Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

mardi 8 décembre 2015

Chronique des ZAD (Zones A Défendre) novembre 2015 : NDDL, Sivens (81) - Camp du Larzac (12) - Roybon (38) et combats ailleurs...

Des infos, des liens, des photos, pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé en novembre 2015 sur et autour des Zones A Défendre : Notre Dame Des Landes, Sivens, Camp du Larzac, Roybon et beaucoup d'autres...

Merci à l 'auteur, membre du Collectif de soutien à NDDL66, pour cette compilation mensuelle


PROJET D’AYRAULT – PORT de 

NOTRE DAME DES LANDES (44) 

Marches sur la COP 21

Source : ZAD.nadir.org

novembre 2015

SIVENS (81) - CAMP du LARZAC (12) – ROYBON (38)

Combats ailleurs : procès ANONYMOUS à NANCY (54) – LGV Aquitaine – centrale à gaz de LANDIVISIAU (29) attentats de PARIS (75) – BURE (55) – déchets nucléaires à LONGY (19) – COP 21 : manifs à PARIS (75) 


ZAD de NDDL - 44 

Infos du 2 au 8 novembre

Lundi 2 novembre

►Conserverie de la Noé Verte - Date limite de consommation repoussée

►La fameuse association "Des ailes pour l’ouest" nous informe « Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : cette fois c’est vraiment le GO ! ». Font-ils référence au jeu de GO, un jeu stratégique chinois basé sur l’occupation de territoire en encerclant son adversaire pour immobiliser ses actions ?

►l’Etat a pondu un rapport "Concertation publique sur l’évaluation stratégique environnementale des effets cumulés du projet de l’aéroport du Grand Ouest et des projets connexes". Si des gens veulent se pencher dessus, voici le PDF et le lien sur le site de la pref’

►Communiqué : Les habitant-e-s de la zad répondent à l’appel d’offre et annoncent la reprise des travaux en vidéo exclusive : https://youtu.be/W2RzpvWr7vw

Jeudi 5 novembre


Rénover l’aéroport de Nantes coûtera bien moins cher 

que de construire Notre Dame des Landes




L’Atelier citoyen poursuit son patient travail pour convaincre les Nantais de garder et d’améliorer leur aéroport. Il publie ce jeudi deux rapports argumentés, l’un sur le potentiel de l’aérogare, l’autre sur la rénovation de la piste. Ces « cahiers » complètent ceux déjà produits et confirment l’inanité du projet de Notre-Dame-des-Landes.

Nantes, correspondance 


Alors que l’État a annoncé, vendredi 30 octobre, « la reprise des travaux » de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’Atelier citoyen pour le maintien et l’optimisation de Nantes-Atlantique publie ce jeudi deux nouveaux numéros de ses « cahiers ».
Le premier s’intéresse au potentiel de l’aérogare actuelle, lauréate en 2011 du trophée ERA Award du meilleur aéroport européen; le second à la rénovation de son unique piste.

Cahier aérogare de l’Atelier citoyen.

Ces documents s’ajoutent aux synthèses des groupes de travail sur le bruit, la circulation aérienne, la finance, l’économie et les emplois. Un troisième cahier, qui sera diffusé dans une quinzaine de jours, étudiera les possibilités de relier Nantes à son aéroport par les transports en commun. L’expertise complète sera ensuite remise aux responsables politiques et aux promoteurs du projet de Notre- Dame-des-Landes.

« La DGAC est partie du principe que personne ne décortiquerait son étude »

Le réaménagement de l’aéroport actuel, situé sur la commune de Bouguenais, au sud de l’agglomération, avait déjà fait l’objet, il y a deux ans, d’une étude de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). « On a alors découvert qu’aménager Nantes-Atlantique était possible, mais coûterait très cher », explique Françoise Verchère, coprésidente du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport (CéDpa) et ancienne maire de Bouguenais. Trop cher ? La contre-expertise commandée par le CéDpa a mis en évidence les petits arrangements de l’État avec la réalité.

Cahier piste (provisoire) de l’Atelier citoyen.

La piste est un bon exemple. La DGAC se prononce pour une refonte complète de la structure, jugée trop vétuste, trop courte, pas assez large, pour un total de 378 millions d’euros. En comparaison, la construction de deux pistes neuves à Notre-Dame-des-Landes est estimée à 60 millions d’euros... « On prend les gens pour des demeurés », s’indigne Jean-Marie Ravier, coordinateur du groupe de travail sur la piste. Selon ce chef d’entreprise, « la DGAC est partie du principe que personne ne décortiquerait son étude, sauf que, quand on gratte, on s’aperçoit que ça ne tient pas la route ».

« Ces mensonges discréditent les responsables politiques »

Il a été aidé sur ce point par un jeune retraité d’une entreprise de travaux publics, qui a réparé pendant trente ans la piste de Nantes- Atlantique, précisément. Grâce à son expérience, l’Atelier citoyen a pu analyser chacun des arguments présentés dans l’étude de la DGAC, de la classification du sol à l’accueil des gros porteurs. « Il en rejette l’essentiel, et conclut qu’un simple resurfaçage, additionné de quelques mises en conformité, conviendra parfaitement, le tout pour un coût de 25 millions d’euros », peut-on lire en introduction du cahier « piste ». Ce chiffrage « est tout à fait cohérent avec des rénovations récentes des pistes Francfort 1 et 2, Orly 1, CDG 4 et Tahiti », poursuivent les auteurs. 



Qu’en est-il de l’aérogare, qui a accueilli en 2014 plus de quatre millions de passagers ? Face à l’argument de la « saturation », balayé l’an dernier par un article du Canard enchaîné, l’association critique l’« opacité » et les « mensonges » entourant le dossier, qui « discréditent les administrations et les personnalités politiques qui les ont portés ». « On s’est procurés les plans de Vinci », annonce l’architecte Ivan Fouquet, en charge de ce groupe de travail. Il ajoute : « On est donc capable de proposer pour Nantes-Atlantique le même type d’extensions que celles prévues à Notre-Dame-des-Landes » pour faire face à une augmentation du trafic.

    Plus d’un siècle d’émission de CO2

Grâce au travail des thermiciens de l’association, vérifié par un professionnel des aéroports, l’Atelier citoyen a calculé que l’on peut réduire de 30 à 40 % les consommations énergétiques de la plate-forme actuelle, et diviser par trois ses émissions de gaz à effet de serre. Ivan Fouquet prévient : « Quand on parle de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes soi disant très économe en énergie, c’est sans compter l’énergie grise. » C’est-à-dire toute l’énergie nécessaire à la construction des bâtiments, mais aussi à la production, la transformation des matériaux, leur transport, leur mise en œuvre puis leur recyclage en fin de vie du bâtiment.


Selon l’Atelier citoyen, un travail approfondi sur l’usage de l’énergie permettrait de réduire de 30 à 40% les consommations énergétiques actuelles pour s’approcher de celles prévisibles pour le projet de NDDL. Une source d’énergie primaire est une forme d’énergie disponible dans la nature avant toute transformation.

Ainsi, l’énergie grise pour la construction de la seule aérogare de Notre- Dame-des-Landes serait trois à quatre fois plus importante que dans le cas d’une rénovation de Nantes-Atlantique. En termes d’émissions de CO2, la construction de Notre-Dame-des-Landes serait équivalente à plus de 100 ans de ses consommations énergétiques, contre environ 28 ans pour la rénovation de Nantes Atlantique. « On ne peut décemment pas parler de réduction des gaz à effets de serre et refuser que le secteur aérien fasse, lui aussi, des efforts », dénonce Françoise Verchère. 


Les auteurs du cahier « aérogare » rappellent qu’architectes et urbanistes se sont déjà penchés sur le site de Bouguenais, « déjà largement urbanisé et imperméabilisé ». Certaines de leurs idées « ouvrent la voie à des solutions constructives, sobres et économiques (...) pour consommer moins de matières premières, d’eau, d’énergie et préserver les espaces naturels et les terres agricoles d’une saturation d’asphalte et de béton », conclut le rapport.

Des jardins partagés pour observer les avions décoller (projet d’urbaniste).   


« Si on rentre dans la logique des porteurs de projet, l’aéroport actuel est tout à fait améliorable, ajoute la coprésidente du CéDpa. Le secteur du BTP attend depuis des mois, comme une manne, la construction de Notre-Dame-des-Landes. Si on rénove Nantes-Atlantique, ils auront du boulot tout de suite ! »

Source : Henri Le Roux / LeskaPress pour Reporterre
Images : Extraits des cahiers de l’Atelier citoyen sauf. 
Chapô : vue extérieure l’aéroport de Nantes-Atlantique © Henri Le Roux
. Jardins partagés © Labo Méta Urba

Notre-Dame-des-Landes : les Verts font monter les enchères


Les provocations de Manuel Valls sur Notre Dame des Landes suscite le courroux d’Europe Ecologie Les Verts. Cécile Duflot, Emmanuelle Cosse et Noël Mamère sont venus sur la ZAD réaffirmer leur opposition absolue au projet d’aéroport. Et proposé une alternative.

Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage

Le déplacement se voulait aussi massif que symbolique : les figures nationales et locales d’Europe Écologie – Les Verts (EELV), réunies au grand complet sur la « zone à défendre » (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes.

Préparée dans l’urgence, cette visite est la réplique du parti écologiste « aux provocations du gouvernement » sur ce projet d’aéroport. La préfecture de Loire-Atlantique a en effet publié, vendredi 30 octobre, un appel d’offre sur des travaux de débroussaillage préalables à la construction de la plate-forme aéroportuaire.

Les élus écologistes ont mené une visite éclair : une discussion à huis-clos d’une demi-heure avec les responsables associatifs suivie d’une conférence de presse.

À quelques semaines du démarrage de la Conférence des parties des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) et à un mois des élections régionales des 6 et 13 décembre 2015, la rencontre ne pouvait pas mieux tomber. « Quand on est à cinq semaines de la Conférence sur le climat, où le monde entier va se rendre en France pour essayer de trouver un accord contraignant […], quel est le sens de relancer un aéroport qui en lui-même est le symbole du dérèglement climatique ? », interroge Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV.

    « Un dossier pourri, hors-la-loi »

Très remontés par ces nouveaux éléments ainsi que par la déclaration de Manuel Valls, quelques heures auparavant, qui avait qualifié de « minorité d’individus ultra-violents » les opposants au projet (sur cette video à 21’28’’), les écologistes ont vertement critiqué « un dossier pourri, hors-la-loi depuis le début », selon les mots de Sophie Bringuy, tête de liste EELV dans les Pays de la Loire.


Selon Manuel Valls, la ZAD serait peuplé d’« individus ultra-violents »
Une « opération de communication indigne est en train d’être menée, qui consiste à dire que Sylvain [Fresneau], Julien [Durand], des paysans qui travaillent ici, qui cultivent cette terre depuis des générations, sont une minorité violente », a dénoncé Cécile Duflot. L’ex-ministre du gouvernement Ayrault parle d’« un mensonge organisé autour de ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes ». Manuel Valls n’a pas hésité, au cours de la même intervention, à qualifier l’aéroport « d’important pour l’environnement » (21’05), malgré l’unanimité des critiques des écologistes et des naturalistes de tous bords.


Le Parti socialiste (PS), principal soutien politique du projet, est cependant dans une situation délicate : quatre des cinq départements de la région Pays de la Loire ont été remportés par les candidats LR lors des départementales de mars 2015.

L’occasion pour Sophie Bringuy et René Louail, tête de liste EELV en Bretagne, de faire monter les enchères en conditionnant toute alliance avec le PS au second tour des régionales à la réalisation en 2016 d’une étude indépendante sur l’optimisation de l’aéroport actuel.

Sophie Briguy, tête de liste EELV aux régionales : « pas d’accord avec le PS s’il n’y a pas une étude indépendante »
Une étude qui ne serait pas sans rappeler les travaux de l’Atelier citoyen qui remet en cause, arguments solides à l’appui, la pertinence du projet d’aéroport. « Si cette étude indépendante a lieu, tout le monde verra que le projet de Notre Dame des Landes est un immense rideau de fumée », ajoute Cécile Duflot.
« On est venus pour tout le monde »
Un peu en retrait, les deux seuls zadistes à s’être risqués jusqu’au lieu de la conférence de presse regardent avec circonspection les dizaines de journalistes massés devant les responsables écologistes : « Ils viennent pour écouter la sainte parole des chefs et ils ne s’intéressent pas à nous », regrette Blue. Au même moment, deux consœurs se rassurent : « As-tu déjà vu des zadistes ?  Non. Moi non plus, jamais ».
Le soutien des élus et des candidats écologistes est en revanche plutôt bienvenu : « Je respecte leur courage politique, au-delà des différences », explique Blue. Noël Mamère, qui avait claqué la porte d’EELV en 2013 mais reste membre du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, exprime sa pleine solidarité :


« On est venu pour tout le monde, pour tous ceux qui veulent défendre un certain style de vie et qui se battent pour protéger les générations futures. » Le maire de Bègles (Gironde), évoque également le souvenir de Rémi Fraisse, tué par les gendarmes en octobre 2014 à Sivens : « La provocation à laquelle s’est livré le Premier ministre est d’autant plus grave, d’autant plus consternante et d’autant plus écœurante que nous sommes à peu près [à un an] de la mort tragique de Rémi Fraisse », a-t-il souligné.
Retour de l’huissier avant la rencontre
Reste à savoir ce qu’il adviendra des principes au soir du premier tour. La même Cécile Duflot avait qualifié, en 2011, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes de « projet tellement stupide »… avant d’entrer en 2012 au gouvernement de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et premier défenseur du projet.
Pour Julien Durand, le porte-parole de l’Acipa, ce type d’événements « fait partie de la lutte ; Notre-Dame-des-Landes doit être présente dans toutes les campagnes : ce sont des moyens de pression à utiliser. » Ce qui n’a pas retenu l’huissier de justice, de retour sur la ZAD quelques minutes avant le début de la rencontre. Pour apporter – sans rire – la notification de mise à disposition d’une indemnité d’expropriation refusée quelques jours plus tôt par un couple de locataires. Encore un pur hasard de calendrier.


Vendredi  6 novembre
«L’annonce de la reprise des travaux du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes à moins d’un mois du début de la conférence de Paris est pour le moins inopportune », juge Nicolas Hulot, président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, dans une tribune à Mediapart.
"J’ai une exigence, celle de la vérité. Une liberté, celle de mes mots. Une volonté, celle de tout faire pour que la COP21 soit un succès.
L’annonce de la reprise des travaux du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes à moins d’un mois du début de la conférence de Paris est pour le moins inopportune. Serait-ce lié à des considérations électorales ? N’est-ce pas un peu dérisoire devant les enjeux ? Mais, quoi qu’il en soit, profitons de ce dernier épisode pour se poser les bonnes questions et trouver collectivement les bonnes réponses.
Il faut trouver une solution.
Vieux de plus de 40 ans, ce projet de nouvel aéroport est vicié, gangrené. Il porte en lui les racines de la discorde. Jamais il ne se fera dans les conditions actuelles. Si les affrontements reprennent, il n’y aura que des perdants, chez les « pour » comme chez les « contre ». Que se passerait-il si la situation dégénérait ? N’aurait-on donc pas tiré les enseignements de la mort de Rémi Fraisse à Sivens ?


