Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan. Mais pas que. Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...
BLOG EN COURS D'ACTUALISATION... ...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...
Aujourd'hui
deux articles sur cette évacuation musclée des femmes de la Barbe
venues dénoncer l'absence des femmes dans ce débat sur l'Europe Premier article
"Dialogues" sur l’Europe 25/04/2019
25 membres de la Barbe avaient pour projet d’intervenir pacifiquement au
colloque organisé au Cirque d’Hiver sur le thème de l’Europe. Nous
avions acheté nos places et comme d’habitude préparé un tract à lire.
Depuis 11 ans et 213 actions, il a presque toujours été d’usage qu’on
nous laisse parler (lire le tract au minimum) avant que nous sortions
dans le calme.
Après nous avoir abreuvées pendant 30 minutes de discours sur la paix,
la démocratie et le dialogue et alors que nous intervenions sur scène,
une vingtaine d’hommes de la sécurité se sont littéralement jetés sur
nous, sous les applaudissements d’une partie du public. Certaines
militantes ont été plaquées au sol et d’autres projetées hors de la
salle. 3 barbues ont été légèrement blessées. De nombreux médias
présents peuvent témoigner de la violence hors norme dont les militantes
ont été victimes.
Vidéo
de l'intervention hier au Cirque d'Hiver pour les "Dialogues sur
l'Europe" organisés par Valeurs Actuelles et les Éveilleurs d'Espérance
(gloire à eux!)
Plusieurs valeureuses barbues se sont fait expulser avec grande
violence, sous les huées des spectateurs et le regard indifférent de
Bruno Le Maire et Eric Zemmour.
Vive les Grands Hommes Conservateurs! Et Vive la Barbe!
Violences colloque Europe 1
Violences colloque Europe 2
Violences colloque Europe 3
Violences colloque Europe 4
Violences colloque Europe 5
Violences colloque Europe 6
Violences colloque Europe 7
Violences colloque Europe 8
Violences colloque Europe 9
Violences colloque Europe 10
Violences colloque Europe 11
Merci
Une membre de la Barbe blessée
7 intervenants/7 hommes :
Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie et des Finances,
Philippe de Villiers, Ancien Ministre,
François Xavier Bellamy, Philosophe,
Jacques Attali, Essayiste,
Michel Houellebecq, Ecrivain,
Benoit Duteurtre, Ecrivain,
Eric Zemmour, Essayiste.
Voici le tract que nous n’avons pas pu lire en raison de la violence du service d’ordre :
Européennes : Soumettez-vous aux Mâles !
C’est éperdue de reconnaissance que La Barbe salue ces Hommes qui
font corps. OUI, c’est émue que la Barbe vient s’incliner devant
Jacques, François-Xavier, Benoit, Michel, Philippe, Bruno, Eric qui
déploient leurs esprits virils pour insuffler l’espérance aux faibles,
aux femmes notamment, et qui dialoguent, en notre nom, sur l’Europe.
Le Mâle est LE bien commun, l’alpha et l’oméga, la source de toute
idée en ce 21ème siècle. Les porteurs de pénis sont nos Valeurs
actuelles et nos Eveilleurs de conscience, comme le montre
majestueusement ce plateau.
A ceux qui doutent, la Barbe dit : SOU-MIS-SION au verbe masculin.
Phallocratie pour toutes ! Notre Dame brûle et ils soufflent un air
frais. Quel panache en ces temps de mixité rampante, Messieurs,
d’afficher votre glorieuse et exclusive masculinité ! Démultipliée et
unie dans l’espace du Cirque d’Hiver.
Vous êtes sept et pourtant vous n’êtes qu’un ! Ah, ce beau corps,
mâle, blanc, mûr, ce rempart contre les turpitudes modernes ! La
citadelle Europe, assiégée, menacée par l’invasion du politiquement
correct, se projetant vers l’avenir grâce à ce noble cénacle ! Quels
symboles vous êtes !
