Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

lundi 4 janvier 2016

Chronique des ZAD (Zones A Défendre) décembre 2015 : NDDL, Sivens, l'Amassada, Haren (Belgique), Décines

Des infos, des liens, des photos, pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé en décembre 2015 sur et autour des Zones A Défendre : Notre Dame Des Landes, Sivens, l'Amassada, Haren en Belgique et Décines

Merci à l 'auteur, membre du Collectif de soutien à NDDL66, pour cette compilation mensuelle

PROJET D’AYRAULT – PORT de 

 NOTRE DAME DES LANDES (44)
Source : ZAD.nadir.org
décembre 2015

SIVENS (81)L'AMASSADA (12) -

Combats ailleurs : HAREN ( Belgique) – DECINES (69)

ZAD de NDDL - 44

Infos du 1er au 6 décembre

Mardi 1er décembre

Hier matin aux aurores, la magnifique cabane de Gourbi à brûlé... entièrement. Cette cabane collective qui accueillait désormais le non-marché et les réunions habitant.e.s hebdomadaire venait d’être entièrement reconstruite au cours de nombreux chantiers collectifs ces derniers mois et grâce aux efforts de quelques acharné.e.s. Hier soir, nous avons répondu à ce coup dur avec une réoccupation parmi les plus rapide de l’histoire de la Zad. Nous avons donc installé au Gourbi, une nouvelle cabane, fraîchement revenue du convoi "Cap sur la Cop". Bref, comme disaient d’autres en pareilles circonstances, on ne se laisse pas abattre et on est chaud comme la braise !

Comme il semblerait que certain.e.s journalistes tentent de faire feu de tout bois pour essayer de ’diaboliser’ les personnes qui vivent sur la zad, voici quelques précisions sur l’incident récent à la Gaité. Ainsi, nous rappelons que les témoins présent.e.s sur place sont formel.le.s, la personne qui s’est tailladé les veines du cou s’est mutilée elle-même et n’a nullement été agressée par une tierce personne.

Jeudi 3 décembre

RENDU DU PROCÈS DE LA NOË VERTE (PAS D’APPEL A RASSEMBLEMENT À NANTES, LE DÉLIBÉRÉ SERA DONNÉ À L’AVOCAT)

Vendredi 4 décembre

Ce que l’état d’urgence dit de nous et de nos capacités de résistance, un très beau texte écrit par un camarade assigné à résidence et publié sur Paris-luttes.info. Analyses amères mais pas défaitistes de la situation actuelle.

A lire sur le même site, le témoignagne d’une autre personne assignée, pour avoir avoit participé à l’accueil en IDF du convoi tracto-vélo parti de NDDL : En prison chez moi pendant trois semaines

Infos du 7 au 13 décembre

Lundi 7 décembre

Sur la zad Urgent !!!

Nous avons été avertis que le 10 décembre prochain se tiendra une audience en référé expulsion à 11h30 au Tribunal de Grande Instance de Nantes. Cette assignation concerne 4 exploitations agricoles historiques et 11 familles de paysans, habitants locataires ou propriétaires historiques.


La demande d’AGO/Vinci, qui agit pour le compte de l’État via le ministère de l’Écologie, se décline en ces termes :
- expulsion immédiate, sinon astreinte de 200€ par jour, - saisie et séquestration des biens et cheptels ; - pas d’application de la trêve hivernale...

Tous ces dossiers sont concernés par l’accord politique du 8 mai 2012 passé avec F. Hollande, puis réactualisé par J-M.Ayrault ainsi que M.Valls en 2014.


Paradoxalement, AGO/Vinci signe en ce moment avec les paysans de la zone, des conventions d’occupation précaire pour l’année culturale 2015/2016. Cherchez l’erreur !

Cela est une véritable provocation entre les 2 tours des élections régionales et en pleine COP21 alors que F. Hollande se veut exemplaire en matière de lutte contre le réchauffement climatique !

le message de l’acipa par rapport au passage au tribunal jeudi prochain d’habitant-es, paysan-ne-s de la ZAD

Pas de guerre en notre nom


Régionales : EELV et PS fusionnent pour le deuxième tour malgré le sujet épineux de Notre Dame des Landes avec de curieuses déclarations !!! Voir leur déclaration commune à ce sujet

Jeudi 10 décembre

Jeudi 10 décembre à 11h :
rdv covoiturage à 10h à Notre Dame des Landes (parking de la Poste)

Et à Paris : Rassemblement et journée de soutien aux exproprié-e-s de Notre-Dame-des-Landes le jeudi 10 décembre à partir de 11h à 19h30 place Stalingrad (Paris, 19e).


"Les personnes, les collectifs de soutien à la lutte contre l’aéroport, les organisations et associations révolté-e-s par l’annonce de ce référé-expulsions, appellent toutes les personnes concernées et les militant-e-s venus pour la COP à un grand rassemblement !
Pour informer, affirmer notre détermination et notre cohésion, dans l’esprit du convoi parti de Notre-Dame-des-Landes fin novembre..."

La suite des mobilisations à venir pour l’annulation de cette procédure, et l’abandon du projet d’aéroport bientôt !


Une bonne nouvelle de Nantes ! alors que les avocats des deux parties s’étaient entendues pour demander un report de l’audience le juge l’a refusé. Cependant les avocats de nos camarades ont obtenu finalement l’ajournement du procès : la procédure en cours est annulée, une autre devra être relancée... ou pas ! Un grand bol d’air pour toutes et tous !

Une réaction de Sylvie Thébault, agricultrice au Liminbout et menacée par Vinci à lire sur bastamag. Solidarité et résistance !


Des info de la ZAD, dont les habitant-e-s ont reçu la nouvelle d'un procès pour les rendre tou-e-s expulsables. Celui-ci a été reporté en première audience (cf message de l'ACIPA ci-dessous).

Salutations.
PP
Lettre express aux adhérents et abonnés n°45/2015

** Jugement du référé expulsion :

L’État et AGO reculent

Ce matin à Nantes, les avocats des deux parties ont convenu que le délai de préparation était trop court pour préparer une défense pour un nombre de dossiers aussi important.

Le juge, seul maître d'une telle décision de report de l'audience, n'est pas du même avis, il estime que l'issue de cette procédure est déjà bien connue des deux côtés et compte bien tenir audience ce jour.

Les avocats des deux parties font alors valoir le droit en évoquant "le retrait de rôle"; en clair AGO/Vinci, pour le compte de l’État, retire cette injonction deVinci dégage, résistance et sabotage juger aujourd'hui ces dossiers concernant les habitant(e)s et les paysan(ne)s historiques.

Jumelé à l'accord électoral entre le PS et EELV sur la région Pays de la Loire, cela redonne un peu de sérénité aux "expulsables" pendant cette période des fêtes de fin d'année.

Mais la trêve peut très bien être de courte durée, car François Hollande n'a pas confirmé sa promesse de "ne pas expulser d'habitant(e)s ou paysan(ne)s ni de ne pas débuter de travaux sur le projet avant la fin des recours engagés". Des démarrages de travaux sont toujours promis par le premier ministre pour ce début 2016 et la procédure juridique pourrait alors reprendre contre les historiques.

M Hollande a, en pleine COP 21, l'occasion de montrer au monde, qu'au travers de l'arrêt du projet de Notre Dame des Landes, il donne l'exemple que tous les pays industrialisés doivent suivre : stopper les grands projets inutiles imposés et étudier les alternatives que les citoyens proposent.

Cette petite victoire au tribunal de Nantes est aussi due à la mobilisation des femmes et des hommes qui, en plein état d'urgence, ont bravé toutes les interdictions à Nantes comme à Paris et les "expulsables" de ce matin leur en sont reconnaissants.

Nous avons réussi à lutter ensemble et ainsi à sauvegarder le bocage et ses habitants malgré toutes les agressions contre les opposants. Nous savons que nous avons raison, sinon pourquoi La DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile) nous cacherait-elle des documents qui sont censés justifier le projet, que même la CADA (Commission d'Accès aux Documents Administratifs) impose de nous communiquer.

M. Hollande, vous avez là l'occasion d'être en phase avec cette COP 21 organisée sur vos terres où, comme c'est déjà à l'œuvre à Notre Dame des Landes, on doit préparer l'agriculture de demain, stopper ce bétonnage de terres agricoles.

Pour les "expulsables" de NDL,
Dominique Fresneau

De leur côté Sylvie et Marcel Thébault résument bien la situation après le jugement de ce matin :
"Le boulet est passé à côté, mais le canon reste en place, sachant que l'artilleur fera la trêve des confiseurs".

Restons vigilants et prêts à nous mobiliser s'il le faut !

Malgré l'annonce de l'annulation d'une opération policière initialement prévue en janvier 2016, restons vigilant-e-s. La répression a rarement été aussi forte contre les militant-e-s écologistes, état d'urgence oblige (?). Pour rappel, un collectif d'occupant-e-s s'est créée pour un "info tour 2015" partout où des comités locaux les inviterons :
http://zad.nadir.org/spip.php?

Solidarité entre les luttes !, un bref retour d’une discussion riche entre participant-es de la manifestation entre collectifs en lutte, le 14 novembre dernier à Landivisiau. A noter que les collectifs anti aéroports locaux appellent à se retrouver là-bas samedi prochain (voir agenda) pour se coordonner.
on relaie


Vendredi 11 décembre

À Notre-Dame-des-Landes, Vinci recule, les expulsions n’auront pas lieu




Vinci a demandé l’expulsion de paysans et d’habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. L’audience avait lieu jeudi, mais Vinci s’est ravisé. Les expulsions n’auront pas lieu. Au même moment, à Paris, des centaines de sympathisants de la ZAD se sont rassemblés pour signifier leur soutien.

Nantes, correspondance

Pour la première fois, Vinci a visé les paysans opposants historiques au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL). Ils se sont retrouvés face-à-face hier, au tribunal de Nantes. Arguant d’un « calendrier opérationnel » de travaux imminents pour débloquer le dossier en démarrant le chantier, l’entreprise a demandé, il y a quelques jours, l’expulsion de quatre exploitants agricoles et de onze familles habitant sur le site du projet. Leur assignation en référé a été assortie d’une astreinte de 200 euros par jour pour tout retard à vider volontairement les lieux.
La mobilisation des opposants à l’aéroport, hier, devant le tribunal de grande instance de Nantes.
Entre son habitation et son exploitation, un agriculteur comme Marcel Thébault cumule quatre dossiers retenus par Vinci. Il risquait de voir un compteur accumuler 800 euros de jour-amendes. « Quatre fois 200 euros multiplié par le nombre de jours, sans avoir eu le temps de phosphorer pour trouver des alternatives, ben, on a du mal à dormir avec ça au-dessus de la tête. Depuis trois ans, on pensait qu’on n’était pas dans les priorités de Vinci, et que les plus vulnérables étaient les squatteurs. Cette analyse vient de se révéler fausse. Les pressions financières affectent a priori moins les zadistes, qui sont plus mobiles que nous. Là, on a essayé de nous faire peur au portefeuille...»

    Calculs des socialistes

Mais la menace s’est finalement dissipée à l’audience. L’avocat de Vinci, Tadjdine Bakari, a accepté d’abandonner sa procédure en annonçant un report, en fait une relance possible de la demande en janvier, mais sans être trop précis sur la date : « Naturellement pas pendant les fêtes de Noël. Début janvier, la première quinzaine, ou alors la troisième semaine...» On ne le sent pas très déterminé. « Le calendrier opérationnel nous contraint pour la réalisation de l’aéroport. Vous n’ignorez pas que l’État a décidé de lancer le début des travaux pour le début de l’année 2016. »

Cette manière de se raviser à l’audience dépasse le cadre du seul concessionnaire qui aurait besoin de faire place nette pour organiser la venue des engins de travaux publics. Ce revirement est forcément lié au contexte politique. « On a fait jouer tous les leviers », indique Julien Durand, porte-parole de l’association citoyenne Acipa. Nicolas Hulot est notamment intervenu auprès de l’Élysée, et les calculs des socialistes du gouvernement ont sans doute pesé fort dans la balance.
Hier au TGI de Nantes.
« On a d’un côté Vinci et Manuel Valls dans la même logique d’accélérer les expulsions, de l’autre François Hollande, qui préférerait ne pas, et Ségolène Royal, qui trouve que ce projet est une connerie. Si le procès se concluait aujourd’hui, il faisait aussitôt exploser l’accord socialo-écolo pour le deuxième tour des régionales en Pays de la Loire », note un paysan solidaire, devant le tribunal avec son tracteur.

L’accord régional signé à l’issue de premier tour par EELV avec le PS intègre des clauses sur le projet de Notre-Dame-des-Landes. Clauses qui prévoient une étude indépendante sur l’optimisation de l’aéroport Nantes-Atlantique déjà existant. Quant à prolonger le moratoire sur les travaux et sur l’évacuation de la zone, demandé par les Verts, le PS a répondu qu’« aucune date de démarrage des travaux n’est publiquement avancée, ce qui rend incompréhensible l’accélération brutale par AGO - Vinci – concessionnaire de l’État –, des procédures d’expulsion de familles et d’agriculteurs habitant légalement sur le site avant la déclaration d’utilité publique (DUP). Pour nous, ces expulsions ne peuvent pas intervenir sans mise en œuvre effective du transfert d’aéroport ».
L’audience au tribunal portait donc des enjeux plus sensibles que seulement judiciaires.
La tête de liste d’EELV en Pays de la Loire, Sophie Bringuy, était présente dans la salle d’audience avec son staff.

    Il est urgent de ne rien faire

Les faits : AGO, la société dominée par Vinci pour gérer le projet d’aéroport, a pourtant tenté de prendre de vitesse le mouvement anti-aéroport, en lançant une procédure ultrarapide de demande d’expulsion. Pour un projet imaginé dans les années 1960 et gelé depuis trois ans, l’impératif d’urgence peut paraître étrange au bon sens commun. Mais le tribunal des référés, saisi par Vinci, se place sous l’égide du droit, pas du bon sens.
Il est d’urgent de ne rien faire. Telle aura donc été la ligne de conduite de l’avocat de Vinci après avoir lancé une procédure d’expulsion contre les habitants et paysans historiques de Notre-Dame-des-Landes, assignés en référé dans une forme de précipitation organisée : les derniers n’ont reçu le pli d’huissier que lundi dernier, pour une audience quatre jours plus tard. Des délais trop courts pour les droits de la défense, prise de cours par un calendrier aussi serré.
La mobilisation des opposants à l’aéroport, hier, devant le tribunal de grande instance de Nantes.
Le débat judiciaire a été assez compliqué à suivre. Dans un premier temps, la demande de renvoi du procès à une date ultérieure, pourtant acceptée par les deux parties, avocats des occupants et celui de Vinci, a été refusée par le juge. Motif : « Je ne veux pas contribuer à laisser les gens dans une incertitude permanente, quand ça fait des années que ça dure.» 

Mais les avocats, pourtant opposés, ont dégainé une procédure commune imparable, un article du code de procédure civile (dont relèvent les démarches d’expropriation) qui ne laisse aucun choix au juge quand les deux parties du procès demandent par écrit son ajournement. Le juge des référés n’a pu que s’exécuter, retirant aussitôt l’affaire de l’audience. Chacun avait préparé son courrier, déposé illico sur le bureau du juge. Son assesseure a sorti son tampon encreur. Blam ! L’affaire a été « désenrôlée », c’est à dire retirée du calendrier programmé des audiences.

« Au plan juridique comme pour la communication ou au plan politique, le projet de Notre-Dame-des-Landes a toujours procédé par avancées et reculs », note Me Basouclergue, un des des avocats défendant les paysans et les habitants de la ZAD. Ce jeudi matin, le recul a marqué un point de plus. Pour son collègue Me Erwan Lemoigne, ce retrait est mieux qu’un renvoi. « Il signifie que la procédure d’expulsion est mise de côté. Et elle peut le rester, comme l’aéroport.»


    AU MÊME MOMENT, À PARIS, UNE MANIFESTATION DE SOUTIEN

Paris, reportage
« Quelles que soient les conclusions de l’audience, on ne lâche rien.» Voilà en substance le message porté par les environ 250 personnes rassemblées place Stalingrad, jeudi 10 décembre, à Paris. Dans un froid mordant, les militants se réchauffent avec une soupe brûlante servie par une cantine mobile, au rythme des percussions d’une batucada joyeuse et colorée. Autour d’un info-kiosque, des banderoles accrochées aux arbres donnent le ton : « Des légumes, pas du bitume. ZAD forever », « Solidarité avec les assignés », ou encore « Expulser NDDL ? Ça va pas la COP ! ».
Manifestation de soutien aux assignés de NDDL, hier, à Paris.

Sara, jeune occupante de la ZAD, estime qu’il est « primordial de montrer notre solidarité avec les opposants historiques qui sont aujourd’hui menacés d’expulsion immédiate ». Elle est affublée d’une cape rose, signe de reconnaissance de l’équipe chargée de faire l’interface avec la police en cas de problème lors de ce rassemblement déclaré en préfecture.

