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lundi 16 septembre 2024

La presse internationale continue de s’inquiéter de la fuite en avant autoritaire en France

La presse internationale 

continue de s’inquiéter 

de la fuite en avant 

autoritaire en France

 

 


🗞️ LA PRESSE INTERNATIONALE CONTINUE DE S’INQUIÉTER DE LA FUITE EN AVANT AUTORITAIRE EN FRANCE
 
– « Coup d'État », « affront à la démocratie », « République à l'agonie » : revue de presse –
 
C'est devenu habituel : en France, les médias sont tellement verrouillés qu'il faut regarder la presse de l'étranger pour avoir de vraies informations sur la vie politique de notre pays.
 

En Angleterre

 
Prenons The Telegraph, grand journal anglais, l'un des titres de presse les plus anciens et les plus lus de Grande Bretagne. Sa ligne éditoriale est classée plutôt à droite en Angleterre. En France, elle serait traitée d'« ultra-gauche », à en juger par l'un de ses derniers articles.
 
Le 6 septembre, le journal titre : « Le coup d’État de Macron est un affront éhonté à la démocratie » et s'insurge de la nomination de Michel Barnier comme Premier Ministre, un choix « déconcertant et [qui] va à l’encontre des souhaits du peuple français » estime l'article. The Telegraph n'a pas oublié que Barnier a été l'artisan du Brexit en tant que technocrate européen.
 
Le journal explique à ses lecteurs : « Macron a décidé de maintenir son propre gouvernement, désormais illégitime, en place, créant une crise politique et une impasse institutionnelle sans précédent », puis souligne que « même le Financial Times, un journal qu’on ne peut pas accuser de tendances gauchistes, a suggéré qu’il serait préférable de jouer le jeu démocratique et de laisser la coalition de gauche arriver au pouvoir ».
 
The Telegraph ne mâche pas ses mots, et écrit qu'« après avoir tenu la France en otage pendant 60 jours, Macron a finalement nommé » un chef de gouvernement venu d'un parti « arrivé en quatrième position lors des élections, avec moins de 10% des voix et seulement 46 sièges. Un choix absolument déroutant et antidémocratique ». Avec ironie, le journal poursuit : « Macron l’a reconnu : il ne voulait pas que la gauche annule sa réforme des retraites, très impopulaire. La démocratie peut en effet être désagréable : il faut parfois négocier avec ses rivaux ou accepter que les citoyens veulent simplement que vous quittiez le pouvoir ».
 
Enfin, l'article s'alarme du fait que « Marine Le Pen est devenue de facto l'arbitre de la nomination du nouveau Premier ministre français » et que le Nouveau Front populaire, coalition arrivée en tête, soit mise au ban.

En Espagne

Chez les espagnols, c'est le quotidien d'information El Independante qui décrit la situation de la France, dans un article paru juste avant la nomination de Michel Barnier : « La Ve République est à l’agonie et erre comme un zombie ». Le journal estime que « le coup de grâce a été donné à Emmanuel Macron en approuvant par décret la réforme des retraites au printemps 2023. Cet été, il lui a offert une ultime agonie après un appel électoral express ». Il considère que « le pouvoir du président, le plus important de toutes les démocraties occidentales, ne sert à rien dans une situation exceptionnelle telle que celle-ci ». Ce qui nous rappelle au passage qu'aucun président n'a autant de pouvoir qu'en France et que les 49.3 et autres coups de force relèvent de la science fiction dans les pays voisins.

Une analyse qui n’est pas nouvelle

Ce n'est pas la première fois que le pourrissement politique en France inquiète à l'étranger. En juillet, Mark Ruffalo, célèbre acteur hollywoodien connu notamment pour son rôle de Hulk dans la saga de films Marvel, partageait sur Twitter un article du journal anglais The Guardian qui s'alarmait de l’attitude de Macron. L'acteur publiait ce message : « Les centristes français doivent décider : soutenir la gauche – ou donner les clés du pouvoir à l’extrême droite ? Maintenant, nous allons voir si Macron tient vraiment à la démocratie française autant qu’il le dit ». Il a maintenant la réponse.
 
Le journal allemand centriste Die Zeit, qui tire à 500.000 exemplaires par numéro, publiait pendant les Jeux Olympiques : « Même au milieu de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, Macron n’a pas pu s’empêcher un geste de triomphe politique », « il se comporte comme s’il avait remporté les élections haut la main ».
 
