Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

dimanche 7 février 2016

Chronique des ZAD (Zones A Défendre) de janvier 2016 : NDDL, Sivens, Roybon, Agen, Bure, Hambach (Allemagne), Rémi Fraisse, Grenoble

Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé en janvier 2016 sur et autour des Zones A Défendr: on y parle de Notre Dame Des Landes, Sivens, Roybon, Agen, Bure, Hambach, Rémi Fraisse et Grenoble.

Merci à l 'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle


PROJET D’AYRAULT – PORT de NOTRE DAME DES LANDES (44)


Source : ZAD.nadir.org
janvier 2016

Combats ailleurs : SIVENS (81) - ROYBON (38) – AGEN (47) – BURE (55) – HAMBACH (Allemagne) – Rémi FRAISSE - GRENOBLE (38)


ZAD de NDDL - 44



Infos du 3 au 10 janvier


Lundi 4 janvier

Quoi de mieux pour bien commencer l’année qu’une préparation de manif ... ce soir, les commissions pour la communication et le trajet se retrouvent, et demain la commission "imprévue".…

pour la tracto-vélo-piétons du samedi 9 à Nantes :
affiches et tracts sont téléchargeables et diffusables : vu le peu de temps avant la manif, appel à toutes les imprimantes pour en coller et distribuer partout autour de vous ! les conseils et infos pratiques sont ici
un texte écrit par des occupant-e-s : Depuis la zad de Notre-Dame-des-Landes - Ce que nous voulons pour le 9 janvier un communiqué de Copain : "Nous, paysans de Copain du 44 et de toute la France, notre colère est montée d’un cran début décembre (...)"
des articles dans les médias ici, ici, , ...


y a pas que la manif dans la vie ...

les Naturalistes en lutte font une conférence de presse jeudi 7 janvier à la Vacherie à 10h30, n’hésitez pas à diffuser et à venir, il sera question des espèces protégées non prises en compte dans les études ni les arrêtés préfectoraux et en fonction du temps on ira sur site pour voir une de ces espèces.

à ce propos, un appel trouvé sur Indymedia.org : la vengeance du Crossope qui pue

France bleue ne sait plus trop par quel bout prendre cette histoire, avec un article sur des personnes heureuses d’habiter au bout de la piste de Nantes atlantique et un article sur des vignolais-e-s ayant laissé leur maison sur la zad...


Mercredi 6 janvier


Une journée chez les « fous furieux » et les « délinquants violents » 

de Notre-Dame-des-Landes


Article déjà paru sur le blog
http://lemurparle.blogspot.fr/2016/01/nddl-une-journee-chez-les-fous-furieux.html


Jeudi 7 janvier

48h avant le grand rassemblement, ça bouillonne fort sur la ZAD. Pour ceux qui ne voudrait pas rejoindre le pont de Cheviré, il est possible d’allez saluer la mairesse PS de Nantes qui présentera ses voeux de nouvelle année ce samedi 9 janvier à 12h00 quartier St Félix/Hauts Pavés - gymnase Paon

Un peu de lecture avant de se retrouver au pied du pont de CHeviré : A 2 jours de la manifestation du 9 janvier, le collectif mauvaise troupe, qui a réalisé une série d’entretiens sur la lutte de Notre Dame des Landes et du Val de Susa, publie "Marcel, paysan indéracinable". Marcel est un des paysans résistants sur qui pèse aujourd’hui les menaces d’expulsion immédiate, d’amendes journalières exorbitantes et de saisie du cheptel. Cet entretien, réalisé il y a un an, nous plonge dans l’histoire et les engagements d’un de ceux qui a choisi de rester, envers et contre tout.

agenda d'ailleurs :

    Informations sur la situation juridique de la lutte au 3 janvier 2016


Suite à la procédure d’expulsion prévue le 10 décembre et reportée au 13 janvier 2016, il nous est apparu nécessaire de rédiger un document éclairant la situation juridique des habitant-es et agriculteur-trices de la zad dit-es « historiques » :

N.B. : L’expropriation et l’expulsion sont deux étapes juridiques distinctes. 

L’expropriation supprime le droit de propriété et les droits du locataire de logement ou de terres. Les personnes expropriées sont alors sensées partir avec un certain délai, mais non contraintes. C’est seulement en cas de refus de partir que peut être lancée la procédure d’expulsion, contraignante, pour obliger à quitter le domicile, et qui peut utiliser la force publique en cas de refus de partir.

Suite au rejet des recours en 1ère instance contre les arrêtés préfectoraux du 17 juillet 2015 (autorisant la destruction des espèces protégées et relative à la loi sur l’eau), le 1er ministre Manuel Valls a annoncé la reprise des travaux de l’aéroport pour 2016. Depuis cette déclaration, de nombreuses procédures judiciaires stoppées jusqu’alors par l’accord de la grève de la faim ont été réactivées :

Le jugement en expropriation des locataires1 : Le juge a tenté de venir le 22 septembre au matin pour estimer la valeur des biens et le dédommagement aux locataires (il en a été empêché collectivement). L’après-midi même s’est tenu le procès d’expropriation de ces familles. Suite aux verdicts de ces procès, un huissier est venu remettre aux familles locataires leur chèque de dédommagement, qu’elles ont refusé. L’argent refusé leur a alors été déposé à la caisse des dépôts et consignations, sur un compte à leur nom. De ce fait les locataires devaient quitter les lieux avec la menace d’un procès en expulsion.

Dans un même temps, les propriétaires ont eu la visite d’un huissier venant leur remettre le récépissé de dépôt à la caisse des dépôts et consignations des chèques refusés, et par là même, l’obligation de quitter les lieux avec le même danger d’un procès en expulsion.
Par ailleurs, il existe des procédures d’expulsion achevées ou en cours à l’encontre de différents lieux habités sans droit ni titre.

Suite aux attentats du 13 novembre, le préfet de Loire-Atlantique a annoncé que l’évacuation de la zad n’était plus à l’ordre du jour, l’État ayant d’autres priorités.
C’est pourtant dans ce contexte que 4 exploitations agricoles historiques et 11 familles de paysan-nes, habitant-es locataires ou propriétaires historiques ont été assignées en référé expulsion le 10 décembre au TGI de Nantes. La demande d’AGO-Vinci, qui agit pour le compte de l’État via le ministère de l’Écologie, se décline en ces termes : expulsion immédiate, sinon astreinte de 200€ par jour, saisie et séquestration des biens et cheptels, et pas d’application de la trêve hivernale. Certaines familles cumulent plusieurs dossiers (pour différents bâtiments) et risquent de se retrouver avec des astreintes de 800 à 1000€ par jour. En cas de refus de payer ces astreintes, Vinci peut se servir directement sur le compte à leur nom à la caisse des dépôts et consignations ! Mais la date du 10 décembre dernier tombait mal : entre les deux tours des élections et en pleine COP21. C’est vraisemblablement la raison pour laquelle les avocats des deux parties ont demandé un report, que le juge a refusé. Les deux avocats ont alors demandé un « retrait de rôle » : c’est-à-dire qu’AGO-Vinci, pour le compte de l’État, a retiré cette injonction de juger ce jour-là les dossiers concernant les habitant-es et les paysan-nes historiques – en affirmant sa volonté de la relancer en janvier. La veille de la Saint-Sylvestre, nous avons en effet été informés qu’AGO-Vinci avait relancé cette procédure dans les mêmes termes, pour le 13 janvier à 11h au tribunal de Nantes.

Cette procédure d’expulsion très grave trahit l’accord politique du 8 mai 2012, obtenu à l’issue d’une grève de la faim, qui a engagé l’état à ne pas expulser les agriculteurs ou habitants historiques avant la fin des recours juridiques. Or les recours sur l’environnement n’ont été traités pour l’instant qu’en première instance : restent les appels et la cassation. Cet accord a pourtant été réactualisé par J-M. Ayrault lors des municipales.

Cette pression financière est une nouvelle tentative d’AGO-Vinci pour affaiblir la lutte en en expulsant une fraction, sans même se risquer à venir sur le terrain. Ce que nous devons empêcher par notre force collective, c’est cette menace quotidienne d’une expulsion – qu’elle se fasse sous pression policière ou financière. Il n’est pas question de laisser l’état expulser une partie d’entre nous. Ni même de laisser peser une telle menace.


C’est pourquoi, quoi qu’il arrive, nous – ACIPA, ADECA, COPAIN, occupants de la ZAD – appelons à des mobilisations à Nantes, à Rennes, et partout ailleurs, le samedi 9 janvier afin d’exiger l’abandon pur et simple de cette procédure qui, dans un monde sans l’aéroport, n’a pas lieu d’exister. D’autres mobilisations suivront, jusqu’à ce que nous obtenions l’arrêt des procédures d’expulsions. C’est le moment de réactiver les réseaux et de se mobiliser.

Des membres de diverses composantes de la lutte de NDDL.


Vendredi 8 janvier

Réponse aux attaques et mensonges contre la zad.

Depuis quelques jours comme avant chaque grande mobilisation, une petite histoire croustillante visant à stigmatiser le mouvement anti-aéroport, et en particulier les occupants de la zad, est servie aux médias. En l’occurence, une maison en bordure de la zad, malencontreusement squattée brièvement il y a deux ans contre l’avis des ses anciens habitants et laissée vide depuis. Certains s’empressent de la relayer, de l’amplifier à grand coup de généralités mensongères et ne se gênent pas pour conclure que « les riverains » seraient opposés aux « zadistes ». Ces opérations de communication cherchent à diviser, à jouer sur les peurs, fantasmes et préjugés. Un ancien maire déclare que « tout le secteur » serait « soumis à la loi du plus fort imposée par des mercenaires-occupants qui font régner la terreur ». Dans le même registre grotesque, le nouveau président de région n’hésite pas quant à lui à comparer la zad à « Mossoul » ou « Damas ». Mais aussi insistantes que soient ces opérations de propagande, elles ne peuvent masquer la réalité locale et la force du mouvement. Face à ces attaques nous voulons ici rappeler que :

 - la quasi-totalité des habitants des bourgs alentours est fermement opposée au projet d’aéroport.

 - une très grande partie d’entre eux entretient des rapports de bon voisinage avec les occupants de la zad. En 2012, de très nombreux habitants du coin se sont mobilisés pour soutenir et ravitailler ces occupants lorsque milles policiers sont venus envahir la zad et y détruire des fermes et maisons. Depuis, beaucoup de ces habitants ont participé aux chantiers collectifs, fêtes et mobilisations ou passent au quotidien sur la zad. Des liens denses se sont tissés dans la lutte et on peut affirmer sans risque de se tromper que la solidarité locale sera de nouveau au rendez-vous en cas de nouvelle tentative d’expulsion de la zad.

Nous n’affirmons pas ici qu’il n’y ait jamais eu d’incidents avec certains habitants des bourgs alentours, notamment pendant la période de fortes tensions créée par l’occupation policière qui a suivie l’opération César. Il est alors aisé, comme dans n’importe quel village ou coin de banlieue qui se retrouve sous les feux des projecteurs, de monter quelques faits divers en épingle dans les médias et de les ressasser ensuite à l’infini pour faire de l’esbrouffe. C’est ce que s’emploient, de loin, quotidiennent à faire Retaillau, Mustière et consorts pour semer la zizanie. De près, la réalité du terrain est toute autre, ouverte au dialogue, à l’entraide et à la volonté de vivre ensemble.

Nous n’affirmons pas cependant ici faire l’unanimité. A chaque fois que des gens décident de vivre en porte à faux avec les normes sociales individualistes et consuméristes, elles sont sujettes à la critique et à des attaques. Il y a des forces réactionnaires dans les bourgs autour de la zad comme partout ailleurs. Cependant, ce qui s’expérimente collectivement sur la zad, en terme social, agricole ou politique, est porteur d’un espoir tangible pour toutes celles et ceux qui ressentent aujourd’hui que le monde productiviste et marchand va droit dans le mur.

Les voix qui se font entendre du coté des pro-aéroport sont avant tout celles des lobbys patronaux et des élites politiques locales. Et c’est bien le gouvernement qui fait « régner la terreur » lorsque ses hommes armés débarquent dans le bocage et qui engage « des mercenaires » privés pour mener à bien ses projets. Mais contrairement au mouvement anti-aéroport, les pro n’ont jamais bénéficié d’une quelconque assise populaire. Et ce pour une simple et bonne raison : cet aéroport comme tant d’autres projets d’aménagement nuisibles du territoire va à l’encontre de la volonté et des intérêts des populations concernées. Nous continuerons à lutter pour un avenir partageur et sans aéroport, main dans la main avec les habitants et paysans qu’ils voudraient forcer aujourd’hui à partir.

Le groupe presse de la zad

Sondage : Etes-vous favorable à la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes ?




Oui : 12% (1827 votes)
Non : 86% (13363 votes)
Sans opinion : 2% (349 votes)


Total des votes : 15539                               Le courrier de l'ouest

  

11h50 - 12h10 : La manifestation sur le périph de Nantes vers le banquet



Des textes et appels a relire et partager : Depuis la zad de Notre-Dame-des-Landes : Ce que nous voulons pour le 9 janvier && ZAD-NDDL S’ils reviennent... - appel et diffusion d’affiches et tracts && Appel d’offres de la ZAD - pour la construction d’un avenir sans aéroport"
Bruno Retailleau nous laisse savoir : "Je vais me battre pour le retour de l’ordre autour de #NDDL, en faisant de l’évacuation une grande cause régionale." http://www.retailleau2015.fr/nddl-occupation-du-pont-de-chevire-par-les-zadistes/


14h00 : Des installations de toilette sèche sur le périph de Nantes pour le grand nombre de monde (entre 15 – 20.000 de personnes, plus de 400 tracteurs, et 1.000 vélos.) qui sont venu rejoindre la manif dans une ambiance festive en soutien avec des habitant-es installé-es sur la zad de Notre-dame-des-landes qui sont menacé-es d’expulsion & répressions, et pour montrer la force redoutable et solidaire contre ce projet inutile et imposé en cas de début de travaux ... (les photos, viennent notamment de twitter ainsi des personnes dans la manif, n’hésiter pas de nous envoyer votre médias ou actions sur zad@riseup.net ! )




16h30 : Le blocage du périph durera un peut plus longtemps que ceux au pouvoir avaient imaginé. Une colère martiale, déterminée et en avertisseur vis à vis de ceux qui veulent imposer un aéroport et expulser les derniers locataires, propriétaires et occupants qui y résistent http://www.liberation.fr/societe/2016/01/09/notre-dame-des-landes-les-paysans-refusent-de-degager-le-peripherique-de-nantes_1425290
Une voiture avec 4 personnes habillées en tenue militaire aperçue dans l’ouest de la zone.
17h00 : Les tracteurs restent sur le pont de Cheviré, jusqu’à obtenir une réponse de Hollande. Appel à rejoindre, soutenir et encourager l’occupation ! Le point presse de COPAIN 44 sur le blocage du pont de Cheviré se tiendra à 18h au pied sud du pont sur le périphérique, près de la porte de Bouguenais là où sont disposés les tracteurs.
19h00 : des nouvelles du blocage du pont de Cheviré, mises à jour régulièrement sur cet article
21h50 : sur le pont de Cheviré : les flics avancent des 2 côtés du campement et cherchent à l'encercler ! ils vont nous attaquer... un message des compas sur place ! Besoin de renfort sur place !
Nous transmettons ce nouveau communiqué de COPAIN 44 :
Pont de Cheviré - appel à pique-nique dimanche 12h -pour obtenir l’abandon des procédures d’expulsion
94 tracteurs de Copain44, soutenus par plusieurs centaines d’opposants bloquent actuellement le Pont de Cheviré sur la rocade de Nantes. Nous appelons à venir nous rejoindre afin d’augmenter nos forces. Nous demandons toujours à François Hollande de faire arrêter impérativement la procédure de référé d’expulsion des habitants et paysans historiques. Nous voulons obtenir de manière claire qu’il tienne ses promesses et garantisse qu’il n’y ait aucune expulsion jusqu’à l’aboutissement des recours contre le projet d’aéroport.
Nous vous invitons en ce sens à venir en nombre pour un pique-nique dimanche 12h au pied du pont de Cheviré. L’accès piéton se fait depuis Bouguenais, rue de la Commune, au niveau du parc de Bouvre. Longer le mur anti bruit puis accéder par l’échangeur.
COPAIN 44
22h15 : un des messages dit que les flics bloquent la route de Pornic. ils sont stationnaires, gendarmes à tout les rond point aux alentours d’un des blocages. Les flics seraient avancé d’un coté sur le pont et de l’autre coté pas encore.
Pas plus d’info pour l’instant.

22h25 : Ils menacent de charger sur l’occupation du Pont de Cheviré, et avancent lentement pas à pas…
22h55 : Situation très tendue : Les flics mettent la pression : ils nous ont informés qu’ils comptaient attaquer dans 10 min (il y a de cela plus de 10 minutes ...). Il y a une soixantaine de fourgons, répartis d’un côté et de l’autre de notre blocage, avec également de gros engins type canons à eau et/ou dépanneuses. Ils se rapprochent actuellement de part et d’autre.
Les paysans se réunissent pour décider quelle stratégie adopter.
Si nous étions forcés d’évacuer les lieux nous appelerions à des réactions partout. Nous nous organiserions pour continuer à .exiger avec force le retrait de ces procédures de référé expulsion et l’engagement à ne faire aucune expulsion sur la zad avant l’épuisement de tous les recours.
23h30 : Suite à 3 sommations côté sud du blocage, les paysans ont décidé de lever le camp et nous avons commencé à plier les barnums et le matériel. Pour autant, les flics se sont mis à balancer des jets de canon à eau et des gaz lacrymogènes en grande quantité. Les tracteurs sont en train de tenter de s’ébranler.
23h40 : Les opposant-es sur le pont décident de quitter le lieu après la forte pression policière envoyée par l’Etat et la préfecture !

Pendant leur départ, ils se font gazer et tirer dessus par le canon à eau sans la moindre raison... Ni Expulsions ! Ni aéroport.
23h45 : Nous nous organisons pour partir en convoi de tracteurs, par le pont de Cheviré, jusqu’à la Vacherit. Ils inondent de gaz. (cet ordinateur n’a plus beaucoup de batterie, il se peut donc que nous ne puissions pas dans l’immédiat donner de nos nouvelles, mais nous le ferons dès que possible).

00H10 : Ils continuent à tirer du gaz sur les gens et les véhicules qui essayent de partir du pont

00h40 : Message reçu "Ils nous envoie sur la route de Pornic. il y a déploiement en masse" La préfecture aurait demander de quitter les lieux ... dans le calme, sous la pression de centaines de ces chiens déguisés en robocop et une douche d’eau et de gaz lacrymogène.

Des nouvelles du blocage du pont de Cheviré – appel à rester en alerte 
 
Dans la nuit , après avoir été gazé de nombreuses fois, le convoi a réussi à repartir vers Notre-dame.
Le pique-nique au pied du pont de Cheviré est annulé. Nous vous donnerons d’autres nouvelles dès que possible.
Il y a une AG appelé à 14h à la Vache Rit pour en discuter et poursuivre la mobilisation !


Notre-Dame-des-Landes : l’heure des choix

Le temps des décisions pour le gouvernement est venu. Soit il maintient le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et entame le démarrage du chantier ainsi que le premier ministre Manuel Valls ne cesse de le proclamer depuis de longs mois. Soit il en suspend la construction, explore d’autres pistes pour le décollage et l’atterrissage des avions dans l’agglomération nantaise, comme le réclament les opposants qui professent « l’optimisation » de l’actuelle plate-forme aéroportuaire de Nantes-Atlantique.

Cette proposition d’une nouvelle expertise indépendante s’inscrivait au cœur de l’accord politique régional entre le PS et les écologistes, pour le deuxième tour des élections régionales en Pays de la Loire. C’est aussi la position de la ministre de l’écologie qui suggère, nouvelle démocratie environnementale oblige, de relancer des expertises pour ce projet qui date de plus de cinquante ans. Ségolène Royal n’a jamais caché ses doutes sur l’opportunité de construire dans le bocage nantais, sur 1 220 hectares de zone humide et de terres agricoles, ce nouvel aéroport.

L’affrontement semble inévitable

Cette méthode, chercher une alternative, a été utilisée dans le dossier du barrage de Sivens, dans le Tarn, alors que les affrontements entre opposants, occupant la vallée du Tescou, et les forces de l’ordre, s’étaient soldés par la mort d’un manifestant, Rémi Fraisse, tué par un gendarme mobile, le 26 octobre 2014.
A Notre-Dame-des-Landes, l’affrontement semble aussi inévitable. Les militants écologistes et « anti-système », les agriculteurs qui occupent la ZAD, la zone d’aménagement différé devenue zone à défendre à l’été 2009, ne se laisseront pas aisément expulser. Alors qu’ils étaient quelques dizaines à Sivens, ils sont ici plusieurs centaines et comptent sur un fort mouvement de solidarité, au niveau régional comme national. Après des manifestations de plusieurs dizaines de milliers de personnes ces trois dernières années, les associations hostiles au projet d’aéroport remobilisent leurs sympathisants, samedi 9 janvier.
Ils comptent encercler Nantes en défilant sur les périphériques au nord et au sud de la ville. Et protester contre d’éventuels arrêtés d’expulsions – celle des opposants historiques, onze maisons et quatre fermes représentant plus de 400 hectares de terres – qui pourraient être prononcés par le tribunal de grande instance de Nantes, le 13 janvier. Après les mesures d’expropriation déjà prises et les recours des opposants rejetés en juillet par la justice, un arrêté d’expulsion, s’il était appliqué, pourrait sonner le démarrage du chantier. Des travaux attendus par la région, la ville de Nantes, et réclamé de façon véhémente par le nouveau président de région Les Républicains, Bruno Retailleau. Sur ce point, droite et Parti socialiste sont à l’unisson.

Rupture avec l’électorat écologiste ?

Mais le gouvernement et le chef de l’Etat prendront-ils cette responsabilité ? A seize mois de l’élection présidentielle, la construction de ce nouvel aéroport signifierait la rupture avec l’électorat écologiste. Et ce, quelques semaines après la tenue de la conférence mondiale sur le climat, la COP21, qui s’est conclue, le 12 décembre, par l’accord de Paris, « universel », pour limiter le réchauffement climatique de la planète.
Cependant, le report ou l’abandon du projet ne signifierait pas pour autant le retour au calme à Notre-Dame-des-Landes. Manuel Valls l’affirme, il faut « rétablir l’ordre républicain », ou « restaurer l’autorité de l’Etat », ainsi que le réclame M. Retailleau. Nombreux sont ceux qui, aéroport ou pas, veulent l’évacuation de la ZAD. Avant que toute intervention ne devienne impossible, parce qu’on ne peut pas déménager certaines espèces protégées au printemps, François Hollande va devoir trancher. Prendre le risque politique et militaire d’une intervention des gendarmes dans le bocage. Ou faire mentir son premier ministre, en ouvrant une nouvelle concertation sur un projet arrêté de longue date.
Rémi Barroux – le monde.fr (édition du matin )

Notre-Dame-des-Landes: «M. Hollande, nous vous attendons»


Des milliers de personnes ont défilé à Nantes samedi 9 janvier contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Plusieurs centaines de personnes et près de 100 tracteurs ont bloqué le périphérique de la ville pendant plusieurs heures. L’opposition au projet d’aérogare est plus forte que jamais.
Nantes, de notre envoyée spéciale.-
C’est bien le pont de Cheviré, surplombant la Loire, large et majestueuse à l’embouchure de la ville de Nantes, mais au lieu des voitures qui le traversent habituellement, des milliers de piétons y ont pris place. Le périphérique est noir de monde et bigarré de panneaux, banderoles, et des taches vives des centaines de tracteurs qui l’occupent depuis la mi-journée. 

