Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
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dimanche 5 août 2018

Chronique des ZAD du mois de juillet 2018


Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans les Zones A Défendre (ZAD) pendant ce mois de juillet 2018 ; on y parle de Notre Dame Des Landes et de plein d'autres zones à défendre.


Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle précieuse.


NOTRE DAME DES LANDES (44) 


Enraciner l’avenir


Source : ZAD.nadir.org et médias


  Juillet 2018

 

Et ailleurs : anti Cigeo à Bure (55) - Rennes (35) - Des sons de l'1consolable Briançon (05) - Loi Elan : DAL - Roybon (38) - La Borie à St Jean du Gard (30) - Violences policières - réfugié.e.s - GCO à trasbourg (67) - Angers (49) - Comité Adama Traoré à Beaumont/Oise (95) - Amassada (12) - CIBV'estival à Faux la Montagne (23) - Europacity (95) - Vallée du Tescou/Sivens (81) - YOYO, feuillet contre la taule - Du complément insolite sur l'affaire Benalla en fin de rubrique


ZAD DE NDDL - 44 -



Carte de la zone centrale de la Zad.



 Infos du 1er au 8 juillet




Et la Parisienne libérée du mois dernier :




Dimanche 1er juillet


Equipe Médic : L’équipe médic recherche des gens qui vont vers Avignon le mois prochain et qui peuvent prendre des colis de materiel médic. Vous pouvez les contacter à cette adresse : equipemediczad (at) riseup.net

On en profite pour préciser qu’il n’y a plus besoin de dons.


Lundi 2 juillet




À Notre-Dame-des-Landes, l’Acipa se saborde tristement.


Morceau choisi : Les statuts de l’association comportent une bizarrerie : ils prévoient de limiter à deux le nombre de procurations détenues par un adhérent lors d’un vote, mais cette limitation ne s’applique pas aux administrateurs. Qui peuvent donc se constituer un portefeuille illimité de pouvoirs. « Quand et pourquoi l’association a-t-elle décidé une telle mesure anti-démocratique ? Surtout qu’on a entendu dans l’AG que certains avaient fait du porte à porte pour récupérer des pouvoirs... J’étais un peu écœuré, dit Olivier Tric. Cela m’a choqué de voir qu’on était 314 dans la salle, mais qu’on a compté 941 votes, avec tous ces pouvoirs. C’est énorme la différence, presque trois fois plus ! »

À Notre-Dame-des-Landes, l’Acipa se saborde tristement





La principale association opposée au projet d’aéroport a remporté la victoire : l’abandon du projet. Mais elle s’est dissoute sans joie, samedi 30 juin, faute d’accord pour accompagner la Zad dans la lutte pour la terre.





Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage



En nombre et en capacité de mobilisation, l’Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), principale association mobilisée contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, a voté ce samedi 30 juin sa dissolution. La structure militante fondée en l’an 2000 était forte de quelque 2.300 adhérents « à jour de cotisation » comme on dit quand on est à un moment crucial où chacun relit les statuts pour verrouiller toute contestation.


Il aura fallu deux heures et demie d’échanges sous une chaleur étouffante dans la salle municipale qui a entendu tant de prises de parole, d’arguments, d’engueulades et de réparties depuis plus de quinze ans. On pourra refaire le décompte des voix pour cette ultime assemblée générale : 941 votes exprimés : 531 favorables à la dissolution, 389 contre (41,34 % de non), 15 bulletins blancs et 6 nuls. Mais le débat est ailleurs.


« En fait, ce n’est pas vraiment un événement politique, souligne Olivier Tric, qui a, quant à lui, voté pour la dissolution. Dans la salle, on était tous déterminés à continuer la lutte. Ça n’a rien d’une fin. Insistant sur le désir de profiter de la notoriété du nom “Acipa”, connu partout, les partisans du maintien ont un argument plutôt sentimental. J’ai défendu l’idée que l’Acipa est portée à bout de bras depuis des années par des gens qui sont épuisés. La dissolution a été leur moyen pour que d’autres repartent avec une autre structure. Il doit y avoir un renouvellement, de nouveaux objectifs, élargis à l’environnement, à la maîtrise des terres. J’ai même ajouté qu’on pouvait y intégrer des zadistes, mais là, j’ai senti comme un blanc... Oui c’est vrai, il y a des partisans de l’ordre et du légalisme dans l’association, chez certains agriculteurs aussi, mais mes copains paysans étaient eux, tous pour continuer l’Acipa, en fait pour continuer la lutte. »


La dissolution de l’Acipa n’est donc pas une reddition en rase campagne. La transmission des contacts et réseaux de l’association qui en font une précieuse boîte à outils politique et militante ? « C’est pas un vrai problème, il y a plein de moyens de le faire », note un adhérent de longue date.


L’association a provisionné un budget pour assurer les honoraires des avocats chargés de suivre les recours juridiques qui ne sont pas encore purgés, notamment sur les compensations environnementales. Ils travailleront avec un comité de liquidation, composé des administrateurs, hormis Dominique Fresneau, le dernier co-président de l’Acipa, qui préfère se retirer après avoir évoqué les divergences au sein du conseil d’administration empêchant l’Acipa de « parler d’une seule voix », tout en récusant l’idée émise dans l’assemblée, d’avoir subi des pressions de la préfecture.


« Si quelques-uns des articles de l’“objet” de l’Acipa (selon les statuts) ouvrent des perspectives d’élargissement, la réorientation d’une association après atteinte de son objectif principal (sinon exclusif) se révèle rarement une bonne solution », écrit Geneviève Coiffard, une des figures de la composition entre les divers courants du mouvement contre l’aéroport et son monde. Elle a prôné la dissolution et « la poursuite de la lutte entre ceux qui le souhaitent », sans pour autant éluder les dissensions : « Après 2012, j’ai pu voir et regretter, entre l’Acipa et la Zad en particulier, le manque de confiance réciproque et jusqu’à la crainte de la trahison, dans une cohabitation/confrontation difficile sur le terrain de la lutte. Ceci a laissé des traces : d’une part de la Zad vis-à-vis de l’Acipa dans une vision largement fantasmée — ah ! les “citoyennistes”, les “légalistes”... — ; d’autre part de l’Acipa vis-à-vis de la Zad, parfois confondue avec “certains de la Zad”, dans une volonté récurrente de distinguer les “bons” des “mauvais”, distinction impossible à porter politiquement par les habitants. (...) Face à ce passif, mieux vaut me semble-t-il essayer de repartir sur de nouveaux cadres ou de nouvelles structures. »


Elle s’inscrit aussi dans les enjeux de l’automne prochain, espérant que de nouvelles conventions d’occupation précaire soient contractualisées pour de nouveaux projets, que les conventions déjà signées soient renouvelées, que les acquisition collectives de terres soient possibles.



D’autres partisans de l’arrêt de l’Acipa ont considéré que l’objectif était atteint. Le projet d’aéroport enterré, il n’y aurait plus de raison de rester mobilisé. Pensant que l’association était un outil très utile, et que sa force militante et politique ne méritait pas d’être balancée aux orties, Ariel, administrateur hostile à la dissolution, donne sa vision : « Une partie du conseil d’administration de l’Acipa a considéré que le projet annulé, c’était fini. On leur a dit OK, si vous voulez partir, on continue sans vous. Mais leur réponse a été de dire que s’il partaient, l’Acipa s’arrêtait avec. Pas question de laisser leur bébé à d’autres. On a discuté un mois pour se mettre d’accord sur une assemblée extraordinaire, pour que les militants participent au débat. Hier, 90 % de la salle était pour continuer l’Acipa. Mais avec tous ces pouvoirs qui ont été pris en compte... »


L’acte de dissolution s’apparenterait même, pour certains, à un sabordage : « Ils ne veulent pas de changement de société », a dit une adhérente. D’autres usent du mot « suicide », soulignant que pour cet « acte macabre », « tout était secrètement préparé et des administrateurs en avaient plein des poches de ces “bons pour pouvoir” qu’ils étaient allé glaner auprès de gens qui ne disent rien et qu’on en voit jamais. Et le pire, c’est que c’était légal. Tout était inscrit dans les statuts. Je suis dans le deuil et je pleure une mort que j’aurais aimé éviter », déplore un militant.


Mais les lendemains de l’abandon du projet en février dernier ont produit des clivages dans toutes les composantes. Les dissensions sont nées pour des raisons parfois différentes. Sur la pertinence de composer avec l’Etat et sur des questions de pouvoir au sein des zadistes. Sur le légalisme et les normes à respecter chez certains paysans. Sur ce qu’on entend par l’aéroport et son monde, l’anticapitalisme n’étant pas une évidence complètement partagée...


« Il peut y avoir dans l’Acipa une crispation sur la propriété foncière qui serait seule légitime, note Ariel. Et pourtant dans ce département, il me semble que les paysans louaient plutôt leurs terres sans en être propriétaire foncier. Bernard Lambert [auteur de Les paysans dans la lutte de classes et fondateur du mouvement des paysans-travailleurs] doit se retourner dans sa tombe. Michel Tarin [militant paysan historique de Notre-Dame-des-Landes, décédé en 2015] aussi, qui était contre l’idée de propriétaire terrien, se considérant un “passeur de terres”. »


Dans son argumentaire contre la dissolution, un administrateur s’est inquiété des lendemains de l’été : « Des projets ont été élaborés, des noms donnés, quinze conventions d’occupation précaire signées à ce jour. Rien n’est pérenne. Qu’adviendra-t-il au 31 décembre [date de l’échéance de ces autorisation très temporaires d’exercer une activité agricole] ? Si comme annoncé, le département récupère 800 à 900 hectares de la Zad, comment pourra-t-on empêcher que certains agriculteurs, candidats à l’agrandissement et aux pratiques irrespectueuses de l’environnement, se portent acquéreurs ? Plus que jamais notre soutien et notre présence restent indispensables aux habitants de la Zad. Il n’est pas envisageable de voir s’écrouler une telle expérience. L’Acipa doit continuer de jouer son rôle d’accompagnement des projets auprès des instances de l’Etat. »




Les statuts de l’association comportent une bizarrerie : ils prévoient de limiter à deux le nombre de procurations détenues par un adhérent lors d’un vote, mais cette limitation ne s’applique pas aux administrateurs. Qui peuvent donc se constituer un portefeuille illimité de pouvoirs. « Quand et pourquoi l’association a-t-elle décidé une telle mesure anti-démocratique ? Surtout qu’on a entendu dans l’AG que certains avaient fait du porte à porte pour récupérer des pouvoirs... J’étais un peu écœuré, dit Olivier Tric. Cela m’a choqué de voir qu’on était 314 dans la salle, mais qu’on a compté 941 votes, avec tous ces pouvoirs. C’est énorme la différence, presque trois fois plus ! »


« Après près de vingt ans à lutter ensemble, on ne pensait pas qu’on verrait entre nous des trucs pareils, soupire Ariel. Ce n’est pas l’assemblée qui a décidé. C’est une victoire amère pour les partisans de la dissolution, qui n’ont pas eu l’air non plus de s’en sentir très fiers. Et personne n’a applaudi. Il y avait un pot en fin d’AG, il n’y avait pas foule à rester. Mais on va digérer ça et se relancer. Pas question de laisser la zone à la FNSEA, au département, aux agriculteurs productivistes qui veulent s’agrandir. »

Consignés dans les statuts, les buts de l’association sont larges : les premiers des treize points en sont certes centrés sur l’opposition à une création d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, mais visent aussi à maintenir et développer toutes les composantes économiques et sociales (agriculteurs, artisans, etc.) et à agir dans le domaine de l’environnement et de l’aménagement harmonieux du territoire.

On retrouvera sans doute les déçus de la dissolution dans un nouveau collectif citoyen. Mais aussi au sein des structures existantes, l’assemblée des usages débattant du quotidien et du futur de la Zad, ou l’AACB, Association pour un avenir commun dans le bocage, créée en mars dernier, entité issue du mouvement supposé le représenter auprès des autorités. Tous ces groupes sont en première ligne de l’avenir immédiat faisant toujours de la Zad une utopie à enraciner.







Mercredi 4 juillet



    Vu à la zad après le meurtre d’un jeune 

     

    par la police au Breil (Nantes )



Alors que les banlieues de Nantes s’embrasent, à NDDL, des barricades sont montées et brûlées sur les routes, au niveau de l’ancien domaine du Lama Fâché, première construction détruite, d’abord le 25 janvier, puis le 9 avril. C’est ce lieu hautement symbolique qu’ont choisi un certain nombre d’individus pour exprimer la colère qu’ils ont ressentie suite aux évènements de la soirée.


Hier, mardi 3 juillet, un jeune homme a été assassiné par un CRS à Nantes, dans le quartier du Breil. Une compagnie de CRS y avait été déplacée il y a deux semaines, et le quartier est depuis sous occupation policière. Au cours de l’un des nombreux contrôles routiers qui y ont lieu, un CRS a tiré à plusieurs reprises sur le jeune homme de 22 ans, qui tentait de leur échapper. Il est mort dans sa voiture, touché à la carotide.

Les violences policières sont quotidiennes, particulièrement dirigées vers les milieux populaires, et sur tout.e.s celles et ceux qui refusent de se plier à l’ordre qui leur est imposé. Cet ordre légitime le racisme et toutes les autres formes d’oppression pour maîtriser ce qui lui échappe. Banlieues, Zad’s, squats, occupations, campements d’exilé.e.s, sont autant de lieux frappés par l’Etat et sa haine systématique de ce qui lui est étranger. Rémi et Adama assassinés, Théo ou Maxime mutilés, ne sont que des exemples de cette violence quotidienne et institutionnelle.

Pour que les feux de joie, de rage et de révolte se propagent dans toutes les prairies, rues et banlieues de France : Ni oubli ni pardon.

4 Juillet 2018, quelque part sur la ZAD.

Jeudi 5 juillet




Nantes : Edouard Philippe à Nantes. Il s’exprime sur l’assassinat d’un jeune par la police... et promet le renforcement des effectifs policiers à Nantes dans les années à venir. On croit rêver ! Face à une évidente bavure, une de plus, la réponse serait de mettre plus de flics dans les rues ???!!


ces cons de la BAC qui se prennent pour les Beatles...



Il a également annoncé dix-neuf interpellations la nuit dernière et onze gardes à vue ce jeudi matin 5 juillet. « Nous adapterons le niveau des forces de l’ordre pour garantir le retour au calme et à l’ordre. ».

Solidarité avec la famille du tué, ses ami.e.s, et les émeutier.e.s qui ont manifesté dans la rue leur légitime colère. Le pouvoir assassine !!


ZAD : Le Premier ministre a confirmé la rétrocession de 895 ha au Département, à partir de janvier 2019. En revanche, cette rétrocession ne se fera pas à l’euro symbolique, comme le demande Philippe Grosvalet, président du Département. "On s’assurera d’une opération neutre pour le Département", assure Édouard Philippe.


Le Département avait vendu ces terres de la Zad à l’État, un peu moins de 5 millions d’euros.

Sur place, on continue à défendre notre désir de rester sur place, de continuer à nous organiser avec les personnes avec qui nous avons lutté toutes ces années contre le projet stupide de construire un aéroport en plein milieu du bocage et d’une zone humide. Ces terres doivent nous revenir, à nous qui les avons défendues et pas au Département qui a mis tout son poids pour tenter de les bétonner !! 

L’État condamné à payer plus au lycéen éborgné par un flash-ball



La cour administrative d'appel de Nantes a condamné jeudi l'Etat à verser 86.400 euros au lycéen qui avait perdu un œil en 2007 après avoir été touché par un tir de "super flash-ball" lors d'une manifestation dans les jardins du rectorat de l'académie.

NANTES (Reuters) - La cour administrative d'appel de Nantes a condamné jeudi l'Etat à verser 86.400 euros au lycéen qui avait perdu un oeil en 2007 après avoir été touché par un tir de "super flash-ball" lors d'une manifestation dans les jardins du rectorat de l'académie.

En première instance, le tribunal administratif de Nantes avait partagé les torts à moitié entre la police et le jeune manifestant : ses préjudices avaient été évalués à 96.000 euros, et il avait perçu en conséquence 48.000 euros.

