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vendredi 31 mai 2019

La Chine attribue une sonnerie de téléphone spéciale aux citoyens endettés


La Chine attribue 

une sonnerie de téléphone spéciale 

aux citoyens endettés





La Cour suprême de la Chine a établi une base de données consultable en ligne qui fiche les citoyens endettés du pays. ANTHONY WALLACE/AFP



Dans le cadre de son système très controversé de «crédit social», l’Empire du Milieu expérimente dans certains comtés des mesures visant à embarrasser les citoyens qui déclarent aux autorités être insolvables.


La sonnerie de téléphone de « la honte » n’est pas toujours celle à laquelle vous pensez. Dans le cadre de son système très controversé de « crédit social », la Chine expérimente dans certaines régions du pays la mise en place d’une sonnerie de téléphone spéciale pour les citoyens endettés, placés sur la liste noire du gouvernement. Ces « Laolai » sont des « mauvais payeurs » qui traînent quelques crédits sur le dos et subissent en conséquence restrictions et humiliations quotidiennes du fait de la volonté des dirigeants communistes.


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Depuis 2014, le gouvernement communiste peaufine un système de « crédit social », qui évalue le quotidien des citoyens chinois afin de sanctionner les « mauvais » sujets de l’Empire du Milieu et récompenser les plus vertueux. Puissant instrument de coercition sociale, qui s’appuie sur le big data pour la collecte de données, le système de notation chinois prive les citoyens « discrédités », inscrits sur la liste noire du parti communiste, de contracter un prêt bancaire, d’acheter un appartement, de prendre l’avion ou encore d’emprunter les lignes ferroviaires du pays. Selon le rapport du Centre national d’information sur le crédit, la Chine a empêché l’année dernière 17,5 millions d’achats de billets d’avion et 5,5 millions d’achats de billets de train par lesdits citoyens « discrédités ».


La sonnerie de « la honte » pour les citoyens endettés


À l’est du pays, dans le comté de Guanyun, certaines entreprises de télécommunications, en collaboration avec les tribunaux locaux, attribuent une sonnerie spéciale pour les habitants endettés, qui prévient les personnes cherchant à les joindre qu’ils sont sur le point de contacter un citoyen fiché. Au diable les sonorités d’attente classique. Cette fois, le bip traditionnel laisse place à un message vocal enregistré plus qu’embarrassant pour le citoyen endetté. Selon l’agence de presse publique Xinhua, le message sonore d’attente est tel : « La personne que vous être en train d’appeler a été placée sur une liste noire par le tribunal du comté de Guanyun. Veuillez s’il vous plaît exhorter cette personne à remplir ses obligations légales. Les employés du tribunal apprécient votre soutien. Merci ! ».


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Outre Guanyun, la ville de Huangshi, située dans la province de Hubei au centre du pays et la ville de Degfend, située dans la province de Henan, ont également introduit des mesures similaires. Initiée il y a de cela un an, la mesure a pour but d’embarrasser les citoyens qui déclarent aux autorités locales être insolvables. Seuls l’opérateur de télécommunication et le tribunal local peuvent décider de mettre fin à ce système de sonnerie spéciale. Selon le journal China Daily, tandis que les citoyens fichés clament leur impossibilité à repayer immédiatement leur dû, et ce malgré leur meilleure volonté, les tribunaux locaux affirment pour leur part que ces habitants refusent de rembourser leur dette alors qu’ils le pourraient. Les autorités font notamment état de transfert ou dissimulation d’actifs par ces citoyens pour éviter de repayer leur dette.

Un site internet et une application où les citoyens endettés sont fichés


La Cour suprême de la Chine a établi une base de données consultable en ligne, qui fiche les citoyens endettés du pays. Noms complets, numéros d’identification, âge, ville d’origine et détails de la dette, les données privées de 13 millions de mauvais payeurs, selon le South China Morning Post, sont jetés en pâture sur la place publique. Dans la même veine, une province située au nord de la Chine a développé une application mobile qui géolocalise dans un périmètre de 500 mètres les citoyens endettés autour de vous. Les fonctionnaires, fidèles du parti communiste, affirment que ce système de notation fonctionne, puisque 3,5 millions de citoyens ou d’entreprises ont payé des impôts ou des dettes grâce au dispositif.

Entrepreneurs malheureux ou employés récemment licenciés, le désarroi économique de certains citoyens chinois inscrits sur la liste noire du gouvernement ne cesse de se renforcer. Semblable à un véritable cercle vicieux, leur statut de « Laolai » effraye banques et entreprises, et les empêche bien souvent de se reconvertir professionnellement ou d’essayer d’entreprendre une reconversion financière.