    « Double discours et tentative de passage en force »

Jean-Pierre, 65 ans, arrive tout droit des Pyrénées : « Je suis venu en soutien à Notre-Dame-des-Landes (NDDL). L’entêtement du gouvernement au moment de la COP 21 est ridicule, de même que ce double discours et ces tentatives de passage en force.» Comme lui, des personnes de tous âges et de tous horizons sont venues braver le froid et les tentatives d’intimidation policières, matérialisées par des dizaines de cars de CRS alignés dans les rues adjacentes. Robert, fringant sexagénaire, a participé au convoi à vélo entre NDDL et Paris. Ce membre du collectif parisien de lutte contre l’aéroport tient à rappeler qu’« à chaque provocation de l’État à NDDL, il y a et il y aura des répercussions immédiates partout ailleurs, notamment grâce à la réactivité des quelques 200 collectifs locaux ». Et d’avertir : « On est prêts à des actions décentralisées en cas de tentative d’expulsion de la ZAD.»

Au cours d’une prise de parole, des occupants de la ZAD et d’autres composantes du mouvement anti-aéroport rappellent le contexte dans lequel a lieu l’audience de Nantes : celui de la COP 21, des « beaux discours du gouvernement », des assignations à résidence, perquisitions, et gardes à vue concernant des militants écolos.

    « NDDL, c’est l’émergence d’une société nouvelle »

Les messagers rappellent également l’accord politique passé en 2012, réactualisé en 2014 avec François Hollande, qui avait exclu toute expulsion de la ZAD avant épuisement des recours juridiques. « Les assignés ont été jugés en première instance, il reste donc la possibilité de l’appel et de la cassation ou du Conseil d’État.» Et mettent en avant les incohérences concernant NDDL : « AGO (Aéroport du Grand-Ouest) Vinci demande l’expulsion immédiate et, dans le même temps, l’entreprise signe des baux précaires pour que des parcelles de la ZAD soient mises en culture la saison à venir.»

Laurent Pinatel, porte parole de la Confédération paysanne, a profité de cette tribune pour « inviter Stéphane le Foll a venir voir sur la ZAD l’extrême richesse des projets humains et agricoles qui s’y construisent. Car NDDL, c’est clairement l’émergence d’une société nouvelle ». Un autre porteur de message a enfin exhorté « Laurent Fabius, président de la COP 21, à avoir enfin le courage politique de se prononcer clairement sur ce projet d’aéroport ».
Le gel de la procédure, mais non son abandon, a été annoncé grâce à une liaison téléphonique avec Nantes, provoquant des applaudissements. « C’est sûrement une claque pour Vinci, qui n’a pas obtenu l’expulsion. Pour nous, c’est bien sûr positif, mais la menace n’est pas écartée », nuance Geneviève, une opposante historique.

Entre une assiette de soupe et un bol de café, une chorale a ensuite chauffé l’ambiance avec des reprises de chansons aux paroles détournées, puis un faux représentant de Vinci est venu déclamer d’authentiques discours officiels tirés du site web de l’entreprise tels que « tous nos métiers sont au cœur de la transition énergétique » provoquant de grands éclats de rire, avant d’inviter la foule à reprendre en chœur la formule désormais célèbre : « Vinci dégage, résistance et sabotage


Ce vendredi 11, des paysan-ne-s du monde entier ou presque de la Via Campesina sont venu-e-s rencontrer la lutte d’ici, et y apporter les leurs ! un beau moment d’échanges, de solidarités internationales, et d’espoir !




Sur le procès de jeudi 10 : "NDDL : la procédure d’expulsion est ajournée"
...et infos d’ailleurs ou de nulle part :

#11 Si nous vivons… : Un article qui raconte des choses qui se passent face à l’état d’urgence.

Action à Blois le samedi 12 : A l’annonce des travaux pour janvier, le comité du Loir-et-Cher a organisé un rassemblement à Blois pour rappeler que si les travaux et/ou expulsions commencent sur la Zad, nous occuperons les lieux de pouvoir. Zadistes, vous n’êtes pas seul-e-s et isolé-e-s, ce rassemblement est une piqûre de rappel pour nos représentant-e-s démocratiquement imposé-e-s.

Infos du 14 au 20 décembre

Mardi 15 décembre

Retailleau (nouveau Psdt du Conseil régional L.R.) s’en va t'en guerre :
Notre-Dame-des-Landes : Retailleau rencontre Valls mardi pour lui demander d’évacuer la ZAD

Et la propagande commence : Notre-Dame-des-Landes : les hôtels des policiers censés expulser la ZAD déjà réservés ?

Comme on le craint, il semble que le contexte politique et "l'état d'urgence" offrent une occasion d'évacuer la ZAD plus simplement (par la violation des droits fondamentaux : assignations à résidence, perquisitions sans aval juridique, arrestations et gardes à vue simplifiées, ...)

Selon cet article de "Presse Océan" :
"Sur le terrain, le dossier semble bouger. Différentes sources proches du dossier affirment qu'une dizaine d'hôtels de l'agglomération nantaise et du pays de Retz ont été réservés par la gendarmerie pour janvier. "
Cf article : http://www.presseocean.fr/actu

L'hiver risque d'être chaud sur la ZAD ! Résistance et Sabotage !
PP

Mercredi 16 décembre


Une lettre envoyé par le comité de soutien de la Roche sur Yon à Mr Retailleau à propos de ses déclarations


Samedi 19 décembre

Notre-Dame-des-Landes :
Appel à une journée de mobilisation à Nantes et ailleurs le 16 janvier : puisqu’il y n’aura pas d’aéroport, pour l’abandon immédiat des procédures d’expulsion.

Parmi les urgence évoquées par le nouveau président de la région Pays de la Loire : la « restauration de l’Etat de droit » à Notre-Dame-des-Landes : « Je n’accepterais pas que notre région devienne la vitrine de l’affaissement de l’autorité de l’État »... et « Sans aéroport international, nous perdrons la bataille dans cette concurrence entre les différents territoires. ». Oublie-t-il que la région n’a à peu près aucun pouvoir sur le dossier de l’aéroport ?


Etat d’urgence:
On a reçu ça :



Infos du 21 au 27 décembre


Lundi 21 décembre

Allez, pour commencer la semaine, un minuscule morceau de revue de presse sur internet, en attendant plus de détails sur le 16 janvier…

« NDDL, le non choix » sur France inter

Monsieur Retailleau, avec Notre-Dame-des-Landes, ne trahissez pas la jeune génération

A peine la COP terminée, le dossier Notre-Dame-des-Landes est de retour

Une journée de mobilisation le 16 janvier, un « J’accuse » des opposants, des rumeurs d’évacuation de la ZAD et des déclarations contradictoires des autorités : à peine la COP21 terminée, le projet de transfert d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes mobilise les pro et les anti.


Une journée de mobilisation le 16 janvier, un « J’accuse » des opposants, des rumeurs d’évacuation de la ZAD et des déclarations contradictoires des autorités : à peine la COP21 terminée, le projet de transfert d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes mobilise les pro et les anti. Tout juste élu à la tête de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau (Les républicains) a rencontré Manuel Valls pour lui demander d’évacuer la zone occupée par les opposants aux travaux. « Le premier ministre m’a confirmé sa volonté d’engager les travaux de construction de l’aéroport », a-t-il rapporté sur son site.

Début novembre, le premier ministre avait déclaré devant les députés que le gouvernement voulait « poursuivre les travaux » de construction de l'aérogare : « Le projet est parfaitement conforme au droit. Il se poursuivra dans le respect des procédures nationales comme des procédures européennes.» Il avait ajouté : « La France est un État de droit. Il est inacceptable et inimaginable qu'une minorité d'individus ultra-violents puisse empêcher l'application des décisions de justice et aller contre l'intérêt général.»

Depuis plusieurs mois, les autorités envoient des signaux contradictoires sur le devenir du projet. En juillet, le tribunal administratif de Nantes a rejeté les recours des opposants (voir notre article). Pour Matignon, ce verdict met fin au moratoire proposé par François Hollande le temps que toutes les procédures judiciaires contre le projet soient jugées. Mais les opposants ont fait appel et considèrent que les recours ne sont donc toujours pas épuisés.

Fin octobre, en pleine campagne électorale pour les régionales, la préfecture de Loire-Atlantique annonce engager
« la reprise des travaux», et le lancement des procédures d’appels d’offres. «L’État a demandé aux maîtres d’ouvrage de la future plate-forme et de sa desserte routière de mettre en œuvre les démarches qui permettront de démarrer les travaux», explique alors un communiqué. « Ceci se traduit en particulier par le règlement des indemnités d’expropriation, la reprise des relations avec les entreprises et le lancement de marchés spécialisés. »

Le calendrier pour intervenir dans le bocage est serré : à partir de mars, les travaux de construction ne seront plus possibles à cause des lois de protection des espèces menacées. Si les bulldozers doivent sillonner la zone d’aménagement différé (ZAD), ce doit être avant le début du printemps, et de la période de reproduction. Pendant les mois d’hiver, les occupants sont moins nombreux sur la zone, ce qui peut atténuer la difficulté à les expulser – en 2012, l’opération d’évacuation avait tourné à l’échec, malgré la mobilisation d’un millier de gendarmes et de policiers.

