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samedi 12 décembre 2015

"La colère des imbéciles remplit le monde" Georges Bernanos - Les Grands Cimetières sous la lune (1938)

Au lendemain du premier tour de ces élections régionales, après cette vague brune dans les urnes, on a reçu ça : 

« La colère des imbéciles remplit le monde »
Georges Bernanos - Les Grands Cimetières sous la lune (1938)

A propos de Georges Bernanos .

«Bernanos appelle Terreur tout régime où les citoyens, soustraits à la protection de la loi, n’attendent plus la vie ou la mort que du bon vouloir de la police d’Etat... c’est le régime des Suspects, où le pouvoir juge licite et normal [...] d’exterminer préventivement les individus dangereux, c’est-à-dire suspects de le devenir ! Comme il avait haï l’écrasement de la Commune par Thiers, il hait Franco et sa « dictature en peau de toutou ». Sa colère ne se distingue en rien de celles que furent les siennes face à Munich ou à Vichy. Toutes s’inscrivent dans un seul et même mouvement de révolte contre la décomposition de l’homme, de l’honneur chrétien et de l’avancée de la barbarie. La classe moyenne a toujours appelé de ses vœux un chef, un dictateur, c’est-à-dire un protecteur qui gouverne à sa place, qui la dispense de gouverner. Les braves bourgeois se regardent entre eux, gênés. Pourquoi M. Mussolini nous a-t-il amenés là ? Et Franco ? La colère des imbéciles remplit tout ce joli monde. 


C’est que vous n’aurez pas raison des imbéciles par le fer ou par le feu. Car ils n’ont inventé ni le fer ni le feu [...] mais ils utilisent parfaitement tout ce qui les dispense du seul effort dont ils sont réellement incapables, celui de penser par eux-mêmes. Ils aimeront mieux tuer que penser, voilà le malheur ! [...] J’ai connu le temps où les imbéciles croyaient vivre dans un monde solide, bien clos, le Monde Moderne, supérieur à tous ceux qui l’avaient précédé, et nécessairement inférieur à celui qui viendrait après lui ! Le nombre des misérables va croissant, et nous voyons croître à proportion les budgets de guerre !


Dans la langue de Bernanos, le mot misérable a un sens biblique : vient du Latin miserabilis, malheureux, qui est dans la misère, dans la souffrance.

Face à cette imbécillité grandissante, le seul mot d’ordre de l’auteur des Grands cimetières est : faire face ! 
Il déteste les tartuffes à l’origine des croisades cléricales et des épurations. 
Il proclame sans relâche sa volonté de faire face, fût-ce aux côtés des filles perdues, des Samaritains, des publicains, des larrons et des adultérins. 
Faire face ! 
Très tôt, Bernanos se donne ce mot d’ordre, auquel il demeure fidèle toute sa vie.»

Ecrit par Christian Massé 13.07.11 

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