Jacques Attali, visionnaire inlassable depuis le siècle dernier,
déjà ;
François Xavier Bellamy, fougueux missionnaire de
l’hétérosexualité chancelante ;
Benoit Duteurtre, chantre de Play Boy et
de La Vie Catholique ;
Michel Houellebecq, Particule élémentaire de
génie en fusion, notre guide à Toutes, La carte et le territoire qui
remet les choses, donc les femmes, à leur place !
Bruno Le Maire, parangon de vertu capitaliste, notre clef vers LES
paradis ;
Eric Zemmour, d’un Z qui veut dire Zemmour, plume exaltée de
la Frônce, celui qui a soufflé à La Barbe son 1er cri de ralliement :
« Le racisme, c’est bien, le sexisme, c’est mieux ! ».
Philippe de
Villiers, enfin, fier apôtre des valeurs familiales et fraternelles.
Pour vous, La Barbe réclame l’immuabilité : LA CONSECRATION. LE MARBRE.
Houellebecq, de Villiers, Le Maire, Zemmour… L’affiche exclusivement
masculine du débat sur l’Europe organisé jeudi 25 avril par “Valeurs
actuelles” et l’association Les Eveilleurs d’Espérance a donné lieu à
une action de féministes manifestant pacifiquement et avec humour leur
réprobation. Réponse : insultes, huées, évacuation musclée…
Ce jeudi 25 avril, le Cirque d’hiver, la salle de spectacle du XIe arrondissement de Paris, s’est transformé en arène romaine. Valeurs Actuelles et
l’association versaillaise bien à droite Les Eveilleurs d’Espérance y
organisaient un débat sur l’avenir de l’Europe qui rassemblait Jacques
Attali, François-Xavier Bellamy, Michel Houellebecq, Philippe de
Villiers, Bruno Le Maire et Eric Zemmour. Soit une affiche exclusivement
masculine, que les féministes du groupe d’action La Barbe ont voulu dénoncer pacifiquement, par l’humour.
“A mort ! Sales gauchistes ! Dehors, souillons !”
Infiltrées dans l’assemblée, une vingtaine de militantes ont
donc interrompu cette grande messe en descendant dans l’hémicycle,
affublées de barbes postiches. Mais de mémoire de barbues, en onze ans
d’activisme, cette 214eaction a été la plus violente
au niveau des réactions des interpellés. Sur scène et jusque dans les
coulisses, elles ont été brutalisées avec un acharnement inédit par le
service d’ordre, sous les encouragements haineux d’un public outragé par
l’audace de ces féministes. Une partie des 1 600 personnes
présentes dans les gradins (la salle était pleine) les insultent, criant
: « A mort ! Sales gauchistes ! Dehors, souillons ! ». Puis se
réjouissant, sous un tonnerre d’applaudissements, lorsque l’une des
manifestantes, jetée au sol, se retrouve le nez en sang.
Le directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles Geoffroy
Lejeune chargé d’introduire les invités se laisse alors complètement
submerger par l’émotion : n’écoutant que son courage, il se met à courir
derrière les employés à la sécurité, crinière au vent, pour leur prêter
main-forte, empoignant sans ménagement sa consœur la journaliste Alice Coffin – une des figures activistes de La Barbe – pourtant déjà soulevée par quatre agents. Une certaine idée de la virilité, sans doute…
Une fois les impertinentes évacuées, Bruno Le Maire déclare : « L’Europe est une femme, je regrette qu’il n’y ait pas plus de femmes sur le plateau », recevant alors à son tour les huées du public. Et Eric Zemmour d’ironiser avec mépris, sous les acclamations de ses fans : « C’est bien, nous avions besoin d’un moment de détente, maintenant passons aux choses sérieuses ».
Pas de quoi intimider cependant les militantes de La Barbe : « Les
meilleurs moments sont souvent les pires, ceux où on suscite le plus de
réactions, car justement on a barbé ces hommes aveuglés par leur
misogynie, ceux-là même qui nous insultent ou nous reprochent de ne pas
être à poil comme les Femen », lâche Véronica, l’une d’entre elles. Les Eveilleurs d’Espérance ont annoncé leur intention de porter plainte pour « cris séditieux proférés en un lieu public ». Mission réussie, donc.