Mais le 17 novembre, quatre jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, le sous-préfet chargé du dossier, Stéphan de Ribou, affirme au journal
Presse-Océan que la ZAD ne devrait pas être évacuée en janvier en raison de la prolongation de l’état d’urgence : « Notre-Dame-des-Landes n'est pas une priorité dans le contexte actuel. Le gouvernement et les services de l'État sont concentrés sur la réponse forte à apporter aux actes terroristes.»

Autre signe d’assouplissement : Aéroports du Grand Ouest (AGO), la filiale de Vinci qui doit assurer la maîtrise d’ouvrage du chantier, a retiré sa plainte contre les habitants de onze maisons et quatre exploitations agricoles visés par une procédure d’expulsion. Le 10 décembre, à la veille de l’audience de ces familles, parmi lesquelles des opposants historiques au projet, devant le tribunal, la société a interrompu la procédure. « La décision a été prise au sommet de l’État », affirme leur avocat, Erwan Lemoigne, alors que le PS venait de passer un accord de second tour avec les écologistes pour les régionales. Rien n’empêche AGO de relancer la procédure en janvier.

Par ailleurs, le contexte politique évolue vite : la gauche a perdu la région Pays de la Loire mais le vote écologiste s’y est plutôt maintenu. Dans la perspective de la présidentielle de 2017, Cécile Duflot promeut une
« coalition de transformation » regroupant socialistes, écologistes et communistes. Cette ébauche d’alliance semble incompatible avec le lancement des travaux de l’aéroport. Quel intérêt les pouvoirs publics auraient-ils à évacuer la ZAD dans ces conditions ? Selon le site du Point, « en privé, François Hollande se montrerait prêt à abandonner le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes pour donner des gages aux écologistes...». Mais selon une autre information donnée par Presse-Océan, une dizaine d'hôtels de l'agglomération nantaise et du pays de Retz ont été réservés par la gendarmerie pour janvier. Cette information a circulé de nombreuses fois ces dernières années sans être confirmée. Contactée par Mediapart, la préfecture de Loire-Atlantique n’a pas répondu.

Le "J'accuse" des opposants

Un autre feuilleton ajoute à la confusion ambiante : il concerne cette fois-ci le ministère de l’écologie de Ségolène Royale et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). En juillet dernier, la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) a demandé à l’administration de déclassifier une étude sur le gain de temps pour les passagers que permettrait l’exploitation d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Ce document, réalisé par le bureau d’étude JLR Conseils lors de l’enquête publique en 2006, avait notamment permis à l’Etat d’affirmer que la construction du nouvel aérogare serait bénéfique pour l’économie régionale, à hauteur de 900 millions d’euros. L’argument économique reste aujourd’hui l’un des principaux arguments des défenseurs du projet (à l’exemple de Manuel Valls devant les députés le 4 novembre).

Mais pour les opposants, cette étude repose sur un calcul erroné. Ils lui opposent une autre analyse, commandée par leurs soins à un autre cabinet, CE Delft, qui conclut au contraire que le nouvel aérogare coûterait cher. 

Pourquoi des résultats aussi différents ? Il n’a jamais été possible de le savoir car la DGAC n’a jamais voulu publier ce document, malgré les nombreuses demandes des opposants. Si bien que le collectif des élus contre l’aéroport, le CédéPa, a fini par saisir la CADA, qui lui a donné raison, le 30 juillet 2015 : « ce document est communicable à toute personne qui en fait la demande ».


Sauf que depuis, l’administration n’a toujours pas partagé le rapport. Après des mois d’attente, un échange de lettres avec le cabinet de Ségolène Royal, le dépôt d’un recours devant le tribunal administratif (et plusieurs appels de Mediapart), le CédéPa a fini par recevoir, le 24 novembre, un courrier du ministère de l’écologie : une dizaine de cahiers, portant les sigles de la DGAC et de la DDE44 (l’ancienne direction de l’équipement). En apparence, il s’agit de documents préparatoires à l’enquête publique. Sauf qu’ils ne contiennent pas le rapport in extenso de JLR Conseils, ni le détail du calcul sur les 900 millions d’euros. Une nouvelle lettre est envoyée à Ségolène Royal. Sans réponse officielle jusqu’ici. Contactée de nouveau par Mediapart, la DGAC n’a pas répondu – en raison du recours, apprend-on. L’entourage de la ministre dément bloquer la sortie du document et assure que Ségolène Royal a donné pour consigne de transmettre l’étude. Est-elle perdue dans les archives de la DGAC ? A-t-elle été oubliée au fond d’un placard ? Existe-t-elle vraiment ? Nul ne peut y répondre à ce stade.

Dans un état croissant d’exaspération, les opposants s’en prennent désormais publiquement à la manière dont l’administration conduit l’opération Notre-Dame-des-Landes depuis l’enquête publique, il y a près de dix ans. Dans une tribune rédigée sous la forme d’un réquisitoire et intitulée « Maintenant nous accusons », l’Acipa, l’association historique des opposants, vise en particulier la direction générale de l’aviation civile (DGAC), principale administration en charge du dossier. Les co-présidents de l’association Dominique Fresneau, Anne-Marie Chabod et Christian Grisollet, dénoncent « la rétention d’informations capitales », « les manipulations », « les mensonges » et l’« obstruction délibérée » mais aussi « les erreurs manifestes d’appréciation et/ou incompétences » ainsi que la provocation et la « manipulation de l’opinion publique ». 

Dans la galaxie des opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’Acipa occupe une place particulière.

Crée en 2000, c’est l’organisation la plus ancienne, regroupant des habitants des communes impactées par le projet d’aéroport, agriculteurs ou non. Face aux personnes venues occuper la zone d’aménagement différé, la « ZAD », devenue synonyme de « zone à défendre », elle défend une forme de lutte légaliste, plus classique et beaucoup plus modérée dans sa critique de l’Etat.

Après des années de manifestations, recours juridiques, publication de rapports, participation aux auditions de la commission Richard sur le dialogue environnemental, et autres formes de participation citoyenne, c’est la première fois que l’Acipa met si directement en cause – y compris en nommant certains responsables administratifs – « les comportements irresponsables et condamnables » de la puissance publique. C’est le signe d’une irritation exacerbée et d’une perte de confiance dans les services de l’Etat.


Les griefs de l’Acipa portent principalement sur les conditions de réalisation et l’usage de l’expertise technique dans le long processus juridique de l’aéroport. L’Etat sous-estime les superficies du projet d’aérogare de Notre-Dame-des-Landes (sous entendu, pour en diminuer la perception des impacts) et, à l’inverse, exagère le coût de la rénovation de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique, selon eux. Ils reprochent à la DGAC d’avoir orienté ses études sur la possibilité technique de garder l’actuel site et sur les nuisances sonores que cela entraînerait. Ils accusent l’Etat de se servir de ces arguments pour justifier le nouveau site.

Ils s’en prennent aussi aux dirigeants politiques locaux (socialistes) : Jean-Marc Ayrault, aujourd’hui député, Jacques Auxiette, ex président de la région et Patrick Mareschal, ancien président du conseil général de Loire-Atlantique, de « refus d’examen de fond du dossier », d’« engagement irréfléchi d’argent public » et de « mépris des contre-expertises ». Plus généralement, ils accusent de manipuler l’opinion publique « tous ceux qui veulent criminaliser et discréditer notre opposition en nous assimilant à de dangereux terroristes ; nous ne sommes ni la "vitrine légale d’un mouvement armé" ni "une minorité ultra violente"» (expressions tirées de déclarations officielles). Pour eux, toutes les personnes nommées dans leur « J’accuse », sont coupables de « comportements indignes de politiques en charge de l’intérêt général et de hauts fonctionnaires de l’Etat. Nous les tenons pour responsables de la faillite intellectuelle et morale que révèle ce dossier ». Contactée par Mediapart au sujet de cette lettre à la mi-novembre, la DGAC n’avait alors pas réagi.


L’Acipa appelle à une journée de mobilisation générale contre le projet d’aéroport le 16 janvier : « Dans un climat d'annonces d'expulsions et de reprise de travaux au début de l'année 20, montrons à l’État et Vinci que nous ne nous laisserons pas faire ». Des manifestations pourraient avoir lieu dans plusieurs régions. Les pouvoirs publics n’ont pas encore réagi à cet appel à mobilisation, en plein état d’urgence.
Jade Lindgaard - Médiapart

Mardi 22 décembre

Les zadistes et opposants de Notre-Dame-des-Landes attendent 2016 de pied ferme




La ZAD de Notre-Dame-des-Landes sera-t-elle évacuée ? Alors que les signaux se multiplient sur la scène politique, les anti-aéroport s’organisent et mobilisent. Et convient à une journée d’action le 16 janvier. Avant un chantier solidaire à la fin du mois.

