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samedi 26 mars 2016

A Grande-Synthe, les associations dénoncent un "cynisme d'Etat hors-norme"

A Grande-Synthe, les associations dénoncent un « cynisme d’Etat hors norme »

LE MONDE |  | Par 

Mercredi 9 mars à mi-journée, il ne restait qu’une cinquantaine de migrants dans l’ancien camp du Basroch, à Grande-Synthe. Un bon millier avait rejoint les cabanons.





Mercredi 9 mars à mi-journée, il ne restait qu’une cinquantaine de migrants dans l’ancien camp du Basroch, à Grande-Synthe. Un bon millier avait rejoint les cabanons. DENIS CHARLET / AFP

« Le camp de Grande-Synthe est menacé de fermeture. Il n’est peut-être pas aux normes. Une chose est sûre. En France, le cynisme d’Etat, lui, est désormais hors norme », écrivent Amnesty International, Emmaüs France, le GISTI, L’Auberge des Migrants, la Ligue des droits de l’Homme, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, le Secours Catholique et Utopia 56 dans un communiqué, rendu public mercredi 9 mars dans l’après-midi.

Au moment où s’écrivait ce texte, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, présentait sa politique migratoire aux députés de la commission des lois. Il s’est servi de cette tribune pour rappeler que la solution au problème des migrants à Grande-Synthe « ne passe pas par un déplacement » vers le nouveau site choisi par des associations et la mairie de cette ville du Nord. Sans même connaître cette appréciation de la Place Beauvau, neuf associations qui travaillent auprès des migrants ont consigné par écrit leur profond agacement face à l’attitude de l’Etat.

Dans une lettre commune, elles relèvent les incohérences et le côté « mauvais perdant » de l’Etat dans le déménagement d’un bon millier de migrants du camp boueux du Basroch au camp hors d’eau, avec sanitaires, douches et locaux collectifs de la Linière, dans la ville de Grande-Synthe (Nord). Depuis des années, des migrants dormaient dans la boue d’un espace enclavé dans la ville. MSF leur a construit un camp digne, aux normes internationales.

Lire aussi : Le camp de migrants de Grande-Synthe, un « anti-Calais »

Départs bloqués


Lundi, alors que les bus se remplissaient un à un pour rejoindre le nouveau lieu, des policiers ont bloqué les départs et le maire a reçu une lettre de mise en demeure de la part du préfet. Ce transfert vers un lieu de vie plus adéquat, serait « préjudiciable à la sécurité de centaines de personnes ».

Même si, le matin, il avait eu la visite des pompiers qui n’avaient pas émis de réserves, le maire Europe Ecologie-Les Verts du lieu, Damien Carême, a omis de réunir la commission de sécurité et de signer l’arrêté lui permettant l’ouverture légale du campement.

Le préfet a rappelé au maire que « la mise à disposition de locaux à sommeil dans des cabanons en bois non agréés peut constituer un danger réel et immédiat ». Il y a quelques jours encore – et cela depuis des mois –, ces populations dormaient dans des tentes non bâchées.

« La situation ne manque pas d’ironie, observent les signataires du communiqué. Alors que l’Etat a lui-même été condamné en novembre pour avoir manqué à ses obligations, notamment celles concernant la santé publique et l’hébergement d’urgence, le voilà qui sanctionne celles et ceux qui ont joint leurs efforts pour pallier ses manquements, et enfin proposer aux migrants une nette amélioration de leurs conditions d’existence : un camp ouvert, composé d’abris privatifs plus solides, et disposant des conditions requises en termes sanitaires et d’hygiène. »


Deux logiques politiques se heurtent


En réalité, ce sont deux logiques politiques qui se confrontent. L’initiative du maire de Grande-Synthe, qui a entrepris de loger récemment le millier d’enfants de femmes et d’hommes campant là, heurte les plans du ministère de l’intérieur qui veut « libérer » cette zone de Calais et de Dunkerque en envoyant les migrants ailleurs en France dans des CAO, les centres d’accueil et d’orientation.

D’un côté Damien Carême a entendu que ces gens ont le projet d’aller vivre au Royaume-Uni et ont souvent déjà payé le voyage jusqu’à destination. De l’autre, le ministère de l’Intérieur veut les obliger à « reconsidérer leur projet migratoire » et à s’installer, bon gré mal gré, en France.

Mercredi midi, il ne restait qu’une cinquantaine de migrants dans l’ancien camp du Basroch. Un bon millier avait rejoint les cabanons.

La lettre des associations a pour but de rappeler au maire qu’il n’est pas seul dans ce combat pour la dignité. « Avant d’exiger le respect des normes, c’est la politique subie par les migrants en France qui reste à ce jour anormale et à laquelle il faut impérativement renoncer […] A la gestion dissuasive et policière s’ajoute à présent une gestion administrative et technocratique menée contre les espaces dédiés aux migrants, et contre un élu qui tente de les accueillir dignement. »
Voir la vidéo sur le site de l'article



Source : http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2016/03/09/a-grande-synthe-les-associations-denoncent-un-cynisme-d-etat-hors-norme_4879445_1654200.html#UXJ75EScK4GrtjIC.99

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