Lors de l'audience, le 5 juin, le rapporteur public avait préconisé à la cour administrative d'appel de Nantes de condamner le ministère de l'Intérieur à verser 72.000 euros à Pierre Douillard, âgé aujourd'hui de 27 ans.

Le rapporteur public estimait en effet que la "faute" de l'Etat ne faisait "aucun doute" dans cette affaire : le Lanceur de balles de défense (LBD) 40x46 mm était à l'époque une arme "expérimentale", et la formation de l'auteur du tir était "insuffisante". 
 
"Il ne s'est entraîné que sur des cibles statiques, alors qu'en manifestation les cibles mouvantes sont fréquentes", avait déclaré le magistrat. "M. Douillard n'était d'ailleurs pas la personne initialement visée par le tir."

L'usage d'une telle arme était par ailleurs "disproportionné", dans la mesure où les manifestants étaient "des lycéens très jeunes", et que la sécurité des policiers n'était "pas gravement menacée" par les jets de projectiles qu'ils recevaient. Il n'est au passage "pas établi" que Pierre Douillard ait lui-même jeté l'un de ces projectiles sur les forces de l'ordre.

Le requérant réclamait un peu plus de 170.000 euros pour ses différents préjudices : décrit comme "brillant" à l'audience, cet élève n'avait pas pu faire la classe préparatoire littéraire qu'il envisageait. Il ne peut en outre "plus suivre ses cours de dessin aux Beaux-Arts", ni s'adonner au cyclisme.

Il a co-fondé depuis à Nantes "L'Assemblée des blessé-es par la police", qui regroupe les différents manifestants blessés par les forces de l'ordre lors des mouvements sociaux. Cette "Assemblée" s'est ainsi emparée, récemment, du cas de l'étudiant lillois qui a eu la main arrachée par une grenade des gendarmes sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

Agence Reuterssur Médiapart



AntiRep : Tracteur libéré - annulation du rassemblement de soutien de vendredi

 


Nous avions annoncé hier un rassemblement de soutien, pour la restitution d’un tracteur détenu par le procureur suite à une action symbolique visant à montrer la brutalité de la répression sur la zad et l’usage massif de grenades. Le paysan propriétaire du tracteur a finalement été recontacté à la suite de l’annonce par le procureur qui lui assuré qu’il pourrait retrouver son outil de travail dès demain. Le rassemblement à ce sujet est donc annulé.Par contre, le procureur a confirmé qu’un procès aurait bien lieu le 8 janvier à l’encontre des deux personnes contrôlées après la dépose de capsules de grenades sur les marches de la préfecture. Nous appelerons ultérieurement à nous mobiliser en solidarité.


Comme quoi, seule la mobilisation paie ! Après 3 mois sans nouvelles il aura suffi l’annonce d’un rassemblement pour que la "justice" se manifeste.


Samedi 7 juillet




Lecture : Pour rappel, d’autres sites d’informations sur la Zad en plus de Zad Nadir !

 

 ZadForever : Dispatches from the Liberated Territory Against an Airport & its World https://zadforever.blog/

 Indymedia Nantes : https://nantes.indymedia.org/


 ZadResist : Un site web autogéré et autonome issu de la résistance anti-autoritaire, anticapitaliste et anti-répressive de la lutte et de l’occupation en défense des terres à Notre-Dame-des-Landes, en fRance https://zadresist.antirep.net/HomePage


NDA : à voir la vidéo avec des photos du soutien international à la Zad … impressionnant le monde qu’il y a – Tant mieux !
 ZADIBAO : Les battements du bocage - un nouveau journal bimensuel en ligne sur la Zad : https://zadibao.net/

 D’innombrables comptes FB ou Twitter..


Violences policières :

 


La marche pour la vérité pour Boubakar et sa famille.
Nantes : la police tue : https://expansive.info/Nantes-la-police-tue-1095



 Infos du 9 au 15 juillet


Lundi 9 juillet




Violences policières 

 


Communiqué de la CNT 44 - Crime policier à Nantes : Vérité et justice pour Aboubakar Fofana !

Le 3 juillet, lors d’un contrôle d’identité dans le quartier populaire nantais du Breil, Aboubakar a été abattu par un CRS d’une balle tirée à bout portant. La CNT 44 exprime tout son soutien à sa famille et à ses proches.


 

ZADenVies


Ça a commencé ! Des images, des vidéos et des histoires.

 Une vidéo des préparatifs : https://vimeo.com/279086498


 Des dessins :







Mercredi 11 juillet


Les Zad, 

des laboratoires de résilience 

face à l’effondrement





Selon les collapsologues, notre système va bientôt s’effondrer. Ils préconisent de construire des sociétés « résilientes » à plusieurs échelles : intime, locale, internationale. Pour l’auteur de cette tribune, la Zad de Notre-Dame-des-Landes est un modèle d’inspiration.

Damien Soldadié est étudiant en sciences et politiques de l’environnement, assistant-collaborateur d’Edgar Morin. Il s’est rendu sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes lors de la première semaine d’expulsion.


De nombreuses études scientifiques et indicateurs démontrent que nous dépassons chaque année les limites du système Terre de plus en plus tôt, que la déforestation, les pollutions atmosphériques et océaniques augmentent de manière fulgurante et que le réchauffement climatique, comme d’autres phénomènes, suit une croissance sans fin. Finalement, l’érosion de la biodiversité constitue un problème majeur. D’autres problématiques se greffent à ce diagnostic écologique sans appel, le nourrissent et sont alimentées par lui. L’économie financiarisée, criante d’instabilité, est l’une d’entre elles. La crise de 2008 a notamment entraîné l’effondrement partiel de la Grèce et a mis à mal la stabilité de nos sociétés. De plus, pas de système économique moderne sans matière première, sans énergies fossiles — surtout sans pétrole. Or, les principales ressources dont nos modes de vie dépendent ont vraisemblablement atteint leur pic, ou s’en approchent à pas de géant. Le constat est si dramatique que nous atteignons aujourd’hui la possibilité d’une disparition de nos sociétés dites modernes à l’orée des prochaines années (2020) ou de la prochaine décennie (avant 2030), par une action couplée de tous ces facteurs structurels et externes. C’est sur ce constat systémique : à la fois écologique, énergétique et économique qu’une nouvelle branche transdisciplinaire a vu le jour « la collapsologie », caractérisant l’effondrement de nos sociétés thermo-industrielles.


Imaginez nos systèmes socioéconomiques comme un trapéziste. À chaque va-et-vient de la corde, il s’élèvera de plus en plus haut (les sociétés croissent en complexité grâce à un apport d’énergie), du moins tant que son momentum lui permet de le faire (le momentum est le produit vectoriel de la masse d’un corps — ici la complexité des sociétés — par un vecteur vitesse — ici la croissance de l’apport d’énergie). Au paroxysme de la courbe que décrit son corps, le trapéziste lâche sa barre et continue de s’élever dans les airs durant quelques secondes (l’inertie accumulée par la société lui permet de croitre pendant quelques instants après le franchissement des seuils). C’est alors qu’entre en jeu un phénomène physique contre lequel il ne peut rien : la gravité (les limites thermodynamiques du système Terre). Cette dernière l’attire alors irrésistiblement vers le bas… Sauf que, là où il y avait jadis un filet de sécurité (par exemple, des services écosystémiques assurés par la toile de la biodiversité, qui est une caractéristique essentielle de la toile résiliente de nos sociétés), il ne rencontrera désormais que la dureté du sol et l’atterrissage sera d’autant plus dur que sa chute sera haute (plus les sociétés suivront une trajectoire croissante, plus elles détruiront l’environnement, moins elles seront résilientes).

    Les Zads comme modèle de résilience


La résilience ou « potentiel d’un système à retrouver un état stable à l’issue d’une perturbation » est caractérisée par de divers paramètres selon les domaines d’application. Cependant dans notre cas, l’ouvrage Petit traité de résilience locale détaille les échelles interdépendantes d’une société résiliente : commune (tisser ensemble la toile de la résilience), globale (à l’échelle nationale et internationale), locale (à l’échelle d’une communauté, d’un village ou d’une ville en transition) et intérieure (à l’échelle intime).

Sur la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes (Zad de NDDL), les nombreuses voix de ses habitants ainsi que celles de ses défenseurs nous conjurent de nous inspirer de son modèle social, économique et écologique plutôt que de le détruire. Loin des images relayées par les autorités, qu’elles soient médiatiques ou policières, la Zad présente de nombreuses initiatives dont il nous faut tirer les enseignements. J’ai pu me rendre sur place, où j’ai recueilli les témoignages de zadistes (Michel, Alexandre Mahfoudhi, et Baptiste) et de quelques agriculteurs locaux.

La résilience commune définie comme « le tissage de réseaux d’entraide » se matérialise, entre autres, autour du réseau des Zad, au sein duquel celle de NDDL constitue un centre névralgique.

[La Zad de NDDL] est une zone de soutien matériel et moral à d’autres luttes. Il y a quelque chose d’assez significatif, c’est le réseau de ravitaillement des luttes, la Cagette des terres, qui a été mise en place dans la région de Nantes, au sein duquel la Zad participe beaucoup : à fournir ce qu’il faut en nourriture pour les grévistes sur les piquets de grève, les migrants qui sont sur le point de se faire expulser, etc. » Michel (sylviculteur et ancien habitant des Cent Noms)

C’est très relié à Bordeaux, à Montpellier et à Toulouse par les comités, c’est une sorte de capitale culturelle de la France, il y a aussi des gens qui viennent d’Allemagne, c’est une grosse intensité. »
Alexandre Mahfoudhi (candidat aux législatives de 2017 à Bordeaux)
La résilience globale peut être en partie énoncée comme une harmonisation des régimes de temps des systèmes socioéconomiques et naturels, aujourd’hui désynchronisés. Cela passe par l’utilisation d’énergies renouvelables et efficientes, ainsi qu’une « réconomie » grâce au développement des low-Tech et des emplois modulables. Cette échelle macroscopique n’est pas celle de la ZAD prise isolément, cependant la question de l’extrapolation des initiatives de « réconomie » est à poser.

La spécialisation à outrance sert une industrie qui a pris une certaine direction […] Quand tu es débrouillard, tu peux apprendre énormément, mais il faut accepter de ne pas être dans l’efficacité permanente, il y a des moments pour aider les autres, pour apprendre, pratiquer, se spécialiser […] C’est une question de mélange »
Baptiste
(étudiant en architecture et habitant des Fosses noires)

 Ici, c’est bien qu’il y ait plusieurs économies qui coexistent. Il y a les cultures vivrières, du maraîchage potager, il y a plein de lieux sur la Zad avec un potager. Nous, c’était le cas aux Cent Noms, on était autosuffisants en légumes (et énergétiquement) […] L’agriculture communiste, c’est-à-dire qu’on produit en groupes spécialisés par types de ressources […] Une agriculture marchande, avec des gens qui font du sarrasin et des galettes qu’ils vendent sur les Amap […] un en maraîchage légal qui vend sur les marchés des villages alentours et il espère à terme, tirer un revenu de son activité […] je trouve qu’il y a un bel équilibre entre tout ça. »
          Michel

 Chez “Abracadabois”, on a mis en place la gestion raisonnée de toutes les forêts de la Zad […] Ça nous fournit notre bois de chauffage, de construction et de charpente pour les projets collectifs […] Cela commence par des grands temps de réunion et d’autoformation où on fait des sessions sur les colonies forestières, sur le bûcheronnage, sur l’entretien du matériel, sur la sylviculture et tous les métiers de la forêt, mais on n’est pas obligé de tout apprendre. Le “Hangar de l’avenir” à Bellevue a été construit majoritairement à la main, de la coupe aux finitions. L’idée c’était de se dire “on expérimente et on voit si on y arrive”, le résultat c’est qu’on y arrive fort bien. »
Michel
La résilience locale, qui redonne aux individus la capacité d’agir par leur ancrage dans un territoire présente trois attributs : une relocalisation de la puissance, le déploiement d’activités et de pratiques permettant de s’adapter à l’évolution des conditions biophysiques et économiques, et finalement l’instauration d’un rapport attentionnel au territoire. Sur la Zad, il existe donc une collusion entre le local et le global, cependant l’enracinement dans le territoire autorise l’émergence de formes locales de résilience : gestion raisonnée des forêt, agriculture vivrière, locale et responsable, diffusion des savoirs et des pratiques, attachement des habitants et valeur symbolique du bocage.

Pour moi la Zad, c’est un mythe tu vois, on habite le mythe… C’est ce qu’ont toujours fait les hommes, habiter dans une construction imaginaire et là on se réapproprie la capacité de se créer notre propre vaisseau onirique. Et c’est ça qui est beau ! »
Alexandre
La résilience intérieure nous invite à accueillir les émotions relatives aux prises de conscience écologiques ou sur le probable effondrement de nos sociétés afin de les confronter pour mieux les surmonter et s’engager sur la voie de la transition.

 J’étais très inquiet sur la question de l’avenir, du climat et de la destruction de la biodiversité. Je vois bien que ce n’est pas seulement quelque chose d’extérieur à nous, c’est aussi une destruction de nous-mêmes. En plus de ça, c’est toucher au beau, c’est détruire le beau qui a de la valeur à mes yeux, auquel je suis sensible, et cela m’attriste profondément. »
Michel

 Être en lutte ça te permet de rencontrer des gens qui ne sont ni dans le cynisme ni dans le défaitisme. Des personnes qui ont encore la niaque, encore quelque chose de joyeux, d’offensif, qui donne de l’espoir. »
Un ami militant de Michel
Il ne s’agit pas d’ériger la Zad de NDDL comme un modèle parfait face à l’entropie de la modernité, comme la solution idéale aux cataclysmes qui font et feront rage. Néanmoins, il est important de souligner la force de son caractère hétérogène, si précieux aujourd’hui. Malgré la récente orientation des discours de la classe dirigeante autour de « la libéralisation de l’emploi » ou de « la flexibilité », ce sont toujours les mêmes mécanismes de domination qui, œuvrant dans l’ombre, réduisent à néant l’émancipation des individus.

Plus que jamais, il est essentiel de lancer un triple appel, à l’instar de celui initié par Rob Hopkins avec le mouvement des villes en transition. Celui de la tête pour questionner nos modes de vie contemporains et en imaginer de nouveaux en harmonie avec les écosystèmes, celui des mains pour donner vie à ces initiatives et l’indispensable appel du cœur pour trouver la force, le courage et l’envie de vivre la résilience ensemble.


Damien Soldadié sur Reporterre



►À Nantes, un jardin autogéré réjouit enfants et habitants par Nicolas de la Casinière sur Reporterre

https://reporterre.net/A-Nantes-un-jardin-autogere-rejouit-enfants-et-habitants

Vendredi 13 juillet

►Hier les gendarmes sont venus faire de la provoc au carrefour de la Saulce alors que se menée une action avec banderolles pour dénoncer les deux meutres commis cette dernière semaine par des personnes dépositataires de l’ordre publique. Une odeur de gaz bien trop connue par ici s’est rappelée à notre souvenir accompagnée du doux bruit de l’hélicoptère et 3 personnes se sont fait embarquées. Il semble qu’une soit sortie et au moins une soit toujours en Garde à Vue.


Violences policières : Communiqué suite à l’action du jeudi 12 juillet sur la rd 81, pour rétablir la vérité après l’Etat ait diffusé une version mensongère des faits par voie de presse. A LIRE ICI


La palme de l’article le plus malhonnête revient à Ouest Torche qui ose écrire dans un article qu’ils "ignore les raisons" de l’action qui visait à dénoncer les meurtres des policiers et de la gendarmerie dans les quartiers populaires et dans des villages, en faisant référence à la mort d’Aboubacar Fofana, tué par la police le 3 juillet lors d’un contrôle routier dans le quartier du Breil à Nantes, et de Madhi Boualouan, mort quelques minutes après avoir été interpellé au Taser à Vic-sur-Aisne le 5 juillet.