De plus en plus de toilettes sèches s’invitent dans les festivals ou au fond des jardins 52737275/Björn Wylezich - stock.adobe.com
FIGARO
DEMAIN - Pour économiser de l’eau potable et réutiliser les matières
organiques, des habitants d’un ensemble d’immeubles en construction ont
imaginé de nouvelles installations sanitaires, sans eau. Une solution
jamais installée en collectivité dans l’Hexagone.
Pour des raisons écologiques, économiques ou pratiques, de plus en
plus de toilettes sèches s’invitent dans les festivals ou au fond des
jardins. Pour la première fois en France, à Dol-de-Bretagne une
résidence collective a prévu d’en installer dans ses appartements. La
résidence se compose de 4 petits immeubles de deux étages, et compte 23
logements plus un vaste lieu commun.
« Les toilettes sèches qui seront installées dans notre résidence sont
vraiment différentes de celles que l’on trouve sur les festivals par
exemple », affirme Irène Cerquetti, membre de l’association de l’habitat
participatif Ôooberge. Les toilettes permettront de récupérer
différemment les matières solides et liquides. Une sorte de petit tapis
roulant permettra de différencier les deux flux.
Les habitants n’auront pas besoin de sciure pour couvrir leurs
besoins puisqu’une trappe actionnée au moyen d’une pédale s’ouvrira pour
aspirer les matières. Ces dernières tomberont dans deux cuves
différentes : l’une recueillera le solide et l’autre le liquide. Ensuite,
une société viendra collecter les excréments pour les composter. « Nous
cherchons encore une société pour récupérer les urines », indique Irène
Cerquetti. Autre idée: le phosphore présent dans les urines pourrait être transformé en engrais.
Par ailleurs, tout est prévu pour que les habitants ne subissent pas
de désagréments. Ainsi, une ventilation mécanique (VMC) sera installée
pour empêcher les mauvaises odeurs. Ce système imaginé par la société
française Ecosec a ainsi convaincu l’ensemble des habitants de la future
résidence de souscrire au projet et de se doter de ces installations.
Les déchets deviennent des ressources
Rien ne les oblige à installer ce type de toilettes pourtant puisque
le bailleur social, Emeraude Habitation, a aussi prévu un système de
raccordement au réseau des eaux usées. Ainsi, chaque habitation pourra
choisir l’assainissement écologique ou des toilettes plus classiques
relié au tout-à-l’égout. Outre l’argument écologique, l’atout économique
a pu être décisif dans le choix des habitants. De fait, les toilettes
sèches permettent d’économiser de l’eau potable or elle est
particulièrement onéreuse en Bretagne, souligne Irène Cerquetti.
D’autant que la consommation des WC peut représenter un tiers des
consommations d’eau familiales. De plus, ces eaux ne seront pas
retraitées, ce qui représente un coût moindre pour la collectivité. Le
conseil régional de Bretagne encourage d’ailleurs ce projet au moyen
d’une subvention.
De fait, de déchets coûteux à retraiter via le tout à l’égout, les
eaux usées deviennent des ressources valorisées. Le système permet ainsi
de recréer des cycles de nutriments détruits par les stations
d’épuration. Or, tous les engrais vendus aux agriculteurs sont composés
de potassium, de phosphore et d’azote, tous présents dans nos excréments
très complets pour nourrir les plantes. Mieux vaut donc utiliser cette
matière abondante à des fins utiles plutôt que de recréer des engrais
chimiques destructeurs pour la planète. D’autant que les résidus
chimiques des produits phytosanitaires se retrouvent dans les fleuves et
ruisseaux qu’il faut retraiter pour rendre cette eau potable.
Les travaux viennent de débuter et les immeubles devraient être
livrés d’ici 2020. Et le projet est suivi de près par d’autres habitats
participatifs qui pourraient s’en inspirer.
La pêche industrielle serait responsable à
90% de la mort des dauphins des côtes françaises. En immersion sur le
bateau de Sea Shepherd avec Le Grand JD.
Publié le 22 avril 2019 à 17:34 - Mis à jour le 23 avril 2019 à 12:26
Depuis le début de l’année 2019, plus de 1000 dauphins ont
été retrouvés morts sur les côtes françaises. Au moins cinq fois plus
auraient coulé ou disparu en mer. Dans 90% des cas, c’est bel et bien la
pêche industrielle qui en serait la cause.
Ce 21 avril, nouvelle vidéo publiée pour le vidéaste Le Grand JD. Une
immersion en mer sur le Sam Simon, un bateau de Sea Shepherd,
l’organisation mondiale pour la préservation des océans. Dans cette
enquête, il va suivre les membres de l’ONG pour mettre en lumière les
conséquences désastreuses de la surpêche sur les dauphins de la côte
atlantique française.
Cette vidéo est d’intérêt public pour comprendre les dommages collatéraux de la pêche industrielle.
Dans le monde renversé, et
délirant, du néolibéralisme fascistoïde, les offenses en mots ont plus
de réalité que les offenses aux corps. Des mains sont arrachées, des
yeux éclatés, des vies brisées, et cependant personne n’a encore traité
de « vermines » Macron, Castaner et Nunes qui donnent les ordres.
Doublement vermines, dirait-on si l’on allait par-là, qui, dans des
scènes proprement dystopiques, se rendent dans les écoles pour expliquer
aux enfants qu’on ne tire qu’au torse et aux bras – pendant qu’ils
laissent viser les têtes.
En tout cas, nous savons que le mot est autorisé puisque « vermine »,
c’est la déjection sortie d’un des tweets de Renaud Dély à propos des
Gilets Jaunes (tous) accusés d’avoir crié « Policiers, suicidez-vous »,
tweet effacé depuis lors, mais dont on trouve à foison de parfaits
équivalents chez ses estimés collègues – « lamentables racailles »
suppure de son côté Bruno Jeudy, et tant d’autres avec lui.
On peut, si l’on veut, s’obstiner à ne rien comprendre, mais au
risque un jour de mal finir – ici, non plus seulement congédié mais
salement renversé. Il est vrai qu’en matière de contestation, les
pouvoirs, notamment médiatiques, ont un intérêt psychique immédiat à
juger (condamner) plutôt que comprendre – et puis à tenir l’acte
d’expliquer pour celui d’excuser. De fait : quand on pressent que les
réponses seront trop pénibles à entendre, autant ne pas poser les
questions. Alors, dans la casemate de la condamnation, les pouvoirs
n’auront aucune idée des processus par lesquels des gens, nombreux, en
arrivent à crier ce « suicidez-vous », qui ne leur serait jamais venu à
la bouche il y a encore quelques mois. Car, pour bon nombre d’entre eux,
ces gens étaient tranquilles. Maintenant ils sont enragés, de plus en
plus même – mais il n’y a rien à comprendre ! Si l’on voulait pourtant,
il y aurait ça, qui dit presque tout :
On ne compte plus les témoignages de primo-manifestants parfaitement
pacifiques que leur première rencontre avec lesdites « forces de
l’ordre », pareille à celle que montrent ces images, a instantanément
rendus fous furieux. Où peuvent-ils donc en être après quatre mois de
répression sans précédent depuis un demi-siècle ? Le début de l’année
avait pu donner à croire que les médias de garde, par un sursaut
déontologique de dernière minute, avaient fini par se réveiller de leur
déni obstiné, pour se rendre à l’idée qu’il n’était plus possible de
« ne pas en parler » – David Dufresne, compte atroce des mutilations,
photos et vidéos à rendre ses boyaux : il avait quand même fallu tout ça
pour qu’il se passe quelque chose. Quelque chose, mais quoi au total ?
Probablement une fausse victoire, sous la forme d’un emballement aussi
éphémère que parfaitement circonscrit, l’attention exclusivement portée
aux LBD permettant d’occulter tout le reste des violences policières.
Dont les médias, le sentiment du devoir accompli une fois pour toutes, ne montrent plus rien (sauf épisode énorme, difficilement évitable, comme celui de Geneviève Leguay).