NDDL n’est pas l’alpha et l’oméga de la réussite de la COP21, mais un geste de l’Etat sur ce dossier serait un superbe symbole. Un gage de l’exemplarité du pays qui, en choisissant d’accueillir la COP21, a pris une responsabilité historique. La COP21 nous oblige à la cohérence entre les déclarations sur le climat et les actes politiques. Elle accélère même ce besoin de cohérence. La France a acté des avancées, n’en déplaise à ceux qui voudraient faire croire que rien ne bouge : fin des subventions à l’export au charbon, mise en place d’une contribution climat énergie (22 €/tCO2 en 2016), début du rattrapage fiscal entre l’essence et le gasoil, positions volontaristes sur la taxe sur les transactions financières ou le prix du carbone en sont autant d’exemples. Mais il faut faire plus. La COP21 a besoin de symboles et NDDL pourrait être un d’entre eux. Pourquoi s’enfermer dans un choix déraisonnable ? Le progrès vaut aussi par des renoncements et des acquiescements.
Il faut trouver une sortie par le haut, penser différemment, sortir des clivages. C’est aussi une question de démocratie et de choix. N’ayons pas peur de le dire : les alternatives n’ont pas été suffisamment considérées par l’Etat et la transparence n’a jamais été la règle sur ce dossier. Y compris aujourd’hui, où, malgré la demande de la commission d’accès aux documents administratifs, certains d’entre eux censés apporter des éléments sur l’intérêt du projet ne sont toujours pas rendus publics. Et alors même que le gouvernement finalise une réforme ambitieuse de la démocratie environnementale.
L’Etat peut et doit reprendre la main et trouver des solutions qui ne déshonorent personne.
Jamais il n’a été démontré que la construction de ce nouvel aéroport était la meilleure option. Ne faudrait-il pas commencer par cela ? Ce serait peut-être même, pour les porteurs du projet, la meilleure solution pour assurer qu’il se fasse !
Je n’ai pas changé d’avis sur l’opportunité de construire un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Je continue à penser que ce serait une mauvaise décision en termes d’argent public (rien que la route pour aller à l’aérogare couterait 100 millions d’euros), de préservation des terres agricoles (1600 hectares menacés), de lutte contre les changements climatiques. Mais, si les conditions d’une remise à plat du projet et de l’étude sérieuse de ses alternatives étaient réunies, menée par des experts indépendants, mobilisant la parole et l’expertise citoyenne, autour d’un comité de concertation accepté par toutes les parties, je n’aurais aucun mal à en accepter les conclusions. Les parties prenantes pourraient aussi s’y engager.
L'Etat peut et doit faire un geste à NDDL. Le Président de la République et le Premier ministre ont les cartes en mains. Ils peuvent décider, d’une simple phrase, d’apaiser les tensions en confirmant que les travaux ne commenceront pas tant que tous les recours – y compris les procédures d’appel – ne seront pas épuisés. Ils peuvent aussi décider, de faire de l’étude des alternatives au projet de nouvel aéroport un symbole de la
cohérence pour la COP21 et la démocratie environnementale. Il était de mon devoir, de ma responsabilité, de leur rappeler."

Nicolas Hulot


Infos  du 9 au 15 novembre


Lundi  9 novembre





Mercredi  11 novembre


►Un communiqué de l’ACIPA par rapport au tribunal permanent des peuples : Sentence historique : le TPP reconnaît les violations des droits des peuples liés aux GPII


►Un communiqué du collectif de Vannes : "Le Collectif du Pays de Vannes contre le projet d’aéroport à NDDL et les nombreuses structures qui en font partie apportent leur soutien complet aux habitants de la zad et à l’ACIPA dans leur lutte. Nous nous opposerons de façon active et déterminée à toute tentative d’expulsion et tout début des travaux, en intervenant aussi bien sur la zone du projet que dans notre environnement proche. Nous demandons instamment l’abandon complet du projet et que l’expérimentation sociale qui se vit sur la zad puisse se poursuivre. Le réaménagement de l’aéroport actuel est la seule issue à ce conflit."
►Des nouvelles de la lutte au Vieux-Doulon contre le projet urbain de ZAC des Gohards. Le jardin des ronces s’enracine, un collectif de mobilisation se positionne contre le cadre de concertation imposé par Nantes Métropole…

Des activistes interpellent Laurent Fabius sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes  

Onze activistes d’Action non-violente COP 21 (ANV-COP21) ont interpellé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, au sujet du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. L’action s’est déroulée mardi 10 novembre vers 12 h, devant l’entrée du centre de conférences du ministère, à Paris, rue Gutenberg.

Sur leurs banderoles, les messages « Fabius : COP21 ou Aéroport de NDDL, il faut choisir !» et « Obama stopped Keystone XL.  Hollande : Stop NDDL airport ! », en référence à la décision du président américain de stopper le projet controversé d’oléoduc Keystone XL.

« Quelle crédibilité peut avoir la France qui demande à tous les pays du monde d’être ambitieux dans leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre si elle même maintient ce projet de nouvel aéroport, dans une région déjà amplement desservie par ce type d’infrastructure ? Comment prêcher la bonne parole devant des dizaines de ministres de l’environnement réunis dans cette pré-COP quand on cautionne ce type de grand projet climaticide ? », s’est interrogé Jon Palais, un des portes-paroles d’ANV-COP21, dans un communiqué.
Les ministres d’une soixantaine de pays étaient rassemblés du 8 au 10 novembre à Paris pour la "pré-COP 21", une réunion destinée à accélérer les négociations afin d’obtenir dans quelques semaines un accord mondial pour limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici la fin du siècle, par rapport à l’ère préindustrielle.
Source : Emilie Massemin, pour Reporterre, présente sur place.
Jeudi  12 novembre

►Des policiers en nombre stationnent à Vigneux de Bretagne. Est-ce en lien avec la présence de 3 ministres différents à Nantes ? Vigilance en tout cas si vous passez dans le coin. Une personne a été arrêtée dans l’après midi là-bas, on ignore encore pourquoi.
►Une soirée d’infos sur la ZAD à la fac de Rennes lundi prochain. faites tourner l’info !
►On vous rappelle la manif à Landivisiau ce samedi. Ce sera l’occasion aussi de discuter entre membres des comités anti aéroport présents
Dimanche  15 novembre

Sur la ZAD :
►AGO se vante d’avoir réussi à venir faire des relevés sur la ZAD en envoyant des employés déguisés en cueilleurs de champignons (une partie de l’article sur le site de Presse Océan)
Luttes contre l’aéroport :
►Cap sur la COP - Petite revue de presse après la conférence de presse d’appel :20 minutes, Ouest France.
D’ailleurs la COP est maintenue donc à priori le convoi aussi !

►Pendant ce temps Jean-Vincent Placé (les Verts) propose un référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Le dernier continent: sortie du film de Vincent Lapize sur le ZAD cette semaine.


Infos  du 16 au 22 novembre


Lundi  16 novembre

Les Verts veulent enfermer les migrants au lieu de construire un aéroport. On est contents de lire des articles de presse de temps en temps pour apprendre que les verts ont des proposition de plus en plus farfelues et de moins en moins de gauche. Il faut assumer quand même : Daniel Cohn-Bendit suggère de construire à la place un « grand centre d’accueil de migrants » à la place de l’Aéroport pour « soulager Calais » et « calmer tout le monde »
►Presse Un article qui dit... pas grand-chose sur les avancées des procédures juridiques NDDL. Quel est cet animal qui empêche le début des travaux ?
Mercredi  18 novembre

Trouvé sur presse océan : "Notre-Dame-des-Landes n’est pas une priorité dans le contexte actuel", confirme Stéphan de Ribou, sous-préfet chargé du dossier. Le gouvernement et les services de l’État sont concentrés sur la réponse forte à apporter aux actes terroristes.". Pour Infos : Au cours de l’histoire, l’état français a fait plus de morts et créé plus de terreur que les fachos du Moyen-Orient de Daesh ! N’oublions pas les croisades religieuses, les prises d’otages et déportations d’esclaves, puis plus récemment les tortures et techniques de contre-insurrection, héritées de la collaboration avec les nazis, employées pendant la guerre d’Algérie, en Indochine puis exportées en Amérique "Latinisée" en soutien aux dictatures d’extrême droite. Enfin n’oublions pas les morts, les blessé.e.s et la répression exercée sur le territoire français qui vise principalement la jeunesse des banlieues. Ces crimes sont commis quotidiennement par ces mêmes féroces de l’ordre à qui l’ont veut donner tous les pouvoirs pour protéger avant tout l’hégémonie du pouvoir.
Jeudi  19 novembre

Des manifestations annulées

La loi du 3 avril 1955, qui définit l’état d’urgence, précise plusieurs éléments, au premier rang desquels le fait que les préfets peuvent interdire « à titre général ou particulier, les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre ».
En Ile-de-France, les manifestations ont ainsi été interdites jusqu’au dimanche 22 novembre, après les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis la semaine précédente.
Le gouvernement a aussi interdit la marche pour le climat prévue le 29 novembre entre les places de la République et de la Nation à Paris, et dans toutes les villes de France, dans le cadre de la conférence sur le climat (COP21).
Le Monde.fr

Communiqué de presse : "CAP sur la COP" convoi tracto-vélo de NDDL à Paris pour la COP21

Suite aux récents évènements, merci de prendre note des éléments suivants concernant le convoi CAP SUR LA COP, NDDL-PARIS.
Sachant que la COP 21 aura bien lieu et que le projet d’aéroport est momentanément différé, nous maintenons notre convoi de NDDL à Paris dans le but de dénoncer l’hypocrisie criante entre la volonté du gouvernement de lutter contre le réchauffement climatique, et la destruction de terres agricoles et de zones humides, de dizaines d’habitats pour y construire... un nouvel aéroport.
Malgré l’escalade sécuritaire et la déferlante annoncée de lois liberticides, notre volonté est de continuer à manifester, à lutter et à porter haut et fort la voix de territoires en luttes impactés par des projets inutiles et imposés. Avec ce convoi, nous voulons continuer de faire grandir et partager un espoir politique collectif qui se construit depuis des années au cœur de la lutte à NDDL. Nous souhaitons également manifester notre solidarité avec les populations qui subissent les guerres et le réchauffement climatique.
Le départ est donc maintenu le samedi 21 novembre. RDV samedi à 8h30 à la Vache Rit pour un petit déjeuner convivial, puis à partir de 9h20 pour un point presse et pour assister au départ !
Pendant la semaine de convoi, nous ferons 2 étapes par jour, une pour la pause du déjeuner et une le soir pour établir notre campement et participer avec les comités qui nous accueillent, à des débats, des discussions ou des projections. Chaque midi, après le repas, quelques personnes seront disponibles pour répondre à la presse et il vous sera possible, si vous le souhaitez, de profiter de ce moment pour vous entretenir avec des participants et photographier ou filmer le convoi dans la limite d’une demi heure après le départ.
Chaque soir, un point presse sera également organisé : il permettra de prendre des nouvelles de la journée, de la lutte en général et des étapes à venir.
Nous avons imaginé cette aventure avec comme priorité le respect des personnes, ainsi nous vous demandons d’avoir la bienveillance de toujours prévenir avant d’utiliser une caméra, un appareil photo ou de prise de son, et de ne jamais enregistrer les personnes à leur insu
Samedi  21 novembre

Départ de la marche pour Paris et la COP 21 : 200 vélos et 5 tracteurs

Les zadistes de Notre-Dame-des-Landes maintiennent leur tracto-vélo vers Paris


Les organisateurs de la tracto-vélo de Notre-Dame-des-Landes à Paris ont maintenu leur initiative, malgré les attentats, l'état d'urgence et la sécurité renforcée. Un membre du service presse de la Zad (zone à défendre) confirme que "rien n'est annulé", mais que l'arrivée à Paris pourrait être "adaptée". Les anti-aéroport y prévoyaient un grand banquet à la fin de la dernière étape.
Le départ de la tracto-vélo est prévu le samedi 21 novembre, au QG des opposants la "Vache-Rit", à Notre-Dame-des-Landes. Les organisateurs annoncent 200 personnes inscrites au cortège qui doit cheminer jusqu'à la capitale pendant une semaine, via sept étapes. Arrivée le samedi 28.
Cette action militante a pour objectif de profiter de la COP 21, conférence climat, pour demander l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Christophe Jaunet - Ouest-France


Infos  du 23 au 29 novembre


Lundi  23 novembre

La tracto-vélo de Notre Dame des Landes se dirige vers la COP 21


Un bel élan militant et convivial a lancé le convoi de tracteurs et de vélos samedi 21 novembre de Notre Dame des Landes. Objectif : Paris, en fin de semaine, pour faire entendre la voix des landes et de l’écologie à la COP 21.
Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage
« Du courage, du jarret ! Réussir à partir, c’est déjà une victoire. On continue à dire non à l’aéroport mais pas que !», dit Geneviève au mégaphone, au-dessus des thermos de café fumant. Le convoi a élargi son appel en « solidarité avec les populations qui subissent les guerres, le réchauffement climatique, l’Etat d’urgence ».
Samedi matin 21 novembre, le rayon de soleil oblique sur la ZAD chauffe la troupe des militants cyclistes. Ils baignent dans l’euphorie : lancer ce convoi en roue libre vers Paris affirme dans l’espace public une force politique en des temps troublés. Une énergie collective cordiale et enthousiaste, du café bouillant, des tartines généreuses en confiture emplissent la Vache-Rit. Ce hangar agricole est le QG habituel du mouvement et point de départ de cette « tracto vélo » qui associe deux centaines de cyclistes et cinq tracteurs. Six jours sont prévus pour rallier Paris pour la COP 21.
Certains révisent leurs freins à la dernière minute, revissent un garde-boue, d’autres réalisent des panneaux peints « Attention vélos devant ». Une perceuse bricole les montants de la banderole apposée au flanc d’un camion : « L’aéroport de Notre Dame-des-Landes, même pas COP ! ». La vaisselle du petit déjeuner géant fume dans les bassines. On refait du café. Les pains blonds de la boulangerie de la Zad sont en rangs serrés, à la parade, comme les bouteilles de jus de pomme. Le temps est aussi frais que l’ambiance est chaleureuse. « Bouffe, matos de réparation, de cuisine, textes et brochures de l’infokiosk, je vois pas de quoi on pourrait manquer...» « Faudrait des pompes à pied...»
Chacun s’affaire à la fièvre du départ, qu’une corne de brume va lancer par ce temps très clair, au ciel dégagé. Sur le bas côté de la départementale, les voitures des militants venus saluer le départ s’étirent sur deux kilomètres.
« Ce convoi offre l’avantage de nous retrouver ensemble, dans une belle unité. Sa réussite, ce sera déjà d’arriver aux portes de Paris, dit Marcel Thébaud, un des paysans historiques de Notre-Dame-des-Landes, en collant noir de cycliste bien équipé. Moi, je fais quatre étapes, jusqu’au Mans. A la ferme, on est trois, ça s’organise bien. On fait une rotation parmi les paysans présents sur le convoi.»
« Ne pas se laisser museler par l’état d’urgence »
« On tenait à maintenir cette critique sociale et environnementale de la COP21 et pas se laisser museler par l’état d’urgence, explique un zadiste. La COP21 déborde d’hypocrisie : le gouvernement s’apprêtait à venir ici nous expulser pour détruire des terres, bocages et zones humides. Le long du parcours, on va se reconnecter avec les comités locaux de soutien, ce qui permettra de redire que ce qui se passe notamment ici sur la Zad est un espoir politique, qui se construit depuis des années au cœur de la lutte, qui voit se réinventer des manières d’habiter, de pratiquer l’agriculture. Est-ce qu’on parviendra à entrer à Paris, ça, c’est le mystère. On se rejoindra en tous cas avec les autres convois venus d’autres luttes, notamment contre l’enfouissement des déchets à Bure, contre le Center Parcs de Roybon, pour le maintien des trois fermes potagères des Lentillères à Dijon...».
►Voir la vidéo du départ:

« Les raisons d’organiser ce convoi sont intactes. La Cop 21 va se tenir à l’abri des contestations, comme des discussions de salon entre gouvernements, lobbies et multinationales, ajoute Geneviève, militante d’Attac et de la coordination contre l’aéroport. Et si d’autres vont continuer à consommer, nous on continuera à vivre, à lutter, à militer, même si, dès 2012, on nous a traités de "terroristes"... Il est possible que les forces de police soient occupées ailleurs et que le début des expulsions [envisagé en janvier ou février] soit repoussé. Je ne suis pas madame Soleil... Il y aurait de toutes façons une opposition très forte des habitants et des gens de la région, voire plus large. Mais le retard n’est pas notre objectif. Ce qu’on veut c’est l’abandon du projet.»



