Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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mardi 6 mai 2014

NDDL : Chronique Avril 2014

Voilà la dix-septième chronique pour savoir ce qui s'est passé sur la ZAD et aussi  ce qui s'est dit et fait autour du projet d'aéroport inutile, imposé et destructeur à Notre Dame Des Landes pendant ce mois d'avril 2014. 
Merci encore à l'auteur partie prenante du Collectif Conflent 66 en soutien à NDDL


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PROJET D’AYRAULT – PORT de NOTRE DAME DES LANDES (44)
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Source : ZAD.nadir.org          avril 2014
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Infos de la semaine du 1er au 6 avril

Mardi 1er avril

Il y a des flics qui étaient signalés en début d’aprèm à La Haie (entre les Ardillères et Fay) et La Paquelais et en fin d’aprèm à l’Epine et à La Paquelais puis Vigneux (3 fourgons de GM à chaque fois). Ils étaient sortis de leur camion mais ne faisaient rien.

19H30 - des nouvelles de la legale team

il y a eu plusieurs comparutions immédiates aujourd’hui, plusieurs personnes ont été condamnées à 4 ou 5 mois ferme sans mandat de dépot. Une personne a été condamnée à 1 an ferme avec mandat de dépot pour port d’arme et engins explosifs et violence sur agent.
En général, les personnes ont été condamnées plus fermement que le réquisitoire de la procureure.
Toutes les condamnations se basent plus sur les auditions que sur des preuves réelles.
Il y aura un bilan plus précis de la legale team demain ou après demain.

Départ d’Ayrault de Matignon : les opposants au projet d’aéroport ne sautent pas au plafond

*Le changement de premier-ministre ne suscite pas de réaction particulière chez les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes. Ils se méfient de la personnalité de Manuel Valls et fondent surtout leurs espoirs sur l’accord entre les écologistes et le PS aux municipales.

*Le retrait de Jean-Marc Ayrault et son remplacement par Manuel Valls à l’hôtel Matignon est-il considéré comme un facteur favorable par les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes ? « Changer un borgne par un aveugle n'a pas vocation à faire beaucoup évoluer les choses, estime Dominique Fresneau co-président de l’Acipa, la principale association de lutte contre l’aéroport. Manuel Valls n’a jamais vraiment pris de position sur ce projet. Ce n'est pas son cheval de bataille. Nous n’avons donc pas d’appréciation particulière. Nous jugerons sur pièce. »

Parmi les opposants l’inquiétude semble surtout portée sur la personnalité de l’ancien ministre de l’Intérieur. Interrogée par Presse Océan, Françoise Verchère, conseillère régionale (Parti de Gauche) des Pays de Loire et présidente du Cedpa, collectif d'élus opposés à l'aéroport, s’est dite « perplexe » lundi soir. « J'ose espérer que Manuel Valls ne voudra pas montrer qu'il est fort, qu'il est un homme d'ordre et qu'il ne va pas se rappeler qu'il était ministre de l’Intérieur trop tôt. Je n'ai pas trop envie de le voir montrer ses muscles à Notre-Dame-des-Landes. »

"Ne pas laisser un kyste s'organiser"
Les opposants se souviennent de la tentative d’évacuation des opposants de la Zone d’aménagement différée (Zad) le 23 novembre 2012, qui avait provoqué de violents affrontements.

Ce jour là, Manuel Valls était en déplacement à Lorient avec son collègue de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Il est hors de question de laisser un kyste s'organiser, nous mettrons tout en oeuvre pour que la loi soit respectée (...) pour que les travaux puissent avoir lieu », avait-il alors déclaré avant de s’interroger : « Quelle drôle de conception de vouloir empêcher une région de disposer d’une infrastructure ? Que voulons-nous ? Un pays sans croissance, sans énergie, sans nucléaire et sans aéroport ? (…) Le droit de chacun est de manifester, de contester. Mais l’Etat de droit n’est pas l’Etat de faiblesse. Il m’appartient de faire respecter la loi (…). On ne peut accepter qu’un projet soit entravé par des squatteurs qui n’ont rien à voir avec ce territoire, qu’on retrouve dans d’autres pays et pour d’autres raisons. »

"Nous avons plus de temps"
« Nous restons en vigilance, même si elle est plutôt jaune qu’orange », précise Dominique Fresneau au Mensuel. Le porte-parole de l’Acipa place plus d’espoir dans l’accord conclut entre Europe-écologie-les-Verts et le Parti socialiste lors des municipales à Nantes que dans ce changement de casting gouvernemental.
Le protocole conclut prévoit « de ne pas débuter les travaux avant l’épuisement de tous les recours juridiques actuellement déposés ». De quoi gagner un temps précieux. « Nous allons pouvoir construire une autre vie sur la Zad, poursuivre nos actions pour une autre société. Cela conforte aussi les agriculteurs sur place. Ils ont toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais nous avons plus de temps. Cela change beaucoup de choses. »

Par ailleurs, l’Acipa demandera une entrevue avec le prochain ministre de l’écologie qui doit être nommé demain, mercredi. Cela fait des mois que les opposants souhaitaient rencontrer Philippe Martin, l’actuel titulaire du portefeuille, sans succès. Peut-être auront-ils plus de chance avec son successeur.

K.T. – le Mensuel de Rennes

Jeudi 3 avril

08h50 : 1 pelleteuse et 10 camions de GM vu au cimetière de NDDL
09h02 : Camions et pelleteuses ont pris la direction de la Haie, village en face du Liminbout
09h34 : Rectification il y a des engins près de la maison des Ardillères. Ils débroussaillent autour pour l’instant, des gens sont partis voir. On vous tient au courant
10h04 : A priori ils ont cassé la véranda de la maison des Ardillères : Vincitation à la révolte. pour pouvoir mieux la barricader
10h55 : Pour l’instant pas de nouvelles des Ardillères mais ce qui a été dit c’est que la véranda de la maison des Ardillères a été détruite pour pouvoir murer directement la maison et avoir un meilleur contrôle dessus. La personne qui habite dans la maison mitoyenne n’avait évidemment pas l’air très au courant de ce qu’il se passait.
14h10 : Encore une dizaine de flics autour de la maison des Ardillères, d’autres ont été vu se balader dans le champ autour, et quelques uns qui se cachent, la physionomiste aussi sur place, quelque gendarmes en tenue camouflage et civile et encore toujours la pelleteuse et 2 camions porte chars.
15h40 : Contrôle de flic à Fay de Bretagne à la Coccinelle
16h05 : Toujours les 4 fourgons de GM sur la route de "la Haie" et plus qu’une clio aux Ardillières devant la maison mitoyenne. Mais aussi une voiture grise ordinaire devant la maison fermée (vigiles ?)...

Communiqué du Comité de soutien à Enguerrand, le camarade condamné mardi dernier à un an de prison ferme suite à la manifestation anti-aéroport du 22 février
Le 22 février, 50’000 personnes et 500 tracteurs se sont donné-e-s rendez-vous contre l’aéroport. Les médias ont beaucoup parlé des « dévastations » et du « saccage » de Nantes. Ce qu’ils oublient de dire, c’est que la violence est d’abord venue d’un dispositif policier qui a cherché à s’opposer puis à casser la manifestation.
Ce jour-là, la police a blessé plus de 200 personnes, dont au moins 3 ont perdu l’usage d’un œil suite à des tirs de flashball. Les 1800 policiers mobilisés ont généreusement distribué grenades de désencerclement, grenades lacrymogènes, coups de flashball ou de canon à eau, etc. Cette violence d’État n’a fait l’objet d’aucune enquête.
Suite au battage médiatique de notre regretté ministre de l’intérieur, aujourd’hui premier ministre, 30 policiers ont été mobilisés pour identifier « les blacks-blocks de l’ultra gauche (peut-être bien venus de l’étranger) ». Après un mois d’enquête et au lendemain d’élections municipales où certains avaient négocié un « moratoire », la police a raflé neuf suspect-e-s le lundi 31 mars. Ces suspect-e-s étaient tellement bien profilé-e-s que deux ont été relâchés, dont un n’était même pas à Nantes lors de la manifestation. Trois suspect-e-s, dont deux mineur-e-s, comparaîtront ultérieurement pour leurs procès ; quatre sont passés en comparution immédiate le mardi 1er avril.
Les dossiers sont vides. La procureure a bien du mal à camoufler l’absence d’enquête sérieuse. La volonté de faire des exemples est évidente.
Après une parodie de procès dont les étapes sont écrites à l’avance, les peines s’abattent froidement sur les prévenus comme sur le public. Insupportables.
Une figure associative nantaise de 53 ans écope de 4 mois de prison avec sursis. Gratuitement. P. n’a pourtant aucun antécédent, à part celui de lutter pour le droit des sans abris. La peine est purement arbitraire : le prévenu est soupçonné d’avoir renvoyé vers les flics un seul des milliers de palets de lacrymogènes propulsés sur la foule à coups de lance-grenades. Puni pour avoir, à son échelle dérisoire, renvoyé la violence à l’envoyeur.
Deux jeunes manifestants, J. et G., soupçonnés d’avoir également résisté à la violence policière et pour l’un d’avoir récupéré un T-Shirt dans le local de la TAN, écopent tous deux de prison ferme : 4 et 5 mois de taule. Des peines d’abattage. Il n’y a pas de mandat de dépôt pour eux.

Le coup de marteau le plus violent concerne le dernier prévenu, Enguerrand, 23 ans. Militant déjà ciblé de nombreuses fois par le passé par les policiers, il est accusé d’avoir fabriqué un fumigène. Alors que la procureure requiert la lourde peine de 6 mois de taule, le Juge aux ordres décide carrément de multiplier par deux ces réquisitions déjà iniques. Il prononce 1 an de prison ferme pour Enguerrand. Avec mandat de dépôt.

Les flics, évidemment présents en nombre, arborent un sourire satisfait.

La foule se met à crier de colère, à insulter les juges, la Justice. La salle est évacuée par des policiers nerveux alors que la copine et le bébé d’Enguerrand sont empêché-e-s de lui glisser un dernier mot, une dernière caresse, avant qu’il ne soit transféré.

Jeudi 3 avril 2014, un comité de soutien à Enguerrand est né, créé par sa famille, ses ami-e-s et ses camarades. Nous voulons apporter notre soutien moral et matériel à Enguerrand et à ses proches, particulièrement à sa compagne et à sa fille âgée d’un an, ainsi qu’à tous ceux et toutes celles qui sont et seront inquiété-e-s pour avoir manifesté leur détermination contre l’aéroport et son monde le 22 février 2014.

Pour toutes les personnes qui souhaitent apporter leur soutien à Enguerrand, vous pouvez écrire au :

Comité de soutien aux inculpés (Pour Enguerrand)
Le Gué - 44220 Couëron

Vous pouvez aussi nous contacter par mail.

Nous créerons très prochainement un compte bancaire, pour ceux et celles qui veulent et peuvent apporter un soutien financier à Enguerrand et sa famille.

Des initiatives vous seront bientôt annoncées. Nous vous invitons à partager un maximum ce texte.

Pas de justice, pas de paix !
Solidarité avec les inculpé-e-s !


