Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

lundi 30 avril 2018

1 - Chronique de la ZAD de Notre Dame Des Landes du premier au 10 avril 2018

Ce mois d'avril, la Chronique des ZAD arrive en trois parties au vu de l'actualité brûlante...
                                                          Première partie
Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans/autour de la ZAD de Notre Dame Des Landes pendant cette première moitié du mois d'avril 2018.

Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation précieuse.




NOTRE DAME DES LANDES (44) : 

Enraciner l’avenir




 

Source : ZAD.nadir.org et médias

 

Infos du 1er au 8 avril





Dimanche 1er avril

Pas de poisson et pas de baston pour cette journée pluvieuse mais encore tranquille.
on vous tient au courant pour la suite de la semaine.
Les rencontres interco se précisent pour le week-end prochain, ce sera au Haut-Fay le samedi matin, pour prendre le petit déjeuner ensemble puis à Nantes l’apres midi pour participer aux rencontre organisées par le CNCA sur la métropolisation. Le dimanche on se retrouve de nouveau au haut-Fay, toute la journée pour discuter de l’avenir et de la défense de la zone en cas d’expulsion ou si elle sont déjà en cours.
Les chantiers commencent dès demain ; la liste est là : Liste des chantiers

A demain !!!

Lundi 2 avril


►Des infos et un appel à dons pour la maison de la Freusière qui a brûlé il y a peu. A LIRE ICI


►Nous vous relayons ici le communiqué de l’ud cgt 44 suite à la manifestation nantaise contre les expulsions et aux menaces sur le droit de manifester.

manifestation nantaise contre les expulsions 

et aux menaces sur le droit de manifester.



La manifestation nantaise contre toutes les expulsions suite à la fin de la trêve hivernale a rassemblé aujourd’hui 2000 personnes.

Cette manifestation a été un exemple de dignité mais aussi de volonté d’avancer pour des solutions pérennes. Aucun débordement n’a été constaté, y compris par les médias présents. Pourtant les forces de l’ordre ont, une nouvelle fois, usé de façon disproportionnée de la force : jets de lance à eau et de gaz lacrymogène sans aucune raison, dispositif d’encerclement perpétuel, hélicoptère. Pour finir, le cortège qui avait annoncé rejoindre symboliquement l’EHPAD de Bréa, qui est occupé par des exilés, a été nassé sans solution de direction. Aucune explication. on peut penser que le message préfectoral est « Vous ne choisirez plus votre destination, vous ne manifesterez qu’à nos conditions ».

Après la manif, le rassemblement dans le calme et la bonne humeur de 200 personnes devant l’EHPAD , a été encerclé par un déploiement provocant sans fondement. Cette stratégie de la tension est inquiétante et révoltante.

Il existe plusieurs sources qui font état d’une rafle d’un exilé en voiture par 4 hommes cagoulés qui l’ont tabassé, fait respirer des lacrymogènes et exigé des noms sur des vidéos qu’ils lui ont montrées. Si ces faits sont avérés la CGT sollicitera le justice.

Le droit de manifester à Nantes est donc remis en cause. L’argument des dégradations ne tient plus. Celui de la menace zadiste non plus. Les pouvoirs publics entendent tout simplement museler toutes les revendications sociales et sociétales. Le mouvement social qui s’annonce ne pourra tolérer une telle atteinte aux libertés individuelles et collectives. La responsabilité de l’Etat est donc engagée. Enfin, le coût du dispositif interroge : comment légitimer le déploiement de 500 CRS , de la bac, d’un hélicoptère qui survole 3 heures durant nantes ? L’argent semble là pour réprimer, pas pour loger les sans-abris.

Concernant les motivations de cette manifestation, la CGT tient à réaffirmer la nécessité de refuser toutes les expulsions qu’elles soient contre les exilés, les squatteurs, les SDF, militants sur des occupations.

L’appel très large de nombreuses associations, de syndicats et de collectifs d’occupants est néanmoins un succès qui doit aboutir à la table ronde que nous demandons depuis des mois. Une première victoire est à mettre à l’actif de la mobilisation des occupants d’une part et de l’intersyndicale d’autre part : la mairie de Nantes a fait un premier pas important pour un logement inconditionnel. La CGT salue cette initiative. Pour autant la réponse est encore insuffisante vu l’ampleur du problème et le nombre de personnes à la rue (migrants, SDF, précaires). La mobilisation continue.
Samedi 31 mars
L’UD CGT 44

Mardi 3 avril

Communiqué de presse du 3 avril 2018

Expulsions sur la zad : le gouvernement refuse le débat juridique.

En ce qui concerne la légalité plus que douteuse de l'expulsion annoncée sur les habitats de la zad, la préfecture et le gouvernement ne daignent toujours pas faire de réponses directes aux principaux concernés et à leurs avocats. Ils continuent à leur cacher l’existence éventuelle des jugements nécessaires à cette expulsion. La seule vague explication est arrivée hier par voie de presse, avec un porte-parole du ministère de l’intérieur (1). Celui-ci laisse entendre que des procédures anonymes et non contradictoires auraient pu être déjà engagées pour expulser les habitant.e.s de la zad, car selon cet interlocuteur, qui a préféré rester anonyme, « tout aurait été fait pour mener à bien cette identification », et ce sans succès.  Il est pourtant extrêmement aisé de constater que, au contraire, tout a été fait du côté d'occupant.e.s de dizaines d’habitats de la zad pour permettre leur identification en vue d’une procédure contradictoire. Un telle procédure leur laisserait la possibilité de se défendre avec leur avocats au tribunal en cas de volonté d’expulsion. A diverses reprises au cours des dernières années, ces habitant.e.s se sont en effet nommé.e.s et localisé.e.s par le biais d’envois de courriers recommandés à AGO -Vinci ainsi qu’à la préfecture.
Ils l'ont fait très visiblement et publiquement. Il est extrêmement surprenant que le ministère de l'intérieur n'en ait pas entendu parler.


La semaine dernière encore, nos avocats ont renvoyé une liste en ce sens à la préfecture dans une lettre où ils demandaient à avoir accès aux procédures qui justifieraient les expulsions, pour autant que ces procédures existent. Cette lettre a elle aussi été rendue publique par voie de presse.

Par ailleurs, nous n'avons vu aucun huissier venir sur la zone ces derniers mois pour demander aux habitant.e.s des maisons concernées de s'identifier. Ceci est pourtant  légalement nécessaire quand on entend expulser quelqu’un de son logement. On comprend bien alors que le représentant du ministère de l'intérieur dise ne pas vouloir "se lancer dans un débat juridique": le débat risquerait justement de dévoiler l'absence cruelle de fondement juridique de l'opération annoncée. Il préfère tenter de s'en sortir par une mauvaise pirouette et quelques clichés ridicules. Non, les habitants de la zad ne passent pas leur vie avec une cagoule sur le visage ! Ils ne s'appellent pas non plus "camille" dans la vie réelle. Il s'agit d'un nom collectif donné dans le cadre de réponses aux médias par choix de ne pas personnifier la lutte.

En outre, le représentant du ministère de l'intérieur affirme que cela fait "sourire de voir des occupants illégaux en appeler au droit pour rester plus longtemps illégalement sur le terrain". Cela pourrait bien nous faire sourire aussi de voir un Etat qui ne cesse d'en appeler au rétablissement de "l'Etat de Droit" organiser une opération d'expulsion illégale. Ce qui est en revanche beaucoup moins drôle pour nous, c’est le risque très concret de voir nos maisons détruites, nos cultures piétinées et des personnes risquant de se retrouver blessées sous les coups de la police. Ce qui est consternant, c’est le gâchis que l’opération annoncée va représenter, sous prétexte qu’il leur serait indispensable d’assurer le service après-vente de l’abandon du projet d’aéroport avec un story-telling répressif. L’enfermement dans cette logique apparaît en pleine contradiction avec les déclarations de la préfecture sur la nécessité d’une évolution « sereine et apaisée" de la situation. Si cette menace se concrétise, au lieu de consacrer sereinement les semaines à venir à solidifier les lieux de vie, les espaces d’activités existants, à prendre soin des cultures et du bocage, il nous faudra nous mobiliser de nouveau et reconstruire ce que l’État aura cassé.

(1) citation complète « On ne va pas se lancer dans un débat juridique.
On affirme que tout a été fait pour l’identification des personnes afin de permettre ce débat contradictoire, mais certaines la refusent.
D’ailleurs, elles ne donnent pas leur nom, portent des cagoules etpréfèrent s’appeler “Camille”. Le juge constatera que tout a été fait
pour mener à bien cette identification. rétorque-t-on au ministère de l’intérieur. Cela nous fait d’ailleurs sourire de voir des occupants
illégaux en appeler au droit pour rester plus longtemps illégalement sur le terrain. »


Non aux expulsions :

 

2 articles de presse (le monde et le parisien) annoncent des expulsions pour lundi 9 avril, info émanant selon eux d’une source officielle. 25 escadrons de GM seraient mobilisés (env. 2500 keufs), + 10 à 15 escadrons de CRS à Nantes et Rennes. C’est assez rare que les gouvernements fassent ce qu’ils disent, mais ça arrive quand même ! Nous considérons cette menace comme crédible même s’il faut rester prudent. Merci de faire tourner cette Info pour se préparer mais surtout de regarder le site d’Info de la Zad pour plus de précisions dans les jours qui viennent.
L’article en entier du monde est lisible ICI.

Mercredi 4 avril

►Reportage photo sur la manifestation des cheminot.e.s et étudiant.e.s du 3 avril à Paris. A regarder ICI


ZAD :

TiFred nous envoie une chanson sur les zad. A écouter ICI
A Notre-Dame-Des-Landes, des soignant.e.s seront présent.e.s et mobilisé.e.s face aux risques de violences policières. Retrouvez ICI le communiqué d’un Collectif de soignant.e.s impliqué.e.s face aux violences policières, dans le cadre de la lutte « contre l’aéroport de Notre Dame Des Landes et son monde.

ZAD :

Texte de quelques occupant.e.s qui revient sur quelques faits survenus ces derniers mois, partage des analyses de ce qui s’est passé sur la zad depuis l’abandon du projet d’aéroport et, malgré les difficultés actuelles, tente de se projeter positivement dans le bocage. A LIRE ICI

Un nouvel appel émanent de l’assemblée des usages d’hier soir :
Appel de l’assemblée des usages face à l’annonce d’expulsions imminentes sur la zad
Voici un lien vers l’appel à soutien publié il y a quelques jours

Jeudi 5 avril

Non aux expulsions :

 

Infos spéciales expulsions, ce qui se passe ici ce week-end :
 AG Exceptionnelle : organisation expulsion
Au vu de l’annonce d’expulsion imminente (lundi 9 selon certains journalistes), il a été décidé d’organisée une AG exceptionnelle pour se préparer au mieux à ces expulsions.
RDV à 20h à la Wardine.


Expulsions imminentes : Réunion accueil et organisation : Dimanche 10h, Wardine :
Moment d’accueil et de transmission des infos sur l’organisation face aux expulsions faisant suite à l’AG exceptionnelle de vendredi.

Ce moment sera lié aux rencontres intercomités qui ont lieu ce week-end.
C’est le moment de nous rejoindre si vous n’êtes pas encore trop familier de la ZAD ou bien si vous l’êtes et que vous voulez avoir plus d’information sur ce qui nous attend.



"Rencontre intercomité dans un contexte d’expulsion, on se laisse de la flexibilité selon les besoins que l’on repérera ensemble.


Samedi 7 avril

Haut fay, 9h30 : accueil et petit déjeuner :
10h à 11h : État des lieux
Mise à jour sur ce qui s’est passé depuis l’annonce de l’abandon
 La mise en place de la délégation,
 Les positionnements actuels du gouvernement
 Le rdv DDTM
 Les différentes hypothèses pour l’avenir commun : l’entité commune, la COP globale...
 Les suites ? …

11h – 12h00 :
État des lieux des comités : où en sont les comités ? Comment ils se projettent sur l’avenir etc.

Après-midi : - Départ pour Nantes pour les rencontres du CNCA pour celles et ceux qui le souhaitent.

Soirée : Fête de fin de chantier à l’ambazada

 Dimanche 8 avril 

Wardine 10h

10h à 12h :
Réunion ouverte préparation expulsion
Retour sur l’AG exceptionnelle spéciale expulsion
Présentation des différents groupes organisés sur la zone (médic, bouffe, radio klaxon…)
Organisation pour lundi ...

13h30 à 17h :
Plusieurs possibilités en petits groupes :
 Chantiers pratiques
 Comment participer au rapport de force : ° Discussion sur les actions décentralisées ° Communication communes des comités ? ° ...
Hébergement : Possibilité de camper sour un hangar, parking pour camping car, plusieurs places en sleeping sont disponibles (si vous nous prévenez avant de votre venus).
Il y aura des cantines la semaine procaine mais prévoyez d’être le plus autonome possible pour la nourriture si vous pensez rester après le week-end.


Au vue du contexte et des risques d’intervention policière, et contrairement à ce que pense la présentatrice de France 3, merci de ne pas venir avec vos amis canins.



Non aux expulsions :

Un camping « cheveux blancs » du printemps de la zad est prévu pour que les jeunes de tout âge puisse participer à la défense de la zone face aux menaces d’expulsion imminentes qui, on le rappelle, sont annoncées lundi par la presse qui cite une source gouvernementale. PLUS DE DETAILS ICI



Non aux expulsions :

 

L’Union syndicale Solidaires appelle à soutenir et à participer aux initiatives de résistance qui s’organisent sur place et sur tout le territoire : https://www.solidaires.org/Notre-Dame-des-Landes-L-Union-syndicale-Solidaires-soutien-l-appel-des



►Notre-Dame-des-Landes - Communiqué de presse du 5 avril 2018

Envoi d’une proposition de convention collective 
à la préfecture

L’assemblée des usages (1) fait parvenir une proposition de convention collective à la préfecture et l’enjoint à renoncer aux expulsions annoncées.

Dans le cadre des rencontres entamées par la délégation commune du mouvement avec la préfecture, nous avons annoncé notre volonté d’une prise en charge collective des terres. Le gouvernement a affirmé de son côté qu’il expulserait, à partir du 31 mars, les personnes établies au cours des dix dernières années sur la zad et qui ne rentreraient pas dans un cadre d’occupation légale liée à un « projet agricole ou para-agricole ». Il a convenu que cette occupation légale pourrait se traduire par des « conventions d’occupations précaires » pendant la phase transitoire nécessaire à la mise en place d’un projet pérenne pour l’avenir de la zad. Mais à ce jour, aucune des personnes concernées n’a souhaité répondre aux appels à l’envoi de demandes de conventions d’occupation précaire individuelle. Ce choix partagé ne part pas en soit du refus d’une formalisation légale de l’occupation, mais de la volonté de donner un cadre collectif à cette formalisation.

Pour avancer à ce sujet, nous annonçons donc l’envoi aujourd’hui à la préfecture d’une proposition concrète de convention provisoire
collective. Cette convention collective en 3 volets couvre les terres agricoles, les espaces boisés, ainsi que les habitats et bâtis à ce jour pris en charge et entretenus par le mouvement. Cette convention provisoire pourrait être signée dès demain par l’association « pour un avenir commun dans le bocage ». Cette association loi 1901 créée le 27 février regroupe différentes composantes du mouvement et usager.e.s du territoire – habitant.e.s, paysan.ne.s ou voisin.e.s.

Nous proposons aujourd’hui un cadre collectif car nous ne pouvons envisager un tri sélectif de la richesse et de la diversité des projetsactuels sur la seule base de ceux qui seraient, individuellement, les plus immédiatement intégrables aux cadres habituels de la chambre d’agriculture. Une convention collective permettra au contraire de pérennis er les différentes activités agricoles, artisanales, sociales ou culturelles à l’œuvre aujourd’hui dans le bocage ainsi que les habitats.


Elle privilégie l’organisation collective, solidaire et la connexion entre les différents projets fédérés sous une forme coopérative. Unedémarche collective a été entamée en ce sens auprès de la MSA. Une convention collective est la mieux à même d’être en accord avec un modèle agro-écologique systémique qui correspond aux pratiques actuelles et part d’une rotation concertée des usages plutôt que d’un morcellement des parcelles et des activités. C’est ce cadre collectif qui peut assurer le maintien d’une vision du territoire soucieuse des communs, du soin au vivant, d’une vision paysanne et de la place nécessaire aux expérimentations sociales. Elle est cohérente à ce titre à la fo is avec la volonté affiché par le gouvernement d’un projet d’agriculture innovant et avec la vision portée à long terme par le mouvement.


Alors qu’une opération policière visant à des destructions d’habitat est annoncée comme imminente, cette convention est aussi une proposition très concrète pour sortir de l’ornière. Nous pensons qu’il est encore temps pour le gouvernement de renoncer à cette logique répressive et absolument contradictoire avec la volonté affichée d’une « évolution sereine et apaisée de la situation ». Les conséquences d’une nouvelle intervention, en terme de destruction d’habitats, d’espaces d’activités et de cultures, de risques humains et de tensions pour tout le voisinage, seraient dramatiques et représenteraient un profond gâchis.

Il est encore possible aujourd’hui pour le gouvernement d’ouvrir un vrai dialogue plutôt que de se lancer dans une nouvelle évacuation policière. La délégation commune du mouvement est dans l’attente d’une nouvelle rencontre au plus vite à la préfecture à ce sujet.

(1) L’assemblée des usages s’est mise en place à l’été 2017 sur la zad de Notre-Dame-des-Landes. Elle regroupe les usager.e.s régulier.e.s de la zad - habitant.e.s, voisin.es, paysan.e.s des alentours, personnes impliquées dans des projets sur place et les différentes composantes du mouvement. Elles se sont données pour but de penser et construire la prise en charge collective de ce territoire en cohérence avec les 6 points pour l’avenir de la zad (https://zad.nadir.org/IMG/). Après l’abandon du projet d’aéroport, l’assemblée des usages est représentée par l’association « pour un avenir commun dans le bocage » et a désigné une délégation commune pour établir un dialogue avec le gouvernement et les institutions locales à ce sujet.



Vendredi 6 avril

Il est temps de défendre d'autres manières d’habiter


Le 17 janvier 2018, l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes marque le succès d’une des plus longues luttes de France et résonne comme un espoir conséquent pour tous ceux qui luttent pour l'écologie. Pourtant le gouvernement menace toujours d’expulser la zone. C’est pourquoi des architectes, urbanistes, penseurs, citoyens… se sont mobilisés pour écrire cette tribune et défendre cette expérience d’avenir.



Cette victoire est celle d'une mobilisation large et diverse. Dans la multiplicité des moyens de lutte qui y ont contribué, la résistance par l'occupation pérenne de la zone à défendre (ZAD) a une place primordiale. En continuant à faire vivre ce territoire, les anciens et les nouveaux habitants ont permis pendant plus de dix ans d’empêcher la destruction des terres naturelles et agricoles. Ils ont pris soin de ces espaces en élaborant de nouvelles formes d’organisations collectives et en développant des activités : menuiserie, boulangeries, cultures collectives de légumes et de céréales, bûcheronnage, bibliothèque, vergers, brasserie, fromagerie, conserverie, forge, tannerie, herboristerie, musique, sérigraphie… Ils ont ainsi démontré qu’il était possible de vivre autrement, loin des scénarios étatiques d’une agriculture industrielle et standardisée, tant à travers des modes de construction autres que des façons d’imaginer un avenir viable et durable pour les territoires ruraux et agricoles.

Un territoire en commun

Dans ce bocage se sont inventées et tissées des formes de vies diverses, aspirant à une meilleure harmonie avec le territoire qu’elles occupent. Dans les interactions entre habitants "historiques", paysans, squatteurs, voisins, animaux sauvages ou d’élevage, herbes, insectes et arbres, mais aussi avec toutes celles et ceux qui passent par là, amis, étudiants, militants, voyageurs, artisans, s’est construit un territoire commun, au-delà de la propriété, des habitudes et des appartenances. Cette expérimentation grandeur nature et à long terme amène chacun à évoluer dans ses représentations et ses pratiques, bien au-delà de ce bocage. En cela, l'horizon joyeux qu'ouvre la ZAD ailleurs que dans les métropoles nous concerne tous.

Habiter et bâtir autrement

La ZAD, c'est aussi l'aventure de ses constructions. Ce sont des corps de ferme rénovés lors de grands chantiers collectifs, de nouveaux hangars agricoles aux charpentes impressionnantes ; c’est aussi la force poétique des nombreuses cabanes dans les arbres, au milieu d’un lac, au coin d'une friche, ou d'un champ ; c’est aussi la présence d’habitats légers ou nomades, camions, caravanes, yourtes qui complètent ce paysage habité.

Hors-norme, multiples, divers, poétiques, adaptés, bidouillés, légers, sobres, précaires, faits de matériaux locaux ou de réemploi, en terre, en bois, en paille ou en récup, ces constructions répondent à leur échelle aux enjeux écologiques et énergétiques, à rebours du monde que l’industrie du béton et de l’acier est en train de construire partout sur la planète. Elles sont aussi le résultat d’une inventivité architecturale, manuelle, bricoleuse et créative, favorisée par la stimulation collective de la ZAD, poussant les gens, habitués ou débutants, à se réapproprier l’acte de construire. La multiplicité des formes construites montre des possibilités d’habiter et de bâtir hors des logiques foncières et immobilières basées essentiellement sur la spéculation qui laissent peu de latitude aux habitants et aux architectes pour proposer des solutions alternatives.

Qui a traversé ce territoire, qui a participé à ses chantiers, sait la valeur des forces qui ont pu rénover ces fermes et construire ces cabanes. Car bien loin de l'image autarcique véhiculée à son encontre, la ZAD est un espace de passage, d'échange, un lieu qui fait école ; école de la vie, mais aussi école de l’habiter et du bâtir.

Ce qui s’y joue, c'est l'invention d'un vernaculaire contemporain fait d'enjeux mondiaux et de matériaux locaux. Ce qui s’y joue, c’est aussi la défense d’un patrimoine vivant issu d’une lutte solidaire qui ouvre nos imaginaires.

Contre la destruction de la ZAD

Nous sommes conscients que rendre nos sources d’énergie plus propres, nos bâtiments plus écologiques et nos villes plus vertes ne suffira pas à assurer un avenir soutenable. L'importance de trouver des formes de vies plus sobres en énergie et en ressources dans lesquelles s'engager pleinement, nous amène donc ici à défendre la ZAD, ses habitants, et leurs lieux de vie. 

Au vu de la complexité de la situation, le débat autour de la légalité ne saurait aboutir à une résolution par la précipitation, la force et la destruction. C’est pourquoi un gel des terres et l’ouverture du dialogue réclamé par le mouvement anti-aéroport est la seule proposition qui fait sens.

Nous nous opposons donc à l'expulsion des habitants de la ZAD ainsi qu’à la destruction des formes d’organisation collective et des constructions atypiques qui s’y sont développées et s’y développent encore. Nous nous engageons à défendre ce qui s’y vit et affirmons que ces nouvelles manières de construire et d'habiter sont aujourd’hui légitimes et nécessaires au regard des enjeux auxquels font face nos sociétés.

 Premiers Signataires :

- Sylvain Adam, association APPUII - Maud Alpi, réalisatrice - Marie-Helène Bacqué, sociologue et urbaniste
- Jean-Baptiste Bahers, ingénieur - Ludivine Bantigny, historienne - Thibault Barbier, ingénieur, paysagiste et urbaniste, Atelier George - Julien Beller, architecte - Alec Boivin, architecte - Christophe Bonneuil, historien - Alain Bornarel, Ingénieur ECP
- Patrick Bouchain, architecte - Florence Bouillon, sociologue et anthropologue - Baptiste Boulba-Ghigna, scénariste et philosophe
- Andréas Campagno, architecte - Thibaud Cavailles, doctorant en géographie, urbanisme et aménagement
- Benjamin Chambelland, paysagiste - Paul Chantereau, architecte - Pierre Charbonnier, philosophe
- Alexandre Cheikh, étudiant en architecture - Mathieu Cirou, urbaniste esPASces POSSIBLES - Gilles Clément, paysagiste
- Philippe Declerk, architecte et anthropologue - Pierre de Jouvancourt, philosophe - Frantz Daniaud, urbaniste esPASces POSSIBLES - Agnès Deboulet, sociologue - Denis Delplancke, ingénieur agronome - Malou Delplancke, biologiste
- Marion Delplancke, comédienne metteure en scène - Maléna Demierre, monteuse - Philipe Descola, anthropologue
- Grégory Deshoullière, doctorant en anthropologie - Yvan Detraz, architecte, Bruit du frigo - Julien Dupont, artisan
- Guillaume Faburel, géographe - Jean-Michel Fourniau, sociologue - Caroline Gallez, chercheuse HDR à l’IFSTTAR
- Chloé Gautrais, étudiante en architecture - Dominique Gauzin-Müller, architecte - Barbara Glowczewski, anthropologue
- Guillaume Gourgues, science politique - Gerald Gribé, architecte - Luc Gwiazdzinski, géographe - Emilie Hache, philosophe
- Nicolas Haeringer, 350.org - Edith Hallauer, docteure en urbanisme - Cyrille Hanappe, architecte - Georges Heintz, architecte
- Michèle Jeannin, enseignante - Pascale Joffroy, architecte - Tibo Labat, architecte - Christophe Laurens, architecte
- Jérôme Lèbre, philosophe - Olivier Leclerq, architecte - Fanny Lopez, maîtresse de conférences ENAV&T de Marne-la-Vallée
- Michel Lussault, Géographe - Philippe Madec, architecte - Pierre Mahey, sociologue - Baptiste Martin, ébéniste et architecte, Strasbourg - Catherine Martin-Payen Dicko, cinéaste et muséographe - Claire Mélot, architecte, Berlin
- Germain Meulemans, anthroplogue - Nicolas Monnot, Archivox, Common Langage, Design Civique
- Thomas Moreau, urbaniste et rédacteur chez Ballast - Damien Najean, architecte - Etienne Pageault, designeur
- Thierry Paquot, philosophe - Julien Perraud, architecte - Alessandro Pignocchi, auteur de BD - Geneviève Pruvost, sociologue
- Timothée Raison, architecte et charpentier - Mattia Paco Rizzi, architecte et artist - Mathias Rollot, architecte
- Isabelle Stengers, philosophe - Armelle Tardiveau, architecte - Céline Tcherkassky, architecte ICI
- Sezin Topçu, historien des sciences - Jean-Louis Tornatore, socio-anthropologue - Margaux Vigne, paysagiste
- Jean-Louis Violeau, sociologue

- Collectif Etc, constructeurs et architectes - Les saprophytes, collectif de paysagistes et d’architectes - Atelier Fil, architectes
- Collectif mit, architectes - Vacance Collective, collectif de constructeurs et d’architectes - Quatorze, collectif d'architectes
- Collectif Formes Vives, graphiste - Champ Libre, coopérative à finalité sociale

 Contacts : defendre.habiter@gmail.com - Baptiste Martin / 06.74.56.09.95 Les invités de Médiapart



Non aux expulsions :

 

Ça se précise : on nous a transmis une info qui parle d’une intervention de 6h à 8h lundi matin, où il serait question de faire intervenir des entreprises pour la destruction de logements.
Sur zone, on a plusieurs infos qui nous disent que les flics s’aventurent de plus en plus loin : le PSIG et le CNAMO (Cellule Nationale de la Mobilité, spécialistes en personnes en hauteurs et "obstacles complexes") ont été vus en train de prendre des photos à l’entrée du champ de la Discorde. Ce matin, des flics ont été vus au carrefour de St Yves. Au moins une voiture banalisée (petite peugeot type 308, noire) se balade avec des flics dedans.
Soyons vigilant.es et préparons-nous pour lundi !
Rappel : AG exceptionnelle 20h30 ce soir à la Wardine, préparation expulsions

Samedi 7 avril

Alerte Expulsions :

 

L’opération d’expulsions de la ZAD se précise pour lundi ou mardi matin. Des rumeurs parlent de l’expulsions d’une quarantaine d’ habitats ! plusieurs personnes disent avoir vu des chars militaires dans notre direction et des engins blindés dans les environs.
Nous appelons toutes celles et ceux qui le peuvent à nous soutenir et nous rejoindre dès que possible.
A lire :
Précisions en vue d’un démarrage des expulsions sur la zad

La réponse mensongère et d’ultra mauvaise foi de la préfète quand à des procédures juridiques pour expulser des lieux de la ZAD :
Référés sur les procédures expulsions - la préfecture dévoile ses cartes


Notre-Dame-des-Landes : 

le kit de Reporterre pour comprendre où on en est


Une intervention policière massive pourrait se produire dès lundi contre la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Elle fait suite à l’abandon en janvier du projet d’aéroport, et aux tentatives de proposer un nouvel avenir pour ces terres de zone humide. Reporterre détaille les enjeux et tout ce qui sest passé depuis trois mois.



Après avoir annoncé l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 17 janvier 2018, le Premier ministre, Édouard Philippe, a déclaré que les habitants « illégaux » de la Zad de Notre-Dame-des-Landes devraient quitter les lieux avant le printemps. Alors que l’échéance est là, Reporterre vous propose un point sur :

. les menaces d’expulsion,
.
l’avenir des terres agricoles de la Zad,
.
les rebondissements des derniers mois.

LA MENACE DE L’EXPULSION

Le 8 mars, la préfète de la région Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique, Nicole Klein, a confirmé que les expulsions auraient lieu le 31 mars. Dans une tribune publiée sur Reporterre, un collectif d’avocats a contesté la légalité d’une telle opération, aux motifs que la Zad ne constituait pas un trouble à l’ordre public et qu’aucune expulsion ne pouvait avoir lieu sans décision de justice et ordonnance :
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement, signalait déjà le caractère illégal d’expulsions sans décision de justice ni ordonnances sur requête, dans une interview publiée sur Reporterre, le 31 janvier 2018 :
De leur côté, les habitants de la Zad ont manifesté à de nombreuses reprises leur volonté de rester sur la Zad et d’y poursuivre leurs multiples activités et expérimentations agricoles, sociales, politiques et culturelles, comme en témoignent leurs tribunes que nous avons publiées :



    QUE VONT DEVENIR LES TERRES AGRICOLES DE LA ZAD ?


Après l’abandon du projet d’aéroport se pose la question de l’avenir des 1.650 hectares de terres de la Zad, dont 550 hectares sont exploités en fermage, 450 hectares par des agriculteurs « résistants » et 250 hectares gérés collectivement par le collectif Sème ta Zad, sans oublier 400 hectares de haies, bois et routes.

Deux visions s’affrontent : d’un côté, la Chambre d’agriculture et le syndicat agricole majoritaire (la FNSEA) plaident pour un retour à la normale ; de l’autre, associations et zadistes revendiquent ensemble une gestion collective et la place pour des expérimentations agricoles.
Pour l’instant, si elle a refusé de confier la gestion des terres à la Chambre d’agriculture, la préfète de la région Pays de la Loire Nicole Klein a dit que l’État excluait la possibilité de rester propriétaire des terres et donc d’en déléguer la gestion à une entité telle que l’association :
La première réunion du comité de pilotage sur l’avenir des terres agricoles de la Zad, animée par la préfète de la région Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique, Nicole Klein, a eu lieu lundi 19 mars à la préfecture de Loire-Atlantique. En parallèle de cette réunion avait lieu un rassemblement devant la préfecture, à l’appel d’une partie du mouvement des opposants à l’aéroport (essentiellement des paysans du collectif Copain 44 et des habitants de la Zad) déterminés à mettre la pression sur des négociations où les habitants de la Zad n’ont pas été invités. La prochaine réunion devrait avoir lieu au mois de juin :
La question est cruciale pour tous et notamment certains agriculteurs qui ont déménagé leur activité sur la Zad, comme Virginie Philippe et Xavier Richard, paysans-herboristes auparavant installés en Ille-et-Vilaine :
Dans une interview publiée par Reporterre le 5 janvier 2018, l’eurodéputé écologiste José Bové préconisait un bail emphytéotique de longue durée entre l’État et les habitants de la Zad pour que ces derniers puissent cultiver collectivement les terres. C’est la solution qui a été mise en place en 1981 au Larzac, après l’abandon du projet d’extension d’un camp militaire :

    CHRONOLOGIE DES REBONDISSEMENTS 

    DEPUIS L’ABANDON DU PROJET D’AÉROPORT


Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes le 17 janvier 2018, à l’Élysée à l’issue du Conseil des ministres. Il a précisé que l’aéroport actuel de Nantes Atlantique serait agrandi, que les habitants « illégaux » de la Zad de Notre-Dame-des-Landes devront quitter les lieux avant le printemps et que le site conservera une vocation agricole.

Les composantes de la lutte anti-aéroport ont publié quelques heures après un communiqué commun réclamant le recouvrement de leurs terres pour les paysans et habitants expropriés et « la prise en charge à long terme des terres de la Zad par le mouvement dans toute sa diversité ». Elles se sont engagées à rouvrir la route D281, dite « route des chicanes », fermée à la circulation depuis 2013 :
La « route des chicanes » a effectivement été nettoyée le 22 janvier 2018, comme l’ont raconté Françoise Verchère et Pascale Chiron à Reporterre :
L’abandon du projet d’aéroport a été officiellement fêté le 10 février 2018. Reporterre y était et a réalisé un reportage vidéo de la journée :




https://reporterre.net/Sur-la-Zad-de-Notre-Dame-des-Landes-se-vit-la-cosmologie-du-futur





Non aux expulsions :

 

Plusieurs comités réunis en ce moment sur la zad ont écrit ce texte qui invite à se mobiliser, de plein de manières différentes, dès maintenant et dans les jours à venir, pour lutter contre les expulsions et arracher d’autres victoires. A LIRE ICI

Sur la Zad, une tour de bois est édifiée au Lama fâché





Des habitants de la maison dite du Lama faché, sur la D 281, qui traverse l’est de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, et d’autres personnes, ont construit samedi 7 avril une tour de bois le long de cette route. Ils indiquent avoir besoin « de matos et de bras pour terminer d’ici lundi matin ».


D 281, ex « route des chicanes », vue depuis la tour



    Source et photos : Alessandro Pignocchi pour Reporterre



Non aux expulsions : 

 

ALERTE EXPULSIONS IMMINENTES




C’est un peu difficile de retransmettre tous les mouvements de flics dans la région, parce qu’il y en a vraiment beaucoup. Plus de 70 véhicules ont été signalés au tel d’urgence comme convergeant vers la ZAD, et parmi eux : des chars de la gendarmerie (VBRG = véhicules blindés à roues de la Gendarmerie) dotés d’un blindage‎ pare-balles, d’une mitrailleuse et de lance-grenades. 
 
Des centaines de gendarmes et de policiers se massent depuis plusieurs jours, partout en Loire-Atlantique. On parle de 2500 militaires, et de plusieurs compagnies de CRS à Rennes et Nantes dans les jours qui viennent.

Il y a des entreprises qui ont été contactées pour être présentes pour la destruction d’habitats lundi matin. Il aurait aussi été conseillé à une journaliste de se rendre sur zone avant demain matin, sans quoi elle ne pourrait peut-être pas rentrer.

Aussi, dans les messages que l’on reçoit sur le téléphone d’urgence, il y a des flics qui cherchent à nous mettre la pression plus directement. Un appel aujourd’hui : "On arrive lundi, vous avez intérêt à apprendre la danse des schtrumpfs parce que ça va être tout bleu ! on vient vous enc**** lundi !!". Le genre d’appel qui rappelle bien pourquoi on lutte contre une police homophobe, sexiste, et bien souvent raciste. Merci pour la piqure, on s’en souviendra !

ALORS RAMÈNE TES BOTTES ET TES POTES, IL EST TEMPS DE DEFENDRE LA ZAD !!!

Rappel, pour transmettre des informations à la zad, le téléphone d’urgence : 06 43 92 07 01

Dimanche 8 avril




Infotraflic :
Controles (de papier au moins) au niveau du super u d’Héric. Prévenez-nous en cas de contrôles plus poussés, et pensez autant que possible à demander les papiers qui doivent autoriser les fouilles de véhicules par exemple (réquisition).

Sinon dans la revue de presse du matin, on apprend qu’edouard philippe a des boutons de manchette où il est inscrit "keep calm and stay positive". Sans dec’, c’est vraiment palpitant la vie princière non ? Le prince dit aussi ne pas "voir une convergence entre des militants d’extrême gauche [...] et les soignants dans les hopitaux. [...] entre ceux opposés à la réforme ferroviaire et les salariés d’air france [...]".

On lui montre ?!

Non aux expulsions :


Des nouvelles :
 
des journalistes automédia sans carte de presse commencent à se faire refouler à l’entrée de la zad (côté bois rignoux). Il y a un risque assez grand que la presse soit empêchée le plus possible de rentrer sur zone, histoire que les flics puissent faire leur petite affaire "à huis clos" avec leur propre service presse (comme à Bure). Il est donc très important qu’il y ait d’autres images qui puissent être montrées que celles qui sortent de "gendarmerie presse".

 l’accueil s’organise (un récap est bientôt à venir). A Bellevue : accueil illimité dans la limite du raisonnable. Autonomie conseillée. Autogestion conseillée. Priorité aux expulsé.es. Prendre contact avec les habitant.es du lieu. Seuls les journalistes camarades et automedia seront admis pendant les expulsions, merci de respecter ça.

 il y a des contrôles de papiers à quelques endroits autour de la zad (mais ça bouge beaucoup). Merci de prévenir le téléphone d’urgence si vous en subissez un, et de dire autant que possible précisément comment s’est déroulé le contrôle (qu’est-ce que les flics demandent ? papiers/fouille ; à quelle heure et quel endroit exact ; combien de flics présents ; ambiance du contrôle...)

Soyons vigilant.es !!


Alerte Expulsions :



A LAS BARRICADAS !!


Des barricades ont poussées au Nord et au Sud de la D281, alors on invite plein de gens à venir les protéger avec nous, et à ramener du ravitaillement pour les copines-copains qui tiennent sur place ! Bouffe, musique, chocolat, détermination et paillettes TRÈS TRÈS BIENVENUES !!

Aussi, on commence à recevoir tout plein de messages de soutien depuis l’extérieur, et ça fait sacrément chaud au coeur ! Merci de nous soutenir, même quand vous ne pouvez pas être là, et si vous avez envie de passer aux rassemblements organisés près de chez vous, la liste est [] !


Et allez, la "petite" blague du soir, lu dans le figaro : "L’idée est d’intervenir en nombre pour éviter les incidents et maîtriser en douceur les fauteurs de troubles avant qu’ils ne passent à l’action" = les incidents de qui ? Et qui sont les "fauteurs de troubles" ? C’est à se demander... c’est dans leurs rangs qu’il y a des assassinats, pas dans les nôtres !!!

Infotraflic :

 Gros convois d’une quinzaine de véhicules (chacun) de crs repérés : - un a Trignac - un à Ancenis - un au Leclerc océane de Rezé

Sinon, à toutes fins utiles........ :

Hôtels du coin où on peut trouver des keufs qui font dodo (ou qui essaient)(ce serait vraiment vraiment balo qu’ils y arrivent pas parce que des gens auraient décidé de faire un concert de casseroles sous leurs fenêtres... oh oui ce serait balo !) :


 Westhotel, La Chapelle s/ Erdre, au moins 4 camions de CRS (mais sans doute plus)
 holiday inn de Chateaubriand, gros escadron
 holiday inn rd723 route de Ste Luce, au moins 10 fourgons de GM
 potentiellement à l’hôtel 1ere classe de St Sébastien sur Loire
 hôtel golden tulip et hôtel 2 cap ouest à Carquefou


Sinon certains soirs ils mangent au relais d’Alsace à St Herblain le long de la quatre voies...




* 13 camions de crs remontent de la Bretonnière (Vigneux) vers les Ardillières 17h45.

* contrôles entre Blain et Fay, avec photographies des papiers du conducteur et du véhicule

* une info depuis EDF nous informe qu’une directive leur a demandé de se tenir prêts à couper l’électricité sur zone.

* des contrôles sont signalés au bourg de la Paquelais, à Héric, et St Etienne de Montluc devant l’école du gaz

* 9 fourgons de CRS aperçus sur l’A11 au niveau de l’aire de Parcé sur Sarthe, immatriculés 57, direction Nantes, à 16h45


Alerte Expulsions :

 


A faire tourner très largement :

URGENCE ZAD : Peu après 15h, plus de 80 véhicules ont été signalés s’approchant de la zad, GM et CRS confondus. Des bâchés ont aussi été vus. Ce dimanche ça controle et commence à bloquer sur les routes d’accès mais vous pouvez passer par les chemins.

Les expulsions sur la Zad constitueraient une « voie de fait »


En mars, de nombreux avocats ont écrit au Premier ministre en soulignant que toute expulsion devait se faire en respectant des formes légales et selon une procédure contradictoire. Cette lettre n’a pas reçu de réponse.

Alors que le gouvernement veut procéder à des expulsions sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes dès le 9 avril, les avocats ont de nouveau écrit au chef du gouvernement.

Ils observent que les habitants de la Zad « se sont expressément fait connaître auprès de la préfecture, d’AGO-Vinci et des tribunaux d’instance de Nantes et de Saint-Nazaire, et ce dès 2013, par l’envoi de courriers recommandés avec accusé de réception. Il est donc on ne peut plus mensonger et expéditif d’affirmer que les habitants ne seraient pas identifiables pour les priver de procédure contradictoire et procéder à leur expulsion.

En notre qualité de conseil des habitants, nous entendons déférer aux tribunaux compétents pour voie de fait les expulsions qui auront été irrégulièrement menées.

Nous réitérons donc notre demande tendant à la communication des décisions de justice afférentes, ainsi que des commandements de quitter les lieux, sur lesquels la procédure entendrait s’appuyer afin de garantir aux occupants leur droit au recours. »

Le terme de « voie de fait » désigne en droit administratif une mesure ou une action gravement illégale de l’administration, qui porte une atteinte grave à une liberté individuelle.




Infos du 9 au 15 avril





Lundi 9 avril 

EXPULSIONS : J 1 -

 8 lieux de vie collectifs détruits : planchettes, planchouette, lama fâché, noue non plu, youpiyoupi, phare ouest, chèvrerie, 100 noms...


03h22min : ALERTE ALERTE ! Les flics sont arrivés sur la D281, par les Ardillières et par le Bois Rignoux. Ils ont détruit les barricades érigées dans la nuit par les tracteurs et sont actuellement au niveau des Planchettes et des 100 Noms.



03h30min : Les flics sont arrivés au niveau de Lama Fâché. Une barricade a été enflammée pour gêner leur progression.




03h34min : La barricade devant la tour de Lama fâché a commencé à brûler. Les flics font des sommations et sont rentrés dans le champ par la route des Fosses Noires. Ils sont tout autour de la cabane de Lama Fâché. Des camarades sont dans la tour.


Par ailleurs il y a 70 camions de flics à Vigneux, proche des entrées de la zad.



03h41min : Les flics sont en train de se déployer sur toute la D281. Il y aurait déjà eu des arrestations. Les flics gazent à Lama Fâché




03h54min : Les flics ont avancé d’une quinzaine de mètres sur la route des Fosses Noires en direction de l’ouest. Ils sont aussi au niveau de la Mancelière Richard




04h02min : Les flics progressent sur la route des Fosses Noires depuis Lama Fâché, ils sont au niveau des vraies rouges. Les flics gazent. Ils sont en train également de remonter par la Mancelière Richard en direction de la Grée. Ils sont au niveau du croisement de la Chèvrerie.




04h12min : Correction : En fait, il n’y a pas de flics à la Mancelière Richard.




04h19min : Les journalistes sont bloqués par les flics à l’entrée de la D281. Un tank de la gendarmerie remonte la route des Fosses Noires depuis Lama Fâché.




04h24min : Finalement, le tank de la gendarmerie revient sur la D281.

Une quinzaine de tracteurs se sont positionnés le long de la route des Fosses noires.


04h38min : Les GM sont en train de remonter le chemin depuis Bison fûté jusque la Chèvrerie. Les flics sont déployés au moins de Bison fûté aux Planchettes (environ une quarantaine de camion visibles) + 2 véhicules blindés et des camions Bâchés. On a eu des nouvelles des potes qui sont encerclés dans la tour, i-elles vont bien. Il y avait eu un départ de feu à Lama Faché que les flics ont éteint. Au moins x camions bâchés sont en train de remonter la route des Fosses Noires depuis Lama Faché. Les flics sont également autour de Youpi Youpi




04h52min : Une grille anti-émeute est placée sur la route des Fosses Noires au niveau de Youpi Youpi




04h54min : Les flics sont également au nord du Limimbout. La barricade sur place a été enflammée. Par ailleurs, les flics ne sont plus sur le chemin de Bison à la Chèvrerie.




05h07min : Les flics sont partis de la barricade du Limimbout. 9 camions bâchés sont garés en marche arrière sur la route des Fosses et 9 autres sont sur la D281.




05h13min : La D81 est barricadée après le carrefour de la Saulce en direction de la Rolandière.




05h22min : Il y a des flics qui sont sur la parcelle au nord de la route des Fosses Noires, à l’est des vraies rouges.




05h30min : Une arrestation signalée et un blessé.




05h40min : Des affrontements ont lieu aux alentours de la route. Les flics ne progressent plus, on imagine qu’ils attendent 6 heures, heure légale, pour entamer les expulsions avec huissier.




05h45min : "Les personnes désireuses de recueillir des infos, conseils, etc, durant la triste opération policière en cours, peuvent se rendre notamment au local de l’ACIPA dans le bourg de Notre-Dame-des-Landes (à côté de la mairie).


Le local sera ouvert à partir de 9h30 ce lundi 9 avril (à définir pour les jours suivants). - L’ACIPA"

05h49min : Une dizaine de fourgons supplémentaires se dirigent vers la zone depuis la route de Fay de Bretagne. Les keufs disent qu’ils vont s’arrêter aux carrefour des Ardillères pour l’instant, enfin bon parole de keufs.


05h55min : Et bien étonnament, les flics n’ont pas tenu leur parole ! Les 10 camions postés aux Ardillères avancent sur la D281 vers le sud avec un engin sur remorque type tractopelle.


06h01min : On signale 8 nouveaux fourgons, dont 4 bâchés, un deuxième tractopelle, qui descendent la D281 vers le sud depuis les Ardillères.




06h08min : Un porte char avec un tractopelle dessus, deux motos et deux camions sur la route de Temple à Fay, en direction de Fay. C’est donc au moins le 3ème tractopelle.




06h13min : Tweet de Gérard Collomb, sinistre de l’intérieur : "Ce matin, à partir de 6h, la @Gendarmerie débutera une opération d’expulsion des occupants illégaux des terrains de Notre-Dame-des-Landes. Conformément aux annonces du Premier ministre le 17 janvier, il s’agit de mettre fin à la zone de non droit."




06h21min : Le gros tractopelle vu précédemment sur la D15 vient d’être déchargé aux Ardillières.




06h36min : Les flics ont signalé à des journalistes qu’ils ne les laisseraient pas entrer "dans leur dispositif" pour prendre des images. Belle façon de contrôler l’info en étant la seule source de vidéos et photos !




06h39min : Les flics arrivent à la Saulce par Vigneux. Ils font des sommations.


06h50min : Correction. Il n’y a pas de flics à la Saulce, c’étaient des journalistes... Souvent les journalistes font le travail des flics, du coup des potes ont confondu.




07h43min : Les flics sont désormais dans l’est de la zad, autour du Far West et de la tour. Des GM, véhicules blindés et engins de TP dont les logos d’entreprise sont masqués ont été vus en provenance de Fay de Bretagne.




07h48min : Gérard Collomb annonce que 40 lieux ce qui représente 100 personnes sont à expulser. Il annonce que les flics resteront sur zone "tant qu’il sera nécessaire [...] pour qu’il n’y ait pas de nouvelle occupation". Grand seigneur, il ajoute : "Nous allons détruire ces édifices mais nous allons proposer un relogement à chacun, il n’y aura pas de gens à la rue". Par ailleurs, un convoi arrive de Fay avec des camions type déménagement, un tractopelle, des motards...




08h21min : Les flics sont au carrefour de la Fresnelière et se déploieraient dans les 3 directions : la Paquelais, Vigneux et la Grée Ils sont également sur le chemin de la Friche en direction de la D81 Ils sont également positionnés dans le champ entre la route et les 100 noms.


08h47min : Pour le moment, 77 rassemblements sont annoncés en solidarité avec la ZAD. Merci pour le soutien. Résistance !!




09h02min : La bleusaille en pagaille sur la ZAD, c’est parti pour durer. Selon le premier sinistre Collomb : "nous maintiendrons, tant qu’il sera nécessaire, des forces de l’ordre pour qu’il n’y ait pas de nouvelle occupation"... Ça promet…




09h33min : La préfète Nicole Klein tiendra une conférence de presse à 11h30 à la mairie de Notre dame des landes avec le maire Jean-Paul Naud... A bon entendeur....




09h58min : Radio klaxon galérait ce matin. Des camarades d’Indymedia Grenoble ont créé un relai, big up à elles et eux. Vous pouvez donc retrouver notre radio pirate ici : http://radio.grenoble.indymedia.org/




10h07min : Trois personnes ont été sorties de la Tour du Port, on ne sait pas si elles ont été arrêtées. Deux pelleteuses et un camion benne partent de près des 100 Noms (où ils n’ont rien fait) en direction du Nord.




10h17min : Une des pelleteuse a été descendue de son plateau au niveau de Lama.




10h43min : Les Planchettes (côté ouest de la D281) et les Planchouettes (côté est) ont été démolies. Jessy James a également été détruite ce matin.




10h51min : Lama est en cours de destruction.




11h29min : Les flics sont au niveau de l’entrée du chemin des 100 Noms, les 100 Noms ont demandé à voir l’huissier et les ordonnances d’expulsion. Celles-ci sont entre les mains de la préfète (et non sur place) mais ils ont néanmoins ordonné aux habitant-e-s de quitter les lieux en leur disant qu’ils allaient intervenir.




11h21min : 50 personnes occupent en ce moment même la mairie de Forcalquier en soutien. Bravo à elles et eux ! Voir ici le communiqué du Comité ZAD 04.





11h31min : Un véhicule d’intervention de la gendarmerie, à chenilles, a été attaqué et brulé.




11h54min : Aux Cent Noms, les flics laissent 5 minutes aux personnes pour partir. Ils n’ont pas l’ordonnance, prétendent que c’est la préfète qui la détient. Il y des gendarmes tout autour, les copin.e.s sont sur leur toit.




11h56min : Une quinzaine de bleus avance à l’est, vers la Chèvrerie




12h03min : Vous êtes nombreus.e.s à suivre les actualités de la lutte en streaming sur Radio Klaxon, si le site est saturé des camarades ont mis en place des relais stream sur https://streaming.parleur.net/ et sur indymedia grenoble. Merci à elles et eux !




12h09min : Cent Noms : des véhicules de gendarmes encerclent la maison, des copin.e.s ont fait une chaine humaine autour pour la protéger. Les flics ont lancé les premières sommations.




12h12min : NOE BERNARD : 2 personnes sont bloquées sur place avec 4 boucs. On a des solutions pour les héberger mais pas pour les déplacer. Besoin d’un grand véhicule, si vous en avez un contacter le no d’urgence qui transmettra. Merci !




12h16min : MEDIC : demande de soutien, l’équipe médic a besoin de liminent oléo calcaire (ce qu’on tartine sur le cul des gosses, ça se trouve partout) et lingettes bébés en paquets individuels. Et de chocolat ;) A déposer aux Fosses Noires.

 


...suite de la journée après les articles de Médiapart et Reporterre



L’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a commencé




La gendarmerie nationale a entamé lundi l’opération visant à évacuer une partie de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. 



Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), envoyé spécial.-  La gendarmerie nationale a entamé lundi, vers 3 h 15, l'opération visant à évacuer une partie de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Une personne a été blessée par les forces de l'ordre et évacuée, a constaté Mediapart.



Une barrière anti-émeutes coupe la route et la police fait face aux zadistes sur un champ à côté. © Christophe Gueugneau 
 
Les entrées de la route départementale 281, dite « route des chicanes », ont été barrées dès 3 h 30 par des gendarmes, qui empêchaient d'accéder à la ZAD. Ils ont « procédé dans la nuit à une mission de maintien de l'ordre sur la route départementale 281, où les occupants illégaux ont installé et incendié des barricades », a précisé le ministère de l’intérieur dans un communiqué. De source proche des forces de police, on souligne que la gendarmerie a aussi voulu empêcher l'arrivée éventuelle de renforts, que les zadistes avaient appelé à converger vers la ZAD « dès 4 heures du matin » ce lundi.

Route des Fosses, perpendiculaire à la D281, les gendarmes progressaient lundi vers 8 heures et des barricades étaient en feu, a constaté Mediapart. 

« Nous essayons de venir avec des huissiers, nous faisons des sommations légales et donc si les gens quittent leur domicile, ils sont libres d'aller ailleurs et de vaquer à leurs occupations. Ce ne sont pas des arrestations que nous faisons », a assuré au micro de la matinale d'Europe 1 Gérard Collomb, le ministre de l’intérieur. « Nous espérons que les choses se passeront du mieux possible », ajoute-t-il.

Quelque 2 500 gendarmes et policiers, dont 25 escadrons de gendarmerie mobile, ont été mobilisés pour cette opération dont le Premier ministre, Édouard Philippe, avait répété dimanche qu'elle interviendrait « dans les jours prochains ».

Dès la semaine dernière, patrouilles roulantes et survols d’hélicoptères, policiers surpris à photographier des habitats dans la forêt, officiers de police judiciaire prêts en cas de gardes à vue, salles réservées pour d’éventuelles comparutions immédiates, avaient mis la pression (lire notre reportage).

« Les terrains doivent retrouver leur vocation agricole, a expliqué le chef du gouvernement au Parisien Dimanche. Les occupants illégaux qui avaient un projet agricole ont été invités à se manifester, à s’insérer dans les procédures normales. Ceux qui se placent dans ce cadre auront leur place dans le respect des procédures légales. »


Près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport, aucun zadiste n'a accepté la proposition de la préfecture de déposer de dossier agricole individuel, préférant une solution collective comparable à celle qui avait été mise en œuvre en 1984 sur le plateau du Larzac après l'abandon du projet d'extension du camp militaire.


Leurs avocats ont fait savoir qu'ils allaient « introduire des recours pour faire constater l'illégalité des expulsions et condamner l'État pour voie de fait ».

Deux manifestations de soutien à la ZAD sont par ailleurs prévues lundi après-midi à 18 heures dans les centres-villes de Nantes et de Rennes.


Christophe Gueugneau et Jade LindgaardMédiapart (avec Reuters)


L’intervention militaire sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes a commencé


Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage


10h42Conférence de presse des habitants à La Rolandière. Elle est tenue conjointement par des habitants et des représentants de l’Acipa, de Copain 44 (les paysans), les Naturalistes en lutte et la Coordination. Tous se disent « très en colère », soulignant la contradiction incompréhensible entre la « volonté d’éradication de la Zad » par 2.500 gendarmes et les déclarations de la préfète parlant d’apaisement et de laisser du temps au processus. La Coordination met aussi en cause la « concertation », à laquelle ils ont participé activement, menant un « gros travail qui semblait constructif et qui amène une grosse déception ». Les habitants observent aussi qu’on parlait « d’expulsions ciblées » alors qu’en fait 40 lieux de vie sont visés. Ils indiquent qu’ils n’ont pas d’informations sur les lieux qui auraient pu être détruits. Mais la maison Jessy James, sur la D281, a subi une expulsion. Il y a par ailleurs eu un blessé.


10h25 - Témoignage d’un habitant : « Je suis à la Grée, on a évacué tout le matériel de l’atelier rap et les instruments de musique qui craignaient. Il y a des barricades tout autour. Les gendarmes sont à environ 50 mètres d’ici et ne bougent pas. Tout le monde s’observe mutuellement. Les tractopelles arrivent. Ils vont commencer à détruire les cabanes qui sont si mignonnes, notamment à l’Est de la “route des chicanes”, qui est l’endroit le plus joli du monde, une sorte de pays de Peter Pan. On avait mis le réveil à 4 heures du matin. Finalement, on m’a réveillé à 3h30, les gendarmes étaient déjà là depuis 3 heures du matin. Une partie de notre travail de la matinée était de garder les barrages filtrants. Il y a des chicanes, mais on veut que les gens qui vont travailler puissent passer. La plupart nous ont demandé gentiment s’ils pouvaient passer et nous ont dit qu’ils nous soutenaient. Autour de nous, il y a des des reinettes, des rossignols, des coucous et beaucoup d’hirondelles. Parmi les soutiens venus en renfort, il y a beaucoup de retraités, c’est assez mignon ! Et aussi une quinzaine ou une vingtaine de tracteurs. »

10h14 : Le phare de La Rolandière n’a pas pu éclairer cette nuit comme prévu. Le réseau électrique a été saboté par une main inconnue il y a deux jours.

10h10 : L’hélicoptère est en vol stationnaire sous le plafond des nuages. Radio Klaxon diffuse du rap qui exprime des sentiments de défiance à l’égard de la police.



09h58 : Au fait, si on parlait de l’essentiel, dans ce monde de brutes ? C’est quoi la Zad ? Réponse en image :



09h40 : L’hélicoptère de la gendarmerie arrive pour survoler la zone.

09h03 : Le camion-grille des gendarmes avance sur la route des Fosses noires. Il est à cent mètres de cette maison.


08h59 : Les Fosses noires et les jardins des Vraies rouges sont noyés sous les gaz lacrymogènes. Les gendarmes mobiles tiennent la route, mais se font harceler par-dessus les haies denses, dans la brume du bocage.




08h40 : Une vingtaine de tracteurs de paysans, garés aux Fosses noires, à cent mètres du cordon de gendarmes, reculent pour ne pas se trouver noyés sous les gaz lacrymogènes.



08h24 : Les médics distribuent du serum physiologique au bord d’un champ face aux Rouges et Noires, où est servi du café chaud et où des grenades lacrymogènes tombent une minute après. Les manifestants hurlent : « Sortez de mon champ », mais ce que l’on entend surtout, c’est : « Première sommation, dernière sommation, on va faire usage de la force 



08h11 : Par les routes et les bois, les gendarmes mobiles repoussent les gens vers les fosses noires, tandis qu’une gradée répète en boucle en hurlant : « Première sommation, on va faire usage de la force » .

08h10 : Il reste l’ironie. Aux Cent noms, on avertit des terribles dangers qui règnent sur la Zad : « Attention aux moutons méchants ».



08h06 : Au milieu des fumigènes orange et de quelques fusées, les gendarmes gardent le carrefour, enlèvent les pneus et récupèrent des bidons d’essence.

07h55 : Charge de gendarmes par la route et par les bois.

07h54 : Barricade en flammes. Pétards explosant dans les pieds des gendarmes mobiles groupés sur le chemin menant de la D 281 au carrefour de la Saulce. Les habitants quittent préventivement leurs cabanes avec leurs affaires.




07h48 : Une avancée de gendarmes se produit dans la direction des Fosses noires.

07h40 : les gendarmes sont concentrés aux alentours de la D 281. À l’intérieur de la zone, tout est pour l’instant calme.



07h25 : À 50 m des dizaines de gendarmes, des zadistes attendent.


07h20 : Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, sur Europe 1 : « Qu’une fois pour toutes, on en finisse avec cette opération qui a commencé il y a une quarantaine d’années. (...) Nous maintiendrons des forces de l’ordre pour qu’il n’y ait pas de nouvelle occupation. (...) L’autorité doit régner partout, et la loi doit être respectée partout. »



07h15 : l’aube se lève. Radio Klaxon a annoncé que la cabane du Lama fâché avait brûlé.



07h10 : près du carrefour de la Saulce, assez loin des affrontements, les rainettes chantent un peu partout, dans les mares et les fossés. Hier, un rossignol est arrivé près du Lama fâché, on a entendu son chant. C’est le premier arrivé, les rossignols sont des oiseaux migrateurs.



06h45 : Des habitants ont mené un rapide assaut d’un camion-grille. Panique des gendarmes qui ont reculé de quelques mètres, les habitants ont une prise : un bouclier et deux matraques lâchées dans le recul par les gendarmes ;




06h41 : Ce qui peut se passer sur la route D 281 est invisible, parce qu’inaccessible. Les journalistes sont refoulés. De l’autre côté de la route, on voit une ligne statique de gendarmes mobiles placés dans les champs, ils bloquent les routes accédant à la D 281.



06h19 : Selon France Inter, la gendarmerie assure que la situation « est contenue » et qu’il n’y a pas de blessé pour le moment. Elle prévient en revanche que les opérations d’expulsion pourraient durer « plusieurs jours ».



06h02 : Les informations circulent via les talkies-walkies. Dernier message : un tractopelle arrive, venant des Ardillères, il est escorté par dix fourgons.



05h39 : Une gradée des gendarmes répète toutes les dix minutes : « On va faire usage de la force » et balance des grenades lacrymogènes face aux chants et aux interpellations : « Allez les gars, on vous paye combien pour faire ça ? ». La nuit est épaisse. Un officier demande à chaque unité s’il y a des blessés dans leurs rangs.



05h13 : Une fusée rouge de sommation a été tirée dès 4h40. Un camion grille de gendarmes se trouve au carrefour du Lama fâché. Face aux manifestants qui crient, quelques lacrymogènes sont lancées. Les phares puissants des camions éclairent la scène.



04h15 : Les gendarmes arrivent très tôt, surprenant les habitants. On en signale aux Vrais rouges



La Zad et la guerre civile mondiale



L’offensive du gouvernement contre la Zad vise à détruire la possibilité de vies alternatives. Et s’inscrit dans une tendance mondiale des classes dirigeantes néo-libérales à imposer un pouvoir fort.


2.500 gendarmes mobiles, des véhicules blindés, des hélicoptères, des camions, des bétaillères... ainsi que quelques centaines de CRS à Nantes et à Rennes, pour couvrir l’arrière... la France sera lundi 9 avril en guerre. Contre qui ? Contre quelques deux cents personnes, vivant dans un paysage de bocage où ils font du pain, de la bière, du maraîchage, et bricolent, discutent, lisent, vont et viennent. L’appareil militaire de la France, qui intervient au Mali, en Syrie, en Irak - sans que le Parlement en débatte, contrairement à ce que prescrit l’article 35 de la Constitution -, s’apprête donc à se déployer sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes.


On sait la logique apparente de cette opération que tout être sensé considérerait comme la manifestation la plus aigüe d’un grand délire : après avoir cédé devant une lutte populaire en abandonnant le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement veut signifier sa force en expulsant des « occupants illégaux ». Il méprise les procédures qui encadrent rigoureusement la procédure d’expulsion, il rejette sans discussion la proposition de gestion collective de terres entretenues depuis dix ans par ces occupants, et il n’a pas le moindre projet concret d’utilisation de cette zone à l’écologie unique et préservée précisément grâce à celles et ceux que MM. Macron, Philippe, Collomb et Hulot veulent chasser.


Ce brillant quatuor pourra ainsi, grâce aux images et aux commentaires complaisamment relayés par les médias de MM. Niel, Drahi, Bolloré, Dassault, Lagardère, Bouygues, et tutti quanti, montrer à l’opinion ce que signifie « l’ordre » et indiquer aux divers mouvements sociaux qui bouillonnent dans le pays ce à quoi ils peuvent s’attendre.

          Ce qu’ont pour mission d’abattre les 2.500 robocops, 

          c’est la possibilité de vivre autrement




Mais ce n’est pas ce seul effet politique que cherchent M. Macron et ses sbires. La disproportion des moyens employés indique que ce que qui se vit à la Zad menace l’ordre néo-libéral dont ils sont les chantres brutaux : la possibilité d’exister autrement, de chercher la coopération plutôt que la compétition, de s’organiser sans hiérarchie entre les êtres, de régler les conflits sans police ni justice, de partager le commun en harmonie avec ce qu’on appelle la nature, de subsister sobrement, de sortir de l’assujettissement de l’argent... Y arrive-t-on sur la Zad ? On ne peut le dire. Mais on essaye vraiment, et de nombreux faits attestent qu’il y a bien là une magnifique alternative, une fenêtre ouverte dans le mur asphyxiant du capitalisme. Ce qu’ont pour mission d’abattre les 2.500 robocops envoyés par le président banquier, c’est la possibilité de vivre autrement.

Il faut aller encore plus loin. Ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes s’inscrit dans une guerre générale menée par l’oligarchie contre les peuples. L’actualité la plus immédiate vient de nous montrer comment le porte-parole des pauvres du Brésil, Lula, a été emprisonné au terme d’une ahurissante procédure, ou comment l’État israélien tue des manifestants et des journalistes dans la bande de Gaza. Ce ne sont que les derniers éclats d’une vague mondiale continue d’autoritarisme de la part des classes dirigeantes. Presque toute l’Amérique latine (Brésil, Chili, Argentine, Pérou, Guatemala,...) est passée sous la coupe de régimes durs qui appliquent la recette néo-libérale. En Chine, le président Xi Jinping a récemment renforcé son pouvoir. En Russie, Poutine règne en étouffant toute opposition. Aux Etats-Unis, Trump poursuit sa politique de dérégulation financière et environnementale sans contre-pouvoir réel. En Egypte, aux Philippines, en Pologne, en Inde, dans des dizaines de pays, on retrouve cette combinaison d’un pouvoir fort, défendant les intérêts de l’oligarchie, et détruisant l’environnement au nom de la croissance. De plus en plus, l’Europe évolue vers ce nouveau modèle d’oligarchie autoritaire. C’est en fait une guerre civile mondiale qui se déroule, une guerre que mènent les classes dirigeantes contre des peuples hébétés par la mondialisation, et contre les fractions qui parviennent encore à s’opposer à la stratégie du choc suivie par les capitalistes.


          80 tonnes de CO2 par an : les vrais criminels


Un chiffre indique l’enjeu de ce qui n’est pas seulement une lutte sociale, mais bien une guerre à propos de l’avenir de l’humanité sur une planète en proie à une crise écologique historique : les membres du groupe des 1 % les plus riches du globe émettent en moyenne chaque année 80 t de CO2, soit neuf fois plus que la moyenne de la population mondiale (6,2 t). Autrement dit, les plus riches sont les plus pollueurs. Et vue la gravité du changement climatique et de ses impacts prévisibles, on peut dire que ces émetteurs de 80 t de CO2 par an sont véritablement des criminels.


Ce que promeuvent les oligarchies, c’est la possibilité de maintenir un système où elles nuisent à l’intérêt général. Car le coeur de l’intérêt général, en ce début du XXIe siècle, est la question écologique, dont l’issue commande les conditions d’existence de l’humanité. Il est presque ironique que leur attaque du moment vise un lieu où précisément on cherche à trouver des voies pour - entre autres - vivre d’une façon qui n’altère pas le climat.


Voilà pourquoi MM. Macron, Philippe, Collomb et Hulot, qui préservent les intérêts des membres des 80 tonnes par an, sont eux aussi criminels, et voilà pourquoi il faut défendre la Zad.



 


13h31min : Notre Solidarité avec vous de Gipuzkoa, Euskal Herria.

13h57min : Les grimpeurs arrivent au 100 noms pour déloger les camarades résistant.e.s sur le toit




14h22min : Une nouvelle cabane, en face des vraies rouges, vient de tomber.




14h27min : SUD RAIL : message de solidarité




14h40min : CENT NOMS : Violente expulsion de la chaîne humaine à la ferme des 100 Noms... ce qui provoque la colère de l’ACIPA




14h51min : Chèvrerie : les flics attaquent la cabane avec des tirs tendus




15h13min : NOUE NON PLUS : la cabane est attaquée actuellement à la pelleteuse. Petit à petit l’Etat détruit nos habitats, espérant gommer nos vies. Il ne fait que renforcer notre rage et notre colère !


15h14min : Expulsions, comment réagir ?

 à 17h sur le camp des cheveux blancs (en face des Fosses noires)
 à 18h ce soir devant la préfecture de Nantes
 à 21h ce soir à la Wardine pour faire le point sur place.


Des précisions à venir pour vous indiquer comment accéder sur la zad malgré la présence policière

15h28min : 13 tracteurs vigilants face aux GM depuis 15 heures sur la D81 aux Ardillères.


16h20min : Le hangar des 100 noms vient d’être détruit. Pour l’instant, aucune autre cabane n’a été touchée.


16h30min : Pour nous rejoindre au camp des cheveux blancs à 17h : Il semble que le mieux soit de se garer sur la d81, au sud du carrefour de la Saulce, puis progresser à pied jusqu’au camp "des cheveux blancs" (en face des fosses noires). Il est donc encore possible de venir par Vigneux de Bretagne


D’après nos infos il y a des flics sur toute la D281 des Ardillères au Bois Rignoux à la Mancelière Richard à la Frenelière et le carrefour de la Saulce est bloqué

17h07min : Une autre bonne nouvelle : un engin de chantier s’est embourbé en voulant détruire une plate-forme dans un arbre ! MUHAHAHAHAHAAH


18h06min :

 

 

Communiqué de bilan d’une journée d’expulsion sur la zad 

et appel général


à se rendre sur place pour stopper l’opération




L’après-midi se finit dans un bocage asphyxié par les gaz lacrymogènes après déjà de longues heures de résistance face à la destruction d’habitats et fermes de la zad. Au moins 9 lieux de vie collectifs ont péri, avec leurs divers habitats particuliers brisés, leurs ateliers en miettes, leurs jardins piétinés : planchettes, planchouette, lama fâché, noue non plu, youpiyoupi, jessie james, phare ouest, chèvrerie, 100 noms...


L’invasion policière a trouvé face à elle diverses formes de résistance  : barricades, barrages de tracteurs, mêlées, personnes se hissant sur les toits, chantant, se tenant dans les bras. Dans les champs, face aux gendarmes mobiles et à leur machines de morts, on trouvait des anciens, des jeunes, des voisins, des paysans, des occupants, des camarades de partout. 6 des soutiens mobilisés sur place ont été blessés et 7 personnes arrêtées. Malgré la disporportion des forces en présence, l’absolue supériorité militaire des gendarmes, un peu de ruse et d’imagination a suffi à mettre deux fois le feu à leurs machines. Le dieu de la boue en a embourbé une autre.


A chaque maison expulsée, brisée par les mâchoires des tractopelles, c’est un pan de la vie ici que l’Etat cherchait à éradiquer, et un pan ferme de colère qui se soulevait en nous. Une colère qui s’est diffusée toute la journée à tous ceux qui scrutaient de plus loin ces événements sans avoir pu encore se rendre sur place. Ils seront désormais de plus en plus nombreux dans les prochains jours si l’opération continue. Ils reviendront en masse pour ne pas laisser sans habitat ceux que l’Etat a cru aujourd’hui expulser du bocage...


La destruction du hangar, des serres et de la bergerie des 100 noms, l’évacuation de ses ânes et de ses moutons a achevé de dévoiler l’hypocrisie absolue de la préfecture, y compris sur sa prétention affichée à conserver les projets agricoles. La préfete en profite pour appuyer sur un chantage abject à propos des autres lieux abritant des projets agricoles : abandonnez la vision collective maintenant ou vous connaitrez le même sort et les mêmes destructions. La maison des vraies rouges, les jardins maîraicher et médicinal du Rouge et Noir, et bien d’autres pourraient bien être en ligne de mire demain. En ce qui concerne cette ferme, un référé pour voie de fait va être déposé par Me Hurriet à l’encontre de la Préfecture. Les habitants des 100 noms s’étaient en effet identifiés auprès d’AGO-VINCI et de la préfecture dès 2013, puis de nouveau en 2016 et en 2018. AGO-VINCI l’ont sciemment ignoré et ont bafoué le droit de la manière la plus grossière en refusant de les laisser accéder malgré tout à une procédure nominative d’expulsion. Aujourd’hui encore, l’huissier qui accompagnait l’expulsion de ce lieu a refusé de les laisser accéder au jugement d’expulsion et de leur donner son nom.


Toute la journée de nombreux soutiens se sont déjà manifestés : communiqués et appels de diverses organisations (Sud Rail, Greenpeace, etc), occupation de la mairie à Forcalquier, rassemblements partout en France.


Demain, l’Etat annonce la poursuite des expulsions et de sa volonté d’éradication de l’expérience de la zad. Il faudra les empêcher, s’enraciner, rester. Nous appelons tous ceux qui peuvent à se rendre sur place dès l’aube pour leur faire obstacle. Nous appelons à des mobilisations et réactions déterminées partout ailleurs en france.


La zad restera !

Sur la ZAD, «on tue l’espoir et on sème la colère» 

 


L’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a été plus massive et plus brutale que beaucoup s’y attendaient lundi. Au moins neuf lieux ont été détruits, dont la ferme collective les Cent Noms, l’un des lieux les plus impliqués dans les projets agricoles de la zone. Cette démolition suscite l’indignation de nombreux paysans et soutiens du mouvement.



C’était le lieu symbolique de l’avenir de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, que l’État dit vouloir encourager : les Cent Noms, collectif installé sur la zone depuis le printemps 2013, s’est fait violemment expulser lundi 9 avril en fin de matinée. Comme en témoignent les images filmées par Mediapart, l’intervention policière a été brutale et sans pitié contre près de 200 manifestant·e·s qui résistaient pacifiquement. Les personnes venues en soutien de la ferme ont subi de nombreux jets de gaz poivre, très douloureux dans les yeux, le nez et la bouche. Elles ont été littéralement poussées hors du champ par les boucliers des gendarmes, qui ont reçu en retour de nombreux projectiles de boue.

L’expulsion des Cent Noms a pris tout le monde de court. L’évacuation partielle de la ZAD était annoncée depuis plusieurs jours, mais uniquement contre les occupant·e·s refusant de rentrer dans le cadre du droit (voir ici notre article à ce sujet). Or les huit habitant·e·s de cette ferme collective faisaient justement partie des personnes prêtes à déposer des projets officiels et à se faire régulariser. Une bergerie, un projet de troupeau-école de moutons, un jardin maraîcher…


Ils souhaitent rester sur la ZAD, y développer des projets agricoles, mais refusent de déposer un projet individuel afin de maintenir le cadre commun et solidaire de la zone, permettant de mutualiser les moyens et les idées, ainsi que d’éviter l’émiettement des terres. C’est au nom de ce refus de la logique individuelle que la préfecture a justifié auprès de Mediapart l’éviction des Cent Noms : « Les expulsions sont faites avec discernement. Aucun projet agricole individuel n’a été déposé aux Cent Noms. »


En fin de journée, Nicole Klein, la préfète de Loire-Atlantique, a déclaré lors d'une seconde conférence de presse que le collectif des Cent Noms n'avait déposé « aucun projet ». L’un des habitant·e·s est pourtant en contact avec la mutuelle agricole MSA pour préparer sa régularisation, comme l'a rappelé Sarah, une habitante, lundi en fin d'après-midi lors d'une conférence de presse. 
Pour Greenpeace : « Expulser et menacer de destruction un lieu de vie comme les Cent Noms où bergerie, potagers et autres projets agricoles fleurissent, illustrent l'absurdité de l'action du gouvernement sur place et de l'incohérence de son discours. »


Expulsion des Cent Noms : https://youtu.be/K-_yiQKy5U0



C’est vers 11 h 30 qu’un huissier casqué de blanc et protégé par des lunettes de chantier s’est présenté à l’entrée des Cent Noms, entouré d’environ 150 gendarmes. Ordre d’expulser les lieux, les habitant·e·s et leurs soutiens ont dix minutes pour partir. « Une ordonnance sur requête a été prise à votre sujet. La réquisition de la force publique a été rendue exécutoire par la préfète. Vous n’avez pas d’autres solutions que de quitter les lieux. » Sous le choc, deux habitants des lieux expliquent à l’huissier qu’ils se sont déclarés comme occupants depuis 2013 et ont à ce titre le droit à une procédure contradictoire d’expulsion. Mais l’huissier ne veut rien entendre. « Je ne suis pas là pour un cours de droit. » Et refuse de présenter les documents de l’ordonnance sur requête. « Aujourd’hui l’ordonnance est entre les mains de madame la préfète et de monsieur le procureur. » Pour Stéphane Vallée, l’un des avocats des habitants, la non-présentation de ces documents n’est pas légale.


Pressé de questions par les habitants : « Et nos bêtes ? Et nos affaires ? Vous allez démolir notre maison ? », l’huissier assure que les services vétérinaires sont prêts à intervenir et qu’un transporteur va se charger du déménagement. Mais assure que « la maison ne sera pas rasée ». Près de quatre heures plus tard, la bergerie et la maison collective des Cent Noms gisaient au sol, détruites par les gendarmes. Le représentant de la loi a donc menti. Mais il avait prévenu : « Très franchement, aujourd’hui, vous n’êtes pas du bon côté du marteau. »


Les yeux rougis après une heure de mêlée collective serrée avec les gendarmes, Marcel Thébaud, paysan historique de la ZAD, sourit tristement : « Les Cent Noms, c’est un lieu moteur que tout le monde reconnaît pour organiser la zone, faciliter les relations entre les composantes , préparer l’avenir avec des activités agricoles, intellectuelles et sociales. C’est un lieu proche de la route D281 qui a eu un rôle de tampon, de modération pour chercher une solution universelle au sein de la ZAD. » Les Cent Noms sont l’un des lieux de la zone à avoir le plus tissé de liens avec les paysan·ne·s historiques, le monde agricole local. « Si on détruit les Cent Noms, on tue l’espoir et on sème la colère. »


L'un des premiers lieux évacués, le Lama fâché, sur la RD281, à proximité des Cent Noms.


Vers 17 heures, lors d'une conférence de presse commune, plusieurs représentants des différentes composantes de la ZAD ont dressé un bilan de la journée : 6 blessés, notamment par des éclats de grenade, 7 arrestations et 8 lieux détruits, sans compter les Cent Noms. Pour Sarah, habitante de cette ferme, les pouvoirs publics « jouent un jeu dangereux et ignoble ». « Notre bergerie est détruite, ils vont détruire notre maison, je ne sais pas quoi dire de plus », ajoute cette habitante, visiblement sous le choc et émue. Intervenant à sa suite, Dominique Lebreton, de la Confédération paysanne et membre de la coordination chargée de mener les négociations avec l’État, estime qu'il y a une « rupture de confiance avec la préfète ». « Les gens de la ZAD sont dans une démarche collective », rappelle-t-il. 

Tout avait commencé très tôt lundi matin. Au milieu de la nuit en fait. Le réveil a été des plus matinal pour les habitant.e.s de la ZAD. Alors qu'ils pensaient l'arrivée des gendarmes programmée pour 6 heures, c'est avant 3 heures du matin que l'opération a été lancée. Immédiatement, des centaines de zadistes se sont précipités vers la RD281, la fameuse route des Chicanes, où les fourgons de gendarmes avaient pris position. S’en est suivi un face-à-face de plusieurs heures.



Affrontements entre gendarmes mobiles et zadistes tôt lundi matin. © CG



À 5 h 53 du matin, Gérard Collomb a annoncé le démarrage de l’opération d’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Plus tard sur Europe 1, le ministre de l'intérieur a voulu, de nouveau, diviser le mouvement : « On sait que dans les zadistes il y a deux parties, une prête à se tourner vers l'avenir, une qui est là pour occuper le terrain et construire une espèce de vie marginale. » « On ne peut pas dire combien de temps va durer cette opération (...). Nous espérons que les choses se passeront du mieux possible. (...) Nous maintiendrons, tant qu'il sera nécessaire, des forces de l'ordre pour qu'il n'y ait pas de nouvelle occupation. J’espère (...) que dans les quelques semaines, l’ordre sera revenu à Notre-Dame-des-Landes », a encore indiqué le ministre.

Au moment où il parle, cela fait plus de quatre heures que les forces de l’ordre ont déboulé sur la zone et plus de deux heures que les lacrymos et quelques grenades assourdissantes pleuvent sur les zadistes et leurs soutiens. Près de 200 personnes se sont rassemblées sur la route des Fosses, un des principaux axes de circulation de la ZAD, pour bloquer l’avancée des gendarmes. Dans la nuit noire, épaissie par le brouillard, on ne voit pas à un mètre devant soi.

Les grenades explosent en étincelles jaune et orange vif dans l’air, et retombent en cloche plus ou moins tendues sur les manifestant.es. Chacun·e s’affaire, une lampe frontale au-dessus des yeux : à écouter le talkie ou la radio qui grésille les dernières infos, à ajuster son masque à gaz ou ses lunettes de plongée, à amonceler des bottes de paille ou des pneus, à préparer un bidon d’essence. Une quinzaine de tracteurs de COPAINS, un collectif de paysan·ne·s défenseurs de la ZAD, s’est garé sur la route pour bloquer les véhicules des policiers.



Lundi peu après 3 heures du matin, face-à-face entre zadistes et gendarmes dans un champ de la ZAD. © CG


« Messieurs et mesdames, écartez-vous, nous allons faire usage de la force ! » Politesse dans les mots, brutalité tranchante dans les gestes. Les yeux piquent et les gorges raclent dans les nuages de produits chimiques. Le jus de citron et le Maalox tournent pour apaiser les brûlures. Une personne blessée dans un champ est évacuée par la police. « Dernière sommation », crie une voix féminine côté gendarmes, avec une régularité de métronome. « Si y en a qui veulent faire grève, c’est maintenant ! », répond un occupant. À 5 h 05, un boudin géant de nuage lacrymo surplombe la route des Fosses et s’étale entre les branches des arbres. Comme un vendeur sur une plage estivale, un homme plaisante : « Masque ? Maalox ? » Un autre : « Qui veut du bicarbonate ? Pas cher ! » Au bout d’une longue perche, un drapeau « ZAD partout » flotte au-dessus des têtes.

Entre deux explosions de lacrymo, un fort bourdonnement. On croirait entendre une ruche d’abeilles en panique, sur cette prairie qui s’étend en bordure de la route occupée par des dizaines de fourgons de gendarmes depuis 3 heures du matin. Mais pas du tout. C’est un drone qui survole les petits groupes traversant les champs et les forêts. Ses deux gros yeux rouges suivent les silhouettes encapuchonnées de très près. Pas plus de 2 mètres de hauteur, décrit une jeune femme, qui en a même pensé qu’il devait être équipé d’un système d’écoute.



Le jour se lève. Les groupes se déplacent et rejoignent des lieux de vie autoconstruits afin de les défendre. Un homme joue L’Internationale à la guimbarde. Vers 11 heures, soit huit heures après le début de l’intervention, la préfète de Loire-Atlantique Nicole Klein annonce que sept squats ont été « démantelés » et que trois sont en cours de l’être. Mais sur place, difficile de savoir. Le bilan final n'était pas connu lundi vers 17 heures, alors que les opérations étaient encore en cours.






Mardi 10 avril EXPULSIONS : J 2 - 5 lieux de vie collectifs détruits 


04h02min : Pour le moment, il y a seulement quelques flics à Lama, sortis de leur véhicules et statiques. Taille du dispositif pas encore vérifiée

04h24min : Des bâchés arrivent à Lama depuis les Planchettes, au moins 6. Un véhicule blindé dans le lot. Soutien demandé !

04h38min : Une copine a été contrôlée au carrefour de Lama Sacré vers 2 h du matin, papiers demandés, demande d’ouvrir le sac. Elle a pu repartir ensuite

04h48min : Les bâchés et le blindé repartent de Lama direction le bois Rignoux.


05h12min : 10 fourgons aux Ardillères, 9 camions de GM à Vigneux, direction Saulce + une voiture, un camion de pompier et un IV4 Du côté de la Noé verte, ils ont vu passer 4 fourgons de gm direction NDDL, Plus 6 autres provenant de la 4 voies toujours direction NDDL

05h46min : Etat actuel du dispositif : A vigneux : 10 bâchés + 20 fourgons + pompiers + IV4+ 2 blindés Ardillères : 10 fourgons Temple : 9 fourgons Pour l’instant c’est plutôt OKLM


05h59min : Une dizaine de camions de GM remontent la D281 depuis la paquelais et se positionnent à Lama Fâché


06h14min : Une cinquantaine de camions partent de Vigneux direction La Paquelais. Ils remontent sur la D281 où ils sont "beaucoup trop pour pouvoir les compter". On signale également des GM à pieds dans le champs de Bison fûté L’hélico est là Une centaine de véhicules de GM arrivent également depuis la paquelais


La bonne nouvelle : Jessy James est encore debout !

06h42min : Barricade en feu du côté des Fosses noires. Ils passent la 2e barricade près de Lama. Ils s’approchent des Vraies rouges.


07h04min : Flics à la Chèvrerie, ils l’ont encerclé et commencé à gazer. Ils avancent aussi vers le sud depuis le chemin de la Noue non plus. On entend plusieurs explosions, ça gaze un peu partout


07h28min : Demande urgente de tracteurs sur la route des Fosses pour aider à évacuer les caravanes.


Un des blindés attaque la barricade en feu au niveau des les Vraies Rouges. Grenades assourdissantes et gaz lacrymogène à foison sur la route des Fosses Noires. Besoin de soutien et appel à monter sur les toits, les drones survolent la route.
Besoin de renfort à la Chèvrerie encerclée par les GM. Besoin d’aide.


07h34min : Besoin de renforts à la Chèvrerie, les flics attaquent et sont vénèrs. Tirs de flashball sans sommation, gaz et grenades de désencerclement. Une arrestation. Ils empêchent les journalistes d’approcher pour empêcher tout scandale, besoin des médias.


Rejoignez-nous en évitant les barrages, par le Nord ou l’Ouest de la zone.

Les keufs ont pris position par petits groupes isolés dans les champs entre les Planchettes et les Sans Chênes.

07h48min : Le QG Médic a été déplacé au Gourbi : tente et caravane.


07h55min : Alerte à la Chèvrerie, le lieu est encerclé par des centaines de flics, les violences continuent et les flics ont un chien. Les keufs sont aussi dans le champ de la Noue Non Plus. Et les Vraies Rouges sont toujours prises d’assaut. Besoin de monde sur les toits, et face aux flics.


Des flics sont déployés sur le chemin de la discorde, entre Pimkie et la Dalle. Lieu où ils n’étaient pas encore allés.



08h06min : "Aux flics qui nous écoutent, c’est pas qu’on aime l’emeute, c’est qu’on vous aime pas du tout"




08h14min : D’Est en ouest, la zad on la conserve ! Des nouvelles de la conserverie de la Noe Verte




08h24min : LA PRUCHE : cette maison au carrefour de la Saulce sert pour préparer café et autres boissons chaudes. Si vous souhaitez aider, n’hésitez pas à y passer !




08h29min : Des messages de soutien arrivent d’un petit peu partout, merci, ça nous donne de la force !! Solidarité avec la zad depuis la Communauté Indigène de San Francisco Xochicuautla dans l’état de Mexico - Soutien de L’Amicale Bruxelles/Notre-Dame-Des-Landes




08h30min : EXPULSIONS EN COURS A LA BOITE NOIRE. Besoins de renfort immédiat par la D42 autant que possible. Les flics sont passés par le chemin du Pimki




08h34min : Toujours deux personnes sur le toit de la Chèvrerie, et des hommes autour seraient en train de faire des tracés au sol pour délimiter la destruction…




08h57min : Les flics ont sorti les matraques aux Vraies Rouges et demandent de reculer, ils vont peut-être charger




09h03min : VRAIES ROUGES : les flics viennent de leur ordonner de quitter les lieux. Apparamment la Préfecture a décidé de détruire tous les projets agricoles de la zad !




09h18min : Au moins trois grimpeurs arrivent à la Chèvrerie pour déolger les gens du toit. Du coup on sait pas ce que c’est cette histoire de canoë…




09h23min : VRAIES ROUGES : les flics reculent vers le carrefour Lama Faché. Besoin de soutien sur place pour déjouer l’opération de destruction. Venez nombreus.e.s !




09h25min : Les flics ont reculé aux Vraies Rouges !!! Ils reculent vers Lama ! Toujours besoin d’aide à la Chèvrerie, peut-être moyen de les faire reculer la bas aussi !!!




09h37min : Ca bouge toujours à Nantes : suite à la manif d’hier soir (2000 à 3000 personnes) l’AG nantaise a décidé de maintenir le point fixe au niveau de la Préfecture à partir de 10h pour diffuser les nouvelles d’ici, ainsi que le rdv à 18h devant la Préf.




09h47min : CHEVRERIE : on nous annonce qu’une personne a été arrếtée à 7h45. maintenant l’expulsion continue et une pelleteuse est en train de s’approcher pour détruire la maison. Du soutien sur place est nécessaire !




09h50min : CHEVRERIE : la maison est en train d’être détruite. La colère monte dans le bocage. On lache rien !




10h24min : CHEVRERIE : une des personnes qui étaient sur le toit a été tabassé par les flics et ils l’ont amenée à l’hopital. Ni oubli, ni pardon !




10h26min : ZONE EST : nous avons le plaisir de vous annoncer la naissance de nouvelles barricades dans la zone non motorisée. La résistance continue et les coups n’entament pas notre détermination !




10h44min : NOUVEAU BLESSé : une personne a pris un projectile dans le pied et est gravement blessé, il a du être évacué à l’hopital.




11h04min : Des étudiant.e.s de l’EHESS occupent leur école aujourd’hui :

 




Parce que qu’il fallait bien occuper un lieu de pouvoir.

Depuis lundi matin, 2500 gendarmes accompagnés de blindés expulsent différents lieux de la ZAD, nous y réagissons comme nous nous y étions engagées en répondant à l’appel du mouvement à occuper les lieux de pouvoir partout où cela est possible. Malgré la parution d’un certain nombre de tribunes s’insurgeant de l’opération militaire sur zone, le corps universitaire ne réagit pas. C’est pourquoi le Comité ZAD de l’EHESS organise le blocage et l’occupation de l’école toute la journée. Nous appelons tous les signataires de tribunes de soutien à nous rejoindre et les toutes les copain.e.s à faire grossir nos rangs pour s’organiser parce qu’on va avoir besoin de monde pour prendre l’EHESS, le Collège de France et autres lieux de pouvoir.

L’École n’est peut-être pas la plus prestigieuse des universités, ni la plus riche, on estime même y être de gauche, on y soutient facilement les luttes en cours, on y produit du savoir critique, au service des luttes paraît-il – c’est justement pour cela que nous ciblons aujourd’hui l’EHESS. Parce qu’il y a toujours plus salauds, parce qu’il y a toujours d’autres lieux de pouvoir plus puissants - surtout quand celui-ci est réputé diffus parce qu’on a toujours une excuse pour ne pas participer aux luttes en cours autrement que par la posture de l’intellectuel engagé.

Parce que les mots n’ont jamais mis en déroute les flics, parce que les séminaires militants n’ont jamais bloqué les flux économiques et que produire un savoir critique n’arrête pas les attaques néolibérales qui se succèdent d’années en années dans tous les secteurs. Signer une tribune dans le Monde n’exempte pas de descendre dans la rue et ne prémunit pas du blocage – disserter sur la grève ne dispense pas de la faire.

Parce que la journée d’hier a été riche en évènement normalement suffisant pour provoquer la révolte dans les universités comme la destruction d’une dizaine de lieux sur la ZAD, expulsion de l’université de Nanterre et arrestation d’étudiant.e.s directement dans la fac.

Nous ne passerons pas une journée de plus à actualiser frénétiquement les fils d’actualité, à assister impuissant.e.s aux exactions des flics et des fachos. Nous n’imaginons pas suivre et dispenser les cours comme si de rien n’était, comme si tout allait bien, comme si nous n’étions pas les suivant.e.s sur la liste. Les personnels de Nanterre ont annoncé se mettre en grève, les AG de cheminots votent la grève reconductible, de nombreuses universités sont bloquées et occupées.

Parce qu’un mouvement social est en cours et que rien ne perturbe le quotidien de l’EHESS.

Parce que ce ne sont pas les raisons qui manquent – et que pour nous ce devrait être un simple réflexe.

On commence par bloquer l’école toute la journée, programme :

8h15 : début du blocage (yeaaahhh) au 105 boulevard Raspail & petit déj en musique !
12h : repas
14h : AG dans l’amphi Furet
18h : apéro/concert/rassemblement ailleurs ? (askip)

Nous appelons tout le monde à venir s’organiser, les professeur.e.s à faire grève, les étudiant.e.s à bloquer leurs universités, de prendre part aux actions de soutien à la ZAD et ses mondes.

L’université de PSL, à la demande de la préfecture de police de Paris, propose une offre de salle pour les personnes concernées par ce blocage.


Pour en faire la demande, vous pouvez appeler le numéro suivant : 07 72 09 98 84.


Des étudiant.e.s de l’EHESS


11h23min : Un blindé avance vers les Vraies rouges en détruisant les barricades. Beaucoup de tirs de lacrymo et d’assoudissantes. Le blindé reculerait à nouveau. Tenez bon les copains.ines et prenez soin de vous !




13h04min : CHEVRERIE : La personne tabassée a été relâchée, il est blessé assez gravement mais va bien sinon. Cinq des personnes arrêtées hier ont également été relâchées sans poursuites ; Des tracteurs arrivent en renfort aux Vraies rouges :))




13h12min : CONFERENCE DE PRESSE à 14h à La Rolandière




13h50min : REPORTAGE Radio Zinzine "Solidarité ZAD à Forcalquier" effectué le lundi 9 avril. Vous pouvez l’écouter/ télécharger par ici. RETOUR sur les expulsions de lundi avec un correspondant de Zinzine sur place et un témoignage d’un des habitants de Sans Nom : à écouter ici.




13h59min : Neuf bachés entre Lama et Les Planchettes sur la D281.




14h03min : ATELIER RAP C’est mardi, c’est ZSR quoi qu’il arrive !! Atelier RAP sauvage au croisement route des fosses/chemin de la noue. Le thème proposé pour aujourd’hui : "Ce soir c’est les expulsions". Ramène tes instrus, tes enceintes et tes punchlines !!!




14h32min : Les flics detruisent la prémière barricade sur le chemin des fosses noires, puis ont l’air de reculer pendant que les gens renforcent la deuxième barricade. Le croisement route des fosses noires et chemin de la noue est toujours à nous. Une pelleteuse est en train de deblayer les restes de la cabane de Youpi. Possibilité d’accéder à la ZAD à travers la Frémelière et la Mancelière. En ce moment les flics empêchent l’accès sur la D81 aux Ardillières. Il y a une camionnette de gendarmes postée au Chêne des Perrières et 9 camions bleus garés au Super U de Héric.




15h24min : La situation reste stable au niveau des Fosses Noires / Vraies Rouges. Une photo d’il y a 1h environ.



Non aux expulsions :

 


Pour celleux qui sont dans le Finistère : il y a une partie de cache-cache devant l’usine NobelSports depuis ce midi.


La partie se poursuit à Pont de Buis ! Plein de copines- copains disséminés dans les bois par petits groupes . On apprend qu’un groupe (une cinquantaine) aurait réussi à atteindre la parcelle en face de l’entrée principale du fabriquant de GAZ pas hilarant du tout ! Les G-M sont là et gardent les entrées. Nous on pense que l’équipe BLEUE est en sous-nombre, la preuve on a déjoué leur dispositif, donc "c’est pas d’jeu" Du coup on pense que ce serait bien que les Bleus ai du renfort pour le (Nobel)Sport, alors comme il y en a un peu beaucoup par chez vous, faites leur passer le message.



Peut être qu’on pourrait jouer à cache-cache quelques jours de suite ?


15h35min : Ça chauffe de nouveau du côté des Fosses Noires/Vraies Rouges. Il semblent que la technique des flics est de charger régulièrement.




15h39min : Contrôles de flics (papiers/coffre) à la Boistière (entre Vigneux et le Rosier) et entre Vigneux et La Saulce (plus chiants).




16h08min : Compte-rendu de la conférence de presse qui s’est tenue à 14h à la Rolandière, par Reporterre.

 


22 personnes porteuses de projets agricoles et artisanaux sont intervenues collectivement pour exprimer leur consternation face au double-jeu de la préfète et leur détermination à défendre un projet collectif pour l’avenir de la Zad. « On s’est engagé dans un dialogue, on y a cru et on s’aperçoit qu’en fait, tous les projets sont menacés, » ont-ils dénoncé.


« La ferme des Cent noms a été rasée en pleine connaissance de cause qu’il y avait un projet en cours, connu des autorités, a regretté Vincent Delabouglise, paysan membre de Copains 44, soulignant que les brebis ont été pucées et domiciliées à la ferme une semaine plus tôt. On en tire une conséquence : tous les projets agricoles sont menacés, y compris les historiques dans la mesure où on ne peut avoir aucune confiance dans la parole de l’État. » Aujourd’hui, c’est le projet de maraîchage aux Vraies Rouges qui a été détruit.


Paysans boulangers, herboristes ou semenciers, pépiniéristes, meuniers, paysan brasseur, charpentier, apicultrice, éleveurs, producteurs de plantes médicinales, artisans potier et cuir, maraîcher. Tous et toutes sont venus rappeler la dimension collective de leurs activités.


« La préfète ne parle que de projets individuels, elle refuse d’examiner notre projet collectif, a ainsi expliqué Willem, éleveur. Pourtant, une convention d’occupation précaire à titre collectif lui a été présentée, il faut qu’elle soit étudiée. Pourquoi ce projet collectif serait-il mauvais alors que l’histoire nous fournit plusieurs exemples de belles réussites pour les territoires, comme au Larzac ? L’inverse du collectif, c’est l’isolement, qui mène à l’agrandissement des fermes et aux suicides nombreux dans le monde agricole. »


Les personnes présentes ont également précisé que « les projets agricoles prennent du temps ; ce travail est en gestation depuis dix ans, sous la menace d’expulsions ; on peut pas en deux mois proposer un projet parfait. »


Elles ont demandé « le retrait immédiat des forces de l’ordre et le retour à l’État de droit ». A un journaliste qui demandait combien de temps les zadistes comptaient tenir, une habitante a répondu : « Ce n’est pas la question. Nous voulons l’arrêt de la destruction de nos lieux de vie, lieux de nos amitiés, de nos amours et de nos projets agricoles et artisanaux. »


Les habitants ont lancé un appel à pique-nique demain mercredi à 13h au lieu-dit camping des cheveux blancs.


16h34min : Les flics avancent en direction des Fosses Noires avec une benne…


16h52min : Toujours des appels à rassemblements et notamment dans le coin à 18h30 devant la mairie de Chateaubriant.et à 18h devant la Pref de Nantes.

 


Non aux expulsions :

 


Grand pique-nique de protestation demain mercredi 13h entre les Fosses Noires et les vraies rouges.


Nous appelons à un grand pique-nique de protestation face aux expulsions et démolitions en cours sur la zad de lieux de vie et projets agricoles ou autres. Ce pique-nique aura lieu ce mercredi à 13h sur le camp des cheveux blancs. Cet espace d’accueil pour les "jeunes de tous âges" est situé juste à côté du jardin Rouge et Noir, projet maraîcher, de la cabane des plantes médicinales et des vraies rouges, un des plus vieux regroupements d’habitat autoconstruit de la zad. Tous ces espaces sont menacés de destruction depuis deux jours, comme pleins d’autres lieux de la zad qu’il est encore temps de sauver. Il faut que César 2 s’arrête. Regroupons nous ! Parlez autour de vous de ce pique-nique, amenez vos ami.e.s, un repas à partager et pourquoi pas un peu de ravitaillement à laisser sur place. - entre les fosses noires et les vraies rouges.


17h44min : Toujours des flics et le blindé à la barricade des Vraies Rouges/Fosses Noires, appel à soutien là bas.


17h51min : 10 camions de GM ont mis pied à terre devant la forêt de Rohanne (près de la Rolandière) et se dirigent vers la Saulce, besoin de renfort. Illes commencent à dégager des barricades. Quittez pas Lama Fâché pour autant !


18h01min : Les flics de la Saulce ont enlevé une barride et sont repartis. Un.e envoyé.e spécial.e a tenté en vain de passer à l’est, mais la D281 est trop bien gardée, camions cul à cul aux aguets. Forte présence dans la journée vers No Name et le Phare Ouest, mais illes auraient galéré à accéder aux cabanes avec leurs machines.


18h20min : 2 gros camions avec portes char portant des pelleteuses arrivent sur la D281 ...et repartis


18h37min : Besoin médic du jour : pansements pour les ampoules et des bouchons d’oreilles.


18h41min : infotraflic : les flics bloquent à Vigneux direction Fay, le carrefour de la Boissetière (au nord de St Yves, rosier baraka) lieu dit La Fremière, (qqs km sous le quartier st Jean du tertre - maison rose) pas de contrôle pour l’instant.


il y a 13 min : gendarmes postés juste apres le tunnel de Temple, direction Zad

flics à La Haie, au nord des Ardillères

flics à l’entrée bourg de Vigneux, sur l’axe qui permet de rejoindre la zad
1 bagnole + 2 flics au carrefour du rosier

19h47min : Occupation de la mairie de Chateaubriant en plein conseil municipal par soixante personnes. Arrêt des expulsions sinon on ne part pas ! Mise hors service de la caméra de surveillance. ZAD Partout !

 


Equipe Médic : Bilan médic : L’équipe médic nous fait part d’un bilan non exhaustif de cette journée très tendue.

 


Au moins une trentaine de personnes ont été traitées au point medic du Gourbi, tandis que des équipes mobiles ont pris en charge des blessures légères qui n’ont elles pas été comptabilisées.


2 personnes blessées gravement ont dû être évacuées pour être hospitalisées, et 4 personnes ont été traitées pour des blessures jugées sérieuses.


La plupart des blessures ont été causées par des éclats de grenades désenclerclantes (dont au visage ou au thorax), des tirs de LBD (là encore au niveau thoracique), et des tirs tendus de gaz lacrymogènes. Cette liste ne prend pas en compte l’exposition au très très nombreux gaz lacrymogènes qui ont été tirés toute la journée.


Par ailleurs depuis la fin d’après midi, de nombreux tirs de grenades GLI-F4 (qui avaient par exemple causé la blessure très grave au pied d’un maniestant à Bure en août dernier) ont été remarqués. 

L’équipe médic signifie sa vive inquiétude pour les jours à venir.


Solidarités Internationales :

Solidarity from Poland : links and polish traduction. https://www.facebook.com/lazadinfo24h/

20h24min : Contrôle vénère aux Ardillères. fouille des voitures et des personnes.
Par ailleurs des GM ont été vus à pieds dans des champs.


20h35min : en attendant les affrontements continuent.. ; toujours devant les vraies rouges, on entend les grenades de désencerclement exploser toutes les 5 minutes voire moins quand il y en a plusieurs à la suite.

 


Pour le moment, la chèvrerie a malheureusement été expulsée et détruite. ainsi que le port, la tour, le no name


La Boite Noire a été expulsée mais visiblement pas détruite, aucun lieu n’a été détruit à cette heure dans la zone Est.


... et encore une grenade offensive... (30g de TNT)


les machines ... et encore une, les machines donc, sont venues dégager les débris des cabanes détruites hier. 

On en est à 14 h d’attaque devant les vraie rouges pour aujourd’hui et c’est toujours pas fini. ils peuvent encore légalement détruire des cabanes.


Expulsions sur la Zad : l’intervention militaire reprend




Les expulsions sur la Zad se poursuivent ce mardi 10 avril. Reporterre est sur place ; voici le fil des événements.



19h00 Les tracteurs sont arrivés en renfort aux Fosses noires.


18h53 L’opération militaire devient suffisamment compliquée pour que le Premier ministre se sente obligé d’aller en salle de crise, au ministère de l’Intérieur, et de le faire savoir.


18h06 Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a dit ce matin sur LCI que, « pour qu’il puisse y avoir de la part des spectateurs un jugement qui soit un jugement objectif », « nous avons embarqué deux cents caméras de manière à diffuser un certain nombre d’images et montrer que les forces de l’ordre emploient cette force de manière mesurée ».


18h00 - Point sur la situation. Les affrontements se concentrent toujours autour des Vraies rouges et de la route menant aux Fosses noires. Pour le moment, seule la Chèvrerie a été expulsée et détruite. D’après la préfecture, une dizaine de gendarmes ont été blessés par des jets de projectiles et de cocktails Molotov. Côté zadistes, l’équipe Médics faisait état en début d’après-midi d’une vingtaine de blessés, dont trois sérieux. Plusieurs personnes ont été touchées par des éclats de grenades. Le bocage est envahi par les fumée des gaz lacrymos, parfois dissipée par des averses. Des barricades sont renforcées à l’aide de matériaux récupérés sur les maisons détruites. Les habitants ont lancé un appel à un grand pique-nique de protestation face aux expulsions et démolitions en cours. Ce pique-nique aura lieu ce mercredi à 13h sur le camp des Cheveux blancs.

17 h 49.


17h50 Les gaz lacrymos stagnent, collés au sol ou accrochés aux basses branches des arbres. La gendarmerie ne sera pas parvenue à progresser sur le tronçon de route où la barricade créée dans la matinée a grossi.


16 h 40.


17h30 Voici le compte-rendu de la conférence de presse de Nicole Klein, préfète de Loire-Atlantique.
 
« L’opération de rétablissement de l’État de droit s’est poursuivie tout au long de la journée, a-t-elle commencé. Deux nouveaux squats ont été évacués, portant à 16 le nombre de lieux expulsés. 15 ont été détruits, dont 9 aujourd’hui. » La préfète a précisé qu’il était difficile d’estimer le nombre de personnes expulsées car « nombre des squats étaient vides au moment de l’arrivée de l’huissier ».

A un journaliste remarquant un certain ralentissement des opérations comparé à lundi, un représentant de la gendarmerie a répondu : « il s’agit d’une logique technique. Aujourd’hui, les squats étaient plus éloignés de la route qu’hier, donc moins faciles à déconstruire. Nous avons rencontré un certain nombre de résistances, mais nous restons en phase avec des objectifs et la feuille de route fixés ».

Elle a ensuite rappelé le double objectif de l’opération : « permettre une remise en l’état de la route départementale D281 [pourtant déblayée par les opposants en janvier dernier] et un retour de l’État de droit ». 
 
« Voilà pourquoi les expulsions ont visé prioritairement les lieux situés aux abords immédiats de la route dont les occupants s’opposaient à sa remise en état, ainsi que les squats qui n’avaient aucune activité agricole réelle [les Cent noms portaient pourtant un projet d’élevage], a-t-elle souligné. Les occupants ont eu deux mois pour quitter les lieux et ne pouvaient ignorer qu’ils allaient être expulsés. » 
 
La préfète a ensuite martelé le refus de l’État de reconnaître les projets collectifs, bien qu’elle en ait reçu plus d’une dizaine, « le président ayant bien dit que ce n’était pas le Larzac ici ». Pour que les activités agricoles entrent dans les clous, « il fallait donc un projet individuel de régularisation agricole, avec un nom et une adresse précise ».

D’après la préfecture, dix gendarmes ont été blessés, notamment par des jets de pavés et de cocktails Molotov. « La volonté d’apaisement exprimé par Édouard Philippe en janvier dernier ne peut s’apparenter à un renoncement à l’état de droit », a-t-elle insisté.


17h00 Au nom de l’Acipa, principale association citoyenne anti-aéroport, Julien Durand « demande l’arrêt des opérations ce soir. Si ce soir, il n’y a pas d’arrêt des évacuations, il n’y aura pas de reprise possible du dialogue ».

16h56 Sur Twitter, l’essayiste étasunienne Naomi Klein apporte son soutien à la Zad : « en attaquant une communauté utopique qui a été un modèle pour nombre d’entre nous, le gouvernement de Macron fait preuve de violence gratuite et de vandalisme ».

16h50 Les barricades sont renforcées avec des restes de fenêtres, des palettes, des pneus et des taules récupérés sur les maisons détruites. « Quel dommage pour les gendarmes qu’ils n’aient pas tout débarrassé aussitôt les cabanes détruites ! » commente un zadiste. Au milieu des grenades assourdissantes résonne le son d’un accordéon diatonique.


16 h 41.

16h45 Les affrontements se poursuivent autour des Vraies rouges et sur la route menant aux Fosses noires. Des barricades sont renforcées. La fumée des lacrymos est à nouveau épaisse, plongeant même les gendarmes dans le brouillard




16h25 Le projet des « cheveux blancs » de ramasser les restes de lacrymos et de grenades afin de les amener à la préfecture fait des émules, comme le montre la photo ci-dessous.



  16 h 15.

16h15 - Communiqué de la Confédération paysanne. « Hélicoptère, véhicules blindés, lacrymogènes et 2 500 nervis sur place… L’Etat est en train de déployer l’équivalent de près de 50 % des effectifs humains qu’elle a engagés dans ses opérations extérieures militaires à l’étranger. De quoi le ministre de l’Intérieur veut-il nous protéger ? Atelier bois, fabrique de pâtes et de bière artisanale, projets culturels, démarrage de production ovine, boulangerie, atelier mécanique, troupeau collectif bovin allaitant…  sont autant de projet déjà existants sur place. Aujourd’hui, des paysannes et paysans en devenir ou en place se font expulser, ce qui est inadmissible ! »
 

16h10 Aux Vraies rouges, la pluie tombe à grosses gouttes, dissipant les nuages de gaz lacrymos.




16 h00

15h50 Alexandre, ancien charpentier et opposant, près de 85 ans, est toujours présent en première ligne, au milieu des grenades explosant à quelques mètres de lui. « On est au front, j’ai l’habitude de ces rigolos de flics. Ce qui m’intéresse, c’est de donner un coup de mains aux jeunes. Les gendarmes, ils n’aiment pas trop ça quand les anciens interviennent. »


  15 h 40, dans la forêt face aux Vraies rouges.


15h47 Concert de grenades devant les Vraies rouges, ce potager et ces trois cabanes semblent être devenus l’enjeu de la journée.



  15 h 15, aux Vraies rouges.

15h45 Les « cheveux blancs » du « camping des vieux fourneaux » sont de plus en plus nombreux sur zone. Certains de ces retraités et « jeunes de tous âges » font du ménage dans les champs en ramassant les restes de grenades et de lacrymos. Ils iront les déposer devant la préfecture de Loire-Atlantique. Une dame explique : « le coût complet d’une lacrymo, fabrication et lancer, c’est 120 euros ».

15h30 - Point sur la situation. Les affrontements se concentrent au lieu-dit les Vraies rouges, où des habitants portaient un projet de maraîchage. Ce matin, la Chèvrerie a été détruite. Selon l’équipe Médics de la Zad, il y aurait une vingtaine de blessés du côté des zadistes et de leurs soutiens, dont trois sérieux. Plusieurs personnes ont été touchées par des éclats de grenades. Côté gendarmes, on compterait 4 blessés. Les soutiens aux habitants ont afflué sur la zone, dont des paysans de Copains 44 sur leurs tracteurs, et des membres de l’Acipa. Lors de la conférence de presse, les habitants ont dénoncé le double-jeu de l’État, qui appelle au dialogue mais expulse des lieux pourtant porteurs de projets agricoles.



13h50 Aux Vraies rouges, l’offensive des gendarmes se poursuit : les buttes de permaculture sont recouvertes d’une avalanche de palets lacrymos.



13h45 En soutien à la Zad, l’École des hautes études en sciences sociales de Paris (EHESS) est occupée depuis ce matin. Dans un communiqué, des étudiants expliquent les raisons du blocage : « Parce qu’on a toujours une excuse pour ne pas participer aux luttes en cours autrement que par la posture de l’intellectuel engagé. Parce que les mots n’ont jamais mis en déroute les flics, parce que les séminaires militants n’ont jamais bloqué les flux économiques et que produire un savoir critique n’arrête pas les attaques néolibérales qui se succèdent d’années en années dans tous les secteurs. Signer une tribune dans le Monde n’exempte pas de descendre dans la rue et ne prémunit pas du blocage – disserter sur la grève ne dispense pas de la faire. »



13h34 Une autre personne s’éloigne, soutenue par deux personnes, blessée apparemment par un éclat de grenade explosive.



13h20 Un blessé évacué sur un brancard par une équipe Médics au niveau des Vraies Rouges. Il aurait été touché par un tir de LBD (lanceur de balles de défenses) dans l’abdomen à 20 mètres.



12h38 Aux Fosses noires, une dizaine de tracteurs du collectif Copain arrivent de la ferme de Bellevue, encadrés par une haie d’honneur, sous les applaudissements. « C’est le signe que le mouvement reste uni et se retrouve face à l’ennemi commun », commentent les Zadistes en finissant leur assiette de riz, carottes et pois chiches servi par la cantine sous la pluie fine.




12h08, journalistes en première ligne.



12h15 Selon l’équipe Médics de la Zad, il y aurait une vingtaine de blessés du côté des zadistes et de leurs soutiens, dont trois sérieux. L’un d’eux a été évacué à l’hôpital. La plupart seraient blessés par des éclats de grenade, l’un serait brûlé.


11h25 Une petite averse bienvenue tombe sur le bocage transformé en vaste nuage de lacrymos. Cheveux blancs, sac à dos, canne de marche et masque de peintre sur le nez, Alphonse Fresneau, opposant historique et père de trois enfants engagés depuis le début contre le projet d’aéroport, a tenu à être présent au milieu des grenades. « On est habitué, ça ne nous fait pas peur. »


Selon un bilan du ministère de l’Intérieur, treize habitations ont été détruites et « environ une vingtaine » restent à « évacuer »

L’opération pourrait se poursuivre « jusqu’à la fin de la semaine », selon le ministère




11h17 L’équipe Médics de la Zad décompte six blessés dont quatre par des grenades de désencerclement. D’après le ministère de l’Intérieur relayé par France Info, il y aurait trois blessés côté gendarmes



11H06 Aux Vraies rouges, nos reporters signalent une pluie de grenades et de gaz lacrymos. Le blindé tente une nouvelle percée sans succès ; le nuage dissipé, les opposants avancent à nouveau.
 


11h00 Aux Fosses noires, une carcasse de voiture renversée est tractée vers une barricade. Arrive également une catapulte artisanale, « l’arme du pauvre face aux grenades à répétition ». D’après le site zad.nadir, une personne blessée au pied par un projectile a dû être évacuée à l’hôpital.




10h54 Alors que les gendarmes s’étaient repliés vers 9h30 des Vraies rouges face à la résistance des habitants, ils seraient de retour sur place.




10h44 D’après le site zad.nadir, une des personnes qui étaient sur le toit de la Chèvrerie a été frappée par les gendarmes et amenée à l’hôpital peu avant 10h. Le lieu est en train d’être détruit.




10h38 D’après un de nos deux reporters sur place, parmi les blessés, il y aurait deux habitants de la Rolandière.




10h29 Une fille passe avec des tasses de thé fumant. Les talkiewalkies annoncent un blessé sur l’autre lieu qui résiste, la Chèvrerie, dû à un éclat de grenade selon ce canal interne.




10h24 Voici une carte de la Zad pour s’y retrouver :



10h19 Au fait, voilà à quoi ça ressemble, les Vrais rouges :



  • 10h12 La puissance sonore des grenades explosives, lancées par dizaines, donnent une atmosphère de guerre. Le plus souvent, les parties en présence ne se voient pas.
  • 10h09 Une tronçonneuse zadiste découpe des arbres pour alimenter une barricade.
  • 10h06 Les grenades, que les gendarmes appellent eux-mêmes « explosives » seraient de type GLI-F4.
  • 09h55 Une personne a reçu des éclats de grenade de désencerclement dans la jambe. Des gens crient « Médics ! ». Il semble y avoir un autre blessé.
  • 09h51 Face à face, cailloux contre grenades dans un bosquet entre ronces et arbustes. Décor étrange de maisons détruites dont ne reste que le bas des murs et des plate-formes de cabanes arasées.
  • 09h48 Sur la route entre les Fosses noires et Lama fâché. Les gendarmes ont reculé. Un pneu du blindé est pris dans les flammes. Les gendarmes mobiles reprennent position dans le sous-bois sans rien voir à cause des nuages de lacrymogènes. Un zadiste me dit : « Bon courage et merci la presse ».


  • 09h38 Aux Vrais rouges. Ça a tenu ! Les gendarmes reculent. Ils s’en vont dans un concert de grenades assourdissantes, de pluie de lacrymos et avec la voix enregistrée qui répète en boucle : « Obéissance à la loi, dernière sommation, on va faire usage de la force ».


    09h34 Les grenades explosives se multiplient dans le bois.

  • 09h33 Un habitant récupère un matelas dans une caravane effondrée, au toit explosé la veille par une pelleteuse.
  • 09h30 La Chèvrerie - Le blindé s’est aussi replié. Les barricades se reforment au fur et à mesure, sur les cent mètres regagnés. Les grenades assourdissantes explosent dans un flou, les gens sont aveuglés par les nuages opaques de lacrymo.


  • 09h25 La poussée des manifestants - ou un mouvement tactique - a fait se replier les gendarmes mobiles sur le chemin devant les Fosses noires. Ils se retirent vers le Lama fâché.


  • 09h16 Au bord d’un chemin, deux cartons emplis de BD, de livres, d’une cocotte-minute, d’une bouteille d’huile de cuisine et d’une scie. A l’abandon.


  • 09h04 L’huissier poireaute au pied de la maison. Les grimpeurs ne se décident pas à monter déloger les occupants, qui dansent et chantent sur la pointe du toit.

  • 09h02 Dans la prairie, à la Chèvrerie, au milieu des cordons de gendarmes mobiles, en tandem derrière un porteur de bouclier, un gendarme porte un fusil mitrailleur le long de la cuisse.

  • 08h56 La Chèvrerie. Lacrymogènes au lance-grenades, puis à la main après charge sur quelques mètres. Les zadistes : « Journalistes, est-ce que vous avez besoin de soins ? ». Les maîtres-chiens sont deux et restent à l’écart des lacrymo. Les gendarmes sont cinq fois plus nombreux que les zadistes ici. Les grimpeurs, à pied d’œuvre, tiennent un conciliabule pour déloger les deux habitants sur le toit. L’hélicoptère doit voler très bas à cause de la couverture nuageuse. Les journalistes sont bousculés par les gendarmes.

  • 08h42 Deux tractopelles et des grimpeurs arrivent aux Vrais rouges.

  • 8h35 Les Vrais rouges attaqués par un blindé.


  • 08h36 A la Chèvrerie, le chien policier qui aboie en permanence - c’était lui qu’on entendait au loin - est mis à l’écart quand une charge de dix mètres repousse les lanceurs de boue et les noie sous les gaz que le vent faible rabat sur eux et sur la maison dont le toit est toujours occupé par deux habitants. Les manifestants reviennent en disant : « Dernière sommation, nous allons faire usage de la boue ».

  • 08h31 Les Boîtes noires, une cabane sublime de l’est de la zone, est en train de se faire expulser.

  • 08h30 La charge sur les Vrais rouges va commencer. Les habitants préparent de la peinture.


  • 08h22 Deux personnes sur le toit de tôle de la Chèvrerie, cernée par les gendarmes mobiles qui restent statiques à l’orée d’un champ. Tirs de mottes de boue sur les boucliers et les visières des casques. Ils sont ponctués de « Touché, attention à ton casque, il va être sali ».
  • 08h13 Entre les Fosses noires et la Chèvrerie, les chemins creux où pépient les oiseaux de printemps sont saturés de gaz et de brume. On entend des explosions de grenades et un chien qui aboie au loin.
  • 08h07 - Toujours près des Fosses noires, une grenade assourdissante contre un jet de bouteille. Au loin, du côté de la Chèvrerie, on entend aussi des tirs de grenades. Le poste de médics a dû se déplacer et quitter les Fosses noires noyées sous les gaz.


  • 07h46 Au carrefour de la Saulce, une salamandre écrasée. Un mec, masqué avec un pneu dans chaque main, me dit qu’en Wallonie, on ferme certaines routes pendant la saison des amours.
  • 07h44 A la Chèvrerie, les gendarmes mobiles sont survoltés. Tirs de flashball sans sommation, une arrestation.
  • 07h42 On entend un rossignol. Visiblement, les lacrymogènes ne les gênent pas. On parle des arrivées toutes récentes des rossignols avec un mec masqué sur la barricade.
  • 07h37 Le gaz stagne dans les champs. On ne voit pas à dix mètres dans certains endroits. Grenades assourdissantes. Les gardes mobiles hurlent à travers les nuages de lacrymogène : « Reculez ! »
  • 07h35 L’OPJ (officier de police judiciaire) répète en boucle et en continu « Obéissance à la loi, première sommation, dernière sommation, on va faire usage de la force ».
  • 07h30 Et deux grives musiciennes qui se répondent dans les saules alentour, comme si de rien n’était.
  • 07h27 Quelques paysans des Vraies rouges défendent leur potager.


  • 06h45 La barricade est en feu.


    06h40 C’est encore la nuit. L’hélicoptère tourne autour de la zone et éclaire le sol d’un puissant projecteur. Près des Fosses noires, une barricade s’est élevée.


    Reporterre


En évacuant la Zad, l’Etat serait dans l’illégalité 

 



Pour les avocats des habitants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, les expulsions entamées lundi 9 avril constitueraient une « voie de fait », autrement dit une action illégale portant atteinte à une liberté fondamentale. Ils préparent des référés pour contester les opérations en cours.




Selon les avocats des habitants de la Zad, en venant avec force de gendarmes évacuer la Zad de Notre-Dame-des-Landes, l’État commet ce que le droit appelle une « voie de fait », ce terme juridique désignant une action de l’administration menée sans appui sur le droit, et portant atteinte à une liberté fondamentale ou au droit de propriété.


Car, en effet, parmi les personnes expulsées hier lundi, et visées par les expulsions ce mardi 10 avril, plusieurs s’étaient signalées comme habitant sur la Zad. D’abord auprès d’AGO Vinci (propriétaire des terres à l’époque où le projet était encore d’actualité), puis auprès de la préfecture de Loire-Atlantique et des tribunaux compétents. « Depuis des années, les autorités disposent des noms des habitants et des numéros de portable afférents », précise Aïnoha Pascual, avocate d’une partie des habitants expulsés. Auparavant, déjà en 2016 et en 2017, les habitants et leurs avocats avaient même effectué de nombreuses démarches auprès des tribunaux pour tenter de savoir si des procédures d’expulsions étaient en cours contre eux. Pourtant, aucun des lieux de vie déclarés n’a reçu de notification des autorités compétentes, les avertissant du risque d’expulsion.


« Pour justifier cela, la préfecture s’est retranchée derrière l’argument que les personnes n’étaient pas identifiables, se faisaient toutes appeler Camille et portaient des cagoules. C’est faux ! » poursuit l’avocate.


Ses collègues et elle n’ont par ailleurs eu connaissance d’aucun document juridique qui aurait pu être remis aux personnes expulsées par les huissiers présents sur place, et justifiant de la légalité de l’opération. Les avocats supposent que la préfecture a pu obtenir des « ordonnances sur requête », c’est-à-dire des ordonnances leur donnant l’autorisation d’expulser, malgré le fait que les habitants n’aient pas eu droit à un procès contradictoire, justement parce qu’ils n’étaient prétendument pas identifiables. « Les huissiers ont refusé de nous présenter les ordonnances, prétextant qu’elles étaient à la préfecture, ils ont également refusé de donner leur identité », a témoigné un habitant des Cent Noms auprès de Reporterre. « Pourtant, lundi matin, Gérard Collomb a affirmé que les huissiers sur place remettraient les ordonnances d’expulsion, encore un autre mensonge », regrette Aïnoha Pascual.


Était-ce pour ne pas montrer que ces ordonnances sont « sur requête », donc anonymes, alors que les personnes visées étaient identifiables ? L’avocate évoque même la possibilité que les fameuses ordonnances n’existent pas…


Les avocats des habitants de la Zad sont donc en train de rédiger des référés pour contester ce qu’ils estiment être une « voie de fait ». Cette procédure juridique réalisé en urgence « peut freiner la suite des opérations d’expulsion, qui vont sans doute se dérouler sur plusieurs jours », espère notre interlocutrice.






À Belleville, dans le métro, à Tolbiac… 

à Paris, la « Zad est lumière »


De Belleville à Tolbiac, des centaines de personnes se sont mobilisées, dans la soirée du lundi 9 avril, en soutien aux Zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Sonnées, certes, mais pas abattues.



Paris, reportage


Aux alentours de 18 heures, hier lundi 9 avril, des centaines de parapluies ont commencé à affluer sur le boulevard de Belleville, disséminés aux embouchures de la station de métro du même nom. Sous une pluie discontinue, les imperméables sont de sortie mais, si les corps trempés sont bien à Paris, les pensées voguent surtout en direction de Notre-Dame-des-Landes. En Loire-Atlantique, la Zad termine tout juste de subir le choc d’une première journée d’évacuation quasi-militaire.





Couvre-chef posé sur le crâne, arrivé parmi les premiers sur le lieu de rassemblement parisien, Philippe affiche un sourire désabusé : « La violence exercée par l’État est d’une démesure extrême, estime le sexagénaire. Ces gens tentaient de développer un modèle de vie alternatif, hautement estimable et plein d’espoir pour nous tous. Je ne sais pas ce que l’état craignait des Cent Noms… qu’ils fassent un coup d’état avec leurs brebis ? »




Dans son dos, des dizaines de camions de CRS s’engouffrent vers les hauteurs de la rue de Belleville. « Ils n’ont même pas de place pour se garer », s’amuse une participante. Les chants se font entendre de manière croissante à mesure que la foule — qui n’a pas vraiment d’âge — se garnit, et que les voix se chauffent. Morceaux choisis : « Et la Zad, elle est à qui ? Elle est à nous ! » ou encore « Zad partout, expulsions nulle part ». Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, appelé — entre autres— à « dégager », en prend pour son grade.


        Rassemblement encerclé par les CRS




Accompagnée d’une amie — elles sont toutes deux blotties sous un parapluie — Amélie tient à montrer aux Zadistes et « leurs essais pour bâtir un mode de vie plus en accord avec la nature et des valeurs humanistes », qu’« ils ne sont pas seuls ». Elle appelle, par-dessus tout, à ne pas se laisser faire par « un modèle de vieux monde qui ne fonctionne pas, mais ne veut pas mourir, s’accroche coûte que coûte à ses valeurs libérales, capitalistes ».



Le rassemblement tente alors de se muer en cortège. Direction la rue du Faubourg du Temple et, in fine, Tolbiac. Un faux-départ : les forces de l’ordre ont anticipé un éventuel mouvement et quatre fois plutôt qu’une. Les manifestants restent bloqués et contenus, de chaque côté de leur point de rassemblement, par des barrages de CRS. Au milieu des gouttes, l’ambiance s’électrise le temps de quelques minutes de confusion. Certains participants pensent entrevoir une brèche place Jean-Rostand, s’y engouffrent, mais la tentative s’avère infructueuse. « J’aurais aimé qu’on puisse marcher un peu, symboliquement, en direction de Tolbiac, regrette Arsinée, 22 ans et quelques passages à Notre-Dame-des-Landes à son actif. On s’est vraiment senti impuissants sur notre terre-plein de Belleville. » Elle ne cache pas « un mélange de tristesse et de colère face aux coups de bulldozer qui frappent les tentatives de construire autre chose ». Le rassemblement, condamné à l’immobilisme dans le 20e, s’exporte finalement vers Tolbiac par la voie ferrée.

        « Zad Express »




Le temps du trajet vers l’université Paris 1, le métro parisien est rebaptisé le « Zad Express ». Des « le métro, il est à qui ? Il est à nous ! » résonnent dans les couloirs sous-terrains de Paris. Une septuagénaire, éberluée, interroge : « Mais qui sont tous ces gens ? » tandis qu’au marqueur, dans les wagons, les noms traditionnels des arrêts sont barrés et remplacés par le mot « Zad ». Enfin, une étudiante grimpe sur un strapontin et inscrit « Zad est lumière » sur l’un des éclairages du plafond.


Une fois la joyeuse troupe arrivée à hauteur de la fac de Tolbiac, reste à entrer dans le bâtiment… et à jouer les acrobates. Trois mètres de grille à escalader, une petit échelle en guise de soutien, et une chaise pour se réceptionner. L’université, décidément… « c’est sélectif », souffle un étudiant, portant son regard inquiet vers le haut de la barrière. « Je suis pas dans la forme de ma vie », concède-t-il avec dérision.


À l’intérieur de l’enceinte, proclamée ironiquement « start-up de zad urbaine », interdiction de prendre des photos. La décoration est refaite et les murs sont porteurs de messages révolutionnaires, évolutionnaires, antifascistes, antiracistes, féministes… et même des punchlines du rappeur Booba (« Plus violent que du MMA, qu’une double frappe de Benzema »). Sous cette citation, un guitariste s’essaye à Hit The Road Jack devant ses camarades enjoués. Non loin de là, un groupe cuisine et l’une de ses membres tranche des oignons. Deux chiens sont à proximité : le désormais célèbre Guevara n’est donc pas le seul représentant de son espèce dans les locaux.

        « Une attaque contre la Zad, 

        c’est une attaque contre le mouvement social 

        d’une manière générale »




À partir de 21 heures, les sièges de l’amphithéâtre L, aux murs rouges et verts, commencent à grincer. Des kebabs par-ci, des bières par-là, des paninis et des sandwichs-triangle endorment les petites faims. La salle se remplit au compte-gouttes et l’Assemblée générale, consacrée à Notre-Dame-des-Landes, peut débuter. Mais l’amphi finit vite par déborder et tout ce petit monde prend la direction du N, plus près de l’entrée, transformé en dortoir ces deux dernières semaines.


La totalité des prises de parole sur le sujet viennent manifester un soutien absolu à la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Et chacun y va de sa suggestion, de sa proposition sur les modes d’action à adopter : « S’y rendre ce week-end ? » proposent les uns. « C’est demain [aujourd’hui] que ça se passe », répondent les autres. En bus ? « Non, les contrôleurs sont en grève, prenons le train ! » « La Zad est une façon de voir les choses, elle est partout, il ne faut pas dépeupler les lieux parisiens », peut-on aussi entendre.



Des discussions alimentent l’idée de profiter des forces vives en présence pour effectuer, dès la fin de l’assemblée, une manifestation sauvage. Celle-ci emporte les ardeurs de quelques deux cent participants vers la gare d’Austerlitz et ce jusqu’à près de minuit. « Une attaque contre la Zad, c’est une attaque contre le mouvement social d’une manière générale, pense Marcus, étudiant en histoire à Paris 1. L’État tente de nous couper l’herbe sous le pied chaque fois qu’on essaye quelque chose de nouveau. Et bien moi je pense qu’un mouvement social est comme hydre : tu lui coupes une tête ? Elle repousse. » Éclairée par ses soutiens, à la lueur des lampadaires parisiens, le lundi 9 au soir, la Zad était lumière.




















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