Parti le 21 novembre de Notre Dame des Landes, le convoi veut parvenir à Saclay le 28 novembre
Quatre cents kilomètres les attendent avec de haltes à Ancenis, Angers, La Flèche, Le Mans, Nogent-le-Rotrou, Chartres et Saclay. « J’ai changé les freins, acheté une nouvelle chambre à air, mais au-delà, je saurais pas réparer. Dans le groupe, je devrais bien trouver des gens compétents.» Il y a des cyclistes bien équipés et les plus dilettantes. « T’as pas de gants ? on annonce des températures bien fraîches pour les prochains jours...» « Moi je suis jaloux : s’il pleut, les copains ont des protections étanches, pour les godasses...»
Un camp autogéré mais roulant
Edifiée en récupération de palettes, coiffée d’un bâche agricole noire, la cabane d’accueil pour chaque halte et étape a fière allure juchée sur sa remorque.
« Ah ! ça fait du bien de partir, finalement... Il y a trois jours, on s’est quand même demandé si on y allait ou pas, si on nous laisserait rouler... J’ai la bizarre impression qu’on a organisé une manif de 400 km... Aux étapes, les mairies PS bloquaient pour l’obtention de salles mais les comités et les gens qui nous accueillent ont fait pression, et un bel élan est né. A La Flèche, faute de salle autorisée pour dormir, l’appel à trouvé très vite 165 places d’hébergement chez l’habitant, et il y en aura sans doute plus à mesure qu’on va avancer sur le parcours...», dit une des Camille de la ZAD. Mais Camille, il y en a aussi dont c’est le vrai prénom, et justement, on la cherche.

Cinq tracteurs font le parcours de bout en bout, tractant des remorques où chaque cycliste dépose son fourbi, duvets et rechanges, le pain pour les repas, la vaisselle, le groupe électrogène, les brochures photocopiées de l’infokiosk militant, les légumes pour la cuisine... La remorque n°3 détaille son contenu : « Tréteaux, bancs et trop plein ». « Ça me fait comme organiser un camp autogéré mais roulant...» dit une autre Camille qui s’appelle en réalité Mathilde.


La procédure d’appels d’offres lancés par les services de l’Etat pour le débroussaillage avant travaux à Notre Dame des Landes se clôturent ce lundi 23 novembre. « Ça n’aboutira à rien, dit un zadiste. Mais de notre côté, on lance nos propres appels d’offres de chantiers d’entretien des chemins, des haies, de nos communs. Il y a des lots à pourvoir pour les comités locaux de soutien, et tous les gens qui veulent réaliser une partie de ces chantiers collectifs et solidaires ». Rendez-vous les 30 et 31 janvier prochain.

On ne passe pas ! - Si !




Dimanche matin, à Anetz, un peu avant la sortie de Loire-Atlantique, la police bloque le convoi. Prétexte : procéder à un contrôle individuel d’identité pour signifier personnellement à chaque participant l’interdiction de manifester en Ile de France. Une assemblée générale s’est improvisée au milieu de la route. Refus catégorique et unanime du contrôle d’identité. L’information a été vite relayée et d’autres militants de la région commençaient à se rendre sur place. Le ministère de l’Intérieur a finalement accepté de laisser repartir librement le convoi, en se contentant d’une déclaration au mégaphone. Après deux heures de tracasserie administrative, entre le test de la détermination des cyclistes et paysans, et le coup de pression pour affirmer son autorité, le cortège est reparti son petit bonhomme de chemin.
« C’était déjà arrivé lors de la précédente tracto-vélo, en 2011, précise un vétéran de ces périples militants d’escargots roulants. En cas de blocage, on avait prévu des itinéraires bis, comme cette fois. On était toujours très encadrés, parfois juste pour faire la circulation à notre passage, parfois pour nous bloquer...»
La dernière étape prévoit de rallier Chartres au plateau de Saclay. Mais une dizaine de kilomètres après Chartres, la limite entre l’Eure-et-Loire et les Yvelines marque l’entrée en région Ile-de-France, territoire interdit par les autorités.
►Le blog pour suivre les convois sur la COP 21 :


Des nouvelles du convoi "CAP sur la COP":
communiqué du 23 novembre  
Malgré la tentative d’arrêt du convoi d’hier et de contrôle d’identité refusée par l’ensemble du convoi, l’aventure se poursuit.
Après un accueil chaleureux et une bonne nuit passée à Angers, ce matin (23/11), le convoi a fait escale devant le squat de réfugié-e-s de La Pinionnière (récemment expulsé) pour leur manifester notre soutien et rappeler la bêtise que constitue la fermeture et surveillance d’une maison vide quand des personnes dorment dehors.
►Un texte du comité de soutien francilien en réponse à l’interception du convoi de Notre-Dame-des-Landes au niveau d’Ancenis
►Un chouette texte contre l’islamophobie et le racisme dans ce contexte post attentat ici
Dans la presse:
►Notre-Dame-des-Landes - À tous les comités et soutiens **Appel d’offres de la ZAD** "Pour la construction d’un avenir sans aéroport" Reprise des travaux les 30 et 31 janvier 2016 Le « comité de pilotage pour un avenir sans aéroport » lance un appel d’offre pour une reprise des travaux (qui n’ont en fait jamais cessé de notre coté) sur la ZAD les 30 et 31 janvier 2016, juste après la trêve des confiseurs. Cet appel d’offres s’adresse à toutes celles et ceux qui participent à la lutte dans la région (...)


Mardi  24 novembre


convoi sur la cop :
A l’heure où nous écrivons nous venons d’apprendre que la Préfecture d’Eure et Loire (étape avant l’Ile de France) vient maintenant à son tour d’interdire la présence du convoi parti de Notre Dame des Landes à partir de jeudi minuit. Plus d’infos bientôt.
«Cap sur la COP »: le convoi des opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit pouvoir entrer en Île-de-France
communiqué du 24 novembre
Un convoi regroupant tracteurs et vélos et comprenant 200 personnes est parti de Notre-Dame-des-Landes le 21 novembre pour mettre le « Cap sur la COP ». Il a prévu d’arriver sur la plateau de Saclay le 27 novembre, quelques jours avant la COP 21. D’autres convois, venant d’autres régions de France, ont prévu d’arriver ce même jour.
Le dimanche 22 novembre, la police a informé les organisateurs du convoi de Notre-Dame-des-Landes que l’entrée en Île-de-France leur serait interdite, alors que le trajet francilien a été déposé auprès des différentes préfectures.
Ce convoi vise à dénoncer l’incohérence consistant à vouloir lutter contre le réchauffement climatique tout en menant des grands projets inutiles comme celui de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Les associations et organisations signataires demandent instamment au Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve de ne pas interdire à ce convoi l’accès à l’Île-de-France et de ne pas s’opposer au rassemblement prévu de longue date sur le Plateau de Saclay.
LISTE DES SIGNATAIRES (AU 23 NOVEMBRE) :
* Amis de la terre * Attac France * Coalition climat 21 * Coordination des Collectifs AC ! * DAL * Susan George * Union syndicale Solidaires * 350.org
Dans la presse aujourd’hui :
Mercredi  25 novembre


10H00: ancien communiqué ! Urgent COP 21
Comme vous avez peut-être déjà vu (voir communiqué ci-dessous), le convoi parti de nddl vers la cop 21 pourrait se retrouver bloqué par la police dans l’Orne ou l’Eure et Loire. En prévision d’un tel blocage, des nécessités de rester sur place, de pouvoir éventuellement y accueillir du monde, un banquet, d’y trouver des soutiens, on cherche en urgence des contacts dans ces coins-là pour une ferme, un terrain, une salle des fêtes, des chapiteaux, des couchages, des véhicules, des assos locales... si jamais vous connaissez du monde dans ce coin là ou que vous avez des pistes c’est génial de le dire par mail sur mslcnddlpress@riseup.net ou de nous appeler au 07 68 17 95 78 (le contact com’ du convoi)
Pour plus d’info sur les menaces d’arrêt du convoi dans le département d’Eure et Loire ICI )
15H15 : Urgent COP 21 !RETOURNEMENT !
Hier, nous vous avons fait part de l’interdiction de manifester dans l’Eure et Loire mais ce matin, surprise ! le directeur de cabinet de la pref nous a directement envoyé ce mail :
"Je reprécise les termes de l’interdiction de manifestation sur la voie publique : le passage de votre convoi ne fera pas l’objet de blocage de la part des forces de l’ordre du département. Au contraire, nous avons donné la consigne de vous accompagner dans la traversée du département, en sécurisant les carrefours ou les traversées de villes par exemple.
Bien à vous.» Le directeur de cabinet de la préfecture d’Eure-et-Loir


Notre passage est possible en Eure-et-Loire, nous continuons donc notre chemin!!!
Nous avions aussi fait la demande en prévision d’un tel blocage, de nous aider à trouver des pistes de contacts dans le coin de l’Orne, afin de pouvoir éventuellement y accueillir du monde, un banquet, d’y trouver des soutiens, et des contacts pour une ferme, un terrain, une salle des fêtes, des chapiteaux, des couchages, des véhicules, des assos locale, désormais, notre demande a changé : nous cherchons maintenant des pistes à l’est de Dreux, entre Galardon au Sud et Passy/ Eure au Nord, à 15 km maximum de la frontière avec l’île de France, si jamais vous connaissez du monde dans ce coin là ou que vous avez des pistes c’est génial de le dire par mail sur mslcnddlpress@riseup.net ou de nous appeler au 07 68 17 95 78 (le contact com’ du convoi)
Dans la presse aujourd’hui :
►Un petit mot de l’atelier couture :
Comme annoncé précédemment dans le Zad News, l’atelier Couture a fermé ses portes afin de se refaire une beauté et de rassembler du nouveau matériel. Pour y arriver, nous avons dressé une liste de ce qu’il nous serait utile et nécessaire.
La liste est ici
Jeudi  26 novembre


Dans la presse :
►Un article sur les actions menées dans le cadre de la Cop 21 par l’ensemble du mouvement de luttes : Notre-Dame-des-Landes : Les anti-aéroport iront à pied au Bourget, en moins d’une heure !


Etat d’urgence: recours contre l’interdiction de manifester

À quelques jours de l’ouverture de la COP21, plusieurs personnes ont déposé un référé-liberté contre l’arrêté préfectoral interdisant jusqu’au 30 novembre les manifestations. Ce recours a été rejeté jeudi 26 novembre.
À quelques jours de l’ouverture de la COP21, le sommet sur le climat, plusieurs personnes ont déposé un recours contre l’arrêté préfectoral interdisant jusqu’au 30 novembre les manifestations sur la voie publique, dans le cadre de l’état d’urgence. Elles suivent la voie du référé-liberté qui garantit un jugement dans les 48 heures. Les requérants, parmi lesquels des militants impliqués dans la préparation de la marche pour le climat du 29 novembre, interdite après les attentats du 13 novembre, contestent la décision de la préfecture pour atteinte « grave » et « manifeste » aux libertés fondamentales. Ce recours a été rejeté jeudi 26 novembre. Le tribunal administratif considère que le préfet de police de Paris, obligé d'assurer la sécurité des personnes dans le contexte de la COP21 organisée « très peu de temps après » les attentats du 13 novembre, avec la présence de nombreux chefs d'Etat, « n'a manifestement pas porté une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ».
  • Leur argumentaire tient en trois points principaux. D’abord, si la loi a prolongé l’état d’urgence, elle n’a pas étendu la décision concernant l’établissement des zones couvertes par l’interdiction de se rassembler. L’arrêté de la préfecture de police interdit les manifestations dans huit départements : Paris, Seine-Saint-Denis, Essonne, Val-de-Marne, Val-d’Oise, Hauts-de-Seine, Yvelines, Val-de-Marne. « Ne faut-il pas que le parlement se prononce sur les zones où se mettent en œuvres des mesures attentatoires aux libertés ? » s’interroge Muriel Ruef, une des avocats des requérants.
  • Ils contestent également le nombre de départements touchés par l’interdiction, ainsi que le lien instauré par une circulaire de Bernard Cazeneuve du 14 novembre 2015 entre l’interdiction des manifestations et des réunions. Ils contestent enfin la disproportionnalité des décisions de l’État qui interdit les manifestations d’un côté, tout en autorisant les marchés de Noël de l’autre.
  • L’un des plaignants, Joël Domenjoud, membre du collectif de soutien aux opposants à Notre-Dame-de-Landes, a appris jeudi en début d’après-midi qu’il était convoqué au commissariat. Il n'est pas exclu qu'il soit assigné à résidence dans les prochaines heures. Le même jour, deux squats d’Ivry ont fait l’objet de perquisitions, et au moins deux personnes ont été arrêtées.
  • Un convoi de militants en provenance de Notre-Dame-des-Landes devait initialement arriver à Paris le samedi 28 novembre, en passant par le plateau de Saclay, en signe de protestation d’un projet d’aménagement en cours. Mais le département de l’Essonne a publié un arrêté délimitant une zone de sécurité prioritaire autour de Saclay, dont une partie est désormais inaccessible. Mercredi 25 novembre, la préfecture de police a remis un procès-verbal personnalisé d’interdiction de manifestation aux responsables d’organisations (SUD-PTT, Confédération paysanne et Attac) qui demandaient l’autorisation de l’arrivée du convoi de la ZAD dans la capitale.
  • « En France, la liberté de manifestation fait partie de la liberté d’expression », explique Muriel Ruef, « dix mois après la grande manifestation pour les libertés après l’attaque de Charlie Hebdo, voilà où nous en sommes du respect de la liberté d'expression. La peur n’est pas une bonne conseillère en matière de libertés publiques.»
Jade Lindgaard - Médiapart
Jeudi  26 novembre