Source : http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/la-chine-attribue-une-sonnerie-de-telephone-speciale-aux-citoyens-endettes-20190521?fbclid=IwAR30Fum-7e13FAU55n-6dSLnGNmdBnK5aMALWUFr2oR2A65bs33TP9HoOyc

jeudi 30 mai 2019

En quasi-faillite, EDF veut nationaliser le nucléaire… et privatiser les renouvelables

En quasi-faillite,  

EDF veut nationaliser

le nucléaire… 

et privatiser les renouvelables


28 mai 2019 / Émilie Massemin (Reporterre)

 



Ce mardi, le comité de la stratégie d’EDF étudie le projet de scission du groupe en deux entités : une, nationalisée, pour le nucléaire et l’hydraulique, une autre, privatisée, pour les autres activités. Une manœuvre de la dernière chance pour sauver l’atome, qui inquiète économistes, ONG et salariés.


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Nationaliser les risques et privatiser les profits ? C’est le projet que s’apprête à examiner le comité de la stratégie du conseil d’administration d’EDF ce mardi 28 mai. Selon les révélations du Parisien en avril, le groupe, détenu à 83,7 % par l’État, pourrait être scindé en deux entités distinctes. La première regrouperait la production d’électricité nucléaire en France et sa commercialisation sur le marché de gros, ainsi que les productions thermique et hydraulique. Elle serait progressivement nationalisée. La seconde entité rassemblerait toutes les filiales : EDF Renouvelables, pour le solaire et l’éolien, Dalkia, pour la biomasse et la géothermie, Enedis, pour la distribution, etc. Cette entité serait progressivement ouverte aux capitaux privés.

Selon le journaliste Marc Endeweld, auteur du livre Le grand manipulateur (éd. Stock, 2019), l’Élysée travaille sur ce projet « depuis l’automne 2017, dans la plus grande discrétion ». « Dès 2015, [le banquier d’affaires Jean-Marie] Messier influence Macron sur ce dossier. L’actuel chef de l’État déclarait d’ailleurs lors d’une audition à l’Assemblée nationale en mars 2016 que ‘‘le statut d’objet coté du nucléaire français [n’était] pas satisfaisant’’, et qu’une évolution pourrait consister à ‘‘rompre le lien entre les activités dans le domaine du nucléaire en France et le reste du groupe’’ », lit-on dans l’ouvrage (p. 287).

Contacté par Reporterre, le ministère de la Transition écologique et solidaire s’est contenté d’indiquer qu’ « à la demande du président de la République, dans le cadre de la PPE [programmation pluriannuelle de l’énergie], EDF a été invité à proposer une nouvelle structure, plus adaptée aux enjeux de la transition énergétique. Les travaux se poursuivent et le groupe remettra avant la fin de l’année sa proposition au gouvernement. » L’Élysée a annoncé à Reporterre qu’il ne ferait « pas de commentaire pour le moment », Bercy a répondu qu’il ne pouvait encore rien dire et l’Agence des participations de l’État n’a pas davantage répondu à nos questions, arguant que « rien n’est encore arrêté à ce stade ».

Jean-Bernard Lévy, le PDG d’ EDF, et Emmanuel Macron, en juin 2016, à Paris.


Dans une interview accordée au Figaro jeudi 16 mai, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy indique qu’« aucun schéma n’est arrêté, même si nous resserrons le champ des possibles. Fin 2019, je ferai donc des propositions rationnelles, détaillées et partagées avec toutes les parties prenantes ». Il évoque la possibilité de « dissocier les activités de production centralisée du reste du groupe avec deux bilans à l’intérieur d’un seul groupe qui restera intégré ».

Les contribuables à la rescousse du nucléaire ?

 

La préparation de cette opération s’inscrit dans un contexte financier critique pour EDF. Entre 2019 et 2025, la moitié des 58 réacteurs nucléaires français atteindra l’âge de 40 ans. Pour continuer à fonctionner, ils devront être rénovés et mis aux normes post-Fukushima. Évaluation du coût de ce « grand carénage », environ 55 milliards d’euros d’ici à 2025 selon EDF, 100 milliards d’euros d’ici à 2030 selon le rapport 2016 de la Cour des comptes. À ces coûts s’ajoutent ceux du chantier de l’EPR de Flamanville, qui atteignent aujourd’hui près de 12 milliards d’euros au lieu des 3 prévus, et ceux de l’EPR d’Hinkley Point, en Grande-Bretagne.

La centrale nucléaire de Civaux, dans la Vienne. L’opération « grand carénage » coûtera 45 milliards d’euros, selon EDF.


