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samedi 31 mai 2014

1000 vaches : les paysans et Laurent Pinatel enfin libérés

Mille vaches : les paysans et Laurent Pinatel enfin libérés

LORÈNE LAVOCAT (REPORTERRE)
vendredi 30 mai 2014


Interpellés mercredi lors de leur action contre la ferme des Mille vaches, cinq militants de la Confédération paysanne, dont le porte-parole Laurent Pinatel, ont été relâchés après quarante-huit heures en garde-à-vue. Le « caractère disproportionné » de la réponse policière et judiciaire suscite l’indignation du syndicat paysan et de ses soutiens. Une manifestation a eu lieu devant le Palais de justice de Paris. Mais, jeudi de l’Ascension oblige, l’événement a pour l’instant suscité peu d’échos.

- 14h
Après quarante-huit heures de garde-à-vue et un passage devant le procureur, les cinq militants de la Confédération paysanne, dont le porte-parole Laurent Pinatel, ressortent finalement du Tribunal de grande instance d’Amiens. Libres, mais sous contrôle judiciaire, ils seront jugés le 1er juillet. Une vingtaine de militants et de sympathisants les ont accueillis.
Au même moment à Rodez, la « garde-à-vue citoyenne » du conseiller agricole de François Hollande, Philippe Vinçon, s’achève. « Tout s’est passé dans le calme », précise Christian Rouqueyrol, de la Confédération paysanne, joint par Reporterre.

La journée de jeudi et la matinée de vendredi avaient été longues. « Nous n’avons fait qu’attendre » soupire Judith Carmona, secrétaire générale de la Confédération paysanne. Elle est lasse : « J’espère rentrer ce soir dans ma ferme, dans les Pyrénées. » Après de longues heures d’attente, la nouvelle est tombée dans la soirée : les cinq militants sont convoqués vendredi matin devant le Parquet d’Amiens. Ils passent donc, de jeudi à vendredi, une deuxième nuit incarcérés.
En lançant son opération mercredi à l’aube contre la ferme-usine, les syndicalistes prévoyaient une réaction policière. Mais l’interpellation musclée de Laurent Pinatel sur le quai de la gare d’Amiens les a surpris et choqués. « Il a été traité comme un terroriste », s’indigne Mikel Hiribarren, membre du syndicat.« C’est scandaleux de voir comment un gouvernement de gauche réprime des syndicalistes », s’exclame Martine Billard, co-présidente du Parti de gauche.
Comme d’autres personnalités politiques et élus de la République, elle est venue jeudi en fin d’après-midi exprimer son soutien aux militants arrêtés.
Une centaine de manifestants se tiennent devant les grilles dorées du Palais de Justice de Paris, entourés par un imposant dispositif policier. Un officier de la police judiciaire arbore son écharpe tricolore : « C’est pour vous signaler que votre présence ici est illégale », dit-il.

Les prises de parole se succèdent dans un climat tendu. « L’arrestation du porte-parole du deuxième syndicat agricole est un signe politique grave », dit Aurélie Trouvé, co-présidente d’Attac.
« Il est grand temps que des gens se lèvent pour dire : nous ne voulons pas des Mille vaches », dit l’eurodéputée écologiste Karima Delli. « Quand on m’a parlé de cette ferme pour la première fois, j’ai cru que c’était une blague, raconte Pierre Larroutourou, porte-parole de Nouvelle Donne. Cette course à la plus grande exploitation, cette folie des grandeurs qui détruit notre société, ça révèle un problème psychiatrique, c’est totalement délirant ! » Au bout d’une heure, les manifestants se dispersent, sans violence, au cri de « Libérez nos camarades ! »
- Judith Carmona, aux côtés entre autres de Jean-François Pellissier (Front de Gauche), Pierre Larroutourou (Nouvelle Donne), un homme non identifié, et Karima Delli (EELV) -
Plus tôt dans la journée, ce même appel a résonné dans les rues d’Abbeville et d’Amiens. Sur place, interrogé au téléphone, Mikel Hiribarren ne cachait pas sa colère : « C’est une tentative de répression syndicale, d’intimidation et de punition. Où est la démocratie ? » C’est la disproportion de la réponse policière et judiciaire aux actes commis par le syndicat paysan qui révolte.
« Quand on voit d’un côté Claude Guéant repartir tranquillement chez lui, et de l’autre Laurent Pinatel traité comme un chien, on se dit qu’il y a deux poids deux mesures », dit Me Djamila Berriah, l’avocate du syndicaliste. M. Pinatel est accusé de recel de vol aggravé, pour avoir volontairement détenu des pièces démontées de la salle de traite de la ferme-usine.
Côté gouvernement, c’est le silence. Les appels répétés de Reporterre dans différents ministères débouchent sur des boîtes vocales. La faute à l’Ascension ?
L’entreprise Ramery, qui finance le projet d’exploitation, a annoncé pour sa part qu’elle avait porté plainte. « La Confédération paysanne s’est introduite illégalement sur le chantier, pour non pas y démonter mais bel et bien y saccager la salle de traite », estime Véronique Vétaux, chargée de la communication. « Le porteur du projet se félicite de la réaction des pouvoirs publics », précise le communiqué de l’entreprise, qui évalue les dégâts à plus de 100 000 €.


Source et photos : Lorène Lavocat pour Reporterre

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Source : http://www.reporterre.net/spip.php?article5941

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