CAP sur la COP
Le convoi cap sur la cop est aujourd’hui en Eure et Loire - Pourra-t-il entrer en Ile de France ?
La Préfecture d’Eure et Loire nous avait signifié un arrêté d’interdiction de manifester mais a finalement considéré que notre convoi n’était pas une manifestation et a choisit d’autoriser son passage.
Pour le moment, l’île de France et notre destination finale Paris nous semblent toujours interdits, mais nous avons encore envie de pédaler et de faire un grand banquet pour fêter notre joie de lutter et d’être ensemble. A nous l’aventure donc !
Ce jeudi matin, notre convoi est donc reparti comme prévu du petit village de Préaux-du-Perche, où le collectif d’accueil nous avait cette fois trouvé plus de 200 places chez des habitants sympatisants pour se diriger vers Coulomb en Eure et Loir – 12h30/13h30 : pause déjeuner vers Belhomert-Guéhouville – 18h : arrivée à Coulomb – 19h : repas sous barnum – 20h30 : soirée publique sous barnum avec pour thème l’actualité de la Lutte
Le parcours prévu initialement pour vendredi 27 est Coulombs/Villiers-le-Bâcle 52km : département de l’Eure-et-Loire – Petit déjeuner sous barnum – 12h30/14h : pause déjeuner vers Rambouillet – 17h : arrivée prévue sur le plateau de Saclay, en discussion
Toujours dans le cadre de la COP 21
Le comité bigouden assure de son soutien et de tous ses encouragements les cyclistes et tout leur staff accompagnant dans cette grande traversée vers la capitale ! Que cette belle aventure humaine se poursuive jusqu’à son but et au-delà !!! Voici leur communiqué de presse
Dans la presse :
- un article sur les actions menées dans le cadre de la Cop 21 par l’ensemble du mouvement de luttes :Notre-Dame-des-Landes : Les anti-aéroport iront à pied au Bourget, en moins d’une heure !
Oh, Vive " l’état d’urgence" , on va pouvoir mater les gauchos, les pauvres, les migrants, ...!!!
Un appel du collectif Le doigt sur la gâchette, collectif éphémère d’actions subversives et jubilatoires.! Fêtons l’Etat d’urgence près de Toulouse !
- Les récits de perquisitions arbitraires au nom de "l’état d’urgence" affluent sur le net ! voici le récit de l’une d’elle : Perquisition administrative chez des maraîchers bio : « Ils s’attendaient à quoi, des légumes piégés ? »
- Le ministre de l’Intérieur perd ses nerfs, confond et assimile le mouvement associatif au terrorisme* Après avoir interdit les manifestations citoyennes autour de la COP21, voici que le ministre de l’Intérieur assigne à résidence Mr Joël Domenjoud, en charge de la « legal team » de la coalition au motif qu’il ferait partie de l’ultra-gauche parisienne qui veut remettre en cause la tenue de la COP.
Comme nous l’avions craint, l’état d’urgence s’accompagne de mesures de plus en plus arbitraires.
D’ores et déjà nous demandons la levée immédiate de l’assignation à résidence de Mr Joël Domenjoud.

Vendredi  27 novembre


13H00
Coulomb, 27 novembre 2015.
Nous avons été informés par la préfecture des Yvelines que le convoi CAP sur la COP ne se trouverait pas bloqué lors de sa traversée de ce département. Arrivés hier soir à Coulomb, nous avons été rejoints par le convoi d’Agen et par celui de l’Est. Nous continuons ensemble notre progression en direction de Paris. Nous vous donnons rendez-vous pour assister à l’arrivée de la tracto-vélo à notre prochaine étape aux alentours de 14h, dans le village d’Emancé. Vous serez ensuite conviés à un point de presse à 14h30.
Dans la presse :
L’état d’urgence traque les militants, les perquisitionnent, les assignent à résidence ! Ça serait dommage qu’on montre l’hypocrisie de ce rassemblement
De plus en plus d’appels à braver l’état d’urgence et à aller manifester : Appels à braver l’état d’urgence et à manifester samedi
Samedi  28 novembre


Rendez-vous pour l’arrivée et le banquet de la tracto-vélo de Notre Dame des Landes et des autres convois venus d’espaces en résistance



////Rendez-vous pour l’arrivée et le banquet de la tracto-vélo de Notre Dame des Landes et des autres convois venus d’espaces en résistance
La tracto-vélo partie de Notre Dame des Landes, rejoint par des convois partis d’Agen, de Dijon, Bure ou de Forcalquier se clôture aujourd’hui à la bordure de Paris pour un grand banquet des zads et autres espaces en résistance. Nous appelons ceux et celles qui souhaitent partager ce banquet avec nous en toute convivialité à nous rejoindre à
— 14h à Versailles au RER C Château de Versailles – rive gauche.
Venez avec de quoi festoyer et partager : une petite tarte salée, sucrée ou votre plat préféré.
Important – avant de nous rejoindre !
Nous espérons bien ne pas être bloqué par les autorités sur notre chemin. Si tel est le cas, nous le ferons savoir et appellerons à être soutenus. Dans le cadre de l’organisation de ce convoi, porté par les différentes composantes de lutte anti-aéroport – paysans, associations, occupant-e-s, comités de soutien – nous avons fait le choix d’éviter toute confrontation directe avec les forces de l’ordre. Cela ne nous a pas empêché de braver collectivement les interdictions de circuler et de manifester qui nous étaient faites ou de refuser collectivement les contrôles d’identité. Nous tenons à maintenir ce cadre commun pour le banquet d’aujourd’hui, et à faire résonner la joie de nous tenir ensemble, et ce malgré la volonté du gouvernement de museler toute contestation. Nous convions toutes celles et ceux qui nous rejoindront tout à l’heure à tenir compte de ce cadre.
////Pourquoi faire tout ce chemin ensemble jusqu’à Paris et la cop 21 ?
Nous sommes plusieurs centaines de personnes en vélos, tracteurs et autres véhicules à avoir traversé des centaines de kilomètres pour être présents dans la capitale à la veille de la COP 21. Nous venons porter un message d’espoir, celui qu’il soit possible d’arrêter ici et maintenant les projets nuisibles, imposés et climaticides des gouvernants, celui que nous puissions enfin sortir de la marchandisation du monde. Ce banquet sera le point final des convois et un appel à continuer nos luttes à Paris comme ailleurs dans les semaines et mois à venir.
13h 30 : On y est !!!
Bravo les copains !
Le convoi Cap sur la Cop viens d’arriver à Versailles, place d’armes. Le convoi parti de Notre Dame des Landes rejoint par des convois partis d’Agen, de Dijon, Bure ou de Forcalquier est en train d’installer barnum, tables et chaises pour le grand banquet, sous surveillance policière. N’hésitez pas à nous rejoindre RER C Versailles château. Venez avec de quoi festoyer et partager : une petite tarte salée, sucrée ou votre plat préféré.
Voici la déclaration lue aujourd’hui lors du banquet des convois "Cap sur la cop" sur la place d’armes devant le château de Versailles :
Salut à tous et toute et merci d’être venus nous accueillir et partager un repas.
Nous sommes partis de Notre Dame des Landes samedi dernier avec 5 tracteurs, un triton, une cabane, une cantine mobile et 200 cyclistes de 1 à 70 ans. Nous roulons aujourd’hui depuis 7 jours. Nous sommes toujours ensemble et plus nombreux qu’au départ.
Notre tracto-vélo a été une entité à la fois soudée et riche de sa diversité à l’image du mouvement anti-aéroport.
Le convoi s’est construit avec les associations et organisations citoyennes, politiques et syndicales qui depuis de nombreuses années informent et agissent sur le plan juridique, militant ou celui de la contre-expertise. Autant d’associations et organisation qui ont assuré pas à pas l’ancrage du mouvement.
Le convoi s’est construit avec les paysans impactés de la Zone d’Aménagement Différé qui ont toujours continué à cultiver la zone menacée, malgré les menaces et pressions. Ils s’est construit avec tous les paysans de la région qui ont rejoint la lutte et participent pleinement à sa défense et aux projets agricoles.
Le convoi s’est construit avec les occupantes et occupants qui sont venus s’installer sur place à l’appel d’habitants historiques, qui ont participé pleinement sur le terrain à empêcher tous démarrages des travaux. Des occupants qui ont construit sur place des formes de vie, d’habitats, d’agricultures et d’organisation collective et partageuse, émancipées du diktat économique et des schémas dominants.
Le convoi s’est construit avec les comités et soutiens de toute la région et de plus loin encore toujours prêt à se mobiliser pour maintenir la pression contre le projet d’aéroport et à chaque fois que la zad a été menacée. Autant de comités et soutiens qui constituent le terreau populaire du mouvement.
Nous avons imaginé ce convoi dans un contexte lourd des menaces répétées du premier ministre et des pro-aéroport. Nous sommes venus à Paris pour y dénoncer une hypocrisie flagrante. D’une part, la volonté affichée en décembre, par le gouvernement, de lutter contre le réchauffement climatique. D’autre part, la menace de revenir quelques semaines plus tard pour expulser les habitants et paysans de la zad, détruire plus de 1600 ha de terres agricoles et de zones humides, ainsi que des dizaines de logis pour y construire… un nouvel aéroport.
Comme de nombreux habitant-e-s, paysan-ne-s, migrant-e-s d’autres parties du monde qui subissent déjà en première ligne les conséquences du réchauffement climatique, nous savons que notre salut ne viendra pas des échanges de marchés carbones entre lobbies industriels et gouvernements, encore moins du capitalisme vert. Nous voulons participer à une reprise en main, par les populations et mouvements de lutte, de l’avenir de la planète. Nous apportons depuis Notre Dame des Landes un double message d’espoir, celui qu’il soit possible d’arrêter ici et maintenant leurs projets nuisibles et imposés, celui qu’il soit possible ici et maintenant de tracer d’autres chemins. Nous savions avant de partir que le gouvernement avait déjà prohibé toute les manifestations publiques prévues dans les rues de la capitale pendant la cop 21. Le lendemain de notre départ, un bataillon de gendarmes mobile a bloqué notre convoi pendant quelques heures pour lui signifier qu’il lui serait interdit de pénétrer en île de France. Le périmètre qui nous était prohibé a encore augmenté avec l’interdiction d’aller en Eure et loire en début de semaine. Nous avons pourtant continué à rouler et à avancer. Face à notre détermination sans faille les barrières se sont successivement levées.
Si les autorités ne voulaient visiblement pas de nous, ce n’était pas le cas des habitants des régions traversées, bien au contraire Les comités et soutien d’Ancenis, Angers, Le mans, Préaux sur perche, la Flêche, Coulombs, Emancé entre autres, nous ont accueillis chaque soir à bras ouverts. Ils nous ont ouvert leurs maisons, leurs champs et leurs salles des fêtes. Toutes ces personnes qui refusent de se laisser abattre par la peur et la résignation, nous montrent à quel point le mouvement de solidarité avec la lutte de Notre Dame des Landes est plus vivant que jamais. Ces personnes ne nous ont pas accueillis dans un simple geste de soutien mais parce qu’elles se battent elle-mêmes localement contre la privatisation d’une forêt publique, pour que des migrants aient un toit sur la tête, contre l’emprise de l’agro-industrie et pour l’accès paysan à la terre ou encore pour maintenir, face à une nouvelle zone commerciale, un jardin collectif à la périphérie d’une ville. Grâce à elles et eux, ce convoi a été un moment absolument magique. Nous les remercions infiniment et les assurons d’être prêt à revenir les soutenir à notre tour à chaque fois que ce sera nécessaire. Nous regrettons fortement de n’avoir pu nous rendre hier à Saclay du fait du blocus policier.
Nous sommes cependant parvenu aujourd’hui à Versailles, aux portes de Paris.
C’est le 16 novembre 2015, depuis Versailles, que le sénat et le parlement réuni ont décidé de prolonger de 3 mois l’Etat d’urgence sous lequel nous vivons aujourd’hui. C’est au titre de l’Etat d’urgence qu’il a multiplié les interdictions de manifestation, les perquisitions ou les assignations à résidence de personnes qui préparaient notre accueil à Paris. Mais ces mesures liberticides ne pourront étouffer les voix de tout ceux qui considèrent que les logiques économiques et politiques actuelles nous mènent droit dans le mur.
En 1871, Les versaillais avaient écrasé la commune de paris. Les zads sont aujourd’hui comme autant de nouvelles communes libres. Et nous affirmons ici que ces communes ne se laisseront plus expulser. Nous avons contenus les troupes policières à l’automne 2012, et avons mis en défaites les politiciens pro-aéroport. Nous les mettrons en défaite une nouvelle fois s’ils s’entêtaient à revenir dans le bocage de Notre Dame Des Landes. Il n’y aura pas d’aéroport, la zad continuera à fleurir.
C’est à l’été 1973 pendant le premier grand rassemblement de la lutte du Larzac que Bernard Lambert, figure des paysans-travailleurs a déclaré "Les paysans ne seront plus jamais des versaillais". Avec les paysans venus de la zad nous sommes fiers aujourd’hui de faire résonner de nouveau ce message ici-même.
Ce banquet n’est que le point final des convois. Il se veut un appel à continuer les luttes de terrain, à Paris comme ailleurs, dans les semaines, mois et années à venir.
Les organisations suivantes avaient appelé à rejoindre ce convoi  Acipa, Attac44, Attac France, CeDpa, Cela, Confédération Paysanne, Copain 44, collectif de St Herblain/Indre contre le projet d’aéroport NDDL, comité Sud Vilaine anti aéroport, comité NDDL la Roche sur Yon, comité de Chateaubriand, comité de Bigouden, comité Cap Atlantique/Guérande contre le Projet d’Aéroport, comité Saint Jean/Le Pellerin, comité de soutien du pays de Ploërmel, collectif du Pays de Vannes contre le projet d’aéroport à NDDL, collectif Alsace NDDL, collectif de St Nazaire contre l’aéroport, Naturalistes en lutte, SOS Loire Vivante-ERN France, EELV Pays de Loire, EELV 44, Ensemble  44, NPA 44, NPA, Parti de Gauche, Relocalisons, Rezé à Gauche Toute , Solidarités Écologie, Union Syndicale Solidaires 44, Union Syndicale Solidaires.

Les zadistes sont entrés dans Versailles


Venus de Notre-Dame-des-Landes, d'Agen ou encore de l'est de la France, des dizaines de militants « zadistes » sont arrivés en région parisienne vendredi dans le cadre de l'action « Cap sur la Cop ». Un temps quasiment bloqué sur la route, le convoi, composé de tracteurs, de vélos et d'un triton, a finalement été autorisé à rentrer en Île-de-France, car « ils ont interdit de manifester, pas de circuler ». Ce samedi, ils s'étaient donné rendez-vous à Versailles pour « festoyer ».
  1. © Jean de Peña et Jean-Paul Duarte

Parti de Notre Dame des Landes le 21 novembre, le convoi, composé de tracteurs, de vélos et d'un triton est parti vendredi matin de Coulombs en Eure-et-Loir pour arriver à Émancé dans les Yvelines.


La présence des gendarmes a été limitée et le convoi a pu circuler sans entraves.
  1. © Jean de Peña et Jean-Paul Duarte
Les militants devaient organiser un rassemblement sur le plateau de Saclay mais celui-ci leur a été interdit.


© Jean de Peña et Jean-Paul Duarte

    Un militant lève un fanion avec « No Tav » indiqué dessus. Il s'agit du mouvement qui lutte dans la vallée de Susa contre la nouvelle ligne TGV Lyon-Turin.
  1. © Jean de Peña et Jean-Paul Duarte

    Les slogans ne portent pas seulement sur l'environnement ou le climat.
  1. © Jean de Peña et Jean-Paul Duarte
Pause


  1. © Jean de Peña et Jean-Paul Duarte

    A l'issue de la journée de vendredi, les militants devaient décider en AG de la suite à donner le lendemain à leur périple.
  1. © Jean de Peña et Jean-Paul Duarte

    Ce samedi, rendez-vous était donné à Versailles pour «festoyer» au pied du château. Plus de 500 militants s'y sont retrouvés dans l'après-midi.
© Jean de Peña et Jean-Paul Duarte

    Initialement, le banquet pour dénoncer la «mascarade» de la COP21 devait se tenir à Paris, mais l'état d'urgence a contraint les militants écologistes à s'arrêter aux portes de Paris.
  1. © Jean de Peña et Jean-Paul Duarte

    Parmi les présents devant les grilles du château de Versailles, des clowns.
  1. © Jean de Peña et Jean-Paul Duarte

    Les gendarmes mobiles se sont immédiatement retirés au moment de l'arrivée des zadistes. Ils ont formé un barrage de véhicules et d'hommes entre les zadistes et les grilles du château.
© Jean de Peña et Jean-Paul Duarte

    Certains zadistes avaient prévu de rentrer dès ce soir à Notre-Dame-des-Landes. D'autres devraient à priori se rendre à Paris pour continuer à faire entendre leurs revendications lors de la COP21.

    Jean de Peña et Jean-Paul Duarte
«Nous dénonçons l’hypocrisie de nos gouvernants qui font du climat leur priorité et laissent, dans le même temps, se construire un aéroport sur des terres agricoles », a dénoncé sur place un “Camille”, porte-parole des opposants à Notre-Dame-des-Landes.

Jean de Peña et Jean-Paul Duarte (collectif A Vifs)

Joyeux et mobilisés, les cyclistes de la Tracto Vélo arrivent à Paris




Baignant dans la bonne humeur, superbement organisés, résolument pacifiques, absolument déterminés : les cyclistes de la Tracto-Vélo, partis de Notre-Dame-des-Landes arrivent dans l’agglomération parisienne samedi 28 novembre. Pour faire entendre la voix des citoyens sur le climat.
Coulombs (Eure-et-Loir), Emancé (Yvelines), reportage
C’est avec la pleine lune comme unique éclairage que j’atteins un petit bosquet perdu au milieu des champs beaucerons, à quelques kilomètres du village de Coulombs (28).
En ce jeudi 26 novembre, le thermomètre avoisine les 5°C, et la fumée des braseros apparaît comme le premier signe de bienvenue.

Une dame emmitouflée apparaît derrière un camion orné d’une banderole « Cap sur la COP », et lance dans un sourire : « Vous  rejoignez le convoi ? ». Le lieu-dit du Bois-Midi accueille pour un soir la tracto-vélo, une caravane d’un genre nouveau partie de Notre-Dame-des-Landes samedi 21 novembre en direction de Paris.
Une longue rangée de véhicules, puis des dizaines et des dizaines de bicyclettes, jalonnent l’entrée du campement. A l’entrée, une petite guitoune avec un tableau où chacun peut s’inscrire s’il recherche un hébergement en dur pour la nuit.


Une roulotte en palettes accrochée à un tracteur sert de Point info. A l’intérieur, Alain (tous les prénoms ont été modifiés) délivre un feuillet rassemblant les informations pratiques : horaires de repas, règles de vie, répartition des tâches.

« Il s’agit d’un camp autogéré », explique-t-il. « Chacun est invité à participer aux tâches quotidiennes, comme la cuisine, la vaisselle, le rangement. » Des commissions organisent en amont les trajets, les repas ou la communication du convoi, financé grâce aux dons « à prix libre ». Il ne manque rien : une cantine végétalienne, une équipe médicale, un atelier de réparation de vélo, un groupe « Oreille », chargé d’écouter les problèmes de chacun, d’éviter les agressions et de réguler les conflits.
« Pas taper, pas casser »


Dans la file pour prendre son repas – galette de sarrasin aux champignons, boulgour et légumes – chacun apprend à se connaître. Une jeune Rennaise discute avec un Anglais de passage depuis quelques mois à Notre-Dame-des-Landes. Un couple de retraités venu de La Rochelle en vélo sympathise avec un infirmier. « Nous sommes tous très différents, avec des âges, des vécus, des caractères distincts, mais nous sommes là pour la même chose », observe Jean-Pierre. « Il y a une très bonne ambiance, les rencontres sont riches.»
Zadistes, paysans, membres de comités de soutien ou amoureux du vélo, tous ont répondu à l’appel du convoi. Leur objectif, « porter nos luttes de territoire et dénoncer la mascarade de la COP », à Paris. Mais depuis l’annonce de l’état d’urgence, les interdictions de manifester tombent, et la capitale s’est transformée en « zone interdite.»


Qu’à cela ne tienne, l’important est de « rester soudé ». « On veut aller tous ensemble le plus loin possible », tel est le leitmotiv partagé par tous les participants. Une envie résumée grossièrement par un « pas taper, pas casser » consensuel. Afin d’éviter les tensions et les divergences quant aux stratégies d’actions, les décisions sont discutées en assemblée générale, tous les soirs. « Nous construisons un faire-ensemble, en prenant soin les uns des autres, en écoutant les avis de chacun, en pratiquant l’autogestion », explique Cécile.


Pour Cyril, paysan en Loire-Atlantique, c’est justement cette diversité qui fait la force du mouvement. « C’est tous ensemble - avec le combat juridique, paysan, zadiste - qu’on arrivera à faire tomber le projet. Et c’est tous ensemble qu’on arrivera à terminer ce convoi.»


Les militants peuvent d’ailleurs compter sur la solidarité d’habitants sympathisants de la cause. Ce soir-là, plus de 130 personnes ont ainsi pu dormir au chaud, logées dans des maisons voisines.
« Notre bonne humeur est contagieuse »
Bien loin des images d’opposants agressifs, le convoi Cap sur la COP a tout d’une caravane militante, conviviale et festive. D’ailleurs, après avoir craint « des groupuscules radicaux », la préfecture d’Eure-et-Loire s’est finalement félicitée d’un passage sans encombre sur son territoire. « Notre bonne humeur est contagieuse », sourit un cycliste. Le vendredi matin s’éveille d’ailleurs avec une bonne nouvelle : les autorités franciliennes ont finalement décidé de laisser passer les véhicules, sans pour autant lever l’interdiction de manifester.

Après une tasse de café, des réunions techniques et un grand rangement, tout le monde se met en branle. Une voiture passe en tête, suivie d’une centaine de cyclistes. Puis viennent les tracteurs et autres véhicules à moteurs, avant un autre peloton cyclopède. Vélos couchés dernier cri ou engins rafistolés, chacun se met en selle. Les sonnettes répondent aux trompettes, des « COP21, mascarade !» résonnent entre les arbres. Certains arborent des masques colorés, pour éviter d’être identifié par les gendarmes et les RG (renseignements généraux) qui suivent de près la procession.

Ce vendredi, il n’y a que 20 km à parcourir pour rejoindre Emancé, petite commune des Yvelines où un agriculteur propose des champs et des hangars pour accueillir la troupe. Une fois en route, le convoi s’étend sur près d’un kilomètre, créant à chaque intersection des embouteillages. L’occasion de distribuer des tracts et de discuter avec les automobilistes, généralement compréhensifs, parfois énervés, souvent enthousiastes. Des cyclistes se détachent du peloton pour réguler la circulation, quand ce n’est pas déjà fait par les policiers qui veillent tout au long du trajet.
Dehors, deux jeunes hommes grimpent sur une estrade improvisée, mégaphone en main. Ce sont les crieurs du soir, chargés de déclamer les messages reçus toute la journée dans la petite « boîte à mots ». Ils annoncent : « Recherche une écharpe noire », « On est bien tous ensemble ! », « Qui veut apprendre à fabriquer un moteur à électrolyse ?»... et puis un « Bienvenue aux gens du Sud !». Car ce soir, une vingtaine de marcheurs partis de la ZAD d’Agen début octobre viennent de rejoindre le convoi. D’autres militants en provenance de Bure (Meuse) sont attendus le lendemain.
A l’arrivée, la troupe vélocipédique déballe le campement pendant que des petits groupes planchent sur la suite. Car l’objectif initial d’un banquet final samedi 28 novembre, près de Châtillon dans le sud de Paris, semble encore très compromis. Même si le sous-préfet des Yvelines vient de passer voir « si tout allait bien », chacun craint des blocages policiers. Les nouvelles des perquisitions et des assignations à résidence de membres proches du mouvement suscitent colère et inquiétude.
Certains souhaitent « aller jusqu’au point de blocage pour montrer notre refus de l’état d’urgence et rendre visible la lutte » tandis que d’autres préfèrent éviter tout risque de dérapage. Mais malgré les divergences, tous semblent d’accord sur un point : « On ira jusque là où on pourra, avec notre détermination et l’envie de rester tous ensemble.»
Samedi, en tout cas, rendez-vous est donné à 14 h au RER C Château de Versailles – rive gauche. Chacun(e) est invité(e) à venir "avec de quoi festoyer et partager : une petite tarte salée, sucrée ou votre plat préféré." Le "banquet" devrait commencer à 14 h à Versailles, place d’Armes.




VIDEO. Quand « l’ultra-gauche » débarque devant le château de Versailles

Après une longue incertitude, les convois « Cap sur la COP21 » ont pu faire leur démonstration de bonne humeur devant les dorures du château de Versailles.

https://www.youtube.com/watch?v=lSTa-By9BQg 


Le cortège est arrivé à pied en longeant les jardins du château de Versailles, par un franc soleil, ce samedi peu après midi. Aux slogans du « Cop mascarade, non à l’aéroport [de Notre-Dame-des-Landes]», il s’est installé sur la place pavée qui fait face aux grilles du château de Versailles, gardées par une rangée de gendarmes.

Les participants n’étaient pas peu fiers d’avoir tordu le cou aux intimidations policières, bouclé
une marche qui a duré plus d’un mois pour certains pour finir devant un lieu d’une telle portée symbolique.

Lire > La marche des zads face au blocus de Paris

« Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des rois », pouvait-on lire sur la banderole de tête.

Le banquet a rassemblé un millier de personnes dans la bonne humeur, contribuant à envoyer aux nombreux médias présents un message positif qui contraste avec le déploiement de forces contre le mouvement écologiste ces derniers jours.

Lire > Des militants écologistes assignés à résidence

Lire > COP21 et état d’urgence : Dérèglement démocratique 




Erwan Manac’h - POLITIS

ZAD de SIVENS (81)

Infos du 2 au 8 novembre

Lundi 2 novembre


Pour commencer le semaine, le compte rendu d’une action menée à Cestayrols par un groupe de joyeux-ses drilles, fin octobre, à l’occasion d’une cérémonie d’inauguration en présence de Carcenac, Valax, le préfet, etc… puisse-t-‘elle en inspirer d’autres du même genre !



Vendredi 6 novembre

Justice ne signifie pas « vengeance » mais « plus jamais ça » : un texte d’opposant-e-s au projet de barrage, à propos de la situation judicaire sur Sivens..

Infos du 9 au 15 novembre

Lundi 9 novembre

Tout d’abord, la réunion du Conseil Départemental de vendredi dernier, où il a été question de Sivens, et notamment du protocole transactionnel censé solder le dossier. Rappelons que l’Etat va « indemniser » le dpt du Tarn, qui pourra ensuite indemniser la CACG et ses sous-traitants. On parlait de 4 millions d’euros… mais pour l’instant l’Etat propose 2.6 millions « seulement ». 

Donc ça coince. Un bon récapitulatif du Tarn Libre sur ce dossier est dispo ici.

Pour ceux qui découvre le sujet ou qui ont un train de retard, rappelons juste que c’est la CACG qui a sur-dimensionné le projet initial, avant de récupérer la réalisation de celui-ci (elle est pas belle la vie)… et maintenant on leur file plein d’argent public pour les consoler et surtout par ce que
« il ne faudrait pas que, à cause de Sivens, la CACG dépose le bilan » (Carcenac, 6/11/2015)
Remarque, vu le passif de cette boite (Sivens, Fourrogue, Col del Four, etc…), cela serait peut être pas une mauvaise chose pourtant… Pour la suite (Sivens 2, projet de territoire), il y a aussi des infos dans l’article sus-mentionné.

Sur le terrain judiciaire, sans doute le terrain des prochaines « avancées », voir le texte constructif Sivens : responsabilité et justice, signé par des opposant-e-s au projet de barrage, en désaccord avec la manière dont la bataille juridique est menée par la branche plus « légaliste » de la galaxie des opposants au projet de barrage (collectif Testet et FNE notamment)… avec toujours le blog de B. Viguié sur le même sujet (cf dernièr article en date).
Gageons que tout ceci devrait se décanter sous peu, les échéances judiciaires approchant a priori.

Par ailleurs, à noter la litanie des pro-barrage, à propos de l’état dans lequel le territoire occupé par la ZAD a été laissé : voici un document bien argumenté qui permet de répondre à cette propagande (dispo sur le site du Collectif Testet).


Samedi 14 novembre

Le collectif Tant qu’il y aura des Bouilles travaille sur une série de textes de clarification suite au 25 octobre 2015, sur différents aspects de notre engagement. Voici le premier, « Déserter le terrain, embrasser le pouvoir ». Son but est de clarifier le positionnement du collectif vis-à-vis d’autres composantes de la lutte, pour sortir du flou entretenu jusqu’à présent. Signé de membres du collectif, il est susceptible d’être retouché/amendé au gré des prochaines réunions.

Un nouveau TESCOOP SORT DE SON LIT, qui ressemble fort à la version numérique d’été prolongée du mois dernier sauf qu’il est cette fois sur papier et contient notamment un dessin d’artiste sérigraphié par nos soins (tirage numéroté de 1 à 100), des paroles échangées le 25 octobre 2014 à Sivens
Outre le plaisir d’avoir un objet inédit entre les mains, vous pourrez encore mieux imaginer votre place dans le futur équipage du prochain numéro (rappel : ça ouvre et ça tourne au Tescoop !). Prix libre (coût 2 euros), tirage 100 exemplaires photocopiés noir et blanc. Disponible sur demande (+ 1 euros de frais de port), ou sur place : Marché du Griffoul à Gaillac les dimanches matins !