Actuellement, EDF n’a pas les moyens de faire face à toutes ces dépenses. Fin 2018, son endettement financier net s’élevait à 33,4 milliards d’euros, pour un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) de 15,3 milliards d’euros. « La dette brute, un chiffre qu’on ne peut pas trafiquer, s’élève à 69 milliards d’euros, précise Alix Mazounie, de Greenpeace. Et EDF a vendu tous les bijoux de famille qu’il pouvait sans arriver à l’éponger, seulement à la stabiliser. Le free cash flow [flux de trésorerie disponible, qui sert à l’entreprise à mettre en place de nouveaux investissements, à verser les dividendes et à réduire les dettes] a été négatif onze années d’affilée, jusqu’en 2018. Si EDF ne s’est pas retrouvé en faillite chronique, c’est grâce au soutien de l’État. Ce dernier a déjà recapitalisé l’entreprise en 2017 ; mais selon les règles européennes, ce renflouement ne peut pas se faire sans une restructuration. »

En effet, pour Maxime Combes, économiste à Attac, cette scission est « l’aboutissement de la financiarisation du secteur de l’énergie, voulue et organisée par Bruxelles depuis les directives de la fin des années 1990. Laquelle consiste à isoler les parties les plus soumises à risques externes – le nucléaire dans cet exemple –, et à s’assurer que tout ce qui peut être valorisé sur les marchés financiers – les autres activités, fourniture, énergies renouvelables, etc. – le soit. ».

Le fait que le nucléaire échappe à la privatisation en dit long sur son état de décrépitude. « Bruxelles sait très bien qu’il est strictement impossible d’exiger du gouvernement français qu’il vende des centrales nucléaires en fin de vie à des investisseurs privés qui ne sont pas du tout intéressés, analyse l’économiste d’Attac. En plaçant le nucléaire dans une entité publique à part, l’État reconnaît que la filière pose problème mais affirme aussi que son maintien n’est pas négociable. Comme il ne sait pas comment réagiront les marchés financiers quand la situation du nucléaire deviendra encore plus compliquée, il la leur soustrait. » Et choisit de la financer lui-même, « soit par les ressources propres d’EDF, ce qui supposerait une augmentation régulière des tarifs de l’électricité nucléaire ; soit en faisant appel à des banques publiques comme la CDC [Caisse des dépôts et consignations] autant de financements pris sur d’autres programmes comme la transition énergétique ».

« Emmanuel Macron est aux mains du lobby nucléaire »

 

C’est donc la prolongation du programme nucléaire qui est en jeu. Le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie ne s’engage pas sur la construction d’EPR en France et repousse la décision à mi-2021. Mais le PDG d’EDF veut y croire. Et pour André Marquet, ex-ingénieur de recherche à EDF et membre de l’association Global Chance, « Emmanuel Macron est aux mains du lobby nucléaire. Il s’est coulé dans le costume de ceux qui défendent les grandes réalisations, les champions nationaux. Idéologiquement, il n’est pas favorable aux nationalisations ; mais dans le cas d’EDF, sans financement par l’État, comment relancer la grande aventure du nucléaire en France ? Sans tenir compte, évidemment, des déchets radioactifs, du risque d’un accident qui coûterait a minima 400 milliards d’euros, etc. »

Les questions restent nombreuses. Comment va être répartie la dette et qui va la payer ? Qu’adviendra-t-il de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), un dispositif qui impose à EDF de vendre à ses concurrents 100 térawhattheures de son électricité nucléaire à un prix fixe de 42 euros/mégawattheure ?

En tout cas, le projet de scission, et notamment l’ouverture de l’entité regroupant les filiales aux capitaux privés, inquiète les agents EDF, très attachés au caractère intégré du groupe. « À la création du groupe, tous les salariés devaient être au statut. Mais depuis quelques années, EDF n’a eu de cesse de créer des filiales où ils ne l’accordent plus, comme celle des énergies renouvelables, s’alarme Jérôme Schmitt, secrétaire national du syndicat Sud Énergie et technicien à la centrale nucléaire de Dampierre. Avec, à terme, un risque pour la qualité du service rendu. « Heureusement, ils pensent nationaliser aussi le grand hydraulique. Avec ces barrages, EDF rend de nombreux services gratuitement : source d’eau froide de dernier recours pour les centrales nucléaires, mise en sécurité des habitants aval, source d’eau potable, tourisme… Imaginez-vous un groupe privé en faire autant ? »

