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samedi 14 juillet 2012

A propos de l'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes

Une lettre venue du bocage de Notre-Dame-des-Landes

Dieu sait qu’on m’a souvent demandé, ici même et bien ailleurs, ce qu’il fallait faire. J’ai constamment apporté les éléments de réponse qui étaient en moi, mais bien entendu, ce n’est et ce ne sera jamais suffisant. Ce qui n’empêche pas d’agir. Vous savez sans doute qu’une vaste coalition menée par le ci-devant maire de Nantes, actuel Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, veut un autre aéroport à Nantes.
C’est en tout point lamentable. Ayrault, qui habite la Lune avec tous ses petits camarades, ne sait rien de ce qui se passe sur la Terre. Le pic pétrolier, la crise climatique, la biodiversité, la fin des illusions progressistes, il s’en tape. Il a l’intention de finir sa vie comme il l’a commencée. On ne peut rien attendre de lui. Céder devant sa pure connerie, accepter que cet aéroport nantais soit construit serait signer une défaite historique de notre camp. Le camp incertain, mais puissant en vérité, des défenseurs de la vie et des lieux.
Marie Jarnoux, qui vit sur le territoire convoité par les promoteurs de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, a trouvé sa voie, qui nous concerne tous. C’est celle de la lutte, drapeau déployé. On ne peut espérer gagner que si l’on se bat. Et Marie n’entend pas perdre. Dire que je la soutiens est certes un peu facile. Je n’y suis pas, moi, à Notre-Dame-des-Landes. Je ne subis pas, jour après jour, les assauts de tous les employés de la destruction. Raison de plus de lui dire merci pour le texte qui suit, qu’elle a lu au cours du « Forum européen contre les grands projets inutiles imposés », qui vient de réunir autour de 8 000 personnes près de Nantes.

Le texte de Marie Jarnoux

Amis d’ici, amis d’ailleurs,

Chacun sait qu’un territoire se défend avec ses habitants, et qu’un territoire vidé de sa population est facile à conquérir. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’un appel à l’occupation des terrains injustement appropriés par les promoteurs de ce projet, fut lancé le 1er mai 2008. La stratégie fut payante. Le rouleau compresseur ne passe pas aussi facilement que prévu. Nous sommes en 2012 et les travaux sont fortement ralentis.

Nos ennemis communs (AGO [Aéroports du Grand Ouest], Vinci et l’État) savent bien que s’ils parviennent à nous faire partir, nous qui habitons cette zone … ils auront gagné ! Nous ne les laisserons pas réaliser leur projet de mort en détruisant nos lieux de vie, même si tous les moyens sont bons pour nous virer !  Harcèlement téléphonique, passage d’huissiers, militarisation de la zone, visite de  cadres de Vinci qui nous assènent qu’il faut être raisonnable ... accepter de quitter nos maisons … de céder nos terres … de quitter ce territoire que nous aimons sous peine de tout perdre et d’être assignés en justice.

Dans ce combat juste que nous vivons, rien ne nous est épargné :

- En septembre dernier, la violence policière aveugle s’abat sur des opposants venus investir le square Mercoeur et ses arbres pour que les passants pressés lèvent les yeux au ciel et lisent sur les banderoles pourquoi nous ne voulons pas de l’aéroport et de son monde. 24 arrestations dans la journée, un camarade électrocuté au tazer à 10 mètres de hauteur par les hommes du GIPN.

- Le 21 juin dernier, les opposants investissent la mairie de Notre-Dame-des-Landes pour exprimer leur refus catégorique du projet. Les manifestant-e-s sont matraqués et gazés. Les gendarmes mobiles brisent la vitre de certains tracteurs au pied de biche et arrêtent un paysan. Son outil de travail est confisqué et il est convoqué le 28 août prochain à Saint Nazaire,  pour « violence volontaire avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique. »

- La famille Herbin est convoquée mercredi prochain, le 11 juillet, au tribunal de Saint Nazaire pour, dans le langage juridique à vomir de l’huissier « débarrasser les lieux de leur présence. » Ce sont les premiers habitants légaux de Notre-Dame-des-landes qui se retrouveront face à un juge pour le simple fait d’habiter sur la zone. AGO/VINCI affirment dans leurs communiqués que cette famille est « sans droit ni titre », pour pouvoir leur réserver le même sort qu’aux occupant-e-s : une expulsion rapide. Depuis le 3 juillet, d’autres locataires sont expulsables et recevront eux aussi une convocation au tribunal.  Nous savons qu’à mesure qu’avance la machine judiciaire, tous ceux qui veulent rester et résister seront sans droit ni titre.

Ce ne sont que trois exemples parmi tant d’autres de la répression des opposant-e-s. Et que dire des coups de poignards dans le dos de nos chers élus politiques, Rappelons nous le discours de Mme Duflot lors de l'université d'été des Verts, elle fanfaronnait : « je le dis, les yeux dans les yeux, l’accord de 2012 avec le PS, s’ils ne lâchent pas sur Notre-Dame-des-Landes, ce sera non.» Ces pitoyables mensonges démontrent qu’entre les convictions écologiques et sociales sur lesquelles les politiques brodent à longueur de discours et l’attrait malsain des ors du pouvoir, ils ont choisi. Nous ne sommes pas de ceux qui se laissent berner par ses promesses électorales et ses campagnes attrape nigauds. Nous ne sommes pas de ceux qui par leur naïveté deviennent le paillasson sur lequel ils s’essuyent négligemment pour gagner le confort douillet des salons ministériels.

Face aux matraques, aux intimidations et aux trahisons politiques nous pourrions baisser les bras. L’incertitude des lendemains, la passivité d’une partie des habitants du coin, sont souvent difficiles à vivre. Mais nous le redisons, la bataille continue, et nous ne pouvons pas la perdre. Non pas parce que nous sommes les plus forts, mais parce que c’est nous qui avons raison. La  procédure d’expulsion contre la familles Herbin est un test pour tous les opposants. Ne pas réagir avec force, c’est abdiquer devant Vinci, Ago et l’Etat.
Non ! Nous ne  les laisserons pas voler nos maisons, nos terres, et détruire nos vies !
Dès le 11 juillet à 9 heures retrouvons-nous devant le tribunal de Saint Nazaire pour leur signifier que nous ne partirons pas !
Dans les semaines et les mois à venir : bloquons les enquêtes publiques, les travaux préliminaires et chaque étape du projet !
Renforçons l’occupation de la ZAD et le mouvement de lutte contre l’aéroport !
C’est ensemble que nous pouvons enrayer leur machine et stopper le projet !

http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1354

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