Emission de radio de Campus Toulouse, un an après la mort de Rémi Fraisse

Rémi Fraisse : Cazeneuve reconnait une erreur (article la Dépêche du 13/11)…. mais rien de neuf sur sa position au final bien entendu (droit dans ses bottes…)

Infos du 23 au 29 novembre

Jeudi 26 novembre

Entre l’état d’urgence et la Cop, beaucoup d’actus qui nous semblent intéressantes/révélatrices :
  • un appel à l’aide d’ami-e-s concernant la prochaine fermeture du centre social et la recyclerie de Cabannes, du côté de Cordes sur ciel. Réunion publique prévue ce vendredi à 18H aux Cabannes (salle municipale à 2 pas du centre social). Tract et
    une vidéo sur la situation



CAMP DU LARZAC (12)

Infos du 9 au 15 novembre

Jeudi 12 novembre

Communiqué de presse du 12 Nov 2015 : Lettre ouverte aux candidats pour les élections régionales...

Bonjour à toutes et à tous,

Le conseil des ministres du 31 juillet dernier annonçait la décision, préparée dans le secret d'un cabinet ministériel avec la complicité d'élus aveyronnais, d'installer 1200 militaires de la Légion étrangère sur le camp militaire du Larzac.

Vous trouverez, ci-dessous, la lettre ouverte que nous adressons aux candidats à la présidence de la future grand région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
Nous souhaitons les interroger publiquement sur les pratiques qui seront les leurs et les décisions qu'ils pourraient être amener à prendre en tant que Président(e) de notre région.
Nous vous communiquerons, pour publication, les réponses reçues.
Salutations larzaciennes.
Collectif Gardem Lo Larzac
Collectif de paysans, d’habitants, de citoyens du Larzac et d’ailleurs pour un Avenir Concerté du Larzac... stm.larzac@laposte.net - https://www.facebook.com/ (les infos utiles, dates de réunion, dates d'actions, bulletin "Gardem Lo Larzac"…

Millau, le 12 novembre 2015,
Lettre ouverte aux candidat(e)s à la présidence de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

Madame, messieurs, les candidat(e)s,

À l’issue du Conseil des ministres du 31 juillet 2015, nous apprenions la décision du ministère de la Défense d’une expansion des effectifs militaires sur le Camp du Larzac. La presse nous a depuis annoncé la venue à terme de 1 200 militaires de la Légion étrangère, ce qui devrait coûter au budget de l’État quelques 116 millions d'euros (Midi-Libre 29/10/15).

Cette venue est présentée comme une « chance » pour le Sud-Aveyron. Elle remet pourtant en cause 34 ans d’une cohabitation pacifique qui a permis un développement du Larzac fondé sur des activités agricoles, touristiques, patrimoniales et économiques. Cette décision et ses conséquences mettent en péril la réflexion et les pratiques déjà engagées et souhaitées d’un avenir civil du Larzac, s’inscrivant dans une dynamique solidaire et humaniste. Ce territoire a pourtant vu sa population et ses activités économiques productrices augmenter significativement ; en outre, la vocation pastorale des Causses a été reconnue par l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.
Cette décision a été revendiquée par des élus locaux, en négociations secrètes au ministère de la Défense, sans information ni consultation des populations concernées.

Ceci nous amène à vous interroger publiquement sur les pratiques qui seront les vôtres si les citoyens de cette région vous portent aux responsabilités pour lesquelles vous sollicitez leur suffrage :
- Imposer la présence de 1 200 légionnaires à une commune d'un peu plus de 1 000 habitants et sur un territoire d'à peine 5 000 habitants peut-il se décider dans le secret d'un cabinet ministériel ?
- L'avenir du sud-Aveyron peut-il dépendre d’investissements militaires et sécuritaires, non productifs, promis par un gouvernement qui nous dit ne plus avoir les finances nécessaires au maintien des services publics civils essentiels (hôpitaux, écoles, services postaux, transport ferroviaire …) ?
- L'accueil de militaires sur un territoire, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, fait-il partie des prérogatives d'un Parc Naturel Régional ?
- Si les électeurs vous permettent d'être élu(e) président(e) de la région, quelle sera votre position quant à l'arrivée de la Légion étrangère sur le Larzac ?
- Compte-tenu des enjeux humains et économiques, organiserez-vous un débat public pour informer et consulter les habitants concernés ?

Dans l'attente de votre réponse, que nous ne manquerons pas de rendre publique, nous restons vigilants et déterminés, pour poursuivre la construction d'un avenir civil du Larzac.

Collectif Gardem Lo Larzac
Collectif de paysans, d’habitants, de citoyens du Larzac et d’ailleurs


ZAD de ROYBON (38)

Infos du 2 au 8 novembre

Jeudi 5 novembre

Bonjour,
Cette nuit, un incendie s’est déclenché à la marquise et a emporté dans ses flammes l’atelier attenant au bâtiment. Les policiers et des experts doivent venir aujourd’hui. Sachant que les incendies sont souvent invoqués comme motif d’expulsion nous appelons à un RASSEMBLEMENT AUJOURD’HUI À LA MARQUISE.
Venez nombreux !
Rendez-vous dans les bois vite !
Le mur du collectif :
http://fr.padlet.com/GREZADPAD/nw9dl26kz2i0

Ce matin du 5 novembre, réveil brûlant : l’atelier attenant la Maquizad est en flammes. Les personnes qui dormaient à l’étage à côté de l’atelier ont été les premiers-ères à réagir. Les seaux d’eau ne servaient déjà plus à rien à ce stade-là, les pompiers ont été prévenus par nos soins vers 6h (nous apprendrons plus tard que les voisins les avaient déjà prévenus une demi-heure plus tôt). 6h30 : ils arrivent, une heure après le premier appel… Les flammes ont déjà attaqué la charpente du lieu de vie. Gendarmerie nationale et PSIG arrivent une demi-heure après, et brigade criminelle vers 10h30-11h. L’électricité a fonctionné jusqu’à ce que les agents d’EDF la coupent, vers 7h : pas de supposition donc de problème électrique à l’origine de l’incendie.

Le brasier était énorme et visible de loin, et c’est grâce à la réactivité de chacune et chacun que nous n’avons ni mort ni blessé à déplorer. Sans avoir de preuves, nous craignons qu’il s’agisse d’un acte criminel avec l’intention d’attenter à la vie des habitant-es. Cela nous rappelle malheureusement le cocktail Molotov qui a enflammé une cabane en février dernier. Nous redoutons que les analyses concluent à une insalubrité du lieu qui constituerait un prétexte d’expulsion : ça a été le cas après des incendies volontaires dans de nombreux squats en France.

Nous avons besoin d’être uni-es aujourd’hui. Concrètement, nous avons perdu la plupart de nos outils, de notre matériel d’isolation, bois de chauffage, etc… Le 18 décembre reste une date importante, mais n’oubliez pas toutes celles qui la précèdent : les chantiers ne pourront se faire sans le matériel, les outils et l’énergie positive de chacune et chacun ! N’hésitez pas à nous joindre sur le numéro de l’infoZad.


Communiqué du 5 novembre

Quelques nouvelles de la ZAD de Roybon, toutes fraîches, pour vous préparer un peu à ce bel hiver qui arrive, en espérant ne pas vous refroidir, au contraire !

C’est que c’est un peu du passé, maintenant, la chaleur que nous a apporté l’été et le jugement du 16 juillet dernier. 16 juillet, au tribunal administratif de Grenoble : « L’arrêté du préfet de l’Isère du 3 octobre 2014 portant autorisation au titre de la loi sur l’eau concernant le Center Parcs du domaine de la forêt de Chambarans dans la commune de Roybon est annulé ». Pierre & Vacances est donc bloqué dans l’engagement de ses travaux. Pour un temps.

Le rendu de la cour de Grenoble évoque en effet « la possibilité de remise en état de plusieurs sites de zones humides détériorées, d’une soixantaine d’hectares, situés dans la Drôme, dans le sous-bassin versant de l’Herbasse, à une trentaine de kilomètres du projet ». 
P&V contacte le SIABH (Syndicat Intercommunal d’Aménagement des Bords de l’Herbasse) en vue de se mettre dans les poches assez de terres de zone humide pour pouvoir faire compensation, comme le voudrait l’incorruptible justice française…

De plus, le groupe a bien fait appel, et ne s’est pas contenté de ça : ils ont aussi sollicité la cour de Lyon, pour que le rendu de la cour de Grenoble ne soit plus suspensif et leur permette de reprendre les travaux d’ici là. La cour de Lyon leur a déjà permis à plusieurs reprises de contourner une décision de la cour de Grenoble.

En bref, ils ont bien l’intention de pouvoir continuer les travaux le plus vite possible (la coupe des arbres est possible de novembre à mars).

La lutte continue donc. L’occupation se poursuit, et la lutte juridique aussi.

Le PCSCP (Pour un Chambaran Sans Center Parcs) maintient ses recours, 6 en tout. En cours : sur la loi sur l’eau, les espèces protégées, et l’assainissement ; un nouveau lancé en octobre sur le prix de vente du terrain, pour obtenir l’annulation de la vente, parce que ce prix est beaucoup trop faible pour une commune endettée (pour info, 30 centimes le mètre carré, pas cher, ma forêt, pas cher!). Elles et ils ont aussi saisi la Cour européenne avec deux recours, loi sur l’eau et aides publiques. Y’a encore du boulot, si y’a des amatrices-amateurs !

La zone, elle, reste habitée par quelques incorruptibles et quelques passants. L’hiver s’annonce rude et il faut vite terminer et isoler les dernières cabanes. Les soutiens, cet hiver, seront les bienvenus, pour réchauffer les quelques courageuses et courageux des bois. De plus en plus d’ouverture vers la vie locale, des interventions dans des lycées, quelques concerts et projections, des liens qui se tissent au fil du temps avec les habitante-s … 

On est aussi allé-es voir les copains de Poligny (qui luttent contre un Center Parcs dans le Jura) : les gardien-nnes veillent.

Nous invitons à nous retrouver les 18 et 19 décembre 2015, là-haut dans cette bulle tropicale qui a encore quelques fuites et courants d’air… 
Forêt, forêts, que racontent-elles ? 
Pour chanter, chantiers, planter des arbres, manger des châtaignes, discuter autour de l’avenir de nos forêts, ou nous rencontrer … Affiche et détails à venir, retenez ces dates et parlez-en autour de vous !


Pas facile de militer avec des adresses mail, on a bien envie de palper vos présences !
A bientôt dans les bois !




COMBATS AILLEURS

Infos du 2 au 8 novembre

Mercredi 4 novembre


Ceci est un appel : A se rejoindre le 9 novembre, à 9h, devant le tribunal de Nancy, ainsi que devant tous les tribunaux de France. 

Et un appel à toutes autres formes d’actions décentralisées.
Soyons présent-e-s et actives pour soutenir nos camarades, pour nos luttes, et soyons déterminé-e-s à manifester notre refus de se soumettre ! 

Trois personnes présumées hacktivistes du mouvement Anonymous seront jugées le lundi 9 novembre à 9h au tribunal de Nancy, pour des attaques informatiques bénignes contre des sites institutionnels en décembre 2013 et janvier 2014 : celui du ministère de la défense (en réponse au décès de Rémi Fraisse à Sivens), celui du conseil général de la Meuse, du conseil régional de Lorraine, et de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (ANDRA).

Ces trois derniers étaient visés par l’opération contre les projets inutiles et imposés (OPGPII) d’Anonymous, afin de dénoncer notamment la politique d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure.

Le procureur a retenu le délit d’« accès et maintien frauduleux » dans un système informatique « en bande organisée »: Ercun, Boby et seamymsg encourent donc jusqu’à dix ans de prison et/ou 150 000 euros d’amende.

Ce procès à venir est une nouvelle illustration de la dérive sécuritaire de l’Etat menée au nom de la lutte contre la cybercriminalité ou le terrorisme.

C’est aussi une étape supplémentaire dans la répression galopante des mouvements contestataires, qui vise celles et ceux qui s’opposent de manière rationnelle et radicale aux projets destructeurs de terres nourricières et de moyens d’autonomie.

Au delà de la répression, cette affaire pose la question de la légitimité d’actes tenus pour illégaux.

Que ce soit à Bure, à Notre-Dame-des-Landes, autour de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin, autour du barrage de Sivens ou d’autres méga-projets imposés, des individus et des collectifs s’opposent à l’aménagement autoritaire et capitaliste du territoire, par les moyens qu’ils jugent les plus appropriés.

Les personnes appelées à comparaître le 9 novembre ont fait l’objet d’arrestations spectaculaires et d’importantes pressions policières. Il s’agit bien d’un procès politique, avec le risque de “sanctions pour l’exemple” particulièrement sévères, dans le but de décourager celles et ceux qui estiment que l’action directe* et le sabotage font partie des moyens de légitime défense contre un système mortifère en roue libre.

*Pour Voltairine de Cleyre, “Toute personne qui a pensé, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, avoir le droit de protester, et a pris son courage à deux mains pour le faire ; toute personne qui a revendiqué un droit, seule ou avec d’autres, a pratiqué l’action directe”.

Jeudi 5 novembre

Le collectif Convergence des luttes en Alsace et ailleurs (composé d’un dizaine d’assos et collectif locaux) propose de faire un focus le week-end du 6 et 7 novembre sur la thématique de l’enfouissement, en s’intéressant particulièrement aux exemples présents dans la région, en créant un pont entre le passé non assumé et le futur sinistre que l’on nous propose : à savoir entre le désastre de Stocamine dans le Haut-Rhin, et le projet pharaonique et insensé du centre d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure en Lorraine.  

Vendredi 6 novembre à 20h au CARDEK à Strasbourg : Une soirée est ainsi proposée autour du Film, « A Bure pour l’Eternité », un documentaire de 52 minutes, en présence d’un des deux réalisateurs Aymeric Bonneti. Le film décrit la lutte quotidienne des opposants qui n’a jamais faibli depuis les premières esquisses du projet dans les années 90, et s’attarde en particulier sur la Maison de la résistance, située au cœur du petit village de Bure.

Samedi 7 novembre de 11h à 17h : RDV place Kléber au stand « convergence » pour discuter avec les représentants des opposants du collectif « Destocamine » et de la maison de Bure.

A 13h30 : Prise de parole et point presse.


Concert par les « Bure Haleurs »


http://collectif-alsace-contre-nddl.blogspot.fr/2015/11/convergence-des-luttes-ne-tuons-pas-nos-sols.html


Infos du 9 au 15 novembre

Lundi 9 novembre

Ce matin, trois personnes présumées hacktivistes du mouvement Anonymous sont jugées au tribunal de Nancy. Appel et précisions ici.

À 9h, heure du début de l’audience, audience suspendue 15 mn car les avocats n’avaient pas connaissance de la constitution de l’ensemble des parties civiles. Salle comble avec du monde dehors.




Des Anonymous anti-nucléaires ont été jugés à Nancy

Le tribunal de Nancy a jugé, en début de semaine, trois militants Anonymous accusés d’avoir bloqué temporairement l’accès aux sites Internet d’institutions pronucléaires. Cherchant à éviter l’écueil du procès politique, le parquet a requis une peine de prison avec sursis « symbolique et de principe ».

Nancy, reportage

Entre crachin lorrain et éclaircies soudaines, plus d’une centaine de personnes sont venues soutenir, dès 9 heures du matin, les trois militants « Anonymous » Boby, ErcUn et Seamymsg (absent), appelés à la barre du tribunal de Nancy pour des attaques informatiques par déni de service (DDoS, pour leur abréviation en anglais), consistant à rendre un site temporairement inaccessible en le saturant de requêtes.

Les actions jugées dont sont accusés les trois hommes ont été réalisées fin 2014 et début 2015 dans le cadre de l’opGPII, une opération Anonymous contre les grands projets inutiles et imposés. Ces actions avaient pour cible l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le conseil départemental de la Meuse et le conseil régional de Lorraine, afin de protester contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, et contre le ministère de la Défense, en réponse à la mort de Rémi Fraisse à Sivens en octobre 2014. Selon la loi, les prévenus risquaient pour ces faits jusqu’à dix ans de prison et 150.000 euros d’amende.
Stéphane Vallée, l’avocat de l’absent Seamymsg, a estimé de son côté qu’il y avait conflit de qualification : « Entre accès, maintien et entrave, il faut choisir, et c’était au parquet de faire ce choix. Selon la jurisprudence, le DDoS est considéré comme une entrave.» Pour l’avocat, « ces imprécisions permettent de créer artificiellement un caractère de gravité ».

La nature même des actions a donné lieu à de vifs débats :
« On vous brosse un tableau juridique très sombre, a résumé Stéphane Vallée. Avec neuf infractions (pour au moins l’un des prévenus) et la possibilité de dix ans de prison, on peut imaginer qu’il s’agit de piratage informatique de haut vol. Mais le DDoS, c’est presque le niveau zéro du hack. Alors, pourquoi faire naitre cette confusion ?» Boby a estimé que « ces moyens sont à reconsidérer dans leur impact réel : il n’ y a pas eu vol de données »


« Une nouvelle façon de manifester »


Souvent comparées à des « sit-in numériques », ces actions de blocage informatique temporaire peuvent-elles être considérées comme la version dématérialisée d’un blocage géographique (d’usine, de ministère...) ? Pour la procureure, Véronique Girard, « qu’elle soit virtuelle ou physique, une action de blocage porte également atteinte à des libertés protégées ». Dans ce cas, pourquoi une telle différence de peines, a demandé, en substance, l’avocat d’ErcUn, qui a mentionné le cas d’agriculteurs bloquant des autoroutes afin d’entraver la circulation, sans pour autant faire l’objet de poursuites ?

« Ce type d’action, à la portée de presque tous, est une nouvelle façon de manifester », a expliqué ErCun. Ce n’était pas l’avis de Marc d’Haultfoeuille, avocat de l’Andra [1], dont le site reçoit, selon lui, en moyenne 30.000 requêtes par jour. « Les 16 et 17 décembre, le site était inaccessible à la suite de 465.400 et 712.000 requêtes. Un déni de service ? Moi, j’appelle ça un déni de démocratie ! » « déni de démocratie », Rui Manuel Pereira a répondu « déni de justice » : « On ne peut pas dire que l’infraction soit constituée avec les seules investigations de la DGSI (la Direction générale de la sécurité intérieure) et du parquet de Nancy », a développé l’avocat, qui a déploré l’absence d’expertise contradictoire.

À la barre, les prévenus ont longuement été questionnés sur les moyens utilisés : VPN, proxys, compte Twitter dédié à la revendication des actions et salons de discussions instantanées Internet Chat Relay (appelés canaux IRC). Peut-être dans le but de caractériser la circonstance aggravante de « bande organisée, ». Celle-ci suppose, selon un arrêt de la Cour de cassation de de juillet 2015 [2], la préméditation des infractions et, à la différence de l’association de malfaiteurs, une organisation structurée entre ses membres. Portée politique des actions mises en cause

La cour de Nancy a donc insisté sur le « comité restreint », constitué des personnes ayant le statut d’administrateur sur les canaux IRC dédiés aux opérations, et que la procureure n’a pas hésité à qualifier de « soviet suprême ». Une vision un brin caricaturale : « C’est un mouvement sans leader ni hiérarchie et ce comité restreint est constamment changeant », a démenti Boby, avant d’expliquer, avec un certain malaise, que les pressions subies en garde à vue l’ont conduit à donner à la DGSI cinq noms figurant dans ce comité. La procureure a tenu à souligner qu’« il y avait une quinzaine de pseudos régulièrement présents, parmi lesquels ceux des trois prévenus ». Pour Stéphane Vallée, « la présence sur IRC ne prouve rien. D’autres ont en effet été vus dans la même situation, mais n’ont pas reçu le même traitement que les personnes dont les idées donnent lieu à ces poursuites ».




Les avocats de la défense, dans la complémentarité de leurs plaidoiries, ont affirmé le manque de preuves tangibles contre les prévenus et la disproportion des moyens mis en œuvre au regard des infractions. « Il n’est pas fait de distinction entre une volonté de manifester une opinion politique et des attaques à but terroriste, a regretté Rui Manuel Peirera. Cette disproportion permet de museler certaines formes d’expression. » À la barre, ErcUn a rappelé que « cette opération avait pour but d’ouvrir enfin un débat avec le sénateur meusien Christian Namy sur l’enterrement des déchets nucléaires ». Selon Boby, « sur la question du nucléaire, les moyens démocratiques habituels sont inopérants ». Et de rappeler qu’en 2013, « une pétition en Meuse réunissant 60.000 signatures pour demander un référendum sur l’enfouissement a été totalement ignorée ».

Le ministère public a bien tenté d’évacuer la portée politique des actions mises en cause et du procès, mais celle-ci s’est immiscée crescendo dans les débats . « Si, dans dix ans, on décrète que l’enfouissement des déchets nucléaires est dangereux, on reconnaitra ce combat comme légitime a posteriori », a jugé Me Peirera. « Peu importe, ici, le mobile citoyen ou politique qui sous-tend ces actions, a estimé la procureure, l’infraction est caractérisée ». Pourtant, elle a requis une « peine symbolique et de principe » : 4 à 6 mois de prison avec sursis pour Boby et Ercun, 8 à 10 mois pour Seamymsg, « qui n’a pas daigné se présenter » et qu’elle considère comme « plus radical dans son positionnement ». Le parquet a demandé également la confiscation du matériel informatique utilisé pour les actions.

« Attaquez-vous aux menaces sérieuses, pas aux militants écolos et aux lanceurs d’alerte », a lancé Étienne Ambroselli en direction de la cour dans une diatribe enflammée, avant de laisser Boby déclamer un poème de son cru fustigeant le nucléaire. L’audience a pris fin sous un tonnerre d’applaudissements. Mis en délibéré, le jugement sera rendu le 23 novembre.

Isabelle Rimbert (Reporterre) 


Mardi 10 novembre


Ce projet fou de LGV en Aquitaine que le gouvernement essaie d’imposer



 Avis défavorable de la commission chargée de statuer sur son utilité publique, gouffre financier pour des acteurs publics endettés, désengagement des partenaires privés, impacts environnementaux, existence d’une alternative chiffrée… rien n’a, pour l’instant, fait dévier le gouvernement de son obstination à faire sortir de terre la ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Bordeaux à Toulouse et à l’Espagne.


« J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer.» Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine, avait le sourire le 26 septembre dernier quand il a indiqué que Manuel Valls avait validé le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Et pour cause, il a bien cru que sa LGV ne verrait jamais le jour. Certes, le Conseil d’État doit encore donner son aval avant que ne démarre le chantier de cette nouvelle ligne qui doit partir du sud de Bordeaux puis se scinder en deux pour desservir Toulouse et l’Espagne, dans la continuité de la ligne Tours-Bordeaux. Mais le gouvernement a l’air résolu à mettre ce projet sur les rails. En effet, en choisissant de poursuivre sa validation, l’exécutif a tout bonnement ignoré l’avis négatif de la commission chargée de statuer sur l’utilité publique d’une telle ligne. Cela ne s’était jamais vu pour un projet d’une telle envergure.


Dans le Sud-Ouest, quasi-unanimité contre la LGV


Cette décision peu commune n’a pourtant pas surpris les opposants à la LGV. « Dans ce dossier, on n’en est plus à une aberration près ! » lance Denise Cassou, du collectif d’associations girondines Coordination vigilance LGV. Il est vrai que le projet est démesuré : 327 kilomètres de lignes nouvelles au milieu des vignobles et sites naturels, 65 millions de mètres cubes de terre déplacés, 9,5 milliards d’euros d’investissement (soit près de 17 fois le coût de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes !). Et l’affaire n’est pas plus raisonnable quand on y regarde de plus près, comme le prouve la carte publiée en bas de cet article par Reporterre. Voilà pourquoi depuis dix ans, la population du Sud-Ouest se bat contre ce projet. Là-bas, la LGV fait quasiment l’unanimité contre elle. Sur les 20.000 riverains, élus, associations et chefs d’entreprise qui ont donné leur avis pendant l’enquête publique, 92 % étaient contre.

Premier grief des opposants, les LGV coûtent trop cher. C’est même la Cour des comptes qui le dit. Son rapport sur la grande vitesse ferroviaire publié en automne 2014 estime que le modèle du tout-TGV est « à bout de souffle, au coût devenu insupportable ». « Les LGV sont des aberrations économiques, complète Raymond Girardi, maire d’Argenton et président d’Alternative LGV, une association d’élus opposés au GPSO. En France, ces lignes sont toutes déficitaires, parce que leur coût est trop élevé. Et, comme il se répercute sur le prix des billets, les usagers se rabattent sur l’automobile, le covoiturage ou l’avion. »

    « Le réseau historique est dans un état déplorable »

D’ailleurs, le secteur privé est en train de faire l’amère expérience du gouffre financier que représente la grande vitesse. Le groupe de BTP Vinci, qui a financé près de la moitié de la « grande sœur » de la LGV du Sud-Ouest, la ligne Tours-Bordeaux, a adressé une lettre à Manuel Valls expliquant que, sans intervention de l’État, la société créée pour l’exploitation de la ligne « sera très prochainement en situation de défaut vis-à-vis de ses prêteurs ». La raison ? En échange de son investissement, Vinci avait négocié de toucher pendant 50 ans les redevances versées par la SNCF pour pouvoir faire circuler ses trains. Mais comme les prévisions de fréquentation sont finalement trop basses, la compagnie ferroviaire refuse de programmer plus de 15 aller-retour quotidiens. Alors que Vinci tablait sur une bonne dizaine de trajets supplémentaires.

Si cet échec commercial se confirme, les sociétés privées refuseront de financer le projet GPSO. Autrement dit, il faudrait alors trouver 9,5 milliards d’euros dans les caisses de l’État, des collectivités locales et de SNCF Réseau, ex-Réseau ferré de France (RFF), l’établissement public propriétaire des voies ferroviaires.

De surcroit, le groupe SNCF (qui comprend SNCF Réseau) affiche une dette de 44 milliards d’euros, qui va encore gonfler ces prochaines années, puisque le géant du ferroviaire est actuellement engagé dans quatre chantiers de LGV. « La SNCF paie déjà 2 milliards d’euros d’intérêts chaque année, soit 20 % de son budget, dit à Reporterre Gilles Savary, le député PS de la Gironde, spécialiste des transports. C’est inadmissible. Ces sommes devraient être consacrées à la rénovation du réseau historique qui, à force d’être délaissé, est dans un état pitoyable. Cela en devient dangereux pour les usagers. » Ces dernières années, les accidents se sont en effet multipliés. En juillet 2014, à Denguin, près de Pau, la collision de deux trains avait fait une cinquantaine de blessés. L’incident était dû à un dysfonctionnement électrique qui avait déréglé les feux de signalisation.


Conscients que le Sud-Ouest est mal desservi, les opposants à la LGV ont imaginé une alternative : la modernisation des lignes ferroviaires existantes. À la demande d’élus du Lot-et-Garonne, un cabinet indépendant, Claraco, a calculé que la modernisation des lignes pour permettre aux trains de rouler à 220 km/h serait plus économique que la LGV, qui autorise une vitesse de 320 km/h. Il faudrait seulement débourser 2,8 milliards d’euros entre Bordeaux et Toulouse (contre 5,9 milliards pour cette même portion de ligne nouvelle). Et, comme les voies existantes sont plus directes, le trajet ne durerait que 6 minutes de plus. Mais SNCF Réseau ne veut pas entendre parler de cette solution, et vient de publier une étude qui chiffre ces travaux de modernisation à 4,5 milliards d’euros.

    « Ça ne pouvait pas être pire »

Pour se consoler, les opposants à la nouvelle ligne peuvent toujours lire le dossier du maître d’ouvrage. SNCF Réseau y cite plus de 1.200 fois le terme « développement durable », se targue de prévoir plus d’un milliard d’euros pour compenser les dégâts environnementaux, et estime que les effets de la LGV sur la biodiversité seraient « faibles à négligeables ». Malheureusement, la promesse est balayée d’un revers de main dans le rapport d’enquête publique : « Les impacts (…) seront plus importants que faibles à négligeables. »

Au total, 4.830 hectares d’espaces naturels seraient directement impactés par la LGV. Dont le bassin versant du Ciron, une zone humide exceptionnellement préservée, probablement le site le plus fragile de la région. Et c’est à cet endroit précis que SNCF Réseau a choisi de placer le raccordement des deux parties de la LGV, ainsi qu’un barreau ferroviaire pour relier les deux voies, coupant ainsi une trentaine de cours d’eau. « Je ne m’explique pas pourquoi cette installation a été placée là. Ça ne pouvait pas être pire, se morfond Alexandra Quénu, chargée de mission pour Natura 2000 dans la Vallée du Ciron. Le site va être enclavé dans un triangle de rails. En plus, pendant les années que dureront le chantier, le bassin va être massacré, entre les déplacement de terre, le désherbage chimique, l’écoulement des eaux perturbé. »


Et SNCF Réseau s’acharne. Une nouvelle série d’études a été publiée au mois d’octobre. Notamment sur la modernisation des lignes existantes, dont nous avons parlé plus haut. Et concernant l’impact de la LGV sur les vins de Sauternes (voir la carte), qui serait inexistant. À noter que ces rapports ont été commandés après le résultat de l’enquête publique négative, démontrant que le gouvernement tient vraiment à sa LGV. « Cela a du sens de mettre Toulouse, qui est tout de même la quatrième ville de France, à 3 h 10 de Paris, se défend-on au cabinet d’Alain Vidalies, le secrétaire d’État chargé des Transports. Et le projet est tout aussi justifié pour la seconde portion de la GPSO, car l’Espagne est en train de construire une ligne à grande vitesse qui arrivera à la frontière vers 2019. »

    Le financement de la LGV Tours-Bordeaux

En réalité, il y a une autre raison à cette obstination. Si le Grand projet du Sud-Ouest déraille, c’est tout le projet de la ligne jusqu’à Paris qui disjoncte. Pour comprendre, il faut remonter à 2011. Cette année-là, l’État peine à boucler le financement de sa nouvelle ligne, la LGV Tours-Bordeaux. Alors, l’idée d’impliquer les collectivités locales de l’Aquitaine et des Midi-Pyrénées dans ce projet surgit. Cinquante-huit communes, départements et régions sont démarchés. Au total, 1,01 milliard d’euros a été promis par les collectivités d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, non concernées par cette ligne. En échange, l’État signe un protocole qui conditionne ces financements à la prolongation de la LGV vers Toulouse et l’Espagne.