Samedi 9 janvier, la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a mobilisé au-delà des espérances de ses organisateurs : 20 000 participants selon l’ACIPA, l’association historique des opposants, 7 200 selon la préfecture. Près de 450 tracteurs et un millier de cyclistes selon les organisateurs (350 et 500 respectivement selon la police). C’est la plus forte mobilisation contre le transfert de l’actuel aérogare nantais dans le bocage depuis la manifestation du 24 février 2014 (20 000 participants), lors de laquelle des dégâts matériels avaient suscité la polémique.
Manifestants contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 9 janvier 2016 (JL).
L’ambiance est cette fois-ci bien différente : quelques tags et graphs le long des voies routières, quelques dessins à la craie sur l’asphalte mais aucune casse, aucune destruction. Venus à pied, à vélo ou en tracteur, les manifestants ont pris le temps de pique-niquer au soleil sur le bitume, d’écouter des prises de parole des organisateurs, de chanter au porte-voix, de faire sonner des cornes de brume et même de danser quelques pas sur la route pour une fois accessible.

La foule est d’autant plus impressionnante que la manifestation a été avancée d’une semaine afin de précéder l’audience du 13 janvier qui doit juger le référé-expulsion déposé par AGO Vinci, le concessionnaire du futur aéroport, contre les habitants historiques de la zone d’aménagement différé (ZAD), parmi lesquels plusieurs agriculteurs (voir notre article à ce sujet).

Manifestants contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 9 janvier 2016 (JL).

« Hollande avait pendant la COP21 une très bonne raison d’annoncer l’annulation du projet ainsi que celle des expulsions », proteste Geneviève Coiffard, militante de l’ACIPA. « S’ils pensent nous affaiblir en faisant partir certains d’entre nous, ils se trompent, tonne Vincent Delabouglise, agriculteur et membre du collectif COPAINS 44, réunissant des paysans et des occupants de la ZAD. Nous sommes tous des paysans en lutte et des habitants qui résistent. Nous sommes un peuple bigarré contre l’absurdité de ce monde. Nous nous préparons à faire face à toutes les éventualités. » Pour lui, « les porteurs du projet devront prendre en compte cette foule immense ». 




Vers 16 heures, à l’heure prévue de la dissolution du rassemblement, entre 80 et 100 tracteurs ont annoncé leur intention de continuer à bloquer le périphérique nantais, « pour demander à François Hollande de faire arrêter impérativement la procédure de référé d'expulsion des habitants et paysans historiques ». Dans un communiqué, ils ajoutent : « Nous restons donc sur le pont de Cheviré. M. Hollande, nous vous attendons. » Vers 18 h 30, alors que la pluie commençait à tomber et qu’il faisait nuit, des feux de camp s’allumaient sur le périphérique occupé et des tentes se dressaient. Selon Télé Nantes Info, près de 300 manifestants s’étaient installeés sur la route pour y passer la nuit. Le blocage n'a duré que quelques heures : avant minuit, les gendarmes mobiles ont menacé de dégager les occupants par la force et ont sorti les canons à eau. Les manifestants ont alors décidé de partir. Ils ont quitté les lieux dans les nuages des gaz lacrymogène envoyés par la police, selon plusieurs témoins sur place.
« Les hystériques avec les historiques ! »
Le chef de l’État est directement pris à partie par les manifestants du fait de son engagement, par la voix de Jean-Marc Ayrault, alors premier ministre, à ne pas démarrer les travaux sur la ZAD et à ne pas expulser les habitants tant que les recours des opposants n’ont pas été jugés. En juillet dernier, le tribunal administratif a rejeté ces plaintes (voir notre article), mais les requérants ont aussitôt fait appel. Ils considèrent donc que la partie judiciaire n’est pas terminée.
Samedi matin, le premier convoi de manifestants est parti du village de Notre-Dame-des-Landes vers 9 heures. Une centaine de cyclistes, plusieurs tracteurs, des dizaines de gilets jaune fluo marqués du slogan « Non à l’aéroport », quelques visages cachés derrière des masques d’animaux, en laine ou en carton. Les opposants traditionnels et les militants anti-État de la ZAD ont élaboré un consensus d’action pour cette journée particulière : pas de violence, esprit bon enfant, mais masques autorisés pour ceux qui le souhaitent.
Manifestants contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 9 janvier 2016 (JL).  
Au bout de plus de trois heures de parcours, ils attaquent leur dernière côte, celle qui les conduit au sommet du pont de Cheviré. Entre un sound system tonitruant et une batucada tirée par un tracteur, plusieurs dizaines de cyclistes paradent en cadence. Certaines tiennent un chien en laisse. Un skater roule, accroché à une remorque. Des visages sourient, heureux de toucher au but. D’autres restent invisibles derrière des effigies de renard, de chimère du bocage ou de combattant zapatiste du Chiapas. Ceux dont le vélo a crevé sur la route continuent le voyage en bétaillère. Les bicyclettes portent des drapeaux, des fanions, un triton crêté en tissu, des branches d’arbre. Des hommes s’amusent à chanter : « Les hystériques avec les historiques ! » On entend aussi : « Non aux évacuations ! »

Pour Sylvain Fresneau, l’un des agriculteurs de la ZAD menacés d’expulsion, qui pédale en tête de ce joyeux convoi : « Les zadistes sont beaucoup plus respectables que certains notables qui prennent la parole et font que nous emmerder. Nous voulons que tous les habitants aient une place sur cette zone. »
Manifestants contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 9 janvier 2016 (JL).  

En début d’après-midi, installé au milieu du pont, un occupant de la ZAD chauffe la foule au micro : « Vinci, dégage ! », « Vinci, dégage ! ». Autour de la tribune improvisée sur une remorque, des groupes de jeunes partagent des canettes de bière, des sacs de chips. Des manifestants plus âgés, les cheveux blanchis, avalent un casse-croûte. Beaucoup viennent de Bretagne et de Vendée, certains ont fait le déplacement depuis Bordeaux et Paris. Un ancien salarié de l’industrie aéronautique se dit révolté par l’expulsion des paysans au nom d’un aéroport inutile et coûteux. Arnaud du Crest, co-initiateur d’un appel de chrétiens contre l’aéroport, qui a reçu 300 signatures en fin de semaine, explique que « les territoires sont le dernier lieu de résistance à la dégradation de la société. Ce sont des lieux de précipitation de la résistance ».
Sur le périphérique de Nantes occupé par les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (JL).

La veille au soir à la Wardine, l’un des collectifs de la ZAD, une vingtaine de personnes s’affairent jusque tard dans la nuit à préparer le repas qui sera servi pour le « banquet » de la manif, présenté sur d’interminables tables de bois. Il y a des habitant-e-s de la ZAD, dont un bébé de 10 mois, et des nouveaux venus. Parmi eux, un futur apprenti en menuiserie, venu de Palaiseau sans date de départ. Habitée par plusieurs centaines de personnes de façon plus ou moins régulière, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes continue d’attirer de nouveaux pensionnaires. 




Un nouveau rassemblement en soutien aux paysans expulsés de Notre-Dame-des-Landes doit se tenir mercredi 13 janvier. Plusieurs collectifs de la ZAD ont, de leur côté, pris au mot les déclarations de Manuel Valls sur la reprise des travaux de l’aéroport. Ils ont lancé leur propres appels d’offres, en réalité des appels à bonne volonté, pour les aider à aménager la ZAD afin de pérenniser son occupation : ateliers défrichage, filtrage des eaux usés, renforcement de cloisons ou installation de nouvelles fenêtres. Un week-end de chantier est prévu les 30 et 31 janvier. C’est pour l’instant la seule date de travaux annoncés sur la zone du projet d’aéroport.



Jade Lindgaard - Médiapart 

Notre-Dame-des-Landes : face à la pression policière, les paysans décident de lever le camp de Cheviré

Le blocage du périphérique nantais par plus de 80 tracteurs a commencé cet après-midi. Les paysans opposés au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes exigaient une réponse claire du président de la République. Réponse du gouvernement : des CRS surarmés dans la soirée. Les paysans ont décidé de lever le camp.
Actualisation - Samedi, 23 h 45 - Alors que le campement a été rangé en une demie heure et que les tracteurs commençaient à partir, les CRS ont lancé des grenades lacrymogènes des deux côtés et ont actionné les canons à eau.


Actualisation - Samedi, 23 h 27 - Au vu des moyens déployés - notamment des engins capables de lever des tracteurs - et de la volonté d’affrontement des forces gouvernementales - CRS en "robocop", s’approchant à quelques mètres des tracteurs -, les paysans ont décidé, en négociation avec la préfecture de Loire-Atlantique, de lever le camp. Barnums, tables et autres matériels de camp sont en train d’être rangés, et les tracteurs se préparent au départ. Ils vont se diriger vers la Zad de Notre-Dame-des-Landes : "Ce n’est pas une défaite, nous dit Mathieu Courgeau, de la Confédération paysanne, c’est un repli stratégique".

Actualisation - Samedi, 23 h 15 - Les CRS encerclent le camp de blocage. Du matériel lourd a été apporté, notamment des camions à eau et des projecteurs. Les assiégés semblent étonnés de la rapidité de réaction des forces de l’ordre, ils escomptaient une nuit relativement tranquille.

Nantes, reportage
A 21 heures, samedi 9 janvier, plus de 80 tracteurs, des paysans, et des citoyens venus les soutenir, bloquent le périphérique nantais au niveau de l’échangeur de Bouguenais. Ils affirment vouloir rester là jusqu’à ce que le président de la République réponde à leur demande de ré-examen du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Une barrière s’organise dans la soirée


Le périphérique est donc bloqué dans les deux sens sur trois bons kilomètres, ce qui bloque l’accès sud du pont de Cheviré sur les deux voies. Une bonne centaine de tracteurs, de camions et des remorques agricoles soigneusement imbriquées bloquent tout passage. Un grand feu a été allumé avec des branchages sur une voie. Une cantine est en place sous un des cinq barnums installés : "On peut nourrir 400 personnes", dit une militante.

Cette action spectaculaire a démarré dans l’après-midi, à l’issue de la manifestation pleinement réussie qui a bloqué une large portion du périphérique et le pont de Cheviré. Ce grand pont traverse la Loire à l’ouest de l’agglomération, dont il constitue un point vital pour la circulation.

Les paysans, réunis dans le Copain 44 (Collectif des organisations professionnelles agricoles INdignées par le projet d’aéroport), avaient décidé mercredi soir cette action. Ils ne l’ont révélé que dans l’après-midi de ce samedi, créant la surprise. Ce ne sont donc pas les zadistes – faussement présentés par les politiciens de LR et du PS comme des « ultra-violents » - qui engagent le rapport de force, ni les opposants associatifs ou élus, mais les paysans. Ceux-ci ont été choqués par le lancement d’une procédure juridique visant à l’expulsion des quatre agriculteurs qui vivent historiquement sur la Zad ; cette procédure a été lancée par le promoteur Vinci, le porte- parole d’AGO-Vinci, Jean-François Bernard annonçant agir « à la demande de l’Etat ». Si le tribunal de Nantes accédait, le 13 janvier, à la demande de la multinationale, les quatre paysans devraient partir, sous peine d’une astreinte financière de 200 € par jour. Cette attaque vise le cœur historique de la lutte et symbolise le mépris dans lequel le pouvoir tient l’activité agricole. « Cela a été un mauvais coup sur la tête », dit Dominique Fresneau, porte-parole de l’Acipa, et cousin d’un des paysans visés par les promoteurs de l’aéroport, Sylvain Fresneau.

Mais dès l’annonce de la procédure, la veille du 1 janvier, les associations d’opposants ont préparé une action spectaculaire, le blocage du Pont de Cheviré. Celui-ci s’est déroulé samedi 9 janvier à partir de midi : plus de 400 tracteurs sont venus de toute la région, convergeant avec une tracto-vélo venue de la Zad et des personnes de Nantes et d’ailleurs venues à pied. Cette occupation, réalisée dans la tranquillité – les forces de police étant invisibles – et la bonne humeur, a été pleinement réussie (Reporterre vous la racontera ce dimanche 10).

Mais mercredi 7 janvier, le Copain 44, réuni de son côté, avait pris la décision de prolonger cette action par une occupation continue du terrain, qui a donc commencé dans la foulée du blocage du Pont de Cheviré. 
 « Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles »

    Le porte-parole de Copain 44, Vincent Delabouglise, explique le sens de l’action engagée : 

Vincent Delabouglise - « Nous avons fait une requête très claire à Monsieur Hollande, à cette heure-ci [16h00], on n’a obtenu aucune réponse. La détermination paysanne est totale, la colère est très grande, on reste là et on attend une réponse de M. Hollande. Il a intérêt à nous répondre rapidement, car plus il attend, plus la colère monte. Il faut qu’il prenne la mesure de ce qui peut se passer.

Reporterre - A-t-il reçu le message clairement ?
Il y a eu un certain nombre de communications, et un comité de crise s’est réuni ce matin à l’Elysée, donc je pense qu’il est au courant.
Vers quelle heure attendez-vous une réponse ?
Quand ils veulent. Dès qu’on a obtenu nos exigences, on lève le camp.
Et s’il n’y a pas de réponse ?
Et bien ils verront. Mais ils prennent leur risque. Il faut arrêter de jouer, de nous prendre pour des imbéciles et de nous balader. On n’est pas aujourd’hui sur des questions futiles, on est sur du fond, sur des enjeux de société, qui concernent tout le monde. Nous, on ne lâchera pas. Ca fait sept ans qu’on demande une rencontre pour aborder le sujet sur le fond, et voir comment on peut en sortir, on n’a jamais reçu de réponse. La seule réponse, c’est des référés, c’est des forces de l’ordre.
S’ils envoient des forces de l’ordre pour dégager les tracteurs, ce serait sans doute de manière vigoureuse, voire violente. Les membres de Copain 44 sont-ils prêts à tenir face à ça ?
On ne résistera pas à des bulldozers. Il faut simplement qu’ils assument l’image que ça va donner. On est quatre cents tracteurs aujourd’hui, ce n’est qu’une petite partie de ceux qui pourraient se libérer. Si ça tournait à une tentative de nous virer par la force, beaucoup seraient prêts à venir pour nous aider. On est une tête de pont ici. Je pense pouvoir dire que la mobilisation serait intersyndicale large. Car là, on est sur une action paysanne, c’est vraiment les paysans qui bloquent.

MANIFESTATIONS DE SOUTIEN A MARSEILLE ET A TOULOUSE
Une manifestation de soutien aux résistants de Notre-Dame-des-Landes s’est déroulée dans l’après-midi à Marseille, nous signale Pascal Hennequin, de Fokus 21, qui a photographié la mobilisation.


A Toulouse, nous indique notre correspondante Marine Vlahovic, une centaine de manifestants s’est rassemblée en soutien à la lutte de NDDL samedi après-midi. Ils ont dressé un buffet sur le parvis de la cathédrale Saint-Etienne, à deux pas de la Préfecture. Un rassemblement gourmand et militant sous haute surveillance : pas moins d’une centaine de policiers étaient mobilisés pour l’occasion. CRS, BAC, Renseignements territoriaux et même DGSI ont regardé pendant trois heures les manifestants manger, parler et chanter "Vive la Zad, vive la Zad de Notre-Dame-des-Landes". Le rassemblement s’est dispersé dans le calme.



Camille Martin - Reporterre

Ailleurs : il y a des rassemblements des comités de soutien à la lutte contre l’aéroport et son monde et en soutien contre les menaces d’expulsions et de répressions par l’Etat et sa justice.


  • Recu : « Nous étions vingt-cinq ce matin, venus de Peillac (56) et d’un peu plus loin, pour manifester notre opposition aux expulsions et à l’Aéroport NDDL. Nous soutenons la manifestation qui a lieu aujourd’hui sur le périphérique nantais !
    Vous qui n’avez pas pu vous rendre à Nantes, faites comme nous. Organisez des rassemblements partout pour montrer votre désaccord avec le projet NDDL. »
     

Narbonne-Est : opération péage gratuit de la Confédération paysanne

Depuis 11h ce matin, une cinquantaine de manifestants font une opération péage gratuit à Narbonne-Est. L'opération doit durer jusqu'en début d'après-midi
Ces militants de la Confédération paysanne et d'Alternatiba souhaitent lutter contre les expulsions des paysans historiques du site de Notre-Dame de Landes. "L'expulsion est programmée pour la date du 13 janvier contrairement à la promesse qui a été faite par François Hollande", expliquent-ils dans le calme aux automobilistes de l'autoroute. Les gendarmes sont présents sur les lieux afin d'éviter tout débordement.
    L'Indépendant
NDA : le collectif NDDL 66 était présent avec une banderole (de 2012), entre autre.
Nous accusons de manipulations et mensonges :

- la DGAC, notamment M. Schwach, ancien sous-directeur, signataire de la convention de financement, et M. Gandil, directeur et supérieur hiérarchique de M. Schwach, pour avoir produit en 2013 deux études partiales pour justifier à nouveau le transfert de l’aéroport. La première étude portait sur la possibilité technique de rester à Nantes-Atlantique en adaptant l’infrastructure, la seconde sur le plan d’exposition au bruit (PEB) qui résulterait du maintien de l’aéroport sur place. Présentées lors de trois réunions en préfecture de Nantes (28/10, 06/11, et 27/11 2013), elles ont été orientées pour aboutir à un coût excessif de rénovation, et à une augmentation invraisemblable des zones de bruit :

Preuves flagrantes de la manipulation :

1. les superficies prévues au contrat de concession signé par l’État avec AGO pour la nouvelle aérogare de Notre-Dame-des-Landes sont inférieures à celles de l’actuel aéroport mais aussi très largement inférieures à celles demandées par la même DGAC pour rester à Nantes-Atlantique (cf. article du Canard enchaîné du 13 octobre 2014, travaux de l’Atelier citoyen) ;

2. le coût estimé de la rénovation est majoré de façon abusive, voire ridicule (600.000 € pour la déconstruction et reconstruction du chenil) par rapport à toutes les réalisations récentes (Bordeaux, Marseille par exemple) ;

3. alors que les zones de bruit rétrécissent en France et dans le monde (CDG, États-Unis, Royaume Uni), le PEB réalisé par la DGAC pour 2030 et au-delà a été bâti sur des hypothèses totalement contraires à la vraisemblance et déjà démenties par la réalité.
- M. Gandil, numéro 1 de la DGAC, pour avoir, lors de la conférence de presse tenue avec M. le préfet de région Christian de Lavernée le 16 décembre 2013, affirmé sur la base de ces études mensongères que se trouvait à nouveau validée la nécessité du transfert, au mépris de la vérité et de la transparence promise pourtant par F. Cuvillier, ministre des Transports ;

- M. Doré, sous-préfet en charge du dossier à la préfecture de région de 2011 à 2015, pour avoir édulcoré le compte rendu de la dernière réunion du 27 novembre 2013, en refusant le verbatim fourni. Il a ainsi évité que n’apparaissent certains propos tenus par la DGAC et son sous-directeur, sans doute gênants. Après interpellation insistante, le préfet aurait ajouté le verbatim au compte rendu en annexe, annexe que personne ne lira jamais ;

- la Commission du dialogue pour avoir volontairement laissé dans son rapport une contre-vérité sur la nécessité d’isolation phonique supplémentaire pour toute construction en zone D du PEB alors qu’elle a été avertie avant la fin de la rédaction que ce n’était plus le cas ;

Nous accusons d’obstruction délibérée :
 la DGAC et les préfets successifs, présidents de la commission consultative de l’environnement de l’aéroport de Nantes-Atlantique, pour avoir refusé depuis des années la révision du plan de gêne sonore de l’aéroport alors même que les trajectoires ont été modifiées par la même DGAC. Cette révision pourrait en effet montrer une réduction des zones de bruit, ce qui mettrait à mal un des arguments les plus utilisés pour justifier le transfert.

Nous accusons d’inconséquence ou de mensonge :

- l’État qui affirme d’intérêt général majeur le transfert à NDDL notamment au nom des nuisances sonores et de la santé publique, mais qui a renoncé au transfert de l’aéroport de Toulouse alors que les logements inclus dans le plan de gêne sonore y sont au nombre de 20.543 contre 1.751 à Nantes ;

- le préfet des Pays de Loire, M. Comet, qui a affirmé à un journal local (Ouest-France du 21 juin 2014) ne pas s’être occupé de l’aéroport de Toulouse alors qu’il a signé une lettre expliquant pourquoi l’État renonçait à son transfert avec des arguments identiques à ceux qui sont les nôtres ici (lettre de février 2013 au président du Scot de l’Ariège).

Nous accusons de mauvaise gestion délibérée :

- la Chambre de commerce et d’industrie, gestionnaire de Nantes-Atlantique jusqu’en 2010, pour avoir sciemment refusé de maintenir à niveau l’aéroport pour mieux justifier le transfert à Notre-Dame-des-Landes : extensions limitées, gaspillage de l’espace par agrandissement des parkings, aménagements intérieurs inefficaces ;

- l’État pour les mêmes raisons (absence de radar, et autres équipements d’aide à la navigation).

Nous accusons d’erreur manifeste d’appréciation et/ou d’incompétence :

- les élus partisans de ce transfert, et notamment les présidents des grandes collectivités locales (J.-M. Ayrault, J. Auxiette, P. Mareschal) qui ont emporté le vote de leurs assemblées. Nous les accusons pour leur refus d’examen du fond du dossier, pour leur engagement irréfléchi d’argent public et pour leur mépris des contre-expertises produites ;

- les ministres des Transports et les premiers ministres successifs pour les mêmes raisons.

Nous accusons de provocation et de manipulation de l’opinion publique :

- tous ceux qui veulent criminaliser et discréditer notre opposition en nous assimilant à de dangereux terroristes ; nous ne sommes ni la « vitrine légale d’un mouvement armé » ni une « minorité ultra-violente ».

Nous accusons le gouvernement de méthodes bien peu démocratiques (fichage de la presse, surveillance des opposants, interdictions injustifiées) et d’usage disproportionné de la force lors de manifestations.

Nous accusons toutes les personnes nommées ci-dessus de comportements indignes de politiques en charge de l’intérêt général et de hauts fonctionnaires d’État. Nous les tenons pour responsables de la faillite intellectuelle et morale que révèle ce dossier.

Nous mesurons la gravité de nos accusations et attendons sereinement les réactions qu’elles pourraient susciter.

Nous attendons enfin du président de la République qu’il entende notre colère légitime, lui qui a affirmé « que la transparence est la première condition de la démocratie participative », lui qui a affirmé vouloir que « sur chaque grand projet, tous les points de vue soient considérés, que toutes les alternatives soient posées, que tous les enjeux soient pris en compte » (discours du 27 novembre 2014).

Anne-Marie Chabod, Dominique Fresneau et Christian Grisollet co-président de l’Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes).

[1] Le Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport.

Infos du 11 au 17 janvier

Lundi 11 janvier

14h20 : COPAIN 44 annonce que des opérations de blocages, ralentissements ou barrages filtrants sont en cours pour exiger une réponse de Hollande. Blocages en cours sur ces points pour l’instant :
  • à Aigrefeuille, sur la D137, 15 à 20 tracteurs font un barrage filtrant
  • à Nord sur Erdre, au niveau de la gare, 10 tracteurs
Ils invitent à les rejoindre en véhicules pour renforcer ces blocages. Il est aussi possible d’initier d’autres points de blocage ...


14h30 : Nouveaux points annoncés par COPAIN :
  • Blain, rond-point de l’Ecluse, sur la N171, 20-25 tracteurs
  • Port Saint Père, route de Pornic D750, 15 tracteurs et 10 voitures
15h00 : Un cinquième point de blocage annoncé par COPAIN :
  • Savenay, au rond point de la Mouère
15h15 : Ce sont donc 80 tracteurs en tout qui sont mobilisés sur les 5 points mentionnés ci-dessous. "Ni procès, ni expulsions" : nous exigeons que soit annulée la procédure en cours à l’encontre des paysans et habitants "historiques" de la zad et que le gouvernement tienne son engagement sur le fait qu’il n’y aura aucune expulsion avant la fin de tous les recours juridiques.

15h30 : Le convoi de Blain a quitté le rond point et s’est dirigé vers Bouvron au niveau du rond point de l’hôtel de France N171.

15h44 : Nouvelles des différents blocages :
  • A Nord-sur-Erdre, les tracteurs sont suivis par les gendarmes, ils continuent de rouler, emprunter des rond-points et communiquent sur la suite : "imaginez si il y a des expulsions... plus personnes ne pourra aller travailler"
  • Les tracteurs qui étaient à Savenay ont quitté le rond-point qu’ils occupaient et ont pris l’axe Savenay-Saint Etienne de Montluc sur la D17
  • Le groupe du Vignoble, composé d’une vingtaine de tracteur est maintenant sur la route de la Roche-sur-Yon au ront-point de Viais.
  • Le convoi du Pays de Retz rentre sur la D723, ils reçoivent de nombreux messages de soutien de la part des automobilistes qu’ils croisent.
16h00 : Le convoi Nord-ouest qui était à Bouvron se dirige maintenant vers Fay-de-Bretagne.

16h23 : Le convoi du Pays de Retz est bloqué par les flics, les tracteurs restent sur la route. Ils sont au niveau de Chex-en-retz. On appelle à aller les soutenir sur place.

16h31 : Sur la D723 au niveau de la quatre voies, les tracteurs sont bloqués dans la direction de Nantes, les flics ont prévenus que les CRS vont arriver. Besoin de soutien. Merci de faire tourner dans vos réseaux. On continu de vous donner des infos en direct.

17h00 : Le blocage de Blain-Bouvron est levé.

17h19 : Le blocage de Pornic a pu être levé sans trop de problème avec les flics. Chacun-e peut rentrer chez soi.

17h23 : Les tracteurs du rond-point de Viais ont quitté les lieux.

17h30 : Tout les blocages sont levés. On le prochains rendez-vous : * opération escargot demain 7h30 sur le périph’ de Nantes et ailleurs. * rassemblement mercredi pour le procès à 10h30 * appel à tous les comités à mettre la pression et à prendre des initiatives d’action.

19h00 : Trois paysan-ne-s se sont fait arrêter en rentrant chez eux, ils ont été embarqués et les tracteurs saisis. On attend plus de nouvelles notamment savoir où ils ont été emmenés.

le communiqué de COPAIN après cette journée de mobilisation

Hollande ! 

Ni Procès Ni expulsions !

Copain 44 continue le blocage

Aujourd’hui nous, paysans de Copain44, rejoints et soutenus par les comités de soutiens et les autres composantes de la lutte, avons mené cinq opérations de convois escargot, barrage filtrants, ou blocages ponctuels en différents points du département. Elles ont reçu un accueil des usagers plutôt favorable et patient.

Un important dispositif policier a cherché à encadrer les actions au plus près. Malgré cela, comme samedi sur le pont de Cheviré, nos actions se sont déroulées comme nous l’entendions et ont été levées vers 17h30.


Alors que les paysans et les tracteurs rentraient vers les fermes, un convoi s’est retrouvé face à un barrage policier qui les empêchaient de rejoindre leur ferme et faire la traite. Trois d’entre eux ont été arrêtés et placés en garde à vue, leurs tracteurs ont été saisis et emmenés sur plateau. Nous communiquerons plus d’informations dès que nous les aurons.
Nous dénonçons la volonté délibérée de provocation aux affrontements d’un dispositif policier très disproportionné et cherchant la confrontation.


C’est, à cette heure, la seule réponse du gouvernement à nos requêtes.


Nous appelons donc tous les paysans et toutes les composantes de la lutte à amplifier le mouvement de ralentissement et de filtrage sur l’ensemble du département et sur tout le territoire, pour obtenir l’abandon du référé contre les occupants historiques, et la garantie qu’il n’y aura aucune expulsions avant la fin des recours.

Copain 44 continue et amplifie les blocages et appelle tous les opposants à surveiller les réseaux et à venir les soutenir, dès demain.



Copain 44 ( (confédération paysanne 44, GAB 44, Civam Loire Atlantique, Manger Bio 44, Terroirs 44, Accueil Paysan)


Nous appelons les personnes solidaires et comités et soutien qui le souhaitent partout en France (voire au-delà) à mettre en oeuvre cette action dans d’autres villes simultanément ou à organiser d’autres formes d’actions de soutien et de blocage solidaires d’ici le 13 janvier.


Mardi 12 janvier

Les trois personnes arrêtées hier sont sortis de Garde à vue dans la nuit vers 2h du matin. Il y aura une convocation mais la date n’est pas déterminée encore.

07h40 : 6 voitures qui menaient l’opération escargot viennent de se faire encadrer par des motards de la gendarmerie et diriger vers une station service…

08h00 : Des véhicules sont contrôlés sur la 4 voies par des motards. Ils relèvent l’identité des conducteurs et indiquent que les personnes recevront des convocations pour entraves à la circulation.
Opération escargot en cours. Un point presse aura lieu ce matin : rdv sortie 35 (porte de Sautron), sur le parking du Mc Donald’s, à 8h30.


08h12 : Plusieurs groupes qui étaient sur le périph’ ont été stoppés et sont entourés de gendarmes et policiers, certains ont même eu la visite de la commissaire…

Message reçu :
"Bonjour, le collectif contre l’aéroport NDDL occupe la place devant la Préfecture de Vannes, à compter de maintenant, mardi 12 janvier, 7h45. Avec caravane... Les camaradES sont une vingtaine devant la Préf à Vannes avec tracteurs, caravane et tente. Il et elles campent et occupent la place. A plus tard. Merci."
Si vous êtes dans la région de Vannes ils seront certainement contents d’avoir des camarades en plus.


Photo Reporterre

08h24 : Un des groupes qui s’était fait stoppé à une station service et en train de se faire embarquer les voitures par la fourrière. Ils attendent de savoir s’ils partent en contrôle d’identité ou GAV…

Info arrestations : Il y a plusieurs groupes qui sont actuellement stoppés par des CRS ou gendarmes mobiles. Pour l’instant on nous a signalé 5 départs en contrôle d’identité ou Garde à vue au minimum. Les lieux où sont les groupes : * Porte de la chapelle * Pont de Cheviré côté sud / 4 personnes partent en GAV * Porte de grand lieu * Parking de la Beaujoire / 4 personnes en contrôle d’identité. * Station service Total Bouguenais : Les véhicules ont été embarqués par les dépanneuse de la fourrière Louis XVI. 5 conducteurs ont également été emmenés au poste. Les flics sont tous repartis en laissant en plan les passagers à pieds sur une station service de périphérique... station service Total Cardo * Saint Herblain : 9 personnes embarquées puis relachées qui recevront certainement des convocations pour Entrave à la circulation * Basse-Goulaine : 5 véhicules stoppés

communiqué de Nddl – Opérations escargots à Nantes et ailleurs et répression du gouvernement

Une opération escargot participative et diffuse, en plusieurs points du périphérique, a eu lieu ce matin à Nantes. Nous avons connaissance d’au moins une douzaine de groupes de véhicules ayant participé à ce ralentissement. Un convoi de tracteurs s’est également mis en branle au niveau de la porte de Rennes. Des banderoles avec un même message « NDDL – Ni procès, ni expulsion » avaient été déployées sur les ponts du périphérique. 

D’autres opérations escargot de ce type ont eu lieu comme à Challans ou à Limoges. A Vannes, une vingtaine d’opposants sont rassemblées devant la Préfecture avec tracteurs, caravane et tente. Il et elles campent et occupent la place. Nous attendons d’autres nouvelles des actions en cours.

Face à la surdité du gouvernement, il s’agit aujourd’hui d’une nouvelle étape de mobilisation pour exiger l’abandon des procédures d’expulsion vis à vis des habitants et paysans de la ZAD.

Ce matin à Nantes la seule réponse des autorités a été la répression. Au moins 7 groupes de véhicules qui ralentissaient la circulation ont été stoppés par la police. Une partie des conducteurs et passagers ont été arrêtés et des véhicules emmenés à la fourrière. Hier déjà 3 paysans ont été arrêtés et leur tracteurs saisis alors qu’ils revenaient d’un des points de blocage organisés par COPAIN 44 dans l’après-midi. Puisque le gouvernement s’entête, nous n’avons d’autres choix que de continuer la mobilisation dans les jours qui viennent. Un rassemblement est appelé à 10h30 devant le tribunal lors du procès de demain. Les comités locaux anti-aéroports s’organisent dans la région et partout en France pour de nouvelles actions et manifestations. Nous ne les laisserons pas continuer à menacer ainsi les habitants et paysans de la zad. Il n’y aura pas d’aéroport.

Nous attendons plus de nouvelles des personnes arrêtées. Nous vous tiendrons informéEs.

Un appel de Rennes pour cet après-midi publié par comitezadrennes.noblogs.org : Pour continuer à mettre la pression sur le gouvernement et arracher l’abandon des poursuites contres les habitants de la zad, et en soutien aux paysans arrêtés ce lundi dans des actions de blocages autour de Nantes :
Une action surprise (ouverte à tou·te·s) est prévue mardi 12 janvier à Rennes, rendez-vous métro Charles de Gaulle à 15h

08 h 20 : Gros ralentissements à Limoges sur l’A20 sens Toulouse-Paris. En cause : une opération escargot en soutien à NDDL, selon France Bleu Limousin. (Reporterre) 

09 h 20 : Des voitures ont tenté une opération escargot sur la rocade sud du périphérique de Grenoble. Huit interpellations, selon France Bleu Isère. (Reporterre) 

Selon France Bleu Isère, cette opération sur la rocade sud de l’agglomération grenobloise a provoqué d’importants encombrements. Ces opposants, dont certains étaient encagoulés, ont été interpellés par la police. Selon le Dauphiné Libéré, quatre d’entre eux devraient être placés en garde à vue.


Des nouvelles de l’opération escargot de Morlaix : Opération escargot ce matin à Morlaix entre 7h45 et 9h00 pendant 20 km entre Plouigneau et Sainte-Sève ! Gros bouchon sur la RN12 en direction de Brest... L’aéroport ne se fera pas !

Nous autres, opposé.es à la construction d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes et à la destruction des terres agricoles, en faveur de la préservation de la zad, des solidarités qu’elles sucitent et des espoirs qu’elle fait naître, nous avons ralenti la circulation routière ce matin entre Plouigneau et St Sève (soit sur 20 kilomètres) dans le Finistère. Nous étions une dizaine de véhicules roulant à 10 km/h sur la RN12 à créer plusieurs kilomètres de bouchon à proximité de Morlaix entre 7h45 et 9h. Nous demandons le retrait des plaintes de Vinci contre les habitants de la ZAD et l’abandon du projet d’aéroport. Une nouvelle action est prévue demain matin, mercredi 13 janvier, à Brest. Rendez-vous devant le tribunal d’instance (sur le port) à 6h30. Ni expulsions ni aéroport !


10h15 : des nouvelles de l’occupation devant la préfecture de Vannes : une cinquantaine de personnes sont présentes. La force publique menace d’évacuer : appel à les rejoindre et soutenir pour celleux qui sont par là.

10h40 : une quarantaine de personnes sont rassemblées devant Waldeck-Rousseau (commissariat de Nantes), pour soutenir les personnes arrêtées pendant l’opération escargot. (on ne sait pas exactement où elles ont été emmenées)

12 h30 : Nouvelle opération escargot par un convoi de tracteurs aux alentours de Ligné.

12 h 53 : Une vingtaine de personnes et un tracteur qui occupaient l’entrée de la préfecture à Vannes contre les expulsions à Nddl ont été délogées et occupent désormais l’entrée d’un parking Vinci indigo pour une opération parking gratuit. Ils ont quitté les lieux à 14h.


Plusieurs convois bloquant ou filtrant vont se mettre en place au fur et à mesure de l’après-midi, nous essayerons de les relayer au fur et à mesure. Ils sont rejoignables en véhicule pour apporter du soutien :

15h00 : On est maintenant à plus de 125 tracteurs en tout portant le message « NDDL : Ni procès, Ni expulsion »

Convoi à la ROCHE S/ YON : *15h00 : 25 tracteurs dans la Roche-sur-Yon, rendez-vous à la place de la préfecture pour les manifestants.

Convoi du BORD DE LOIRE (NORD) : *14h00 : Rond point de la montagne : une dizaine de tracteurs entre Saint-Etienne et le haut de Couëron.*14h16 : Rectification il n’y a pas que dix tracteurs mais aussi 30 personnes et une vache. *18h20 : Le convoi est rentré à bon port.

Convoi PAYS DE RETZ : *14h00 : 14 tracteurs et 3 ou 4 voitures sur la D751 au niveau du pont Béranger vers Pornic

Convoi de VENDEE : *: Un nouveau convoi s’est formé au niveau du péage de Beauferé au niveau de Montaigu (85) composé de 15 tracteurs


Convoi de ST NAZAIRE : *13 h 51 : Un convoi de 7 tracteurs et 15 véhicules est maintenant entre Guérande et St Nazaire sur la route bleue. Il est toujours possible de les rejoindre pour grossir le convoi.*14 h 30 : Les 25 tracteurs arrivent au pied du pont, il y a beaucoup de flics. * : Deux convois de tracteurs se sont rejoint au niveau de Saint Nazaire. Les flics sont là mais laissent circuler.*14h41 : Cinquante personnes accompagnent les tracteurs.
15 h 27 : Le groupe de St Nazaire est bloqué par les flics au bas du pont direction St Breton. Appel à les rejoindre !

Convoi d’ANCENIS : *14h00: Une vingtaine de tracteurs sur la commune de Couffé. *14h24 : Les tracteurs se sont déplacés à Ancenis

Info occupation de la sous-préfecture de Chateaubriand : 15h00 : Une cinquantaine de personnes, de tout âge et de toutes les composantes de la luttes occupent les locaux de la sous-préfecture. ll exige de rencontrer la sous-préfète afin qu’elle appelle François Hollande pour lui demander de s’exprimer sur le dossier Notre-Dame-Des-Landes et les procès qui auront lieux demain. Appel à tout les soutiens dans le coin pour aller les rejoindre.

15h48 : Les opposants sont dans les bureaux d’un directeur de cabinet. On leur propose un rdv jeudi. Réponse : On reste ! Le procès c’est demain madame la sous-préfète ! *17H40 : Les occupants des locaux ont obtenu un entretien avec la sous-préfète, qui leur a d’ores-et-déjà assuré qu’elle relaierai au préfet les revendications. Pendant ce temps le reste des personnes ont choisi de sortir des locaux, l’ambiance est excellente.


Convoi de SAINT NICOLAS DE REDON : *15 h 33 : Au carrefour de la D264 et D277, une quinzaine de tracteurs et une trentaine de personnes distribuent des tracts et laisse passer les voitures au compte-gouttes.

Convoi de CHALONNES : *14 h 11 : 12 tracteurs organisent un barrage filtrant


Convoi de RENNES : * : Au niveau du rond point d’Alma, route de Nantes il y a 11 tracteurs et une centaine de personnes. Ca amplifie, de plus en plus de monde de partout.*16h18 : Un nouveau blocage filtrant s’est installé à Rennes.* 17 h 30 : Fin du barrage filtrant et distribution de tracts, tout s’est bien passé

Info arrestations opération escargot : Parmi les personnes embarquées ce matin, 19 sont en garde à vue au commissariat de Waldeck Rousseau (Nantes, tram Motte rouge). Des personnes attendent devant le comico pour les accueillir à leur sortie, rejoignez-les ! (avec des sous dans vos poches si vous le pouvez, ça aidera à payer ou avancer pour la fourrière). Si vous faites partie des gens interpellés ce matin ou si vous connaissez des gens qui ont été interpellés mais que vous êtes sorti après un contrôle ou une garde à vue, merci de penser à prévenir la légalTeam au 06 75 30 95 45 si vous ne l’avez pas encore fait. 


18h20 : 2 des 19 inculpé-e-s de l’opération escargot sont sorti-es, les autres devraient suivre très prochainement à priori. Procès fixés au 24 février, et d’ici là les véhicules ne peuvent pas être récupérés. En plus du paiement des amendes et de la fourrière, il va peut-être falloir envisager des prêts de véhicules, si vous avez des pistes ... Ce soir AG à 20h30 à la Vacherit, le sujet sera bien entendu abordé.

Quelques articles d’aujourd’hui dans la presse locale : 

Et par ailleurs un article "technique" d’un géographe qui démonte le projet d’aéroport : http://www.presseocean.fr/actualite/notre-dame-des-landes-jean-varlet-geographe-bon-sens-et-raison-garder-12-01-2016-181127


Notre-Dame-des-Landes : le gouvernement maintient le secret sur les chiffres censés justifier l’aéroport

Article déjà paru ici 
http://lemurparle.blogspot.fr/2016/01/nddl-le-gouvernement-maintient-le.html

Mercredi 13 janvier

Ces paysans que Vinci et Valls veulent chasser



Le tribunal de Nantes ne juge pas mardi 13 janvier des dossiers, mais des êtres humains. La procédure d’expropriation veut trancher des vies, des années d’agriculture pas si facile en ces zones humides, mais aussi des familles, des enfants, et un attachement à la terre et aux animaux. Ils sont quatre agriculteurs et onze familles convoqués au tribunal par Vinci et l’Etat. Portraits de quatre de ces assignés à résiliation autoritaire de leur racines.

Nantes, correspondance

Sylvain Fresneau : « On nous a pris pour des cons » 


Parmi les figures du mouvement contre l’aéroport, Sylvain Fresneau, 53 ans, est l’un des plus ancrés dans cette terre : il représente la cinquième génération d’une famille de paysans travaillant à Notre-Dame-des-Landes depuis 1860, quand les landes se faisaient peu à peu rogner par les champs. Il défend ses racines et aimerait transmettre ses vaches laitières à son fils : « On lui a transmis les valeurs de la lutte. ».

Pas une assemblée de paysans, pas un rassemblement, où on n’aperçoive ses bacchantes gauloises, son feutre, sa queue de cheval. Gamin dans les années 1970, Sylvain aide son père dans les manifs lors des premières menaces du projet. La Zad - Zone à aménagement différé- est créée en 1974, mais le projet entre vite en hibernation prolongée. Installé en 1984, Sylvain retape les bâtiments et refait une stabulation, travaux pour lesquels il obtient des permis de construire en bonne et due forme. Les arrangements entre voisins permettent de bien répartir les terres pour les élevages laitiers. Au sein du Gaec des Pommiers, 190 hectares, 250 bêtes, il est associé avec sa femme Brigitte qui se centre plus sur la vie de famille et préserve les enfants, et repartit les tâches avec son associé Bruno, plus en retrait de la visibilité médiatique. Comme d’autres figures du mouvement d’opposition à l’aéroport, il a un grand respect des zadistes, qui ont une « grande culture de relations ». Pas spécialement écolo, il est chasseur à ses heures, « mais bon, c’est juste pour la promenade, on ramène pas beaucoup de gibier... »

Son hangar est devenu le QG des assemblées du mouvement, renommé la Vache-rit. Sylvain a pris la présidence de l’Adeca (Association de défense des exploitants concernés par l’aéroport), l’association historique des paysans fondée en 1973 par son père, Joseph. En lui succédant pour mener l’exploitation en 1984, Sylvain a aussi pris la suite de son opposition farouche au projet d’aéroport. En 2009, il accueille dans un de ses champs le Camp action climat autogéré, qui lancera les occupations de zadistes extérieurs à ce coin de bocage. En juin 2014, la justice le relaxe en appel de l’accusation de « violences volontaires avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique » pour avoir reculé au ralenti avec son tracteur et sa remorque devant un cordon de gendarmes mobiles, lors d’une manifestation dans le bourg, deux ans plus tôt. Le tracteur du Gaec a été confisqué presque un mois par la justice.

Lors du grand débat public officiel en 2002 et 2003, il découvre comme d’autres la supercherie : « On a vu que la question posée, c’était l’aéroport ou l’aéroport. Et qu’il fallait déposer nos points de vue lors de l’enquête publique. Et lors de cette enquête d’utilité publique, c’était trop tard... On nous a pris pour des cons. »

Marcel et Sylvie Thébault : « Fils d’ouvrier agricole, tout petit agriculteur, plutôt légaliste »



Avant de s’implanter à Notre Dame des Landes, ils étaient tous deux salariés agricoles en Ille-et-Vilaine et cherchaient depuis deux ans à s’installer. La ferme au Limimbout leur a tout de suite tapé dans l’œil, par son contexte bocager, ses terres très proches des bâtiments d’exploitation, l’accès direct pour les vaches à 30 hectares sans traverser une route. « Nous qui rêvions de produire du lait avec beaucoup de pâturage, c’était l’exploitation rêvée. » Sylvie s’est installée en production laitière en 1999, Marcel travaillant avec elle à mi temps. A partir de 2012, ils sont tous deux à temps complet sur la ferme. 35 vaches laitières, pour 300 000 litres de lait et 65 hectares.

La maison et la moitié de leurs terres sont dans le périmètre de la ZAD. En arrivant, ils avait eu vent, bien sûr, du projet d’aéroport qui sommeillait. « On a pris un risque calculé. 

Le projet s’est relancé l’année qui a suivi notre installation », dit Sylvie Thébault, propriétaire d’un seul hectare, Marcel étant propriétaire de la maison. L’expulsion leur ferait perdre tant l’ensemble de leur exploitation agricole que leur maison d’habitation. Les Thébault mènent leur troupeau depuis quinze ans : « C’est quelque chose, le lien qu’on a avec ». Impossible d’imaginer vendre les animaux à un marchand de bestiaux et de repartir, ailleurs. « Mais notre engagement va au delà de cette défense du pré carré. C’est un projet injustifié, qui n’a pas d’utilité publique, qui plus est néfaste au point de vue écologique. »
Marcel se situe au départ comme avec une « sensibilité de gauche très raisonnable », faisant confiance au PS. « Je n’aime pas trop l’agitation, j’aime bien les choses en ordre », dit-il. Sur une décennie, sa vision des politiques a cependant changé. Le débat public pipé, la position des élus socialistes porteurs mordicus du projet les a dégoûtés voire « secoués », eux qui s’en sentaient proches au début des années 2000. A l’inverse, la solidarité de terrain, la participation aux tracto-vélos de mobilisation itinérante de la lutte, jusqu’à Paris, leur a fait chaud au cœur ou ouverts à des rencontres et des amitiés indéfectibles.

Une des chances de cette lutte, c’est le temps de se côtoyer, dans la durée. Les Thébault reconnaissent qu’ils n’obtiendraient rien sans les autres composantes du mouvement, élus, citoyens, paysans, zadistes, naturalistes. En 2012, pendant la campagne des présidentielles, Marcel a mené la grève de la faim, obtenant après 28 jours de ne pas être expulsé tant que tous les recours contre l’aéroport n’auraient pas été purgés.

Au départ, une conscience écolo mêlée avec la bonne maîtrise d’une exploitation, plutôt dans la sobriété. Mais avec l’épée de Damoclès sur la tête, ils n’ont pas réinvesti dans leur bâtiments, pour avoir une exploitation 100 % herbagère, même s’ils pensent sérieusement à une conversion en bio, si jamais le projet d’aéroport était abandonné. Les alliances avec les zadistes leur ont ouvert des perspectives. Marcel est convaincu de la nécessité du partage des terres et des usages, en cas de victoire contre Vinci et l’Etat et donc d’abandon du projet. « Il faudrait du maraîchage pour l’autonomie, des vergers, du bio, de la traction attelée, des expérimentations et même des projets sans agriculture. Pas question d’écarter des gens qui se sont battus avec nous ».

    Alain Bretesché : « Les habitants qui résistent »



Il a commencé comme « travailleur précaire dans un logement précaire ». Intérimaire, chômeur, puis ouvrier électricien chez Cofely, filiale de GDF Suez devenue Engie, où il devient délégué syndical CGT. « Je suis né à Notre Dame des Landes, mes parents y habitaient, confie-t-il. Et cette maison, à la Rolandière [à 400m de La Vache-rit et de la ferme de Sylvain Fresneau], je l’ai louée il y a 25 ans, au conseil général qui en était propriétaire. En fait, je ne payais pas un loyer mais une "indemnité d’occupation", de quelque 300 euros. Avant ça, elle était habitée par un couple d’agriculteurs qui ont pris leur retraite et le département a préempté la maison, dans la perspective du projet d’aéroport. Mais à cette époque, on n’en parlait pas plus d’une fois l’an, ou pas du tout, dans le journal... » Depuis 2012, le département a rétrocédé la maison à Vinci. Mais aucun bail, même précaire ne lui a été proposé, et il ne paie plus de loyer depuis trois ans.

Pendant un quart de siècle, il a donc été locataire au rabais d’un logement, que le propriétaire a prévu, par contrat, de ne pas entretenir. Trois chambres, un salon, une cuisine, une salle de bains, et des dépendances, hérités de l’ancien usage agricole.

« On y a vécu en famille, et on ne l’a pas laissée se dégrader comme d’autres maisons du Conseil général. Plomberie, électricité, chauffage, on l’a entretenue comme si c’était notre maison ». Au départ la maison juste desservie par un puits pas très fiable, n’a même pas l’eau courante. Pas évident avec des enfants en bas âge. « Cà a été des années de bagarre pour 300 m de tuyau... Et j’ai du payer le compteur moi-même. Mais je me serais pas vu vivre ailleurs ».

En 2000, Quand Lionel Jospin, sollicité par Jean-Marc Ayrault relance le projet en sommeil, Alain Bretesché s’engage aussitôt dans l’opposition à cette éventualité d’un massacre du bocage. « S’il y avait eu le même projet aussi aberrant ailleurs, je m’y serais retrouvé aussi. Pour moi, ça n’avait rien d’une lutte de riverains dans laquelle les partisans du projet ont voulu nous enfermer au départ, tout en reprochant plus tard que le mouvement ait intégré des gens qui n’étaient pas résidents à la base... » Il rejoint l’association citoyenne Acipa et un collectif informel "Les Habitants qui résistent" qui sera à l’initiative de l’appel à rejoindre la zone pour l’occuper « sans savoir ce que ça allait donner ni qui viendrait », appel lancé lors du Camp climat en 2009 et qui a généré l’installation des zadistes. A l’automne 2012, lors de l’opération César engagée par l’État pour tenter, sans succès de vider la Zad de ces occupants, La Rolandière est au plus près des affrontements, des campements de fortune, des solidarités mais aussi de l’enfermement policier, avec tracasseries quotidiennes, contrôles d’identités permanents.

Parallèlement, il est militant CGT, mais sans contact régulier avec l’Union locale, qui mettra du temps à se déterminer contre le projet, malgré des positions productivistes de certains au sein du syndicat. « Quand on s’est retrouvé 40 000 pour la manif de réoccupation après l’opération César, je me suis dit que la CGT allait réagir. Qu’on ne pouvait pas pencher du côté de Vinci, du Medef, alors que d’autres syndicats, SUD, la CNT, ou le Parti de Gauche s’était positionnés contre. » Le débat interne a été vif, mais il s’est tenu, et la CGT départementale a fini par s’opposer au projet.

La procédure légale a eu beau prévoir des indemnités pour le déménagement et le dédommagement des travaux effectués, soit un chèque de 13.813 euros apporté par un huissier, Alain Bretesché a comme les autres refusé de l’empocher. L’huissier est reparti avec le chèque, désormais bloqué sur un compte de la Caisse des dépôts et consignations.Joël Bizeul : « Les seuls gagnants possibles, ce sont les générations qui vont suivre »

    Joël Bizeul : « Les seuls gagnants possibles, ce sont les générations qui vont suivre »



Agriculteur à L’Epine, un des hameaux de la commune de Notre-Dame-des-Landes, Joël Bizeul s’est installé en août 1992, prenant la suite de ses parents sur une ferme qu’ils ont rénovée en 1968, et qui soigne aujourd’hui une quarantaine de vaches pour douze hectares de maïs, douze hectares de céréales le reste en herbe. « Avec la menace de ce projet d’aéroport, mes parents se demandaient s’il finiraient leur carrière ici, s’ils en devraient pas partir. Finalement, ils ont pris leur retraite tout normalement, mais depuis, la menace est toujours présente ». Les services des administrations, les instances agricoles, bancaires, rappellent régulièrement la précarité de la situation. « Pour faire des investissements c’est pas évident. Par exemple le drainage, j’aurais pu en faire plus. On est en zone humide, drainer évite d’utiliser beaucoup d’engrais, et permet donc de laisser les animaux plus longtemps en extérieur. Mais tous les non-dits, les menaces, ça m’a bridé... »

Il a toujours trouvé aberrant ce projet, pas seulement d’un point de vue personnel, d’agriculteur. « Le grand débat public , je m’attendais à autre chose... Tout été dirigé, calculé à l’avance par les représentant de l’Etat chargé de faire passer la pilule à ceux qui n’étaient pas d’accord. On s’est foutu de nous. S’il y avait une vraie étude, indépendante, j’en sortirais apaisé. Il m’est arrivé de douter. Et si nous les opposants, on s’était trompé ? Est ce qu’il faudrait une étude indépendante qui reprenne tout de fond en comble, ou un référendum, je ne sais pas. Le plus simple, pour nous les opposants, c’est bien sûr l’abandon du projet, mais il ne devrait pas y avoir de gagnant et de perdant. Les seuls gagnants possibles, ce sont les générations qui vont suivre ». Il un fils de 19 ans qui se lance dans des études d’ingénieur, une fille de 17 ans qui veut devenir vétérinaire. Mais peut-être qu’un jour il et elle voudront reprendre la ferme, qui sait.

Avec les zadistes, tout n’est pas toujours facile. Il est en agriculture conventionnelle, pas en bio. On lui reproche. On lui demande de ne pas couper de bois. « J’ai essayé d’expliquer que le bois, ça repousse, que j’assure l’autonomie du chauffage de ma maison, celle de mes parents, mes deux sœurs... Je suis tombé sur des gens qui pensaient que les arbres, c’est sacré... Heureusement tous les zadistes ne sont pas comme ça... Il y a beaucoup de tolérance quand même. »

Quand certains zadistes lui parlent de refaire la révolution de 1789, il répond : « Comptez pas sur moi pour couper des têtes... » Les affrontements avec la police, c’est pas son truc non plus. Peur que ça tourne mal si le préfet maintient son intransigeance, sa violence. « On peut craindre un drame, un Sivens 2... »

Ca lui arrive d’enrager quand un maire d’une commune voisine, au nord de la ZAD, agriculteur qui plus est, mais proche du PS, défend le projet en prétendant que « c’est une pauvre terre avec de pauvre gens dessus ». Il se retient de pas aller alpaguer ce mépris venant de quelqu’un qui connaît parfaitement la situation. « C’est peut être une zone humide, on fait pas ce qu’on veut, mais c’est pas un désert. On vit de notre travail. »

Les grosses manifestations populaires et nombreuses ont le don de lui redonner de l’énergie.
« Comme samedi dernier en bloquant le périph nantais avec 15 à 20.000 personnes. En revenant en tracteur, on doublait des gens à vélo, avec des gamins, sous la pluie, sous la grêle. Les voir comme ça, ça met du cœur au ventre, surtout dans une société en général plutôt individualiste. »


10h30 : Devant le Palais de Justice un énorme déploiement policier, des dizaines de car, des canons à eau sont de sortie. heureusement nous sommes extrêmement nombreus.es à être sur place pour soutenir les copin.es en procès d’expropriation.


Les flics ont contrôlé étroitement les sorties de la zad, des policiers ont été signalés à l’entrée de la 4 voies à Vigneux, Héric, une voiture était postée à la Paquelais et plusieurs fourgons entre Curette et la Paquelais. Merci à toutes et tous pour rendre possible notre info traflic, continuez à appeler le téléphone d’urgence si nécessaire.


11h00 : Le juge annonce que la décision motivée sera rendue le 25 janvier à 14 h00.

13h00 : l’audience continue. plusieurs milliers de personnes sont toujours présentes devant le tribunal pour témoigner leur soutien. On n’en serait qu’à la moitié de la séance.
« Parmi les personnes menacées d’expulsion, il y a mon père, âgé de 88 ans. Il y a aussi des familles avec enfants. Si l’expulsion est prononcée immédiatement, ils pourraient avoir à quitter leurs maisons avant le week-end. On ne laissera pas faire. On dressera des barricades s’il le faut », raconte Dominique Fresneau, co-président de l’Acipa, principale association opposée au projet.


15h00 : l’audience est finie les opposant.es ont le regard tourné vers le 25 janvier. « D’ici là, nous allons maintenir la pression par des actions surprises. De nombreux tracteurs de Loire-Atlantique rejoindront la grande manifestation organisée ce week-end à Rennes », explique Bruno Gris, membre du collectif Copain 44.

L’AG extraordinaire du mouvement du mardi 12 janvier appelle également à rejoindre la manif de samedi prochain à Rennes


On relaiera aujourd’hui toutes les actions, nombreuses, qui ont été annoncées. Envoyez nous vos infos !

Après une action devant la préfecture à une soixantaine de personnes samedi dernier, le collectif de Nîmes appelle aujourd’hui à un rassemblement de protestation à 10h30 devant le Palais de Justice de Nîmes.

Apparemment les derniers mots de David Bowie étaient adressés à M. Valls et étaient pour exiger l’abandon du projet d’aéroport. Merci à lui.

L’amicale Dijon - Notre-Dame-des-Landes appelle à un rassemblement en soutien " aux habitants qui résistent au projet d’aéroport" ce mercredi à 10 h 30 devant la préfecture de Côte-d’Or à Dijon. L’amicale appelle également à une balade à vélo "pour exiger l’abandon des procédures d’expulsion et l’arrêt du projet d’aéroport" ce samedi 16 janvier à 13 h 30, place Darcy à Dijon.

Toute l’équipe de zad.nadir s’associe pour souhaiter une longue vie au comité de soutien de Marseille qui renaît de ses cendres !

Ce matin, une vingtaine de personnes des comités cornouaillais anti-aéroport de Notre Dame des Landes sont venues manifester, symboliquement, devant le palais de justice de Quimper. Des banderoles ont été attachées à la grille du palais et des manifestants ont distribué des tracts dans les rues avoisinantes, appelant à la mobilisation, occupations et blocages en cas de démarrage des travaux ou d’expulsion de la ZAD. "Nous venons de Concarneau, Quimper et du Pays Bigouden et nous protestons contre les expulsions. Nous attendons le résultat du procès de ce matin à Nantes. C’est pourquoi nous avons choisi de manifester notre soutien devant le palais, qui est symbolique. En fonction du jugement, d’autres actions sont envisagées", a expliqué Mireille, l’une des manifestantes. Et d’ajouter : " Nous défendons leur avenir et le nôtre également. Tout le pays est mobilisé".


Brest : Les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se sont réunis à 6 h 30, devant le tribunal de commerce de Brest. Une cinquantaine de manifestants ont ensuite pris le départ du rond-point de Herman-Merville. Ils ont mis en place un barrage filtrant sur le rond-point des Foulques, en direction de Brest, et ont distribué des tracts. La route obstruée par des pneus et des poubelles posés par des manifestants, a également été bloquée dans le sens Brest-Quimper.




Agen : Un rassemblement est organisé ce mercredi, à 18 heures, devant la préfecture, par les opposants au projet de Technopôle Agen Garonne (TAG) de Sainte-Colombe-en-Bruilhois, en soutien aux habitants historiques de Notre-Dame-des-Landes, menacés d’expulsion dans le cadre du projet d’aéroport.

Angers : le collectif appelle à aller sur Nantes, puis à se réunir dans la foulée mercredi soir : au Bar Le Challenge à partir de 19h30, Assemblée Générale à partir de 20h :
"Nous y ferons le point sur l’actualité du dossier et des actions menées depuis la grande mobilisation de samedi. Des actions ici seront proposées en fonction du résultat du jugement de la matinée et de l’urgence qui en résultera"


Notre-Dame-des-Landes : fin du procès, décision au 25 janvier


L’audience est levée. La décision sera rendue le 25 janvier à 14 h 30. Plus de mille personnes se sont rassemblées pour soutenir les paysans menacés.

 15 h 30 : Plusieurs prises de parole ont eu lieu à la sortie du tribunal. Les avocats Erwan Le Moigne et Étienne Boittin ont expliqué les arguments qu’ils ont invoqué pour recourir à une Question prioritaire de constitutionnalité : atteinte au droit au logement, au droit au travail, droit au procès équitable et égalité de traitement devant la justice.

Julien Durand a remercié la présence du public en particulier « tous ceux de la ZAD qui sont venus et nous ont aidé à trouver des solutions ».

La foule se dissout progressivement, dans le calme. Décision a été prise par l’Acipa de diffuser le manifeste Notre-Dame-des-Landes : nous accusons ! à 50.000 exemplaires dans les prochains jours. Il s’agit de contourner le silence sur ce texte important dans les médias, à l’exception de Reporterre, et de toucher un vaste public. « Un grand journal local nous a dit qu’il n’y avait aucune information nouvelle dans ce document et que c’est pour cela qu’ils ne le publieront pas, même en partie », nous dit Christian Grisollet, un des co-présidents de l’Acipa.


14 h 30 : Fin de l’audience, tout le monde sort, délibéré au 25 janvier.

 14 h 00 : L’attente est longue. Les paysans de Copain44 se sont réunis à part pour décider de quoi faire en réaction à la saisie lundi 11 janvier des trois tracteurs (dont les deux seuls tracteurs d’une ferme). Ces tracteurs ont été saisis au retour d’une action de blocage (lire ici). La solidarité s’organise, un paysan à la retraite a proposé son ancien véhicule. La décision à été prise de demander à inonder la préfecture et l’entreprise qui stocke les tracteurs de mels et d’appels téléphoniques. Depuis 1 heure, la cornemuse et des groupes de chanteurs tournent sur la plate-forme du camion de l’Acipa.

Un membre du mouvement d’occupation de la Zad : « Ici, c’est devenu un lieu de rendez-vous habituel mais aujourd’hui on est inhabituellement nombreux. »

 13 h 45 : Dominique Badier, ancien métallo des chantiers navals, vient de prendre la parole pour rappeler le sort des ouvriers de Goodyear : « On a condamné des gens à 9 mois de prison ferme parce qu’il ont osé se révolter. il faut se lever. »

 13 h 15 - A l’intérieur, le débat se poursuit. L’audience a d’abord commencé par une bataille de procédure : AGO, représentant de l’Etat, donc pas personne privée ? L’urgence a-t-elle été démontrée dans ce dossier ? Puis, à 12 h 30, l’avocat de Vinci, alias AGO, a commencé à plaider. Il invoque la notion juridique de « bien-être économique de la région et du pays » pour légitimer le projet d’aéroport.

A l’extérieur du tribunal, on attend...


Cécile, 57 ans, habite dans le Sud Loire : « Je trouve aberrant d’expulser des gens, des familles, des paysans qui travaillent. Quand on bitume des terres arables, des terres qui ont mis des millions d’années à se créer, c’est fini, on ne les récupère jamais. »

 12 h 10 - Nantes - Dans la salle d’audience, le juge annonce que la décision sera rendue le lundi 25 janvier à 14 h 30.

 11 h 30 - Rueil-Malmaison - Interrogé par Reporterre, Francis Lemasson, secrétaire du syndicat CGT au siège de Vinci, nous indique que lors d’un comité de groupe début décembre 2015, le PDG de la multinationale, Xavier Huillard, a dit qu’il n’était pas certain que l’aéroport de NDDL se fasse.



M. Lemasson s’est montré surpris qu’une manifestation ait lieu devant le siège de Vinci. Il soutient les opposants mais observe que NDDL est un sujet très peu évoqué au sein de l’entrprise parce que les salariés ne souhaitent pas tenir des propos qui remettent en cause le groupe. La CGT de Vinci n’a jamais pris officiellement position contre le projet d’aéroport.


Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV est attendue. On voit des drapeaux de NPA, d’Ensemble et de la Confédération paysanne. Le dispositif policier est léger devant le tribunal, mais des CRS lourdement équipés sont en ville, et un camion canon à eau est disposé dans une rue longeant le tribunal, avec des gardes mobiles. Des tracteurs paysans sont aussi là.



11 h 20 - Nantes - Me Thomas Dubreuil, avocat de l’Acipa, a rappelé, avant le début de l’audience, que « les travaux ne peuvent pas légalement commencer au jour d’aujourd’hui », notamment en raison des nouvelles espèces protégées découvertes sur le site par les Naturalistes en lutte. Il a également souligné « l’alternative modérée » proposée par l’Atelier citoyen pour l’optimisation de Nantes-Atlantique. Selon un autre intervenant, le préfet aurait invité cette association à venir lui présenter ses travaux.

Dominique Badier, ancien métallo, applaudit à l’arrivé des paysans menacés
11 h 00 - Nantes - Plus de mille personnes se trouvent devant le tribunal de grande instance. Divers élus s’y sont joints, comme Yannick Jadot (député européen EELV) ou Dominique Simonnet (conseillère Paris, PG). Dans le tribunal le procès a commencé. Dans la salle, le président du tribunal déclare : « Vous ne saurez pas en sortant de ce tribunal aujourd’hui quelle décision aura été prise »", rapporte Anne-Hélène Dorison, de Presse Océan.



 10 h 00 - Nantes - Près de trois cents personnes sont rassemblées devant le tribunal, et du monde continue à arriver à flot continu. Sylvain Fresneau est arrivé.



Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV est attendue. On voit des drapeaux de NPA, d’Ensemble et de la Confédération paysanne. Le dispositif policier est léger devant le tribunal, mais des CRS lourdement équipés sont en ville, et un camion canon à eau est disposé dans une rue longeant le tribunal, avec des gardes mobiles. Des tracteurs paysans sont aussi là.



 09 h 30 - A Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), une trentaine d’opposants au projet d’aéroport se sont retrouvés devant le siège de la multinationale Vinci vers 09 h 00, à l’appel du Collectif NDDL-Ile-de-France. Ils ont disposé trois banderoles sur le chemin des salariés qui viennent de la station de RER « Rueil-Malmaison ». Les banderoles indiquent : « Stop expulsions Notre Dame des Landes », et « Vinci ne vaincra pas ». Les opposants distribuent des tracts aux salariés. Une quinzaine de CRS sont disposés devant les deux entrées du bâtiment. Interrogés par notre reporter, la plupart des salariés ont refusé de s’exprimer, disant qu’ils étaient pressés d’aller au travail. Deux employés de prestataires ont bien voulu répondre et ont indiqué qu’ils étaient plutôt favorables à l’arrêt de ce projet.


Adèle, de Jedi for Climate, s’est jointe au collectif de soutien à NDDL : « On s’adresse aux dirigeants et décisionnaires de Vinci. On veut montrer notre soutien aux paysans et habitants qui risquent l’expulsion. » Elle a expliqué que les manifestants resteraient au moins jusqu’au début du procès à 10 h 30 - 11 h, puis se réuniront dans la journée pour réfléchir à de nouvelles actions, en fonction de la décision du tribunal.

 09 h 00 - Blocage ce matin au port de Brest.

Reporterre



Notre-Dame-des-Landes : le gouvernement ne sait toujours pas quoi décider


La justice renvoie au 25 janvier sa décision sur les procédures d’expulsion des habitants historiques de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. La mobilisation des « anti-aéroport » grossit. Le gouvernement semble tétanisé face à ce qui devient un boulet politique.

Les habitants historiques de la zone réservée pour y construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, devront attendre dix jours de plus avant de connaître le sort que leur réserve la justice. Mercredi 13 janvier, le tribunal de grande instance de Nantes a mis en délibéré sa décision concernant la procédure d’expulsion à l’encontre de onze familles et quatre agriculteurs vivant sur la zone d’aménagement différé (ZAD), dans la périphérie nantaise. Le jugement est attendu le 25 janvier. Le référé-expulsion a été déposé par la société Aéroport du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci, et concessionnaire de la construction du futur aéroport, qui réclame leur expulsion immédiate, une astreinte journalière de 200 euros par dossier et la mise sous séquestre de leurs biens. Erwan Lemoigne, l’un des avocats des habitants, a déposé une question prioritaire de constitutionnalité pour atteinte au droit au logement et au droit au travail, au nom du droit à un procès équitable et de l’égalité de traitement devant la justice.

Quelques jours après une manifestation très suivie contre le projet d’aérogare (voir notre reportage), de très nombreuses personnes se sont rassemblées devant le tribunal, en soutien aux expulsés : 3 000 en fin de matinée selon les organisateurs – moitié moins, selon la police.



Au fil des heures, les prises de parole s’y sont succédé devant un grand nombre de gendarmes mobiles et de CRS équipés de lanceurs d’eau, selon des personnes présentes sur place. Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, et le sénateur EELV Ronan Dantec y ont pris part, ainsi que des militants de la confédération paysanne, du NPA, du parti de gauche. De son côté, Cécile Duflot, ex-ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, fervent partisan de l’aéroport, a publié une lettre ouverte à François Hollande sur le site Reporterre :


Plusieurs collectifs (COPAIN, ADEC, ACIPA, naturalistes en lutte…) appellent les opposants à se retrouver sur la ZAD, les 30 et 31 janvier, pour y conduire les travaux nécessaires aux occupants : débroussaillage, réfection de douches, installation de clôtures, montage d’une serre, signalisation des entrées… La vague de mobilisation pour la ZAD et contre l’aéroport qui s’était manifestée après la tentative avortée d’évacuation de force de la zone en novembre 2012 semble se reformer.
Face à cette mobilisation croissante, l’exécutif reste silencieux sur ses intentions. Interpellé directement par les manifestants qui lui reprochent d’avoir brisé son engagement à ne pas laisser procéder à des expulsions tant que tous les recours juridiques des opposants n’auraient pas été jugés, François Hollande n’a toujours pas réagi. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a concédé quelques mots de réaction lors de ses vœux à la presse mercredi matin : « Ce n’est pas par la force que l’on réglera ce dossier. Il faut que les nouveaux élus reprennent le dialogue. Que les élus locaux prennent leurs responsabilités. Je suis prête à aider à renouer ce dialogue mais je ne peux pas en être à l’initiative. » En 2007, lors de sa campagne présidentielle, Ségolène Royal s’était dite opposée au projet d’aéroport. Interrogée à ce sujet, elle répond : « Vous connaissez ma position, elle n’a pas changé. » Mais refuse de clarifier les intentions du gouvernement sur cet épineux dossier. Manuel Valls a plusieurs fois déclaré qu’il voulait évacuer la ZAD et lancer les travaux de construction. C’est lui qui a la main sur le dossier, selon le ministère de l’écologie.

Tout nouveau président de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau (Les Républicains) se moque de l’invitation à la discussion de Ségolène Royal : « C’est n’importe quoi, comme d’habitude. » Pour lui, « il y a eu une commission de dialogue et ça n’a rien donné ». À ses yeux, « si demain François Hollande renonçait à l’évacuation, la ZAD s’implanterait définitivement. C’est devenu un symbole. Je demande son évacuation ». Même au prix de blessés ou de morts, comme à Sivens en 2015, où un jeune manifestant, Rémi Fraisse, a été tué par les gendarmes ? « Mais si le chantage à la violence gagne, on risque d’entrer dans un cycle d’ultraviolence », répond le dirigeant de l’exécutif régional.

À dix-huit mois de la fin du mandat de François Hollande, le dossier de Notre-Dame-des-Landes devient un boulet politique pour les socialistes. Incapables de se décider sur le devenir de la ZAD ni sur l’utilité d’un projet d’aéroport vieux de quarante ans, ils nourrissent, du côté des opposants et des partisans du nouvel aérogare, une exaspération croissante et une tension réelle.

Jade Lindgaard - Médiapart


Duflot à Hollande : « Monsieur le président, évitez l’irréparable à Notre-Dame-des-Landes »



Alors que le tribunal administratif de Nantes doit se prononcer ce mercredi sur la demande d’expulsion des habitants et opposants historiques au projet d’aéroport du Grand-Ouest, Cécile Duflot écrit au président de la République.

Cécile Duflot est députée Europe Écologie – Les Verts et ancienne ministre.

Paris, le 11 janvier 2016,

Monsieur le Président de la République,

Je vous écris pour que vous évitiez que l’irréparable ne soit commis à Notre-Dame-des-Landes. Quelques semaines après la COP 21 c’est une ardente obligation que d’ouvrir un chemin nouveau pour notre pays.
Depuis maintenant plusieurs années, les Françaises et les Français ont appris à entendre régulièrement le nom de cette localité de l’Ouest de la France. Notre-Dame-des-Landes incarne désormais pour beaucoup de nos compatriotes l’entêtement aveugle et vain à promouvoir des grands projets inutiles.
Après le retrait par Vinci du rôle au tribunal de Nantes, en décembre 2015, qui suspendait la démarche pour obtenir l’expulsion des habitantes et des habitants, l’espoir d’une gestion apaisée et respectueuse de toutes et tous dans ce dossier nous était apparu.
Hélas, le Groupe Vinci a décidé de réinscrire sa procédure qui sera examinée le 13 janvier à Nantes.
Monsieur le Président de la République, nous devons prendre conscience que ce projet de nouvel aéroport représente désormais beaucoup plus que l’artificialisation de quelques hectares pour faire atterrir et décoller des avions.
Cet aéroport est désormais le funeste symbole du retard démocratique français, de l’arbitraire, et de la négation de l’écologie.
Vous le savez pourtant, nous entrons dans un temps où l’humanité n’a plus les moyens de sacrifier aux lubies obsolètes d’un productivisme dépassé. Aujourd’hui la multiplication des aéroports n’est pas porteuse du progrès dont notre société a besoin.
Il faut se détourner de l’impasse de cette fausse modernité qui consiste à considérer que notre capacité à brûler des litres de kérosène apporte prospérité et bonheur. C’est par la sobriété de l’investissement public et l’inscription dans une trajectoire de baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre que notre pays doit entrer pleinement dans la modernité écologique.
Vous avez présidé les travaux de la Cop 21 il y quelques semaines. Vous avez reçu tous les chefs d’État de la planète à Paris. Plus que tout autre, vous avez pu toucher du doigt, comprendre, ressentir peut être, à quel point le cycle historique de la profusion des énergies fossiles touchait à sa fin.
Notre-Dame-des-Landes est le symbole puissant et palpable de la croisée des chemins entre ces deux mondes : celui d’hier, déjà dépassé en vérité mais dont nous peinons tant à nous séparer ; et celui de demain où nous aurons enfin fait le choix de la préservation de la nature, des ressources et des humains. 


Eva Joly, François Hollande et Cécile Duflot pendant la campagne présidentielle, le 27 avril 2012, à Limoges.

Monsieur le Président de la République, faites un geste pour Notre-Dame-des-Landes : il est temps de renoncer à l’obstination dans ce projet.
La première décision que je vous pouvez prendre est en conformité avec les arbitrages que vous avez toujours rendu sur ce dossier :
« Pas de travaux avant l’extinction des recours », disiez-vous.
Que votre parole et vos actes soient en cohérence sur ce sujet comme sur d’autres est le souhait le plus vif des écologistes. Les citoyennes et citoyens mobilisés de Notre-Dame-des-Landes, et au-delà toutes celles et tous ceux qui comprennent ces enjeux et les soutiennent, ne sont pas des ennemis de l’intérêt général. Ils en sont les meilleurs garants. Ils sont même les alliés du changement dont l’humanité a besoin pour satisfaire les objectifs unanimement admis lors de la Cop 21.
En espérant que la décision que vous prendrez en sera une première traduction, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président de la République, l’assurance de tout mon respect et de mon attachement à ce que la France « mette tout en œuvre non seulement pour appliquer l’accord mais pour accélérer le mouvement », comme vous l’avez si justement dit au Bourget le 12 décembre.
Avec mes salutations les plus respectueusement écologistes,  

Cécile Duflot, députée, ancienne ministre 

Jeudi 14 janvier

Notre-Dame-des-Landes : voici la relation précise du procès des paysans 

L’expulsion des paysans et des familles installés sur la Zad aura-t-elle lieu ? C’est ce que demande Vinci, agissant pour le compte de




l’Etat. Le tribunal de grande instance de Nantes en a discuté mercredi 13 janvier. Dans ce procès animé, la dimension humaine des familles, des générations, des enfants né sur place ont fait face à la raison de la multinationale. La décision sera rendue le 25 janvier.

Nantes, correspondance

Il est rare qu’un juge se laisse aller, en pleine audience, à des confidences personnelles. C’est pourtant ce qui s’est passé mercredi 13 janvier, dans la salle du tribunal de grande instance de Nantes. Interrogeant les familles expulsables sur la présence d’enfants et de mineurs dans les maisons de Notre-Dame des Landes frappées de procédure d’expropriation, le président de la cour a ainsi confié : « Je suis originaire d’un petit village en Ardèche, où il n’y avait que deux noms de familles. On était tous un peu cousins... Vous aussi, vous vous mariez entre vous ? ». Quasiment traité de consanguin, Sylvain Fresneau s’agite sur le banc de la salle du tribunal et lâche à mi voix : « Euh ça, on laisse ça à l’Ardèche... ». Il vient d’expliquer que son fils Justin, qui travaille avec lui au Gaec (Groupement agricole d’exploitation en commun) des Pommiers, habite en face de la ferme, à côté de la maison de son oncle Alphonse Fresneau. Celui-ci, 83 ans, a posé son blouson sur son déambulateur ; cet artisan des débuts de la lutte des paysans contre l’aéroport, en 1974, est né sur place, comme tous les autres Fresneau.

Le tribunal de grande instance de Nantes examine la demande en référé de la société Aéroports du Grand Ouest (AGO). Cette filiale du groupe Vinci et concessionnaire du site, demande l’expulsion des onze familles et des quatre agriculteurs installés sur la zone où doit être construit l’aéroport. AGO demande une astreinte journalière de 200 à 1 000 euros et d’une mise sous séquestre de leurs biens et cheptels s’ils n’obtempèrent pas.

Devant le tribunal, une foule nombreuse s’est rassemblée pour soutenir les paysans et leurs familles
 
Débutée sur de longs exposés et échanges techniques et juridiques, truffée d’assauts de jurisprudences et des textes Dominique Fresneau, président de l’Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre- Dame-des-Landes), a pu s’exprimer, en tant que membre d’une indivision concernée par les expropriations : « Je ne vous parlerai pas de Notre Dame des Landes qui n’a pas connu de château et est devenu le berceau de la coopération, ni de la famille Fresneau qui est ici depuis cinq générations... Je vous dirai juste le sentiment de l’âme de paysan, de ruraux qui font confiance à la parole donnée. Pour nous, la parole donnée par le président Hollande [en 2012, de ne pas lancer d’expulsion tant que tous les recours juridiques en seraient pas purgés] elle tient. Cette promesse qui a permis un moratoire pendant trois ans court toujours. Vous avez des gens ici qui sont prêts à rester dans la légalité ». Il ajoute à l’adresse du juge : « Vous avez le pouvoir d’accorder des délais, d’entendre qu’il n’y a aucune urgence, et éviter peut-être que ça tourne, comme à Sivens à un drame humain et à un drame contre la nature. »

L’audience aura duré quatre heures, amorcée par un citation de Victor Hugo - « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent » - avant d’autres de Roland Barthes et même de Nietzsche... Les trois avocats des expulsables ont fait valoir une série d’arguments juridiques, en cascade ; un seul pourrait suffire pour sauver leur clients, mais au cas où il serait écarté par le juge, un autre moyen de droit pourrait lui suppléer.

La première salve est tirée à propos de la QPC, Question prioritaire de constitutionnalité. Il s’agit de savoir si le pouvoir d’expulser que le juge a entre les mains, est en contradiction avec des éléments de la Constitution.

« Lorsque, à l’occasion d’une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu’une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut être saisi de cette question sur renvoi du Conseil d’État ou




de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé », dit le texte.
S’il est admis par le juge des expropriation, la QPC suivra un long chemin de recours passant par la Cour de cassation, dont le feu vert

permettrait un examen par le Conseil constitutionnel, dans un délai de quatre mois, si le questionnement est jugé « sérieux »
Le droit au logement est-il au dessus de tout ?


Puis une autre question surgit. Concernant ce procès, l’application du Code des expropriations ne serait-elle pas contradictoire avec des droits prééminents, droit au logement, droit au travail, principe d’égalité de traitement, droit à un procès équitable ?, plaident les avocats des habitants et paysans.

Les débat s’attardent autour du droit au logement. « Si le 25 janvier, vous ordonnez les expulsions, les familles seraient sans solutions de relogement, ce qui porterait atteinte à leur droit au logement garanti par la Constitution et en corollaire à leurs droit à la dignité humaine », souligne Me Erwan Lemoigne. Même raisonnement pour l’atteinte au droit au travail, si on prive des paysans de leur exploitation agricole, leur retirant leur terre et donc leur moyen de subsistance. D’autant qu’il est impossible de trouver une exploitation dans un délai d’un mois.


Urgence, quelle urgence ?


« Et depuis 2012, Vinci conclut des conventions de mise à disposition de terres agricoles pour les laisser dans la continuité de leur activité agricole ». Il est incompréhensible qu’il y ait urgence à faire vider les lieux alors que d’autres paysans reçoivent l’autorisation de suivre un nouveau cycle de saison, certes « dans des conditions précaires et révocables », mais en leur permettant de se projeter dans des perspectives de travail pour plusieurs mois, voire un an.

« Les dernières ne sont que des autorisations de pâturage, pas de mise en culture », répond Me Rajess Ramdenie, avocat de Vinci. Il tente de justifier le caractère d’urgence à obtenir l’évacuation des paysans historiques et des familles ayant refusé le chèque d’indemnité : « Le préfet a délivré un arrêté de prise d’autorisation de travaux en 2013, qui a été contesté devant le tribunal administratif. Le 17 juillet 2015, le juge administratif a tranché : l’autorisation de travaux devient effective, l’appel n’étant pas suspensif. Il n’y a plus aucune autorisation à solliciter pour démarrer le chantier ».

En juriste défendant Vinci, Me Ramdenie ne tient évidemment aucun compte de l’accord politique - la promesse de M. Hollande - d’attendre que tous les recours soient purgés. Cette promesse n’est pas opposable devant une juridiction. Mais l’avocat dévoile au détour d’une phrase une menace qui pèse sur l’amorce d’avancement du projet : « Les ordonnances d’expropriation datent de janvier 2012. Ce qui nous impose de faire les travaux dans un délai de cinq ans » note Me Ramdenie. Début janvier 2017, ces ordonnances ne seraient plus valides et il faudrait faire une « rétrocession » des terrains et habitants aux actuels occupants qui résistent à leur éviction... Gênant. de droit commentés, interprétés, l’audience a soudain pris un tournant, centré sur des êtres humains, attentif à des vies d’héritages et d’ancrages, imprégnés de cet attachement ancestral à la terre.


Le paysan et la parole donnée 



Et si l’on invoque autant l’urgence, « pourquoi avoir attendu entre juillet et novembre pour lancer la procédure ? », note Me Etienne Bouttin, un des trois avocats des expulsables. Le seul calendrier des travaux connu est celui mentionné par le site internet du projet. On y lit que le chantier aurait dû commencer depuis un an et demi et que l’équipement serait en exploitation en 2018. « On ne nous montre aucun élément de chronologie des travaux, ni par quel endroit commencerait le chantier, ni à quelle date, encore moins de la nature des travaux », reprend Me Boutin qui sollicite un délai de 24 mois, compte tenu du cycle des cultures, de la possibilité de déménager, retrouver une exploitation, reconstruire, obtenir les autorisations d’exploitation... « L’État qui fixe les règles entretient le climat d’incertitude depuis trois ans. La menace d’astreinte reporterait injustement cette incertitude sur les expropriés. »


Petit retard entraîne gros retard


« L’urgence n’est ni invoquée, encore moins démontrée », renchérit Me Rémi Bascoulergue, pour les expulsables. La procédure, reconnaît en réponse l’avocat de Vinci, ne relève en effet « ni de l’urgence ni de l’extrême urgence » au sens des catégoriques juridiques. Ce n’est qu’une procédure de droit commun. Mais il défend un principe d’urgence lié aux contraintes environnementales retenues par le tribunal administratif du 17 juillet dernier : interdiction d’abattre des arbres entre mars et juillet pour préserver la faune, interdiction de travaux sur les ruisseaux d’août à octobre, interdiction de combler des mares entre février et juin. L’expulsion permettrait à Vinci ce que les textes appellent une « prise de possession » du terrain. « Tout retard de la prise de possession entraînerait au moins un an de retard pour le calendrier des travaux », soupire Me Remdenie

Le débat insiste sur le statut des parties en présence : « Ce n’est pas un litige entre deux privés, mais entre l’État et des personnes privées, avance Me Ramdenie. AGO-Vinci n’est que le représentant temporaire de l’Etat pour construire et exploiter l’aéroport. Les biens appartiennent à l’État. »

Le juge met la décision en délibéré : la décision sera rendue lundi 25 janvier à 14 h 30.

Nicolas de La Casinière - Reporterre  

Ségolène Royal n’ose toujours pas donner son avis sur Notre-Dame-des-Landes 


La ministre de l’Écologie présentait mercredi 13 janvier ses vœux à la presse. Attendue sur la question de l’aéroport du Grand-Ouest, elle a refusé de prendre position, sinon pour appeler au « dialogue ».
Les voeux à la presse de Ségolène Royal, mercredi 13 janvier, se sont réduits à une brève allocution de moins de 10 minutes, au cours de laquelle elle a rappelé ses deux satisfactions de l’année 2015 : « l’issue formidable » de la COP 21 ainsi que la promulgation de la loi de transition énergétique et son « appropriation par la profondeur du pays » (sic). Pour 2016, l’objectif est l’adoption définitive de la loi sur la biodiversité, assortie de la mise en place de l’Agence nationale de la biodiversité.
Rappelant le lien entre climat et biodiversité, la ministre de l’Écologie n’a pas eu un seul mot pour Notre-Dame-des-Landes dans son allocution. C’était pourtant bien le sujet qui taraudait plusieurs des journalistes présents. La ministre ne s’est pas livré au jeu normal des questions et réponses, et est descendu de l’estrade. On l’a quand même interrogée à ce moment. Embarrassée, elle a d’abord refusé de

s’exprimer, répétant à l’envi qu’il ne s’agissait pas d’une conférence de presse officielle mais d’une « rencontre informelle et chaleureuse » : « Vous n’aurez pas de déclaration de ma part , je ne vais pas improviser, je n’alimente pas la machine à polémiques, ce n’est pas comme cela que je gère les affaires de l’État. »
« Je n’ai pas changé d’avis, je ne peux pas vous dire mieux »
Devant l’insistance des journalistes, elle s’est bornée au « dialogue » : « J’appelle à une reprise du dialogue, qui ne doit jamais cesser. » Avant d’insister sur la responsabilité des élus locaux : « Il y a eu des élections régionales, il y a donc des nouveaux élus. Je veux qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils disent comment ils voient les choses. On ne peut pas se substituer aux élus, ceux-ci doivent reprendre le dialogue, ce n’est pas par la force que l’on règlera les choses. »
La force ? Ne pas y voir pour autant un désaveu de Manuel Valls : Ségolène Royal refuse de se montrer en opposition avec la politique gouvernementale, renvoyant la question aux journalistes : « Pourquoi toujours caricaturer et mettre en scène des oppositions à l’intérieur du gouvernement ? »
Pourtant, la ministre finit par lâcher : « Vous connaissez ma position sur le sujet, cela fait trois ans que je dis la même chose. Je n’ai pas changé d’avis, je ne peux pas vous dire mieux. »
En 2011, lors des primaires du PS pour la présidentielle, la candidate avait marqué un pas de côté dans ce dossier, demandant notamment une nouvelle enquête publique. Mais la solidarité gouvernementale l’a hier emporté chez Ségolène Royal : « Vous n’aurez pas le sujet-verbe-complément de façon à pouvoir exploiter la polémique et sortir une alerte ! »
Barnabé Binctin - Reporterre
La mobilisation continue pour maintenir la pression et faire abandonner les procédures d’expulsion et le projet d’aéroport ! plein de rendez-vous dans les jours qui viennent, les manifs pour samedi se préparent,
tout l’ouest est largement invité à rejoindre la tracto-vélo prévue à Rennes.
rdv covoiturage samedi à 9h depuis la Vache Rit
des rdv covoiturages pour le 44
un car partira d’Angers pour Rennes le 16/01 à 8 heures du matin place de la Rochefoucauld ( avec arrêt à Segré )

Informations et inscriptions sur : https://lecercle49.wordpress.com/2016/01/13/montee-en-car-pour-la-manif-anti-aeroport-a- rennes-inscrivez-vous/
une AG est prévue demain soir à 20h30 à la Vache Rit pour faire le point et préparer la suite.
A Angers, le CCACPACollectif citoyen angevin contre le projet d’aéroport, fait une AG (mouvement COP21) JEUDI 14 à 20h00 au bar Le Challenge, Bd Foch à Angers (accueil à partir de 19h30).
elle remplace celle prévue hier :
Devant le tribunal avec des copains/copines nous avons appris que
S. Le Foll venait à Angers le soir même dans le cadre du SIVAL (forum agricole). Nous avons donc décidé d’annuler l’AG prévu le soir même, et d’aller l’embêter pour lui causer de NDDL. 60 personnes se sont regroupées devant le Grenier Saint Jean, là où Le Foll dînait, pour faire du bruit. 4 personnes ont été reçues par le conseiller de le Foll et le conseiller de la préfecture. on lâche rien ! un article dans la presse

►Hier, il y a eu un appel à appeler et écrire à la Préfecture pour demander que les tracteurs des 3 paysan.ne.s interpellé.e.s lundi soient rendus :
voilà des contacts utiles de la Préfecture de Loire-Atlantique :
Service Régional de la Communication Interministérielle : 02 40 41 20 91 ou 20 92 pref-communication@loire-atlantique.gouv.fr ou le formulaire :
http://www.loire-atlantique.gouv.fr/Contactez-nous

►D’autres proposent d’écrire à Vinci : communication@vinci-airports.com
un exemple d’envoi :
« Bonjour,J’observe la situation actuelle. Je ne suis encore qu’observateur.Veuillez rester sérieux et abandonner le projet d’aéroport dans les plus brefs délais. Si vous insistez plus longuement, je passerais du côté des acteurs fermement opposés au projet. Je rassemblerai mes amis, famille et connaissances. L’aéroport ne verra jamais le jour. Merci. »

►Vue sur la route vers Libourne :
►Dans la presse :
la
révélation du préfet : la réponse de Hollande viendra "le moment venu"..c’est ce qu'on appelle une prophétie autoréalisatrice ? pendant ce temps, Valls est plus déterminé que jamais, d’après Retailleau, .. mais la décision se prendra vraisemblablement à l’Elysée... et le Conseil économique, social et environnemental (Ceser) des Pays de la Loire persiste.

►Retours sur le procès d’hier :
un reportage sur le procés ; dehors et à l’intérieur du tribunal une émission de radio à écouter : sur là-bas si j’y suis,
des récits d’actions d’hier :

►A Nantes : un commissariat repeint en soutien à la Zad


►Bayonne :

A l’appel du comité Pays basque de soutien aux opposant-e-s à l’aéroport de Notre Dame des Landes, 80 personnes se sont réunies ce mercredi 13 janvier 2016. Ce rassemblement a eu lieu en soutien aux 11 familles et 4 fermes « historiques » de Notre Dame des landes qui passaient ce jour en procès d’expulsion à Nantes. Des prises de parole successives ont été assurées par le comité Pays basque, mais surtout par les paysan-ne-s syndiqué-e-s à ELB-Confédération paysanne du Pays Basque pour apporter leur soutien et dénoncer cette procédure outrancière. (1) Ce procès et ceux à venir nous conforte dans notre logique de soutien aux paysan-ne-s et de dénonciation des expulsions demandées par AGO-Vinci agissant pour le compte de l’État français. Une collecte de soutien a réuni 200 euros qui seront envoyés aux interpellé-e-s des opérations escargots.

D ’autre part, un covoiturage à partir de Bayonne est organisé pour se rendre sur la ZAD pour le we du 30-31 janvier : inscription en écrivant à pb.nddl@gmail.com


►Tarbes
rassemblement à Tarbes avec une quinzaine de personnes, avec distribution de tracts. On remet ça samedi matin sur le marché

A Québec ! devant le consulat français, et le château Frontenac 
 A Rouen : 3ème opération Parking Vinci gratuit !


A Foix : Nous avons été entre 50 et 100 au total à nous retrouver devant le Palais de Justice de Foix (Ariège). Avec le soleil notre rassemblement "Soupe chaude et Vin-cuit contre Vin-ci" a donc été un succès compte tenu de peu de délai que nous avions. Tout le monde se met donc en alerte pour le verdict rendu le 25, soit pour aller à NDDL soit pour des actions sur l’Ariège. Car, au delà du point d’achoppement qu’est ce projet d’aéroport, il s’agit surtout de lutter contre la disparition des terres agricoles, pour une agriculture paysanne, pour un autre mode de vie.


►A Saint Gaudens (31) : campagne d’affichage massive 

Vendredi 15 janvier

Les rdv pour ce we se multiplient : la colonne de l’agenda d’ailleurs n’arrive plus à tous les contenir : cliquez sur le titre " Agenda d’ailleurs" pour avoir tous les rdv
On lâche rien, nulle part !

Des photos de la manif du 9 janvier ici 
 Samedi 16 janvier 


Salut, pour info,
une sélection de liens de presse à propos de la manif le 16 janvier à Rennes.


Je vous transmets un résumé de la journée, par des militant-e-s présent-e-s:
"Les militant-e-s y ont prouvé leur détermination, leur capacité à rassembler et à manifester de manière offensive et sans débordement. Le dispositif policier étant très important (3 camions à eau donc peut-être 3 compagnies de CRS, avec des GM en plus...) et les flics semblant très nerveux (provocations, matraques qui tournoient dans les mains, lance-grenades chargés de manière ostentatoire, etc), l'action symbolique de l'après-midi a été annulée.

Cependant, une partie de la manif a décidé de se rendre en centre-ville, malgré l'opposition des flics qui voulaient laisser l'expression libre aux quartiers périphériques (sûrement pour ne pas perturber la consommation en période de soldes). Le dispositif policier n'a pas suffit à arrêter les manifestant-e-s qui ont réussi à atteindre la place Sainte-Anne (en plein vieux centre), qui se sont ensuite dispersé-e-s. Les flics de la BAC n'ont pas arrêté de tenter de provoquer des débordements : insultes sexistes, invectives du genre "allez, venez nous frapper, on n'est que trois là" envers des militant-e-s qui se dispersaient, ...
On lâche rien !" P.P.

Liens :

- Article plutôt complet d'Europe 1 : "Notre-Dame-des-Landes : des milliers d'opposants manifestent à Rennes" :
http://www.europe1.fr/societe/

- "OUest-torchon" :
http://www.ouest-france.fr/bre
-Vidéo d'amateur : https://www.youtube.com/watch?


Et une petite chanson d'Angers :

Paroles : Marc André (d’après un texte du Collectif anti-aéroport de La Roche-sur-Yon)

Interprétation : Marc, Claudine et le Cercle 49. (Sur l'air du "Gorille" de Brassens) :
https://www.youtube.com/watch?v=-5bBxe9KinY

16h00 : Déploiement de flics à la sortie de Rennes pont de l’alma entre rocade et N137 vers Nantes..

►Appel à une assemblée de lutte à
Caen en solidarité avec la ZAD - La lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

s’intensifie
►On ne lâche toujours rien en Cornouaille : la manif du jour, avec construction de cabane à Quimper. Voir sur notre site : http://www.bigouden-nddl.org/actualites/item/379-comite-bigouden-nddl

►Suivi de la journée de mobilisation à Lyon : http://rebellyon.info/Suivi-de-la-journee-de-mobilisation Communiqué du Comité Notre Dame Des Landes Rhône suite à la manifestation de soutien à Lyon : http://rebellyon.info/Communique-de-presse-ZAD-Lyon
* À Lyon avait aussi lieu une manifestation contre la chasse !
Paris - [NDDL] Retour en images de la journée de mobilisation du 9 janvier https://paris-luttes.info/nddl-retour-en-images-de-la-

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►Action péage gratuit ce matin pas loin de Rouen.
Une trentaine de personnes ont réussi à déjouer le dispositif policière mise en place ce matin sur le point de rendez-vous pour mener une action du péage gratuit sur une autoroute pas loin de Rouen.
Il y a eu les banderoles "ni aéroport, ni expulsions", "la commune de la zad" et "soutien à notre dame des landes". l’action a duré une heure un peu près, sans arrestation. L’argent récolté sera envoyé à la ZAD pour soutenir les inculpés suite aux opérations escargots. ZAD Partout !

►Petite action sur Blois
Voici deux photos de notre petite installation sur le marché, au pied du château. Nous étions une dizaine. L’accueil fut bon, à 2 ou 3 exceptions histoire de confirmer la règle.
Les personnes qui ont pris la peine de discuter sont très intéressées par ce qui se déroule sur la Zad et l’aberration de l’aéroport et se solidarise par le ’et son monde’.


La première demie-heure de notre distribution fut sans musique, mais lorsque le premier morceau (’Nique la France’ de ZEP) est parti cela à amené le sourire et la discutions, nous n’étions plus des étrangers parlant du lointain Nantes.

Ce pourquoi vous vous battez là-bas, prenait sens ici aussi.
De nouveaux contact sont pris.


Merde pour le 25 ! Et bon feu de joie pour vous tenir chaud ! Le comité NDDL41


ZAD NDDL : Solidarité avec les paysans et occupants

Intervention de J.P Chauffier pour le bureau National des Amis de la Conf' à l’occasion d’un procès de Nantes où la cause paysanne a été largement entendue.*Expulsons les accapareurs des terres agricoles !* Mobilisation partout en France avec les comités de soutien de la lutte NDDL contre les projets inutiles et imposés (GPII)

Les « Ami.e.s de la Confédération Paysanne » tiennent à assurer de leur entier et indéfectible soutien à tous les paysans, à tous les occupants et à tous les habitants du bocage de Notre-Dame-des-Landes. Quoi qu’il arrive nous serons à leurs côtés, avec eux, auprès d’eux pour s’opposer à la prédation des terres nourricières, pour promouvoir le développement et l’émancipation de l’agriculture familiale, de proximité, à visage humain. Et ceci, afin de nourrir sainement, mais aussi éthiquement, dans le respect et la santé des « consom’acteurs » comme dans ceux des producteurs.

L’agriculture, comme l’élevage industriels ne parviendront pas à alimenter correctement la population mondiale ; bien au contraire car ils sont responsables d’un véritable « *biocide* » qui anéantit l’équilibre et la biodiversité environnementale ! Est-il besoin de rappeler que 75% de l’alimentation mondiale est produite par de petites fermes de moins d’ 1ha 1⁄2 ?

-N’assassinons pas ceux qui nous nourrissent !
-N’assassinons pas leurs familles !
-N’anéantissons pas leurs savoirs, leurs connaissances, leur patrimoine !


Nous garderons les terres de Notre-Dame-des-Landes ! Honte à tous ceux qui ont trahi leur parole !

Michel Tarin, ses compagnons, ses camarades avaient courageusement choisi la voie de la sagesse et de la dignité. D’autres n’ont que celle du mépris et de la désespérance !


*« Expulsons tous ces prédateurs...............VINCI dégage ! »*

Au cœur de la ZAD, «nouvelle Commune»
http://www.lesamisdelaconf.or

Alors que plusieurs responsables politiques appellent à évacuer de force la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, des occupants publient un livre pour expliquer leur mouvement et inciter à le poursuivre. L’ouvrage s’intitule Défendre la ZAD. Mediapart en publie des extraits.

Depuis 2009, la zone d’aménagement différé (ZAD) de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, est occupée par des opposants au projet. Elle est devenue une autre « ZAD » : la « zone à défendre ». Sur près de 2 000 hectares de champs, d’étangs, de forêt et de boue, quelques centaines de personnes y vivent, plus ou moins nombreuses, plus ou moins soudées, malgré l’humidité, la fragilité de leurs habitats (cabanes, yourtes, caravanes, tipis, granges réaménagées) et les tentatives d’expulsion par les gendarmes.

En novembre 2012, le gouvernement tente d’évacuer ce qui est devenu le plus grand squat à ciel ouvert de France — et vraisemblablement d’Europe. Un millier de policiers et militaires, d’innombrables bombes de gaz lacrymogène, les hélicoptères et les pelleteuses n’ont pas suffi pour déloger les habitants. Le terrain de combat se couvre de barricades, construites en pneus, troncs d’arbres, cagettes et vestiges de mobilier urbain.

Les occupants apparaissent souvent masqués, se cachent derrière le pseudonyme collectif et « dégenré » de « Camille », entretiennent des relations hostiles avec la plupart des journalistes. Un mythe naît : la zone serait peuplée de « zadistes », spécimens jugés à part dans la « mouvance » de la gauche radicale, selon la terminologie policière.

Pour de nombreux responsables politiques, qui n’ont jamais mis les pieds sur la ZAD, ils se confondent avec les « black blocks », forment des groupuscules portés sur la violence, voire « l’ultra-violence » selon Bruno Retailleau, le président (Les Républicains) du conseil régional des Pays de la Loire, qui a fustigé les habitants de la zone pendant toute sa campagne électorale. Cette caricature, utilisée à des fins sécuritaires et répressives, prospère à droite comme à gauche, du moins dans les rangs des élus socialistes. Elle n’est pas seulement mensongère : elle fait aussi obstacle à la compréhension du mouvement divers, jeune, inventif et grandissant qui caractérise les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes – qui a depuis essaimé en d’autres régions françaises : contre le barrage de Sivens, le Center Parc de Roybon, une scierie dans le Morvan...

C’est pour contrer ces stéréotypes médiatiques et se raconter par soi-même que le collectif Mauvaise troupe publie aujourd’hui le livre Défendre la ZAD. Les auteurs de ce court texte (58 pages) habitent sur la zone ou participent à la lutte contre l’aéroport. Ils livrent le récit, très bien écrit, mêlant anecdotes, citations et comparaisons historiques de leur expérience de la ZAD, présentée comme une nouvelle Commune, un terreau d’expérimentations politiques, humaines et sociales.

« Qu’est-ce que ça veut dire de s’ancrer dans un territoire sans être chauvin ? Quel est le temps de construction d’une lutte ? Qu’est-ce qu’une communauté de lutte ? Nous avons eu envie de raconter une histoire du mouvement avec ses moments emblématiques », explique Marc, membre de la « mauvaise troupe » et habitant de la ZAD : l’opération César d’évacuation en 2012, l’appel à aider aux travaux agricoles de la ZAD en mai 2013 (« Sème ta ZAD »), la manifestation en tracto-vélo jusqu’au château de Versailles à la veille de la COP21 en novembre dernier. À ses yeux, « la ZAD redonne de l’espoir à plein de gens en montrant qu’il est possible de résister et d’inventer des formes de vie partagées, d’habiter différemment le monde ».

À la différence d’À nos amis du Comité invisible, texte théorique, Défendre la ZAD est avant tout le récit d’une lutte par ses acteurs. Le narrateur est pluriel, et incarné par un « nous » générique. « Il y a plein de figures dans ce récit : les habitants, les paysans du coin, les militants... », explique Marc. C’est le "nous" du mouvement. Ce n’est pas sa vérité. On ne va pas faire croire qu’on fait l’unanimité dans la région mais on a des liens soudés avec des gens du coin. »

En 2014, ce collectif avait publié Constellations, une somme sur une quinzaine d’années de lutte (CPE, sans-papiers, squats...). Ils annoncent pour mai un nouvel ouvrage, riche en témoignages, comparant les mouvements de la ZAD et l’opposition au train à grande vitesse italien, le TAV, dans le val de Suse. Défendre la ZAD est sorti dans l’urgence, à un moment où certains craignent que l’État ne tente une nouvelle évacuation forcée de la zone. Il se termine par un appel à occuper et défendre la ZAD « comme possibilité historique qui peut s’actualiser en mille autres endroits ».

Nous en publions trois extraits dans les pages suivantes.

Premier extrait : « Une communauté de lutte en train de naître »

Depuis ce 16 octobre au matin, face aux flics, il y a nous. Nous ne sommes d’abord pas nombreux, mais dès les premiers jours, nous sommes forts de l’ancrage de cette lutte et de ce qu’elle a d’ores et déjà permis de rencontres composites. Nous sommes des groupes d’« occupant.e.s » arrivés petit à petit depuis quelques années dans le bocage à l’appel d’un collectif d’« Habitants qui résistent ». Nous nous sommes attachés à ces terres en résistance, aux sentiers que l’on arpente à la recherche de mûres ou de champi- gnons, aux aventures, aux fêtes et aux chantiers collectifs. Nous nous démenons autour de nos cabanes et maisons avec des boucliers de fortune, du matériel de grimpe pour se percher à la cime des arbres, des pierres, des feux d’artifice et quelques bouteilles incendiaires pour contenir et repousser les assauts adverses, du citron pour se prémunir des gaz et des ordinateurs pour contrer la propagande médiatique. Nous ne cessons de courir, haletants, dans la boue, pour entraver les mouvements policiers, et disparaissons derrière les haies et bosquets qui nous sont devenus si familiers. Nous attendons des heures, sous la pluie battante, derrière des barricades qui s’embrasent à l’approche des troupes.
Nous sommes des habitant.e.s et des paysan.e.s de la zad pour lesquels partir d’ici a toujours été inconcevable. Malgré les pressions incessantes et la précarité d’un avenir incertain, nous avons résisté jusqu’ici pour ne pas perdre les jardins que l’on bichonne et les liens avec nos voisins, les fermes rythmées par les horaires de la traite et les joies qu’offrent les lumières lunatiques du bocage.

 Nous ne sommes pas directement visés par cette première tentative d’expulsion grâce à un accord arraché au terme d’une longue grève de la faim en 2012 et protégeant encore, provisoirement, les habitants légaux. Mais sans hésitation, nous ouvrons nos granges et nos maisons, comme autant de refuges et de bases logistiques depuis lesquelles résister ensemble.

Nous sommes des alentours, militant e s chevronné e s, paysan.ne.s solidaires ou simples voisin.e.s que la situation a révoltés, abruptement. Nous nous retrouvons dans la grange de la Vacherit avec l’intime conviction d’avoir un rôle actif à jouer à ce moment-là. Nous avons pour armes et bagages des chaussettes sèches, des calicots, de quoi filmer l’expulsion et témoigner des violences policières, des stylos pour rédiger des lettres courroucées et des tronçonneuses pour renforcer les barricades en sacrifiant quelques arbres. Parmi nous, beaucoup d’anciens sont encore portés par la mémoire des luttes acharnées dans la région, qui ont déjà coûté à la « puissance économique de la France » l’échec de trois projets de centrales nucléaires en 20 ans, à Plogoff, au Pellerin et au Carnet. Nous aussi, nous faisons face aux gendarmes, nos corps en travers de la route.

Nous sommes une communauté de lutte en train de naître.


Entre les flics et nous, nos barricades semblent d’abord de bien frêles édifices. Érigées à la hâte dans la nuit, elles sont faites de bric et de broc : vieilles carcasses de voitures, pneus usagés, bottes de foin et tout ce qui passe sous la main. Ce qu’elles matérialisent, avant tout, c’est une obstination qui grandit.

Notre première victoire, en ces jours sans fin, c’est d’avoir tenu le terrain coûte que coûte face à ce déploiement massif dont le seul objectif était de nous acculer à la fuite et au renoncement. Notre première victoire fut de nous défendre malgré tout, alors que, justement, rien ne laissait présager la victoire.

Rapidement, plusieurs bâtiments de la zad sont néanmoins réduits à l’état de ruines, emportées jusqu’à la dernière pierre dans des camions-bennes, comme pour nettoyer jusqu’aux fragments de nos souvenirs. Mais de nombreux autres, parmi ceux qui sont menacés, restent encore debout.

« Après la première semaine d’expulsion, il y a eu la première manif à Nantes et je devais faire le discours introductif, et je tremblais, et j’ai eu cette idée d’énumérer tous les noms des lieux qui avaient été expulsés ou qui résistaient encore, des lieux-dits mais aussi des noms inventés par le mouvement d’occupation : la bellich’, le Coin, la Gaité, les Planchettes, les 100 Chênes, le No Name, les Fosses noires, les Vraies rouges, le Far west... Pour moi ça exprimait la manière dont cette zone qu’ils disaient vide était au contraire pleinement en vie. » Jasmin, Naturaliste en lutte.

Nul ne peut prétendre être insensible à la peur, aux doutes et à la fragilité qui nous traversent en de telles circonstances. Mais il est un moment où éclot la certitude partagée que s’il existe la moindre chance – si infime soit-elle – de pouvoir peser sur la situation dans laquelle nous sommes pris, alors il faut la saisir. C’est cette certitude qui repousse les limites face au manque de sommeil, à l’humidité, à la boue et aux munitions policières. Il s’agit de relever la tête et d’accepter que résister, c’est toujours un coup de dés. En cet automne 2012, une fois les dés jetés, tout s’emballe.

Deuxième extrait : la ZAD s'auto-organise

Dans l’assemblée bimensuelle « Sème ta zad », dont l’idée est née des discussions passionnées entre occupant.e.s et paysan.e.s sur les barricades du Rosier à l’automne 2012, on discute de l’usage agricole des terres de la zone. On fait un point sur les potagers collectifs et sur leurs besoins en matériel et coups de main. On définit les parcelles libres d’usage qui seront dévolues aux cultures de plein champ, dont on attend quelques tonnes de patates et d’oignons. On se dispute sur la dépendance au pétrole de l’agriculture mécanisée ou sur l’exploitation des animaux.

On se dote d’une Coopérative d’Usure, Réparation, Casse, et éventuellement Utilisation de Matériel Agricole (la CURCUMA) qui prendra soin des tracteurs en fin de vie légués à la lutte. Le groupe « vaches » ou le groupe « céréales » mettent en place la rotation culturale entre blé, pâtures, sarrasin et fourrage. Un paysan qui refuse l’expropriation propose d’inclure certains de ses champs dans le cycle de rotation, tandis que des occupantes préparent l’expérimentation d’une culture de légumineuses avec des éleveurs bovins de COPAIN. Le résultat, à l’heure actuelle, c’est l’occupation collective et progressive de 220 ha. Un rendez-vous hebdomadaire, qui ressemble à s’y méprendre à un marché – si ce n’est que tout y est à prix libre : chacun donne ce qu’il peut et veut –, permet de mettre en partage une partie de la production agricole. Le reste sert notamment au ravitaillement d’autres luttes, de cantines populaires ou de squats de migrants dans la métropole nantaise.

D’innombrables autres expériences d’autonomie fleurissent, hors des logiques marchandes et gestionnaires. Ce qui était déjà en germe avant la période des expulsions a pris une nouvelle dimension. On voit apparaître un atelier de couture ou de réparation de vélos, une conserverie, une brasserie, une nouvelle boulangerie, un restauroulotte, une meunerie, un espace d’écriture et d’enregistrement de rap, une salle de danse et des cours d’autodéfense... On travaille à la réappropriation du soin avec des jardins de plantes médicinales et des formations médicales, notamment sur les premiers secours aux blessés par les armes de la police. On cherche à construire nos propres réseaux de communication, du site internet à la radio FM.


Un bulletin, qui regroupe rendez-vous, comptes rendus d’assemblées, récits et coups de gueule, est confectionné et distribué chaque semaine dans les soixante lieux de vie de la zone par des « facteurs » à pied ou à vélo. On explore des manières de faire la fête à mille lieues des clubs branchés et de l’industrie du divertissement : un festnoz pour inaugurer un hangar convoyé, malgré l’interdiction formelle de la Préfecture, depuis les confins du Finistère ; un banquet de 60 mètres linéaires dans la poussière des balles de blé lors d’une fête des battages ; des transes nocturnes dans une grange graffée, sur de la musique expérimentale ou envoûtés par la voix d’une cantatrice d’opéra...

On entretient nous-mêmes une partie des haies, des chemins, des réseaux électriques et des adductions d’eau, lors de grands chantiers collectifs plus ou moins réguliers. On multiplie les constructions, sans permis, ni plan local d’urbanisme, mais avec une inventivité architecturale certaine : à l’aide de matériaux de récup’, de terre, de paille ou de bois d’œuvre abattu et découpé sur place par une scierie mobile amie qui a traversé la France. On cherche sans relâche à s’accorder sur l’usage de ce qui est commun, à en élargir le champ et à densifier les liens qui nous tiennent.

Troisième extrait : « Quelque chose de la Commune »

Il y a dans ce qui se trame à la zad quelque chose de la commune. Quelque chose de la Commune de 1871, quand une irrépressible émotion collective saisit les habitants de Paris qui devinrent, derrière les barricades, les maîtres de leur vie quotidienne et de leur histoire, soulevant un immense espoir révolutionnaire et entraînant à leur suite des soulèvements dans de nombreuses autres villes. Quelque chose des communes du Moyen Âge qui parvinrent à s’arracher à l’emprise du pouvoir féodal et à défendre les communaux, ces terres, outils et ressources à l’usage partagé.

Quelque chose, aussi, de l’éphémère commune de Nantes en 1968, pendant laquelle ouvriers et étudiants occupèrent l’hôtel de ville, bloquèrent la région et organisèrent le ravitaillement des grévistes avec les paysans. Quelque chose qui, désormais, est à la fois le moyen et le sens de notre lutte, et que nous devons continuer à approfondir. Ces imaginaires sont de ceux qui viennent irriguer le bocage de Notre-Dame-des-Landes dans la quête d’un présent désirable et d’un futur possible.

Depuis le printemps 2013, nous ne cessons d’envisager l’avenir de la zad sans aéroport. De chantiers collectifs en assemblées, au fil des semailles et des récoltes, quelque chose est en train de naître de notre ancrage sur le territoire. On dresse un état des lieux du foncier. Il s’agit de construire parmi nous une compréhension partagée de la situation. À mesure qu’avancent les débats, on s’écarte d’une approche strictement agricole et juridique pour penser ensemble ce que seraient nos objectifs politiques en cas de victoire.

En novembre 2015, après plus d’un an de discussions dans tous les espaces d’organisation du mouvement, ses différentes composantes prennent ensemble un engagement décisif pour l’avenir. En voici les termes :

Une fois le projet d’aéroport abandonné, nous voulons :

1. Que les habitant.e.s, propriétaires ou locataires faisant l’objet d’une procédure d’expropriation ou d’expulsion puissent rester sur la zone et retrouver leurs droits.

2. Que les agriculteur.trice.s impacté.e.s, en lutte, ayant refusé de plier face à AGO-Vinci, puissent continuer de cultiver librement les terres dont ils.elles ont l’usage, recouvrir leurs droits et poursuivre leurs activités dans de bonnes conditions...

3. Que les nouveaux habitant-e-s venu-e-s occuper la zad pour prendre part à la lutte puissent rester sur la zone. Que ce qui s’est construit depuis 2007 dans le mouvement d’occupation en termes d’expérimentations agricoles hors cadre, d’habitat auto-construit ou d’habitat léger (cabanes, caravanes, yourtes, etc.), de formes de vie et de lutte, puisse se maintenir et se poursuivre.

4. Que les terres redistribuées chaque année par la chambre d’agriculture pour le compte d’AGO-Vinci sous la forme de baux précaires soient prises en charge par une entité issue du mouvement de lutte qui rassemblera toutes ses composantes. Que ce soit donc le mouvement anti-aéroport et non les institutions habituelles qui détermine l’usage de ces terres.

5. Que ces terres aillent à de nouvelles installations agricoles et non agricoles, officielles ou hors cadre, et non à l’agrandissement.

6. Que ces bases deviennent une réalité par notre détermination collective. Et nous porterons ensemble une attention à résoudre les éventuels conflits liés à leur mise en œuvre. Nous semons et construisons déjà un avenir sans aéroport dans la diversité et la cohésion.

C’est à nous tou.te.s, dès aujourd’hui, de le faire fleurir et de le défendre.

En cet automne 2015, il ne s’agit plus seulement de nous battre contre un projet d’aéroport, ni même contre son monde, mais aussi de défendre la possibilité d’une destinée commune sur ce bocage.

Défendre la ZAD, par le collectif Mauvaise troupe, éditions de l'Éclat, 2016, 45 p., 3 €.

Jade Lindgaard – Médiapart

Dimanche 17 janvier




Les mobilisations continuent partout en France, Encore une grosse journée hier ! Merci à toutes celles et ceux qui ont entrepris des actions diverses et variées ! N’hésitez pas à nous envoyer vos compte-rendus et photos d’actions pour qu’on les publie. en attendant quelques articles sont disponibles dans la rubrique "récits d’actions".

►"Musica Populara" : Une compil pour la ZAD
La compil de soutien Musica populara est encore disponible, uniquement en version vinyle.
pour tout savoir sur son contenu : voir l’article de CQFD :
http://cqfd-journal.org/Vinyle-Une-compil-pour-la-ZAD).

quelques titres sont disponibles ici
Vendu 10 euros, le disque a été tiré à 500 exemplaires. L’argent récolté sera versé à l’association Vivre sans aéroport et au Comité de soutien aux inculpés. Jusque-là, la vente des disques a rapporté 2700 euros.


Les commandes sont à passer à
: bellish@riseup.net.


Communiqué de presse ZAD Lyon  

Douze heures d’actions réussies de Saint-Martin-En -Haut, Givors, en passant par Oullins et Lyon
Depuis ce matin 9H00 au départ de St-Martin en haut et de Givors, deux convois de vélos et de voitures ont convergé vers Oullins où un rassemblement était appelé contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. Dès 12H00, les forces de l’ordre ont commencé à mettre la pression sur les manifestant-e-s en bloquant le convoi à Taluyer pour un contrôle d’identité général. En soutien, le convoi de Givors les a rejoint et a bloqué le rond-point d’arrivée dans le village.
Malgré la présence disproportionnée des forces de l’ordre, le convoi composé d’une centaine de personnes en vélos et en voitures est reparti au complet pour rejoindre la gare d’Oullins, escortés de nombreux motards et voitures de police, et accompagnés d’un hélicoptère ! 300 personnes à Oullins ont suffi à bloquer le trafic métropolitain ! (métro ligne B, accès sur Lyon via l’A7...) Malgré nous, l’opération escargot a réussi. Merci les forces de l’ordre !

