Plus vite, plus haut, plus fort,
dans le mur
« Surperformance » des athlètes français !
Mais ils ne sont pas les seuls, les réacs surperforment aussi !
Plus vite, plus haut, plus fort... Sauf que eux c’est dans le mur.
C’est la scène de la Cène sur la Seine qui ne passe pas.
Tout le monde a fait ce jeu de mot, tout le monde connaît ces images lors de l’inauguration des JO à Paris. « FESTIVITÉ »
la scène vue dans le monde entier par deux milliards de paires d’yeux
et d’oreilles, avec un Bacchus tout bleu et tout nu ou presque, entouré
des personnages traditionnels des bacchanales version Fellini, version
parade foraine, version bal des Quat’z’Arts d’autrefois. Rien de bien
outrancier.
Mais pourtant la fachosphère a foncé dans le mur au quart de tour.
Un régal. Rien que pour ça, cette ouverture des JO est une réussite : « Orgie
de mauvais goût, propagande wokiste infecte, saccage français pour la
culture, plébiscité par les ennemis de la France, de ses racines, de son
identité... ». Tous les influenceurs de Facholand se sont lâchés. « Une mise en scène obscène » dit Alain Finkielkraut. « Une laideur générale » pour Marion Maréchal. Unanimité à l’extrême droite, de Matteo Salvini à Donald Trump qui l’a répété en boucle : « c’est une honte, c’est une honte, c’est une honte... »
En Allemagne, Beatrix von Storch, vice-présidente du groupe AfD du
Bundestag (Extrême droite) et petite-fille du ministre des finances
d’Hitler, a ainsi réagi sur X : « Quelle cérémonie d’ouverture ?
D’abord une bande de transexuels, ensuite le christianisme tourné en
ridicule. Qui sont ces gens qui mettent en scène des choses comme
ça ? ».
C’est en effet surtout du côté chrétien qu’on a crié au scandale. La Conférence des évêques de France (CEF) a déploré « des scènes de dérision et de moquerie du Christianisme ». L’évêque de Nîmes a célébré « une messe de réparation ». Le haut clergé l’a répété partout : « Une véritable offense a été faite au Seigneur à Paris par la représentation d’une parodie de la dernière Cène ». Oui, partout et en même temps, la même réaction réactionnaire parfaitement synchronisée, comme si on s’était donné le mot...
Voir le sermont de l’Abbé D. Puga - 28/07/2024 : https://www.youtube.com/watch?v=nUYf22btVD8
Et les malins n’ont pas manqué un étonnant rapprochement entre Elon Musk qui dénonce « un extrême manque de respect envers les chrétiens » et Jean-Luc Mélenchon qui demande « À quoi bon risquer de blesser les croyants ? ».
Sauf que tout ça ne repose sur rien. C’est un emballement médiatique
qui a piégé tous ces indignés, telle la mouche sur le papier tue-mouche.
Plus vite, plus haut, plus loin, une bonne façon de se faire piéger.
Car pourquoi cette vague d’indignation ?
Parce que la fameuse scène « FESTIVITÉ » serait une parodie blasphématoire d’un tableau de Leonard de Vinci (1452-1519) « La Dernière Cène »,
c’est à dire le dernier repas de Jésus avec les apôtres à la veille de
sa mort. D’où cette levée de boucliers et de crucifix brandis sur toute
la planète contre le diable Queer et autres Drag Queens qui offensent
gravement les braves croyants sans autre défense que leur foi.
Au passage, ceux qui fustigeaient hier ces musulmans arriérés qui ne
supportaient pas les caricatures de Mahomet, fustigent cette fois les
wokistes dégénérés caricaturant notre Seigneur Jésus-Christ.
Sauf que c’est d’une toute autre peinture que le metteur en scène Thomas Jolly s’est inspiré pour cette « Festivité ». C’est « Le Festin des Dieux de l’Olympe »
de Jan Harmensz. van Bijlert, peint entre 1635 et 1640 et exposée
depuis 1938 au musée Magnin à Dijon. Thomas Jolly s’en est expliqué
longuement partout. Il ne souhaitait nullement offenser la foi de
quiconque mais célébrer la vie, l’amour et le vin avec ces divinités de
l’Olympe, puisqu’il s’agit d’Olympisme.