Samedi 5 avril

Cécile Duflot lors du Conseil Fédéral d’EELV

… » Pour NDDL je veux redire ici que si les travaux n’ont pas débuté en 2012-2013, c’est bien parce que présents partout à Nantes, sur le terrain, dans les immenses manifestations et aussi au plus près de ceux qui prennent les décisions, nous avons agi en commun.
Le moratoire de fait sur NDDL, il date du 24 mars 2014, de la signature de l’accord entre Pascale Chiron et Johanna Roland (municipale à Nantes) : la formule sur l’absence de travaux tant que les recours ne seront pas terminés est, chacun le sait, un arrêt du projet pendant de très nombreuses années, l’Acipa ne s’y est pas trompée, et ce n’est pas un hasard si la décision de cette formulation a du recevoir l’approbation du premier ministre d’alors, Jean-Marc Ayrault. »

Dimanche 6 avril

Européennes: un anti ND-des-Landes sur la liste EELV-Grand ouest

Julien Durand, figure emblématique de la lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, va figurer sur la liste EELV-Grand ouest aux élections européennes, a-t-on appris dimanche de sources internes à ce parti.
M. Durand, 67 ans, un producteur laitier retraité devenu un héraut de la lutte contre le projet d’aéroport depuis les années 1970, était jusqu’à présent porte-parole de l’Acipa, l’une des principales associations d’opposants.
Ce membre de la Confédération paysanne doit figurer en 9e place sur la liste EELV-Grand ouest menée par l’eurodéputé sortant Yannick Jadot, selon Dimanche Ouest France.
Les sources internes à EELV n’ont pas souhaité préciser à l’AFP la position de M. Durand sur cette liste, mais ont affirmé qu’il figurerait en position «non-éligible». La liste doit être officiellement présentée lundi.
Dès samedi, le conseil d’administration de l’Acipa, qui fédère plusieurs mouvements d’opposants institutionnels à l’aéroport, avait annoncé suspendre M. Durand de «son rôle de porte-parole pendant la durée de la campagne électorale», «en raison de sa candidature aux élections européennes» sur une liste non précisée.
L’autre porte-parole de l’association, Dominique Fresneau, a indiqué à l’AFP qu’une telle suspension était «automatique».
«L’Acipa est une association apolitique. A partir du moment où on s’engage sur une liste politique, il est normal de mettre ses fonctions entre parenthèses», a-t-il expliqué, soulignant que cet engagement lui semblait toutefois aller «dans le sens de la lutte».
M. Durand et l’Acipa avaient salué entre les deux tours des municipales les accords de fusion des listes EELV et PS à Nantes et Rennes, malgré les divergences de ces deux partis concernant l’aéroport, EELV étant opposé à ce projet dont le PS est l’un des porteurs. Dans leur accord, les deux partis avaient pris acte de «l’orientation du gouvernement de ne pas débuter les travaux avant l’épuisement de tous les recours juridiques actuellement déposés».
Confié en 2010 au groupe Vinci pour remplacer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, le projet de nouvel aéroport de Notre-Dame des-Landes est de facto gelé en raison de procédures engagées par des opposants, qui doutent de sa pertinence et craignent un impact irréparable sur l’environnement dans une zone humide de bocage.

AFP

Infos de la semaine du 7 au 13 avril

Lundi 7 avril

Plusieurs personnes sont venues hier dans la nuit pour attaquer des Roms qui habitent à La Paquelais (bourg proche de la ZAD). Ces personnes ont détruit une antenne et lancés les poubelles contre la salle collective ainsi qu’un siège en bois qu’ils ont détruits. Courage et solidarité avec nos voisin-e-s Roms.

Pour l’atelier couture, nous recherchons des tissus (tout coupon), particulièrement pour coudre des toiles de tipi pour les zads, si vous avez des grandes chutes ou des rouleaux, ce serait formidable. Merci de déposer ça à Bellevue.

Mardi 8 avril

22 février 2014 à Nantes : Emmanuel, une troisième victime avérée gravement blessée à l'œil

Emmanuel Derrien : un troisième blessé grave à l'œil par la police lors de la manifestation nantaise anti-aéroport du 22 février

Au troisième cas connu et rendu public, les forces de police et le ministère de l'Intérieur ne peuvent plus prétendre une exceptionnalité accidentelle, car se dessine maintenant une série dramatique qui évoque une lourde responsabilité des agents de police et de leur chaîne de commandement à tous les niveaux, ainsi que l'hypothèse d'un caractère systématique des tirs volontaires au visage (rendus techniquement possibles par la visée sophistiquée du Lanceur de balles de défense, arme de guerre).

Le Procureur de la République va devoir prendre ses responsabilités en ouvrant une instruction judiciaire et en sauvegardant en urgence les éléments de preuves pouvant servir à la justice. Rappelons que les violences volontaires avec arme ayant provoqué une infirmité permanente sont des crimes passibles de la Cour d'assises.

Le Procureur devra également étudier la conduite sans précédent de la police, qui durant la manifestation, au lieu de s'assurer des soins apportés aux blessés comme elle y est tenue, même pour des délinquants de droits communs, a pourchassé illégalement les secouristes bénévoles improvisés, ce qui constitue très probablement, au-delà de la non-assistance à personnes en danger, un cas exceptionnel dans l'histoire de la police française, documenté par plusieurs témoignages ce 22 février, de « Mise en danger de personnes vulnérables » – « Obstruction avec arme à l'assistance aux personnes » – « Traitement cruel et dégradant, au sens des Conventions internationales de défense des Droits de l'Homme ».

Nous notons également qu'ont été visés par les flash-balls LBD des journalistes et de simples passants, comme s'il fallait empêcher tout témoignage sur cette étrange journée du 22 février 2014.

Par ailleurs, nous invitons de façon pressante les députés et sénateurs, quelque soient leurs positions sur le projet d'aéroport, à demander maintenant une Commission d'enquête parlementaire sur les faits et violences du 22 février à Nantes, qui interrogent sur une possible affaire d'État avec atteinte aux principes démocratiques fondamentaux et manipulation de l'opinion publique.

Après Quentin Torselli et Damien Tessier, mutilés de l'œil, nous avons donc pu joindre aujourd'hui Emmanuel Derrien, 25 ans, qui a lui aussi été très gravement blessé à l'œil le 22 février, suite à un tir de projectile de la police. Il a subi une intervention pour exploration de l'œil et devrait être opéré prochainement de la cataracte. Actuellement, il ne voit plus rien de son œil droit, à part des éblouissements.

Emmanuel, un jeune nantais, cuisinier de profession, a été touché par un tir de la police aux alentours de 17 heures - 17h30, devant l'entrée de l'Hôtel Dieu, au niveau de la pelouse de la façade sud de l'Ile Feydeau.

Nous donnerons prochainement un entretien plus détaillé d'Emmanuel, comme nous l'avons fait précédemment le 8 mars pour Damien.

RAPPEL : Une conférence de presse organisée par les victimes de flash-ball à Nantes, et leurs proches, aura lieu mardi 15 avril, à 11 heures, (à Nantes, dans un lieu encore à déterminer).
                                                Luc Douillard – Blog du 27 novembre 2007


Notre-Dame-des-Landes. Jacques Auxiette écrit à Royal et Valls


Alors que l’incertitude continue de planer sur le projet de transfert de l’aéroport de Nantes, Jacques Auxiette, président de la région Pays-de-la-Loire, poursuit son lobbying. Il vient d’écrire à Manuel Valls et Ségolène Royal pour leur rappeler que ce projet est un «atout essentiel» pour l’Ouest.
Avec Jacques Auxiette, les partisans du transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes ont un combattant opiniâtre. «Je ne cède rien», a déclaré le président du conseil régional des Pays-de-la-Loire et président du Syndicat mixte aéroportuaire, structure constituée d’une vingtaine de collectivités de l’Ouest.
«Je n’ai pas changé d’avis au gré des gesticulations et des changements de Premier ministre», poursuit l’ancien maire de La Roche-sur-Yon.

"Un enjeu essentiel pour l’attractivité internationale"
La semaine passée, ce dernier s’est fendu de deux lettres, l’une au Premier ministre Manuel Valls, l’autre à la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal. Pour leur dire que «l’aéroport du grand Ouest représente un enjeu essentiel pour l’attractivité internationale, le désenclavement, la croissance et le développement pour les territoires et les habitants des Régions Bretagne et Pays-de-la-Loire».
Et tant pis si Ségolène Royal ne se montre guère enthousiaste : «Elle est là pour appliquer la politique du gouvernement», assure Jacques Auxiette.

"L'Etat de droit foulé au pied"
Le président du conseil régional des Pays-de-la-Loire n’écrit pas qu’aux ministres. Il vient aussi de rendre public deux lettres qu’il a adressées ces dernières semaines au président de la République. Deux lettres très incisives dans lesquelles il demande l’évacuation de la Zad, dont les occupants illégaux «foulent au pied l’Etat de droit dans un petit morceau de notre République».
On y apprend également que François Hollande lui aurait laissé entendre l’été dernier un début des travaux pour… avril 2014. Depuis, le gouvernement dit vouloir attendre la fin des recours déposés par les opposants. Et la patronne d’EE-LV, Emmanuelle Cosse, assure que Manuel Valls aurait enterré le projet si des écologistes entraient au gouvernement. «Je me méfie des déclarations diverses et variées. Attendons la suite des événements», répond prudemment Jacques Auxiette.

Stéphane Vandangeon – Le Télégramme

Mercredi 9 avril


Communiqué de soutien de l’AG du mouvement face à la répression suite au 22 février

Largement inspirée par le texte du comité de soutien NDDL 22, l’Assemblée Générale du mouvement, du 8 avril exprime tout son soutien aux inculpé-e-s suite à la manifestation du 22 février

Le 22 février dernier nous étions 50 000 personnes rassemblées à Nantes dans une manifestation intergénérationnelle et festive pour réaffirmer notre refus de ce projet inutile, coûteux, destructeur du vivant qu’est celui de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
520 tracteurs venus des départements limitrophes, 67 cars venus de la France entière, une manifestation digne, puissante, alliant monde urbain et monde agricole. Depuis 30 ans la mobilisation ne cesse de croître ! L’absurdité de ce projet a été dénoncé de façon multiple et irréfutable par des personnes de tous bords : des pilotes de ligne, un ancien directeur d’aéroport, des agriculteur-trice-s, des naturalistes, des habitant-e-s, des militant-e-s d’ici et d’ailleurs…
Face à cette mobilisation, c’est à coups de canon à eau, de grenades lacrymogènes, de flash balls et de grenades assourdissantes que le gouvernement nous a fait savoir que nos voix étaient entendues : plus de 1500 gendarmes mobiles mettaient Nantes en état de siège et de guerre civile.
Ce jour-là, la police mutilait à vie et blessait gravement des dizaines de manifestantEs.

Lundi 31 mars, soit le lendemain du résultat des élections municipales, des personnes ayant participé à cette manifestation ont été interpellées et sont passées en comparution immédiate au tribunal de Nantes, sans pouvoir préparer leur défense. Les peines sont lourdes : de 4 mois de sursis à 12 mois de prison ferme.
Nous déplorons cette intimidation et refusons que des camarades servent d’exemple afin de nous museler. Nous savons d’où vient cette violence orchestrée pour défendre les intérêts privés financiers de bétonneurs n’hésitant pas à saccager le bien commun.
Nous apportons tout notre soutien aux personnes inculpées ainsi qu’à leurs proches. Nous refusons et dénonçons cette violence d’état ! Nous restons uniEs, solidaires et déterminéEs pour que ce Grand Projet Imposé Inutile ne voit jamais le jour !
                              L’Assemblée Générale du Mouvement du 8 avril 2014

NDDL. Quatre blessés portent plainte pour "violences volontaires"

(Photo d'archives Le Télégramme)
Le 22 février, entre 20.000 et 50.000 opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes avaient protesté dans les rues de Nantes. Dès les premières minutes de la manifestation, des affrontements entre plusieurs centaines d'émeutiers et les forces de l'ordre avaient éclaté. Bilan : de gros dégâts matériels, six blessés du côté des forces de l'ordre et l'image d'un mouvement qui se voulait pacifiste largement ternie par "un millier" d'opposants violents, selon les services de l'Etat. Mais, selon "Presse Océan", quatre blessés ont décidé de "se rebiffer" : ils ont déposé plainte contre X pour "violences volontaires", plaintes qui visent les forces de l'ordre. "Les plaignants étaient présents lors des affrontements, soit dans les rangs des manifestants, soit dans ceux des médias couvrant l'événement", indiquent nos confrères. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) enquête.

Le Télégramme

(A lire avec le zoom) Presse Océan

Jeudi 10 avril

Le tribunal nantais assomme les manifestants anti-aéroport et laisse courir la police

Le tribunal de Nantes a condamné très lourdement quelques personnes ayant participé à la manifestation du 22 février contre l’aéroport de Notre Dame des Landes. Jugées pour avoir été violentes, mais avec des preuves très ténues. Quant aux policiers qui ont gravement blessé des manifestants avec des flash balls, ils courent toujours.

Nantes, correspondant

Le 22 février dernier s’est déroulée à Nantes une grande manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Près de 40 000 personnes y avaient participé, ainsi que 520 tracteurs, mais une confrontation avec la police s’était produite. Le lendemain, la police avait annoncé la mise en place d’une cellule spéciale d’enquête d’une trentaine de fonctionnaires pour attraper ceux que les autorités désignaient comme "casseurs".
Cinq semaines plus tard, passée l’échéance politique sensible des municipales, les enquêteurs ont trouvé. À défaut des fameux « blacks blocs qui voulaient casser du policier et s’en prendre aux mobiliers urbains » stigmatisés par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, on a pris deux militants connus et deux lampistes. Si la préfecture avait annoncé le jour même huit policiers blessés, le chiffre montant à 129 « contusionnés » le lendemain, tous ont disparu des audiences de la justice.

L’urgence, cinq semaines après
Neuf arrestations ont eu lieu au petit matin du 31 mars, le lendemain même du deuxième tour des élections municipales. Mais deux personnes étaient de suite relâchées - l’une n’était pas à Nantes le jour de la manif, les preuves manquant contre le deuxième. Les gardes à vue ont été renouvelées jusqu’au transfert devant le tribunal correctionnel.
La procédure de comparution immédiate est habituellement utilisée en urgence après des flagrants délits. Là, alors que les faits remontent à plus d’un mois, elle a permis de tenir l’audience le 1er avril, dans la continuité des arrestations.
Charges retenues contre les quatre prévenus : des présumées « violences sur personne détentrice de l’autorité publique ». Mais aucun policier n’est venu témoigner avoir été atteint par un des quatre prévenus. Le reste des charges : fabrication d’un engin incendiaire (un fumigène), participation avec arme par destination (un pavé pour l’un, des cailloux ramassés pour les deux autres), dégradation (pour avoir pénétré dans une boutique de la société publique de transport en commun et pris un T-shirt, après avoir été trempé par les canons à eau de la police). Cette récupération d’un T-shirt sec a été qualifiée de « graves exactions » par le juge à l’audience.

Pastilles et bagdes
Philippe, 53 ans, intermittent du spectacle, casier judiciaire vierge, militant de longue date à la CGT et au DAL (Droit au logement), un des quatre dans le box, a bien reconnu avoir fait « retour à l’envoyeur » des « pastilles lacrymogènes ». Mais il souligne : « Il n’y a aucun lien entre tous les quatre. Alors pourquoi faire un lot, plus d’un mois après ? »
On l’accuse avec trois clichés, captures d’écran d’un film pris au cœur des nuages lacrymogènes par la télévision locale TV Rennes. Sur une capture d’écran, on le reconnaît debout au milieu de gens masqués qui dépavent des rails du tramway. Un autre cliché présente une personne de dos. Une autre image montre une personne non identifiable mais de gabarit similaire. Des badges sur un blouson sombre. Éléments clef de la perquisition, ces « trois badges que tout le monde peut avoir et que les policiers ont reposé en groupe sur un blouson saisi dans la perquisition » pour recouper avec l’image dans la manif.

Fumigène ou engin incendiaire
« La justice était apparemment plutôt contente d’avoir quelques militants investis, plus idéologiquement conformes, qu’on retrouve régulièrement dans des manifs, que les pékins moyens arrêtés le jour même et traduits aussi en comparution immédiate », explique Me Stéphane Vallée, avocat d’Enguerrand, le militant de 22 ans, sans emploi, qui a été condamné à un an ferme. Il a reconnu « quelques pierres et trois fumigènes dans une période de dix minutes, mais contre le mur anti-émeute, pas sur des personnes » explique sa compagne.
Des traces de son ADN sont retrouvés sur un fumigène trouvé par delà des hautes grilles anti-émeutes barrant la rue fixées au devant des camions de police. S’il a admis en garde à vue avoir fabriqué ce fumigène, quoi de répréhensible pour un produit d’artifice en vente libre, utilisé dans toutes les manifestations syndicales ?

- Fumigène dans une manifestation à Metz -
« La justice fait une interprétation pour considérer que, comme on y met le feu pour l’allumer, ça entre dans la catégorie des engins incendiaires ou explosifs », dit Me Vallée à Reporterre, une semaine après l’audience. Son client a aussi été condamné pour violences : « Il reconnaît avoir lancé un pavé en direction des policiers, mais où sont les violences s’il n’y a pas de victimes ? Personne n’a été atteint par ce projectile dans les rangs des forces de l’ordre, on n’a aucun nom de fonctionnaire se disant victime, rien... »

Coupe de cheveux non conforme
Dans la procédure, la police reconnaît que le 22 février, dès 13 h 30, elle « sait qui va créer des troubles et peut aisément les surveiller ». Mais jamais la police ne dit savoir que les quatre traduits devant la justice appartiennent à ce groupe sous haute surveillance. D’ailleurs les quatre prévenus sont dans la manif à visage découvert. Et si la police connaît si bien les fauteurs de troubles, qu’ont fait les autorités pour les en empêcher ?, a interrogé Me Vallée à l’audience.
Le juge a ignoré les photos de son client, datées de la semaine précédant la manif, photos qui montrait l’incohérence avec le cliché de police pris dans la manif. Ou dans une autre manif... Car rien ne prouve que cette photo produite par les enquêteurs ait été prise ce jour-là.
« Photo, surtout, sur laquelle ni moi ni Enguerrand ne l’avons reconnu, dit sa compagne. Cette photo représente quelqu’un avec les cheveux longs, contrairement à Engué ! Par ailleurs, les policiers eux-mêmes, puisqu’ils détenaient mon appareil photo, auraient pu très simplement vérifier cette histoire de coupe de cheveux... si l’enquête n’avait pas été menée complètement à charge ».
Le juge lui reproche aussi d’avoir téléchargé sur l’ordinateur de sa compagne le Guide du manifestant arrêté pourtant édité par le Syndicat de la magistrature, sans non s’intéresser à la date à laquelle ce document public a été téléchargé.

Canette de bière et T-shirt
A côté de ces deux militants dont on l’impression qu’ils payent pour l’ensemble de leur engagement, les deux autres accusés sont là par hasard. « J’étais saoul, j’ai vu passer la manif avec un copain. Pour rigoler ; on a jeté des trucs aux flics » reconnaît l’un, qui s’est filmé sur son portable tout en concédant qu’il ne sait rien de ce « problème d’aéroport ». L’autre a ramassé, il est vrai dans une boutique dévastée, un T-shirt dont personne ne dit qu’il a été volé.
Mais où sont passés les Black blocks stigmatisés par les autorités ?


Disproportion avec la réalité des dégâts
Dans son réquisitoire, la substitut du procureur a reconnu que « la manifestation a été organisée pacifiquement mais a dégénéré », ce qui contredit la version du préfet qui a imputé aux organisateurs la responsabilité des incidents et de la casse d’une dizaine de boutiques.
La représentante du parquet a aussi mis en cause les demandes de la seule partie civile, la société de transports en commun de l’agglomération, qui a estimé son préjudice entre 300 et 500 000 euros, selon elle en « totale disproportion avec la réalité des dégâts ».
Cependant, quant aux qualifications de violences contre représentant de l’autorité, « peu importe le but » et qu’il n’y ait pas de victime déclarée, car selon elle, il y a « violences parce qu’il y a une grande émotion, une crainte des personnes visées ». Un artifice juridique pour maintenir la qualification de violences, en l’absence de blessure, d’arrêt de travail ou même du moindre contact physique.
Le jugement est tombé, provoquant la stupéfaction devant la lourdeur des peines. Un an ferme pour Engerrand avec mandat de dépôt immédiat et refus de s’entretenir quelques instants avec sa compagne. Quatre et cinq mois ferme pour les cailloux lancés sans atteindre quelqu’un et le T-shirt. Quatre mois avec sursis pour le militant du DAL.
Tous écopent d’un an d’interdiction de manifester à Nantes et à Notre-Dame-des-Landes. Une mesure généralement destinée aux maris violents interdits de séjour dans le département de leur victime ou pour le banditisme et le proxénétisme. La peine s’assortit d’un an d’interdiction de port d’arme. Histoire de faire croire qu’on a eu affaire à des gens dangereux.

Armes de mutilation
Ce volet judiciaire répressif occulte un autre aspect de la manifestation aujourd’hui couvert par une certaine impunité : les graves blessures infligées aux manifestants. Ils sont désormais trois blessés à l’œil par des tirs de « lanceurs de balle de défense » (LBD), un super flash ball précis à plus longue distance que le flash ball première génération.


Les pronostics médicaux sont similaires aux autres blessés au visage par ces tirs policiers dans les années passées ; la perte de la vision de l’œil atteint. Des citoyens réclament une enquête parlementaire sur l’action de la police ce jour-là, et l’interdiction de ces armes anti-émeutes, annoncées comme non létales mais qui mutilent des manifestants.

Plaintes contre la police
Quatre plaintes contre X pour « violences volontaires avec arme » ont été déposées visant les forces de l’ordre, dont une portée par un journaliste reporter d’image touché aux jambes et une autre par un photographe atteint en pleine poitrine par un tir de LBD. Ces plaintes doivent être examinée par l’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale. Des vidéos attestent de ces tirs ciblant précisément ces journalistes.
Une conférence de presse se tiendra mardi 15 avril présentant ces trois cas recensés lors de la manif du 22 février. Un film apparu récemment montre les secours spontanés au chevet d’un de ces blessés à l’œil, chargés, aspergés de lacrymogène et de jet d’eau sous pression, malgré leurs reculs en prévenant qu’il portent assistance à un blessé.

Nicolas de La Casinière – Reporterre

Vendredi 11 avril

Rencontre avec Emmanuel DERRIEN, une troisième victime (après Quentin Torselli et Damien Tesssier) d’une blessure très grave à l’oeil causée par la police lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à Nantes le 22 février 2014.

Emmanuel risque une infirmité permanente de cet œil, par perte de la vision.

Qui es-tu Emmanuel ?
Je m’appelle Emmanuel Derrien. J’ai 24 ans et suis originaire de Quimper en Bretagne. Je suis cuisinier de métier. Je suis arrivé récemment à Nantes pour y chercher un emploi.

Quelle blessure t’a provoqué la police pendant la manifestation du 22 février ?
C’est comme Damien : une « contusion sévère de bloc oculaire », avec quelques points de suture à l’arcade. Je n’ai pas les mots exacts. J’ai une cataracte post-traumatique de l’oeil droit, qui m’empêche de voir. Les médecins me parlent d’un projet d’opération de la cataracte. L’exercice de la vision m’est difficile avec un seul œil.

Étais-tu manifestant contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ?
Je me déplaçais dans la ville pour rechercher un restaurant, pour trouver un emploi. Ma curiosité m’a emmené sur le lieu de la manifestation.