Après une déambulation dans Oullins, les forces de l’ordre ont escorté le cortège dans le métro qui avait été affrété spécialement pour l’occasion jusqu’à Hôtel de Ville. De là le cortège, toujours déterminé, s’est reformé et a déambulé dans les rues de la Croix Rousse jusque Place Colbert. L’assemblée reprendra les mots d’ordre venant de la ZAD, les blocages, occupations et le mouvement qui vise à faire payer Vinci pour nourrir la caisse de soutien au mouvement de lutte contre l’aéroport. L’assemblée réunie ce soir Place Colbert promet de poursuivre la pression sur le gouvernement et de le faire plier sur cette décision incohérente de réalisation de l’aéroport de Notre-dame-des-landes. Nous continuerons de lutter pour une nouvelle société qui se préoccupe de l’environnement et des luttes sociales.

On ne lâchera rien ! 

Comité Rhône NDDL 

Parking VINCI taggé à Limoges




  "Vinci dégage" ou encore "ZAD partout" pouvait-on lire.



Infos du 18 au 24 janvier 


Lundi 18 janvier 


Le terreau fertile où s’enracine la lutte de Notre-Dame-des-Landes 




Des « occupant(e)s » de la zad de Notre-Dame-des-Landes publient ce lundi un appel à « défendre la zad ». C’est un texte d’urgence, face aux menaces renouvelées du pouvoir, mais aussi une tentative de donner le vrai sens de ce qui se cultive dans le bocage : l’autonomie, l’émancipation, la solidarité.

C’est un joli texte sur Notre-Dame-des-Landes qui paraît ces jours-ci aux Editions de l’Eclat, mais un texte d’urgence : alors que le pouvoir ronge son frein pour détruire la zad (zone à défendre) située sur le site du projet d’aéroport et défaire le mouvement populaire qui s’oppose, des habitant.e.s de la zad et des proches ont écrit cet « appel à défendre la zad partout, et, à travers elle, tout l’espoir contagieux qu’elle contient dans une époque aride ». Il s’agit de donner à voir et à sentir, non seulement l’énergie prête à se déployer dans la bataille qui semble de nouveau s’annoncer, mais surtout l’enjeu qui n’est pas tant la défense d’une espérance que la possibilité de la cultiver et de la multiplier.

Courte, ramassée, écrite avec une élégance héritée du mouvement situationniste, la brochure raconte le premier acte du renouveau de la lutte. Depuis des années, associations et paysans se battaient avec panache et obstination contre le rouleau compresseur ; mais ils finissaient par s’épuiser devant le mur juridique construit par les bétonneurs. A partir de 2009, des « occupant.e.s » ont commencé à s’installer dans le bocage et à redonner du souffle au combat. Ces forces nouvelles ont pu s’éprouver lors de l’opération policière « César » déclenchée en octobre 2012. Le récit relate ces semaines de bataille inflexible et souple menée par « une communauté de lutte en train de naître », réunissant les occupant.e.s - alias zadistes -, des « habitant.e.s et des paysan.e.s de la zad pour lesquels partir d’ici a toujours été inconcevable » et des militants et voisins, auxquels se joignent « des paysans des quatre coins de la région » tandis que « partout en France surgissent plus de 200 comités locaux »




Le pouvoir recule et le 17 novembre, une joyeuse manifestation de ré-occupation rassemble plus de 40 000 personnes qui, ensemble, créent un nouveau lieu, « la Chat-teigne ».

Le gouvernement est bafoué. « Il est hors de question de laisser un kyste s’organiser, se mettre en place, de façon durable, avec la volonté de nuire avec des moyens parfois dangereux », menace Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur. « Nous mettrons tout en œuvre pour que la loi soit respectée, pour que les travaux puissent avoir lieu ». Et le 23 novembre 2012, la violence policière se déchaîne, qui fera plus de cent blessés ; mais de nouveau, occupants, habitants, voisins résistent, pendant qu’à Nantes, des dizaines de tracteurs de paysans bloquent deux ponts et deux bacs sur la Loire. Le samedi 24, dix mille personnes manifestent à Nantes. Le gouvernement plie, la police se retire.

C’est alors que commence la deuxième époque de la geste des zadistes : pendant encore cinq mois, les gendarmes resteront postés au carrefour stratégique de la zad. Avant de partir, et c’est en avril 2013 que les travaux des champs reprendront, dans l’allégresse, autour du collectif Sème ta zad. 




L’enjeu de la bataille devient d’assurer une vie sereine et active sur la zone : « Avec la défaite de César s’ouvre une nouvelle page de la lutte. Pour plusieurs mois au moins, voire plusieurs années, la zone est à nous. Il faut mettre à profit ce temps suspendu, jusqu’à la prochaine tentative de nous transformer en complexe aéroportuaire. Le sentiment grisant de liberté est à la hauteur du défi auquel nous faisons face. Si les flics ont désormais l’ordre de ne plus s’aventurer sur la zone, le pouvoir ne s’évapore pourtant pas. Il se retire pour mieux réajuster le tir et espère que son absence laisse place à un inéluctable chaos à partir duquel légitimer son retour. »

Une nouvelle vie sociale se déploie, et l’on voit apparaître un atelier de couture, un autre de réparation de vélos, une conserverie, une brasserie, une nouvelle boulangerie, un restauroulotte, une meunerie, un espace d’écriture et d’enregistrement de rap, une salle de danse et des cours d’autodéfense. 




Paysans et zadistes apprennent à travailler ensemble, des assemblées générales se réunissent régulièrement, un « non-marché » se met en place. Surtout, les tensions qui pouvaient exister au départ entre « citoyennistes » - les militants historiques – et les nouveaux occupants s’apaisent, à mesure que chacun apprend à comprendre l’autre, et à chercher l’accord, qui est essentiel pour la victoire.

Mais l’ambition va au-delà de la survie et de la stratégie. La zad est un lieu d’expérimentation, de renouvellement, d’invention, d’émancipation. « Il ne s’agit plus seulement d’affronter le pouvoir sous sa forme la plus visible, mais de se battre contre ce qui s’est niché au plus profond de nos êtres. Il y a toujours, en nous tous, quelque chose de ces individus séparés, engoncés dans leurs identités sociales, culturelles, politiques. La mise en échec d’un dispositif policier ne suffira jamais à détruire ce qui nous tenaille encore de consumérisme, de dépendances dévastatrices, de préjugés, de sexisme ordinaire... Comment nous délester de l’habitude lâche de vouloir tout déléguer, qui cohabite si bien avec l’ambition néfaste de vouloir tout contrôler ? Les conflits qui naissent dans le bocage, qu’ils portent sur l’usage d’un bien commun, sur un désaccord politique ou sur une agression physique, ne sont pas fondamentalement différents de ceux qui animent n’importe quel quartier ou village. Sauf qu’il n’y a plus ici d’instance supérieure et hégémonique pour arbitrer et intervenir. Nous devons alors prendre à bras-le-corps des enjeux complexes que nous nous empressons d’ordinaire de taire ou de confier à une quelconque institution spécialisée : police, justice, hôpital psychiatrique, conseil municipal, chambre d’agriculture... »



Le projet de la zad est politique. « L’autonomie, telle qu’elle s’expérimente dans ce bocage, ne peut être réduite à sa dimension matérielle ou alimentaire. L’autarcie n’a pour nous rien de désirable. Ce dont il est question ici, c’est d’autonomie politique. Ce que nous inventons à tâtons, c’est la capacité collective à définir nous-mêmes nos propres règles. Mais la façon dont elles s’établissent et évoluent au rythme de notre vie commune tient plus des us et coutumes que des lois écrites de la République. La légitimité sur laquelle elles s’appuient est celle du vécu, de l’expérience, et ne relève pas d’une quelconque transcendance – intérêt général incarné par l’État, marché ou volonté divine. Dans la brèche ouverte par le repli du pouvoir, s’engouffrent une multiplicité d’espaces de décision, d’organisation et de délibération autonomes qui viennent progressivement le destituer. »

« C’est ce foisonnement constant qui conjure la possibilité d’une prise de pouvoir. C’est ce qui rend impossible qu’une composante de la lutte ne devienne hégémonique, ou qu’un leader détienne entre ses mains la parole et le destin du mouvement. » Les occupants de la zad invoquent le précédent héroïque de la Commune de Paris, cet intervalle de quelques mois, en 1871, durant lequel le peuple de la capitale a cru pouvoir édifier une organisation libérée de l’Etat. Elle fut écrasée par les conservateurs de l’époque appuyée par les Prussiens qui avaient envahi le pays. « Les zad sont aujourd’hui comme autant de communes libres. Et nous affirmons ici que ces communes ne se laisseront plus expulser »




Car la zad n’est plus seulement à Notre-Dame-des-Landes : elle « est devenue un cri de ralliement qui circule bien au-delà du bocage, et duquel ne cessent de naître des barricades habitables face à ceux qui aménagent nos vies. »

Mais l’urgence, aujourd’hui, reste impérative : « Il faut défendre la zad ». Contre l’attaque toujours possible des forces du pouvoir. Mais aussi « comme possibilité historique, d’ores et déjà devenue contagieuse, qui peut s’actualiser en mille autres endroits, et de mille manières encore. »

Défendre la zad, (Editions de l’Eclat), 48 p., 3 €. 




Livre en téléchargement : Défendre la zad.

Auteur : La Mauvaise troupe. La Mauvaise troupe est un collectif à variables multiples qui s’est constitué à l’occasion de la rédaction du volume Constellations.Trajectoires révolutionnaires du jeune XXIe siècle, paru à l’Eclat en 2014. Le collectif publiera au printemps 2016 chez le même éditeur un nouveau livre : Histoires croisées de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et de la lutte No-TAV du Val de Suse.

Hervé KEMPF – Reporterre 


►L’Etat tente de nous faire baisser les bras en accentuant la répression, montrons lui notre solidarité : 

Appel à rassemblement de soutien mardi 19 janvier pour les paysan.nes interpellé.es la semaine dernière

►L’actualité aujourd’hui c’est aussi la sortie d’un petit livre-appel, « Défendre la zad » écrit par le collectif Mauvaise troupe, qui inclut des habitant-e-s de la zad. Pour se faire une idée, le texte est lisible en intégralité ici. Il sera possible de s’en procurer sur la zad également.

Nous invitons les comités qui le souhaitent à participer à sa diffusion. Le livre est vendu à 3 euros en librairie, il sera dans les rayons de certaines d’entre elles le 20 janvier 2016 et il est possible d’en commander dès maintenant dans l’une ou l’autre à coté de chez vous.


/// Annonce du collectif Mauvaise Troupe à propos de la sortie de « Défendre la zad »

« Dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes, un espace d’expérimentation foisonnant a fleuri. Depuis la résistance victorieuse à la vague d’expulsions de l’automne 2012, la zad est devenue un cri de ralliement, inspirateur de multiples autres foyers d’insoumission. Alors que le gouvernement annonce un retour en force des gendarmes mobiles sur le terrain, ce texte se fait l’écho de cette aventure politique et appelle, passionnément, à défendre la zad »

Nous sortons cette semaine le petit livre-appel « Défendre la zad » aux éditions de l’Eclat. Comme son nom l’indique, nous espérons que ce sera une contribution à la victoire sur la nouvelle offensive des promoteurs de l’aéroport. Et plus largement, un vecteur de diffusion de l’esprit de la zad, au-delà de sa stricte défense.

►Sont disponibles également des brochures d’entretiens sur la lutte de Notre-Dame-des-Landes et du Val de Susa à imprimer, diffuser librement.

►La liste des actions contre l’aéroport les 9 et 16 janvier s’élargit, n’hésitez pas à retourner jeter un coup d’œil au flash info de la semaine dernière : actions et manifs à Quimper, Guingamp, Forcalquier, Limoges le 16, rassemblement à Mazagran dans les Ardennes le 17... la solidarité est une arme !

►L’Etat tente de nous faire baisser les bras en accentuant la répression, montrons lui notre solidarité : 

Appel à rassemblement de soutien mardi 19 janvier pour les paysan.nes interpellé.es la semaine dernière :

On vient d’apprendre que les 3 copain-es paysan-nes arrété-es la semaine dernière au retour d’actions de blocage étaient convoqué demain, mardi, à 9h, à la gendarmerie (Brigade de recherche) au 19 rue Mitrie à Nantes.

Apparemment il s’agirait de leur notifier une nouvelle garde à vue et de les faire passer en comparution immédiate. Nous relayons l’appel de Copain à ce qu’un rassemblement de soutien sur place montre qu’illes ne sont pas seul.es. On ne lâche rien !!!


Mardi 19 janvier

►URGENT ! : Ce matin, 3 paysans convoqués à la gendarmerie ont été entendus individuellement. Cet après midi, ils vont être présentés au juge pour une demande de comparution immédiate. Le COPAIN appelle à un rassemblement de soutien au Tribunal de Grande Instance de Nantes à 14H.

Les personnes appelées peuvent refuser la comparution immédiate mais dans ce cas le débat sera alors "restent-ils libres jusqu’au procès ? doivent-ils pointer ? etc."


Plus d’une centaine de personnes devant le tribunal cet après-midi, malgré l’appel en urgence . Les 3 personnes ont refusé la comparution immédiate. il y a donc un report au 23 février (la veille du procès de l’opération escargot). d’ici là, les tracteurs semblent rester saisis mais l’avocat fait une demande de restitution demain. Interdiction de Nantes et périph pour les 3 et l’un d’entre eux doit pointer 1 fois par semaine à compter de lundi.

Le 23 : jugement pour refus d’obtempérer, blessure sur agent avec ITT de moins de 8 jours, mise en danger et refus de prélèvement ADN et signalétique.

►Ailleurs : la personne placée en gardav après l’action à Limoges du samedi 16 a été relâchée lundi à 17h, elle est convoquée au mois de juin pour : dégradation, incitation à la rébellion, rébellion.

►A l’appel de la coordination : Un autre voyage à Nantes, déambulation sereine et déterminée contre les expulsions à Notre Dame des Landes, le samedi 23 janvier, à Nantes.

Mercredi 20 janvier

Appel à soutien de l’équipe médic de la ZAD

L’équipe médic de la ZAD s’organise pour que des espaces de soins existent et soient accessibles à tou-te-s dans des moments de confrontation. Face aux menaces d’expulsions on souhaiterait être prêt-e-s au plus vite. Lors de l’opération César en 2012, l’équipe médic a vu défiler des centaines de blessé-e-s plus ou moins graves : brûlures dues aux gaz lacrymogènes, entorses, hématomes dus aux coups de matraque et tirs de flashball, éclats de grenades dans le corps, etc. On peut se douter qu’en cas de nouvelles interventions policières, l’équipe médic sera confrontée à autant de blessures. Il nous est donc indispensable de pouvoir prendre en charge et soigner nos camarades dans de bonnes conditions. 

Pour ça on a besoin d’un coup de main, il y a plusieurs manières de nous aider :

1/ On cherche des lieux proches mais en dehors de la ZAD où accueillir des personnes blessées ayant besoin de rester quelques jours au chaud et au repos, idéalement dans un rayon de 30 km maximum. On cherche aussi des lieux collés ou à quelques km de la ZAD qui pourraient accueillir un espace medic, pour entreposer un peu de matériel médical, accueillir des personnes blessées et éventuellement pratiquer des soins. Dans l’idéal ce lieu aurait l’électricité et l’eau courante. Ça peut être une pièce, un garage isolé ou un bout de jardin où mettre une caravane et la connecter à l’électricité. Vous pouvez nous contacter à l’adresse equipemediczad@riseup.net pour des questions, plus de précisions par rapport à ces demandes.

2/ On aurait besoin de matériel non médical pour aménager les espaces médic : Campingaz ou gazinières à bouteille Jerricanes d’eau potable d’au moins 10 litres Chauffages électriques et à gaz Pompes à eau électrique (de caravane, camping car, etc...) Une tente militaire type Marabout de 20m2 minimum Si vous avez chez vous ces objets ou que vous connaissez des bons plans pour se les procurer (même si vous ne pouvez pas nous les amener rapidement), contactez-nous à l’adresse equipemediczad@riseup.net pour qu’on le sache. En ce qui concerne la tente militaire, on a conscience que c’est un objet coûteux, que tout le monde n’a pas dans un coin de son grenier. On imaginait une possibilité, qui s’adresse plutôt à un comité de soutien ou autre collectif : organiser un événement de soutien pour récolter les fonds nécessaires à cet achat (surveillez le bon coin !). La liste du matériel médical dont on a besoin sera publiée plus tard.

3/ Si vous travaillez dans le secteur médical dans les environs de la ZAD et avez envie de donner un coup de main (soins, matériel, etc...) contactez-nous à l’adresse equipemediczad@riseup.net.

Merci de votre soutien.

« La colère, ça fait partie de la vie. C’est indispensable à la survie »
Après le jugement rendu contre les 8 de Goodyear, dans un contexte de criminalisation du mouvement social, entretien avec Xavier Mathieu, ex-salarié de Continental et animateur de la lutte contre le fermeture de l’usine de Clairoix. une analyse intéressante qui va à l’encontre de la pacification sociale habituelle.

►Un soutien bienvenue : opposés au projet d’aéroport, les syndicats CGT, FSU et Solidaires de Loire-Atlantique demandent qu’il ne soit procédé à aucune expulsion dans la ZAD.

La mobilisation continue, comme à Millau




mais aussi à Grenoble, en Lorraine... les comités de soutien rejaillissent de partout ce qui est très enthousiasmant. Jetez un coup d’oeil à l’agenda qui ne cesse de se remplir !

Samedi 23 janvier

►Aujourd’hui a lieu ’Un autre voyage à Nantes’ - A l’initiative de la Coordination des opposant-e-s au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, une déambulation est organisée dans le centre de Nantes
Fill info du twitter télénantes-info diffuse pas mal d'images de la journée : https://twitter.com/telenantesinfo

NDDL. Nouvelle manif des opposants à Nantes ( Chez les pro-aéroport, on crie au « scandale » et à la « provocation ». - La chambre de commerce déplore « encore un coup dur pour le commerce ». )
►Des "Zadistes" auraient dévalorisé 2 maisons abandonnées & vides mais propriété de "riverains ?" de la ZAD ?


* Vers 14h Bruno Retailleau et l’assos «des ailes pour l'ouest» font une conférence de presse à Nddl en soutien avec "les riverains" de la zad qui ont vu leur propriété saccagée... https://pbs.twimg.com/media/CZaI_0_WwAU_44I.jpg 

Communiqué du groupe de presse A propos de tags et de propagande "anti-zadiste"

►NDDL : l’entreprise qui va effectuer les travaux de débroussaillage choisie : http://www.franceinfo.fr/fil-info/article/nddl-l-
entreprise-qui-va-effectuer-les-travaux-de-debroussaillage-choisie-760569

►Encore 11 personnes en plus convoquées au tribunal le 28 janvier suite à l’opération escargot - Rassemblement de soutien aux Escargots du périph’

  1. Ailleurs :
    ►Actions anti aéroport au Mans : on était entre 80 et 100 personnes devant la préfecture du Mans (samedi 23/01) en début d’après- midi, pour protester contre l’aéroport, l’Etat qui veut le construire, les entreprises qui s’engraissent au passage et le monde que tous ces sinistres s’emploient à nous construire. Des belles et grosses banderoles bien visibles, quelques prises de parole et de l’énergie à revendre... et on en a fait la démonstration juste après ! Un petit groupe de farceuses et de farceurs est allé déboulonner les barrières d’un des péages de la ville juste après, pendant une petite demi-heure, avant l’arrivée des services de Vinci et des bleus. Les automobilistes étaient évidemment ravi-e-s de cette impromptue séance de soldes autoroutières et ont pour beaucoup reversé une partie de leur pécule fraîchement gagné à la lutte. Ça s’est soldé avec un petit jeu de piste avec l’équipe des bleus. Quelques prises d’identité (6) mais surtout un bon après-midi de rires et de lutte...
    ►Actions anti aéroport en Corrèze :
    après un banquet au Mandarous les comités zad Aveyron occupent le péage du viaduc de Millau. Le tract suivant fut distribué aux automobilistes, ravis de verser leur obole en soutien à la lutte plutôt qu’au groupe Eiffage, concessionnaire de l’ouvrage. 
Depuis quelques semaines, le spectre de l’expulsion des habitants et occupants de Notre-Dame-des-Landes resurgit... L’état et Vinci n’ont pas renoncé à ce projet inutile d’aéroport. Ce samedi les comités de soutien Aveyronnais ont ré-affirmé leur solidarité en récoltant à même la barrière de péage un peu de l’argent nécessaire à la défense de tous ceux qui ont subit la répression ces dernières semaines : tracteurs saisis, véhicules confisqués et arrestations arbitraires lors d’actions légitimes de blocage autour de Nantes.

Alors que le gouvernement avait promis d’attendre la fin des recours juridiques avant d’entreprendre de nouvelles manœuvres d’expulsion, il semble, en ce début d’année, vouloir passer en force : 4 exploitations agricoles, ainsi que 11 familles attendent la sentence du tribunal de Nantes qui se prononcera demain, lundi 25 janvier. Celui-ci pourrait les condamner à de lourdes amendes journalières s’ils persistent malgré les procédures d’expropriations à vouloir vivre chez eux. Nous ne laisserons pas Vinci dépouiller les habitants et les paysans de leur terre et de leur travail.

Et si demain, mal-avisé, le gouvernement envisage de mener une opération militaire similaire à 2012 pour déloger les utopies en expérience dans les différentes cabanes de la zad, dont « lo secadoz », (cabane de l’Aveyron construite sur place en symbole de notre indéfectible solidarité), il peut s’attendre à ce que nous réagissions avec la plus grande fermeté.
Une mobilisation nationale est d'ors et déjà prévue pour exiger l’abandon définitif du projet le 27 février prochain.

http://douze.noblogs.org 



►sur youtube : ZAD CONNECTION LYON 16 JANVIER 2016 (Douze heures d’actions réussies de Saint-Martin-En-Haut, Givors, en passant par Oullins et Lyon : plus d’information sur https://rhonenddl.wordpress.com/2016/...)

https://youtu.be/4YNrw9bz1uY


Eric Pététin : Un camarade de lutte a été interné contre son gré en hôpital psychiatrique. https://www.youtube.com/watch?v=NyKsVM3jKiI https://www.youtube.com/watch?v=KYKj7fPk0MM

VERNOUX-EN-VIVARAIS : Une cinquantaine de manifestants contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes http://www.ledauphine.com/ardeche/2016/01/21/une-cinquantaine-de-manifestants-contre-l-aeroport-de-notre-dame-des-landes

►Comité ZAD de LILLE : Communiqué après la manifestation du 16 janvier à Lille http://comitezadlille.noblogs.org/post/2016/01/18/communique-apres-la-manifestation-du-16-janvier-a-lille/

►récit reçu : RENNES, vendredi 22 janvier : action contre l’aéroport et son monde, sa LGV et sa taule - Parce que ce monde qu’ils construisent n’est pas le notre et que nous ne comptons pas les laisser faire.


Environ 80 personnes ont manifesté dans la matinée contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à l’aéroport de Quimper-Pluguffan.

Voilà ce qu’on appelle une manifestation impromptue. Ce dimanche matin, environ 80 manifestants opposés au projet d’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes, dans la région de Nantes (Loire-Atlantique), ont occupé pacifiquement l’aéroport de Quimper-Pluguffan (Finistère). Arrivés vers 9 h 30, ils ont levé le camp vers midi.

Ces militants sont membres de l’assemblée des comités finistériens qui ferraillent contre le projet de nouvel aéroport. Cette action "est un avertissement, préviennent-ils. S’il y a la moindre expulsion d’habitants de Notre-Dame-des-Landes ou le moindre début de travaux là-bas, on réagira."

Cette occupation intervient à la veille d’une décision de justice concernant les possibles expulsions dans la zone de Notre-Dame-des- Landes. Si la justice ne donnait pas raison aux zadistes, les comités finistériens donneront de la voix et manifesteront dans "des lieux de pouvoir", dans le Finistère.