ZAD : Bannière de soutien à la zad qui nous arrive maintenant (mais qui était posée en avril) 
sur le squat XM24 à Bologne


ZADenVies : Ca mange, ça chante, ça palabre, ça crée, ça rit, ça lit, ça construit, ça vit.. Voici un aperçu en images et en vidéos de ce qui se passe en ce moment sur la zad pendant ZADenvies. Plus d’infos sur zadenvies.org A demain, pour un 14 juillet loin des drapeaux.


Une vidéo : (voir aussi celle du 7 juillet sur les préparatifs
 






Puis les photos : 





    Concert : On vous invite à venir fêter le 14 juillet sans drapeau avec nous pour clôturer la semaine de Zadenvie. Rendez-vous au champ des Vieux Fourneaux à partir de 19h (et avant si vous voulez participer aux différents ateliers) Plus d’infos ici



    Transport matériel médic : (Rappel de juin) Vous partez au soleil en Juillet ? L’équipe médic cherche des gens qui pourront amener des colis des matos médic à Avignon. Si tu ne peux pas passer ici, on peut s’arranger pour trouver des gens pour vous amener le matériel si vous n’êtes pas trop loin. Contactez equipemediczad (arrobas) riseup.net



Samedi 14 juillet



Sur la Zad, la gendarmerie réprime un rassemblement contre les crimes policiers


Les gendarmes mobiles sont intervenus jeudi 12 juillet, vers 18 heures, sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes. À hauteur du carrefour de la Saulce, le long de la RD 81, une trentaine de personnes manifestaient contre les violences policières. Ils ont brandi une pancarte « 2 morts en 5 jours, à qui le tour », en référence à la mort d’Aboubakar Fofana, tué par un CRS dans le quartier du Breil à Nantes mardi 3 juillet, et à la mort d’une autre personne, à Vic-sur-Aisne.

Des banderoles ont été installées le long de la route. La préfecture indique que les gendarmes sont intervenus pour « rétablir l’entière circulation sur cet axe », et ont alors fait usage de gaz lacrymogène « après sommation ». Trois personnes ont alors été interpellées.

Un habitant de la Zad et militant contre les violences policière, raconte une toute autre version à notre micro. Selon lui, les banderoles « ne bloquaient pas la route » quand les gendarmes sont intervenus. 

Voir le témoignage : https://youtu.be/QvgRUqQN6yQ


Plusieurs photos publiées par l’automédia de la Zad indiquent par ailleurs que le rassemblement ne se déroulait pas sur la route, mais bien sur un champ. (voir 13 juillet)

Source : FR3 Pays de Loire et Zad Nadir sur Reporterre 

Dimanche 15 juillet


18h05min : Le camp de ZADenvies se démonte après cette semaine de rencontres et de discussion. et l’action "repotager" aujourd hui. Le bar reste ouvert encore ce soir si vous voulez venir y faire un tour et l’été continue ici avec des chantiers et des AG.
La prochaine grande rencontre ce sera pour la semaine intergalactique du du 27 août au 2 septembre 2018.
Des vidéos des derniers jours :


18h30min : un message des anciens adhérents de l’ACIPA un peu dégoutés de sa dissolution et des prises de pouvoirs de certains, qui se regroupent dans Poursuivre Ensemble, ou un truc dans le genre.

On ne va quand même pas se quitter comme ça ?

►et puis dans la même veine : SABORDAGE DE L’ACIPA ? A qui profite le crime ?

un texte d’anciens membres de l’ACIPA, qui font partie de comités de soutien. 

19h57min : demande de dons : une demande spécifique du bureau d’autodéfense administrative qui recherche urgemment un mobil’home (ou plusieurs) ou des préfabriqués pour avoir un local de travail. (envoyer un mail à l’adresse de la zad. ou voir avec la Rolandière)

Les autres demandes de dons seront mises à jour en fin de semaine prochaine.

Infos du 16 au 22 juillet


Mercredi 18 juillet

Violences policières : Le saviez-vous : le nombre de suicides chez les Gendarmes est d’une vingtaine depuis le début de l’année, chiffre le plus élevé depuis dix ans selon le Général Lizurey !

De plus, avec 20’000 réservistes dans la société civile, la Gendarmerie dispose d’autant d’ "excellents relais" qui font remonter les informations sur les populations.

Et finalement, concernant la Zad, la leçon est prise qu’il ne faudra plus "laisser s’installer un abcès comme ça sur la durée" et qui a fait environ 120 blessés chez les GM.

https://www.ouest-france.fr/politique/defense/gendarmerie/baisse-du-moral-suicides-le-patron-des-gendarmes-revient-sur-l-etat-de-ses-troupes-5883915

Jeudi 19 juillet

Ni oubli, ni pardon : Des occupant.e.s de la zad envoient un message de soutien aux proches d’Adama Traoré, assassiné par les keufs il y a deux ans !

Pensées également pour toutes les autres personnes tuées par la police.

Ni oubli, ni pardon A LIRE ICI

ACAB


Vendredi 20 juillet


ZAD : On veut des bocaux ! La conserverie de la Noé verte continue à mettre en conserve fruits et légumes de surplus. Pour ce faire, n’hésitez pas à nous faire part de vos bons plans en matières premières, mais aussi et surtout, n’hésitez pas à nous ramener vos bocaux !!! plutôt les bocaux à joints ou ceux type confiture bonne maman. Merci !!!


Infos du 23 au 31 juillet



Lundi 23 juillet

AntiRep : APPEL A TEMOIN

Le 14 août se tiendra le procès en appel de JB (vous pouvez d’ores-et-déjà noter cette date, un appel à rassemblement suivra) à Rennes. Aidez-nous à préparer sa défense. PLUS D’INFOS

12h45min : ALERTE EXPULSION MIGRANT.ES

Depuis ce matin 8H15, les CRS ont entouré la place Daviais à Nantes. les migrant.es doivent passer dans un bureau improvisé pour s’identifier. Pendant ce temps les tentes sont démontées. Il y a besoin de monde sur place pour soutenir et si possible déplacer les affaires, besoin de véhicules.


Mercredi 25 juillet 


11h13min : “La non-violence de l’Etat devrait redevenir un débat”, article dans Télérama bien écrit autour du travail collectif qui a aboutit à la sortie récente du livre "éloge des mauvaises herbe : ce que nous devons à la zad"

11h16min : Une vraie tête de con ! Mettez un visage sur l’un des pilotes d’hélicoptère qui nous a pourri la vie ces derniers mois




11h22min : Les forestiers de Loire-Atlantique souhaitent que Notre-Dame-des-Landes serve de vitrine à la filière bois.

Lu dans Presse océan. Qu’un regroupement de propriétaires de forêts rejoignent le Comité de pilotage n’a rien pour nous séduire. En matière de savoir-faire et d’expertises le groupe Abracadabois n’a pas de conseils à recevoir : nous gérons nous-même les forêts de la zad qui avaient été laissées à l’abandon (forcément puisque le plan c’était de tout couper et de les bétonner...).

"Le syndicat Fransylva Loire-Atlantique, qui représente l’écrasante majorité des propriétaires de surfaces boisées du département (22 000 hectares), a obtenu le droit de siéger au sein du comité de pilotage en charge d’œuvrer sur le devenir des terres de la zone de Notre-Dame-des-Landes, là où était envisagé le projet d’aéroport.

« Près de 15 % des parcelles de ce territoire sont des forêts,
détaille Renaud des Portes de la Fosse, président du syndicat. Bien que la plupart de ces forêts soient publiques, il nous semble important de proposer notre savoir-faire et notre expertise technique sur ce dossier, aux côtés de l’office national des forêts. » Le syndicat réfute toute velléité d’ingérence ou d’appropriation de parcelles, mais caresse l’espoir de voir la zone érigée « en vitrine de la filière bois, et en laboratoire de pratiques vertueuses ». " 

11h44min : Un témoignage sur les expulsions sous forme de fable à lire dans la rubrique témoignage du site.


Vendredi 27 juillet


Le tour de France des Zad : 
à Notre-Dame-des-Landes, 
repos estival avant une nouvelle bagarre 

Voir ici : 
 https://lemurparle.blogspot.com/2018/08/le-tour-de-france-des-zad-3-notre-dame.html 



Dimanche 29 juillet



A celle qui nous a envoyé les flics et les pelleteuses :




ZAD, quelques vies et projets : https://www.youtube.com/watch?v=vK4Un8aTem4



Mardi 31 juillet



Chien disparu : avis de recherche. 
Cela fait maintenant 15 jours exactement que ma vie a pris une autre tournure, 15 jours que je me demande ou peut bien se trouver mon compagnon de route depuis 12 ans, mon pote, mon seul pote, mon chien, mon papy, qu’une personne est venue détacher dans ma caravane dans le champ de la Grée, à côté des vieux fourneaux, là où il y avait l’atelier construction de tipi, yourte en bambous pendant le zadEnVie. 15 jours, 15 nuits que je me demande où peut être mon pote, alors si une personne aurait un renseignement qui m’aiderait à retrouver mon chien, ou au moins à savoir la vérité, ça serait vraiment humain. Et si la personne qui a coupé la corde de mon chien avait le courage de venir à la Grée pour parler… s’expliquer sur le pourquoi du geste qui fait qu’aujourd’hui s’est pour moi arrêté y’a 15 jours 15 nuits.

Nordine, l’humain de Kutchüc. ZAD partout 



ZAD : la Cagette des Terres needs you ! On fait de la transfo tout l’été, tous les mercredi à partir de 14h à l’auberge du Liminbout.



AILLEURS


Infos du 1er au 8 juillet



Lundi 2 juillet



Bure : Communiqué de quelques chouettes hiboux de Bure suite à la vague de perquisitions et d’arrestations : « On est à Bure, on fait ce qu’on veut ! » (entendu lors d’une perquisition du 20 juin 2018 de la bouche d’un gendarme).

 

 




À Bure, l’Etat veut broyer la lutte antinucléaire





Les 20 et 21 juin derniers, de nombreuses perquisitions ont eu lieu dans la Meuse, ciblant les militants opposés à la poubelle nucléaire. La procédure judiciaire très contraignante pour celles et ceux visés a pour but, selon les auteurs et autrices de cette tribune, à « imposer ce projet mortifère ».




On est à Bure, on fait ce qu’on veut ! »

(entendu lors d’une perquisition du 20 juin 2018 de la bouche d’un gendarme)
Entre le mercredi 20 et le jeudi 21 juin 2018, quatorze perquisitions ont eu lieu dont douze simultanées dans des lieux de vie de militant.e.s anti-Cigéo [1]. Ces perquisitions, parfois menées dans la plus complète illégalité (en l’absence de mandat présenté aux occupant.e.s) semblaient cibler des personnes particulières afin qu’elles soient auditionnées ou placées en garde à vue. Ainsi, plus d’une douzaine de convocations pour des auditions ont été distribuées, et neuf interpellations ciblées ont eu lieu. Après des gardes à vue de 36 à 60 heures, deux personnes ont été relâchées sans suite pour le moment, deux personnes ont obtenu le statut de témoin assisté et cinq personnes ont été mises en examen avec un contrôle judiciaire. Ce contrôle comprend des interdictions de territoire, des interdictions de se voir entre personnes concernées par l’instruction et une interdiction de quitter le territoire national.

L’État et son lobby nucléaire ont montré une fois de plus que la seule réponse qu’ils savent apporter aux critiques légitimes des opposant.e.s à Cigéo, la mégapoubelle de Bure, est une réponse répressive. Cet acharnement répressif se manifeste au travers de l’ouverture d’une instruction pour association de malfaiteurs, pilotée par le juge d’instruction Kevin Lefur. Ce dernier, obéissant aux logiques des nucléocrates, peut ordonner des perquisitions de tous lieux et des arrestations, des écoutes et des filatures de toute personne étant liée de près ou de loin avec la lutte contre Cigéo, et ce jusqu’à la fin de l’instruction qui devrait durer au moins un an et s’étendre plus probablement sur plusieurs années. Une première vague de perquisitions avait déjà eu lieu dans ce même cadre le 20 septembre 2017.

      La peine, c’est la procédure


Quand l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) pointent du doigt les risques énormes liés au projet Cigéo, quand près de 3.000 personnes se retrouvent dans les rues de Bar-le-Duc pour dénoncer ce projet absurde, demander la fin du nucléaire et affirmer leur solidarité aux militant.e.s locales, l’État abat sa dernière carte pour imposer sa poubelle nucléaire : la répression. Pour les personnes vivant à Bure et dans les environs, la vie est déjà rendue complexe par une présence policière accrue : plusieurs patrouilles par heure, contrôles et fouilles de véhicules et des personnes… Sortir sans sa carte d’identité, c’est risquer une vérification d’identité de quatre heures ; laisser traîner un couteau suisse (et même une pelle à tarte) dans la portière de sa voiture, c’est risquer une garde à vue et des poursuites pénales pour transport d’arme. Quand on parle d’État d’exception à Bure, on fait état de toutes ces mesures qui rendent pénible la vie au quotidien afin que ce bout de territoire se vide toujours plus de ses habitant.e.s et surtout de ses opposant.e.s à la poubelle nucléaire.

L’instruction ouverte pour association de malfaiteurs décuple les activités répressives contre les militant.e.s, et, en brisant des vies, tente de broyer cette lutte. Ainsi, des personnes installées depuis des années se retrouvent avec des interdictions de territoire qui les privent de leur vie sociale tissée sur la durée. Des personnes qui luttent depuis des années contre ce projet se retrouvent dans l’interdiction de se voir, cassant toute possibilité d’organisation politique. En recherchant jusqu’aux personnes participant aux approvisionnements de nourriture et en mettant en place des filatures et des écoutes généralisées, l’État diffuse la peur parmi tou.te.s les opposant.e.s et tou.te.s les habitant.e.s. La défense collective contre cette attaque judiciaire est d’autant plus compliquée que les personnes concernées n’ont pas le droit de se voir et que le dossier d’instruction est protégé par le « secret de l’instruction ». La procédure en cours est chronophage, mobilise des personnes pour la parer, diabolise les mis.e.s en examen aux yeux de voisin.e.s et des personnes qui découvrent les chefs d’inculpation. Elle prend ce temps si utile pour lutter. Cette instruction a pour unique but de paralyser la lutte et d’imposer le projet mortifère de la poubelle nucléaire à Bure.

Mais la lutte n’est plus une lutte locale : avec des comités de soutien et d’action qui se forment et se consolident partout en France et au-delà, la résistance prend une tournure internationale. Ainsi, 55 rassemblements ont eu lieu mercredi 27 juin 2018. Ielles veulent museler l’opposition locale à Cigéo, mais ielles n’ont pas compris que cette opposition est totale ! Les comités de soutien et d’action, les milliers de personnes présentes lors de la manifestation du 16 juin à Bar-le-Duc, sauront boycotter la concertation organisée par les pouvoirs publics autour du nucléaire à la rentrée pour organiser leurs propres concertations autogérées ; sauront suivre l’exemple des Monstres [Malfaiteureuses organisant le naufrage des sous-traitants et soutiens] de Cigéo (campagne lancée sur le site www.lesmonstresdecigeo.noblogs.org) et prendre pour cible partout où ils sont atteignables les sous-traitants et soutiens de Cigéo ; et sauront enfin se retrouver nombreu.x.ses du 3 au 10 septembre autour de Bure pour une semaine d’ateliers et de mobilisation afin de stopper la construction de la voie ferrée qui servira au transport des déchets, l’installation du transformateur électrique qui alimentera Cigéo et le défrichement du bois Lejuc.



La perquisition qui a visé l’avocat des militants anti-nucléaire de Bure jugée illégale.

Le 20 juin dernier, la police lançait une nouvelle vague de perquisitions et d’arrestations à l’encontre des activistes qui s’opposent au projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo à Bure. Cette nouvelle série d’interpellations s’inscrit dans une enquête pour « association de malfaiteurs » pour des faits de dégradations datant de 2017. Des perquisitions avaient déjà été menées dans cette enquête en septembre dernier.