Nantes, correspondance

Il affirme sa volonté d’en finir. Bruno Retailleau, nouveau président de la région des Pays de la Loire, en avait fait un engagement de campagne. La première sortie publique du nouveau président de droite prévoyait une entrevue avec Manuel Valls pour demander l’expulsion sans délai des zadistes. Bruno Retailleau voit cette persistance des occupations comme un « symbole de l’impuissance de l’État, de l’affaissement de l’autorité de l’État ».

La rencontre avec Valls a eu lieu au Sénat le 15 décembre. La région ne pilotant pas le dossier du maintien de l’ordre, l’ancien lieutenant de Philippe de Villiers passé à l’UMP et désormais étiqueté Les Républicains ne peut que faire une requête insistante. Mais les échanges entre le président de la région et le Premier ministre laissent place au flou et cachent un éventuel calendrier confidentiel. Travaux, évacuation, les deux ? « Depuis les déclarations de Ségolène Royal [exprimant fin octobre sa grande réserve sur la pertinence du projet d’aéroport nantais], le Premier ministre n’avait pas repris la parole. Ce n’est pas anodin, cette annonce à un président de région nouvellement élu. Mais évidemment, il faut que les travaux suivent immédiatement l’évacuation, sinon ce n’est pas la peine. Oui, c’est vrai, pour une question d’espèces protégée, la porte se referme en mars. Bien évidemment, le Premier ministre n’a pas donné de date », explique à Reporterre Louis-Marie Leroy, le nouveau directeur de cabinet de Bruno Retailleau.

    « Assurer la sécurité et la compétitivité des Pays de la Loire »

L’évacuation en question concernerait une soixantaine de sites d’habitation, sans compter les fermes des paysans historiques, déclenchant forcément un soutien de tout le mouvement antiaéroport, paysans de la région inclus. « Manuel Valls est favorable aux travaux et il sait parfaitement que pour pouvoir commencer les travaux, il faudra évacuer, c’est tout ce que je peux dire », a expliqué Retailleau à la chaîne Public Sénat.

« Le Premier ministre m’a confirmé sa volonté d’engager les travaux. Je lui ai dit que je serai très attentif au calendrier, qui témoignera de la volonté et de la capacité du gouvernement à assurer la sécurité et la compétitivité des Pays de la Loire », avait fait savoir Bruno Retailleau. Aucun commentaire côté Matignon.
La posture du nouveau président de région est dans la droite ligne de son prédécesseur socialiste, Jacques Auxiette, qui, sans en avoir le pouvoir, a maintes fois réclamé l’évacuation musclée de la ZAD, avec recours à l’armée « comme au Mali », oubliant que l’Opération Serval a causé officiellement de 200 à 300 morts, casques bleus, soldats maliens, français, tchadiens, et djihadistes.

    De la place dans les hôtels...

« Différentes sources proches du dossier affirment qu’une dizaine d’hôtels de l’agglomération nantaise et du pays de Retz ont été réservés par la gendarmerie pour janvier », affirme le quotidien nantais Presse-Océan le 15 décembre.

Renseignement pris auprès de deux hôtels du nord de Nantes de 300 et 81 chambres, qui ont dans le passé accueilli les forces de l’ordre, les chambres n’ont pas l’air indisponibles.

Des amis de Reporterre ont pu y réserver pour un groupe d’une vingtaine de personnes pendant une semaine, première ou deuxième semaine de janvier, il y a de la place. Westotel, qui dispose de 300 chambres, propose une douzaine de chambre à prix préférentiel pour la première semaine, tarif plein la seconde semaine, « la demande étant plus forte à cette date ».
Étape de la tracto-vélo reliant Notre-Dame-des-Landes à Paris, fin novembre.
Du côté du mouvement anti-aéroport, habitants et paysans sur le terrain, la menace est cependant prise au sérieux. Le mois de janvier voit se multiplier les déplacements dans les comités locaux de toute la France et replace l’objectif : l’abrogation de la DUP, la déclaration d’utilité publique, condition sine qua non de l’abandon du projet. Objectif stratégique qui peut se retrouver totalement bousculé par une tentative d’évacuation militaire, ré-édition de l’opération César qui avait échoué en novembre 2012. Mais depuis des mois sont échafaudés des plans de blocage et d’interventions militantes en riposte à une intervention policière, tant sur place et aux abords de Nantes que dans le reste de la France. Depuis l’été dernier, des affiches ont été publiés et collées : « En cas de démarrage des travaux et d’expulsion de la ZAD, mobilisations, occupations blocages.»

    Journée d’action le 16 janvier

Les appels à la remobilisation passent aussi par les rendez-vous déjà programmés. Une journée d’action est prévue le 16 janvier dans toute la France. Depuis plusieurs mois, des liens sont renoués pour raviver le réseau des comités de soutiens à la lutte de Notre-Dame-des-Landes. Il comptait deux centaines de groupes dans tout l’Hexagone aux lendemains de l’Opération César, fin 2012. Cortège alliant tracteurs et vélocipèdes, une tracto-vélo, comme celle qui a relié la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à Versailles pendant la COP 21, est prévue ce 16 janvier, ainsi qu’une marche dans la région.


Fin octobre, la préfecture de Loire-Atlantique a rendu public un appel d’offres pour les travaux de débroussaillage de la zone et le rétablissement des accès. Pied de nez à cette annonce, les zadistes ont lancé un grand programme de travaux solidaires avec des « lots à pourvoir » pour autant de chantiers sur divers sites de la ZAD : clôtures à installer, douches à rénover, débroussaillage des ronces, coupes de haies, construction d’un mur d’escalade collectif ou aménagement intérieur de l’Auberge des Q de plomb, qui réunit tous les mois les paysans voisins et militants du mouvement. Candidature éligible à « toutes celles et ceux qui participent à la lutte dans la région et bien au-delà, qu’ils soient organisés en comités ou en groupe d’amis ».

Selon l’appel d’offre officiel du « comité de pilotage pour un avenir sans aéroport », le marché est voué « à renforcer les structures collectives, matérielles, agricoles, défensives et festives existantes sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il s’agit de travaux divers, adaptés à tous les goûts et à tous les corps de métier. Les chantiers mentionnés devront être effectués, ou tout au moins sérieusement démarrés, les 30 et 31 janvier 2016 ».

Fourches, marteaux, pinceaux et bonnes volontés sont invitées à poursuivre tout au long de l’année. Chaque lieu-dit, chemin, lieu de vie ou d’activité concerné sera jumelé avec un lieu choisi par le groupe concessionnaire « dans sa bourgade ou son quartier, pour que les échanges se prolongent bien au-delà du week-end ». La liste complète des chantiers proposés est disponible sur zad.nadir.org. Toutes les candidatures seront retenues. Dossiers à envoyer avant le 10 janvier : appeldoffreszad@riseup.net


Mercredi 23 décembre

À Notre-Dame-des-Landes, mille et un projets pour inventer un autre monde




Il y a trois ans, les forces de l’ordre intervenaient violemment à Notre-Dame-des-Landes, pour expulser les résistants à la construction de l’aéroport. Leur combativité et le grand mouvement de solidarité qui a suivi ont rendu ces expulsions impossibles. Après avoir saccagé nombre de champs cultivés et de cabanes, les forces de l’ordre se sont retirées. Sur place, les liens se sont resserrés. Paysans, riverains, occupants et citoyens des quatre coins de la France ont entamé de nouvelles réflexions, notamment sur l’avenir des terres occupées si le projet d’aéroport venait à être abandonné. Alors que le gouvernement fait à nouveau planer des menaces d’expulsion en janvier 2016, rencontre avec celles et ceux qui construisent concrètement le monde dont ils rêvent.

Il fait frais et humide en Loire-Atlantique, ce lundi soir de novembre. Aux Fosses noires, l’un des lieux-dits de la vaste zone à défendre (Zad) de Notre-Dame-des-Landes, la distribution de pain vient de commencer. Dans une petite pièce très animée, occupants de la Zad mais aussi sympathisants et voisins des villages alentours viennent récupérer les miches dont ils ont besoin. « Chacun met ce qu’il veut, ou ce qu’il peut dans la caisse, précise Sophie, l’une des trois boulangères. Les prix sont libres. Seuls les prix de revient sont indiqués.»

« Nous ne souhaitons pas entrer dans le circuit de production classique, explique Noé, engagé dans divers projets de production agricole. Ce que l’on produit sur la Zad est mis à disposition des gens du coin, qui se servent et donnent de l’argent s’ils peuvent. Il est pour nous simplement inconcevable de relier le droit fondamental de manger au fait d’avoir, ou non, de l’argent.» Ici, on n’imagine pas seulement la sortie des logiques économiques marchandes, on la vit.