Que s’est-il passé exactement ?
C’était vers 17 heures, sur la pelouse entre l’Hôtel-Dieu et l’Île-Feydeau. Il y a un arbre isolé à cet endroit. Il y avait du monde, avec une rangée de manifestants en face des CRS. J’ai essayé de surplomber pour mieux voir. Je portais un keffieh. Tout à coup, j’ai ressenti quelque chose qui m’a percuté, qui m’a fait tomber au sol, net. J’ai dû faire une perte de connaissance.
J’ai entendu des voix bienveillantes qui disaient « Mais oui, il saigne ! ». Ces personnes m’ont transporté en essayant de me garder éveiller jusqu’aux urgences de l’hôpital.
Dans les couloirs, il y avait énormément de blessés issus de la manifestation, beaucoup allongés sur des brancards, beaucoup en train de vomir.
La nuit même, on m’a endormi pour faire une exploration du globe oculaire. J’ai eu l’impression d’être un cobaye. Au réveil, c’était horriblement douloureux.
Je suis resté à l’hôpital quatre jours, chambre 559.
J’ai fait la demande de mon dossier médical, mais on m’a répondu qu’il n’était pas complet. Je suis dans l’attente.

As-tu prévu de porter plainte ?
Oui bien sûr. Je ressens de l’incompréhension et de la colère face à ce geste de la police.


                                                                                          Citizen Nantes

Zadistes. "Nous, on les appelle les mangeurs de glands"

Les zadistes, ils ne les aiment pas du tout. D'ailleurs, ils ne les appellent pas ainsi. Dans la bouche des "opposants aux opposants", ils sont "les crassous", "les mangeurs de glands" ou encore "les arboricoles".

Le Barabud, un bar-restaurant de La Pâquelais. Sur les murs, affiche de Easy Rider et photos de Harley Davidson. Dans les airs, Lou Reed et ACDC. Et en cuisine, cheveux noués en catogan, un solide gaillard à la barbichette poivre et sel : Jean-Baptiste, le patron, le seul à avoir accepté de témoigner sous son vrai nom. "Les gens ont peur des représailles. Pas moi", gronde-t-il. "On a laissé ces gens s'approprier le terrain et décider de tout. La ZAD, c'est une zone de non droit où les gendarmes ne mettent plus les pieds, dénonce-t-il. On est capable d'aller au Mali et en Centrafrique et, là, on ne peut rien faire ?"

"Un jour, ça va mal finir"
Les zadistes se sont mis à dos tous les adeptes de la chasse et de moto-cross. "Le dernier ball-trap n'a pas pu avoir lieu, rapporte Jean-Baptiste. Le terrain de cross n'existe plus. Les zadistes ont démonté les cabanes. Ils ont interdit les accès aux chemins, en installant des barbelés, en plaçant des arbres en travers." Un incident entre un groupe de chasseurs et un poignée de zadistes a failli mal tourner en décembre dernier. "Comme nous ne venons plus chasser ici, les sangliers sont devenus très nombreux et font de gros dégâts, rapporte un chasseur. Quatre zadistes encagoulés ont surgi et ont tiré une fusée de détresse sur l'un de nous. C'est passé très très près. Un chasseur a failli embrocher un zadiste avec sa pique. Un jour ou l'autre ça va très mal finir..." D'autres incidents, que nous avons pu recouper, sont rapportés : vol de chiens de chasse, voiture volée récupérée au milieu de la ZAD ("grâce aux zadistes pacifistes")... Parfois, les victimes changent de camp : tour en bois incendiée, zadiste roué de coups... Beaucoup de rumeurs circulent aussi : habitants ayant refusé d'apporter leur aide victimes de représailles, présence dans la ZAD de gens recherchés, d'armes à feu, "d'extincteurs trafiqués", de stocks de fusées de détresse. Du côté des forces de l'ordre, on est catégorique : ni armes à feu, ni personnes recherchées sur site. Le patron du "Barabud", lui, ne décolère pas : "Nous, pendant un an, on a eu droit à d'incessants barrages et contrôles policiers ! J'ai perdu mon permis, comme d'autres. Avec la route départementale de Fay condamnée, 50 % de ma clientèle s'est envolée. On en a ras le bol. Que l'aéroport se fasse ou pas, on s'en fout. On veut juste être chez nous et profiter de ce qu'on a."

Hervé Chambonnière – Le Télégramme

Samedi 12 avril

Aéroport Notre-Dame-des-Landes. Le campagnol amphibie crée la surprise
Un grand campagnol qui trouve un habitat très favorable dans le bocage humide de Notre-Dame-des-Landes | Laurence Savary


Le conseil national de protection de la nature a donné un avis défavorable à
la demande de dérogation en matière de destruction des espèces protégées.

À Nantes, le préfet de Région doit prendre un arrêté autorisant la destruction de spécimens d'une espèce protégée, le campagnol amphibie, sur le site de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il lui fallait l'avis du conseil national de protection de la nature (CNPN).

La haute instance consultative du ministère de l'Environnement n'a pas suivi le préfet. La demande du représentant de l'État n'a pas recueilli une seule voix favorable. C'est une surprise.

« Cela ne change rien aux échéances », dit-on à la préfecture. L'avis du CNPN est seulement consultatif.

Le préfet a bien l'intention de publier l'arrêté relatif au campagnol amphibie.

Il sera aussitôt attaqué devant le tribunal administratif par les opposants au projet d'aéroport .

"Cet avis négatif du CNPN renforce le point de vue des naturalistes, renvoie à la faiblesse du dossier sur le plan environnemental, et fragilise la position de l'État et de Vinci », estime François de Beaulieu, membre du collectif des naturalistes qui ont bâti l'argumentaire contre la demande du préfet.

Ouest France

Comme dab à la préfecture ils suivent les avis capitali... euhm ... économique et non écologique.

Infos de la semaine du 14 au 20 avril

Mardi 15 avril

Nantes: une 3e personne grièvement blessée à l'œil à l'issue de la manif
du 22 février

Une troisième personne a été grièvement blessée par des tirs policiers le 22 février 2014 à Nantes lors de la manifestation contre Notre-Dame-des-Landes. Emmanuel, 24 ans, touché à l’œil, compte déposer plainte. Quatre enquêtes pour violences ont déjà été confiées à la police des polices.

Trois jeunes hommes grièvement blessés à l’œil, dont l'un éborgné et les deux autres avec peu de chances de retrouver la vision. Tel est le bilan du maintien de l’ordre de la manifestation du 22 février 2014 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Mission accomplie, comme l'annonçait fièrement le compte Twitter officiel de la direction départementale de la sécurité publique de Loire-Atlantique ?

Le premier blessé à s’être manifesté auprès de la presse, Quentin, un charpentier cordiste de 29 ans, a perdu son œil à la suite d'un tir policier vers 19 heures place de la Petite-Hollande, alors qu’il cherchait à se replier face à un barrage de CRS, selon son témoignage. Le second, Damien, coffreur maçon de 29 ans, a lui aussi été atteint à l’œil, tout près de la place de la Petite-Hollande. Depuis, il voit « juste des ombres ».


Près de huit semaines après avoir été touché, Emmanuel n'a pas recouvré la vue de son œil droit.

Tous deux avaient croisé au CHU de Nantes un troisième blessé au visage. Il s’agit d’Emmanuel, 24 ans, un cuisinier originaire du Finistère qui était venu chercher du travail à Nantes. Il n’a pas encore déposé plainte, ni récupéré son dossier médical. « J’entreprends seulement ces démarches, car j’ai eu des problèmes financiers et de logement », explique Emmanuel, joint par téléphone.

Selon son récit, il a lui aussi été touché en fin d’après-midi, à proximité du CHU de Nantes. « Il y avait des groupes de personnes en confrontation avec les policiers, qui lançaient tout ce qui leur passait sous la main, dit-il. J’étais là en observateur, avec un sac à dos et un keffieh, près d’un arbre en bas de l’esplanade du CHU. Je suis resté car je ne comprenais pas l’énervement des policiers. » Le jeune cuisinier a reçu un projectile au visage, chuté et perdu connaissance. « Comme j’étais seul, il a fallu un temps avant qu’on me remarque, raconte-t-il. Un groupe de personnes a essayé de me tenir éveillé, et ils m’ont transporté à l’hôpital où ils m’ont gardé jusqu’au mercredi. À l’hôpital, j’étais complètement sonné, en train de vomir. Ils m’ont anesthésié pour faire une exploration de l’œil, mais il y avait trop de sang. Les premiers jours, la douleur était insoutenable. »

Selon lui, son arcade sourcilière a été fracturée. Près de huit semaines après la manifestation, il ne voit toujours pas de l’œil droit : « Je suis juste ébloui par des lumière vives. » « Pour les médecins, ça ressemble à un tir de Flashball, vu l’impact », dit-il.
Capture d'écran, policiers armés de Flashball et de deux LBD 40x46 à Nantes, le 22 février © Groupe groix
Guillaume, 27 ans, était présent. C'est lui qui a amené Emmanuel au centre hospitalier universitaire voisin. Au total, ce plombier chauffagiste affirme avoir secouru 17 personnes dans l’après-midi. Venu avec des amis et leur camion sonore « pour passer un bon moment en manifestant pacifiquement », le jeune homme dit avoir été « dégoûté de voir autant de CRS tirer au niveau de la tête ».

Parmi les personnes qu’il a aidées, Guillaume se souvient de cinq « très blessées » : « Emmanuel, que nous avons porté aux urgences ; quelqu’un qui avait reçu un tir de Flashball au foie ; un autre à l’omoplate ; Quentin, qui était le plus grave de tous ; et un dernier qui avait été touché à la tempe et est resté sans connaissance durant une vingtaine de minutes. » Mais la plupart n’iront sans doute jamais déposer plainte : « Les trois quarts des gens que j’ai aidés m’ont dit avoir peur des représailles », explique Emmanuel. Lui-même a été interrogé par un commissaire nantais, puis par les enquêteurs rennais de l’IGPN. Il ne cache pas avoir, comme plusieurs manifestants, « renvoyé des projectiles » dont « une canette de bière pour aider une mamie à sortir des gaz lacrymos ».

Au total, la procureure de Nantes Brigitte Lamy affirme avoir reçu quatre plaintes pour violences, dont deux déposées par des journalistes, pour l’un délibérément touché au torse par un tir de Flashball et l’autre blessé aux jambes par des éclats de grenade. La délégation de l’IGPN de Rennes est chargée de ces enquêtes préliminaires.

« C’est l’omerta, déplore Nathalie Torselli, mère de Quentin qui a perdu son œil. On ne sait pas combien de personnes ont été blessées, certaines ont peur de déposer plainte. » Sur la page Facebook d’appel à témoignages créée, d’autres manifestants affirment, photos à l’appui, avoir été atteints par des tirs de Flashball au visage : sur le crâne avec neuf points de suture, sur la joue ou encore à la lèvre. « Là où j’ai vu le plus de blessés, c’est sur l’esplanade d’herbe entre la station de tram Commerce et Hôtel-Dieu, quand les CRS ont repoussé les manifestants vers le parking Petite-Hollande, raconte Emmanuel. J’ai vu tout et n’importe quoi. Il y a une cartouche de gaz lacrymo qui a atterri dans la poussette d’une petite fille de trois ans et qui était à deux doigts de mettre le feu à sa robe en polyester. J'ai aussi vu un père avec ses deux enfants de 5 et 7 ans qui pleuraient, ils croyaient que c’était la guerre civile. »

Rappelons que les instructions de novembre 2012 relatives au Flashball superpro et au LBD 40×46 (sa nouvelle version beaucoup plus puissante et précise) imposent aux policiers, « après usage de l’arme et en cas d’interpellation », de s’assurer sans délai de l’état de santé de la personne touchée et de la garder sous une surveillance permanente.

« La police a d’abord laissé faire, avant de se lâcher »
Côté « casseurs », la justice a mis les bouchées doubles. Dès le lendemain de la manifestation, une cellule d’enquête spéciale d’une trentaine de policiers (selon la presse locale) était mise en place, avec appel à témoins et aux médias, pour tenter d’identifier les manifestants violents. Le lundi 24 février, le directeur de cabinet du préfet, interrogé par Mediapart, estimait leur nombre à un millier de personnes, ayant « le profil traditionnel de ceux qu'on rencontre sur la Zad, allant de modérément à extrêmement violents avec des méthodes qui s'apparentent à celles des Black Blocs ».

Le 24 février, cinq personnes ont été condamnées en comparution immédiate à des peines allant jusqu’à six mois de prison ferme pour des jets de projectiles contre les forces de l'ordre. Le 1er avril, après une deuxième vague d’interpellations, quatre autres hommes ont été condamnés en comparution immédiate pour des dégradations et des violences commises. L’un d’eux, un militant de 22 ans, a écopé d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt pour des jets de projectiles sur des policiers, sans victime identifiée, et pour des canettes fumigènes sur lesquelles son ADN a été retrouvé. Il a reconnu « quelques pierres et trois fumigènes dans une période de dix minutes, mais contre le mur anti-émeute, pas sur des personnes », a expliqué sa compagne à Reporterre. D'autres interpellations pourraient avoir lieu. « Les investigations continuent », indique Brigitte Lamy.

Au sein du collectif du 22 février, qui s’est formé autour des manifestants blessés, certains réclament l'interdiction des lanceurs de balles de défense et la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion de cette manifestation. « Deux moments semblent se dessiner, explique Luc Douillard, 55 ans, père de Pierre, le lycéen nantais mutilé par un tir de lanceur de balles de défense en 2007. La police a d’abord laissé faire, avec des bris de vitrine, un départ de feu sur les cabanons de la société de transports en commun. Vu le nombre de policiers en civil, ils auraient facilement pu arrêter les casseurs qui étaient une dizaine. Puis, en fin d'après-midi, les policiers se sont lâchés et ont commis des violences graves sur des innocents. »

Il s'inquiète également d'entraves aux secours par les forces de l'ordre, comme le montre cette vidéo tournée par le photographe Yves Monteil. On y voit des CRS et un camion à eau poursuivre, gazer et asperger d'eau à haute pression des manifestants dans une petite ruelle. Levant les bras pour signaler un blessé, ces derniers tentent en vain de mettre à l'abri Quentin, qui vient juste d'être touché à l'œil par un tir policier.

La présence de policiers cagoulés du GIPN (Groupe d'intervention de la police nationale) avec des boucliers d'assaut et eux aussi armés de LBD 40×46 interroge également, même au sein des professionnels du maintien de l'ordre contactés. Certes, cette unité d'élite régionale peut « intervenir à l'occasion d'opérations de maintien de l'ordre nécessitant l'utilisation de techniques et de moyens spécifiques », mais est-ce normal de le faire sans matricule, ni aucun moyen d'identification ?

Contactée, la préfecture de Loire-Atlantique n’a pas souhaité répondre à nos questions, la « justice étant saisie ». Elle rappelle « néanmoins la violence des faits qui se sont produits à l'occasion de cette manifestation, violence qui a pu être constatée par tous les témoins et s'est traduite, outre les dégâts importants relevés dans les quartiers où elle s'est déroulée, par de nombreux blessés de part et d'autre ». Selon la préfecture, « 130 policiers et gendarmes ont été pris en compte par les services médicalisés des unités, 27 ayant dû être adressés au CHU. Lequel a également recensé l'admission de 40 manifestants touchés à des degrés divers ».

Louise Fessard - Médiapart

Sur la ZAD :

Ici on plante des oignons par milliers dans les potagers ! il fait beau, tout va bien aujourd’hui.

aujourd’hui, le Collectif des blessés par la police lors de la manifestation du 22 février tenait une conférence de presse : leur dossier,( contenant plein d’infos sur l’utilisation des flashball par la police), est disponible ici : https://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com/2014/04/15/dossier-elabore-par-le-collectif-des-blesses-du-22-fevrier-2014/

Jeudi 17 avril


ND-des-Landes. Bruxelles ouvre une procédure contre la France

La Commission européenne a ouvert une procédure d'infraction contre la France sur le projet controversé de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Nantes.

Deux mois pour répondre
La Commission a envoyé mercredi une lettre de mise en demeure aux autorités françaises, première étape dans la procédure d'infraction pour non-respect de la réglementation européenne, a indiqué jeudi un responsable de la Commission.

La France a maintenant deux mois pour répondre.

La Commission reproche aux autorités françaises de n'avoir pas mené lors de la procédure d'autorisation « une évaluation des effets synergiques et des impacts cumulés de l'ensemble des infrastructures du projet d'aéroport Grand-Ouest ».

Violation d'une directive
La France aurait ainsi violé la directive qui impose aux Etats membres de soumettre « à une évaluation stratégique environnementale les plans et programmes fixant le cadre pour la construction d'un aéroport », recensant notamment « les effets notables sur l'environnement, y compris les effets secondaires et cumulatifs ».Une telle évaluation doit être effectuée avant l'adoption du projet.

L'eurodéputé Yannick Jadot s'en félicite
La Commission invoque également une autre directive qui impose une « évaluation environnementale » des projets d'infrastructures imposant au maître d'ouvrage de « fournir une description des effets importants que le projet proposé est susceptible d'avoir sur l'environnement ».L'ouverture de cette procédure constitue « une première victoire grâce à l'Europe du droit sur la mégalomanie », s'est félicité le député européen Vert, Yannick Jadot, sur son compte Twitter.

Confié en 2010 au groupe Vinci pour remplacer l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, le projet de nouvel aéroport de Notre-Dame des-Landes, cher à l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, est de facto gelé en raison de procédures engagées par des opposants.

La Commission européenne leur avait porté un coup dur en novembre en donnant son feu vert à l'aide octroyée par l'État français pour la construction de l'aéroport, jugée « compatible avec les règles de l'UE relatives aux aides d'État ».
Où en est le dossier ?
Des recours (non suspensifs) viennent d'être déposés contre le feu vert préfectoral. La justice devra dire si les arrêtés respectent les textes sur l'eau et les espèces protégées. Et si le préfet a levé les réserves émises par les experts scientifiques nommés par le gouvernement dans le volet environnemental. Le conseil national de protection de la nature (CNPN) a de son côté rendu un avis défavorable sur le cas d'une espèce protégée, le campagnol amphibie, ce qui n'empêchera pas le préfet de passer outre, l'avis étant uniquement consultatif. Une décision de la Cour de cassation est attendue avec intérêt. Tant qu'elle n'a pas statué, les paysans expropriés ne peuvent être expulsés.

Ouest France

Vendredi 18 avril

Nantes: le chef de la police assume sans réserve les blessés par Flashball

Le bilan des blessés de la manifestation de Nantes contre l'aéroport ne cesse de s'alourdir. Trois hommes ont été grièvement blessés à l’œil par des tirs policiers. Interrogé par Mediapart, le directeur départemental de la sécurité publique assume : « Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels. »

Trois jeunes hommes ont été grièvement blessés à l’œil par des tirs policiers, lors de la manifestation du 22 février à Nantes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. L'un est éborgné et les deux autres ont peu de chances de retrouver la vue. Sur la page Facebook d’appel à témoignages qui a été créée, plusieurs autres manifestants affirment, photos à l’appui, avoir été atteints par des tirs de Flashball au visage : sur le crâne avec neuf points de suture, sur la joue ou encore à la lèvre. Quatre enquêtes pour violences ont déjà été confiées à la délégation rennaise de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

C'est un bilan particulièrement lourd et inédit pour une manifestation en France. Contacté par Mediapart, Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique depuis juillet 2013, a accepté de répondre le 15 avril à nos questions par téléphone. Il assume sans sourciller les violences commises et rappelle qu'une enquête de l'IGPN est en cours. « Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels », déclare Jean-Christophe Bertrand.

Jeudi 17 avril, deux jours après cet entretien, Jean-Christophe Bertrand a incité, dans une note de service révélée par France-3 Pays de la Loire, les policiers blessés à saisir eux aussi la justice en leur annonçant la création d'une structure dédiée pour recueillir leurs plaintes. Il indique avoir lui-même décidé de déposer plainte en tant que directeur départemental: il veut «marquer tout (son) soutien aux fonctionnaires (...) mais aussi pour prendre en compte le caractère exceptionnel d'une manifestation qui a fortement marqué les esprits».

Entretien :

Quel était le cadre d’utilisation du Flashball superpro et du Lanceur de balles de défense 40 × 46 (plus puissant et précis) au cours de cette manifestation ?
Jean-Christophe Bertrand : Le Flashball et le LBD ont effectivement été utilisés dans cette manifestation, dans le cadre légal. À savoir dans des situations de légitime défense, quand des fonctionnaires ont été agressés par des jets de divers projectiles, dont des pavés catapultés, des billes d'acier, des boulons, et des cocktails Molotov. Et à certains moments, dans un autre cadre d’emploi, qui est la dispersion des attroupements après que des sommations ont été effectuées.

Les fonctionnaires ont obligation de faire un rapport après chaque utilisation de ces armes. Combien de tirs ont eu lieu au cours de la manifestation du 22 février ?
Je ne peux pas vous dire. Ce sera à l’IGPN de le déterminer lors de son enquête.

La police française est réputée pour son savoir-faire en matière de maintien de l’ordre. Est-ce normal qu'au cours d'une manifestation, trois personnes soient grièvement blessés au visage par des tirs policiers au point, pour l’un, d’avoir perdu un œil ?
Il y avait 20 000 manifestants (50 000 selon les organisateurs, ndlr). Tout ceux qui ont défilé pacifiquement et n’ont pas cherché l’affrontement avec les forces de l’ordre n’ont rien eu. Mais un petit millier de personnes ont voulu en découdre et se sont exposées à une réplique des forces de l’ordre. On peut considérer que trois blessés au visage c’est beaucoup, mais il faut rapporter ce chiffre au nombre de manifestants. Nous encadrons tous les jours des manifestations à Nantes sans avoir à utiliser ces armes, ce qui prouve l’extrême violence de la manifestation du 22 février. Nous n’avions jamais connu ça à Nantes, et rarement dans le reste de la France. Au total, 130 policiers et gendarmes ont été blessés (dont 27 adressés au CHU et un seul cas grave d'un officier d'une CRS souffrant d'une fracture au bras, ndlr).
Il faut attendre les résultats de l’enquête de l’IGPN pour savoir si ces personnes ont effectivement été blessées par des tirs de Flashball et de LBD, et pour savoir ce que ces personnes faisaient au moment où elles ont été blessées. L’un des manifestants blessés à l’œil (Quentin Torselli, ndlr) se trouvait au milieu de gens qui affrontaient les forces de l’ordre. Je me demande ce qu’il faisait là (le jeune homme affirme qu'il reculait et était pacifique, ndlr).

Doit-on en conclure que les forces de l’ordre françaises sont autorisées à crever les yeux de manifestants qui se retrouvent au milieu d’affrontements ?
Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels. La réplique est proportionnée. Si l'on a équipé les forces de l’ordre d’armes non létales, c’est pour éviter que les fonctionnaires n'aient recours à des armes conventionnelles (armes à feu, ndlr).

Mais comment expliquer qu’autant de personnes aient été touchées au visage, alors qu’il est expressément interdit aux fonctionnaires de viser au-dessus des épaules, sauf cas de légitime défense ?
Si la personne bouge entre le moment où le fonctionnaire appuie sur la queue de détente de l’arme et l’impact, il y a toujours un risque que le point d’impact ne soit pas celui initialement visé.

Les policiers et gendarmes ont-ils reçu des instructions particulières quant à l’usage de ces armes avant la manifestation ?
Je rappelle que les fonctionnaires dotés de cette arme, à savoir les CRS, les gendarmes mobiles et les agents de sécurité publique, ont reçu une formation technique et juridique. Donc ils connaissent parfaitement leurs conditions d’usage.

«Je dépose plainte»
Sur une vidéo filmée par un photographe indépendant, on voit des CRS et un camion à eau poursuivre, gazer et asperger d'eau à haute pression des manifestants qui tentent de secourir Quentin Torselli, blessé quelques instants plus tôt. Y a-t-il eu des entraves aux secours ?
Non, il faut faire attention aux vidéos, car on ne voit pas ce qui se passe derrière les manifestants. La caméra est tournée uniquement vers les fonctionnaires. On ne peut donc pas analyser la scène en toute impartialité. Je ne pense pas que les fonctionnaires dans le camion à eau aient pu entendre ce que criaient les manifestants devant.