Lecture : [TRIBUNE] « Avec Bure, nous sommes toutes et tous des malfaiteurs ! »



Dénonçant une opération d’intimidation contre les opposant·e·s au projet d’enfouissement nucléaire, des intellectuel·le·s affirment leur solidarité avec les militant·e·s antinucléaires : « Si les chouettes et les hiboux de Bure devaient constituer une association de malfaiteurs, nous en ferions partie. » Parmi ces personnalités : Guillaume Meurice, Clothilde Hesme, Elsa Dorlin, Cyril Dion ou encore Frédéric Lordon.




Criminalisation des luttes : Solidarité avec les trois camarades face au syndicat Alliance 

 

Rassemblement jeudi 5 juillet à 15h devant le tribunal de Rennes, à l’occasion du procès.


Communiqué du collectif contre la criminalisation du mouvement social, relayé par de nombreuses organisations : Il s’agit maintenant pour tout membre conséquent du mouvement social de prendre acte de la situation et d’organiser la riposte. Si nous voulons pouvoir continuer à faire front contre les multiples attaques qui nous sont portées par le gouvernement, nous devrons défendre farouchement nos espaces d’action et d’organisation. Cela passe par l’élaboration d’une intelligence et de stratégies communes, et en premier lieu par une solidarité de tou.tes avec tou.tes. Dans ce cas précis, cela consiste à nous solidariser politiquement, matériellement et financièrement avec les 3 inculpées, et à appeler le plus largement possible au rassemblement de soutien au moment de leur procès, le 5 juillet 2018 à 15h devant la Cité Judiciaire.





Des sons de luttes : Des sons de L’1consolable !






Solidarité avec les migrant-e-s : Des nouvelles du Briançonnais :

 


Les copaines en lutte là-bas ont pas la possibilité de passer cet été, mais ielles ont quand même des trucs à dire :


Bonjour, Merci beaucoup pour votre invitation. Nous essayons de répondre autant que nous pouvons à ce type d’invitation, notamment à l’occasion des déplacements que les uns et les autres peuvent être conduits à effectuer. Toutefois, cela reste très délicat tant la pression de l’accueil d’urgence est forte sur place, surtout lors des périodes de vacances où nous « perdons » les bénévoles qui travaillent pour la saison touristique et alors que nos propres familles nous sollicitent pour les vacances, sans parler de nos propres aspirations à reprendre notre souffle. Nous sommes fortement demandeurs d’aides bénévoles pour venir ponctuellement renforcer les équipes dans les différents lieux d’accueil citoyen des exilés et il y a fort à faire ! Nous avons besoin également des touristes pour apporter une aide ponctuelle par leur seule présence sur les routes et sentiers empruntés par les migrants mais aussi pour surveiller la police et les milices fascistes, photographier, filmer et apporter leur témoignage face aux violences et atteintes aux droits qui se déroulent au quotidien dans nos montagnes. Merci de faire passer ce message. L’aide à distance est également possible. Ci-joint une fiche pratique qui résume différentes possibilités de nous aider.

Merci pour elleux !

No borders : Agression raciste et sexiste au refuge "Jésus" qui accueille de manière autogérée les migrant.e.s qui cherchent à passer la frontière italiano-française. Appel à rassemblement pour ne pas laisser faire. No Borders, no nations !!!


Squats-espaces autogérés : Loi ELAN : le Sénat veut criminaliser les occupants sans titre, ci joint un communiqué du collectif Droit Au Logement



Le tour de France des Zad : Roybon, la vie dans les bois



Samedi 7 juillet

Bure : APPEL À UNE SOLIDARITÉ FINANCIÈRE LARGE ET URGENTE


Bonjour à toutes et tous,

Comme vous le savez la répression judiciaire s’abat sur nous une fois de plus : perquisitions, auditions, garde-à-vue, mises en examen... En ciblant des personnes très diverses, le gouvernement cherche à transformer la lutte à Bure en « association de malfaiteurs », en « bande organisée » criminelle à écraser au plus vite (http://www.sortirdunucleaire.org/Texte-commun-Nous-ne-laisserons-pas-Bure-devenir).


Nous savons bien ce qui est réellement visé : notre activisme militant contre le projet Cigéo et donc l’industrie du nucléaire. Depuis plusieurs années, et malgré l’expulsion du bois Lejuc en février 2018, la résistance à la poubelle nucléaire continue de grandir – près d’une cinquantaine de comités de soutien se sont créés en France. Le 16 juin 2018, 3000 personnes battaient le pavé de Bar-le-Duc, emmenés par des chars-hiboux géants, pour affirmer leur opposition toujours aussi déterminée – plus grosse manif du genre depuis 13 ans.


A peine quelques jours plus tard, le 20 juin, une opération policière et judiciaire de grande envergure avait lieu à notre encontre : perquisitions de domiciles, de lieux de vie, arrestations, pour finir par la mise en examen de 5 militant-es après plus de 55 heures de garde-à-vue. Depuis une semaine, les soutiens qui affluent de partout et de milles manières nous donnent une énergie incroyable : nous nous sentons réellement porté-es et encore plus déterminé-es que jamais auparavant. Cependant, du côté matériel, la situation se complique car, encore une fois, on nous a privé de nos moyens de communication : téléphones portables, ordinateurs, appareils photos et vidéos, clés usb et même nos box de connexion internet ont été embarquées !

Après la première perquisition, le 20 septembre 2017, nous avions fait un appel à dons auquel vous aviez répondu très rapidement. Nous vous en remercions encore une fois de tout coeur. Nous avions récolté 5 000 euros qui ont été utilisés pour racheter des ordinateurs, du matériel photographique et vidéo. Comme vous pouvez vous en douter, une grande partie de ce matériel a été une nouvelle fois embarquée... Et le temps d’une instruction judiciaire et des procès peut prendre plusieurs années. Ce matériel nous est précieux pour lutter et nous organiser, et nous devons à tout prix nous en procurer de nouveau.

De même, du côté judiciaire, nos avocat.es, de plus en plus nombreu.ses à nous rejoindre, ont répondu présent.es à chaque fois : dernièrement lors de la vague répressive qui a suivi l’expulsion du Bois Lejuc, et cette fois-ci encore, malgré la répression qui touche également notre avocat habituel, ils-elles s’engagent et se sont relayé.es aussitôt pour venir assister les personnes mises en garde-à-vue et ont lâché l’activité de leur cabinet des journées entières. Avec cette instruction, vous comprendrez que ce sont des heures et des heures de travail qui les attendent encore pour les 5 personnes mises en examen et 2 sous statut de témoin assisté. Une dizaine d’avocat-es prennent en charge ces dossiers.

De mars à juin, notre association aura eu 7 000€ de frais d’avocat-es.

C’est pourquoi, nous lançons à nouveau un grand appel à dons pour :

- racheter ce matériel sans lequel il nous est difficile de lutter (mais pas impossible car on est obstiné-e à ne pas se taire, ni se laisser écraser quoiqu’il en soit !) - payer les honoraires et les frais de transports de nos avocat-es (qui ne sont pas exigeant.es et qui acceptent bien souvent de loger chez l’habitant.e pour réduire les coûts) - aider les personnes concernées à payer également leur frais de déplacement (nos avocat-es viennent de Paris, Lille, Strasbourg, où il faut se rendre pour consulter les dossiers)

Votre aide financière nous est indispensable pour assumer tout ces frais.

Promis, on ne lâche rien ! Plus déterminé-es que jamais !

MERCI MERCI MERCI ! À bientôt !

Autre forme de solidarité, la pétition et la tribune ci-dessous à signer :



URGENT : Appel à soutien ! La Borie sera expulsable à la fin de l’été.Berceau d’une lutte mémorable dans les Cévennes contre un grand projet de barrage dans les années 80, ce lieu d’habitation et d’expériences politiques et humaines diverses est occupé depuis une trentaine d’années. Cet endroit, de nature préservée, à la biodiversité fourmillante, tenu et entretenu depuis toutes ces années par des personnes aux histoires éclectiques, à l’encontre des tentatives de réappropriation municipales ou privées, risque d’être expulsé !


La ZAD en chantier... Nous sommes là, nous enracinons la lutte !



Pour celle/celui qui prendrait le train en marche, la ZAD du moulin est expulsable depuis le 20 juin 2018 par décision du Tribunal Administratif de Strasbourg qui a donné raison à ARCOS, filiale de Vinci, constructeur-destructeur de mère nature que nous défendons... Un nouveau week-end chantiers est annoncé (voir à la fin de l’article).




Infos du 9 au 15 juillet



Lundi 9 juillet

Le tour de France des Zad : 

À Kolbsheim, villageois et zadistes sont solidaires


A lire ici : https://lemurparle.blogspot.com/2018/07/le-tour-de-france-des-zad-2-kolbsheim.html


Mardi 10 juillet


Violences policières : Basta Mag - Interventions policières mortelles : les autorités publient pour la première fois des chiffres officiels : https://www.bastamag.net/Interventions-policieres-mortelles-les-autorites-publient-pour-la-premiere-fois

 




Jeudi 12 juillet


Dans le Gard, 

une ferme occupée depuis 11 ans 

expulsable dans deux mois



Les occupants de la ferme de la Borie, à Saint-Jean-du-Gard, dans le département du Gard, seront expulsables à partir du 12 août. C’est un jugement du tribunal de grande instance d’Alès qui a prononcé l’expulsion d’ici deux mois, le 12 juin dernier. Cela fait 11 ans que les occupants sans titre légal cultivent les terres et entretiennent voire rénovent les bâtiments.


L’endroit avait d’abord été un lieu de résistance contre un projet de barrage, avant d’accueillir divers collectifs. Les occupants actuels y sont arrivés il y a 11 ans et y ont installé une exploitation agricole de maraîchage, apiculture et plantes aromatiques et médicinales, des activités labellisées de la mention Nature & Progrès.

« Depuis 11 ans, nous constatons leur travail d’entretien et de production sur les parcelles de La Borie dans le respect le plus profond de ce site naturel préservé et riche en biodiversité. Au cours de toutes ces années, ils ont par ailleurs accueillis de nombreuses personnes désireuses d’apprendre à cultiver la terre de manière durable et d’avoir une expérience de vie alternative : Woofers, personnes sans domicile fixe… ils ont su redonner leur chance à des personnes parfois exclues de la société », relève l’association dans une lettre au maire de Saint-Jean-du-Gard.

Réponse de l’élu : « L’été dernier, les habitants de la Borie ont interdit à des scouts de venir camper le long du Gardon [la rivière locale]. Ils se considèrent comme propriétaires des lieux. Tous les Saint-Jeannais aimeraient avoir une propriété en bordure de rivière sans payer ni loyer ni impôts. […] Nos marges de négociation sont aujourd’hui très faibles mais restent envisageables si les occupants souhaitent racheter les lieux. »

Pour l’instant, aucun accord entre la mairie et les occupants n’a été trouvé. Les occupants demandent au moins un délai afin de pouvoir récolter le fruit de leur travail agricole de l’année et cherchent des lieux pour stocker leur matériel agricole.

    Source : Lettres de Nature & Progrès et de la mairie de Saint-Jean-du-Gard sur Reporterre


Samedi 14 juillet

Le projet autoroutier GCO de Strasbourg subit 

un nouvel avis défavorable





La commission chargée de l’enquête publique sur la demande d’autorisation au titre de la loi sur l’eau de la réalisation de la première phase du Grand contournement ouest de Strasbourg a rendu son rapport, qui a été publié le 11 juillet.

Il est négatif. La Commission écrit dans sa conclusion : « Après avoir écouté le public et analysé toutes ses contributions, après avoir longuement étudié le dossier soumis à enquête, après avoir recueilli les explications de SANEF, pendant l’enquête publique et lors de la réunion de synthèse du 12 juin 2018, après avoir examiné le mémoire en réponse du 26 juin 2018, après plusieurs visites sur le terrain,


En l’état du projet, la commission d’enquête exprime, à la majorité
des voix, un AVIS DEFAVORABLE » 
 

L’association Alsace nature observe dans un communiqué publié à cette occasion que c’est le septième avis défavorable exprimé par une commission à l’endroit de ce projet d’autoroute promu par Vinci et défendu par le gouvernement et de nombreux élus.


  • Complément d’infos : Les avis à télécharger :

    Source : Reporterre

Infos du 16 au 22 juillet


Lundi 16 juillet




NDA : Des analyses qui méritent d’être écoutées et prises en compte




Marche en commémoration du deuxième anniversaire 

de la mort d'Adama Traoré 

samedi 21 juillet à Beaumont sur Oise.


Voix des Quartiers: Youcef Brakni, porte parole du comité Adama Traoré sur le blog de Béatrice Turpin :












Mercredi 18 juillet



16h25min : Mercredi 18 juillet, c’est la date à laquelle la quinzaine de mineurs isolés réfugiés sous le toit du squat de La Vendange à Angers peut se faire expulser du jour au lendemain. Une pétition ainsi qu’une vidéo est disponible sur : https://lecercle49.wordpress.com/2018/07/16/petition-plutot-le-squat-que-la-rue/


    Lettre ouverte d’Assa Traoré 

    au président Emmanuel Macron




Publiée le 18 juillet 2018.






Monsieur le président de la République, Madame la garde des Sceaux,

Dans quelques jours, mon jeune frère, Adama Traoré, aurait dû avoir 26 ans.

Avant le 19 juillet 2016, je n’aurais jamais cru qu’il serait nécessaire dans ma vie de m’adresser à vous.

Avant le 19 juillet 2016, je pensais avec force que les valeurs qui me sont chères, l’égalité, l’accès au droit et à la justice pour tous, étaient une priorité pour notre République, ne pouvaient être relatives à certains individus et certains lieux.

Avant le 19 juillet 2016, je refusais de croire qu’il est des vies qui comptent moins que d’autres.

Jamais je n’aurais imaginé, Monsieur le président de la République, Madame la garde des Sceaux, que mon petit frère, Adama Traoré, mourrait comme il est mort : comme un chien, gisant sur le bitume brûlant de la gendarmerie de Beaumont-sur-Oise. Pour rien, sans nous, sa famille, ses proches. Le jour de son anniversaire…

C’était il y a deux ans.

Le 19 juillet 2016, Adama portait un bermuda, un bob sur la tête, il promenait son sourire à vélo dans les rues de la petite ville où nous avons tous grandi, Beaumont-sur-Oise. Insouciant, et heureux de fêter, le soir, ses 24 ans. Il avait fait refaire sa pièce d’identité, la mairie avait prévenu le jour même que le document était prêt, il avait prévu d’aller le récupérer. Une journée comme une autre, en somme.

Jusqu’à ce que des gendarmes croisent le chemin de mon petit frère. Et tout a chaviré. Adama a fui, convaincu que les agents allaient le placer en garde à vue, puisqu’il n’avait pas sur lui sa carte d’identité. Course-poursuite. Chasse à l’homme. Plaquage ventral. Asphyxie. Malaise. Plus de pouls, plus de souffle. D’un coup. Arraché au monde, Adama. Terminée, sa vie.

Pourquoi cette mort en France, en 2016, dans une gendarmerie ? Comment cela se peut-il ?

Une interpellation qui a mal tourné, un accident, une bavure ? Non, rien de tout ça, Monsieur le président, Madame la garde des Sceaux.

Il s’agit de la vie de mon petit frère, précieuse comme celle de tout individu, comme les vôtres, comme la mienne. D’un drame, qui est aussi le vôtre. La vie d’Adama, remise en cause depuis son adolescence par d’incessants et humiliants contrôles, s’est retrouvée une ultime fois, sans fondement, entre les mains des agents de la force publique. Lesquels se sont arrogés le droit de livrer mon frère à la mort, en l’étouffant, en ne le secourant pas, en le regardant mourir menottes aux poings, par terre, à leurs pieds.

Je ne demande rien, Monsieur le président, Madame la garde des Sceaux, que ce dont vous êtes les garants. La justice. Le droit de savoir ce qui est arrivé à mon frère. Le droit de comprendre ce qui a conduit à sa mort. Que tout soit mis en œuvre pour la manifestation de la vérité. Rien que ce qui nous est dû, comme le procureur de la République de Nantes a su le rappeler, à propos de la mort d’Aboubakar Fofana, tué à 22 ans ce 3 juillet d’une balle tirée dans le cou par un CRS : « Une affaire particulièrement grave, puisqu’un jeune homme de 22 ans a perdu la vie. Ce sont des circonstances dramatiques qui nous obligent envers sa famille, qui est en droit d’attendre une enquête approfondie. »

Nous nous sommes constitués parties civiles avec mes frères, mes sœurs, nos mères. Nous agissons donc, pardon de vous le rappeler… en qualité de victimes. À ce titre, la loi exige que nous soyons associés au déroulement de la procédure.

Associés, nous le sommes. Mais, depuis deux ans, rien ne se déroule.

Depuis deux ans, nous avons bon dos. Malgré les mensonges judiciaires, salissant la mémoire d’Adama (l’invention d’une infection, d’un trouble cardiaque, d’une surconsommation d’alcool ou de drogues) ; malgré ces honteuses tentatives pour justifier l’injustifiable, la mort de mon petit frère, nous tenons bon. Gardons confiance.

Depuis deux ans, nous attendons que les gendarmes soient au moins entendus, sinon mis en examen concernant « les circonstances dramatiques » dans lesquelles mon frère de 24 ans a perdu la vie. Ils sont pourtant les seuls à savoir : Comment Adama a été arrêté ? Comment Adama a été poursuivi ? Comment Adama a été plaqué au sol ? Comment Adama a été étouffé de tout leurs poids ? Pourquoi Adama a été conduit à la gendarmerie plutôt qu’à l’hôpital ? Pourquoi Adama était inconscient au sortir de leur véhicule ? Pourquoi les secours l’ont trouvé au sol, menotté ? Comment est-il mort sous leurs yeux ?

Ces questions ne sont pas seulement celles d’une famille qui considère que la vérité est une issue au deuil. Ce sont aussi les vôtres, celle de tout un pays qui doit comprendre comment il est possible de mourir à 24 ans dans une gendarmerie en France, au XXIe siècle, pour rien. Les principes fondamentaux dont vous êtes les garants vous obligent. La vie d’Adama Traoré, citoyen français, ne valait pas moins qu’une autre. Sa mort mérite des réponses.

Jeudi 19 juillet

Il y a deux ans, la police assassinait Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise. Marche de soutien le 21 juillet à 14h à Beaumont !





Amassada : Amassadahebdo du 16/07


Bonjour à toutes et tous,

Les premières poteries de l’Amassada ont été façonnées par nos mains, le four à pain chilien se prépare aux cuissons de l’été, la lutte s’étoffe de complicités nouvelles, le temps des batailles juridiques commence, des actions s’affinent... C’est le moment de venir nous rejoindre par là-haut, sur ces terres convoitées par RTE, pour y apporter votre soutien, votre énergie, vos idées, votre matériel, tout ce qui vous semble utile pour préparer l’avenir. Rendez-vous est donc pris ce week-end à l’Amassada autour de temps forts qui marqueront la lutte :

vendredi à 18h30 réunion des indivisibles afin de mener une action en justice pour faire annuler la déclaration d’utilité publique ; suivi d’un repas partagé avec tous ceux qui le souhaitent. Si vous êtes indivisaires (propriétaires d’un bon de terrain) et que vous n’avez pas reçu l’information, merci d’écrire à : indivisionamassada@gmail.com

samedi à 14h30 assemblée de la lutte et préparation des actions à venir, suivi d’une balade à vélo autour du site (prenez vos vélos).

dimanche en chantier et en surprise dès 10h.

Le programme de la fête du vent, dont le fil rouge sera la convergence des luttes pour défendre nos espaces, avance à grands pas, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos propositions d’interventions, de spectacles, de chantiers... Vous pouvez aussi nous rejoindre tous les samedis après-midi pour en discuter.

Vendredi 27 aura lieu le repas sous les étoiles organisé par plateau survolté, ce sera devant la salle des fêtes de Melvieu à partir de 19h. Pensez à réserver auprès de l’association pour ce repas de soutien à la lutte contre le méga-transformateur.

Le transfo ne se fera pas, il n’a aucune utilité publique, seulement des intérêts privés !

Pas res nos arresta, NON AU TRANSFO, NON A L’INDUSTRIALISATION DE NOS TERRITOIRES

Et ailleurs...

Invitation pour les Rencontres de la forêt et le CIBV’estival (à Faux la montagne - Creuse), du 23 au 29 juillet sur le plateau de Millevaches. L’origine de ce rassemblement est l’opposition à la construction d’une centrale biomasse (le projet CIBV, pour Carbon Ingen’R Bugeat-Viam) qui envisage de produire un équivalent du charbon de bois à partir des forêts du Limousin, promettant d’accélérer toujours plus les coupes à blanc et la stérilisation des sols. Diverses associations, collectifs, habitants des 80 km du rayon d’approvisionnement et au-delà se retrouveront donc lors de la dernière semaine de juillet, sur un site à l’abandon où la forêt reprend peu à peu ses droits, afin d’agir ensemble et d’échanger sur les questions que soulève l’industrialisation forestière croissante et la vague actuelle d’extractivisme liée aux convoitises sur la « biomasse » . Plus d’info à l’adresse dédiée : rencontresdelaforet@riseup.net

Vendredi 20 juillet

Assa Traoré, sœur d'Adama : 

« Aujourd’hui, plus personne ne peut parler pour nous »




Deux ans après la mort d’Adama Traoré dans les locaux de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), sa famille organise samedi une marche pour exiger la vérité sur les circonstances de sa mort. Plusieurs organisations de gauche ont appelé à y participer. Entretien avec Assa Traoré, sœur du jeune homme et porte-parole du comité Adama.

 

Assa Traoré, le 19 juillet 2018. © Justine Brabant


La famille Traoré dit « avoir perdu confiance » en la justice. Deux ans après la mort d’Adama Traoré, 24 ans, dans les locaux de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), ses proches ont l’impression que les juges chargés de l’enquête « jouent la montre » – voire que la justice s’acharne sur la famille Traoré : cinq frères Traoré ont été condamnés par la justice ces derniers mois (voir infra). Avec leurs soutiens, ils organisent samedi 21 juillet à Beaumont-sur-Oise une marche pour « exiger la vérité et la justice ».



L’enquête sur la mort, le 19 juillet 2016, d’Adama Traoré à la suite d’une interpellation par des gendarmes l’ayant plaqué au sol, se focalise toujours sur les expertises médicales. Le parquet avait d’abord affirmé que le jeune homme souffrait d’une « infection très grave » préalable à l’interpellation et n’avait pas subi de violences, avant qu’une contre-expertise demandée par la famille vienne contredire ce scénario : les auteurs de cette seconde expertise écartent en effet la possibilité d’un « état infectieux antérieur » et concluent à une mort des suites d’un syndrome asphyxique. Cette asphyxie, pointaient les médecins, serait compatible avec l’usage, de la part des forces de l’ordre, de la technique dite du « contrôle dorsal costal » ou « décubitus ventral » – autrement dit, un plaquage sur le ventre.

Une troisième expertise médicale a été demandée par les juges d’instructions en janvier 2017, après le dépaysement de l’affaire à Paris. Plusieurs fois reportées, ses conclusions sont attendues pour septembre, indique l’un des avocats de la famille Traoré, Me Bouzrou. Les pompiers ont confirmé aux juges parisiens ce qu’ils avaient déjà rapporté à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) en août 2016 : lorsqu’ils sont intervenus pour réanimer la victime dans la caserne de gendarmerie, ils ont constaté qu’Adama Traoré n’était pas en position latérale de sécurité malgré son malaise.

Le chef des pompiers raconte également avoir dû insister auprès des gendarmes pour que les menottes lui soient retirées afin de commencer un massage cardiaque. Les gendarmes qui avaient procédé à l’interpellation d’Adama Traoré, eux, n’ont toujours pas été auditionnés. Enfin, les juges d’instruction ont accepté en avril le principe d’une reconstitution des faits – demandée par la famille. Cette reconstitution, ont-ils indiqué, sera réalisée une fois l’expertise médicale rendue.

Plusieurs frères d’Adama Traoré ont été poursuivis et/ou condamnés par la justice depuis deux ans, soit pour des faits de violence commis juste après l’annonce de la mort de leur frère, soit pour des faits perpétrés avant sa mort mais dont les jugements ont été prononcés ensuite. Début juillet 2018, Yacouba Traoré a ainsi été condamné à une amende pour des faits de violence sur les militaires venus annoncer à sa mère la mort d’Adama.

En mai 2018, un autre frère, Samba Traoré, avait été condamné à quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis pour d’autres faits de violence (dont il nie être l’auteur). Un troisième frère, Bagui Traoré, a été condamné en avril 2018 à trente mois de prison ferme pour des faits d’extorsion survenus en 2015-2016. Soupçonné d’avoir tiré sur des gendarmes et policiers lors de la nuit d’émeutes qui avait suivi la mort de son frère, il avait également été mis en examen en mars 2017 pour « tentative d’assassinat ». Un quatrième frère, Serene Traoré, a été condamné en avril à quatre mois de prison ferme pour « outrage » à l’encontre de la maire UDI de Beaumont-sur-Oise Nathalie Groux. Enfin un cinquième frère, Youssouf Traoré, a été incarcéré (avec Bagui Traoré) en décembre 2017 dans le cadre d’une enquête pour trafic de drogue. Il est toujours en attente de son jugement. La famille Traoré voit dans ces multiples condamnations un « acharnement des forces de l’ordre, de l’État et de la justice de Pontoise ».

En parallèle de leur combat juridique pour connaître les circonstances exactes de la mort d’Adama, la famille Traoré et ses soutiens mènent un combat médiatique, le seul en mesure d’éviter que le dossier de leur frère ne tombe dans l’oubli, estiment-ils. Porte-parole de la famille et du comité Vérité et Justice, Assa Traoré a récemment adressé une lettre à Emmanuel Macron et à la garde des Sceaux Nicole Belloubet. Nous revenons avec elle sur son parcours, sa vie depuis la mort de son frère et son combat pour la justice et contre les violences policières.


Depuis deux ans, on vous connaît comme porte-parole de la famille Traoré et de son combat pour la vérité sur la mort d’Adama, votre frère. Ce combat a commencé le 19 juillet 2016.

Assa Traoré : Oui. Quand j’apprends la mort de mon frère, ce jour-là, je suis en Croatie avec des jeunes de Sarcelles que j’accompagne en tant qu’éducatrice. On avait pris l’avion la veille. On avait choisi la Croatie parce que j’avais envie d’aller dans un endroit où les jeunes ne pensaient pas forcement à aller, j’avais envie qu’ils voient de belles choses. Ce sont des jeunes qui ne partent jamais.

Je suis [alors] éducatrice en prévention spécialisée depuis 2007. Je travaille auprès de jeunes de 11 à 25 ans et de familles, je fais de l’accompagnement et du soutien à l’insertion professionnelle. J’ai commencé ce travail très jeune ; il m’a permis de devenir ce que je suis aujourd’hui. J’ai tout appris sur le terrain. Quand j’ai appris la nouvelle du décès de mon frère, les jeunes de Sarcelles ont voulu rentrer avec moi en France. Je leur ai dit : « Non, vous restez là-bas. Profitez de vos vacances, on les a organisées pour vous. » Je suis partie dans la nuit et je leur ai laissé une lettre.

Je les recroise souvent depuis, ils viennent dans les mobilisations. Ils seront là samedi [lors de la marche]. Ils ont fait une vidéo il y a quelques jours, j’ai retenu mes larmes. Je n’étais pas revenue là-dessus avec eux, on n’en avait jamais reparlé. Je pense que ça a marqué leur vie. La dernière fois que je les ai entendus parler, ils disaient : « Nous aussi on veut la vérité et la justice [sur l’affaire Adama]. »


Depuis, vous avez mis en suspens ce travail d’éducatrice pour vous dédier entièrement au comité Vérité et Justice pour Adama. À quoi ressemble votre quotidien ?

Je suis maman de trois enfants de 10 ans, 6 ans et 4 ans, et j’ai aussi la garde de mon neveu, le fils de [mon frère] Bagui qui est actuellement en prison. La Croatie était mon dernier voyage avec des jeunes en tant qu’éducatrice. Depuis deux ans, je ne travaille plus, je me suis mise en disponibilité. Aujourd’hui, tout ce que je fais, c’est pour mon frère.

Mener ce combat, au quotidien, cela veut dire des interventions, des réunions, des meetings, des interviews. On se déplace beaucoup, en province, en Île-de-France. Dans toutes ces interventions, on explique que ce combat n’appartient pas à la famille Traoré, mais à tout le monde. On veut dire : vous ne pouvez pas être spectateurs de ce qui se passe, spectateurs des crimes qui sont en train de se passer. On a tué mon frère et on continue de tuer ces jeunes hommes, le système va très mal.

Comment votre message est-il reçu ? 
 
Je me suis d’abord rendu compte que si on ne prononce pas les mots « raciste » ou « racisme », [les gens ont] l’impression qu’il n’y en a pas. Au début, on me demandait souvent pourquoi je ne les martelais pas dans mon livre [Lettre à Adama, paru au Seuil]. J’ai répondu : « Je ne suis pas là pour faire une thèse sur le racisme. Par contre, on le vit. » Quand j’ai fini de vous raconter mon histoire, quand vous avez fini de la lire, si vous-même vous ne prenez pas conscience qu’il y a du racisme et que mon frère s’est fait tuer parce qu’il est noir, qu’il s’appelle Adama Traoré et qu’il vient d’un quartier, c’est qu’il y a un problème.

J’ai aussi l’impression que les gens n’ont pas forcément conscience de tout ce qui se passe, du fait qu’on est en train de tuer de jeunes hommes. Je ne sais pas si les gens se rendaient compte, avant les violences sur les [manifestants contre] les lois Travail, qu’il y avait des violences dans les quartiers.

Les violences policières ne commencent pas à Adama Traoré. Malheureusement, mon frère s’ajoute à une longue liste de violences policières. Les gens en prennent conscience timidement maintenant. Il a fallu les bousculer, leur dire : « Attention, vous ne pouvez pas parler de vos violences sans parler de celles que nous subissons, de celles que mon frère a subies ce jour-là », parce que ça fait plus de 30 ans, plus de 40 ans que ça se passe comme ça dans le quartier quand les policiers et gendarmes viennent.

Comment décririez-vous, justement, les descentes de police et de gendarmes dans vos quartiers ?

C’est comme s’ils venaient dans des camps d’entraînement ou dans une zone de guerre. Nos frères sont déshumanisés à leurs yeux : on va les tutoyer, on va les frapper, on va leur cracher dessus, on va les violer, on va les tuer malheureusement. C’est ce système qui tue nos frères, qui a tué mon frère. Ils n’ont pas une liste dans leur gendarmerie ou dans leur commissariat qui dit : « Aujourd’hui on va tuer Adama Traoré, demain on va aller violer Théo [jeune homme d’Aulnay-sous-Bois grièvement blessé lors d’une tentative d’interpellation en février 2017], ensuite après-demain on va mettre une balle dans la tête de Gaye Camara [tué par un policier le 17 janvier 2018 à Champs-sur-Marne], et dans une semaine on va aller tuer Aboubakar Fofana [tué le 3 juillet 2018 à Nantes lors d’un contrôle de police] d’une balle dans la gorge. » C’est le système dans lequel nous vivons qui veut ça.



Assa Traoré, le 19 juillet 2018. © Justine Brabant



Le combat de mon frère, on le gagnera vraiment quand on aura renversé ce système et quand on dira que ces jeunes hommes ont un cœur, qu’ils savent penser, qu’ils ont des rêves, qu’ils ont des petites copines, qu’ils ont des femmes, des enfants, des parents, des amis. Ce sont des personnes à part entière qui ont le droit de vivre, de participer à la construction de ce monde, de cette France, et de leur propre vie. Parce que quand on se fait contrôler cinq fois par jour ou qu’on se fait violenter, c’est comme si on n’avait même plus de contrôle sur sa propre vie. Tant qu’on n’aura pas réussi ça, le combat n’arrêtera pas. Il ne s’arrêtera pas, parce qu’on a tué Aboubakar Fofana, et ça n’est pas normal. C’est interdit. Moi, j’ai des petits frères, j’ai des garçons, on doit les protéger de tout ça.