Die Zeit s’interrogeait : « Mais qui commande la police dans les stades ? Qui donne d’innombrables interviews ? C’est l’ancien gouvernement. La faction qui a reçu le moins de voix au premier et au deuxième tour des élections législatives. […] Macron fait désormais fi de toutes les coutumes démocratiques, selon lesquelles le parti ayant le plus de députés gouverne toujours immédiatement ». L’hebdomadaire ajoutait que la France est « politiquement décapitée ».
 
De son côté, le New York Times, l’un des plus grands quotidiens des États-Unis et l’un des journaux les plus lus du monde, indiquait le 10 juillet : « Macron, dont le style de gouvernement a été très centralisé et descendant, au point qu’il a convoqué les élections sans consulter son propre Premier ministre » avait fait un choix qui « semblait contenir les germes d’une possible dérive et d’une confrontation dans la mesure où son interprétation du résultat des élections n’est en aucun cas partagée ».
 
En décembre 2023, le grand journal anglais The Times titrait sur le « triomphe de Marine Le Pen sur Emmanuel Macron » et la « victoire idéologique de l’extrême droite » après le vote de la Loi Immigration. Le New York Times, encore lui, expliquait à ses lecteurs que « le dirigeant français a été élu à deux reprises avec la promesse de maintenir le populisme à distance. Mais son projet de loi a reçu un rare soutien de l’extrême droite, déclenchant une crise au sein de son parti ».
 
Le grand quotidien espagnol, El País écrivait : « Il y aura désormais une photo de ses députés votant aux côtés de Le Pen », et pas « pour n’importe quelle loi », pour « celle qui concerne le sujet favori de l’extrême droite : l’immigration ».
 
Le grand média allemand Die Zeit titrait à propos de Gérald Darmanin : « Aussi agressif que Le Pen », le décrivant comme l’architecte de l’escalade violente du gouvernement, et un ministre aussi à droite que Le Pen. Die Zeit écrivait : « Macron n’est apparemment pas gêné par le fait que Darmanin ressemble désormais de plus en plus au Rassemblement National ». Le journal précisait : la police française utilise « des grenades, des balles en caoutchouc et des gaz », et que des gendarmes ont tiré sur des écologistes depuis des quads. Surréaliste vu d’Allemagne.
 
En 2021, Die Zeit qualifiait la France de Macron « d’Absurdistan autoritaire » à propos de la gestion délirante du Covid : « La gestion sanitaire de Macron est presque monarchique. Les décisions majeures concernant un confinement ou un couvre-feu sont prises dans un ‘conseil de défense ».
 
La même année, le journal allemand Handelsblatt, un quotidien « économique » de centre-droit, estimait que le gouvernement Macron avait choisi de régner à l’extrême droite, décrivait la radicalisation de la police et s’alarmait de la situation française : « L’Allemagne doit désormais s’inquiéter. […] Les Européens négligent l’orage qui menace la pointe ouest du continent : les extrémistes de droite sont plus près que jamais de prendre le pouvoir en France. […] La situation politique de la France ressemble plus à la République de Weimar finissante qu’à la France moderne que l’on connaissait. Macron aurait pu, dans ce chaos, être la voix de la Raison. Aujourd’hui, rien ne suggère qu’il souhaite l’être. Demain, il sera peut-être trop tard ».
 
Le monde entier regarde la France comme un régime autoritaire et reste stupéfait des coups de force de Macron, qui valent largement ceux de Trump ou de Bolsonaro. Mais pendant ce temps, les médias français font comme si de rien n'était et que tout semble normal.


 

dimanche 15 septembre 2024

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samedi 14 septembre 2024

Affaire Pelicot : en finir avec la théorie du monstre et le mythe du bon père de famille


La culture du viol 

des bons pères de famille

 

jeudi 5 septembre 2024

 

Celles et ceux qui l’ont déjà vécu le savent : son agresseur, ce n’est pas un monstre caché sous le lit, un “migrant illégal sous OQTF” qui guette dans une ruelle sombre, un présumé détraqué sexuel qui vit en dehors de la société. Son agresseur c’est son frère, son beau-père, son meilleur ami. Ou dans le cas de Gisèle Pelicot, son mari depuis 50 ans. Gisèle Pelicot, pour qui “la honte doit changer de camp” et a de ce fait refusé le huis-clos. Un courage hors norme.

Rappel des faits : en 2020, Dominique Pelicot est arrêté alors qu’il filme sous les jupes de femmes au Leclerc de Carpentras. Sur son téléphone on découvre alors des photos de sa femme, manifestement inconsciente, dans des positions révélatrices. L’enquête commence. Elle révèle qu’entre 2013 et 2020, ce gentil père de famille proposait à des hommes, sur un site internet dédié, de venir violer sa femme.

Inconsciente du fait de la soumission chimique qu’il lui imposait en secret, Dominique Pelicot administrait en secret de fortes doses d’anxiolytiques et de somnifères à sa compagne, au point de la plonger dans le coma et de mettre sa vie en danger. 20.000 images et vidéos sont conservées par le retraité sur un disque dur, dans un dossier sobrement appelé “ABUS”. Le nombre de violeurs, âgés de 21 à 68 ans au moment des faits, aux professions aussi diverses et “normales” que pompier, entrepreneur, journaliste, militaire ou infirmier, est estimé à 92, mais seuls 52 ont été identifiés et 51 sont sur le banc des accusés aujourd’hui, l’un étant en cavale.

Les ordres de grandeur dépassent l’entendement, l’histoire est à peine croyable, les médias parlent d’une affaire “impensable” ou “inimaginable”. Mais est-ce vraiment si incroyable ? Les journalistes le répètent, comme pour s’en convaincre eux-mêmes : tous ces hommes sont insérés dans la société, ils sont mariés, pères de famille, ils travaillent, aucun n’a le profil d’un “prédateur sexuel”. D’ailleurs, Dominique Pelicot n’a eu qu’à publier une petite annonce pour trouver des dizaines d’hommes prêts à violer sa femme dans un cercle de quelques kilomètres autour de son village.

À chaque fois qu’un drame survient mais que le coupable ne correspond pas à l’image qu’on a envie d’en avoir, les médias dominants semblent tomber des nues : comment un homme aussi banal peut-il commettre l’irréparable ? Voilà le résultat de centaines d’années de construction d’un mythe dévastateur : celui du bon père de famille.

Rose Lamy dans son ouvrage “En bons pères de famille”, les décrit ainsi : “Un bon père de famille, c’est un personnage de droit qui représente la norme, le neutre universel autour duquel on structure la société”. C’est pourquoi il est inattaquable, puisque remettre en cause sa moralité, c’est remettre en cause toute la société patriarcale. Dès qu’un homme soit-disant normal (comprendre blanc, âgé, inséré dans la société, avec un capital culturel et social moyen ou élevé) est accusé de viol, l’histoire nous paraît louche, on a fâcheusement tendance à remettre en questions la parole des victimes.

Le Collectif féministe contre le viol le rappelle : non, il n’y a pas de profil type de violeur. Nous les listions dans notre article sur l’agression d’une femme à Savigny sur Orge : Gérard Depardieu, Patrick Poivre d’Arvor, Sébastien Cauet, Damien Abad, Gérald Darmanin… Ces fameux bons pères de famille seraient bien évidemment incapables de commettre les violences pour lesquelles ils sont accusés.

La culture du viol est souvent évoquée sur les plateaux télés, la plupart du temps pour la tourner en dérision. Lorsqu’on invite des chercheuses sur le sujet, c’est pour les traiter d’hystériques, de misandres “mal baisées”. Parce que leurs propos mettent en lumière un fait qui dérange : même si tous les hommes ne sont pas des violeurs, n’importe quel homme peut être un violeur.

La famille, lieu que tout un chacun veut croire un refuge bienveillant, que l’extrême droite veut ériger en citadelle à défendre, est bien un lieu de violence : “Première cellule du régime patriarcal, le foyer est le terrain d’exercice de la toute-puissance des pères de famille” écrit Rose Lamy. Le corps des femmes appartient aux hommes, il est leur terrain de jeu. Il suffit d’entendre la défense de certains accusés : “À partir du moment où le mari était présent il n’y avait pas viol”. La femme appartient à son mari, point, tout comme les enfants. Le dossier contenant les photos pornographiques de la fille de Dominique Pelicot s’intitule : “Autour de ma fille, à poil”. Toujours plus loin dans l’horreur.

35 hommes sur le banc des accusés contestent les faits, seuls 14 les reconnaissent. Pourquoi ? Parce que la culture du viol instille dans l’esprit de ces hommes (et des hommes en général) que la victime d’un viol est toujours plus ou moins responsable, et qu’eux-mêmes peuvent se décharger de toute responsabilité. À la barre, certains des accusés parlent de “viol involontaire”, de “traquenard”. Un autre ajoute qu’il est “autant victime qu’elle”. À vomir, une insulte pour toutes les victimes de violences sexuelles.

Dominique Pelicot indique que seuls 3 hommes sur 10 refusaient sa proposition de viol sur sa femme. Donc 7 sur 10 acceptaient. Et surtout, aucun n’a dénoncé, même anonymement. Qu’est ce que cela nous apprend ? Que la loi du silence entre les hommes a encore de beaux jours devant elle. Les hommes se protègent entre eux, se sont toujours protégés.

Doit-on de nouveau rappeler qu’en février dernier, Emmanuel Macron défendait publiquement Gérard Depardieu après la sortie d’une vidéo pourtant explicite ? Voilà le jeu dangereux de la solidarité masculine, qui empêche toute avancée en matière de protection contre les violences sexistes et sexuelles. Une femme, violée pendant 10 ans, 92 hommes qui se sont servis de son corps inerte sans état d’âme, et des centaines qui se sont tus par solidarité.

Le parcours d’errance médicale de Gisèle Pélicot doit aussi nous interpeler. Bien entendu, les sévices qu’elle a subi ont causé d’innombrables dégâts et auraient pu la tuer. Sa fille Caroline Darian en est sûre : un an de plus, et elle aurait enterré sa mère. Pertes de mémoire, angoisses, inflammations gynécologiques… Ses proches l’ont également souvent trouvée épuisée, elle a perdu 10kg en quelques années, certains soupçonnaient un début d’Alzheimer. Gisèle Pelicot a passé de nombreux examens, sans que personne, jamais, ne soupçonne son calvaire.

“Elle a vécu pendant dix ans avec des troubles cognitifs, neurologiques et gynécologiques, qui n’ont jamais été mis en relation les uns avec les autres, car on ne pensait pas que ce genre de chose était possible”, observe l’avocat Stéphane Babonneau. Parce que ce genre de situation reste un impensé de notre société. Les gens normaux n’ont pas d’histoire…

Il est temps que cela cesse. Il est temps de mettre au feu cette croyance coupable, qui condamne les femmes : celui que les bons pères de famille sont par nature des êtres raisonnables incapables de commettre des actes répréhensibles. La prochaine fois que vous en douterez, souvenez-vous de Gisèle Pelicot.


Illustration : croquis d’audience de Valentin Pasquier pour Radio France

Source : https://contre-attaque.net/2024/09/05/affaire-pelicot-en-finir-avec-la-theorie-du-monstre-et-le-mythe-du-bon-pere-de-famille/

vendredi 13 septembre 2024

Leucémies infantiles : une nouvelle recherche débute en Bretagne, dirigée par Catherine Lavau

Leucémies infantiles : 

une nouvelle recherche 

débute en Bretagne, 

dirigée par Catherine Lavau


Juliette Cabaço Roger - 27 juillet 2024

 

 La chercheuse Catherine Lavau est arrivée à Rennes il y a trois ans pour intégrer l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset). Après avoir dédié sa carrière à l’étude des mécanismes moléculaires des leucémies chez les nouveaux-nés, les enfants et les adultes pour déboucher à de nouvelles pistes thérapeutiques, elle a aujourd’hui décidé d’en étudier les facteurs initiateurs dans une optique de prévention. Son but : regarder les effets des polluants environnementaux dans le déclenchement des leucémies pédiatriques.

Faire le lien entre l’exposition à certains pesticides et le développement de leucémies de l’enfant, c’est un thème délicat. Comment allez-vous procéder ?

Mon but est de développer des modèles expérimentaux pour étudier l’effet des pesticides, en particulier sur le développement de ces leucémies de l’enfant. Je développe un projet pour étudier, à l’aide d’un modèle de poisson zèbre, l’effet d’agents chimiques sur les stades très précoces du développement des leucémies.

Il faut savoir que les cancers pédiatriques résultent de mutations qui ont lieu pendant la grossesse. Donc, j’ai développé un modèle de poissons permettant de regarder l’effet de molécules chimiques sur les stades embryonnaires du poisson pour voir comment, au cours de la vie du poisson jusqu’à l’âge adulte, ça peut induire des proliférations ultérieures des cellules du sang. Les poissons sont des modèles utilisés depuis de nombreuses années pour modéliser des leucémies.

L’hypothèse de départ est qu’il y a peut-être des substances auxquelles sont exposées les familles dans les clusters de leucémie de l’enfant qui auraient un effet sur la multiplication des cellules sanguines de l’embryon que l’on peut mesurer chez le poisson.