Dans ces conditions, les violences verbales, coupées des violences
physiques qui leur ont donné naissance (en plus d’être sans commune
mesure avec ces dernières !) sont vouées à devenir d’autant plus
condamnables qu’elles sont « sans cause ». Mais l’occultation
systématique dont les médias sont devenus les agents va plus loin encore
puisque, non contents de faire le tri dans les images, ils font aussi
le tri dans les mots. Non contents de ne rien dire des agissements réels
de la police, ils ne disent rien non plus, par exemple, de ce
« Policiers ne vous suicidez pas, rejoignez-nous », dont il y avait
pourtant matière à faire, au minimum, un contrepoint.
France Info, média laquais par excellence, commis à la défense de
Carlos Ghosn, des DRH, de la police, et des commerçants, voué au
macronisme à un point de servilité qui ferait passer la regrettée Pravda
pour un fanzine de rock alternatif, France Info hystérise le
« suicidez-vous », comme elle avait hystérisé Christophe Dettinger, le
boxeur de CRS, puis la cagnotte du boxeur, puis (mais en sens inverse)
la cagnotte pour les forces de l’ordre (littéralement : cris de triomphe
au micro). Cependant quand Luc Ferry demande qu’on en finisse et que
l’armée tire dans le tas, quand le secrétaire général d’Unité Police FO
déclare tranquillement à propos d’un mutilé qui vient de perdre sa main
que « c’est bien fait pour sa gueule », France Info n’hystérise rien. Et
quand il lui serait possible de faire entendre le « Rejoignez-nous »,
elle ne dira rien non plus.
Ici on pense irrésistiblement aux trois petits singes. Quoique en
fait non, il faudrait penser à autre chose : car, au moins, yeux et
oreilles bouchés, les singes de jade ont-ils la décence de se taire complètement,
quand ceux des micros, qui ne voient rien, et n’entendent rien, eux, ne
se taisent que sélectivement, et pour le reste parlent, parlent,
parlent, n’en finissent pas de parler, mais dans une longue coulée de
haine, de mépris, de racisme social, parfois de racisme tout court,
comme une vomissure continue. Avec le calme assuré des aristocrates,
Nicolas Domenach sur le plateau de BFM, ose intimer à Jérôme Rodrigues,
bien en face, de « [ne pas employer] des mots comme “tirer dessus” ».
Questions à la profession : 1) Ceci vaut-il mieux ou moins bien que
« Policiers suicidez-vous » ? 2) Nicolas Domenach est-il une vermine ?
On se demande en tout cas par quelle force d’âme, en allant puiser dans
quelles ressources morales, Rodrigues ne s’est pas levé pour aller lui
foutre son poing dans la gueule.
En attendant de trancher ces délicates questions, il faut bien que
d’autres journalistes fassent le travail que ne font pas les
journalistes de service : montrer. Gaspard Glanz est l’un d’eux. Il est
donc logique qu’on l’enferme. Même Reporters Sans Frontière s’en
indigne, c’est dire. La « profession » elle, syndicats mis à part (tout
de même la moindre des choses), ne dit pas un mot. Elle n’avait pourtant
pas oublié de se dresser comme un seul homme quand Mélenchon avait
traité les journalistes de France Info « d’abrutis » (en quoi, au
demeurant, on ne voit pas trop comment on pouvait lui donner tort). Il
faut croire que la confraternité est à géométrie variable – ce qu’au
reste on savait depuis longtemps déjà : solidarité, mais sous condition
d’être du bon côté du manche.
Cependant, les chefferies vont commencer à avoir du mal : car ce sont
leurs propres troupes, reporters de terrain, photographes, que
bastonnent maintenant indistinctement un pouvoir qui n’a même plus
conscience de ses intérêts les plus élémentaires – maintenir « la
presse » de son côté –, ou plutôt dont les intérêts à tout occulter sont
devenus si puissants qu’ils l’emporteront sur tous les autres, même si
c’est un peu coûteux au passage. Ah, si « la presse » était réduite aux
chefferies seules – qui savent de longue date qu’Albert Londres, le
devoir de dire, le gardien de la démocratie, la plume dans la plaie,
tout ça, on se le roule joyeusement en cône.
