Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

dimanche 14 octobre 2018

Mardi 16 octobre à 20h30 ''Le poirier sauvage'' de Nuri Bilge Ceylan au Lido Prades (66500)





Mardi 16 octobre exceptionnellement

à  20h30 au Lido

les Ciné-Rencontres vous proposent




Synopsis

Passionné de littérature, Sinan a toujours voulu être écrivain. De retour dans son village natal d’Anatolie, il met toute son énergie à trouver l’argent nécessaire pour être publié, mais les dettes de son père finissent par le rattraper…

Critique TELERAMA par  Pierre Murat

Aspirant écrivain, Sinan erre en quête d’un avenir qui s’annonce désolant… Après Winter Sleep, le réalisateur turc signe une fresque superbe à la Tchekhov.
Qu’il filme un procureur et un médecin à la recherche d’un cadavre introuvable (Il était une fois en Anatolie, 2011), un comédien-hôtelier vaniteux, soudain contesté par sa sœur et sa jeune femme (Winter Sleep, 2014), ou, ici, un jeune homme en quête d’avenir, Nuri Bilge Ceylan peint des fresques romanesques. D’une ampleur presque anachronique en un temps où il faut être bref, où l’esquisse tient lieu de psychologie et où l’imaginaire s’estompe sous la vérité factice des faits divers. Nuri Bilge Ceylan, lui, mise sur le temps qui lui permet de saisir, comme dans les romans d’apprentissage de jadis, ceux de Tolstoï ou de Stendhal, le destin fluctuant et l’évolution progressive de personnages en butte à eux-mêmes, à la vie qu’ils mènent, à celle que la société leur fait mener...

Ces silhouettes qui se croisent, s’expliquent et s’affrontent dessinent, peu à peu, le projet de Nuri Bilge Ceylan, encore plus ambitieux que celui de Winter Sleep, pourtant si réussi : capter comme Anton Tchekhov savait le faire — en douce et en douceur — le mal-être d’un pays, peut-être même d’une société. Au téléphone, Sinan parle avec un copain, devenu flic anti-émeutes, qui apaise son stress en tapant comme un forcené sur les rares manifestants osant s’opposer à l’autorité. Quelques brefs instants, où le temps semble se suspendre, il rencontre, sur un chemin embrasé de lumière, la fille merveilleuse qui osait tout affronter, autrefois, et qui a rendu les armes : prête à épouser, pas même le semi-vaurien qu’elle aimait, mais un vieux qui la rendra riche et malheureuse. « La vie semblait à notre portée. Elle est si loin de nous, désormais », dit-elle avant de disparaître à jamais… Difficile d’oublier, aussi, l’audacieuse séquence où le héros et deux imams semblent zigzaguer dans le paysage. On y entend d’étonnantes formules : « Fouiller le Coran à la recherche d’arguments pour avoir le dernier mot, ce n’est pas très digne»

Le film repose sur des plans-séquences que leur discrétion rend presque invisibles. Sur des ellipses foudroyantes, aussi (le service militaire de Sinan est résumé en quelques secondes neigeuses et embrumées), et d’extraordinaires plans fantasmatiques (le visage d’un bébé recouvert de fourmis, un faux mort dans un puits). Lorsque Sinan offre à sa mère un exemplaire de son roman, il émet, soudain, un petit rire qui rappelle, sans qu’il en ait conscience, celui du père dévoyé auquel il ressemble déjà : c’est que la dérision — ainsi que la déraison, d’ailleurs — semble la seule façon possible de survivre dans la Turquie d’aujourd’hui. Et dans le monde tel qu’on l’a voulu ou accepté.

Voir un cinéaste, sans doute au sommet de son art, construire ainsi, de film en film, une œuvre que l’on sait désormais capitale, fait partie des joies que se réservent les cinéphiles. Et les justifie dans leur passion.

Site                :   www.cine-rencontres.org
Facebook      :   https://www.facebook.com/cinerencontresprades


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire