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samedi 8 juillet 2017

Pétition - Nous devons bloquer cet énorme gazoduc européen

Pourquoi l’Europe doit renoncer au projet TAP



Le gazoduc transadriatique est un maillon du projet de corridor gazier sud-européen, une chaîne de gazoducs gigantesques censés acheminer des milliards de mètres cubes de gaz de l’Azerbaïdjan vers l’Europe chaque année.

À présent que Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’accord de Paris, il est impératif que l’Europe fasse preuve d’un vrai leadership climatique. Ce gazoduc réduirait à néant les objectifs climatiques européens, priverait le secteur des énergies renouvelables de milliards d’euros de financement et rendrait l’approvisionnement en combustibles fossiles plus dépendant de l’Azerbaïdjan et de son régime tyrannique. Le gazoduc ravagerait en outre injustement les communautés situées sur son passage.


Mais sans le soutien et les investissements de l’Europe, ce gazoduc ne pourra pas voir le jour !



À l’attention de Maroš Šefčovič, Vice-Président de la Commission européenne pour l’énergie ; de Werner Hoyer, Président de la Banque européenne d’investissement ; et de Suma Chakrabarti, Président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. 

Nous demandons à la Commission européenne de retirer son soutien au projet de gazoduc trans-adriatique (TAP), et aux banques financées par nos impôts de refuser de le financer.

Le projet TAP (878 kilomètre de long) est la branche occidentale de l’ensemble de gazoducs que doit constituer le “corridor gazier sud-européen”. Censés être mis en service en 2020, ces gazoducs achemineraient 10 milliards de mètres cubes de gaz de l’Azerbaïdjan vers l’Europe, ainsi que 6 milliards de mètres cubes de gaz vers la Turquie chaque année. À lui seul, ce projet suffirait à réduire à néant les objectifs climatiques dont s’est dotée l’Europe, accroîtrait notre dépendance énergétique vis-à-vis de régimes autoritaires(1), détournerait des milliards d’euros du financement de solutions énergétiques démocratiques et renouvelables et aurait un impact inacceptable sur les populations vivant le long du tracé.

Les conséquences du projet TAP sur le climat suffisent à le rejeter. Ce projet a été conçu avant que l’Accord de Paris n’ait été adopté. Au lieu de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, comme le requiert l’accord adopté à l’issue de la COP21, le TAP enfermerait l’Europe dans la dépendance aux combustibles fossiles pour plusieurs décennies. Pourtant, les projets fossiles actuellement exploités dépassent à eux-seuls le budget carbone dont nous disposons pour éviter des modifications catastrophiques et irréversibles de notre climat(2). Rien ne justifie donc le développement de nouvelles infrastructures fossiles, a fortiori à l’échelle d’un projet tel que le corridor gazier sud-européen.

La Commission européenne elle-même admet qu’elle n’a pas réalisé d’évaluation de l’impact climatique du projet de gazoduc(3). La seule décision sensée est donc de geler immédiatement le soutien de la Commission au projet TAP ainsi qu’à toutes les autres sections du corridor gazier sud-européen. Le temps est venu pour les acteurs publics d’honorer leurs engagements et promesses en matière climatique, par des actions qui soient compatibles avec l’Accord de Paris comme avec la justice climatique. 

Mais le gazoduc ne pourra voir le jour sans soutien financier. Nous demandons donc en outre aux banques publiques qui envisagent d’investir dans le projet – en particulier la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) – de renoncer à y prendre part. Il est en effet évident que ce projet de gazoduc n’est pas nécessaire à notre approvisionnement en énergie, dans la mesure où les analyses de la Commission montrent que la demande en gaz va baisser dans la région(4). Investir dans le projet de corridor gazier sud-européen ne va pas seulement à l’encontre de l’intérêt général, mais de plus revient à s’exposer au risque des actifs bloqués.

La BEI et la BERD sont par ailleurs des partenaires officiels de l’Initiative pour la transparence des industries extractives, mise en place pour promouvoir la transparence et la bonne gouvernance dans l’industrie minière, gazière et pétrolière. En Mars dernier, l’Azerbaïdjan a quitté cette initiative après en avoir été suspendu en raisons de la situation préoccupante des droits humains et des libertés civiles dans le pays – raison supplémentaire pour la BEI et la BERD de ne pas financer ce projet.

TAP aurait par ailleurs des conséquences totalement injustes sur les nombreuses populations vivant sur son tracé, en Albanie, en Grèce et en Italie. À Melendugno, là où doit s’arrêter le gazoduc côté italien, le groupe local “NoTAP” affirme clairement qu’il s’agit d’un projet non-démocratique, imposé d’en haut par le gouvernement italien et qui engendrerait des désastres environnementaux et économiques pour l’ensemble de la région concernée. Les préoccupations légitimes du collectif concernent le tourisme, la qualité de l’eau, et l’économie locale, tournée vers la culture des oliviers. Lorsque les chantiers de déracinement d’oliviers multi-centenaires ont débuté pour permettre de construire le gazoduc, un mouvement de plusieurs milliers de personnes a organisé des actions non-violentes quotidiennes pour bloquer l’avancée des travaux, parvenant à attirer l’attention des médias italiens. Cette mobilisation massive, ainsi que les barricades bloquant l’accès au chantier ont permis de suspendre les opérations jusqu’à nouvel ordre. Si la construction devait reprendre, les actions locales de résistances de ce genre se multiplieront pour défendre les droits, les moyens de subsistances et le cadre de vie des populations concernées.

Nous, soussignés, demandons l’arrêt immédiat de tous les chantiers liés au projet TAP et au corridor gazier sud-européen. Nous demandons à la Commission européenne de réévaluer son soutien au projet, et appelons la BEI et la BERD à ne pas investir d’argent public dans cette infrastructure inutile, injuste et financièrement irresponsable.

1 http://priceofoil.org/2016/09/22/the-skys-limit-report/
2 http://espresso.repubblica.it/attualita/2017/04/17/news/i-segreti-del-tap-operazione-erdogas-1.299689?ref=HEF_RULLO
3 http://www.europarl.europa.eu/sides/getAllAnswers.do?reference=E-2016-007932&language=EN
4 https://www.e3g.org/news/media-room/europes-declining-gas-demand







Problèmes clés


Les conséquences du projet TAP sur le climat suffisent à le rejeter. Ce projet a été conçu avant que l’Accord de Paris n’ait été adopté. Au lieu de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, comme le requiert l’accord adopté à l’issue de la COP21, le TAP enfermerait l’Europe dans la dépendance aux combustibles fossiles pour plusieurs décennies. Pourtant, les projets fossiles actuellement exploités dépassent à eux-seuls le budget carbone dont nous disposons pour éviter des modifications catastrophiques et irréversibles de notre climat2. Rien ne justifie donc le développement de nouvelles infrastructures fossiles, a fortiori à l’échelle d’un projet tel que le corridor gazier sud-européen.

La Commission européenne elle-même admet qu’elle n’a pas réalisé d’évaluation de l’impact climatique du projet de gazoduc. La seule décision sensée est donc de geler immédiatement le soutien de la Commission au projet TAP ainsi qu’à toutes les autres sections du corridor gazier sud-européen. Le temps est venu pour les acteurs publics d’honorer leurs engagements et promesses en matière climatique, par des actions qui soient compatibles avec l’Accord de Paris comme avec la justice climatique. 



TAP aurait par ailleurs des conséquences totalement injustes sur les nombreuses populations vivant sur son tracé, en Albanie, en Grèce et en Italie. À Melendugno, là où doit s’arrêter le gazoduc côté italien, le groupe local “NoTAP” affirme clairement qu’il s’agit d’un projet non-démocratique, imposé d’en haut par le gouvernement italien et qui engendrerait des désastres environnementaux et économiques pour l’ensemble de la région concernée. Les préoccupations légitimes du collectif concernent le tourisme, la qualité de l’eau, et l’économie locale, tournée vers la culture des oliviers. Lorsque les chantiers de déracinement d’oliviers multi-centenaires ont débuté pour permettre de construire le gazoduc, un mouvement de plusieurs milliers de personnes a organisé des actions non-violentes quotidiennes pour bloquer l’avancée des travaux, parvenant à attirer l’attention des médias italiens. Cette mobilisation massive, ainsi que les barricades bloquant l’accès au chantier ont permis de suspendre les opérations jusqu’à nouvel ordre. Si la construction devait reprendre, les actions locales de résistances de ce genre se multiplieront pour défendre les droits, les moyens de subsistances et le cadre de vie des populations concernées.

Des communautés de Grèce et d’Albanie ressentent en outre déjà les impacts de la construction du gazoduc. En Grèce, les sous-traitants travaillant sur le gazoduc ont été accusés de s’introduire sur des terrains municipaux et privés pour y poser des canalisations sans autorisation ni préavis. En Albanie, des familles qui vivent de l’agriculture depuis des générations perdent leurs terres en échange d’une indemnisation dérisoire.



Mais le gazoduc ne pourra voir le jour sans soutien financier. Nous demandons donc en outre aux banques publiques qui envisagent d’investir dans le projet – en particulier la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) – de renoncer à y prendre part. Il est en effet évident que ce projet de gazoduc n’est pas nécessaire à notre approvisionnement en énergie, dans la mesure où les analyses de la Commission montrent que la demande en gaz va baisser dans la région (4). Investir dans le projet de corridor gazier sud-européen ne va pas seulement à l’encontre de l’intérêt général, mais de plus revient à s’exposer au risque des actifs bloqués.


La BEI et la BERD sont par ailleurs des partenaires officiels de l’Initiative pour la transparence des industries extractives, mise en place pour promouvoir la transparence et la bonne gouvernance dans l’industrie minière, gazière et pétrolière. En Mars dernier, l’Azerbaïdjan a quitté cette initiative après en avoir été suspendu en raisons de la situation préoccupante des droits humains et des libertés civiles dans le pays – raison supplémentaire pour la BEI et la BERD de ne pas financer ce projet.


Résistance des communautés du Salento, Italie

Les localités de Melendugno et San Foca, dans le Salento, une région du talon de l’Italie, sont aux premières lignes du combat contre le gazoduc transadriatique (TAP).







 Photos by Alessandra Tommasi



Au printemps dernier, des centaines d’habitant.e.s de Melendugno ont manifesté pacifiquement jour après jour pour empêcher l’abattage d’oliveraies barrant la voie au gazoduc. Ces oliviers centenaires, voire millénaires, sont la clé de voûte de la culture et de l’économie locales. La décision du gouvernement italien d’envoyer des centaines de policiers pour mettre un terme aux manifestations a poussé les militant.e.s à ériger nuitamment des barrages routiers. Une nuit, à 2 h du matin, de puissantes machines escortées par un énorme convoi policier ont cependant fait irruption pour démanteler les barrages, qui avaient jusqu’alors empêché l’abattage des arbres.

Des rassemblements réguliers se produisent également non loin de là, dans la ville côtière de San Foca. Les habitant.e.s craignent en effet que le chantier pollue les eaux cristallines de l’Adriatique, défigure le paysage et nuise à l’industrie touristique.
La construction du gazoduc doit reprendre cet automne. Les populations locales se sentent trahies par le gouvernement qui appuie le projet contre leur volonté, et continuent de se mobiliser avec pour message

“Né qui né altrove” – « Non au TAP, ici ou ailleurs. »


Vous pouvez suivre le comité NoTAP local sur Facebook ettwitter, et en utilisant le hashtag #NoTAP


Source : https://350.org/fr/no-tap-letter/?akid=23311.858539.QtfOmb&rd=1&t=7&utm_medium=email&utm_source=actionkit

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