Mais c’est qu’on ne saute pas comme ça par-dessus la division du
travail et qu’il faut compter avec les manars : les photographes et
journalistes de terrain qui ramènent « de quoi ». Pendant que les
importants, vissés au fauteuil, se réservent l’éditorial et la
péroraison – il se pourrait que la lutte des classes, objet de
dénégation universelle dans les médias, y ait un certain avenir. Car, de
Taranis aux porteurs de carte de presse qui n’avaient pas moins
envisagé de porter plainte contre les violences policières fin 2018, se
découvre toute une zone grise du journalisme prolétarisé, moitié dehors
moitié dedans, qui prend les risques, fait le travail… pour en voir les
produits salopés dans les étages – formidable court-circuit des images
de l’arrestation de Gaspard Glanz, où l’on voit un autre journaliste se
prendre lui-même une charge des CRS alors qu’il travaille… pour Le Figaro !
Et si, à force de grenades de désencerclement et de visées au LBD, les
manars de la presse finissaient un jour par renâcler ? Peut-être même à exiger qu’on montre ?
Et pourquoi pas, tant qu’on y est, à dire à quoi sert la loi « anti-casseur » – elle sert aussi
contre eux ! Gaspard Glanz n’est-il pas alpagué au motif célèbre de
« participation à un groupement en vue de commettre… », celui qui peut
faire enfermer votre grand-mère si elle passe par là ? Quant à Alexis
Kraland, n’est-il pas lui aussi interpellé parce que sa caméra est « une
arme par destination » – et là, on sent qu’on se dirige vers des
sommets. « La presse » aurait-elle un petit quelque chose à dire quand
une caméra devient une arme par destination ? Et, forcément, un micro
(s’il n’a pas sa bonnette, quoique même), ou un stylo (terriblement
destiné à force d’être pointu). Comme pour les startupers (et ça n’est
évidemment pas un hasard), le propre de la gorafisation du monde c’est
que the sky is the limit ! La France de Macron 2019 ressemble à un album de Tintin années 50, le Général Alcazar est dans les choux – the sky ! Pourtant du côté de « la presse »,
tout va bien, rien à déclarer – à part la chasse aux vermines (là un peu
années 30). Mais comme on a déjà eu l’occasion de le dire, cette
gorafisation-là n’est vraiment pas drôle.
Il n’y a pas de quoi rire en effet de voir un régime sombrer dans des
formes d’Etat policier – celles-là même qui font rire grassement Renaud
Dély (l’homme aux vermines) comme « fantasme » grotesque. Pour qui a
des yeux pour lire (et nul doute que Dély, ou Domenach, eux,
conserveront les deux leurs), on peut prendre connaissance des
instructions données aux parquets, et même trouver une ou deux
informations à propos de celles données aux policiers. On peut aussi
écouter les discours d’Edouard Philippe d’après 16 mars. On peut se
renseigner sur le pedigree de cette nouvelle race de préfets-cogneurs,
de Strzoda, à l’Elysée même, mais venu de Bretagne où il s’est déjà fait
une solide réputation d’éborgneur pendant la « loi Travail », jusqu’à
Lallement, en qui un devoir de respect des physiques et de leur
différence interdit de voir un lémurien, mais dont les directives
parlent pour lui – la nouvelle élite d’un corps préfectoral complètement
à la dérive.
Un pouvoir ne signale pas seulement sa fragilité quand il fait donner
ses nervis, depuis les préfets galonnés jusqu’aux troupiers bottés,
mais aussi quand il commence à avoir peur des signes. Or, on notera que
les points de fixation de cet acte 23 ont surtout à voir avec des
signes : des mots (le fameux slogan anti-flic), des images, ou plutôt
non : la simple possibilité d’images, accompagnée d’un doigt
fourré. Plus que tout, ce pouvoir, entouré de ses laquais, redoute, non
plus seulement d’être montré dans sa réalité, mais les atteintes
symboliques dont il devient l’objet : il s’est enflammé au moment des
parodies de guillotine, il s’enflamme quant sont décrochés les portraits
du roitelet en mairie, de simples mots le dégondent. Ecorché nu, tout
oripeau de légitimité envolé, la moindre atteinte de cette nature lui
est insupportable. Alors, dans une fureur aveugle, qui dit son état de
nerf, il poursuit tout ce qu’il peut poursuivre (et même ce qu’il ne
peut pas) – on annonce que la justice est lâchée contre ceux qui ont
crié le « suicidez-vous ». Evidemment ça n’est là qu’une course à
l’abîme puisque, ce faisant, il ne cesse d’approfondir les causes qui
alimentent son discrédit. Disons-le lui au cas où il ne le saurait pas :
un pouvoir dans un tel état de retranchement, un pouvoir à ce degré
d’écorchure symbolique, est un pouvoir perdu.
