en œuvre son projet ? Il perpétuerait ainsi la tradition du fait accompli qui a prévalu jusqu’ici en France, où le nucléaire est le fait du prince et échappe à toute délibération démocratique !

Il est inacceptable qu’Emmanuel Macron entende ainsi nous déposséder de notre avenir, alors même que plusieurs études récemment publiées, qu’il s’agisse des travaux de RTE ou du scénario négaWatt, montrent que nous pouvons avoir le choix de notre futur énergétique : une France 100% renouvelable est possible, sans rupture d’approvisionnement et dans l’atteinte de nos objectifs climatiques.

Enfin, il est indigne de voir Emmanuel Macron, en pleine COP, invoquer l’argument climatique pour justifier la construction de nouveaux réacteurs. Alors que la France vient d’être condamnée pour son inaction climatique, le chef de l’État propose donc de se lancer dans des chantiers longs, coûteux et sujets aux retards ? Tabler sur de nouveaux réacteurs pour produire l’électricité "bas-carbone" de demain serait la plus sûre manière de rater nos objectifs de réduction d’émissions. L’annonce d’Emmanuel Macron, destinée à détourner l’attention de son inaction climatique, est d’autant plus révoltante que les services de l’État sont parfaitement conscients que les nouveaux réacteurs dont rêve EDF risquent d’être opérationnels bien plus tard qu’annoncé, comme indique un document fuité récemment par Contexte.com. Sans parler des difficultés de financement dont s’inquiétait un rapport de juillet 2020 de la Cour des Comptes sur la "Filière EPR".

Nous appelons à faire barrage à ces projets de nouveaux réacteurs, qui enferreraient la France pour des décennies supplémentaires dans l’impasse d’une technologie dangereuse, polluante, dépassée et productrice de déchets ingérables. Ne nous laissons pas voler notre avenir !

 


Notes

[1Alors que la dernière estimation d’EDF s’élève à 12,4 milliards d’euros ( contre 3,3 au départ), la Cour des Comptes a évalué en 2020 le coût total du chantier à 19,1 milliards d’euros

 

Source : https://www.sortirdunucleaire.org/Emmanuel-Macron-annonce-la-construction-de

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire