Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 14 juin 2024

Pour une écologie antiraciste

 

Edito
Pour une écologie antiraciste

Une France presque entièrement brune du vote de l’extrême droite : le choc à la vue de la carte électorale issue du vote aux européennes du 9 juin ne faiblit pas. C’est le plus haut niveau jamais enregistré par le Rassemblement national (RN) en pourcentage des suffrages exprimés. Environ 93 % des communes ont placé le RN en tête.

Le message est assourdissant : plus de préférence nationale, des frontières encore plus infranchissables, tout pour les pesticides et le glyphosate, rien pour le climat. Et que partout l’ordre prime sur la liberté. « On » est « chez nous », et que « les autres » se barrent.

Parallèlement, l’écologie politique s’est effondrée en franchissant avec peine la barre des 5 % lui permettant d’envoyer des député·es au Parlement européen – même si des idées proches des leurs se trouvent dans le programme de La France Insoumise (LFI), au sort électoral plus enviable.

Ces deux évènements ne peuvent pas être séparés. Si l’écologie politique veut se reconstruire en force de changement social qui compte aux yeux des habitant·e·s de ce pays, elle doit le faire sur la base d’un projet antiraciste. L’enjeu n’est pas la survie d’un parti politique – ses idées trouveront leur place dans d’autres mouvements. La question est la constitution d’un antidote à la xénophobie et au repli nationaliste. Il pourrait être puissant à condition de travailler dans cette direction.

Car en écologie, « on » n’est jamais « chez soi ». On est toujours chez les autres : chez les hirondelles qui laissent tomber les graines qui font pousser les forêts, chez les vers de terre qui font respirer les sols et permettent l’agriculture, chez les rivières qui entretiennent le cycle de l’eau et hydratent le monde.

Mais aussi chez les peuples du désert qui nous apportent le savoir de la culture des sols arides, chez les avocats nigérians qui assignent Shell en justice contre les ravages de ses marées noires, chez les cultivatrices indiennes qui réactivent des semences anciennes pour défendre la biodiversité du monde, chez les peuples autochtones qui nous font comprendre que la modernité occidentale est une vision tronquée du monde.

L’Europe est traversé de fleuves transcontinentaux. La pollution des PFAS voyagent de pays en pays, la radioactivité survole les postes-frontières. L’écologie est une culture du souci du monde et de l’attention à celles et ceux qui l’habitent, humains ou non-humains. Elle est par essence contre les frontières et les assignations identitaires. Elle est la pensée du lien entre les espèces, de l’interdépendance, de la vulnérabilité partagée et de la nécessaire solidarité. Elle est métisse, hybride, vagabonde, internationaliste, décoloniale et no border. 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire