PHOTO/Photo Vé. P. 
BANYULS-SUR-MER 
C'est un constat, pour le moins que l'on puisse dire surprenant. Rare, peut-être même inédit en la matière, qui a été effectué mardi dernier par la commission municipale en charge de décacheter les plis. Rappelons, que deux candidats Bouygues-La Colas et La Lyonnaise des eaux s'étaient positionnés, en vue d'obtenir la délégation de service public pour la gestion, la sécurisation et la modernisation du port sur une durée de 35 ans. 
Un projet pharaonique et mégalo pour les uns, et indispensable à l'évolution de la ville pour les autres. Toujours est-il que le délicat sujet du port a, ses derniers mois, divisé la population banyulencque. D'autant que la mobilisation des opposants s'est concrétisée à travers diverses actions, notamment par une pétition présentant près de 1 300 signatures. 
1 Pour Jean Rède : "Il y a anguille sous roche !" Le maire ne semble en rien déstabilisé par l'étrange attitude des éventuels candidats : "Il y a des trucs qui ne vont pas et je veux avoir des explications. Ce n'est pas grave si eux n'en veulent pas. On en trouvera d'autres. De toute façon, ce projet se fera. Il est un peu retardé, mais en rien abandonné. Le 11 avril prochain, je vais réunir le conseil municipal pour avoir avec la majorité, l'autorisation de négocier directement avec les candidats au projet. Le port, que j'ai créé dans les années soixante ne peut pas rester ainsi, le projet que je porte est indispensable pour développer notre commune et lui donner un nouveau cachet". 
2 Collectif de Sauvegarde : on ne lâche rien ! Pour Michel Surocca : "Effectivement, cette surprenante attitude laisse dubitatif ! Comment est-ce que les deux candidats qui étaient partants ont pu se défausser ? Il y a certainement des choses qui nous échappent. Quand au projet effrayant du nouveau port porté par le maire, il a entraîné le soulèvement de la population. La dernière mouture qui a été présentée par J. Rède se rapproche un peu du projet alternatif présenté par l'ancien maire avec 75 anneaux supplémentaires. On se doute que cela ne sera pas rentable. Nous, on ne lâche rien. Je tiens également à annoncer que notre collectif s'est rapproché de celui de Notre-Dame-des-Landes sur ce que l'on appelle : les projets inutiles. Le nouveau port de Banyuls, géré par des privés en est un". 
3 "Génération Banyuls" : attendre et voir Pour Dominique Baudry, cette réaction reflète l'aberration de ce projet : "Cette absence de positionnement s'analyse de différentes façons. D'abord, la rentabilité de l'opération qui est mise en doute. On sait bien que ces candidats ne se lancent pas au hasard, à cela il faut ajouter les contraintes écologiques et environnementales qu'il faudra surmonter pour mener à bien ce nouveau port. Et puis, il y a la contestation et l'hostilité de la population. Mais l'on peut aussi se poser une autre question : est-ce que cela n'est pas fait exprès, pour gagner du temps dans le cadre de la seconde étape de ce marché public ? Pour l'heure, nous sommes satisfaits de ce premier recul, mais attention, il faut rester vigilant". 
4 Roger Rull : des questions demeurent Pour l'ancien maire : "Il doit y avoir de bonnes raisons pour ne pas postuler ! Ce projet pharaonique ne correspond pas à notre ville. Plutôt que de déléguer cette gestion, pourquoi ne pas demander, comme cela se fait partout ailleurs, des aides au conseil régional notamment ? Il faut s'occuper de ce port, notre projet alternatif coûtera 9 millions d'euros, face au 24 millions de celui du maire actuel. Nous restons attentifs et toujours mobilisés". 
5 André Mariotti : leader du Parti socialiste "C'est finalement une bonne chose que tout ceci prenne du retard ! Le port de Banyuls est un port familial, et non touristique ne permettant pas une énorme rentabilité. La commune, actuellement, n'a pas les moyens de ce projet, c'est surdimensionné. Je suis contre les délégations de service public, que ce soit Bouygues qui doit construire partout ou la Lyonnaise dont on s'est débarrassé". 
6 Avant les municipales ? Le port est évidemment l'un des enjeux majeurs des prochaines élections municipales. Si Jean Rède affirme qu'il sera "encore et toujours en course pour un nouveau mandat", on sait aussi que plusieurs listes sont en cours de conception, dont certaines pourraient surprendre ! Et comme nul ne sait de quoi la vie municipale banyulencque sera faite demain, on se doute que le maire actuel a hâte de concrétiser son projet devenir réalité. 
A suivre donc le 11 avril prochain... Le seul point qui met tout le monde d'accord : c'est qu'il faut véritablement sécuriser le port.