Lundi 25 janvier

La grande nouvelle aujourd’hui c’est évidemment le rendu du procès contre nos camarades en cours d’expropriation. Sans surprise le juge a refusé de se désaisir de l’affaire comme le demandait l’avocat de la défense invoquant une Question Prioritaire de Constitutionnalité. Il a prononcé l’expulsion immédiate des fermes et exploitations, ainsi que de 3 familles n’ayant pas leur résidence principale sur zone. Il a "accordé" 2 mois de délai aux autres. En revanche il a refusé à Vinci la mise en place d’astreinte contraignante : il renvoit ainsi la responsabilité concrète de l’expulsion aux pouvoirs publics.

Il s’agit maintenant pour nous de nous organiser pour obtenir l’abandon du projet dans les semaines qui suivent. Nous le laisserons personne se faire expulser et avons bien l’attention de résister ensemble !

RDV demain soir à la Vache Rit pour discuter de la suite à donner et pour préparer la grande mobilisation du 27 février. Premiers retours dans la presse : Reporterre propose un article complet qui explore les différentes pistes possibles.

Infos du 25 au 31 janvier


D’autres articles dans Le Monde, Le Point, Libération ou encore Ouest France et Presse Océan qui ne disent rien de plus. Différents collectifs ont d’ors et déjà appelé à réagir :


►Morlaix : RDV à 18h aujourd’hui devant la mairie


►Nantes : RDV aujourd’hui 19h, place du Bouffay à Nantes

Entre 150 et 200 personnes se sont rassemblés en réponse sur la décision d’expulser les opposant-es historiques. C'est Vinci qui dégagera d’ici ! Résistance et sabotage. http://zad.nadir.org/spip.php?article3188


►Brest : RDV aujourd’hui 18h, place de la liberté.

Une petit centaines de personnes en soutien aux opposant-es et riverains menacé-es de se faire expulser pour un aéroport violemment imposé , inutile et clairement contesté !


►Rennes : suite à une assemblée appelée par le comité ZAD à la fac à 18h

Environ 150 personnes ont pris la rue en soutien des opposant-es historiques et contre la décision prise par l’employé au Tribunal de l’injustice cet après-midi. http://comitezadrennes.noblogs.org/des-photos-de-la-manif-du-25-janvier-a-rennes/

Une manif d’une cinquantaine de personnes à Quimper


En même temps à Heathrow (Londres), dans la lutte contre la construction d’une troisième piste pour l’aéroport, 13 personnes d’un collectif s’appelant "Plane stupid" http://www.planestupid.com/ se trouvent menacées de peines de prison après qu’ils ont fait une action de blocus pendant plusieurs heures d’une des pistes et des dizaines de vols ont du être annulés. L’argument serait que cette action est d’une extrême gravité .... (aux portefeuilles)




Rassemblement et déambulation sauvage à Briançon

Action de solidarité spontanée après l’annonce du rendu du procès pour expulsion des habitant-e-s historiques de la ZAD. Le cortège a déambulé dans le centre ville de Briançon après avoir bloqué l’entrée de la vieille ville. Une barricade imposante a dissuadé les flics de nous intimider. La manif fait une pause musicale devant l’hôtel de ville avant de rejoindre la foule amassée devant le bar, place de l’église. La déambulation se dissout après une visite surprise au PGHM*, qui n’en menait pas large. Cette mobilisation massive réaffirme la détermination du Briançonnais dans les luttes contre les projets inutiles.


Non à l’aéroport, no TAV, non à la THT Haute-Durance !

*Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne, qui a été réquisitionné en octobre 2012 pour virer violemment nos camarades perché-e- s en haut des arbres de la forêt de Rohanne.

Une cinquantaine de personnes à Strasbourg : plus de photos

Mardi 26 janvier


Nous appelons la presse à une conférence de presse mercredi 27 janvier à 10h au Liminbout – devant l’auberge des Q de plomb 

Copain a publié un communiqué : Hollande ! C’est le moment ! Copain s’opposera fermement à toute expulsion !


►Du son enregistré devant le tribunal hier avec les prises de paroles, entre autres.


Quelques articles intéressants à propos de la situation : Notre-Dame-des-Landes : appels à la « désobéissance citoyenne » en réaction à la décision de justice dans Le Monde, La décision du tribunal sur Notre-Dame-des-Landes suscite tristesse et détermination sur Reporterre

En cas d’expulsion, José Bové prédit « un trouble grave à l’ordre public »


Mercredi 27 janvier

Une action de solidarité des Anonymous : État d’urgence, Notre-Dame-des-Landes : Anonymous pirate le site du PS. Merci !

►Cahors : "nous avons eu une quarantaines de personnes qui se sont arrêtées a notre rassemblement voir un peu plus qui on juste noté l’adresse du site zad.nadir.org (inscrite sur notre banderoles) toutes les personnes étaient en demande d’info sur la Zad de NDDL et, sur notre collectif ainsi que sur les projets que nous avions prévus pour soutenir la zad (plein de questions et débat dans la rue ....) *15 personnes se sont "inscritent" sur notre "liste"* de notre collectif (*testet46@lists.riseup.net*) *cela double notre "réseau"* presque ! donc soirée très positif surtout par la "qualité" des personnes s’étant inscrit (jeunes en majorité, ce qu’il nous manquaient un peu et, motivés en plus !!! ) et donc nous partons, des Samedi prochain le 30 janvier ! sur un projet "crêpes sur le marché" à prix libre pour "renflouer les caisses" et pouvoir avoir plus de "matériels" (tract auto-collant et autres) pour les futures actions Nous allons continuer d’informer et rassembler encore du monde, autour de la lutte de la Zad de NDDL (qui est aussi la nôtre) et être plus fort pour les soutenir et, continuer dans cet élan dynamique *donc maintenant nous n’allons pas nous arrêter là et, faire de mieux en mieux jusqu’à la victoire ! 


Jeudi 28 janvier

Etonnant : Presse Océan met en avant notre appel d’offres 




Lundi dernier la mairie de Rennes a été tagguée en bleu blanc rouge (zad, zad, zad) mais malgré l’effort cocardier la mairie n’a pas apprécié !

Mardi soir, sept camions d’Eurovia, filiale du groupe Vinci -, ont été incendiés en zone sud de Limoges, aux alentours de 22h30. Il y a en a pour des centaines de milliers de dégâts. Là encore les messages de solidarité avec la zad -et contre l’Etat d’urgence- sont explicites. Les patrons sont bien sûr furieux, ce qui ne peut que nous réjouir.

►Nantes : des nouvelles du rassemblement qui a eu lieu ce midi, au château Anne de Bretagne, après le procès de la Noé Verte. Parce qu’on ne s’arrêtera pas à Versailles ! 





Des copain.es sont actuellement en garde à vue, suite à l’opération escargot. MAJ 16h15 : Les 11 gardé.es à vue de l’opération escargot sont sorti.es avec une convoc pour un procès le 26 avril, pour entrave.

Egalement, France 3 relaie qu’il y aura du soleil sur la zone pour les jours (mois ? années ?!) à venir ! : "Aéroport Notre-dame-des- Landes : malgré les expulsions confirmées, "l’horizon s’éclaircit" pour les opposants"

►Dijon : Une émission de radio consacrée à la ZAD à retrouver sur le site de TVNR, où l’on trouve un documentaire sonore produit par des habitant.es, une interview du collectif Mauvaise Troupe, ainsi que les rendez-vous à venir sur la ZAD.

Revue de presse, toujours, ne boudons pas notre plaisir quand Presse Océan écrit un article plutôt clair et est d’accord avec nous : NDDL. L’évacuation de la Zad sera compliquée et risquée. Une analyse plutôt fine de comment le mouvement a pu se densifier, "Aujourd’hui, le mot « Zad » englobe un réseau étoffé et mieux structuré. Les opposants historiques, les opposants institutionnels, les paysans et les zadistes font corps dans une soixantaine de lieux occupés. Des cabanes, des maisons, des fermes. Tous main dans la main, sans doute plus soudés que par le passé", juste avant de retomber dans le pire cliché possible en prétendant que L’Acipa, principale organisation d’opposition, a réussi à faire le ménage chez les zadistes les plus violents. Inadmissible et mensonger.

« Le rendez-vous sera à l’automne », dit Manuel Valls à propos du projet d’aéroport

Répondant mardi 26 janvier à l’Assemblée nationale à Cécile Duflot, le Premier ministre Manuel Valls a ré-affirmé sa volonté de voir réaliser le projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Au détour de son propos, il a dit : « Il y aura d’ailleurs un rendez-vous, ce sera à l’automne, parce que c’est là que toutes les mesures devront être prises pour donner une avancée décisive [aux travaux]. Au-delà, et nous le savons tous, ce ne serait pas possible. »


A voir en vidéo, à 3’00’’ :


Valls à Duflot : le projet de Notre-Dame-des... par BFMTV


Manuel Valls a donc réitéré sa position quant au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Lande : « Il est nécessaire pour des raisons économiques, pour le Grand Ouest. Il doit se poursuivre en respectant les procédures, en respectant le cadre défini par l’Union européenne, mais il doit avancer. »

Sur Twitter, Cécile Duflot estime ne pas avoir eu de réponse à sa question, dans laquelle elle dénonçait « l’entêtement aveugle et vain » du gouvernement sur le sujet.

Reporterre

Vendredi 29 janvier


Reporterre : "Les dix casseroles de Vinci, bétonneur de Notre-Dame-des-Landes" - Vinci, c’est une liste, non exhaustive, de dossiers destructeurs de l’environnement. Et de juteux arrangements financiers :

article ici
A noter : Le conseiller aux transports du gouvernement Valls , Loïc Rocard, est un ancien de Vinci 

A écouter :
la chanson "c’est nous les zadistes" _https://www.youtube.com/watch?v=-vzaMXk2zuk 

"Les opposants à l’aéroport s’invitent au conseil municipal de Saint Nazaire " 



Encore une journée de passée ici, et on compte encore en avoir beaucoup. Nous aussi, monsieur Retailleau, nous doutons de la volonté de F. Hollande à vouloir construire son aéroport. Tous les jours on reçoit des tonnes de messages d’encouragement et du soutien. Visiblement on n’est pas les seuls à y croire.

Et vous savez pourquoi, Monsieur Retailleau, les gens nous aiment bien, parce que nous, contrairement à vous, nous voulons un monde pour tout le monde. En attendant on se prépare pour demain à recevoir les 500 personnes qui se sont inscrites pour les appels d’offres et qui sont prêtes à braver la pluie pour venir passer 2 jours avec des trop méchants zadistes...


Dimanche 31 janvier

à Nantes 



Les « historiques » de Notre-Dame-des-Landes : « les politiques nous traitent de gueux » http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2016/01/29/les-historiques-de-notre-dame-des-landes_4856281_3244.html


Zad partout : revendication sabotage eurovia vinci limoges, 26 janvier 2016 :

Nouveau feu de joie avec des camions chez Eurovia à Limoges http://france3-regions.francetvinfo.fr/limousin/haute- vienne/limoges/nouvel-incendie-de-camions-par-des-militants-zadistes-chez-eurovia-limoges-914039.html


Témoignage sur les agissements des CRS contre des manifestants contre l’aéroport de Notre Dame des Landes.article


Du 15 au 21 février 2016 deuxième semaine de résistances ! http://www.semainederesistances.com/

A partir du lundi 15 février, chaque soir à Nantes, dans des lieux différents, débats, atelier théâtre, projections... On parlera des Zad, des Kurdes, du Mexique, de l’état d’urgence... Et le week-end sera actif et festif. Programme détaillé à venir. 


Pour info http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/saint-brieuc/n-d-des-landes-des-actions-de-protestation-en-ville-30-01- 2016-10939590.php
La première action a eu lieu vendredi avec affichage de banderole contre les expulsions sur un pont de la 4 voies et distribution de 1000 tracts, bon accueil... Des photos suivront .

les récits et photos du WE viendront plus tard. 


                   COMBATS AILLEURS 


Infos du 3 au 10 janvier 

Lundi 4 janvier

►SIVENS :

- une brochure : Paroles de paysannes et paysans contre le barrage de Sivens

- un appel lancé : En cas de tentative d’expulsion à Notre Dame des Landes, réoccupons Sivens


un nouveau numéro de la revue"De tout bois" autour de la lutte dans les Chambarrands contre un center park 

le nouveau site de la zad d’Agen

Infos du 11 au 17 janvier 

Samedi 16 janvier

L’enfouissement de déchets radioactifs à Bure coûtera 25 milliards d’euros

La ministre de l’écologie et de l’énergie, Ségolène Royal, a rendu vendredi 15 janvier son verdict sur le coût global du Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure dans la Meuse. Le prix de ce projet, qui faisait l’objet de chiffrages divergents, a été finalement fixé à 25 milliards d’euros. Il est « évalué sur une période de 140 ans à partir de 2016 », précise l’arrêté signé par Mme Royal.

Le Cigéo, piloté par l’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra), et contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir les déchets les plus radioactifs (3 % du total) à 500 mètres sous terre à Bure, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue.

Le texte de vendredi « ne constitue pas une autorisation du projet ou une décision relative à son niveau de sûreté ». Il entrera en vigueur au lendemain de sa publication au Journal officiel, prévue dans les prochains jours.

La ministre a tranché sur la base d’une estimation fournie par l’Andra, de l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et des observations des opérateurs du futur projet, EDF, Areva et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

« Le coût arrêté constitue un objectif à atteindre par l’Andra, dans le respect des normes de sûreté fixées par l’ASN et en s’appuyant sur une coopération étroite avec les exploitants d’installations nucléaires. »

Il sera « mis à jour régulièrement et a minima aux étapes clés du développement du projet [autorisation de création, mise en service, fin de la phase industrielle pilote, réexamens de sûreté] », poursuit l’arrêté.

« Un exercice délicat »

Selon des documents remis au gouvernement et rendus publics lundi, l’Andra avait évalué à 32,8 milliards d’euros le coût global de Cigéo, deux fois plus que les estimations officielles antérieures. L’agence avait toutefois précisé que cette estimation était un « exercice particulièrement délicat » et reconnu que des « visions différentes » étaient possibles en fonction de l’anticipation des progrès technologiques par exemple, pouvant conduire « des différentiels de l’ordre de 30 % » sur le montant total.

Pour leur part, EDF, Areva et le CEA avaient proposé conjointement un coût de 20 milliards d’euros, tandis que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) estimait que « certaines hypothèses retenues par l’Andra et ayant un fort impact sur le chiffrage global semblaient optimistes ».

Suite à la décision de la ministre, EDF a annoncé qu’il passerait une charge de l’ordre de 800 millions d’euros dans ses comptes 2015, ce qui amputera d’environ 500 millions son bénéfice net annuel. Areva, quant à lui, a chiffré l’impact sur ses comptes à 250 millions d’euros, ce qui risque d’accroître son besoin de financement, alors que le groupe nucléaire, à court d’argent frais, est en attente d’un renflouement par l’Etat, parallèlement à la cession de son activité réacteurs à EDF.


L’Andra a également pris acte de ce chiffrage, et s’est engagée à poursuivre une démarche d’innovation et d’optimisation tout au long du projet, tout en maintenant la sûreté comme priorité. Elle a réaffirmé au passage que « quelles que soient les incertitudes qui peuvent rester à ce stade du projet, le coût reste (...) tout à fait supportable pour le système électrique et le consommateur ».

Cigéo doit encore être validé par le Parlement. Le gouvernement a annoncé l’an dernier qu’un texte spécifique serait présenté en 2016, après avoir tenté de faire avancer le dossier via un article de la loi Macron, finalement censuré par le Conseil constitutionnel.

Le calendrier du projet prévoit un décret d’autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. La construction des installations de stockage pourrait débuter à l’horizon 2020.

Le Monde.fr


►Lutte antinucléaire de Bure - semaine de chantier et de discussions du 23 au 30 : A faire tourner !


Appel à solidarité avec la lutte de la foret de Hambach. Les ami-es ont fortement besoin de notre solidarité. La dévastation de la
forêt progresse. ils ont besoin de renforts et de soutien.

Infos du 18 au 24 janvier

Mardi 19 janvier


Le barrage de Sivens est enterré, il faut maintenant développer l’alternative 



Le projet initial a été définitivement abandonné fin 2015. Pourtant, les défenseurs de la zone humide du Testet poursuivent leur lutte contre un plus petit barrage et pour la réhabilitation du lieu. Ils réclament également justice pour Rémi Fraisse.

Ben Lefetey est membre du collectif Testet. Il a écrit Sivens, un barrage contre la démocratie (éd. Les Petits Matins, 2015).

Le 24 décembre 2015, les préfets du Tarn et du Tarn-et-Garonne ont abrogé leur arrêté du 3 octobre 2013 qui déclarait d’intérêt général pour le projet de barrage de Sivens. Les jours suivants, un sénateur du parti Les Républicains du Tarn-et-Garonne a lancé une polémique médiatique en faisant croire que l’État avait abandonné le projet en catimini la veille de Noël. Apparemment, ce sénateur s’est endormi dès le lendemain de son élection en septembre 2014 car il défend encore le projet de barrage initial et n’a donc visiblement pas suivi l’évolution du dossier depuis cette période.

En effet, cette abrogation fin décembre 2015 n’est pas une surprise. Elle figurait dans le protocole transactionnel qui a été validé par la Conseil départemental le 11 décembre dernier. Dès le 27 février 2015, la ministre chargé de l’Écologie, Ségolène Royal, proposait au président du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, d’indemniser le département sur les dépenses engagées en pure perte « en contrepartie de l’abandon définitif et irrévocable des travaux ». Après de longs mois de négociation entre le gouvernement et le département, un accord a été trouvé sur la base d’une facture de 3,4 millions d’euros dont 2,1 millions pour les dépenses engagées en pure perte et 1,3 pour les mesures compensatoires des atteintes à la zone humide (travaux à venir).

Le sénateur Tarn-et-Garonnais aurait été mieux inspiré de dénoncer, comme le collectif Testet, la prise en charge de ces dépenses par les contribuables. Il est scandaleux que ce soit une fois de plus l’argent public qui paie les pots cassés à la place des responsables de ce gâchis qui sont la CACG [1], qui a triché dans ses études, et les ministres et conseillers généraux qui ont fait passer en force un projet qu’ils savaient inadapté et illégal. Rappelons notamment que la Commission européenne avait clairement annoncé son intention de lancer une procédure d’infraction plus d’un mois avant le début du chantier en septembre 2014.

La responsabilité de l’État dans cette dramatique affaire

Attendue, cette abrogation n’en marque pas moins une étape importante. Si l’abandon du projet initial était acquis depuis son annonce par Ségolène Royal le 16 janvier 2015 puis par une délibération implicite du conseil général le 6 mars, les travaux restaient juridiquement possibles. Ce n’est plus le cas depuis le 24 décembre puisque c’est l’arrêté abrogé qui autorisait les travaux. Cet acte va aussi probablement mettre fin à la procédure d’infraction européenne contre la France sur le projet initial. 

Manifestation contre le barrage de Sivens.



L’on reparlera cependant de cet arrêté du 3 octobre 2013 dit « déclaration d’intérêt général – loi sur l’eau ». Il est toujours visé par le recours en annulation que le collectif Testet et plusieurs autres associations ont déposé fin 2013 contre lui et les deux autres (déclaration d’utilité publique et dérogation à la loi sur les espèces protégées). En effet, la justice étant moins rapide que les bulldozers, nos recours en annulation n’ont toujours pas été jugés sur le fond. Nous nous attendons à ce que le tribunal administratif les juge durant le premier semestre 2016, probablement les trois recours regroupés.

Le travail juridique se poursuit donc pour démontrer que l’État n’avait pas le droit de déclarer d’intérêt général et d’utilité publique le projet de barrage de Sivens ni d’accorder une dérogation à la CACG pour lui permettre de détruire les habitats d’espèces protégées, notamment la zone humide du Testet. L’enjeu est de taille sur la responsabilité de l’État dans cette dramatique affaire mais aussi pour l’avenir. Car le gouvernement et le conseil départemental espèrent bien conserver la déclaration d’utilité publique (DUP) pour mettre en œuvre le prochain projet de barrage.

Celui-ci, avec un volume réduit de moitié (750.000 m3), est désormais envisagé par les pouvoirs publics. Mais, à part la DUP (si elle n’est pas annulée par le tribunal cette année), tout repart de zéro ou presque. Pour démarrer les travaux de ce Sivens « light », il faut obtenir une nouvelle autorisation préfectorale et donc réaliser une enquête publique s’appuyant sur un nouveau dossier démontrant l’intérêt général. Surtout, tout nouveau financement par l’Agence de l’eau de projets de barrages destinés à l’irrigation est conditionné à la définition d’un « projet de territoire ».

La lutte va se poursuivre

L’un des acquis de la lutte de Sivens est que les associations environnementalistes (dont le collectif Testet) et la Confédération paysanne seront autour de la table pour élaborer collectivement ce « projet de territoire ». 

Elles seront à l’aise avec les questions qui y seront officiellement discutées puisque ce sont celles qu’elles soulèvent depuis des années. Quel type d’agriculture les pouvoirs publics doivent-ils soutenir sur le territoire ? Comment mieux gérer l’eau, notamment à travers un changement des pratiques agricoles ? Quelles sont les alternatives au projet de barrage ? Ce processus, sans précédent en France, devrait démarrer au printemps 2016 et durer plus d’un an. Le défi est donc de démontrer aux autres acteurs que les alternatives au nouveau projet de barrage sont plus respectueuses de l’environnement et de la biodiversité et plus efficaces pour l’avenir de fermes, nombreuses sur le territoire. 

Un portrait de Rémi Fraisse sur un mur de Marseille, en mars 2015. 
Par ailleurs, la lutte va se poursuivre aussi en 2016 pour obtenir la restitution des terres agricoles aux éleveurs lésés et la réhabilitation de la zone humide du Testet. La mobilisation va également se poursuivre pour obtenir justice concernant la mort de Rémi Fraisse et, plus généralement, la répression contre les opposants au projet. Sans oublier la convergence des luttes avec les autres mouvements opposés à des projets inutiles et imposés (GPII) et en priorité avec celui de Notre-Dame-des-Landes, fortement menacé par le gouvernement en ce début d’année. Si l’abandon du projet initial est donc désormais garanti par l’abrogation déposée sous le sapin de Noël, la lutte est loin d’être terminée et 2016 s’annonce comme une année décisive !

Ben Lefetey 

[1] Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG), qui est intervenue comme bureau d’études sur les besoins en eau et qui a ensuite bénéficié du marché de réalisation du projet de barrage.

Samedi 23 janvier

►Solidarité avec les blessées et inculpées de la lutte de la forêt de Hambach : "Un garde de sécurité frappe des militants avec sa jeep" http://foretdehambach.blogsport.de/2016/01/23/garde-de-securite-frappe-des-militants-avec-sa-jeep/ ( VIDEO : https://youtu.be/R_blumlDgAY?t=50s

Infos du 25 au 31 janvier 

Mardi 26 janvier

Accident à Bure : Il y a eu un éboulement souterrain à l’ANDRA. Il y aurait un mort et un blessé grave. Honte sur l’ANDRA et sa machine de mort !
http://www.reporterre.net/L-accident-mortel-sur-le-site-projete-des-dechets-nucleaires-remet-en-cause-sa

Jeudi 28 janvier

La famille de Rémi Fraisse lance un appel aux dons pour pouvoir obtenir justice

La famille de Rémi Fraisse vient de lancer un appel à dons sur le site Le pot commun, afin de financer les frais liés à la procédure judiciaire (avocats, experts). « Nous voulons donner ses chances à cette quête de vérité qui est la notre et qui doit permettre d’éviter que de tels drames se reproduisent », précisent les parents et la sœur de Rémi Fraisse. Le jeune homme a été tué par les forces de l’ordre lors d’un rassemblement à Sivens le 26 octobre 2014.

Le mercredi 27 janvier, plus de 1100 euros avaient déjà été récoltés. 

Pour participer : Le Pot commun

►Des nouvelles de Grenoble où les jardins de l’utopie résistent à un projet de bétonnage

Et pour finir cette magnifique banderole


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