Gaspard Glanz voit les menaces dont il est victime comme les stigmates
d’une société de plus en plus violente et segmentée. Pierre
Gautheron/Hans Lucas
Suite
à une vidéo dévoilant des agents de police grimés en reporters lors
d’une manifestation, le journaliste de Taranis News est la cible de
menaces sur les réseaux sociaux.
« À
tuer direct. Nous sommes en France ou pas ?
Les anciens auraient pris
le fusil depuis longtemps » ;
« C’est sa gueule de con qu’il faut
diffuser, avec à la clé une prime à celui qui lui explosera » ;
« Y a
pas une balle perdue pour ce fils de pute ? »
Ces menaces et ces
insultes, qui, tour à tour, peuvent prendre un caractère homophobe ou
xénophobe, sont actuellement proférées en quantité sur la page Facebook
dénommée « Soutien aux forces de l’ordre ». Elles visent toutes Gaspard
Glanz, 29 ans, journaliste et gérant depuis 2012 de la société de
production Taranis News.
Le jeune homme fait ses premiers reportages en suivant le
mouvement des zones à défendre, puis en se concentrant sur la question
des réfugiés. Caméra au poing, il filme la route des Balkans et les
différentes étapes de ce qui se trame à Calais, entre 2014 et fin 2016.
Ses reportages agacent. Le 26 octobre dernier, à l’heure du
démantèlement du bidonville de Calais, Gaspard se fait interpeller et
est placé en garde à vue par des policiers en possession d’une photo de
lui. On lui signifie une interdiction de séjour dans l’ensemble du
Pas-de-Calais dans le cadre de son contrôle judiciaire jusqu’au 2 mars
dernier. Le jeune journaliste est accusé par la préfecture d’avoir
dérobé un talkie-walkie à un agent de police pendant une précédente
manifestation de soutien aux exilés. Lui affirme que le fonctionnaire a
fait tomber sa radio. Le procès de Gaspard vient d’être reporté au 7
juin. Rien à voir, cependant, avec les menaces dont il fait aujourd’hui
l’objet. Du moins en apparence.
L’un des policiers crache sur l’objectif de sa caméra
Tout commence en avril 2016, pendant le mouvement contre
la loi El Khomri. Gaspard a l’habitude de prendre des images en tête de
manifs, à Paris. Alors que l’une d’elles donne lieu à des affrontements
avec les forces de police, il repère un homme équipé comme tout bon
reporter habitué à ce genre de situation particulièrement tendue. Mais
il ne l’a jamais vu auparavant. Il se dirige vers lui.
L’homme lui
soutient qu’il est journaliste. Gaspard n’en croit pas un mot. Pour lui,
c’est un policier planqué. Les mois passent. Gaspard revient dans la
capitale, au mois de février dernier, pour suivre le mouvement qui agite
les lycées parisiens. Il retrouve l’homme rencontré au mois d’avril.
Deux comparses l’accompagnent qui lui maintiennent, eux aussi, qu’ils
sont journalistes.