Deux journalistes ont déposé plainte pour violence. L’un d’eux, un photographe, a reçu un tir de Flashball dans le torse après avoir crié « Hé, c’est des journalistes ». Il se trouvait au milieu de plusieurs reporters clairement identifiables par leurs caméras et appareils photo. Pourquoi tirer sur un journaliste ?
Il faut bien analyser les images et le son, parce qu’il n’est pas certain que les fonctionnaires aient entendu ce qu’il criait. Quand des journalistes sont mélangés aux casseurs, c’est assez difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. Dans le feu de l'action, il n'est pas facile de trier.

Est-ce normal que des agents du GIPN (Groupe d'intervention de la police nationale) de Rennes soient intervenus en maintien de l’ordre sur la voie publique, cagoulés, sans matricule, ni moyen d’identification ?
Ils étaient identifiés en tant que fonctionnaires de police. De toute façon, personne n’est capable de lire un matricule dans un contexte aussi agité de manifestation. Le GIPN était initialement dédié à la protection de la mairie. En fin d'après-midi, la situation est devenue tellement critique qu’ils ont demandé à venir porter assistance à leurs collègues, qui se trouvaient entre le cours des 50-Otages et le parking de la Petite-Hollande.

Dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et l'une des responsables du collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (le Cédépa), s’est étonnée que la police ne soit pas intervenue plus tôt pour interpeller le petit groupe de personnes qui se livrait à des dégradations en tout début de manifestation. Qu’en est-il ?
Je rappelle à Mme Verchère que lorsqu’on est élu de la République, on respecte les lois de la République. En l’occurrence, les organisateurs d’une manifestation sont censés déclarer son parcours auprès des pouvoirs publics. Ce que se sont obstinément refusé à faire les organisateurs de la manifestation du 22 février (plusieurs réunions se sont tenues entre la préfecture et les organisateurs, sans qu'aucun accord n’ait été trouvé, ndlr).
Face à l’absence de dialogue et à leur volonté de passer par le centre-ville, nous avons dû prendre des mesures de blocage des accès en centre-ville. Nous avions donc des forces mobilisées pour verrouiller le centre-ville et que nous ne pouvions pas déplacer pour aller interpeller des gens qui commettaient des dégradations le long du parcours de la manifestation. Il n’y a aucun manichéisme de notre part !

Vous avez annoncé dans une note de service du 17 avril vouloir vous-même déposer plainte. Pourquoi ?
Il y avait un certain nombre de demandes de la part de fonctionnaires qui avaient l'impression d'avoir été oubliés, au vu de la couverture médiatique offerte aux manifestants blessés. D'où mon souhait d'organiser le recueil de ces plaintes. Et, à titre personnel, je déposerai également plainte à l'appui des personnels agressés, en tant que chef de service, comme les textes m'y autorisent. Il y a eu des blessures physiques, comme des acouphènes, et d'autres moins visibles, psychologiques. Plusieurs fonctionnaires souffrent de troubles liés à la violence inouïe à laquelle ils ont dû faire face.

Louise Fessard - Médiapart

La Commission européenne siffle la fin de partie pour l’aéroport de
Notre Dame des Landes

Pour avoir fragmenté les études d’impact environnemental du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, la France se voit poursuivie par la Commission européenne, qui a engagé une procédure d’infraction au droit européen. Le Conseil national de protection de la nature a par ailleurs donné un avis défavorable à la destruction du campagnol amphibie. La légalité du projet d’aéroport a du plomb dans l’aile.

C’est sans doute le plus rude coup juridique qui est porté par la Commission européenne au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes : selon une information révélée hier par Presse Océan et confirmée dans la journée par plusieurs sources, la Commission a adressé une mise en demeure au gouvernement français.
Dans cette lettre, Bruxelles interroge la France sur "l’absence de certaines évaluations d’impact environnemental, qui doivent notamment faire figurer les effets notables probables sur l’environnement, y compris les effets secondaires et cumulatifs. Une telle évaluation aurait dû être établie au moins avant la publication des arrêtés de décembre qui permettent d’initier les travaux d’aménagement de l’aéroport du Grand Ouest et de desserte routière désormais à tout moment".
Certes, indique le document, non public, mais consulté par le bureau bruxellois des Echos, « le droit de l’Union européenne, notamment le droit de l’environnement, n’empêche pas la construction d’un aéroport ou de tout autre projet d’infrastructure ». Mais, la Direction générale Environnement de la Commission estime que les autorités françaises n’ont pas respecté les règles européennes, omettant de soumettre « à une évaluation stratégique environnementale les plans et programmes fixant le cadre pour la construction d’un aéroport », recensant notamment « les effets notables sur l’environnement, y compris les effets secondaires et cumulatifs ». Ceci aurait dû être fait pour « l’ensemble des infrastructures du projet d’aéroport Grand Ouest (c’est à dire : dessertes routières, tram-train, TGV) ».

En fait, explique à Reporterre Raphaël Romi, spécialiste du droit européen de l’environnement à l’université de Nantes, "la Commission a ouvert en 2012 une procédure contre la France parce que les études menées enfreignent la directive de 2001 sur l’évaluation environnementale : au lieu de procéder à des études globales, le gouvernement a ’saucissonné’ ou fragmenté les études d’impact".
Il aurait fallu fournir une étude globale des effets directs, indirects et cumulés du projet envisagé, ce qui n’a pas été fait.
Si la Commission lance maintenant, à quelques mois de son renouvellement, une telle procédure, c’est qu’elle a des arguments solides, pense M. Romi. L’Etat français a maintenant deux mois pour répondre. Mais selon le professeur de droit, "il ne sera pas possible de régulariser, c’est-à-dire de refaire une étude globale, en deux mois. En réalité, il faudrait procéder à une nouvelle enquête publique".
Le gouvernement serait certes en droit de passer en force, la procédure européenne d’infraction n’étant pas suspensive. Mais la position affichée par la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, est d’attendre "la fin des recours", ce qui devrait prendre… un certain temps.
Car outre cette procédure, de nombreux recours sont dans les tuyaux juridiques.

Le campagnol amphibie est toujours vivant


D’une part, la procédure suivie auprès du Parlement européen, à travers la Commission des pétitions, n’est pas close. Elle devrait reprendre à l’automne, lorsque le nouveau Parlement sera élu.
D’autre part, le Conseil national de protection de la nature (CNPN), organe consultatif du ministère de l’Ecologie, a donné début avril un avis défavorable à la demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèce protégée, le campagnol amphibie, qui vit sur le site de la ZAD de Notre Dame des Landes. Avis donné à une large majorité : 10 avis défavorables, 7 abstentions et une non-participation au vote. Cet avis n’est que consultatif et le préfet de Loire-Atlantique pourrait prendre un arrêté de dérogation, ce qui ouvrirait juridiquement la voie au démarrage des travaux. Avis qui serait immédiatement attaqué devant le tribunal administratif. Des arrêtés de même nature ont été pris par le préfet en décembre dernier et sont eux aussi attaqués.
Considérant l’avis du CNPN et la procédure lancée par la Commission européenne, on peut penser que le tribunal administratif serait particulièrement attentif à tous les points de droit...
A Notre Dame des Landes, l’optimisme se porte bien.

Hervé Kempf - Reporterre

Saint-Jean-du-tertre :

Nous sommes un collectif de 4 personnes à avoir repris la maison-ferme de Saint-Jean-du-tertre, qui fut une petite ferme laitière il y a plus de 10 ans. Et jusqu’à lundi 14 avril c’était une maison de location sans activité agricole.
Nous avons le projet dans un premier temps de remettre de la vie dans ce lieu, en ayant une basse-cour avec des volailles et des cochons...
Et partagerons le hangar avec le collectif CEREALES (stockage, séchoir...) et mettrons en place un atelier mécanique agricole au sec en complément de Bellevue.
Nous remercions les habitants de la Zad, COPAIN, l’ACIPA et les anciens de la confédération paysanne de nous avoir soutenu !!

une destruction de maison sur le lieu de l’aéroport ?

Malgré les annonces du gouvernement et de la mairie de Nantes, visant à ne pas « débuter les travaux avant l’épuisement des recours juridiques », la société AGO et l’État menacent de détruire une nouvelle maison : c’est la dernière ferme de Saint-Jean du Tertre sur la commune de Vigneux-de-Bretagne. Nous l’occupons depuis le 14 avril avec le soutien de COPAIN, de l’ACIPA et d’occupants de la Zad, l’objectif est de rénover la ferme pour pouvoir réinstaller des activités agricoles.
Nous sommes passés en procès aujourd’hui (vendredi 18 avril), et le rendu sera donné mardi 22 à 15 h. D’après AGO, l’intervention aurait lieu dès le 23 avril, pour nous cette destruction c’est le début des travaux ! Une conférence de presse se tiendra mardi 22 avril à 11 h à Saint-Jean-du-Tertre.
Nous restons vigilants et tenons ferme !

Les occupants de Saint-Jean-du-Tertre

AGO et l’état, par la voie de la préfecture demandent l’évacuation des occupants pour des raisons de santé publique. En effet ceux ci invoquent la nécessité de désamianter et donc de détruire hangars et maison pour assurer la sécurité de tous. Ils demandent donc au tribunal de nous expulser afin de pouvoir attaquer les travaux dès le 23 avril.

Infos de la semaine du 21 au 27 avril

Mardi 22 avril


Vigneux-de-Bretagne Vers une expulsion à la ferme de Saint-Jean du Tertre ?

Les occupants ont donné ce matin une conférence de presse à la ferme de Saint-Jean-du-Tertre.

"La ferme de Saint Jean du Tertre à Vigneux de Bretagne sur la zone d’aménagement différé a été quittée par ses occupants légaux le 14 avril au matin. Le nouveau propriétaire, AGO, a mis en place immédiatement une simple sécurisation des bâtiments" indique la préfecture de Loire-Atlantique dans un communiqué daté de ce matin.
"Cela n’a pas empêché que la ferme soit investie par effraction l’après-midi même par des opposants à l’aéroport et le chemin d’accès bloqué par un tracteur et une remorque. Un courrier recommandé était posté immédiatement par deux occupants pour y « élire domicile », et se mettre juridiquement à l’abri d’une expulsion en flagrant délit."
La préfecture poursuit : "L’État et le concessionnaire AGO ont introduit en conséquence une requête d’heure à heure pour obtenir du tribunal de grande instance une décision d’expulsion des occupants illégaux. Le jugement sera rendu aujourd’hui."
"Cette procédure n’a donc aucun rapport avec le début des travaux de l’aéroport, qui attendent l’épuisement des contentieux en cours comme l’ont successivement indiqué le Premier ministre le 28 février et la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie le 2 avril. Mais elles traduisent l’exigence de symétrie dans l’état de droit. Le report des travaux ne donne pas l’impunité pour des agissements qui relèvent de la délinquance de droit commun.
L’objection par les occupants illégaux du maintien d’une pratique agricole sur le site de la maison de Saint jean du Tertre est fallacieuse. Toutes les terres entourant ces bâtiments ont été confiées gracieusement par le concessionnaire AGO à des exploitants dans le cadre d’une convention d’usage. Il n’y a donc pas d’interruption d’exploitation. Il n’existe pas de disponibilité foncière agricole sur le secteur, sauf à ce que les opposants interdisent l’accès de ces exploitants légaux à leurs terres."