Installé aux Fosses noires suite aux expulsions de novembre 2012, au cours desquelles la boulangerie de la Zad avait été totalement détruite, le fournil tourne trois fois par semaine pour produire environ 180 kg de pain. Une partie de la farine vient du blé et du sarrasin cultivé et moulé sur la zone. « Le pain, c’est vraiment une base alimentaire, souligne Sophie. C’est un bon moyen d’être autonome, en plus d’être une activité qui passionne beaucoup de gens.»

C’est aussi une façon d’être solidaires : une vingtaine de kilos partent chaque semaine des Fosses noires vers un squat de migrants situé à Nantes. Une autre partie de la production est déposée au « non-marché », qui se tient le vendredi soir à la Gourbi, autre lieu-dit de la Zad. On y trouve des légumes, des produits laitiers et des plantes médicinales à prix libre. 
« Toutes ces productions sont bénévoles, et collectives, décrit Noé. L’argent est mis en commun et repartagé.» Une partie de l’argent sert en ce moment la création d’une boulangerie à Calais, en soutien aux migrants.

    « Ici, tu peux te planter, ce n’est pas grave, tu n’es pas tout seul »

De 100 à 300 personnes occupent la zone d’aménagement différé du projet d’aéroport, rebaptisée Zad, qui s’étend sur 1200 hectares agricoles [1]. 400 de ces hectares sont cultivés par huit paysans résistants, qui ont refusé de partir contre le versement d’indemnités d’éviction [2]. Et sur les 800 hectares qui appartiennent à Aéroports du Grand Ouest-Vinci, 220 sont squattés.

On y cultive des légumes et du blé, on y fait paître des vaches, et on se lance dans beaucoup d’autres projets. Production de pâtes, brassage de bière, essai de traction animale, fabrication de spiruline... « Ici on peut tout essayer, décrit Judith. Les coûts sont assumés collectivement. Parfois, des projets avortent, d’autres se renforcent. Mais ce qui est extraordinaire, c’est qu’ici, tu peux te planter, ce n’est pas grave, tu n’es pas tout seul.» A la ferme de Bellevue, située à l’Ouest de la Zad et occupée depuis trois ans, divers projets se croisent et se rencontrent : atelier couture, boulangerie, épicerie, friperie, petite usine de réparation agricole, etc.





« Chaque occupant peut faire partie de différents groupes, précise Judith qui s’implique dans les groupes « vaches » et « mécanique ». Les groupes ont des liens entre eux : celui qui s’occupe des vaches est lié à celui qui s’occupe du maraichage pour récupérer le fumier (qui sert d’engrais, ndlr).» Au cœur de ces divers projets, de solides liens se sont noués entre les occupants et certains paysans du coin. « Les vieilles machines agricoles utilisées pour protéger les lieux occupés en novembre 2012 ont été bricolées, réparées et remises en route, explique Noé, qui fait partie du collectif installé à l’Est de la Zad, à Saint-Jean-du-Tertre. Pour la première fois cette année, on a prêté ce matos réhabilité aux paysans voisins, qui étaient en galère avec le leur. Ça nous a fait vraiment plaisir. Parce que ça a longtemps été l’inverse.»

    « L’agriculture, c’est un moyen de résister au projet d’aéroport »

Quand les bulldozers ont débarqué, à l’automne 2012, ils ont démoli les jardins, avant de s’attaquer aux cabanes et aux maisons. « Ça a été difficile, après, de retrouver la confiance de mettre les mains dans la terre », dit Léonie qui s’est finalement relancée dans la culture des plantes médicinales. « Les fermes expulsées et démolies ont rendu nécessaire la protection de celles qui étaient encore debout », se remémore Jean-Luc, paysan à Vigneux, à quelques kilomètres au Sud de la Zad. « C’était une aventure qui prenait aux tripes, motivée par l’envie d’aider des jeunes qui veulent s’installer dans la durée.»
Désormais, les coups de main sont réciproques. Jean-Luc continue de venir régulièrement sur la zone avec un tracteur et des outils, et les habitants de la Zad viennent chez lui faire des chantiers collectifs. « Ce qui ce passe sur la Zad est pour moi un aboutissement, explique t-il. D’habitude on pousse les gens à la productivité et ils se retrouvent vachement isolés dans leur ferme. Là c’est différent, il n’y a pas de contrainte sur les rendements, l’important c’est de faire ensemble car on est plus forts.»

« L’agriculture, c’est un moyen de résister au projet, avance Noé. Nous occupons le terrain et nous avons de quoi assurer le ravitaillement des luttes, ce qui est un point crucial pour qu’elles puissent durer. Mais il n’y a pas que cela. Pour nous, il est impossible de transformer le monde sans prendre en compte la production. A nous de la rendre désirable.» Ce qui séduit nombre d’occupants avec l’agriculture, c’est l’aspect polytechnique : pour pratiquer l’agriculture, il faut se frotter au travail de la terre, à l’incertitude du climat mais aussi à la conservation de semences et à la mécanique.




« On se réapproprie des savoir-faire, résume Noé. C’est fondamental ». Outils et moments collectifs de plantation sont partagés au sein de l’assemblée « Sème ta zad », créée au printemps 2013. « Sème ta zad, c’est aussi un espace d’organisation politique, insiste Greg. Prendre la parole en assemblée, c’est un savoir-faire qu’il faut absolument transmettre.»

    Un espace politique mais aussi un lieu de vie

Dans les différents lieux d’occupation, on n’aime pas trop le terme de « zadiste ». « Je ne sais pas ce que c’est, lance même un occupant qui vit sur place depuis quatre ans. Nous sommes divers, et heureux d’apprendre à respecter cette diversité.» Depuis les expulsions de 2012, le profil des occupants semble moins homogène. « Avant, la plupart des occupants venaient du milieu des squats, avec la même culture politique, retrace Camille. Tout le monde était d’accord sur la façon de s’exprimer, et nous étions tous ok pour parler pendant cinq heures d’un problème avant d’arriver à un consensus. Après 2013, il y a eu ce qu’on appelle ici “le printemps des embrouilles” avec beaucoup de conflits d’usage.»

La priorité était-elle de tenir les barricades ? De discuter ? De produire ? De vivre simplement sur place ? « Nous avons énormément discuté de comment nous pourrions vivre ensemble. Chacun a fait l’effort de s’ouvrir à la culture de l’autre. Certains se sont mis à venir aux réunions, d’autres ont accepté l’idée que si nous choisissons de tout résoudre en parlant, nous excluons certaines personnes.»

« Pour créer du lien, et désamorcer les tensions, nous faisons ensemble : nous montons des murs, nous tirons des câbles, nous creusons des trous et petit à petit les gens se rencontrent. Il y a une démultiplication des moments où nous pouvons nous rencontrer, peu importe quand : dans un mois, dans six mois, nous ne sommes pas pressés.» Chaque niveau d’organisation est un espace de discussion et de débats : les lieux d’habitations, les groupes de travail, les assemblées autour des actions à mener. « Ce mélange-là dessine une forme de démocratie directe qui n’a pas besoin de votes », constate Noé.

« Nous ne pensons pas être un modèle, complètent Camille et Léonie. Mais il y a ici un espace pour venir poser des questions, interroger nos modes de vie, se réapproprier le quotidien.» « Et nous ne sommes pas seulement un espace d’organisation politique », ajoute Camille. La zone d’activité à défendre (ZAD, ndlr) est devenue un espace de vie à part entière, où s’organisent banquets, concerts, jeux, fêtes d’anniversaire, soirées dansantes... et même « de mémorables tournois de belote »!

    L’amorce d’une réflexion collective sur l’avenir des terres

La résistance face à l’intervention policière de l’automne 2012, et le vaste mouvement de solidarité qui a suivi ont renforcé les liens entre les occupants et les autres acteurs de la lutte. « Au départ, on a ici des gens réunis autour d’une pure négativité, retrace Noé : le refus de la construction d’un aéroport. Au moment de l’opération César, chacun a dû s’extirper de son identité politique pour lutter avec les autres. Notre vraie victoire a été l’ouverture d’un nouvel espace de discussion. Ce qui nous lie aujourd’hui, ce n’est pas tant l’opposition à l’aéroport que la positivité de ce que l’on vit. C’est ainsi qu’est arrivé le processus sur l’avenir des terres.»

Occupants, résistants et agriculteurs installés se sont interrogés collectivement sur ce qu’ils voulaient pour la ZAD, une fois le projet d’aéroport abandonné. Si l’aéroport ne se fait pas, 800 hectares seront à redistribuer, en plus des 400 hectares appartenant aux paysans historiques qui ont refusé de négocier. Il y a un consensus sur la zone pour qu’ils puissent continuer de faire ce qu’ils ont toujours fait. « Nous nous sommes mis d’accord sur le fait qu’il faut favoriser l’installation et pas l’agrandissement. Et aussi sur le fait que l’on veut pouvoir rester tous ici, avec nos diversités. Ceux qui veulent s’installer “dans les clous” pourront le faire. Ceux qui veulent continuer à être hors cadre pourront aussi rester. C’est inédit ! » « Notre diversité peut compliquer la vie, mais c’est notre force et notre richesse, nous tenons à la conserver », appuient Sylvie et Marcel Thébault, paysans sur la zone depuis 1999.