Pour Anne Debrégeas, elle aussi membre de Sud Énergie et chercheuse au centre d’étude de l’équilibre entre l’offre et la demande à EDF, cette libéralisation est une catastrophe. « En 2000, nous étions 2.700 au service recherche et développement d’EDF ; aujourd’hui, nous ne sommes plus que 1.900. Au fur et à mesure de l’entrée de capitaux privés, le groupe se désinvestit des recherches sur l’efficacité énergétique au profit de programmes pour valoriser ses activités. Alors que la transition énergétique pose d’énormes enjeux de recherche ! » Sans parler d’effets contre-productifs de la multiplication des acteurs sur le réseau. « On a ouvert à la concurrence le secteur de l’énergie, qui n’est pas du tout adapté pour ça. Nos études montrent que pour éviter le déséquilibre entre l’offre et la demande d’électricité, qui peut entraîner un black-out en quelques minutes, il est bien plus efficace et meilleur marché d’avoir un acteur intégré qui organise une complémentarité très fine entre les moyens de production, plutôt que des acteurs aux intérêts concurrents coordonnés par un marché. »

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Source : Émilie Massemin pour Reporterre
Photos :
. chapô : la centrale hydroélectrique de Quinson, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Wikipedia (Véronique PAGNIER/CC BY-SA 3.0)
. Lévy et Macron : @J_B_Levy sur Twitter
. Civaux : Wikipedia (E48616/CC BY-SA 3.0)

Source : https://reporterre.net/En-quasi-faillite-EDF-veut-nationaliser-le-nucleaire-et-privatiser-les?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_quotidienne

mercredi 29 mai 2019

Cette semaine à l'atelier de l'Entonnoir



 
 
Mercredi :
!! RETOUR DE L'AMAP
ET DE LA GRAINOTEK !!
 
 Samedi :
Concert
LE CRI !!!
 
Lundi
ATELIER
Couture
 
Si vous aussi vous voulez proposer un atelier, n'hésitez pas à nous contacter :
 
06.35.39.34.31
 
 
A VENIR
 

MERCREDI 5 Juin
CAFE CROCHET
LE CROCHET FACILE POUR TOUS

 
 

 
Mercredi
 

17h30 : AMAP du conflent


 
 


17h30
GRAINOTEK
 

 
SAMEDI
 

 
Le Cri
c'est du rock bien trempé, c'est francophone, ça remue les méninges, ça secoue les fessiers bref, ça met le feu sur scène! A notre actif 1 CD, 1 clip, les festivals Cap à Cases et La Fête du TC en 2018.
 
 
 
 
 
 
Lundi
 

 

www.atelierdelentonnoir.fr

Atelier de l’entonnoir
1 rue des Marchands
66500
Prades
Tel :04-68-97-06-12
contact@atelierdelentonnoir.fr

mardi 28 mai 2019

Lettre de Fred Vargas : la troisième révolution

Au moment où sort le dernier livre de Fred Vargas : 
 L'Humanité en péril - Virons de bord, toute !
on peut relire cette lettre datée de février 2009

Lettre de Fred Vargas : la troisième révolution


Nous y sommes

Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.

Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal.



Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance. Nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine.



Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.



On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.



Franchement on s'est marrés.

Franchement on a bien profité.



Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.

Certes.



Mais nous y sommes.

A la Troisième Révolution.



Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.



« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.



Oui.



On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.



La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau.



Son ultimatum est clair et sans pitié :

Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse). Sauvez-moi, ou crevez avec moi.



Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix. On s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux. D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.



Peine perdue.



Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais. Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés).



S'efforcer. Réfléchir, même.



Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.



Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.

Pas d'échappatoire, allons-y.



Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.



Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.



A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être.

A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore''.
Fred Vargas


Archéologue et écrivain

Source : https://trex.typepad.com/blog/2009/02/la-3%C3%A8me-r%C3%A9volution-par-fred-vargas.html

dimanche 26 mai 2019

Mardi 28 mai à 21h : " Sergio & Sergeï " Prades Le Lido 66500



Mardi 28 mai à 21h 
 
Les Ciné-rencontres vous proposent 
BANDE ANNONCE
  
   

Synopsis :
1991 : la Guerre froide est terminée, l’URSS s’écroule. Sergeï, un cosmonaute russe reste coincé dans l’espace, oublié par les Soviétiques qui ont bien d’autres soucis sur Terre... À Cuba, à l’aide d’une fréquence radio, Sergio entre en contact par hasard avec Sergeï et va tout mettre en œuvre pour le ramener sur terre. Mais sans le savoir, Sergio est sur écoute et espionné…
 

Le Nouvel Observateur par Xavier Leherpeur : "Une satire mélancolique, qui montre les conditions de vie à Cuba dans les années 1990, entre précarité et débrouillardise. Seul regret : que la mise en scène n'insiste pas plus sur la dimension absurde de l'histoire."

Les Fiches du Cinéma par Gilles Tourman : "Entre absurde, humour et tendresse, un film qui, tel un conte, plaide pour la fraternité."

Télérama par Cécile Mury : "Portée par des interprètes attachants, voilà une chronique chaleureuse et critique, ancrée dans le quotidien d’un pays en transition."
 
 
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