Alors, avec le rapport d’utilité publique négatif, les têtes de l’exécutif local ont vu leurs rêves de LGV s’évanouir. Beaucoup ont donc retiré leurs billes de la liaison Tours-Bordeaux, dont la région Midi-Pyrénées. En février dernier, 795 millions d’euros n’avaient toujours pas été versés par les collectivités locales. Pas sûr que la situation se soit débloquée, car le secrétariat d’État aux Transports n’a pas souhaité nous communiquer les nouveaux chiffres.

Considérant les enjeux, que fera le gouvernement si le Conseil d’État ne valide pas le projet ? Le cas s’est déjà présenté, avec la LGV Poitiers-Limoges. En décembre 2014, la haute juridiction a remis un avis négatif concernant cette ligne. Un mois plus tard, le projet a été officiellement validé.

    LE TRACE ABERRANT DE LA LGV DU SUD-OUEST

    Tracé de la LGV Sud-Ouest à destination de Toulouse et de l’Espagne.   

    1. Les vignobles de Sauternes ne se trouvent pas sur le parcours. Mais le microclimat doux et humide qui donne toute sa valeur à l’appellation provient du bassin du Ciron, fortement impacté par la ligne (voir 3). Les vignerons craignent la disparition de leur AOC.

    2. Les deux branches de la LGV suivent le même tracé les 55 premiers kilomètres. Du coup, le parcours est rallongé. Entre Bordeaux et Toulouse, la nouvelle ligne fait ainsi 38 km de plus que la ligne existante. Ennuyeux, sachant que l’intérêt d’une LGV est justement d’écourter les trajets.

    3. Zone humide très fragile, le bassin versant du Ciron va être scindé en trois parties par plus de 70 km de lignes nouvelles et défiguré par trois viaducs. C’est là que sera implanté l’intersection entre les différentes portions de la ligne.
    4. À Captieux, la ligne passe en plein sur un embranchement de l’ « autoroute du gaz », un réseau géant de gazoducs primordial pour la France. RFF a prévu de « faire déplacer » l’installation construite en 2007. Coût de l’opération : des dizaines de millions d’euros.
    5. Le pays d’Albret est une région très vallonnée. Mais apparemment, les ingénieurs de SNCF Réseau aiment les défis. Au lieu de faire passer la LGV dans la vallée, ils ont prévu d’assembler 40 km de ligne dans les reliefs. Dont un viaduc de 1,5 km de long, à 60 mètres de hauteur.
    6. Seuls les centre-villes de Bordeaux et Toulouse seront desservis par la LGV. Pour les autres villes, des gares périphériques et des raccordements seront bâtis. À Agen, les délais de correspondance pour rejoindre le centre-ville sont estimés entre 16 et 21 minutes.
    7. La LGV doit passer en plein dans le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, conduisant à la destruction de 613 hectares de forêt.
    8. Des mauvais esprit ont accusé François-Gilles Egretier, l’ex-conseiller de Christine Lagarde, d’avoir œuvré pour empêcher que la LGV ne passe à Uchacq-et-Parentis, où se situe la maison de sa mère. Il a comparu en mars dernier, mais a été relaxé, faute de preuves.
    9. En moyenne, les trains assurant la liaison entre l’arrêt de TGV situé à 15 km de Mont-de Marsan et la gare du centre-ville transporteront 8 voyageurs. Coût du raccordement : 110 millions d’euros.
    10. Les irréductibles opposants basques ont prouvé que les études de fréquentation que RFF a menées pour justifier la nouvelle ligne étaient biaisées. Depuis, la construction de la portion de ligne à grande vitesse entre Dax et Hendaye a été renvoyée aux calendes grecques.

    Mercredi 11 novembre




    Vendredi 13 novembre


    ATTENTATS DE PARIS






    Dimanche 15 novembre

    Manif à Landivisiau : plus de 2000 personnes ont manifesté sur le site du projet de centrale à gaz de Landivisiau (Le Télégramme)

    Réactions suite aux attentats à Paris : quelques analyses intéressantes ont été publiées sur Paris Luttes
    Des nouvelles de la journée radieuse du dimanche 15 Novembre devant l’espace technologique de Saudron (village à quelques km de Bure) http://vmc.camp/2015/11/17/radieuse/

    Infos du 23 au 29 novembre

    Mardi 24 novembre

    Pour une vision plus globale des différentes actions : http://anticop21.org/
    A Toulouse notamment, le dimanche 29/11 :
    marche citoyenne non-violente pour le climat organisée par la Coalition Climat, où l’on retrouvera tous ceux qui luttent contre les GPII en Midi Pyrénées !

    Val Tolosa : voir les dernières infos sur http://www.gardaremlamenude.com/ suite au passage au tribunal de la présidente de l’association Gardarem la Ménude.

    La Loutre Fluorescente (contre le stockage de déchets radioactifs à Longy, Millevaches), toujours aussi active : dernier communiqué de presse et dernière lettre d’info

Mercredi 25 novembre

À Bure, les travaux de la poubelle nucléaire avancent en catimini



En octobre, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs a franchi une nouvelle étape dans la préparation de son projet d’enfouissement des déchets, pourtant toujours privé d’existence légale. Les travaux battent leur plein, suscitant une réprobation locale grandissante.

À Bure (Meuse), reportage

« Eh ben alors, les fouilles ont commencé, qu’est-ce-que vous attendez pour vous allonger devant les machines ? » À Bure, lorsque un agriculteur du coin interpelle les habitants de la Maison de résistance à la poubelle nucléaire, l’inquiétude est prégnante. Lundi 28 septembre, le grondement métallique des machines a réveillé la campagne. Les travaux ont débuté dans l’opacité et pris tout le monde de court.

Sur des dizaines d’hectares en contrebas du laboratoire de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), les tracto-pelles creusent des tranchées régulières de 50 centimètres à 2 mètres de profondeur. Les engins charrient des tonnes de terre rocailleuse. « Ils ont débuté le diagnostic archéologique, ils quadrillent le terrain pour voir s’il est nécessaire de faire des fouilles plus approfondies, explique Sylvie (les prénoms ont été modifiés), permanente de la Maison de résistance, devant ce qui ressemble à un champ de bataille. C’est une étape préalable et obligatoire à tout projet d’aménagement.» Sur le chantier, des archéologues supervisent les opérations. Les gendarmes et les vigiles, eux, surveillent.

Après les « cartographies détaillées », les « études géotechniques » ou les « états initiaux environnementaux » commencés depuis des mois, les fouilles préventives marquent le franchissement d’une nouvelle étape. L’État avance ses pions alors que le projet Cigéo (pour Centre industriel de stockage géologique) « n’a aucune existence légale. Ni déclaration d’autorisation de chantier ni déclaration d’utilité publique », s’indigne Sylvie.

À l’arrière-plan des tranchées, des foreuses posent des bornes pour les études géotechniques.

Depuis 2007, l’Andra s’est façonné un empire, son appétit a grignoté le territoire. En Meuse et en Haute-Marne, l’Agence a progressivement acquis près de 2.900 ha2.000 ha de forêt et environ 820 ha de terres agricoles. Une vaste réserve foncière qu’elle utilise comme monnaie d’échange pour s’emparer des parcelles se trouvant dans la zone d’emprise du projet Cigéo, avec l’appui des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) de Lorraine et de Champagne-Ardenne.

« Avec des offres parfois alléchantes, l’Agence incite agriculteurs et propriétaires à échanger leurs terrains contre des terres situées en dehors de la zone, raconte Julien, un autre habitant de la Maison de résistance. L’Andra démarche individuellement les gens, elle fabrique du chacun pour soi. » Une méthode qui permet de « nettoyer le territoire en évitant les longues procédures d’expropriation ». « Ceux qui essayent de résister font face à un harcèlement, doublé de menaces d’expropriations et de contrôles », ajoute-t-il.

« Avec des offres parfois alléchantes, l’Agence incite agriculteurs et propriétaires à échanger leurs terrains contre des terres situées en dehors de la zone, raconte Julien, un autre habitant de la Maison de résistance. L’Andra démarche individuellement les gens, elle fabrique du chacun pour soi.» Une méthode qui permet de « nettoyer le territoire en évitant les longues procédures d’expropriation ». « Ceux qui essayent de résister font face à un harcèlement, doublé de menaces d’expropriations et de contrôles », ajoute-t-il.

« Le territoire va devenir un désert nucléaire »

Jusqu’au début des travaux, les agriculteurs ayant vendu ou échangé leurs terres bénéficiaient d’un effet d’aubaine, ils pouvaient continuer à les cultiver gratuitement grâce à des baux précaires. « Aujourd’hui, c’est fini. Les travaux prennent une ampleur phénoménale, constate, amer, un paysan devant ses anciens champs de céréales lacérés par des tranchées. Si j’avais su, je n’aurais pas échangé mes parcelles.»
À deux kilomètres à peine des fouilles, tracto-pelles et dameuses agrandissent une route autour du projet Syndièse, un projet satellite du Cigéo financé par le Commissariat à l’énergie atomique. Il vise à produire du carburant à partir de biomasse et condamne, selon Lorraine nature environnement, « les forêts locales à devenir le réservoir de nos voitures ». En parallèle, dans les bois achetés par l’Andra, les bûcherons ont déjà effectué des coupes à blanc et en prévoient d’autres.
L’emprise du projet de Cigeo ne cesse d’augmenter, passant d’environ 300 ha lors du débat public contesté de 2013, à près de 600 ha en 2015. « La taille estimée de l’installation de stockage de surface a quasiment doublé, ainsi que la surface pour entreposer les 10 millions de m3 de remblais. Chaque mois ou presque, on découvre une nouvelle installation liée au projet », déplore Régine Millarakis, de Lorraine Nature Environnement. Pour qualifier ce développement tentaculaire, certains militants parlent d’« Andraville ».


Début septembre, les opposants ont par exemple appris que RTE (Réseau de transport de l’électricité) prévoyait de détruire 7 ha au sud de Bure pour l’installation d’un transformateur électrique raccordant Cigéo au réseau. Et que des « projets de zone à urbaniser à vocation économique, avec supérette et boulangerie. » allaient fleurir dans la foulée.

« Les habitants ne sont pas au courant de tous ces projets », et les associations peinent à obtenir des informations. Pour Régine Millarakis, la vision d’ensemble reste cependant limpide : « À terme, c’est tout le territoire qui est condamné. Cette zone agricole et forestière va être vidée de ses habitants historiques pour devenir un désert nucléaire. Avec toutes les infrastructures associées, ses travailleurs, et ses gendarmes.»

    Briser la chape de résignation

Sur place, le ras-le-bol s’exprime et la résistance continue de s’organiser. Le 2 octobre, une cinquantaine d’individus se sont retrouvés à Mandres-en-Barrois . Dans ce petit village de 150 personnes, situé à 3 km à l’est du laboratoire, « c’est la première fois, en vingt ans, que les habitants appellent à une réunion », témoigne Yves, l’un des initiateurs de l’événement.

Cette commune est depuis plusieurs années dans la ligne de mire de l’Andra, qui souhaite s’approprier le bois communal pour le raser et y construire une zone de puits, de ventilation et de stockage des remblais sur 270 ha. À 500 m de profondeur, 300 km de galeries seraient également creusées pour stocker les déchets nucléaires. Début juillet, le conseil municipal a accepté l’offre de l’Andra dans l’opacité complète et sans aucune consultation populaire. « Ils se sont même réunis à 6 heures du matin pour décourager les opposants ! »

Certains habitants ont alors brisé la chape de résignation pour envoyer, au cours de l’été, une lettre de demande de recours gracieux au préfet. « On n’avait plus le choix, il fallait oser, poursuit Yves, qui participe pour la première fois – comme la plupart – à une réunion publique. Le plus dur, ça a été d’afficher nos noms dans la lettre. On a eu 30 personnes. Sans le recueil des identités, on en aurait eu deux fois plus. Beaucoup ont peur des représailles.»


Cette peur, ils ont encore dû la braver ce soir-là : le maire, partisan du projet Cigéo, a refusé de leur prêter la salle communale, au mépris de la loi. « Il pensait nous faire reculer, mais il s’est trompé », poursuit Yves, en installant le projecteur face au mur extérieur du bâtiment. Les participants se serrent près des braseros, un verre de soupe à la main. « Ce soir, on se sent moins seul. On s’aperçoit que beaucoup de gens sont contre le projet. »

Tout au long de la présentation des cartes de l’emprise de Cigéo par des militants de l’association BureStop, l’assemblée bruisse d’indignation. Beaucoup prennent conscience de l’ampleur de la future poubelle nucléaire. « Ça y est, cette fois j’ai compris, ils vont tout nous prendre !» confie un jeune agriculteur du village à sa grand-mère. « Que faut-il faire ?» demande un habitant. « Continuer d’organiser des réunions dans d’autres villages !» lui répond quelqu’un. Dans leurs communiqués, les associations appellent à « l’action collective » tandis que des membres du collectif VMC, organisateur du camp estival, appellent à « se tenir prêts à converger vers l’Est pour les bloquer ».

Dépasser l’isolement 

Pour Julien, de la Maison de résistance, les mobilisations de l’été ont aussi permis de dépasser l’isolement. « Entre l’action des 100.000 pas, l’Alter Tour, le camps des Ami.e.s de Silence !, le camp anticapitaliste du collectif VMC, les rencontres ont été nombreuses.» Depuis, à la Maison de la résistance, cette ancienne ruine agricole transformée en lieu de vie collectif, « il n’y a jamais eu autant de passage : des militants d’ici et d’ailleurs, mais aussi des habitants qui n’osaient pas venir avant !»

À ses côtés Camille acquiesce énergiquement. À la fin de l’été, la jeune trentenaire a décidé, comme quelques autres militants, de s’installer sur le terrain de l’ancienne gare de Luméville-en-Ornois, qui a accueilli les campements. Des chantiers collectifs mensuels se poursuivent pour rendre habitable le lieu et préparer un espace de maraîchage. Tous refusent le terme de ZAD : « Chaque lutte est spécifique, il n’y a pas de recette magique d’occupation, on continue de s’ancrer localement sans étiquettes. »

Après la réunion, quelques petits groupes s’attardent autour des braseros pour discuter et prendre des nouvelles. Une odeur épicée de vin chaud flotte dans l’atmosphère, et les étoiles veillent. Pour certains, qui ne se sont pas vus depuis cet été, c’est l’heure des retrouvailles. Et des convergences. Au coin du feu, un habitant du village interpelle Camille:
« Tiens, mais tu es revenue, toi !
– Oui, vu tout ce qu’il se passe ici en ce moment c’est là qu’il faut être ! Passe donc nous voir sur le chantier à la Maison de résistance, ou à la Gare.
– D’accord ! Vous avez toujours besoin de palettes ?»


Dimanche 29 novembre


COP 21
Urgent !!!

Appel à soutien suite manif de cet aprem contre la COP21 à Paris :
150 à 200 personnes encerclées à Répu coté Magenta (café Pierre), arrestations suspendues, appel à soutien pour que les copain.es soient relâché.es
pour celleux déjà embarquées (au moins une centaine confirmées), rassemblement devant le commissariat du 32 rue de l’Evangile, 18e, métro Marx Dormoy
Malgré les interdictions de manifester durant tout le week-end, aujourd’hui à Paris de nombreuses personnes ont bravé l’état d’urgence
COP21. EN IMAGES : la mobilisation citoyenne à Paris



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