Ce combat, on nous l’a imposé à moi et ma famille quand on a tué mon frère. Ça a changé toute notre vie : j’ai arrêté de travailler, j’ai rencontré d’autres personnes, des militants avec qui je partage ce combat – même si moi je ne suis pas militante. Mes frères sont en prison, ils ont subi des pressions, l’acharnement judiciaire et de l’État. [Depuis la mort d’Adama Traoré, cinq frères Traoré ont été condamnés par la justice – ndlr.] L’État et la justice nous ont déclaré la guerre. Nous allons au front pour défendre l’honneur et la dignité d’Adama. Et si on doit y passer toute notre vie, on le fera.

Vous ne vous définissez pas comme militante ?

Non, je suis la sœur d’Adama Traoré, c’est tout. Si à travers le nom de mon frère on peut chambouler et changer beaucoup de choses, on le fera. Mais ce sera toujours en tant que sœur.

Je veux que le combat de mon frère soit rassembleur. Je veux qu’il n’ait pas de limites, pas de frontières, je ne veux pas qu’il ait d’appartenance sexuelle, d’appartenance religieuse, de pays, de couleur. Peu importe. Viens avec ce que tu es, qui tu es, et on y va. On y va ensemble.

Est-ce que cette volonté de rassembler ne se heurte pas à certains obstacles, comme la difficulté à créer des liens entre banlieue et centre-ville – ou même entre banlieues elles-mêmes ?

Vous savez, l’année dernière il y avait 2 000 personnes qui se sont déplacées à Beaumont [pour la marche organisée un an après la mort d’Adama Traoré]. Un 22 juillet, à 50 km de Paris, avec un train par heure. Cette année, il faut que ça soit le double. On est allés partout, on a vu les cheminots, les postiers, les infirmières, les femmes de ménage de Onet [qui se sont mises en grève un mois et demi, fin 2017, pour dénoncer leurs conditions de travail]… Le combat d’Adama est représentatif d’un très grand mal-être de cette France. On veut leur dire : « On va venir vous donner de la force. »


En quoi le combat d’un cheminot ou d’une infirmière aujourd’hui peut rejoindre le vôtre ?

On a tous un même système répressif en face. Nous avons tous ce système antidémocratique qui n’écoute pas le citoyen français. Les cheminots et les femmes de ménages aussi se font tabasser par la police. Les infirmières qui vont travailler nuit et jour et qui n’auront pas le salaire et les conditions de travail pour [vivre correctement], quand on a un député qui est payé je ne sais pas combien… C’est l’État. Nous avons tous un seul et même État en face de nous. Les attaques peuvent être différentes, mais si on y va tous ensemble et qu’on se lève, on peut faire une très belle révolution en France.


Assa Traoré, le 19 juillet 2018. © Justine Brabant


Je ne parle pas de convergence [des luttes], parce que je trouve qu’il n’y en a pas. Mais je dis qu’on peut faire des alliances, parce qu’on a tous le même système répressif en face.

Le PCF, le NPA, ELLV, Génération.s, le groupe parlementaire de La France Insoumise… : plusieurs partis et élus ont appelé à marcher samedi à vos côtés. À la fin mai, vous vous étiez emparés de la tête du cortège de la « fête à Macron » en accusant la gauche de « paternalisme ». Quels sont vos rapports avec eux aujourd’hui ?

Si on a voulu « braquer » le cortège [de tête], c’est que quelque chose dysfonctionnait : on parle de violences policières mais on n’est pas consulté, pas appelé, on fait comme si on n’existait pas – alors que quand les lois vont passer, on sera les premiers concernés. On parle pour nous, mais on ne sait pas forcément ce qu’on dit.

Sur ces députés qui appellent à manifester, je rappellerais juste que ces députés doivent nous représenter. Ils sont garants de nos droits. C’est à eux d’interpeller et de défendre leurs citoyens français. Donc quand aujourd’hui ils appellent à marcher avec nous, c’est normal. Je n’ai même pas à me réjouir : ils font juste leur travail.


À l’époque, vous aviez eu un échange vif avec le député France insoumise François Ruffin qui, interpellé publiquement sur le cas de votre frère, avait répondu : « Je ne vais pas me positionner avant d’être intimement convaincu. » Vous en avez reparlé depuis ? 
 
On en a reparlé. Je suis ouverte à tout le monde. Je ne suis en guerre contre personne ; pas contre eux en tout cas. Mais je leur dis juste : vous ne faites pas votre travail correctement.


Estimez-vous que vous avez réussi à changer les choses sur la question des violences policières ? 
 
Oui, j’estime qu’en deux ans, on a fait beaucoup de choses. Ce qui a changé, c’est qu’aujourd’hui plus personne ne peut parler pour nous. C’est fini le paternalisme. Les politiciens qui viennent nous rassurer, nous donner des mouchoirs pour nous dire d’arrêter de pleurer, c’est fini. C’est eux qui protègent les gendarmes, c’est eux qui protègent la police, c’est eux qui font les lois, c’est eux qui ne les mettent pas en prison. Aujourd’hui, personne ne peut nous faire taire. Moi, je veux que tous les quartiers se lèvent et soient à l’avant [des marches et des manifestations].

Deux ans après la mort de votre frère, êtes-vous satisfaits de la manière dont avance l’enquête ?

Nous sommes en colère parce que ce qui est en train de se passer est inadmissible. Ça fait deux ans que mon frère s’est fait tuer, ça fait deux ans que les gendarmes n’ont pas été entendus, n’ont pas été inquiétés, n’ont pas été mis en examen.

On dit à la jeunesse française : « Croyons la justice. » On essaie de faire les choses le plus calmement possible. [Mais] il va arriver un moment où ce ne sera plus gérable, parce que la justice, ce n’est pas cela. La justice, ce n’est pas : on tue mon frère le jour de son anniversaire, le jour de ses 24 ans, sur son vélo, en train de se balader avec sa chemise à fleurs et son bermuda. Ça, c’est inacceptable.

Quand l’affaire a été dépaysée, je croyais en la justice à Paris. Aujourd’hui, je n’y crois plus du tout. On était dans l’attente parce que je leur faisais confiance. Aujourd’hui, je ne leur fais plus confiance : les trois juges jouent avec le temps.


En deux ans de combat, qu’est-ce qui a été le plus difficile ? 
 
Mes frères en prison. C’est le plus dur. Parce qu’ils ont compris que la cellule familiale Traoré était une cellule forte, remplie d’amour. Ils ont compris que mettre mes frères en prison était la [meilleure] façon de nous atteindre.




►Assa Traoré : « Face aux violences policières, la France doit se lever et dire non » sur Reporterre 


https://reporterre.net/Assa-Traore-Face-aux-violences-policieres-la-France-doit-se-lever-et-dire-non


Samedi 21 juillet

 

A Bure comme ailleurs, 

les autorités ciblent l’autodéfense juridique

 




À la suite d’une vague de perquisitions et de gardes à vue le 20 juin, y compris de l’avocat des anti-Cigéo Étienne Ambroselli, six personnes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs. Comme ailleurs en Europe, les autorités ciblent en particulier la legal team, ce réseau d’autodéfense juridique développé par les opposants.


Surveillance téléphonique, fichage, contrôles lors de passages de frontières… À Bure (Meuse), des militant·e·s opposé·e·s au projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo font l’objet d’opérations policières et de renseignement d’une grande ampleur. Dix ans après le début de l’affaire Tarnac, le fantôme d’un des plus grands fiascos judiciaires de ces dernières années plane plus que jamais sur ce dossier dans lequel les renseignements territoriaux traquent une supposée organisation « anarcho-autonome ».

Les autorités ciblent en particulier la legal team, ce réseau d’autodéfense juridique développé par les opposant·e·s, et l’automédia, une forme de communication collective et autogérée. Ces deux modes d’auto-organisation sont centraux dans les pratiques militantes du mouvement antinucléaire et sont perçus par les enquêteurs comme des faits répréhensibles en soi.

Le 20 juin, à la suite d’une vague de perquisitions et de gardes à vue, y compris de l’avocat des anti-Cigéo Étienne Ambroselli, six personnes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs. Selon le juge d’instruction, Kevin Le Fur, les personnes poursuivies sont accusées d’avoir participé à un « groupement formé » ou à une « entente établie en vue de la préparation d’un ou plusieurs délits », et ont commis des délits « en bande organisée ».

Elles sont liées, dans l’enquête, à l’organisation d’une manifestation non déclarée à Bure le 15 août 2017, à un départ d’incendie à l’hôtel-restaurant Le Bindeuil en juin, situé en face du centre de recherche de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), et à une action collective contre l’écothèque du laboratoire, qui s’était soldée par des dégradations matérielles.

Bure : les grilles de l'Andra sont tombées ! © Bure Acuire : htps://youtu.be/u23hqajNbBo

Selon les récits recueillis par Mediapart (voir notre Boîte noire), au moins un an d’écoutes téléphoniques permanentes sur une trentaine de personnes ont nourri des centaines de pages d’instruction. Une centaine d’autres auraient été écoutées de façon intermittente par « la cellule Bure » créée au sein de la brigade de recherche de la gendarmerie de Nancy. Interrogé par Mediapart, le parquet de Bar-le-Duc n’a pas donné suite.

Une personne raconte avoir entendu en garde à vue des forces de l’ordre plaisanter sur sa vie sexuelle espionnée par téléphone ; une autre, des commentaires sur la vie personnelle de son enfant ; une troisième se fait questionner sur son goût pour les jeux de société. Un enquêteur note qu’un·e militant·e « s’habille en noir ».

Lors de la perquisition chez lui, un militant dit avoir été plaqué à terre et menotté dans le dos, alors que, tiré du lit, il ne portait qu’un T-shirt. La porte de son domicile a été brisée à coups de bélier tandis qu’il criait : « Je vais vous ouvrir ! » Une autre personne a raconté avoir été menottée sur son lieu de travail et emmenée entravée dans le local de son association, devant ses collègues.

Des militant·e·s n’ont plus le droit de se rendre dans les villages de Bure, siège de la Maison de résistance, lieu historique d’accueil, de réunion et de vie collective, et Saudron (Haute-Marne), siège du laboratoire de l’Andra. Plusieurs personnes n’ont plus le droit de se parler, y compris avec l’avocat du mouvement. Une personne n’a pas le droit de quitter le territoire national. Les militant·e·s ont fait appel de leur contrôle judiciaire : de leur point de vue, il porte atteinte au libre exercice de leur vie associative et militante en les empêchant de se trouver dans la même réunion. L’audience est fixée au 8 août.

Ces interdictions de communication rendent plus difficile le travail d’opposition juridique à Cigéo car, à Bure, les militant·e·s de terrain nourrissent le travail des avocat·e·s contre le projet et vice versa. Davantage que dans d’autres mouvements, les opposant·e·s ont développé des formes horizontales de travail et de partage des connaissances et de réflexions stratégiques.

La legal team, qui soutient l’autodéfense des militant·e·s face à la justice et les forces de l’ordre, et le groupe juridique, qui prépare les recours contre le projet de centre d’enfouissement, travaillent ensemble. Les collectifs locaux lisent les dossiers d’enquêtes publiques et participent aux recours. Les avocats utilisent leurs connaissances du terrain pour batailler au tribunal contre la manière dont le projet d’enfouissement de déchets nucléaires est conduit.

Comme lorsqu’ils s’attellent à démanteler un réseau criminel, les gendarmes ont réalisé des schémas sur l’organisation interne du mouvement de Bure. Des personnes sont considérées comme des « objectifs » prioritaires car soupçonnées par les enquêteurs d’être les cheffes, au vu du nombre d’échanges téléphoniques auxquels elles participent. Ce sont aussi celles qu’ils identifient comme les plus actives dans la legal team et l’automédia.

Mais cette interprétation hiérarchique, disciplinaire et mécaniste des fonctionnements militants est complètement erronée. À Bure, comme sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, à Sivens ou Roybon, les activistes mettent un point d’honneur à agir de façon horizontale, collective et souvent dans une forme d’improvisation. Entre personnalités d’âges et de cultures différentes, les désaccords sont nombreux et les divergences tournent parfois à l’affrontement. L’idée d’un mouvement uni, organisé d’un seul bloc, est illusoire et trompeuse.

« Les legal team, les caisses de solidarité ou les collectifs antirep [antirépression – ndlr] existent un peu partout en France, explique le réseau Antirep France, dans une tribune à lire ici. Elles se sont créées pour faire face à la répression juridique qui s’abat de plus en plus durement sur toutes celles et ceux qui déplaisent à l’État. Elles permettent à chacun·e de trouver de l’aide pour élaborer une défense juridique et d’être soutenu·e financièrement dans les démarches judiciaires. »

Pour les membres de ce réseau d’entraide, à travers les personnes arrêtées en lien avec la mobilisation de Bure, « il s’agit d’une nouvelle stratégie répressive qu’il faut prendre très au sérieux. Après s’en être pris à nombre d’activistes, puis à leur matériel, l’État s’en prend aujourd’hui directement aux structures qui permettent aux personnes en lutte de renforcer leur principal atout : la solidarité ».

Depuis quelques années, un réseau d’antirep se développe en France. Il réunit militant·e·s et avocat·e·s, et agit à long terme sur l’analyse des dossiers des personnes poursuivies, alors que les legal team apparaissent et disparaissent au gré de mobilisations ponctuelles. « Cela permet de mettre les gens au centre de leur défense, c’est au cœur des valeurs de l’antirep », explique l’avocate Muriel Ruef, défenseure de plusieurs mis en examen.

Pendant les interrogatoires des gardé·e·s à vue, des questions ont été posées sur l’autodéfense juridique, d’après leurs récits. « Qui paie vos avocats ? », « Qu’est-ce qu’une legal team ? », « Qui en est membre ? », « Avez-vous le numéro de la legal team ? », « Êtes-vous membre de la legal team ? » Au point qu’un·e avocat·e a demandé au juge d’instruction si le fait d’assurer les droits de la défense était devenu un délit.

Un·e gardé·e à vue ayant refusé de répondre à ce type de questions, un gendarme lui aurait répondu : « Si vous pensez que la legal team n’exerce que les droits de la défense, pourquoi refusez-vous de répondre aux questions ? » Pendant sa garde à vue, on fait écouter à une personne un enregistrement de la ligne téléphonique de la legal team : « C’est votre voix ? »

Pour Muriel Ruef, « c’est un moment crucial pour l’antirep. Ce dossier peut devenir un dossier emblématique de défense collective ». « Auto-organiser notre défense juridique, c’est une pensée politique très forte. On s’approprie le droit. On veut être maîtres de notre défense », explique un·e militant·e.

Pour Arié Alimi, avocat au barreau de Paris et membre de la Ligue des droits de l’homme (LDH), ce besoin d’auto-organisation, notamment juridique, s’est structuré dans un contexte de répression accrue ces dernières années, notamment à l’égard de mouvements de type zadiste ou de manifestations contre l’État. Mécaniquement, la réponse policière s’est alors adaptée : « Les gens ont conscience de leurs droits et les policiers ne le supportent pas. »


« Militante anarcho-autonome 

susceptible de se déplacer en France et à l’étranger »

 



On retrouve le même schéma d’incrimination sur l’automédia. À Bure comme pour d’autres mouvements militants, il existe un téléphone collectif que les journalistes peuvent appeler pour apprendre des informations sur les mobilisations. Une personne mise en examen a raconté s’être vu demander lors de sa garde à vue : « Avez-vous répondu au téléphone presse ? », « Étiez-vous en possession de l’appareil ? », « Avez-vous publié ou corrigé des textes sur le site internet [du mouvement] ? »

D’après la même source, les gendarmes lui ont fait écouter des enregistrements de conversations entre le téléphone presse et un·e journaliste. « Est-ce vous qui répondez au téléphone le 15 août, date d’une manifestation non déclarée qui a tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre ? »

Les enquêteurs considèrent apparemment le fait de répondre aux questions de médias équivaut à un acte de revendication. Un opposant a rapporté s’être entendu dire : « Si c’est vous qui avez répondu alors que des violences ont été commises par les manifestants et que la dispersion a été ordonnée par les forces de l’ordre, c’est que vous assumez ce qui s’est passé. »

Pour les autorités, refuser de condamner des faits commis par des militant·e·s se confond avec l’idée d’une complicité à leur égard. Les opposant·e·s défendent de leur côté la nécessaire solidarité entre camarades de lutte.

Les enquêteurs recherchent aussi qui écrit les communiqués de presse, qui publie sur le site, qui rédige les comptes-rendus de réunion, sur quel ordinateur, qui prend la parole en assemblée générale. À travers ces récits, on apprend, au passage, que des personnes en théorie protégées par le secret professionnel, avocat·e·s et journalistes, ont été écoutées par les gendarmes.


L’instruction a ainsi nourri un énorme dossier de renseignement sur un mouvement qui attire de nombreux jeunes et est en train de renouveler la mobilisation antinucléaire en France. Une salariée d’une association locale, coorganisatrice de rassemblements à Bure et Bar-le-Duc, a subi un interrogatoire serré alors qu’elle se rendait à Londres avec des ami·e·s pour un voyage privé. Qui a-t-elle vu ? Où s’est-elle rendue ? Ses bagages ont été fouillés et il s’en est fallu de peu qu’elle rate son train.

Sur la note blanche d’une autre militante, versée au dossier d’instruction dans une autre procédure, on peut lire : « Militante anarcho-autonome susceptible de se déplacer en France et à l’étranger. » Et aussi : « Ne pas attirer l’attention. Signaler passage. Relever provenance, destination, moyen de transport et signaler accompagnant. Si possible photocopie des documents de voyage. »

En mars 2018, la préfète de la Meuse, Muriel Nguyen, nommée chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet 2018, interdit des manifestations contre Cigéo car « plus de 700 opposants sont attendus, dont au moins une centaine comptant parmi les militants de l’ultragauche et des collectifs antinucléaires formés aux techniques de guérillas urbaines ». Pourtant, après trois vagues de perquisitions, aucune arme n’a été saisie chez les militant·e·s, ni aucun plan d’insurrection.

Mais toutes ces opérations policières laissent des traces sur les personnes visées. Elles racontent vivre difficilement la situation. Il leur faut à regarder derrière soi si l’on est suivi ; à s’inquiéter de bruits inhabituels dans l’escalier de l’immeuble ; à ne jamais sortir de chez soi sans éteindre son ordinateur ; à se méfier au téléphone de peur d’être écouté·e ; à murmurer à l’oreille certaines choses importantes ; à voir des forces de l’ordre en bas de chez soi et à être régulièrement filmé·e et photographié·e. « On perd toute spontanéité de la vie. À en perdre le goût. Ils veulent te rendre ton existence insupportable », témoigne l’une d’elles.

De leur côté, les opposant·e·s revendiquent un durcissement de leurs actions, appellent au boycott du débat national et veulent organiser une concertation délocalisée et autogérée. « On est dans une impasse avec l’État et on se demande qui va casser la gueule à l’autre, expliquait Jean-Marc Fleury, de l’Eodra, l’association des élus contre le projet d’enfouissement, lors d’une manifestation à Bar-le-Duc le 16 juin. Ce n’est pas ce qu’on souhaite. On espère que les choses finiront bien. Mais il faut que quelqu’un ouvre la porte. Les pouvoirs publics parlent de radicalisation [au sujet de l’opposition à Cigéo – ndlr]. Nos actions sont plus fortes, c’est vrai. Mais qui est responsable ? Pour moi, c’est l’État qui a coupé les autres options. Il va peut-être y avoir des actions illégales, qu’on comprend très bien, car nos actions légales, elles ont servi à quoi depuis 23 ans ? Tant qu’on n’a rien cassé, il ne s’est rien passé. »

Au-delà de Bure, l’autodéfense juridique mise en cause

Le ciblage par les forces de l'ordre de l’autodéfense juridique n’est pas un privilège français. Dans une interview donnée au site Global Project, Donatella Della Porta, professeure à la Scuola Normale Superiore (Italie), qui collabore au projet « Mapping #NoG20 » (présentation en anglais ici), « le concept de répression s’est transformé ces dernières années, il a élargi son champ d’application et inclut à présent des catégories entières de la population ».

« Selon cette tendance, non seulement celui qui, dans les faits, commet un crime, mais aussi celui qui, pour des prérogatives spécifiques – idéologies, origines, foi, âge ... – est considéré comme potentiellement capable de perpétrer un crime peut être poursuivi », estime la chercheuse.

Un bon exemple de cette tendance, en France, a été observé au printemps 2016, au moment de la mobilisation contre la première loi travail. Devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, le procureur général a ainsi argué, pour demander l’incarcération d’un mis en examen, du motif suivant : « Enfin la découverte en perquisition chez X d’un document d’un syndicat d’avocats intitulé Manifestants(e)s : droits et conseils en cas d’interpellation vient corroborer la volonté manifeste de participer à des actions violentes en cours de manifestation, puisqu’il prend des éléments sur la conduite à tenir en cas d’interpellation. »

Le Syndicat des avocats de France (SAF), à l’origine du texte trouvé chez le jeune homme – Manifestant(e)s : droits et conseils en cas d’interpellation – s’est insurgé contre ces réquisitions. Deux ans après, Laurence Roques, présidente du SAF, est toujours scandalisée par le procédé. « Le fait d’accéder à ses droits devient une posture criminelle », dit-elle à Mediapart. Le procureur général a certes reculé par la suite, parlant d’un malentendu, il n’empêche, l’avocate y voit une « criminalisation de l’accès au droit ». D’autant que ce cas n’est pas isolé.

En ce même printemps 2016, à Lyon cette fois, à l’occasion d’une comparution immédiate rapportée par le site Rebellyon, un juge a pu reprocher à un jeune homme d’avoir dans son sac à dos un tract donnant des conseils en manifestation. Selon le site, le juge en a fait lecture intégrale, accusant le jeune homme « paradoxalement de s’en être inspiré pour préparer sa participation à la manif, préméditation, mais de ne pas l’avoir suivi à la lettre, naïveté ». 


« Le droit de se taire est bafoué »

À Nantes, la même année, quatre personnes ont été placées en garde à vue ou entendues librement par des gendarmes qui les soupçonnaient d’avoir appelé publiquement à une collecte de dons pour régler des amendes dont des militant·e·s avaient écopé après des manifestations.

Lors des auditions, la police a cherché à connaître la structure de l’association recueillant les dons – 30 000 euros avaient été réunis, une belle somme – et l’identité des personnes opérant les retraits d’argent. Le parquet avait été saisi, mais personne n’a finalement été mis en examen.

Les automédias sont également dans le collimateur des forces de l’ordre et de la justice en France et en Europe. Dans la suite du contre G20 à Hambourg (nos articles ici et ), à l’été 2017, les forces de l’ordre allemandes ont procédé à une série de perquisitions visant le site linksunten.indymedia.org, une plateforme servant de lieu de publication de nombreux textes de l’extrême gauche allemande. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Thomas de Maizière, avait estimé que le site relayait des propos haineux et, surtout, pouvait apparaître comme une « assistance concrète » pour commettre des infractions.



À Hambourg, lors d'une action contre le G20 en juillet 2017. © Yann Levy / Hans Lucas



Le site ne fonctionne plus aujourd’hui. Il faisait pourtant partie d’un vaste réseau, présent dans 60 pays et mis en place depuis 1999 dans la première vague du mouvement altermondialiste. En France, deux sites Indymedia ont également fait les frais de la justice, en septembre 2017. Un texte revendiquant l’incendie de véhicules de la gendarmerie à Grenoble est diffusé sur le site Indymedia Grenoble, puis relayé par le site Indymedia Nantes. Le soir même, les hébergeurs de Indymedia.org reçoivent une injonction du ministère de l’intérieur leur demandant de supprimer le texte.

Le texte est considéré par les autorités comme une « provocation à des actes de terrorisme ou apologie de tels actes » (article 421-2-5 du code pénal). « Tous les moyens semblent être mobilisés pour réprimer l’expression autonome des mouvements de lutte », estimaient les signataires d’un appel à soutien publié quelques jours plus tard.

Il y a quelques années déjà, les autorités françaises avaient tenté de s’en prendre aux sites de Grenoble ainsi que de Paris pour leurs activités de « copwatching », qui consistent à publier photos de policiers et gendarmes en service, de les recenser, pour lutter contre les violences policières. Les syndicats de policiers avaient dénoncé des sites « anti-flics » et le ministre de l’intérieur de l’époque, Claude Guéant, avait embrayé, obtenant de ces hébergeurs la fermeture du « copwatch » parisien.

Le « copwatching » n’en a pas moins continué. Notamment à Calais, où des militant·e·s de la Cabane juridique tentent de filmer les expulsions de squats ouverts par les migrant·e·s. Pour une membre de la Cabane juridique, les gendarmes sur place n’apprécient pas les caméras : « Ils tentent de les faire tomber ou bien nous filment en retour. » Un membre de la Cabane juridique, arrêté à proximité d’un squat évacué alors qu’il filmait, devrait comparaître prochainement, accusé de « dégradation ».

Un nouveau cap a sans doute été franchi en juin, en Allemagne : ce ne sont plus seulement les militants qui sont visés, mais les associations qui promeuvent certains outils qu'ils utilisent. L’association allemande Zwiebelfreunde a ainsi vu ses locaux et le domicile de plusieurs administrateurs perquisitionnés. Plusieurs habitations, un hackerspace, un centre social et un cabinet d’avocats ont également été visés et les ordinateurs, téléphones, documents et disques durs ont été emportés.

Zwiebelfreunde est une association qui soutient partout en Europe des initiatives destinées à garantir l’anonymat en ligne et la sécurité informatique. Elle participe ainsi au réseau de chiffrement Tor ou bien au système d’exploitation sécurisé Tails.

Mais l’association n’était pas visée en tant que telle par la police allemande. De fait, c’est une autre activité qui lui a valu cette série de perquisitions : Zwiebelfreunde s’occupe de récolter en Europe des dons pour la messagerie chiffrée Riseup, utilisée par nombre de militant·e·s. C’est un appel à perturber le congrès de l’AfD, l’extrême droite allemande, publié sur un site internet anonyme mais au moyen d’une adresse riseup, qui a entraîné les perquisitions.

L’association dénonce une perquisition illégale, arguant que la police allemande a saisi de très nombreux documents pour lesquels elle n’avait aucun mandat. Selon elle, les policiers se sont notamment emparés de papiers contenant « des informations particulièrement sensibles, dont l’identité de donneurs et d’activistes ayant reçu des remboursements ou des paiements, et une liste de [ses] membres ».

« Il y a clairement eu excès de zèle de la part des policiers avec ces perquisitions », juge Benjamin Sonntag, l’un des fondateurs et trésorier de la Quadrature du Net. Il n’empêche, Sonntag observe une multiplication de ces perquisitions qui visent les ordinateurs et téléphones des militant·e·s.

De plus, dans ces cas-là, « la police copie parfois l’ordinateur sur place mais ne l’emporte pas, ce qui fait que cette copie n’apparaît pas dans le rapport de perquisition. La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) nous a donné raison quand nous avons contesté ce point, mais elle n’est que consultative », affirme Benjamin Sonntag. « Tout cela montre l’importance du chiffrement pour tous les militants », ajoute-t-il.

Mais l’État s’est adapté aux nouveaux modes de communication : la loi condamne désormais le fait de refuser de donner son code de téléphone ou sa clé de chiffrement. Le Conseil constitutionnel a même confirmé, tout récemment, que la loi 2001-1062 du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne et prévu à l’article 434-15-2 du code pénal, qui punit de trois ans d’emprisonnement et de 270 000 euros d’amende le fait de refuser de donner son code, était conforme à la Constitution.

« Le droit de se taire est bafoué, affirme Benjamin Sonntag, mais la CEDH ne dira cela que dans dix ans. » Un des gardés à vue de Bure, à qui l’on a demandé ses codes, ne dit pas autre chose. Or, dans dix ans, le projet d’enfouissement de déchets nucléaires sur le site pourrait bien être déjà en place. Et irréversible.

Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.
 


Le Réseau Antirep France : 

« la solidarité est notre arme »


Après les arrestations et perquisitions visant des militants anti Cigeo à Bure, différents collectifs d'aide juridique et de lutte contre la répression s'insurgent : « l'objectif est clairement de s'en prendre aux structures qui permettent à nos luttes de vivre et de se défendre ».



Ce 20 juin à Bure, près de 200 gendarmes ont arrêté 8 personnes et perquisitionné 11 lieux de vie et d'organisation de la lutte contre le projet d'enfouissement de déchets nucléaires. Les personnes arrêtées sont accusées de former une "association de malfaiteurs", une accusation très lourde qui vise à criminaliser le fait même de s'organiser collectivement pour lutter contre le projet de poubelle nucléaire et, plus incroyable, la construction de liens de solidarité médicale et juridique entre les opposant·e·s.

Nous - différents collectifs d'aide juridique et de lutte contre la répression - réagissons ensemble à cette attaque, affirmons que nous continuerons de solidifier nos solidarités et appelons chacune et chacun à nous rejoindre.

Les legal team, les caisses de solidarité ou les collectifs antirep existent un peu partout en France. Elles se sont créées pour faire face à la répression juridique qui s'abat de plus en plus durement sur toutes celles et ceux qui déplaisent à l'État. Elles permettent à chacun·e de trouver de l'aide pour élaborer une défense juridique et d'être soutenu·e financièrement dans les démarches judiciaires.

Les legal team se confrontent directement aux inégalités du système juridique, qui favorise toujours les plus riches, individualise les responsabilités et les peines, et infantilise celles et ceux qui le subissent. Par sa complexité et son entre-soi, le monde juridique nous confisque toute autonomie pour nous défendre, et nous rend bien souvent complètement dépendant·e·s d'expert·e·s du droit tel·le·s que les avocat·e·s. C'est ainsi que l'appareil judiciaire assure toujours plus l'isolement et l'impuissance des populations.

Pour faire face à la répression judiciaire, il existe donc deux enjeux majeurs : se réapproprier nos défenses (en requestionnant le rôle de l'avocat et en l'intégrant à une défense plus large) et construire des défenses collectives. C'est sur cette base que se sont construites les Legal team, qui sont devenues des outils indispensables à l'heure où n'importe qui peut se retrouver en prison pour avoir manifesté sa colère.

Tout comme les medic team, elles sont l'expression concrète d'une solidarité inébranlable.

Ce qui s'est passé à Bure n'est donc pas anodin. Les questions posées lors des auditions et les moyens de l'enquête ne laissent aucun doute : l'objectif est clairement de s'en prendre aux structures qui permettent à nos luttes de vivre et de se défendre. À travers les personnes arrêtées, ce sont en effet les outils collectifs que représentent le soutien juridique, les groupes de soin ou encore les groupes d'automédia qui sont visés. Il s'agit pour nous d'une nouvelle stratégie répressive qu'il faut prendre très au sérieux. Après s'en être pris à nombre d'activistes, puis à leur matériel, l'État s'en prend aujourd'hui directement aux structures qui permettent aux personnes en lutte de renforcer leur principal atout : la solidarité. Une solidarité qui devient instinctive face aux niveau ahurissant de violence policière et de répression juridique.

Tout comme en Allemagne avec la fermeture du site Linksunten Indymedia, ou les menaces d'interdiction adressées à Indymedia Grenoble ; l'offensive vise à détruire nos réseaux d'entraide, de soutien et de communication, tout en faisant planer un climat de peur au dessus de toutes celles et ceux qui s'organisent politiquement. Ce ne sont pas quelques personnes ni même une lutte en particulier qui a été attaquée le 20 juin, mais des idées, des combats et des réseaux de liens dans leur ensemble. Nous avons besoin qu'une solidarité générale s'exprime : la défense collective, comme le soin des blessé·e·s ou la diffusion de l'information, doivent devenir l'affaire de toutes et tous, pour qu'aucun·e de nous ne puisse être isolé·e·s.