Puis vient le 19 mars dernier. Lors de la Marche pour la
justice et la dignité, à Paris, Gaspard est avec des confrères du Monde
et de StreetPress. Les personnes qui, depuis le mois de février, se
présentent à lui comme journalistes sont là, une fois encore, sur un
trottoir. Gaspard ne va pas tout de suite à leur rencontre. Ses
confrères dialoguent tranquillement avec eux. Les hommes avouent alors
sans vergogne qu’ils sont des policiers grimés en journalistes. Gaspard
décide de les filmer. Il demande à un bénévole d’Amnesty International
de l’accompagner. « Devant Amnesty, vous maintenez que vous êtes
journalistes ? » leur lance-t-il. L’un d’entre eux tente un « je n’ai
jamais dit ça… » tandis que l’autre assène deux coups à Gaspard et
crache sur l’objectif de sa caméra. C’est dans la boîte. Le 20 mars, le
site Taranis News diffuse la vidéo dénonçant une atteinte à la
convention de Genève de 1987, qui fait du métier de journaliste une
profession protégée et qui interdit à quiconque de se faire passer pour
tel.
Les réactions ne se font pas attendre. « Une balle dans la
tête. Une bonne balle entre les deux yeux. J’vous garantis qu’il n’y
aura plus jamais aucun problème avec lui », écrit, vers 17 heures, un
internaute dans les commentaires de la vidéo reprise sur la page
Facebook « Soutien aux forces de l’ordre ». L’auteur de ces lignes se
présente sur sa page personnelle en uniforme de la gendarmerie.
Des centaines d’appels au meurtre ou au lynchage
« J’ai déjà été menacé suite à certains reportages,
indique Gaspard. Ça a été le cas, de la part de membres de groupuscules
d’extrême droite, après la diffusion de vidéos sur Calais. Mais que ça
vienne aujourd’hui de policiers est particulièrement inquiétant. » Les
avocats de Gaspard demandent immédiatement que soient retirés du site
les commentaires haineux à l’encontre du journaliste. Mais, pour les
administrateurs du géant des réseaux sociaux, ces propos « n’enfreignent
aucun de (leurs) standards ». Jusqu’à aujourd’hui, les centaines
d’appels au meurtre ou au lynchage de Gaspard Glanz continuent d’être
consultables en ligne. D’autres menaces lui sont encore parvenues par
mail et sur d’autres réseaux sociaux.
Le jeune homme n’entend pas en rester là. Il s’apprête à
porter plainte contre Facebook pour « complicité d’appel à la haine et
menace de mort », contre l’auteur des coups portés et du crachat sur sa
caméra pour « violence par personne dépositaire de l’autorité publique »
et aussi contre les auteurs des différents commentaires, facilement
identifiables à partir de leurs profils Facebook. « Je ne souhaite pas
devenir un martyr, explique Gaspard. Mais j’ai l’impression qu’on a
franchi un cap dangereux. Les gens sont habitués à voir des journalistes
prendre des coups de la part d’agents de sécurité ou de militants comme
ceux de la Manif pour tous. Ces brutalités sont devenues banales. » Le
journaliste y voit les stigmates d’une société de plus en plus violente
et segmentée. « Ça ne sent pas bon… », prévient-il en s’inquiétant du
résultat des prochaines élections présidentielles.
Lundi 6 Mai ATELIER COUTURE. PREMIER LUNDI DE CHAQUE MOIS
Mercredi
14h30
"Reunion du "collectif bienvenue migrants conflent"
17h30 : AMAP du Conflent
17h30 Grainothéque
LES SOIREES JEUX
DE L’ENTONNOIR
Mercredi 24 Avril 2019
à partir de 19h30 jusqu’à 00h00
(1 semaine/2)
Venez nombreux partager votre passion du jeu de société.
Apportez, ou pas, vos jeux préférés, faites-nous découvrir vos talents
de stratège, votre coopération, votre fair-play, votre chance.
Nous vous proposerons des jeux de tous genres : familiaux, stratégie,
jeux de dés, de cartes, de coopérations, etc… ; pour tous les nombres de
joueurs (à 2,3,4,5,6,7,8, …. Enfin vous avez compris !!!)
Nous proposerons des explications de règles qui se voudront les plus
compréhensibles, simples et jouables rapidement (enfin cela dépendra
quand même du jeu choisi ), des aides sur les jeux, des arbitrages objectifs sur les litiges, bref les plus sûr moyen de passer un bon moment.
Venez nous rejoindre et passer un moment ludique et sympa avec ou sans vos amis !!!
PS : les enfants sont sous la responsabilité des parents.