Je vais donc d’abord mettre en place le modèle en testant les molécules dont on sait, a priori, qu’elles induisent des leucémies, et dans un deuxième temps, je pourrai tester les molécules suspectes d’être incriminées dans les leucémies de ces enfants dans les clusters.

Les résultats seront-ils transposables à l’humain ? Est-ce possible de prouver le lien de causalité ?

Le lien de causalité est quasiment impossible à réaliser chez l’humain parce qu’il faudrait exposer volontairement des populations et que ce n’est pas envisageable. À défaut, c’est le principe de précaution qui doit prévaloir parce qu’on n’a pas le choix.

Quant à cette nouvelle recherche, ce sont des données scientifiques dont on espère que les instances de régulation tiendront compte. Toutes les données qu’on obtient dans le laboratoire contribuent à un faisceau d’indices. Ça ne prouve pas formellement que chez les enfants habitant près des vignes qui sont traitées par tel ou tel pesticide, l’effet sera le même.

On pourra toujours arguer que c’est un poisson ou une souris et pas un humain. Mais ce sont des données scientifiques qui viennent contribuer aux éléments qui permettent de se convaincre du risque de ses substances par rapport à la population humaine. Ma philosophie est de produire un maximum de données convaincantes en espérant que les autorités régulatrices s’en empareront.

Fin 2023, le CHU d'Amiens a créé une consultation « pesticides et pathologies infantiles en lien avec le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides. Pensez-vous qu’il serait nécessaire de créer une structure similaire en Bretagne ?

Je crois que certaines familles seraient très demandeuses parce que ce serait un soutien énorme. Les familles sont vraiment démunies, elles suspectent des choses et souvent, ne sont pas écoutées. Il y a certains oncologues, pédiatriques ou pédiatres qui ne vont pas du tout accorder d’importance aux facteurs environnementaux.

Je pense qu’il y a un défaut de prise en charge de cet aspect environnemental. Donc d’avoir au moins une oreille compréhensive de ce point de vue là, ce serait un soutien au moins psychologique important.

 

jeudi 12 septembre 2024

Trois associations attaquent la réautorisation du glyphosate en justice

Trois associations 

attaquent la réautorisation 

du glyphosate en justice

 

9 septembre 2024

 

Trois associations qui contestent cette décision ont décidé de déposer un recours.

Le 16 novembre 2023, le glyphosate était réautorisé pour dix ans par l’Union européenne (UE). Trois associations qui contestent cette décision — le Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique), l’Association des maires antipesticides et Agir pour l’environnement — ont déposé un recours. Début août, leur avocate, Corinne Lepage, a saisi le tribunal de première instance de l’UE, révèle Le Parisien dans un article du 8 septembre.

« La procédure que nous lançons a […] de grandes chances d’aboutir », estime Corinne Lepage, dans son interview au Parisien. D’une part, la Commission européenne connaît les risques inhérents au glyphosate, explique l’ancienne ministre de l’Environnement, puisqu’elle impose aux États membres de respecter des règles de prévention, notamment en cas de pulvérisations autour des points d’eau ou de plantes non ciblées par l’herbicide. D’autre part, le dossier d’instruction a été conduit en se basant sur le MON 52276, le même produit que le Roundup Pro 360. « Or, la Cour administrative d’appel de Lyon a annulé en 2019 la mise sur le marché de ce produit au regard du principe de précaution », rappelle Corinne Lepage.

Elle annonce également qu’une action collective sera lancée le 16 septembre « au nom des personnes qui vivent près des lieux d’épandage ». Objectif : que les victimes de maladies possiblement liées aux pesticides soient indemnisées, comme les agriculteurs souffrant des mêmes pathologies.

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Nous avons eu tort.

Quand nous avons créé Reporterre en 2013, nous pensions que la question écologique manquait de couverture médiatique.

Nous nous disions qu’il suffirait que la population et les décideurs politiques soient informés, que les journaux et télévisions s’emparent du sujet, pour que les choses bougent.

Nous savons aujourd’hui que nous avions tort.

En France et dans le monde, l’écrasante majorité des médias est désormais aux mains des ultra-riches.

Les rapports du GIEC sont commentés entre deux publicités pour des SUV.

Des climatosceptiques sont au pouvoir dans de nombreuses démocraties.

Nous savons aujourd’hui que l’urgence écologique n’a pas besoin de presse  : elle a besoin d’une presse indépendante de toute pression économique.

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Source : https://reporterre.net/Trois-associations-attaquent-la-reautorisation-du-glyphosate-en-justice