Si Gérard Collomb et ses semblables semblent s'évertuer à criminaliser les formes les plus élémentaires de solidarité, en poussant vers la prison des personnes qui ne font que résister naturellement à l'inacceptable (à travers le "délit de solidarité") et en menaçant de représailles tout·e·s celles et ceux qui ne se dissocient pas du "cortège de tête", qu'ils ne se détrompent pas : aucun Etat, même les plus totalitaires, n'a jamais eu et n'aura jamais raison de ce qui constitue notre humanité la plus désintéressée. L'histoire garde la mémoire positive de celles et ceux qui ne vendent pas leur âme au plus offrant ou au plus autoritaire. Les autres ne resteront que des noms sur la longue liste insipide des hommes de pouvoir et de compromission, dont personne ne veut jamais se souvenir.

Nous ne nous laisserons pas intimider ni abattre par ces manoeuvres grossières, nous sortons plus aguéri·e·s, plus fort·e·s et plus déterminé·e·s de ces épreuves. Par sa surenchère et ses accusations toujours plus grotesques, l'Etat nous montre qu'il peine toujours plus à nous faire taire. Si ses services de renseignement semblent tout entendre et tout savoir, ces affaires nous montrent néanmoins qu'ils ne comprennent rien de nous et qu'ils sont bien incapables de nous faire disparaître.

Les liens qui unissent toutes celles et ceux qui se soulèvent sont intouchables.

Notre solidarité est notre arme.

No pasaran !

Le Réseau Antirep France – Les invités de Médiapart

Dimanche 22 juillet


Marche pour Adama : 

les victimes de violences policières en première ligne





Alors que l’affaire Benalla pose la question de l’impunité au plus haut niveau de l’État, des familles de victimes de violences policières défilaient ce samedi avec leurs soutiens pour demander « justice et vérité ».

Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), envoyée spéciale
. « Ah ça, pendant la Coupe du monde, il y en avait du monde, qui criait dans la rue ! » Amine*, T-shirt noir et blanc « Justice pour Adama » sur les épaules, alpague les passagers du Transilien plongés dans leurs téléphones. « Vous savez pourquoi on est là aujourd’hui ? » Quelques têtes se lèvent pour opiner.

Les voyageurs qui ont pris place dans le train à Paris n’ont pas pu rater le bruyant cortège de manifestants qui a pris place dans le wagon en scandant « Justice pour les Traoré ». Mais les grands banlieusards qui rentrent à Enghien-les-bains ou Champagne-sur-Oise, en ce samedi midi de juillet, n’ont visiblement pas tous la tête à manifester.

A la marche pour Adama le 21 Juillet 2018 à Beaumont sur Oise(Val d'Oise). © Justine Brabant



Amine leur lance une dernière pique avant de tourner les talons : « Quand il y a de la joie, tout le monde est ensemble, mais quand il faut se révolter, on marche tous comme des morts-vivants. » Il descendra, comme le reste du groupe, à Beaumont-sur-Oise, où était organisée ce samedi une marche en la mémoire d’Adama Traoré, mort il y a deux ans après une interpellation, dans des circonstances encore non éclaircies (voir notre entretien avec sa sœur, Assa Traoré).

Quelques milliers de personnes ont défilé dans la ville, repassant dans la ruelle où Adama Traoré avait été arrêté le 19 juillet 2016, le jour de ses 24 ans, avant d’être conduit à la gendarmerie de Persan (ville voisine de Beaumont-sur-Oise), où il est mort. Leurs mots d’ordre : la vérité et la justice sur la mort d’Adama Traoré, mais aussi la libération de ses frères – cinq d’entre eux ont été condamnés par la justice ces dernières années  –, et la solidarité avec les autres familles de victimes de bavures policières.

« La racaille, c’est pas nous, c’est Macron ! »

Ont ainsi pris la parole des membres des familles de Gaye Camara, tué le 17 janvier 2018 par un policier à Épinay-sur-Seine; de Babacar Gueye, tué par une unité de la brigade anticriminalité le Rennes dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015 ; de Fatouma Kebe, qui a perdu un œil lors d’une descente de police à Villemomble (Seine-Saint-Denis) le 25 juin 2013 ; de Jérôme Laronze, abattu le 20 mai 2017 par des gendarmes à Sailly (Saône-et-Loire).

« On aurait pu se comporter comme eux et prendre les armes pour se faire justice nous-mêmes, a souligné Mamadou Camara, frère de Gaye Camara, tué en janvier. Mais aujourd’hui, nous avons prouvé qu’on pouvait s’organiser entre nous sans leur donner ce qu’ils veulent : des raisons de nous salir et de dire que nous sommes des racailles. Mais c’est pas nous la racaille, c’est Macron ! »

Le nom du président de la République, dans la tourmente depuis le début des révélations sur les violences commises par l’un de ses collaborateurs, Alexandre Benalla, était sur de nombreuses lèvres ce samedi. « Ce type de violences, ce sont les violences dont la police est coutumière. Libérez les frères Traoré et mettez monsieur Benalla en prison ! » a ainsi lancé une représentante du comité Vérité et justice pour Ali Ziri – du nom d’un retraité mort en 2009 suite à sa garde à vue. Sur une pancarte brandie par un marcheur, on pouvait lire : « L'État protège des “Benalla”. Nous, on veut sauver des “Adama”. »


A la marche pour Adama le 21 Juillet 2018 à Beaumont sur Oise(Val d'Oise). © Justine Brabant


Coalition hétéroclite de soutiens

Derrière les familles de victimes de violences policières, le cortège rassemblait un mélange hétéroclite de soutiens : organisations antifascistes, comités de sans-papiers, étudiants parisiens mobilisés au printemps contre la sélection à l’université, postiers et syndicalistes d’Air France côtoyaient le héros de l’Hyper Casher Lassana Bathily, l’écrivain Édouard Louis ou l’historienne spécialiste de mai 1968 Ludivine Bantigny.

Les élus de partis de gauche étaient également présents en nombre : Danièle Obono, François Ruffin, Éric Coquerel et Alexis Corbière pour la France insoumise, Esther Benbassa et David Cormand pour EELV, Benoît Hamon pour Génération.s ou encore Philippe Poutou pour le NPA.

La présence aux côtés des proches d’Adama Traoré était une évidence pour nombre de ces militants et élus. « Ils sont venus quand on avait besoin d’eux, c’est normal qu’on soit là aujourd’hui », expliquait Yann*, étudiant ayant participé à l’occupation de l’université de Paris 3 – Sorbonne nouvelle (des représentants du comité Justice pour Adama s’étaient rendus à l’université de Tolbiac lors du mouvement étudiant de ce printemps). 

A la "Marche pour Adama", le 21 juillet 2018 à Beaumont-sur-Oise (Val d'Oise). 
Debout sur le camion, Assa Traoré, soeur d'Adama Traoré. © Justine Brabant



« J’ai été sensible au fait qu’Assa Traoré demande à la gauche de venir dans les périphéries. C’était une occasion pour la gauche de faire quelque chose, d’être présente en restant décente, et je voulais assister à ça », expliquait Sonia*, militante du Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP) venue de Grenoble en autostop. « Nous sommes là pour dénoncer la répression d’État et la justice à deux vitesses », ajoutait Nathalie Athina, agent d’escale et syndicaliste (CGT) Air France.  « Quand le dirigeant d’Air France a eu sa chemise arrachée [lors d’une manifestation contre un plan social en 2015 – ndlr], la justice a validé le licenciement de notre collègue. Mais quand c’est pour Adama, elle n’est plus là… »

Putsch réussi sur l’agenda social


« Deux ans après, c’est inacceptable que la famille ne connaisse toujours pas la vérité », abondait le député Insoumis Alexis Corbière. « Même si je suis un défenseur d’une police républicaine, on ne peut pas nier que parfois les choses dégénèrent, et ce que fait le Comité Adama est utile au débat », poursuivait l’élu de Seine-saint-Denis.


Le 26 mai dernier, le même comité avait pourtant dû s’imposer pour figurer en tête de la manifestation contre les réformes jugées antisociales d’Emmanuel Macron. Cette fois, plus besoin d’un pareil coup d’éclat : les partis de gauche ont appelé à se rendre à Beaumont-sur-Oise et se sont rangés en fin de cortège, sans logos ni signes distinctifs de leurs organisations. Une discrétion appréciée par les familles de victimes.

Pour le porte-parole du comité Vérité et justice pour Adama, Youcef Brakni, « les choses changent petit à petit » : « L’idée de “braquer” cette tête de cortège, en mai, nous était venue lorsqu’on avait constaté qu’il n’y avait pas de mouvements de gauche présents à la première marche pour Adama [en juillet 2017]. On a réussi à le faire, et depuis, oui, les rapports changent petit à petit avec la gauche. Nous faisons partie du mouvement social, comme les autres, et nous avons imposé certains de nos mots d’ordre. »


A la "Marche pour Adama", le 21 juillet 2018 à Beaumont-sur-Oise (Val d'Oise). Une banderole déployée par des militants antifascistes demande la libération des frères d'Adama Traoré. © Justine Brabant

Comme lui, nombre des marcheurs de samedi semblaient se réjouir de la présence d’alliés de toute la gauche, sans pour autant se faire d’illusions : « Ça fait quelques années que certains militants blancs de gauche n’ont que “l’intersectionnalité” à la bouche. Tout d’un coup, parce que tu es noire, tu deviens intéressante à leur yeux, mais ça ne se double pas pour autant de vraies luttes ensemble », soupire Sagal*, venue de Grenoble pour l’occasion. « Mais aujourd’hui, oui, voir cette marche, ça me repulpe ! » sourit la jeune femme vêtue d’un T-shirt Black Lives Matters.

* : plusieurs de ces manifestants n’ont pas souhaité donner leur nom de famille.

Justine Brabant - Médiapart

Autour de la famille Traoré, une marche sereine contre les crimes de la police

sur Reporterre

https://reporterre.net/Autour-de-la-famille-Traore-une-marche-sereine-contre-les-crimes-de-la-police




Infos du 23 au 31 juillet


Mardi 24 juillet

Avis favorable 

pour la ZAC du triangle de Gonesse, 

où pourrait se construire EuropaCity

 

Jeudi 19 juillet, le commissaire-enquêteur Bruno Ferry-Wilcze a rendu un avis favorable concernant la zone d’aménagement concertée (ZAC) du triangle de Gonesse (Val-d’Oise). C’est sur cette ZAC que pourrait se construire le mégacomplexe commercial et de loisirs EuropaCity.

Son avis, étayé d’un rapport, fait suite à l’enquête publique qui s’est tenue du 8 janvier au 21 février dernier, sur l’utilité publique de la ZAC.

Dans un communiqué, le collectif d’opposants Europas du tout se dit « surpris » par l’avis. « Le rapport de cette enquête publique est favorable uniquement à l’aménagement du territoire sur le triangle de Gonesse et non au projet EuropaCity qui lui, n’a aucune utilité publique », précise-t-il également.

Cet avis intervient plusieurs mois après l’annulation de la création de la ZAC de Gonesse par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise en mars dernier.





Dimanche 29 juillet

Projet de Territoire pour le Bassin Versant du Tescou  

Projet de Territoire pour le Bassin Versant du Tescou. Point d’étape fin juin 2018 …

L’année 2017 s’était achevée par la signature, le 21 décembre, d’une « Charte préalable au projet stratégique du territoire du bassin versant du Tescou » qui avait été l’aboutissement de 8 mois de travail d’acteurs du territoire, auquel le Collectif Testet avait participé. 


 Au cours de ce premier semestre 2018, s’est déroulé un nouveau cycle de réunions qui s’est soldé, fin juin, par l’envoi à la presse d’un communiqué de presse commun intitulé « Témoignage sur le processus de co-construction du projet de territoire du bassin versant du TESCOU par les acteurs qui y ont contribué » (lien vers ce communiqué).


 Dans ce communiqué chaque acteur peut retrouver une part de sa contribution. Toutefois les perspectives  concernant l’avenir de l’agriculture et ce qui en découle en termes de besoins supplémentaires impliquant la création éventuelle de nouvelles retenues pour l’irrigation et/ou le soutien au débit d’étiage font toujours débat. Le dialogue doit se poursuivre..


 La presse n’a relayé ce communiqué que partiellement et a commenté la fin de cette nouvelle phase (lien vers l'article du Tarn Libre et article La Dépêche du Midi).


La FDSEA du Tarn « s’est fendue » de son propre communiqué (lien vers communiqué FDSEA 81).


 Ce communiqué commun fait aussi état de documents qui ont été validés tels quels ou avec des réserves par les acteurs du territoire à travers l’instance de co-construction.

Il s’agit :

  • Du règlement intérieur de l’institution patrimoniale composée de l’instance de responsabilité (les élus) et de l’instance de co-construction (les acteurs). La direction donnée est celle de la recherche du consensus, et à défaut du consentement (ne pas s’opposer, sans être forcément d’accord). Tout doit être mis  en œuvre pour rapprocher les points de vue. Si une proposition ne reçoit pas d’accord explicite ou de consentement, elle doit être retravaillée entre le porteur de la proposition et les personnes en désaccord. Elle est alors représentée à l’ICC. Le recours à un vote, à la majorité qualifiée de 60 %, que nous avons prévu à l’issue du processus ci-dessus ne doit être utilisé qu'en tout dernier recours. Il en va de la richesse des projets, il en va de la pérennité des solutions adoptées. 
     
  • Des fiches actions issues du travail réalisé par différents porteurs de projet. La plupart doivent être précisées. Il s’agit aussi de trouver des cohérences entre elles.



 et après juin

Si, nous admettons qu’il y a besoin de retenues de substitution (autour de 200.000 m3) pour redonner à la rivière son débit naturel en période d’étiage, la chambre d’agriculture, sous l’impulsion d’une association d’agriculteurs de la vallée du Tescou, soutenue par la FDSEA, veut ajouter un volume conséquent de stockage pour de « nouveaux besoins ». Cette demande n’a pas été validée. Elle devra faire l’objet de discussions à partir de septembre sous forme d’un « groupe qualité projet » (GQP) intitulé « Trajectoires pour l’agriculture du BV du Tescou ».

Un autre GQP planchera sur l’organisation à la rentrée d’un séminaire sur le développement de « filières alimentaires locales » et particulièrement concernant les restaurations collectives.

Nous ne sommes pas opposés à un compromis, s’il est gagnant/gagnant, comme, par exemple, celui proposé, aux acteurs, par le représentant de Lisle Environnement (lien sur la proposition ).

Nous restons vigilants pour que les services de l’Etat et les deux conseils départementaux ne se lancent pas dans une nouvelle aventure d’un barrage injustifié.

Nous continuons à défendre les alternatives à un nouveau barrage à Sivens, notamment basées sur une agriculture locale orientée vers l’agro-écologie, qui réduit l’usage de l’irrigation, qui nourrit son territoire, rémunératrice pour les agriculteurs et la généralisation de l'approvisionnement des restaurations collectives dont les cantines scolaires avec des produits de qualité, le plus possible en bio, en cohérence avec la politique régionale.

Nous avançons l’idée d’une Maison de la vallée du Tescou comme lieu d’animation, de sensibilisation et de rencontres des habitants du territoire sur ces questions d’intérêt général, suscitant ainsi la participation de la population.

Conformément à l’objet de notre association, ensemble, nous œuvrons pour que la zone humide du Testet, sans retenue de stockage, puisse se reconstituer dans son intégralité.

Nous sommes vigilants au fait que l’Argent public soit orienté dans le sens de l’Intérêt général.


"Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET" <robot@asso-web.com>


Lecture Vidéos & Images :

 


► Derrière l’affaire Benalla, la banalisation de la violence policière : https://reporterre.net/Derriere-l-affaire-Benalla-la-banalisation-de-la-violence-policiere



- Et pendant ce temps là... Porte de la Chapelle - Paris - Vendredi 27 juillet 2018 : https://www.flickr.com/photos/119524765@N06/sets/72157699103684664

AntiCarcéral : YOYO, nouveau feuillet contre la taule !




Mardi 31 juillet

Lecture : Derrière l’affaire Benalla, la question des violences policières

Bure : appel à dons – rappel de l’appel du 7 juillet


Et en prime pour celles et ceux que ça branche, à propos de Benalla  (heureusement pour lui qu’il ne s’appelait pas Ben allah) :









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