Tous penauds en apprenant ça, mais mauvais joueurs, certains adeptes
du blasphème se sont entêtés en accusant le metteur en scène de
duplicité. Et même plus, puisqu’il a reçu des menaces de mort prises au
sérieux.
Cette indignation devant cet improbable détournement de La Cène est soit malhonnête soit inculte. Car même si La Cène de Léonard avait inspiré « Festivité », il n’y aurait guère de matière à scandale sauf avec une mauvaise foi intéressée.
En effet l’immense peinture de Léonard, est depuis longtemps l’objet
d’innombrables détournements sacrilèges ou en hommage, depuis Salvador
Dali (1955) ou Andy Warhol (1986)jusqu’ à la publicité pour Volkswagen
(1998) sans oublier la scène dans « Viridiana » de Luis Bunuel
(1961). On ne compte plus ces parodies qui ne posent aucun problème.
S’en indigner aujourd’hui procède de l’intention de porter préjudice. On
ne dira jamais assez que s’il y a sacrilège c’est qu’il y a sacré, ce
dont tout bon croyant devrait se réjouir.
Consulter l’article : « Des Sopranos à David Lachapelle, mais pourquoi la Cène de De Vinci nous obsède tant ? »
Enivré par son succès électoral, le RN fait dans la grosse propagande en montrant son mépris profond pour son électorat.
Il faut aider les électeurs du RN à comprendre que le RN les prend pour
des cons. En plus on a là un aperçu de sa conception de la culture. Il y
a un rapprochement à faire avec l’exposition de « l’art dégénéré » organisé au temps du IIIème Reich : « Entartete Kunst ».
On y montrait des horreurs telles que des peintures de ce cinglé de
Picasso ou de ce Juif de Chagall et autres peintres modernes tel Otto
Dix, Oskar Kokoschka ou Max Beckmann. Un succès. L’exposition de 1937
reçut plus de 2 millions de visiteurs.
Il n’est pas abusif de revenir au mot « dégénéré ». Il y a « genre » dans « dégénéré ».
Or le genre pose un problème à l’extrême droite. Et c’est les artistes
Drag Queens présentes dans cette scène qui offusquent le très
réactionnaire RN. Un rejet raciste qui s’ajoute à son racisme
fondamental.
Sauf que là, ça ne passe pas. C’est le gros flop. L’extrême droite a
pris une claque. Il faudra trouver du nouveau. Plus vite, plus haut,
plus fort.
Ces JO ont le mérite de réveiller tout un tas de polémiques. Sous
l’enthousiasme pour les épreuves et les médailles, l’engouement pour
Teddy Riner ou Léon Marchand, on sait bien que les problèmes courent
toujours. Mais cette gaité passagère est bonne à partager, même si elle
contrarie les militants des passions tristes et les gourous de
l’anxiogène. La joie ne rend pas dupe, au contraire. L’amer désabusé,
aigri et gris, est l’ami de nos ennemis. Macron a beau se démener pour
se faire bien voir avec les championnes et les champions et leur voler
une part de leur gloire, il est attendu au tournant.
Mais là, excusez-moi, ma petite fille m’appelle pour regarder la finale de natation...
Daniel Mermet
P.S. Profitez de cet été entre deux épreuves des JO
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Série CHOMSKY : Devenez champion olympique d’autodéfense intellectuelle !
Suite à notre premier film « CHOMSKY et Cie » nous avons été
assaillis de questions, aussi bien lors des débats suivants les
projections que sur le forum de notre émission quotidienne sur France
Inter. Aussi sommes-nous retournés à Boston pour soumettre un choix de
ces questions à Noam Chomsky. Voilà ce qui a donné un second film
d’entretiens « CHOMSKY ET LE POUVOIR » : https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/serie-chomsky-devenez-champion-olympique-d-autodefense-intellectuelle
Non, rien de rien, les anciens de l’OAS ne regrettent rien ! (1/4)
Des papys qui prennent le frais, bien tranquilles, sur la côte. Au
menu : soleil, pastis et rigolades. Sauf que... Sauf que ces gentils
papys ont du sang sur les mains. Et qu’ils en sont fiers. Premier volet
d’une série de quatre reportages de Charlotte Perry : https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/non-rien-de-rien-les-anciens-de-l-oas-ne-regrettent-rien-1-4
Hommage à Claude Michel et à sa chanson « Penn sardin »
En 1924, ces femmes ont mené une grève historique de six semaines
pour l’augmentation des salaires. Cent ans plus tard, leur lutte
victorieuse contre les industriels est devenue un modèle et un chant de
bataille : https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/hommage-a-claude-michel-et-a-sa-chanson-penn-sardin
Mémoire de la mer et des baisers salés
Camille, Lisette et Joséphine, filles, femmes et mères de marins.
Elles avaient plus de 80 ans quand elles nous ont raconté leurs vies,
les drames, les luttes, les petits bonheurs : https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/memoire-de-la-mer-et-des-baisers-sales
Non rien de rien, non les anciens de l’OAS ne regrettent rien (2/4)
Aujourd’hui, nos papys prennent le frais sur les hauteurs de
Théoule-sur-Mer. Comme tous les 13 mai, ils rendent hommage à « l’œuvre
colonisatrice des Français d’outre-mer » : https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/non-rien-de-rien-non-les-anciens-de-l-oas-ne-regrettent-rien-2-4
Climat, un appel à la révolte contre « le Grand Sabotage »
Des révélations sur un système corrompu : ONU, Multinationales, Gouvernements... Un GRAND PODCAST avec Fabrice Nicolino : https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/climat-un-appel-a-la-revolte-contre-le-grand-sabotage-climatique
Climat ? Quel climat ? Pendant que la planète sombre, les « climato-dénialistes » se portent bien
1/3 des Français doutent du réchauffement climatique ou de son
origine humaine… Posture ou réelle défiance à l’égard du consensus
scientifique ? Une vidéo de Dillah Teibi à retrouver sur le site de
Là-bas : https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/climat-quel-climat-pendant-que-la-planete-sombre-les-climato-denialistes-se
Non rien de rien, non les anciens de l’OAS ne regrettent rien (3/4)
Après Marignane, Perpignan et Béziers, c’est au tour
d’Aix-en-Provence de voir inaugurer une stèle en l’honneur des « Martyrs
de l’Algérie française ». Une nouvelle guerre des mémoires où le nom de
l’OAS n’est jamais prononcé alors que les membres de l’OAS sont
omniprésents lors de ces cérémonies : https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/non-rien-de-rien-non-les-anciens-de-l-oas-ne-regrettent-rien-3-4
Traversée de la Manche à la nage : cinq Syriens ratent le record du monde
Le 13 janvier, Stève Stievenart a établi un nouveau record : celui de
la traversée de la Manche à la nage, en relais. Le même jour, cinq
Syriens ont eux aussi tenté la traversée : https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/traversee-de-la-manche-a-la-nage-cinq-syriens-ratent-le-record-du-monde
Le Ciné Là-bas du mois d’Août, chaque mois des beaux films pour vous chers abonné(e)s
– CHOMSKY, REQUIEM POUR LE RÊVE AMÉRICAIN, inégalité sans précédent,
richesses et pouvoir se concentre dans les mains d’une infime minorité,
le rêve américain est mort, mais Chomsky appelle au réveil,
– LES VACANCES DE MONSIEUR HULOT, les grandes vacances, les estivants
d’une petite station balnéaire, et l’incroyable Jacques Tati,
– THE INSPECTOR AND THE UMBRELLA et DERAILED, deux films d’animation
pour les petits (et les grands) lardons, quand les choses ne tournent
pas toujours comme prévu : https://la-bas.org/la-cinematheque-de-la-bas/le-cine-la-bas-du-mois-d-aout-chaque-mois-des-beaux-films-pour-vous-chers
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