    « Nous sommes prêts à y laisser notre peau pour défendre tout ce que l’on a construit »

« Nous avons le sentiment d’être pris dans l’histoire et dans l’avenir, glisse Greg. Quand et où pourra-t-on avoir l’occasion de communautariser 800 hectares ? On sait aussi que l’on éprouve une autre sorte de vie, et que c’est sans doute inadmissible pour un État.» Sur la ZAD, certains occupants mettent toute leur énergie à préparer la lutte contre les expulsions. D’autres pas du tout. « Mais on prépare tout, tous ensemble, précise Camille. Des recours juridiques aux tranchées, en passant par la construction d’un réseau de solidarité nationale : tout ça, c’est la même lutte. Notre force vient de la multiplicité de nos façons de nous défendre. Et la force qu’on a ici est plus puissante qu’en 2012.»


Au début de ce mois de décembre, AGO (Aéroport du Grand Ouest) / Vinci a demandé l’expulsion immédiate de quatre exploitations agricoles et de onze familles, sous peine d’astreinte de 200 euros par jour, « si besoin, avec le concours de la force publique, la saisie et séquestration des biens, outils de travail et cheptel ». Sous la pression des opposants et de leur avocat, qui a mis en avant l’inhumanité de la demande quelques jours avant Noël, Vinci a finalement renoncé.

Mais leur avocat a annoncé que AGO/Vinci relancera les procédures en janvier. Bruno Retailleau (parti Les Républicains), le futur président de la région Pays de la Loire a redit au soir de son élection, le 13 décembre, combien l’évacuation de la ZAD était pour lui « une question prioritaire ». Une dizaine d’hôtels de l’agglomération nantaise et du pays de Retz auraient par ailleurs été réservés par la gendarmerie pour janvier.

« Très bien, on les attend », dit l’un des locataires qui risque l’expulsion. « Ce que nous défendons ici, c’est une forme de vie, nous ne sommes pas dans la revendication abstraite, précisent Greg et Noé. Nous avons mis ici toute notre énergie, toute notre affectivité. Et tout ce que nous avons construit là, nous sommes prêts à y laisser notre peau pour le défendre, et ce n’est pas une figure de style.» « Quand ils sont venus en 2012, ils s’attendaient à ce que l’on se résigne, termine Camille. Mais nous, nous ne nous résignons pas.»


Notes :

[1] La Déclaration d’utilité publique de 2008 s’étend sur 1650ha :
1450 ha de terres correspondent à l’emprise de l’aéroport dont les travaux seraient pris en charge par la société Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci.
200 ha concernent un barreau routier dont les travaux seraient pris en charge par l’État (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement).


[2] Sur les 47 exploitations agricoles impactées par le projet d’aéroport, 11 exploitations agricoles en lutte ont refusé de négocier quoi que ce soit avec Aéroports du Grand Ouest. Elles se trouvent donc confrontées à des procédures d’expropriation et dans une situation très précaire. Les terres cultivées par ces fermes représentent environ 400 ha sur la Zad.


Mercredi 23 décembre

La mobilisation continue, dans la diversité des stratégies :

l’ACIPA accuse : "Devant le silence assourdissant des responsables face à nos arguments contre le "transfert" de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre Dame des Landes, devant la poursuite implacable d’un projet inutile, coûteux et destructeur, devant les annonces réitérées de reprise imminente des travaux, nous sommes contraints de dénoncer les comportements irresponsables et condamnables qui ont mené à cette impasse." la suite dans Maintenant, nous accusons !

les Naturalistes en lutte annoncent la découverte de 5 espèces protégées non prises en compte par les dossiers mis à l’enquête et les arrêtés préfectoraux associés : trois plantes (la Sibthorpie d’Europe, la Pulicaire commune, la Cicendie naine), un amphibien (le Triton de Blasius) et un mammifère (le Crossope aquatique).
à lire dans la presse ici


un des nouvellement recensés : le crossope aquatique ! on est bien content-e de faire sa connaissance !

Face aux menaces d’expulsion de la ZAD : Résistance et sabotage ! : un appel lu sur indymedia : Commencer ou plutôt continuer à élaborer des réflexions à propos d’une hypothétique expulsion militaire à Notre-Dame des Landes. Ce qui s’y joue est trop important pour ne pas s’y pencher, sérieusement. Une bataille sera à mener, afin que les espoirs générés au sein de cet espace ne soient pas relégués à la mémoire de nos luttes.(...)

[pour le 16 janvier], ça s’organise un peu partout : regardez l’agenda d’ailleurs pour connaître les prochains rdv des comités, collectifs de lutte contre l’aéroport
réunion de préparation de la tracto-vélo-marche de Nantes : mardi 29 décembre à 20h30 à la Vache Rit
une tracto-vélo se prépare à Rennes
un rassemblement à Bordeaux


sans oublier l’appel d’offres pour la construction d’un avenir sans aéroport pour un we de chantiers divers les 30 et 31 janvier !

et certaines choses ne changent pas :
Ségolène Royal estime que "les choses devaient être remises à plat"
Le voeu de la Métropole de Rennes pour l’aéroport
Le club des entrepreneurs bretons soutient la création d’un aéroport à NDDL


Jeudi 24 décembre

Salut à tou-te-s,
pour info, en plus de la groooosse manifestation du 16 janvier, un week-end "appel d'offres de soutien" des comités locaux est prévu les 30 et 31 janvier (cf. chantiers en suivant le lien ci-après): http://zad.nadir.org/spip.php?

La (re-)mobilisation autour de la lutte contre l'aéroport ET SON MONDE doit battre à nouveau son plein. Outre les déclarations belliqueuses du gouvernement, les menaces de Vin$$i sur les habitant-e-s (tou-te-s confondu-e-s : anciens-nes et nouveaux-elles) atteignent un paroxysme :

La multinationale réclame aux occupant-e-s des astreintes journalières de 200e/jour/personne en moyenne. Comme les dossiers sont séparés entre bâtiments, foncier, cheptel et outillage, certain-e-s se retrouvent avec 800e/jour/personne à payer si le tribunal donne raison à AGO/Vinci.

Il s'agit d'une des pires attaques juridiques menées jusque-là par le bétonneur. Le but étant de décourager les plus fatigué-e-s par la lutte* et de séparer anciens-nes et nouveaux-elles occupant-e-s.

(* Selon la dicussion publique qui s'est tenue à Lorient avec le "Collectif des Occupant-e-s de l'Info-Tour 2015", pour les personnes expropriées, les astreintes financières seraient prélevées sur les indemnités d'expropriation qui sont bloquées sur un compte à la caisse des dépots et consignations. Si les dernier-e-s occupant-e-s historiques conservaient encore l'éventualité de pouvoir partir et conserver leurs indemnités pour reconstruire leurs vies, cela risque de changer si celles-ci sont ponctionnées entièrement en quelques mois. La pression sur l'ensemble des occupant-e-s est donc très importante)

Bien à vous
PP

Infos du 28 au 31 décembre

Mardi 29 décembre

Par ici, les prairies fleurissent comme si c’était le printemps, et les réunions comme s’il y avait une tractovélo dans 15 jours ...

Presse océan annonce que la DREAL lance des appels d’offres pour la desserte routière, puis en annule. Rappelons que le comité de pilotage d’un avenir sans aéroport remplace et annule les appels d’offres de ce type pour un we de chantier le 30-31 janvier pour la construction d’un avenir sans aéroport !


dans les médias :

quelques étranges prédictions, et autres commentaires "Comment un ancien élu régional peut-il prétendre qu’appliquer la loi va entraîner des victimes ?»... y aurait pas comme des précédents ? 

des maires qui continuent à croire à un aéroport à NDDL, après celles et ceux de la métropole rennaise : les voeux annuels seraient une bonne occasion de leur souhaiter de changer d’avis... 

►Une archive du nouveau conseiller régional ...



Mercredi 30 décembre

Info de dernière minute !

AGO-Vinci vient de relancer la procédure en référé expulsion contre les habitant-e-s historiques de la zone à défendre ajournée le 10 décembre dernier. La nouvelle audience se tiendra mercredi 13 janvier 2013 à 11h. Pour s’organiser face à cette nouvelle une assemblée du mouvement extraordinaire est prévue ce soir mercredi 30 décembre à 20h à la Vacherit. Venez nombreux et faites passer l’info !

Dans presse o, ça donne ça

Jeudi 31 décembre

Suite à l’AG extraordinaire d’hier soir, ATTENTION ! Changement de date : Mobilisation générale des opposants au projet d’aéroport le 09/01/2016 suite à l’annonce de l’audience en expulsion des habitants et paysans historiques le 13/01/2016.