Sophie Trebern - PresseOcéan

Sur la ZAD :

URGENT : le rendu du procès des occupant-e-s de la ferme de Saint-Jean-du-Tertre est tombé cet après-midi : illes sont expulsables sans délai. Plusieurs sources concordantes nous font penser qu’une intervention est prévue demain mercredi matin pour détruire cette ferme (et uniquement cette ferme). Pour les en empêcher, nous avons besoin d’un soutien massif et diversifié. Nous vous appelons à venir à partir de 5h mercredi matin directement à Saint-Jean-du-Tertre ou à Bellevue, ou un départ sera organisé à 5h. Faites passer le mot !

20h10 - Info reçue : arrivée imminente de CRS... Vue sur la RN 137 (sens Rennes/Nantes) ce soir vers 19h15, une vingtaine de camionnettes, ils s’arrêtaient pour une pause pipi ou que sais-je à l’aire de Treillières...

Mercredi 23 avril

InfotraFlic :

06h45 : pas de flics à la Paquelais, Notre dame des Landes, Ardillières, Vigneux... Tout reste calme pour l’instant...! Il y a du monde à la Ferme de Saint Jean du Tertre....

Notre-Dame-des-Landes Pas d'expulsion à la ferme de Vigneux ce mercredi
Hier, les quatre occupants des lieux s'attendaient à une intervention dès ce matin. Photo PO-ST
Ils étaient une centaine à s'être mobilisés avant même le lever du jour, ce mercredi.
Une centaine à imaginer que les gendarmes allaient débarquer dès potron-minet pour appliquer la décision de justice rendue hier mardi par le tribunal de grande instance de Nantes.
L'Etat avait demandé l'autorisation d'expulser les quatre occupants "illégaux", installés à la ferme de Saint-Jean-du-Tertre, à Vigneux-de-Bretagne. Et la Justice avait dit "oui".
Dès hier, sur place, on se préparait donc à une intervention. Elle n'a pas eu lieu.

Presse Océan – 09H05

InfotraFlic :

09h15 : Tout reste calme sur la Zad et notamment au Tertre et à Bellevue !

09h30 : pour l’instant, on a l’impression que l’intervention est aussi plombée que leur aéroport.....

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : Pas d'expulsion à la ferme squattée

Les opposants restent mobilisés actuellement autour des maisons frappées d'expulsion. Selon nos informations, une grosse intervention des gendarmes a été annulée hier soir.

Dès mardi soir, des barrages de pneus et blocs de béton ont été dressés sur les routes d'accès à la ferme Saint-Jean-du-Tertre, à Vigneux-de-Bretagne. Les occupants et opposants à l'aéroport avaient promis de se défendre contre l'expulsion rendue possible mardi suite au jugement du tribunal de Nantes. Depuis le 14 avril, cette ferme, propriété des promoteurs du futur aéroport, est squattée illégalement par quatre personnes.
Ce mercredi matin, les militants anti-aéroport attendent toujours l'intervention des forces de l'ordre. En vain. L'opération, qui, selon nos informations, était effectivement calée dès mardi matin, a été annulée vers 20 heures au plus haut niveau de l'État. Cinq escadrons de gendarmes mobiles ont alors été démobilisés.

Ouest-France - 10H00

Escadron de gendarmerie mobile (EGM) :
Commandé par un capitaine ou un chef d'escadron, un escadron de gendarmerie mobile (EGM) est composé d'environ 110 militaires regroupés en cinq pelotons :
*Un peloton hors-rang (commandement, administration et logistique);
*quatre pelotons de marche dont un peloton d'intervention (PI).
Wikipédia

NDA : 5 escadrons = 550 hommes - pour 4 personnes à expulser, ça fait du monde !

10h30 - URGENT ! Selon une source d’un journaliste qui est revenu sur place à la ferme du Tertre, l’intervention sera imminente ! Changement de stratégie de dernière minute ? De toute façon, ses confrères journalistes sont de retour à la ferme aussi...
Les barricades restent fermées du coup !

InfotraFlic : Pas plus d’infos que ça pour l’instant ! Soyons vigilant-es quand même....

Selon @Prefet44 "pas d’intervention prévue. Le processus prévoit d’abord la notification décision justice"

Notre-Dame-des-Landes annulé, l’aéroport de Rennes renforcé ?

Un journaliste du Monde a évoqué ce mercredi l’annulation du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Non confirmée pour l’heure, cette information recoupe les observations du Mensuel. Les responsables de la plateforme rennaise planchent sur la création de nouvelles lignes.

« Le projet d'aéroport de #NDDL bientôt abandonné. En compensation, les pouvoirs publics proposeront l'extension de celui de Rennes. » Posté il y a moins de deux heures, ce tweet d’Olivier Razemon, journaliste au Monde, spécialiste des questions de transport, a attisé un dossier déjà brûlant.
L’information n’est pas encore confirmée officiellement. Elle vient cependant recouper les observations du Mensuel, qui s’intéresse, depuis 2009, au devenir des deux aéroports voisins.

Nouvelles destinations à foison

Sur le papier, l’aéroport de la capitale bretonne semblait menacé par la future concurrence de Notre-Dame-des-Landes. Il connaît pourtant depuis quelques années un développement insolent. De nouvelles lignes vers Porto et Londres ont été annoncées pour cet été, et ce n'est pas fini.
Les dirigeants profitent de ce développement pour attirer les compagnies aériennes et relier la ville aux capitales européennes. Parmi les destinations à l'étude, des sources internes citent Francfort, Genève et Amsterdam, où la compagnie KLM assure une correspondance avec New York, 20% moins chère que via Paris.

La création de ces nouvelles destinations n’a pas été confirmée par la direction, qui ne dément pas non plus. Aucune annonce officielle ne devrait avoir lieu avant octobre.

« il faudra organiser une complémentarité »

Cette croissance est-elle due aux retards accumulés par Notre-Dame-des-Landes ? Pas du tout, affirmait il y a quelques jours Gilles Tellier, directeur de l’aéroport rennais. Pourtant, même si les dirigeants rechignent à l'évoquer, le risque d'un crash pur et simple de l'aéroport du Grand Ouest semble bel et bien envisagé.

Un connaisseur du dossier estime qu’en cas d'annulation, « il faudra organiser une complémentarité entre les aéroports de Rennes et de Nantes et répartir des destinations entre les deux. Rennes devra absorber les pics d'atterrissages de Nantes Atlantique, qui arrive à saturation. » L’hypothèse de travail semble bien partie pour devenir réalité.

Julien Joly, K.T., N.L. le Mensuel de Rennes – 13H20

18H00 : INFO MAISON DU TERTRE/FREUZIERE :

Beaucoup de manifestants sont venus ce matin à 5h pour défendre la ferme de Saint Jean du Tertre et la Freuzière, une autre maison proche qui est menacée de l’expulsion ( selon nos informations, ERDF voulait couper aussi leur accès en même temps que le Tertre).
Finalement, pour des raisons qu’on ignore, ni flics ni machines ne sont venues aujourd’hui pour expulser et détruire la Ferme de Saint Jean du Tertre. La Préfecture a "assuré Mercredi midi qu’il n’y avait pas d’intervention prévue "à ce stade", et qu’une intervention n’était pas souhaitable" dans les conditions telles qu’elles sont présentes."
Comme la Préfecture a encore montré qu’elle change sa stratégie, même 2,3 fois dans une seule matinée, on maintient la mobilisation pour cette nuit et demain !
Les barricades sur la route de "Chênes de Perrières", dans l’Ouest de la Zad restent sur place. Besoin de renfort et soutien dès ce soir jusqu’à demain !
Merci à celles et ceux qui sont venues ce matin, c’est rassurant d’avoir vu encore une fois que la mobilisation contre l’aéroport ne faiblit pas !

Notre Dame des Landes : bonne mobilisation, l’expulsion n’a pas eu lieu


Alerte à l’expulsion de Saint Jean du Tertre ! Le message a couru sur la toile et sur le fil, hier. Dès l’aube, ce matin, une centaine de personnes étaient là - et Reporterre. Les gendarmes ne sont pas venus. Récit.

Saint-Jean-du-Tertre (Loire-Atlantique), reportage

Cinq heures du matin. Des lucioles sillonnent les chemins creux. Des lampes frontales d’opposants rejoignent la ferme menacée d’expulsion, passant les barricades d’engins agricoles, de solides barres de béton de chantiers de travaux publics, de pneus, de tracteurs. « Les traces blanches sur la route, c’est des poteaux électriques en béton, qu’on traîne avec nos tracteurs » signale un paysan. L’appel à mobilisation pour défendre la ferme s’est fait du jour au lendemain. À la demande d’AGO (Aéroport Grand Ouest, consortium dominé par Vinci), propriétaire de certains terrains dont cette ferme, le tribunal de grande instance de Nantes a ordonné mardi l’expulsion de la ferme de Saint Jean du Tertre, occupée depuis le 14 avril. À effet immédiat.

D’où des chaînes de courriels, de textos, d’alertes sur les réseaux militants, paysans, zadistes, citoyens, aux alentours, de reprises sur les médias attentifs comme Reporterre. L’alerte a été lancée avant la décision de justice prononçant l’expulsion : « Malgré les annonces du gouvernement visant à ne pas débuter les travaux avant l’épuisement des recours juridiques, la société AGO et l’État menacent de détruire une nouvelle maison ».

Thermos, raquettes et barricades

Et chacun rapplique avec ses bottes, sa loupiote, son thermos de café chaud... La rosée mouille les bas de pantalons. Des fumigènes dépassent d’un sac à dos. Les raquettes de tennis censées renvoyer les grenades lacrymogènes sont à nouveau de sortie. Certains sont venus dormir sur place. Toute la nuit, des voitures ont rameuté du monde. Les routes convergeant vers la ferme étant toutes barrées et barricadées, les derniers soutiens se garent à la ferme voisine de Bellevue, l’exploitation agricole réinvestie en janvier 2013 par le collectif paysan Copain, juste après le départ de son occupant.


Les infos s’échangent dans la nuit : personne n’a vu de convois de fourgons bleu marine de la gendarmerie. Pas non plus aperçu de camionnette EDF qui viendrait démonter le compteur. Même si une intervention des électriciens publics est bien programmée dans la commune voisine. Les éclats gyrophares sur la route près du bourg de Notre Dame ? Un gars en retard pour embaucher à cinq heures du matin et qui s’est pris le fossé jusqu’à renverser sa voiture sur le flanc. « Et il va comment ? - Un peu groggy, il répétait toujours la même chose, mais sinon avait l’air d’aller ».

Report d’expulsion

Mais question expulsion, ce ne sera pas ce matin. « L’opération qui était effectivement calée dès mardi matin, a été annulée vers 20 heures au plus haut niveau de l’État. Cinq escadrons de gendarmes mobiles ont alors été démobilisés », note Ouest-France. Les 510 militaires ne se sont donc pas venus dans le bocage. Pas cette fois en tous cas. Les abords de la ferme se découvrent au point du jour, détaillant les silhouettes de frondaisons pétillant de chants d’oiseaux du petit matin.

« On va rester là. On n’a pas d’infos sur des mouvements de gardes mobiles, mais on surveille tout le temps », explique un zadiste lors d’une prise de parole après le lever du jour. Il manque un préalable, la venue d’un huissier signifiant l’imminence de l’expulsion mais elle peut être faite en même temps, « c’est vrai qu’aujourd’hui, il n’aurait pas pu passer en voiture. Mais ce sera peut-être demain, ou après demain... » commente une zadiste. « Du coup c’est un appel permanent à soutenir la ferme, tous les jours qui viennent. Ça peut être deux heures de temps en temps, avant d’aller au boulot, une matinée tous les quinze jours, tout est bienvenu... », explique Vincent du collectif Copain.

Le préfet en croisade contre l’impunité

La préfecture a fait savoir dans la matinée « qu’aucune intervention n’est prévue sur le site à ce stade. Le jugement de mardi a constaté l’occupation illicite de la ferme. Le déroulement de la procédure est la notification de la décision de justice aux occupants ».
La veille, le ton du communiqué de la préfecture avait tenté de préparer le terrain de l’opinion en présentant une intervention militaire destinée à « tirer les conséquences d’une nouvelle provocation des zadistes », la ferme ayant été selon la préfecture « investie par effraction et le chemin d’accès bloqué par un tracteur et une remorque (...) Cette procédure n’a donc aucun rapport avec le début des travaux de l’aéroport, qui attendent l’épuisement des contentieux en cours. Mais le report des travaux ne donne pas l’impunité pour des agissements qui relèvent de la délinquance ».

"La ferme est un outil de travail"

Appartenant à AGO, la ferme de Saint-Jean-du-Tertre, située sur la commune de Vigneux-de-Bretagne, a été reprise le 14 avril dernier, après le départ des locataires. C’est le point le plus haut de la zone humide menacée par le projet. Les terres entourant la ferme sont exploitées par un paysan qui vit dans la commune limitrophe. La préfecture avait jugé « fallacieux » le maintien d’une pratique agricole sur le site par les opposants : « Toutes les terres entourant ces bâtiments ont été confiées gracieusement par le concessionnaire AGO à des exploitants dans le cadre d’une convention d’usage. Il n’y a donc pas d’interruption d’exploitation. »

Pour les opposants, la réoccupation vise dans un premier temps à développer un stockage de céréales et un atelier de mécanique agricole. « Notre présence n’est pas que pour défendre la ferme, c’est aussi un outil de travail qui pourra servir si le projet est abandonné ».

Salades, taules et racines

Quelques salades pointent déjà leur verdure, gardé par des bouquets de menthe. Les toitures de l’ancienne salle de traite, ont été soufflées par les méchantes tempêtes de l’hiver. « Pour retaper les bâtiments, on fait appel à des matériaux de construction, tôles, bois, visserie... ». L’esprit n’est pas à en faire un éphémère camp retranché mais bien d’inscrire l’occupation dans la durée. Dans le périmètre de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, les projets misent depuis quelques mois sur l’enracinement. La chanson a d’ailleurs jailli dès la fin de la prise de parole « sur les terres de Notre Dame des Landes, la résistance s’enracine », entonnée par son auteur, Dominique Loquais à qui on doit une chanson sur le Larzac écrite en 1970, et reprise à plein poumons sur le causse.

Une leçon peut être tirée de l’épisode. C’est que les dissensions qui ont pu apparaître après la manifestation à Nantes le 22 février n’ont pas laissé de plaie durable : " Les discussions ont pu être vives mais c’est très bien, ça a permis de clarifier les positions. Et on n’a perdu personne en chemin", confie un paysan membre du collectif Copain.

- La ferme de Saint Jean du Tertre –
Nicolas de La Casinière - Reporterre

Jeudi 24 avril

7h01 : Le petit matin se lève tranquillement sur la zone, et ça ressemble fortement à une nouvelle journée sans intervention policière, ni destruction. Merci à toutes celles et ceux qui sont venu.e.s soutenir l’occupation de St Jean, hier, cette nuit, et aujourd’hui encore !

Hier à 11h la préfecture nous a contactés pour rentrer en négociation. Elle voulait que les routes soient libérées et qu’il n’y ait pas d’affrontements. En AG nous avons décidé de demander qu’il y ait une prise de parole publique sur le fait qu’il n’y aurait aucune expulsion sur l’ensemble de la Zad d’ici la fin des recours engagés. Au terme des négociations nous avons obtenus la résolution ci dessous.

10h30 : Nous avons reçu cet email de la préfecture :

" Dans un souci d’apaisement, monsieur le préfet m’autorise à vous proposer un cadre de résolution globale de la situation comprenant d’une part un gel du processus d’expulsion et de déconstruction des deux maisons à Saint-Jean du Tertre et à la Freusière pour la durée du traitement des contentieux en cours sur le futur aéroport et d’autre part la mise "sous-cloche" des maisons venant à se libérer de leurs occupants légaux sur la même durée. La mise sous cloche s’entend comme la non déconstruction des maisons et l’absence de leur occupation illégale.
Mikaël DORE - Sous-préfet chargé de mission Préfecture de la Loire-Atlantique"

Ce que nous pouvons dire c’est que face à la puissance du mouvement la préfecture et l’état recule.

Aujourd’hui sur la Zad, une mauvaise nouvelle s’est annoncée : Jérémie, présent depuis quelques semaines sur la zone, a été retrouvé dans la forêt de Rohanne après qu’il ait mis fin à ses jours.
N’ayant pas son identité complète, par respect pour ses proches et afin de pouvoir les prévenir, nous lançons un appel à celles et ceux qui pensent le connaitre à transmettre son nom de famille et sa date de naissance à la gendarmerie (17 d’un fixe - 112 d’un portable) Nous apportons une pensée à ses proches et restons très touché.e.s par cet évènement.

Vendredi 25 avril


Notre-Dame-des-Landes: Deux mois pour négocier une nouvelle date d'ouverture

Le dossier du futur aéroport est-il encore prioritaire ?

Contractuellement, l'ouverture du futur aéroport du Grand ouest à Notre-Dame-des-Landes a été fixée au plus tard au 1er octobre 2017. Une date impossible à tenir, les travaux n'ayant toujours pas commencé. Selon la volonté du gouvernement, leur lancement est actuellement suspendu jusqu'à l'épuisement complet des recours en justice déposés par les opposants contre les arrêtés préfectoraux Loi sur l'eau et espèces protégées publiés en décembre dernier. Et à ce jour, la préfecture n'a toujours pas fait parvenir au tribunal administratif de Nantes son mémoire en défense.
Le contrat de concession passé en décembre 2010 entre l'Etat et la société AGO, filiale du groupe Vinci, stipule également qu'en cas de retard les deux parties peuvent négocier une nouvelle date d'ouverture. Mais "les parties au contrat doivent impérativement trouver un accord avant le 1er juillet 2014", précise le décret d'approbation de la délégation de service public.
Or, à ce jour, aucun rendez-vous entre l'Etat et AGO n'a été acté. "Maintenant, c'est à l'Etat de redéfinir le calendrier", répond une représentante de la société. Pour sa part, la préfecture de Loire-Atlantique renvoie vers la Direction générale de l'aviation civile.
Il reste que si le retard n'est pas imputable à AGO et que s'il y a un préjudice démontré, le concessionnaire peut percevoir des indemnités. Et si le retard est supérieur à 24 mois, le contrat de concession peut être résilié.

Presse Océan

Samedi 26 avril

La vie sur la Zad, après...

Durant le week-end de Pâques, en écho à la journée internationale des luttes paysannes, des échanges sur ce thème ont eu lieu à la ferme de Bellevue.
Que de chemin parcouru depuis le difficile automne des expulsions-destructions ! Des projets continuent de voir le jour un peu partout sur la Zad et, avec l’espoir suscité ces derniers temps par les différentes annonces autour de l’abandon du projet d’aéroport, il était nécessaire de faire le point sur le devenir des parcelles agricoles, des friches et le vivre ensemble.
Lors de la réunion du dimanche après-midi, il a été émis des idées, des pistes, des réflexions, des questions, en voici quelques-unes :
« Profitons de cette période d’accalmie pour poser des actes.
- Quelles solutions pour garder ces terres ? Que faire si elles sont mises en vente ? Plusieurs pistes sont évoquées… évoquant ce qui s’est passé au Larzac, au Pellerin, au Carnet… une fois les projets abandonnés par l’Etat.
- Maintien de l’activité agricole en place, installation de nouvelles exploitations et consolidation des existantes.
- Désir de conserver l’esprit de l’agriculture bio tout en laissant la liberté « celui qui utilise le sol est responsable de son agriculture. »
- Trouver des solutions avec les voisins de la Zad.
- Respecter les parcelles historiques.
- Et pour les autres, quel serait le meilleur partage ?
« Il faut aussi réfléchir aussi aux personnes qui veulent vivre ici sans projet agricole, vivre autrement : c’est un lieu d’éco-lutte, de constructions sans permis, d’idées novatrices etc… comment faire pour que ça reste ainsi ?
- Penser à l’avenir des terres c’est bien mais penser à l’avenir collectif, le vivre ensemble c’est important.
- On voit l’évolution par la discussion entre gens différents qui cherchent des solutions ensemble."
La question des parcelles en friches est soulevée : se battre contre les friches pour maintenir le potentiel des terres agricoles ? Laisser faire la nature en d’autres endroits ?
Rappel du rôle du Collectif Sème ta Zad et des projets qu’il a permis de concrétiser.
Une certaine peur du « retour à la normale » est évoquée et permet de s’interroger maintenant sur le devenir de la Zad « qui pourrait par exemple servir de base arrière pour d’autres combats ». Le contexte change, il faut se repositionner :
« Il faudrait arriver à ce que le vivre-ensemble soit réussi, la capacité à écouter, la compréhension mutuelle…
En conclusion j’ai retenu cette phrase de l’un des participants car bien des fois, de retour chez moi après un passage sur la Zad, c’est exactement ce que je ressentais :
«La vie n’est pas plus facile ici qu’ailleurs mais ici se construit des échanges et des partages que je ne vois nulle par ailleurs, c’est un lieu unique, une sorte de laboratoire pour des idées nouvelles. »



Presquilegazette.net

Infos de la semaine du 28 au 30 avril

Mardi 29 avril


Un hangar pour NDDL



Relais de tracteurs de NOTRE DAME DES LANDES – ROSPORDEN … pour la reconstruction du Rosier

Vous trouverez ci-dessous l’explication de l’opération fournie par COPAIN 44.

Pour ce qui nous concerne directement, nous donnons rendez-vous à toutes celles et ceux qui le souhaiteront le mercredi 30 avril

*soit à 10h45 à l’entrée ouest de Lorient (au niveau du 150 rue Colonel Jean Muller, non loin de Décathlon) pour participer au convoi en voiture ou à vélo jusqu’à Hennebont

*soit à Hennebont (au lieu dit Toul Douar – un peu avant l’entrée de ville) à 12h30 pour rencontre, pot de l’amitié et pique-nique.

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Relais de tracteurs de NOTRE DAME DES LANDES – ROSPORDEN … pour la reconstruction du Rosier

Dans la nuit du 14 novembre 2012 , 15 tracteurs des COPAIN entourèrent la ferme du Rosier sous les « hourras » des squatteurs qui l’occupaient. Nous pensions la protéger de la destruction, mais au lendemain de la grande manif de réoccupation les flics, accompagnés des bulls de VINCI, détruisirent et même brûlèrent maison et dépendances endommageant quelques tracteurs au passage. Un an et demi plus tard, dans un moment où, sans crier victoire, nous ne nous sommes jamais sentis si près de gagner, le temps de la reconstruction est venu.

Comme d’autres lieux sur la ZAD, où des collectifs construisent, cultivent et élèvent, le Rosier va refleurir en ce printemps prometteur.

Un collectif du Finistère donne un hangar qui, une fois remonté au Rosier, servira à abriter chèvres, moutons et récoltes. Pour l’acheminer, un plateau à foin va bénéficier d’un relais de tracteur des COPAIN 44, 56 et 29. Autour de ce plateau, paré de panneaux et banderoles, et en compagnie des comités NDDL des villes traversées, nous échangerons sur cette lutte et sur d’autres projets inutiles qui y font écho dans une ambiance militante et festive.

Le programme suivant est susceptible d’être modifié un peu

Lundi 28 avril – matin départ de NDDL

- midi pique-nique à Redon
- soir halte à Guéhenno

mardi 29 avril – matin départ de Géhenno

- midi pique-nique à Plouay
- soir arrivée à Rosporden

Mercredi 30 avril – matin départ de Rosporden

- midi pique-nique à Hennebont
- soir halte à Arradon

Jeudi 1er mai – matin départ de Arradon

- midi pique-nique à Arzal
- soir arrivée au Rosier ou on nous promet un accueil mémorable






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