ZAD de SIVENS (81)

Infos du 7 au 13 décembre

Lundi 7 décembre

Des infos en liens avec Sivens :
  • Le reportage « Ecolos : ennemis d’État » de Nolwen le Fustec, journaliste à la boite de production de »Spécial Investigation ». Ce reportage devrait être rediffusé en clair sur Canal+ le lundi 7 décembre à 15h10.
Toujours : le dernier appel aux dons des Ami-e-s des Bouilles, sorti le 25/10 dernier. Ce document contient notamment un cumul édifiant de toutes les condamnations connues et recensées ! La solidarité ne doit pas se relâcher, faites un don (le document contient en page 2 le formulaire de don et/ou d’adhésion, et pour ceux qui paient des impôts, NB, celui-ci est déductible à 66%) !

Enfin, différentes vidéos dans le cadre de la mobilisation anti-cop21 :

-l’hallucinante répression d’une manifestation pacifique à Nantes :
https://nantes.indymedia.org/articles/32590
– le banquet des zad et autres territoires en lutte : https://vimeo.com/147208129
– la chaine humaine et la manif place de la république : https://vimeo.com/147359328
– les violences policières lors de la manif : https://vimeo.com/147303009
– réalisation d’un graff «L'état d’urgence pour faire oublier les tas d’urgence : https://vimeo.com/147908414


Infos du 14 au 20 décembre

Mardi 15 décembre


On espérait une annulation des décrets des 2 et 3 octobre 2013, et voilà qu’un protocole transactionnel entre le département et l’État a été signé, oubliant au passage tous les militants du collectif d’occupation de la vallée du Testet qui se sont mobilisés contre le projet de barrage, au péril de leur vie, au détriment de leur sécurité. Voir l’article synthétique du Tarn Libre.

Infos du 28 au 31 décembre

Jeudi 31 décembre

Un arrêté interdépartemental publié le 24 décembre officialise l’abandon du projet initial du barrage de Sivens. Une réunion de concertation devrait se tenir en janvier pour discuter des grandes lignes du prochain barrage... À suivre donc, notamment sur https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/


L'AMASSADA (12)


Infos du 7 au 13 décembre

Lundi 7 décembre

ASSEMBLÉE DE DÉCEMBRE





Ordre du jour provisoire :
– Retour et perspectives quant aux actions du collectif 34 contre les nouvelles éoliennes de l’Escandorgue.
– Où en sommes nous quand à la campagne d’acquisition des terres de l’Amassada ?
– Un réveillon sur la Plaine le 31 décembre ?

L’Escandorgue suite

Ce samedi après-midi, les militants du collectif 34 ont investit un des chantiers éoliens en cours, perturbant à nouveau la construction des ventilateurs géants. Nous vous proposons deux cartes pour comprendre la densité de l’implantation éolienne dans cette région celle des éoliennes dans le parc du haut Languedoc et une autre recentrée sur le sud Aveyron et le nord Hérault

Des aérogénérateurs de tous les côtés…

Les opposants au milieu

Les pales sont encore au sol

Les mats bien protégés

PERRIN ancien directeur du projet

 CHATRY nouveau directeur du projet

Résultat des rencontres entre la fédération des grands causses et le Parc à Millau.

Contre la COP 21 : blocage des convois éoliens de l’Escandorgue

Posted on 2015/11/28 by douze

À l’ouest de l’A75, dans l’Hérault, au niveau du pas de l’Escalette et de Lodève, le massif de l’Escandorgue sauvage et boisé s’étire sur 30 km. Accroché au nord sur le causse du Larzac, c’est une longue épaule volcanique reposant sur un plateau calcaire, une curiosité géologique autant qu’un véritable plaisir des yeux. C’est le royaume des grands espaces, des vues imprenables et de l’aigle royal. C’est également un espace venteux, et peu peuplé.

La cible privilégiée des promoteurs éoliens qui ont décidé d’en faire leur nouveau Lévézou avec presque une centaine de projets d’aérogénérateurs en cours. Le refus des habitants ne date pas d’hier, des manifestations du collectif 34 avaient déjà eu lieu lors des chantiers de déforestation : http://stopeoliennes.over-blog.com/2014/01/blocage-d-un-chantier-et-ouverture-d-une-zad-sur-l-escandorgues.html




Jeudi 26 novembre, un pique-nique était prévu par ce même collectif à proximité de Roqueredonde, pour se rendre compte de l’avancée des projets de « Mas de Nai » (10 éoliennes) et de celui, voisin, de « Combe Caude » (7 de plus) tous deux portés par EDF Énergies Nouvelles au nord du col de l’Homme Mort. À 9 heures, alors que nous nous rassemblions au lieu-dit « le gué » sur le GR71, nous sommes intrigués par la présence d’un maçon du coin qui attend avec son gilet fluorescent en bord de route. Il est à lui seul tout un symbole de l’emploi et de l’activité qu’on promet aux autochtones au pied des centrales éoliennes. Sa mission vaut qu’on s’y attarde : pour acheminer les immenses pièces de leurs machines infernales, les promoteurs utilisent des camions qui forment des convois exceptionnels depuis Valence en Espagne. À leur arrivée sur l’Escandorgue, pour monter jusqu’au site d’implantation proprement dit, ils doivent traverser le Tirronnan, un paisible affluent de l’Orb. Notre maçon est là ce matin pour laver à grande eau les roues de ces camions qui ont parcouru des centaines de kilomètres avant qu’elles ne traversent le gué. Peu importe les hectolitres de gasoil gaspillés pour ces trajets, peu importe qu’ils viennent déverser des milliers de tonnes de béton, d’acier, et de lanthanides sur nos montagnes, peu importe que l’eau de rinçage du karcher ruisselle immédiatement dans le Tirronnan, car toute l’écologie de cette industrie n’est qu’une question d’apparence. Et cette mesurette dépourvue de toute efficience est typique de ces tours de passe-passe qui rendent un projet « éco-responsable ». Cet enfumage dont les promoteurs et leurs complices des parcs naturels remplissent leurs plaquettes en papier glacé. C’est aussi un symbole de la création d’emploi que peine à vanter cette industrie : quelques heures de karcher pour 25 ans d’exploitation, les autochtones n’en demandaient pas tant.





Nous en étions là de nos réflexions sur la relance de l’emploi dans la commune de Roqueredonde quand deux camions transportant des morceaux de mâts d’aérogénérateurs arrivent sur la route départementale. En nous voyant sur la chaussée ils stoppent. Ce n’est pas de chance, nos voitures sont garées sur leur «aire de retournement» qui leur permet de faire demi-tour et d’aborder le virage en épingle pour s’engager sur le chemin et traverser le gué. Il faut dire qu’assurés de la supériorité de leur industrie sur tout autre forme d’usage de ce territoire, nos charmants promoteurs n’ont même pas cru bon de signaler par un panneau qu’ils utilisaient ce parking pour faire tourner leurs camions. En ont-ils même le droit ? Nul ne le sait.





Nous construisons une barricade sur le chemin, derrière laquelle nous nous réchauffons auprès d’un gros feu de camp. D’abord décontenancés, les chauffeurs espagnols finissent par comprendre la situation, car chez eux aussi l’éolien fait des ravages. Ils éteignent les moteurs tandis que quelques inscriptions sur les pièces des infâmes ventilateurs marquent notre colère. Puis la situation se stabilise, et le blocage s’installe dans la durée. On mange, on discute, on chante jusqu’en milieu d’après-midi, les quelques gendarmes dépêchés sur place sont circonspects et n’ont que «l’état d’urgence» à la bouche.




Vers 16 heures, un arrivage massif d’une cinquantaine de leurs collègues nous fait comprendre que le temps de l’évacuation est venu. De manière un peu musclée, chacun est éjecté du site. Et trois personnes – dont une femme enceinte – sont auditionnées à la gendarmerie du Caylar. Ils ressortiront quelques heures plus tard. Nous vous tiendrons informés des éventuelles suites juridiques de la journée.





Après des années de batailles juridiques et administratives, après avoir subi le mépris de ces grandes firmes et des pouvoirs publics, il ne reste plus d’autres solutions aux habitants que de venir bloquer physiquement les travaux sur le terrain. Ce jeudi nous les avons bloqués pendant toute une journée à quelques dizaines, ce qui démontre qu’il est donc possible de les harceler sur tous les parcs en construction et d’endiguer leur colonisation.

Pas res nos arresta !


COMBATS AILLEURS

Infos du 14 au 20 décembre

Mercredi 16 décembre

Soirée de soutien aux squat de HAREN et aux inculpé-e-s de la zad le 19 décembre à Haren. Plus de détail et le programme ici

Infos du 21 au 27 décembre

Dimanche 27 décembre




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